Tous les articles par Claude Reichman

Le peuple sait très bien ce qu’il faut faire !

Le peuple sait très bien ce qu’il faut faire !

Je suis bien content. J’ai trouvé dans ma boîte aux lettres le programme de M. Macron pour l’élection présidentielle. Je sais à présent ce qu’il veut faire. Cela se résume en un mot : tout. Et encore, il s’est restreint. «  Dans le contexte imprévisible que nous traversons, présenter un catalogue infini  de mesures ne serait pas crédible », écrit-il. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir « bâtir la France de nos enfants et de nos petits-enfants ». Cela fait irrésistiblement penser à la célèbre réplique de Groucho Marx : « Pourquoi me soucier des générations futures ? Ont-elles jamais fait quelque chose pour moi ? »

Soyons sérieux, si M. Macron ne l’est pas. Car c’est bien un catalogue qu’il nous présente. Je comprends pourquoi ce garçon ne dort pas : il n’en a pas le temps. Ceux qui ont suivi son périple en France après la crise des gilets jaunes l’ont entendu débiter les innombrables mesures qu’il voulait mettre en œuvre. Il ne s’est même pas rendu compte que personne ne l’écoutait, tant sa logorrhée était indigeste. Alors, content de lui, il récidive et nous sert la même bouillie pour les chats à l’occasion de la présidentielle. La conclusion est simple : il est inguérissable.

A sa décharge, on peut dire qu’il n’est pas le seul de son espèce dans la classe politique. J’irai jusqu’à dire qu’ils sont tous semblables : d’intarissables bavards coupés des réalités de la vie, tout simplement parce que le monde dans lequel ils ont choisi de vivre est un aquarium, peuplé seulement de poissons, qu’on voit ouvrir la bouche mais que personne ne peut entendre.

Si M. Macron et ses semblables avaient deux sous de jugeote, ils se poseraient une simple question : est-ce que le peuple est capable de comprendre sa vie ? Pour répondre à cette question, il faut se demander à quoi s’occupe le peuple. Il se nourrit, il travaille, il fait des enfants, il les élève, il vote aux élections, il conduit des automobiles, il soigne des malades, il chante, il rit, il se met en colère, il sait qu’il va mourir, il pense à ses ancêtres, il aime son pays. Comment pourrait-il faire tout cela s’il n’était pas capable de comprendre sa vie. Le peuple n’a aucun besoin d’un catalogue de mesures. Il sait très bien ce qu’il faut faire. Il veut simplement que les dirigeants qu’il se donne le laissent vivre en paix et assumer son destin.

Mais alors, ces dirigeants, à quoi servent-ils ? A maintenir la paix civile en ne laissant pas les malfaiteurs pourrir la vie des honnêtes gens. Pour le reste, le peuple peut s’en charger lui-même.

Tout programme politique qui outrepasse ce devoir est à bannir. Il suffit de regarder un chiffre, celui des dépenses publiques. S’il va au-delà du tiers de ce que produit l’activité du pays, il est contraire à l’intérêt du peuple. Au-delà du tiers, commence la dictature administrative, car il n’est plus possible de faire quelque chose sans que la grosse main poilue de l’Etat ne vienne gêner tout le monde et fâcher les gens entre eux. Et finalement empoisonner l’existence de tous au point que le pays ne parvient plus à tenir sa place dans le concert des nations. En France, nous en sommes aux deux tiers de dépenses publique et plus rien ne va.

Un président digne de ce nom aurait des mots simples et forts pour tracer aux Français une voie digne d’être suivie. Ce qu’il devrait dire avant tout, c’est qu’avec lui l’Etat va redevenir modeste, qu’il accomplira ce qu’on attend de lui, mais pas plus. Et que pour le reste, il laissera faire les citoyens. Bien entendu aucun candidat à l’élection présidentielle ne tient ce langage. Parce qu’ils prétendent tous faire le bonheur du peuple malgré lui.

On connaît l’histoire du fou qui porte des chaussures trop petites parce que cela lui fait du bien quand il les enlève. Eh bien, nous Français, cela nous ferait du bien qu’on nous enlève nos élus et qu’on les remplace par des gens modestes et dévoués. L’élection présidentielle devrait servir à cela, et à cela seulement. Sinon, nous allons tous continuer à souffrir et à être mécontents au lieu d’être heureux.

Je prends le pari qu’un candidat qui tiendrait ce langage pourrait obtenir une majorité de suffrages. A la simple condition de s’exprimer clairement. Comme le recommandait Boileau. A cet égard, on n’a pas dit mieux depuis.

Claude Reichman

 

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Le monopole de la Sécu est un mort-vivant !

Le monopole de la Sécu est un mort-vivant !

Il y a, en France, un vague consensus sur le constat que l’Etat dépense trop. Mais on ne se mobilise pas le moins du monde sur l’idée qu’il faut réduire les dépenses. Certes elle est évoquée dans nombre de discours ou d’interviews, mais cela n’a pas plus de sens qu’un dicton populaire lancé dans la conversation pour faire plaisir à tout le monde. « Beau temps pour la saison », ou « Yen a marre de la pluie » ne vous mettent pas mal avec un auditoire. Et la vie continue.

En vérité, l’excès de dépenses publiques a pour conséquence inévitable la paralysie démocratique du pays. Quand l’Etat contrôle plus de la moitié de la vie économique, le pays ne peut plus se réformer. Et c’est exactement ce qui nous arrive en France. J’ai participé activement, depuis plusieurs décennies, à la vie politique et sociale de la France, et s’il fallait faire le bilan de ces actions, je dirais, en citant Jacques Bainville : « Au fond, tout a toujours mal marché. »

Tout, sauf ma bataille contre le monopole de la Sécurité sociale. Certes, le monopole vit encore dans la vie de tous les jours, mais il est mort dans les lois et plusieurs centaines de milliers de travailleurs indépendants vivent en dehors de sa contrainte, sans être vraiment inquiétés par les sbires de l’Etat. En fait, le monopole est une sorte de mort-vivant à qui l’on a oublié de fermer les paupières.

Nous ne pouvons toutefois pas nous satisfaire de cette situation ambigüe. Car il manque encore cet élan de liberté qui devrait gagner tout le pays et inciter chacun à entreprendre. Nos compatriotes vivent toujours dans la morosité des temps qui s’achèvent, sans qu’on aperçoive les contours des temps nouveaux.

Je n’ai pas le moindre doute sur l’évolution de la situation. A moins que la France quitte l’Union européenne, la liberté sociale va s’imposer dans les prochains mois. Tout simplement parce que l’Etat ne parvient plus à endiguer la pression de la liberté. Pour ne citer qu’un exemple, il vient de faire voter une loi qui exonère certains résidents en France, et qui y travaillent, de l’obligation de s’affilier au régime français de sécurité sociale conformément à l’article L 111-2-2 du code. L’article premier de la Constitution française disposant que « la France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens », chacun peut désormais se réclamer de ce principe et s’extraire du monopole.

