Je ne connais pas plus que tout un chacun le dossier d’Omar Raddad. Je me suis simplement documenté comme tout le monde grâce en particulier à l’excellent livre de Jean-Marie Rouart.
Comme Voltaire s’était saisi de l’affaire Calas, l’académicien, esprit libre entre tous, a convaincu les plus sceptiques de la nécessité de faire la lumière sur les zones d’ombre qu’il avait relevées.
Évidentes pour un néophyte, elles auraient dû l’être pour un juge impartial.
On sait combien les procès en révision sont rares.
On sait aussi combien d’incohérences sont ressorties de l’instruction bâclée de cette affaire et notamment des conclusions de l’autopsie.
On sait enfin combien certaines des personnalités en cause, tant familiales que professionnelles, ont pu infléchir le sens de la justice contre le jardinier marocain qui n’était même pas sur les lieux au moment du meurtre de Mme Marchal.
De là à penser que le corporatisme judiciaire est à la base du déni de droit dont la justice vient de se rendre coupable, il n’ y a qu’un pas que plus personne n’hésite à franchir. En refusant de prendre en considération les dernières informations issues des tests ADN produits par la défense, la justice refuse de faire la lumière. Pourquoi ?
Sa crédibilité était depuis longtemps en cause. Elle ne l’est plus.
Elle vient de se décrédibiliser.
S’il s’agissait de couvrir les erreurs ou les fautes de l’un des siens, c’est raté.
Elles apparaissent aujourd’hui au grand jour et s’étendent à toute l’institution judiciaire.
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