A cloche-pied

1 Peut-être ne sait-on pas toujours ce que l’on veut. Mais on sait toujours ce que l’on ne veut pas.

Le choix oscille souvent entre plusieurs propositions. Au point parfois de le rendre impossible.

Mais jamais on n’hésite à rejeter ce que l’on déteste.

Choix et rejet procèdent d’un même mouvement. L’acte de volonté.

Le vote est fondé sur la volonté du citoyen et pas sur sa contrainte. Le vote est un droit. Pas une obligation. Iln’est donc pas obligatoire.

Si le vote était obligatoire, le citoyen perdrait sa liberté.

2 L’abstention massive est un signe. Non pas, comme le disent les bons esprits, d’un déni de démocratie, mais de manifestation de liberté. Et si la démocratie est le régime le plus élaboré d’expression de la liberté, l’abstention ne met pas la démocratie en danger.

Ce n’est pas l’abstention qui amène la dictature. C’est le vote. La preuve en est rapportée par l’Histoire. Partout, exception faite des révolutions. Peu fréquentes.

3 La déception conduit à l’abstention. Le pouvoir n’a pas exaucé les attentes des électeurs. Les électeurs ont-ils été trompés ? Ils en sont convaincus. Entre ce que l’électeur attend et ce qu’il obtient, il y a place pour l’adhésion de quelques uns, ou de beaucoup, le ressentiment de beaucoup, ou seulement de quelques-uns, mais surtout pour la déception du plus grand nombre.

La déception du plus grand nombre ouvre la voie à la révolution. Pas à la dictature.

4 – Conscients de cette situation les partis politiquesdéfaillants, à jeun d’adhérents, veulent l’institution de la proportionnelle pour disent-ils, assurer la meilleure représentation des minorités.

Sauf que la proportionnelle interdit l’avènement de toute majorité parlementaire stable considérée chez nous comme nécessaire pour assurer les réformes indispensables.

Une élection à la proportionnelle dans un contexte de rejet mêlé de déception, tel que celui de la France-aujourd’hui, serait explosif.

26,5% pour le Centre, lui-même composé de trois familles,

26,5% pour la gauche de rejet composée de quatre familles avec une extrême gauche dominante,

22% pour l’extrême droite de rejet composée de deux familles.

10% pour la droite, jusqu’ici de rejet.

Et le reste en poussières, de gauche de droite et d’extrême gauche le tout de rejet, noyées dans une abstention de 52 %.

La paralysie assurée du pouvoir sonnerait aux portes de l’Élysée la convocation de l’insurrection.

5 La cohabitation imposée par une minorité active à une majorité relative issue du scrutin majoritaire, même affecté dune lourde abstention, ralentira sans doute les réformes par une cohabitation imposée, mais restera la garantie de la paix civile.

Avancer à cloche-pied vaut mieux que d’être paralysé.

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