Il est très intéressant de constater qu’une fois de plus les grandes choses se font souvent par des chemins de traverse. Il en est ainsi de la plupart des grands arrêts de jurisprudence, que l’on baptise du nom de leur bénéficiaire qui passe ainsi de l’anonymat à la célébrité simplement pour avoir réussi à faire valoir son droit.

Nous sommes là en présence de l’effet Schabowski, que j’ai évoqué dans un récent article. Cet apparatchik d’Allemagne de l’Est a, d’un seul mot, jeté des millions de ses compatriotes vers la liberté occidentale. Il a simplement déclaré que le franchissement du mur de Berlin pouvait se faire immédiatement, alors que son gouvernement prévoyait de tergiverser encore. Schabowski n’y croyait plus, tout comme les gouvernants français d’aujourd’hui ont renoncé aux soins palliatifs pour le monopole.

Nous avons quand même perdu vingt-huit ans, puisque les directives européennes fixaient la fin du monopole au 1er juillet 1994. Et ces vingt-huit ans ont gravement blessé la compétitivité française, et du même coup la paix sociale. Une fois de plus, notre pays a eu de mauvais dirigeants. On attend toujours l’homme ou la femme qui, s’exprimant en termes simples et clairs, fixera la ligne politique qui sauvera le pays et la maintiendra sans faiblesse tout le temps qu’il faudra.

L’élection présidentielle pourrait être l’occasion d’un tel sursaut. Force est de reconnaître qu’aucun des candidats ne parle un tel langage. Eric Zemmour le fait, mais dans des termes qui fixent le destin de la France entre ses frontières, alors qu’en ce 21e siècle, c’est le monde entier qui est notre espace naturel, comme celui de toutes les autres nations. Ce qui ne doit nullement les conduire à se dissoudre, mais au contraire à se renforcer des bienfaits de la concurrence.

Les jeunes Français aiment jouer aux flippers. Ils ont tous lu sur l’écran de la machine cette formule tellement parlante : « It’s more fun to compete. » Ils doivent savoir qu’aux USA les dépenses publiques ne représentent que 36 % du Pib, contre 56% en France (avant le covid, et 62 % après). Et que pour concourir avec succès, il ne faut pas porter les lourds brodequins de l’Etat providence. Je n’ai jamais cessé d’y penser pendant les décennies de mon combat !

Claude Reichman

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Les futurs nazis vous disent merci !

Les futurs nazis vous disent merci !

La guerre d’Ukraine n’a lieu que parce que la Russie est une dictature. Certains en France ont vanté Poutine en qui ils voyaient le défenseur de la chrétienté face à l’islam. Ils se sont trompés pour une raison simple, qu’ils auraient dû connaître : un dictateur ne défend jamais que son pouvoir.

Poutine s’est fait le défenseur de l’islam chiite parce qu’aux marches de son empire c’est l’islam sunnite qui le combattait. Il a sauvé le régime alaouite (une branche du chiisme) d’Assad pour cette raison et parce que cela lui donnait un port en Méditerranée. Il n’y a rien de doctrinal dans tout cela. Le pouvoir est au dictateur ce que le poumon était aux médecins de Molière.

Poutine est un avatar de l’histoire. Il s’est installé dans un fauteuil laissé vacant par le communisme. Il n’a rien fait d’autre que s’occuper à installer et consolider son pouvoir, alors que la mission d’un chef d’Etat postcommuniste aurait dû être d’instaurer en Russie une démocratie libérale. Quel que soit son successeur, c’est ce qu’il devra faire. La Russie appartient à l’Occident, elle doit s’y rattacher.

Tout ce qui nous éloigne de cette évidence est dramatique. Ce sont des morts, des souffrances, des destructions, des régressions de la civilisation inutiles. Plutôt que la fin de l’histoire, Fukuyama aurait dû s’attacher à étudier la fin du communisme et ce qui allait tenter de le remplacer. La liberté ne triomphera jamais aisément chez l’homme. Tout simplement parce que dans le fond de lui-même il n’est qu’un chimpanzé belliqueux et qu’il suffit souvent d’un seul individu pour provoquer une bagarre générale.

Les conditions de la paix et du développement économique sont connues. Elles incluent une politique d’armement inspirée des Romains : « Si vis pacem, para bellum. » On n’a jamais trouvé mieux. Mais ce qu’on n’a pas vraiment trouvé, c’est la maîtrise d’une situation où une grande puissance dispose de l’armée la plus puissante et des armes les plus redoutables. Elle doit à la fois faire en sorte de faire régner un ordre démocratique et la paix entre les nations et ne pas s’ingérer abusivement dans la liberté et l’indépendance des deux cents pays du monde. « Vaste programme ! » aurait dit le général de Gaulle.

C’est à ce dilemme que sont aujourd’hui confrontés les Etats-Unis. Leur tendance récente – et d’ailleurs ancienne – les pousse à l’isolationnisme, mais quand le sort de l’univers est en jeu, ils ne peuvent finalement pas se dérober. On l’a bien vu avec la deuxième guerre mondiale, dans laquelle ils sont entrés sans l’avoir vraiment voulu, même si Roosevelt pensait que c’était inéluctable.

Dans le ciel d’Afrique, un chasseur américain et un chasseur russe s’affrontent et finissent par s’abattre l’un l’autre. En les voyant tomber, un vieux singe dit pensivement à sa guenon : « Eh bien, bobonne, tout est à recommencer ! ». C’est une histoire qu’on racontait dans les années cinquante, quand l’affrontement entre l’Amérique et l’URSS faisait craindre le pire. Aujourd’hui, on ne sait plus vraiment quelle histoire raconter quand on en est à redouter une guerre nucléaire. Car même les singes ne sont plus très nombreux sur la planète (quelques centaines de milliers) et ils seraient évidemment vitrifiés comme tout le monde.

Jusqu’à présent, les Occidentaux ont fait preuve de sang-froid. Ils doivent garder leurs nerfs tant que Poutine ne sera pas devenu inoffensif. Et c’est alors qu’il faudra faire preuve d’intelligence, d’esprit prospectif et de connaissance de l’histoire récente, c’est-à-dire de l’histoire des deux derniers siècles.

