Il est 17h45, je suis en garde à vue depuis 9h10, je suis en état de sidération.
Le Directeur National des Services Fiscaux a saisi M. Le Procureur du TJ de Paris, après avoir lu sur notre blog le billet « Le brocanteur de Bullecourt était-il en état de légitime défense ? », il y a vu une apologie au meurtre.
Une adjointe au procureur du TJ de Paris a demandé au commissariat de Sète ma mise en garde à vue.
Voici ce qu’est le délit d’apologie de meurtre : « le fait de porter des propos haineux particulièrement violents afin d’appeler à la commission d’attentats et au meurtre de personnes nommément désignées constitue le délit d’apologie de crime »
En aucun cas je n’ai eu une telle attitude, ou alors mon emploi du français est défaillant. Il faut que je me renseigne auprès des rappeurs…
Je me suis simplement posé la question de la réalité de cette triste affaire, inacceptable mais réelle. Je demandais déjà, et plus précisément encore hier par un dépôt de plainte à M. Le Procureur d’Arras, que l’enquête à venir ne soit pas faite unilatéralement, qu’elle implique tous les faits, y compris ceux qui pourraient engager la responsabilité des Services Fiscaux.
Je veux bien que les hommes de l’Etat répandent la légende de Services Fiscaux au service de tous, se sacrifiant à la tâche et débusquant les horribles « fraudeurs fiscaux », mais ce n’est pas la réalité que je vis et que vivent les lecteurs de ce blog — à l’exclusion de M. Le Directeur National des Services fiscaux, lecteur assidu –.
Dans un drame d’une telle violence il ne me parait pas inconvenant de chercher et dire la vérité.
Quand même, ces hommes de l’Etat nous ont ruiné, c’est un fait. Leur déficit n’est pas le nôtre. Sommes-nous au point où ils sont prêts à couper les têtes de ceux qui leur font des remarques ? Oseront-iIs longtemps prétendre que les Services Fiscaux et les Tribunaux qui les couvrent sont « pur sucre », que leurs décisions ne sont pas souvent mortelles sans raison ?
Est-on arrivé au point où la liberté d’expression doit être sacrifiée sur l’hôtel de la rentrée fiscale de force, sans discussion ?
Depuis plus de dix ans que ce blog existe — pas grâce à Bercy –, il a crument dévoilé des vérités dérangeantes, mais jamais je n’ai appelé à la violence, ni au refus de payer l’impôt. Je suis connement un légaliste, je fais encore confiance à la Justice de mon pays.
Et me voilà en garde à vue. Sacrée expérience.
Je ne vous la souhaite pas. Une cellule de quelques M², un tour de verrou, téléphone et petits objets confisqués, soudain vous n’êtes plus rien, un rat, un cafard.
Vous êtes à la merci de ceux qui vont tenter de vous faire dire que vous bouffez du contrôleur fiscal tous les matins, que vous êtes un tueur, un asocial, une merde.
Ils ont la menace facile, pendant que, vous, vous êtes déstabilisé. Vous faire avouer voilà leur créneau, oui mais quoi ?
Alors une liste de 55 questions est prévue pour faire le tour de votre personnalité, de votre dangerosité, de votre culpabilité. Que répondre ? Rien.
Qu’y-a-t-il à répondre face a tant de démagogie, de calcul politique, de forces occultes, de haine, de violence, d’envie de détruire l’empêcheur de piller en toute tranquillité ? Rien
Je n’ai donc rien répondu. J’ai réfléchi.
J’étais au fond du trou, avec ceux qui fréquentent la violence des faibles, souvent simplement réactive, qui sont chargés de la réduire. Mais qui s’occupe de la violence des forts ?
Car la violence est de tous les mondes, nos cravateux premiers de la classe sont d’une violence inouïe. Ils font la guerre, eux. Qui les modère, quelle justice ? Ceux et celles qui veulent simplement prendre leur place, utiliser la violence à leur compte..
Il faut qu’ils sachent qu’en bas, dans la soute, les mécanos ne sont pas dupes, j’ai croisé des personnes bien, très bien, dans cette journée horribilis.
Je vais être convoqué devant le TJ de Paris, le bourreau fera sa besogne, je serai condamné. Le Directeur des Services Fiscaux le souhaite, ses syndicats encore plus, qu’importe à tout ce monde la vérité sur le terrible drame de Bullecourt. Il n’y a rien à voir.
Bien à vous. H. Dumas
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