Le pire danger pour l’homme, c’est la toute puissance de l’Etat. Bien entendu, l’Etat doit pouvoir faire face à ses missions régaliennes, mais cela ne demande pas un budget supérieur au tiers de ce que produit le pays. C’était d’ailleurs la conviction du général de Gaulle et j’ai entendu Chirac raconter que, jeune secrétaire d’Etat à l’économie et aux finances, il avait entendu le chef de l’Etat le lui dire.

Méditons ces lignes lumineuses de Friedrich Hayek : « Une fois que le secteur commun, où l’Etat est maître de tous les moyens, dépasse une certaine proportion de l’ensemble, l’effet de son action domine le système tout entier. L’Etat a beau ne contrôler directement que l’usage d’une partie des ressources disponibles, l’effet de ses décisions sur le reste de l’économie devient si grand qu’il contrôle indirectement presque tout. En Allemagne, par exemple, les autorités centrales et locales contrôlaient en 1928, d’après une revue officielle allemande, 53 % du revenu national. En pareil cas, ces autorités contrôlent presque toute la vie économique de la nation. Alors il n’y a guère de fin individuelle dont l’achèvement ne dépende de l’action de l’Etat, et l’ « échelle sociale de valeurs » qui guide l’action de l’Etat doit embrasser pratiquement toutes les fins individuelles. » (La route de la servitude). On comprend ainsi que le nazisme n’a eu aucune difficulté à contrôler la société allemande !

Partout dans le monde, les hommes de la liberté doivent se battre pour maintenir l’Etat dans ses limites. Il en va de la paix du monde, et même de sa survie. Aujourd’hui, en France, se déroule une campagne pour choisir le président de la République. Je n’ai à ce jour entendu aucun candidat tenir un tel langage. Sont-ils donc des nazis en puissance ? Bien sûr que non. Mais les futurs nazis pourront les remercier !

Claude Reichman

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Macron la poisse !

Macron la poisse !

Il y a, c’est bien connu, des gens qui portent la poisse. Le plus souvent, ils se la portent à eux-mêmes, et l’on est en général plein de commisération pour eux. Plus rares sont ceux qui portent la poisse aux autres. Là, le salut est dans la fuite. Ces gens sont à éviter absolument. Quand on peut. Mais quand on ne peut pas, les choses se compliquent.

Macron a été élu par un complot fomenté par un énarque, Jean-Pierre Jouyet, et quelques juges. Ces personnages ont réussi à éliminer Fillon en lui collant sur le dos l’infamie d’avoir rémunéré son épouse comme assistante parlementaire sans qu’il soit certain qu’elle ait réellement assumé cette fonction. Des centaines de parlementaires sont dans le même cas, et il ne leur est jamais rien arrivé. Pour une raison simple : « Les partis et groupements politiques se forment et exercent leur activité librement. » (Article 4 de la Constitution). Les juges n’ont donc pas le droit de fourrer leur nez dans les relations entre les députés et leurs assistants. C’est la raison pour laquelle aucun parlementaire n’avait jusque là eu le moindre ennui à ce sujet. Tout le monde le savait …sauf l’avocat de Fillon, qui s’est mis bravement à plaider la bonne foi de son client, alors qu’il aurait dû rejeter en bloc – pour inconstitutionnalité – les accusations qui le visaient.

Du coup ce sacré veinard de Macron se retrouve élu président, alors qu’il ne représente qu’à peine 17 % des voix et qu’il n’aurait jamais dû se qualifier pour le second tour de l’élection. Vous avouerez que pour les quatre ou cinq juges qui ont monté le coup, c’est un magnifique bilan : rien de moins qu’un formidable coup d’Etat qui va fausser la vie politique d’une des plus grandes démocraties du monde ! Normalement, ces types devaient entrer dans l’histoire. Pas du tout : ils sont restés planqués dans les confortables sinécures qu’ils ont obtenues.

Et voilà notre Macron en piste. Alors là, braves gens, accrochez-vous aux branches, ça va tanguer. Au bout d’une petite année de son gouvernement, éclate une grande révolte populaire, celle des gilets jaunes. L’année suivante, c’est Notre-Dame de Paris qui brûle, elle exposait sa splendeur depuis sept siècles ! L’année suivante, éclate l’épidémie du covid, qui n’a pas fini aujourd’hui de frapper des Français à qui Macron a tout simplement interdit de se soigner en faisant appel à leur médecin. Les morts se comptent par dizaines de milliers, l’économie est en ruines, le pays croule sous la dette et plus personne n’a envie de travailler, tandis que chaque samedi, partout en France, d’immenses cortèges de manifestants défilent pour le liberté …qui est pourtant le premier mot de la devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité «  (Article 2 de la Constitution).

Et maintenant, c’est la guerre atomique qui menace. Macron n’est évidemment pas responsable de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il multiplie même les tentatives de médiation, sans le moindre succès, ce qui ne l’empêche pas de se vanter, selon son habitude, de résultats qu’il n’a pas obtenus.

Après ce rapide bilan des cinq années macroniennes de la France, une simple question se pose : est-il raisonnable de continuer avec lui ? Il a ses partisans et ses adversaires, mais qui peut nous garantir qu’il va cesser de porter la poisse à son pays ?

L’expérience prouve que ce genre de personnage ne cesse de nuire que lorsqu’on l’écarte de soi. Compte tenu de son bilan, la France ne perdra rien en se privant de lui. Je me demande même si, au-delà des analyses politiques et stratégiques, l’argument le plus simple n’est pas le meilleur : on a tout à gagner à le virer, virons-le sans l’ombre d’une hésitation.

Je sais que Macron jure de me protéger, comme tous les Français. Mais franchement, j’aime mieux me protéger moi-même en choisissant mes amis. Certes je peux me tromper dans mes choix, mais pas autant qu’en continuant avec ce porteur de poisse de Macron.

Quand il devait choisir un général, Napoléon demandait «  A-t-il de la chance ? » Sous l’empereur, Macron n’eût jamais été général.  C’est tout l’avantage de la République : même les plus poissards peuvent accéder aux plus hautes fonctions !

Je me contenterai aujourd’hui de ces considérations qui tiennent un peu de l’interprétation du vol des oiseaux, dont les augures romains faisaient grand cas dans leurs prédictions. Mais Rome a quand même régné mille ans sur le monde, et son pendant byzantin, a rajouté mille ans de plus au décompte. Les cinq ans de Macron font pâle figure à côté de ces géants de l’histoire. En revanche, sa prétention et son verbiage nous saoulent bien plus que les hauts faits des consuls et des empereurs de Rome. Personnellement, je ne me resservirai pas !

Claude Reichman

 

 

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Pourquoi Poutine a-t-il envahi l’Ukraine ?

Pourquoi Poutine a-t-il envahi l’Ukraine ?

La seule question qui vaille est la suivante : pourquoi Poutine a-t-il envahi l’Ukraine ? Nos journalistes s’égosillent en supputations sans jamais se la poser vraiment. Or il n’est pas très difficile de comprendre que Poutine se serait bien gardé de cette aventure s’il n’avait de grandes difficultés intérieures. Certes il présente toutes les apparences du dictateur heureux, mais c’est oublier que le peuple russe s’est, comme tous les peuples du monde, éveillé à la conscience politique grâce à Internet et que les réseaux sociaux lui apportent ce forum permanent qui caractérise les démocraties modernes. C’est ce qu’avait bien compris l’opposant Navalny quand il est rentré en Russie en sachant que la prison l’attendait. Son idée était, et reste, que le pouvoir succèderait à la prison, comme il est de règle partout dans le monde, même si les choses prennent plus ou moins de temps selon le degré d’affaiblissement des régimes politiques.

La Russie ne peut se satisfaire de la dictature poutinienne, qui n’offre  pas au peuple les satisfactions économiques qu’il espère. L’aventure ukrainienne ne lui apportera rien. En fait, c’est l’Ukraine qui va devoir conquérir la Russie en y implantant les méthodes libérales qu’elle a commencé de mettre en œuvre, même si la corruption oligarchique les accompagne. La présence en Ukraine de nombreux entrepreneurs capitalistes et profondément libéraux était un véritable espoir pour toute cette Europe de l’Est encore marquée par l’imprégnation communiste.

Poutine pourra tout au plus freiner cette évolution, mais il ne l’arrêtera pas. L’entreprise libre est la solution contre la pauvreté et contre l’arriération. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs l’avaient, à leur modeste façon, adoptée et cela leur permettait de ne pas travailler plus de trois heures par jour tout en mangeant à leur faim. La vie tribale était évidemment collective, mais aucun grand penseur sauvage n’avait eu l’idée folle de décréter des règles d’organisation de la société, comme Marx et ses adeptes l’ont fait pour notre malheur.

Nous voilà un peu loin de Poutine, mais c’est pourtant le problème qui se pose à nos sociétés. La croissance inconsidérée des Etats modernes est la cause des drames historiques contemporains. Hayek explique, dans « La route de la servitude » que « en Allemagne les autorités centrales et locales contrôlaient en 1928, d’après une revue officielle allemande, 53 % du revenu national. En pareil cas, ces autorités contrôlent presque toute la vie économique de la nation. » Le nazisme a ainsi pu imposer rapidement sa dictature à toute la société allemande.

A ceux qui réfléchissent à l’organisation de la société française, je répète inlassablement qu’il faut y ramener le poids de l’Etat au tiers du PIB, contre les deux tiers actuellement. Ceux qui s’inquiètent des tendances dictatoriales de Macron doivent comprendre qu’elles ne peuvent se manifester que parce qu’il a en mains « presque toute la vie économique de la nation », comme le disait Hayek de l’Allemagne.

Le souverainisme, qui anime nombre d’opposants à Macron, est à l’inverse de ce dont notre pays a besoin. Ce n’est pas parce que « de bons français » contrôleront la vie économique de la nation que celle-ci sera préservée de sa dérive dictatoriale. Il faut que tous les Français soient libérés de l’emprise excessive de l’Etat, ce qui permettra à ce dernier de bien remplir sa mission tout en restant dans ses limites acceptables.

Il est extravagant qu’il soit impossible en France de défendre ce point de vue dans les médias. Et de fait personne ne le défend. Prenons l’exemple d’une des rares émissions de débat bénéficiant d’une certaine liberté, celle de Pascal Praud. Les libéraux qu’on y entend sont tous souverainistes. C’est dire que les remèdes qu’ils préconisent auront le même effet que « le poumon » des médecins de Molière.

La guerre est toujours le signe d’un échec. La guerre d’Ukraine n’échappe pas à la règle. Il va falloir, pour ramener la paix, des hommes d’Etat dignes de ce nom. Je n’en vois guère, ce qui signifie que je n’en vois pas. Le seul espoir est que finalement quelqu’un apparaisse, tienne le langage de l’enfant du conte d’Andersen, et s’écrie « l’Etat est nu ».

Quelqu’un l’a déjà dit, en France. « L’Etat c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » C’était Frédéric Bastiat, en 1850. Ronald Reagan s’en inspira. Je cherche un acteur !

Claude Reichman

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On en a marre du communisme !

On en a marre du communisme !

Si la France doit se retourner sur son passé, la date de référence ne peut être que 1945. Au lendemain de la guerre, une nouvelle ère s’est ouverte, marquée par l’existence d’un parti communiste fort de 28 % des voix. Et armé ! comme le soulignait le général de Gaulle à un résistant venu le visiter à son ministère.

Le statut de la fonction publique, les grandes nationalisations, le statut du fermage, la dictature syndicale datent de cette époque. La France a été marquée de façon indélébile par le communisme, ses pompes et ses œuvres en 1945 et ne s’en est toujours pas relevée. Le plus grave est l’empreinte intellectuelle qui s’est appesantie sur le pays. Le communisme est devenu « l’avenir indépassable » de la France. Nous en sommes toujours là.

Le plus grave est qu’aucun mouvement intellectuel hostile au communisme n’ait pu naître au cours de ces trois quarts de siècle. Aucun parti politique n’a non plus vu le jour, qui eût défendu la liberté, la propriété, la libre entreprise. On pourra toujours citer ici ou là une phrase célébrant ces valeurs dans un programme électoral, mais il ne sera pas difficile de montrer  que ces « paroles verbales » n’engageaient à rien.

Les instances judiciaires suprêmes de notre pays se sont pliées sans difficulté aux conséquences du communisme, alors même que la Constitution les obligeait à condamner les atteintes aux « droits naturels et imprescriptibles de l’homme, que sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, article 2).

En dépit de cette imprégnation délétère, le corps et l’esprit de la nation sont restés sains. Ils se sont simplement habitués à voir leur sentiment profond nié et combattu par la doctrine officielle et à être insultés quotidiennement par une petite meute de hyènes et de chacals installée à la tête des médias par des capitalistes faisant leurs affaires avec l’Etat (ou ne pouvant en faire sans lui) et indifférents au sort de la France.

Même la création de l’Union européenne n’a pu inverser cette tendance mortifère. Les hauts fonctionnaires français ont colonisé la Commission européenne de façon à éviter les sanctions que notre pays encourrait en permanence pour violation des règles communautaires qu’il avait pourtant votées. Depuis l’Europe se traîne, pour ne pas dire se vautre, et rien de positif n’en sort, alors même que ses fondateurs, socialistes pour la plupart, étaient animés de l’idée, pourtant contraire à leur doctrine, que la liberté était l’avenir de l’homme et de notre continent.

Les « souverainistes » sont une curieuse engeance. Ils ne jurent que par nos institutions nationales, alors que celles-ci, loin de garantir nos libertés, les bafouent quotidiennement pour la plus grande satisfaction de nos hauts, moyens et petits fonctionnaires. Un vrai souverainiste ne peut être que pro-européen, s’il veut faire preuve d’un peu de cohérence. Mais il préfère prendre des poses et se faire applaudir par de braves gens qui n’ont pas bien compris le film.

Un chiffre en passant, juste pour rire un peu : l’Europe qui nous ruine nous coûte chaque année …9 milliards d’euros (différence entre ce que nous payons et ce que nous touchons) ! Pendant ce temps, la France, chaque année, verse à ses habitants 815 milliards d’euros de prestations sociales (dans des conditions d’ailleurs illégales au regard des règles européennes qui ont supprimé tout monopole social et qui nous permettraient, si on les appliquait, de faire des économies décisives au profit des Français).

L’élection présidentielle de 2022 nous permettra-t-elle d’échapper à la malédiction du communisme ? Le seul candidat qui semble le proposer est Eric Zemmour, même si ses propositions se contredisent souvent et manquent singulièrement de consistance économique. Mais du moins veut-il donner un coup de pied dans la fourmilière. Ce simple coup de pied peut offrir sa chance à la France, car il donnerait le pouvoir aux Français, après des décennies de frustration.

Ma conviction est que le temps du changement est venu. Je ne tire ma science d’aucune divination, mais simplement de la considération des dates. Soixante-dix sept ans nous séparent de 1945. Il est donc largement temps de changer !

Claude Reichman

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L’enjeu de la présidentielle, c’est la liberté !

L’enjeu de la présidentielle, c’est la liberté !

Depuis quatre ans, la France est le théâtre de manifestations de rue qui ont pour thème unique la liberté. Les commentateurs s’évertuent à trouver des causes à ces manifestations et invoquent le pouvoir d’achat, l’insécurité, l’immigration, sans jamais s’arrêter à la seule cause vraiment proclamée par les manifestants. On a l’impression que manifester pour la liberté est incongru en France, pays où elle paraît régner sans conteste.

Il y a pourtant une expérience que chacun peut faire. Il suffit de demander à toute personne de rencontre si elle se sent libre. Elle vous répondra non, dans une proportion impressionnante. Et si vous poussez plus loin l’interrogatoire, elle vous expliquera sans la moindre difficulté que chacun des gestes de la vie quotidienne est devenu difficile, qu’on se heurte sans cesse à des interdits et à des obligations, et qu’à chaque pas il faut dépenser le peu d’argent qu’on a réussi à épargner jusqu’à finir aussi raide qu’un torchon essoré.

Etonnez –vous après cela que des milliers de Français aient pris ce week-end le volant de leur voiture ou de leur camionnette et se soient lancés sur les routes en direction de la capitale, drapeau français flottant sur leur véhicule.

La question s’est immédiatement posée : qu’allaient-ils faire à Paris ? La réponse est aussi simple que terrible : prendre le pouvoir. Pourtant, il ne régnait pas un climat factieux dans ces cortèges. Car ce que ces manifestants revendiquaient, ce n’était pas les palais nationaux ni les ors de la République, mais simplement le pouvoir sur leur vie. Et cela, dans le monde moderne, c’est très difficile à obtenir.

C’est même si difficile qu’il faut un grand effort d’imagination pour se figurer un monde où chacun pourrait vivre à se guise, dans un climat de liberté. Les gestes les plus élémentaires, qu’il s’agisse de travailler, de mettre ses enfants à l’école, de passer quelques jours de vacances ou que sais-je encore exigent tout un apparat de papiers officiels, de laissez-passer, d’attestations de santé qu’on est finalement tout heureux et soulagé de pouvoir produire à ce qu’on appelle « les autorités » et dont on ne sait pas qui les a nommées et investies d’un pouvoir qu’elles affichent sans vergogne au nez du malheureux citoyen.

Citoyen, avez-vous dit ? Non, esclave. Esclave de la société, esclave de lui-même, esclave de l’idée qu’il se fait du monde, esclave de tous ces trains qui ne partent pas : « Un jour, nous prendrons des trains qui partent. » (Antoine Blondin).

La France, le monde se trouvent face à une révolution de la vie. La généralisation de l’informatique l’a fait pénétrer chaque geste de notre vie, du plus simple au plus complexe. Et tous ces procédés se sont enkystés dans notre existence au point d’avoir effacé toute liberté de manœuvre. Mais surtout cet ensemble de procédés a fini par devenir une immense administration qui vit sans règles autres que celles qu’elle s’est fixées dans la plus totale obscurité et qu’elle entend faire respecter partout dans le monde.

Le problème majeur de notre société, c’est que l’administration s’est emparée de toute l’administration informatique et l’a incluse dans son pouvoir. Du coup, les pays où le poids de l’Etat représente les deux tiers de la production (c’est la cas de la France) sont devenus complètement invivables. Les autres, qui ont su en rester au tiers de la production, ont pu conserver des espaces de liberté suffisants pour que le peuple ne se sente pas opprimé.

L’élection présidentielle française est l’occasion de poser ce problème dans toute son ampleur. ll faut évidemment une rupture avec tout ce qui s’est fait jusqu’à présent. Si les électeurs choisissent cette voie, notre pays a une chance de se redresser. C’est tout l’enjeu de la candidature Zemmour dont on ne soulignera jamais assez que parmi ses cibles préférées figure la caste médiatique qui a emprisonné l’opinion publique dans ses raisonnements fallacieux et pervers qui ne laissent aucune chance à la liberté de pensée.

Zemmour n’est évidemment pas une fin. C’est le début de quelque chose. La France a besoin de reprendre sa marche en avant. Elle a besoin à cet effet de la liberté de ses citoyens. Ceux-ci ont compris l’enjeu de la période que nous vivons. C’est pourquoi ils ont pris le volant de leur voiture et arboré le drapeau français. Ne  nous y trompons pas : s’ils crient « Liberté », c’est bien « Liberté » que cela veut dire. Ce mot a un sens, partout dans le monde. Mais chez nous, plus qu’ailleurs, parce que c’est nous qui l’avons inventé. Faisons valoir nos droits d’auteur !

Claude Reichman

 

 

 

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La France victime de ses médias !

La France victime de ses médias !

D’où vient le sentiment religieux ? Evidemment de la peur. C’est l’origine des sacrifices humains, destinés à apaiser la colère des dieux. L’humanité a mis longtemps à les abandonner en leur substituant un bélier. Et le Christ lui-même s’est offert en sacrifice pour sauver les hommes.

Il n’empêche que, sur terre, presque tout le monde a peur. Et quand une religion n’est pas là pour calmer les angoisses, on en invente une d’urgence.

Tel est le cas de l’écologie. Il s’agit de « sauver la planète » en s’empêchant de vivre, ce qui est le pari de toutes les religions. L’écologie multiplie les interdits et tente de faire honte à ceux qui ne les respectent pas. Jusque là, rien de nouveau. Mais là où l’écologie se surpasse, c’est quand elle invente des prophètes inspirés, parfois très jeunes comme Greta Thunberg, qui nous fait revivre les sorcières de Salem. Ce n’est pourtant rien à côté de l’immense apport de l’écologie à la psychiatrie. Désigner des cibles parmi l’humanité, c’est satisfaire l’irrépressible besoin de haine qui emplit le cerveau de l’homme.

On retrouve cette fonction dans la doctrine sanitaire, qui est devenue une dictature alors qu’elle était justifiée historiquement quand il s’agissait de faire échapper l’humanité aux virus par la vaccination. C’est ce qui s’est passé dans la pandémie du coronavirus. Certains y ont vu une occasion rêvée de retrouver leur pouvoir sur les individus, mis à mal par l’épanouissement de l’individualisme moderne depuis les Lumières. Et quand on parle de « certains », il s’agit forcément de ceux qui exercent le pouvoir et se heurtent à l’esprit d’indépendance et de liberté si difficilement acquis lors des derniers siècles.

En France, on s’est surpassé. Il faut dire que notre pays est celui où règnent l’autoritarisme et le mépris du droit le plus avéré du monde, même en y incluant certaines dictatures. On n’a jamais vu, où que ce soit sur la planète, des technocrates aussi bornés et sûrs d’eux que chez nous. Après des décennies d’échecs, ils viennent vous expliquer que jamais on n’a créé autant d’emplois dans notre pays grâce à l’ampleur des fonds débloqués (c’est-à-dire volés aux citoyens). Et pas un seul instant ils n’avouent qu’il s’agit d’emplois artificiels, qui s’évanouiront sitôt la pluie de subventions interrompue.

Ils veulent absolument avoir sauvé le pays du virus, alors qu’il devient chaque jour un peu plus évident que la vaccination généralisée n’était qu’un leurre. Quand on pense qu’Israël, donné en exemple de démocratie et d’efficacité, doit avouer qu’il a vacciné à tout va …pour rien ! Un tel aveu est inimaginable en France où M. Macron s’est donné il y a quelques jours ce programme: « Vacciner, vacciner, vacciner ! ».

Mais l’essentiel est atteint pour nos gouvernants : ils ont fourni sa ration de haine au peuple. ll faut voir sur les plateaux de télévision les vaccinés fanatiques haranguer la bave aux lèvres les rétifs, qu’ils ne laissent même pas expliquer qu’en refusant l’universelle piquouse ils n’augmentent pas la contamination, puisque celle-ci se fait tout autant par les vaccinés.

On n’est même plus certain que les cas graves épargnent les vaccinés, puisqu’il semble que le facteur déterminant soit le surpoids et l’immunodéficience. Mais quoi qu’il en soit la stratégie raisonnable aurait consisté à laisser à chacun, en liaison avec son médecin, le choix de se vacciner ou non.

Tout le monde est en train de comprendre, en France, que le gouvernement n’avait pas pour ambition de combattre le virus, mais d’empêcher le Pr Raoult de se vanter d’avoir vaincu l épidémie, alors que « le savant de Marseille » ne prétendait à rien de tel et se tenait à l’écart de la politique. L’aberration du tout vaccinal n’était possible que dans un pays qui a perdu ses repères et où le pouvoir n’a plus de légitimité ni d’autorité. La France répondait à tous ces critères, les Français n’ont pas fini de le payer.

Plus que jamais, les médias concentrent la colère du peuple. Les folies du pouvoir n’auraient pas résisté à des débats télévisés dignes de ce nom. C’est une leçon pour la suite des évènements. Nous réclamons des médias dignes de la France, où il n’y a pas que deux dizaines d’amuseurs de plateaux télévisés, mais bien des centaines d’intellectuels et de savants capables de démêler le vrai du faux et dotés d’une morale universitaire qui les met à l’abri de la corruption des esprits.

« Je ne possède que mon cerveau », disait le général de Gaulle. Cela n’était déjà pas si mal !

Claude Reichman

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Nous somme tous des otages !

Nous somme tous des otages !

Les Etats s’en donnent à cœur joie avec la pandémie. Ils prennent en otage tout individu qui passe à leur portée et se régalent de cet exercice. La plupart du temps, les individus sont trop faibles pour protester d’une voix audible, mais de temps en temps un otage connu ou même célèbre se rebiffe et cela s’entend.

Cela a été le cas du tennisman Djokovic. Il entendait participer au tournoi open d’Australie, un des quatre principaux du monde, alors qu’il ne remplissait pas les conditions sanitaires requises. Bien entendu, il avait tort de ne pas se plier à la règle, puisque celle-ci s’appliquait à tous les joueurs. Mais ses convictions anti-vaccinales et son statut de numéro 1 mondial lui paraissaient suffisantes pour enfreindre les conditions fixées par les organisateurs du tournoi et par le gouvernement australien. Ce en quoi il se trompait doublement.

Les sociétés humaines sont imprégnées de hiérarchie, et à cet égard elles sont semblables aux sociétés de chimpanzés, avec lesquels l’homme a 98 % de gènes en commun. Chez les chimpanzés comme chez l’homme, il y a des mâles et des groupes dominants. Mais cette domination est sujette à de fréquents changements, dus à l’évolution des rapports de force dans la société et entre les individus.  En temps normal, dans les sociétés démocratiques, les individus se protègent le mieux qu’ils peuvent des abus de l’Etat. Certains Etats respectent assez bien les principes de liberté et de protection des droits fondamentaux de l’homme. D’autres, comme la France, s’en soucient comme de colin-tampon et obligent les citoyens à se battre sans cesse contre les abus d’autorité et les violations du droit par l’Etat.

Le malheureux (mais quand même milliardaire) Djokovic a beau être l’idole de la Serbie, l’Australie lui répond qu’elle n’est pas serbe et que c’est sa loi qui prévaut. Ce qui envoie le tennisman dans un centre de rétention, qui n’est pas une prison mais un mauvais hôtel, en attendant qu’il soit statué sur son cas. La pandémie a ramené Djoko à son humble état d’individu ayant enfreint les règles. On ne pleurera pas sur son malheur (qui ne consiste qu’en un titre et des millions en moins, et une vexation en plus), mais on constatera que le gouvernement australien a pu se bomber le torse d’avoir fait plier le numéro un mondial. Ce n’est pas grand-chose, mais en un temps où les politiciens sont l’objet d’un mépris généralisé, c’est toujours bon à prendre.

La plupart des gouvernements de la planète ont mis leur société sous cloche face à l’épidémie. Les restrictions de liberté ont été la règle. Certains Etats ont levé celles-ci dès qu’ils ont  pu, d’autres, comme la France, clament leur volonté de protéger la santé des habitants et s’en réclament pour maintenir les contraintes au-delà du nécessaire et parfois même du raisonnable. Mais parler de raisonnable à propos d’un haut fonctionnaire français c’est parler pour ne rien dire, car la raison du technocrate est celle de l’Etat et ce dernier ne connaît que l’intérêt de son pouvoir.

Les libertés rognées, voire supprimées, dans les Etats comme la France ne reviendront pas sans que les citoyens ne doivent combattre. Ces revendications devraient figurer au premier rang des programmes politiques pour l’élection présidentielle. Pour le moment, elles sont des plus discrètes et les ténors politiques « rugissent comme un rossignol », comme le disait Shakespeare. Les citoyens savent donc que leurs malheurs sont loin d’être terminés. Ce qui n’est certes pas nouveau, comme Sisyphe le savait bien.

Parmi les décisions essentielles qu’un nouveau pouvoir devrait prendre en France, il y a la suppression de la cour de cassation et du Conseil constitutionnel. Ces deux organismes imbus de leur importance ont massacré au fil du temps les droits fondamentaux fixés par la Déclaration des droits de 1789, qui trône pourtant au faîte de la Constitution française. Il faudra les remplacer par une cour suprême qu’on prendra bien soin de ne pas peupler de fonctionnaires. Au moins aura-t-on une chance ainsi d’avoir quelques grandes décisions qui ramèneront la démocratie française à une vraie démocratie, et non à une démocratie conditionnelle, comme on dit liberté conditionnelle au sortir de la prison.

Un virus est une toute petite chose, mais qui peut faire de grands dégâts. Le SARS-CoV-2 l’a rappelé au monde. Et celui-ci a soudain compris ce que la mondialisation veut dire. Ceux qui pensent que les frontières vont faire leur grand retour se font des illusions. Depuis que l’homme est homme, il ne pense qu’à circuler et à atteindre l’horizon. Aujourd’hui l’homme sait qu’au bout de l’horizon, ayant longuement voyagé, il tombera sur son voisin de palier qui circulait comme lui. « Ah ! C’est vous ! Quelle bonne surprise ! » s’écriera-t-il. En ajoutant in petto : « Celui-là, il ne pense qu’à voyager ! ».

Claude Reichman

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L’effet Schabowski !

L’effet Schabowski !

La France a toutes les peines du monde à se faire une place digne d’elle dans le monde moderne. Elle préfère ressasser son passé et se quereller à son sujet. Comme si on allait le refaire !

Pourtant les décisions à prendre ne souffrent pas de retard. Le monde contemporain va vite et on perd sa place très rapidement. Nul ne sait d’ailleurs si le retard pris est rattrapable tant les situations se dégradent profondément quand on ne les maîtrise pas.

Sur l’immigration qui, par son ampleur, a transformé la population française, personne de raisonnable ne devrait s’insurger contre la nécessité de la restreindre. Les actions à mener ne sont pas d’une grande complexité. Il faut reprendre le contrôle de nos frontières, comme le permettent d’ailleurs les clauses de sauvegarde de Schengen, et mettre un terme à l’Etat providence pour tous, qui est une folie dans un monde où les aspirants à l’immigration se comptent par milliards.

Sur l’économie, il faut s’attaquer aux causes de déficit de l’Etat, qui connaissent une augmentation alarmante avec les mesures de soutien dues à l’épidémie de covid, et qui tiennent pour l’essentiel à la hausse constante des dépenses publiques. Elles ont augmenté de 10 points en pourcentage de PIB entre 1980 et 2020, passant de 46 % à 56 %,  tandis qu’elles régressaient en proportion inverse en Allemagne, passant de 54,9 % à 44,5 %. Dans le même temps la population employée dans le secteur public est passée de 18 % à 31%, et celle qui travaille dans le secteur concurrentiel a chuté de 47,5 % à 35 % !
Dit plus simplement, les Allemands gagnent de l’argent, et nous on en dépense. Cela ne peut pas durer toujours !

Quant aux dépenses sociales, à l’abri d’un monopole illégal et qui permet toutes les dérives, elles atteignent 814 milliards, soit les deux tiers des dépenses publiques.

Trop de fonctionnaires, pas assez de concurrence, bref trop d’Etat, on sait de quoi la France est malade. On demande médecin d’urgence.

Mais si nous avons d’excellents médecins, capables de grandes performances si on les laisse faire et que l’Etat ne prétend pas dicter leur conduite, nous n’avons pas de médecins de l’économie, à l’exception de quelques intellectuels libéraux vivant à l’université et qui ne voient jamais de malades, et d’une armée de politiciens plus ignorants et démagogues les uns que les autres et auprès de qui les médecins de Molière paraissent des prodiges de compétence.

Qui est responsable de ce désastre ? Le débat public. Loin d’apporter quelque lumière aux citoyens, il les embrouille en ne donnant la parole qu’à une petite cohorte de débateurs professionnels aussi incompétents que suffisants. Pas de quoi faire la moindre réforme !

En fait, c’est le pouvoir politique qui sélectionne les participants du débat public en exerçant une pression permanente sur les propriétaires des médias. Pour être tranquilles et continuer à faire paisiblement leurs affaires, ceux-ci donnent au pouvoir les têtes qu’il réclame et introduit celles qui ont ses faveurs.

On a cru que les réseaux sociaux supplanteraient les médias mainstream, mais il n’en a finalement rien été, car ils ont été colonisés par des contributeurs de plus en plus médiocres qui les ont complètement démonétisés, à quelques rares exceptions près.

Tout est-il donc perdu ? Evidemment pas, car la nature humaine sait faire preuve « d’infinie ressource et sagacité », comme le disait Kipling. Il suffit de savoir attendre, tout en suscitant autour de soi des vocations. Et en prenant des initiatives qui, même si elles semblent vouées à l’échec, finissent par provoquer ici ou là un déclic salvateur. C’est en somme la théorie de l’aile de papillon.

Mais il y a une autre théorie dont je suis le modeste auteur et que j’ai dénommée l’effet Schabowski, du nom de Günter Schabowski, apparatchik de l’Allemagne de l’Est qui, pressé de questions par les journalistes couvrant les énormes manifestations d’Allemands de l’Est désireux de se rendre à l’Ouest, indiqua que son gouvernement allait le permettre et, comme on lui demandait quand, déclara « autant que je sache immédiatement ». Ce qu’on ne l’avait évidemment pas autorisé à dire et qui provoqua la ruée des Berlinois vers le Mur, ce qui allait entraîner sa chute et celle du régime.

Schabowsi était si ébranlé par les manifestations populaires qu’il avait intégré la défaite de son camp et en précipita la survenue. Ce qui fut pour lui une sorte de soulagement.

Nous allons vivre en France des évènements de grande ampleur, étant donné celle des problèmes. Il y aura un Schabowski, soyons-en sûrs. Nous l’attendons avec impatience !

Claude Reichman

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Je m’impatiente !

Je m’impatiente !

La médecine et les médias ne sortent pas en bon état de la pandémie (qui n’est d’ailleurs pas terminée). La médecine n’a pas démérité, même si elle a laissé mourir 120 000 personnes. Car c’est le gouvernement qui l’y a contrainte, pour asseoir sa propre autorité. Quant aux médias, s’ils n’ont pas fait leur travail, c’est qu’ils n’en ont pas eu non plus le droit, encore une fois par la faute du gouvernement.

Les Français ont fait la connaissance, sur les écrans de télévision et les antennes des radios, des professeurs de médecine les plus réputés de notre pays. Disons-le franchement (et pas très confraternellement) : ils n’ont pas brillé par la rigueur de leurs raisonnements. Leurs connaissances scientifiques  ont parfois été mises à mal, mais ce n’est pas tant cela qui peut leur être reproché. En fait, c’est tout simplement la logique de leurs discours qui est apparue défaillante. Pour ne prendre qu’un exemple, tel infectiologue a pu expliquer que c’est la charge virale qui déclenche l’orage cytokinique, souvent responsable de la mort du patient, et s’emporter contre un traitement simple à base de plaquénil ou d’ivermectine qui précisément détruit, en administration précoce, la charge virale, ce qui est largement prouvé. Alors qu’en déduire ?

Tout simplement que les études de médecine gagneraient à se fonder moins sur les mathématiques et plus sur la philosophie. Relisons les auteurs grecs. Leur discours nous éblouit aujourd’hui encore. Il est à base de logique, celle qui fait aujourd’hui défaut (mais pas qu’aux médecins). Et Molière, dont on célèbre à grand bruit le quatre centième anniversaire de la naissance, savait à merveille se moquer des médicastres et de leurs stupides diagnostics : « Le poumon, le poumon vous dis-je. » Le médecin du début du siècle dernier était un homme cultivé. Celui d’aujourd’hui est infiniment plus savant, mais plus de culture lui ferait le plus grand bien.

Que dire du journaliste ? Qu’il a tout du perroquet. Et ce n’est pas vraiment de sa faute. Les patrons des médias veulent non pas du sur mesure mais de la confection. L’information se fabrique sur le mode industriel. Le produit de base est la dépêche d’agence, que le journaliste saupoudre d’un peu de sel et rarement de poivre, et vous sert en sandwich ou en plat du jour, qui ont le même goût. Le client – vous et moi – en est rassasié et un peu ballonné, et il doit attendre quelques heures pour retrouver un peu d’appétit. Beurk !

Je connais beaucoup de journalistes et je sais que la plupart ne font pas l’information qu’ils voudraient faire. Voulez-vous un exemple parmi beaucoup d’autres ? Un éditorialiste vedette de la télévision animait aussi une interview quotidienne à laquelle il m’avait convié pour parler de mon action contre le monopole de la  Sécurité sociale. Deux ans plus tard, les évènements s’étant précisés, il me dit : « Je sais que je devrais vous inviter, mais je ne peux pas. » J’ai eu la charité de ne pas lui demander pourquoi. Et citons aussi, plus récemment, cet autre éditorialiste qui, ayant réalisé un assez long sujet sur les réunions publiques que j’animais fréquemment sur le même thème, l’avait programmé en cachette sur une grande chaîne publique !

Alors « que faire ? », comme disait Lénine, qui avait fini par en déduire qu’il devait massacrer des millions de gens pour assurer le triomphe de ses idées. L’idée effleure certainement quelques-uns de nos politiciens, mais ils savent que les temps ne sont pas encore mûrs. Qu’ils se rassurent, ils approchent. En France, nous ne sommes pas encore dans une dictature franche, mais cela commence à y ressembler. Disons-le : certains animateurs de notre vie publique ont une mine « pas tibulaire, mais presque », comme disait Coluche.

Je ne voudrais pas jouer les médecins de Molière et vous dire que c’est le poumon, mais je crois pouvoir affirmer que la cause du mal français et de toutes ses manifestations, c’est le poids de l’Etat, qui a étouffé toute velléité d’initiative privée, donc libre. Il faut ramener l’Etat au tiers de la production du pays. Au lieu des deux tiers aujourd’hui. C’est le prix à payer (ou plutôt à ne plus payer) pour redevenir une démocratie. J’attends qu’un homme public, ou une femme, se lève pour porter ce message. « Le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », disait Churchill. Je n’ai rien perdu de mon enthousiasme, mais je commence à trouver le temps long. Et je m’impatiente !

Claude Reichman

 

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Le cadavre de l’Etat empêche les Français de vivre !

Le cadavre de l’Etat empêche les Français de vivre !

Les Français commencent à comprendre que le Covid n’est pas un problème sanitaire, mais une guerre de religion. On y retrouve les mêmes fanatiques que dans tout conflit de cet ordre, et les mêmes irréductibles. Les 5 millions de non vaccinés représentent le même pourcentage de la population que le « parti protestant » au 16e siècle. Et le moins que l’on puisse dire est que M. Macron n’est pas Henri IV et qu’il ne faut attendre nul apaisement de sa part. En témoigne sa déclaration de guerre aux non-vaccinés qu’il se promet d’« emmerder ». Elégance, quand tu nous tiens !

Elire un jeune président pour en finir avec les pesanteurs et les blocages de l’Etat a paru à certains une bonne idée. Les faits démontrent leur erreur. Il ne suffit pas d’être jeune pour être moderne. Et encore moins pour diriger un pays. Il faut y avoir réfléchi depuis longtemps et avoir, comme disent les Anglais, « mangé une livre de sel » avec ceux qu’on prétend gouverner. M. Macron a été élu alors qu’il n’avait aucune expérience de la vraie vie, et force est de reconnaître qu’il n’en a pas plus aujourd’hui.

La stratégie de la vaccination a été choisie par le pouvoir, en France, pour asseoir son autorité sur la population. Laisser les Français se faire soigner par leurs médecins était une idée normale et parfaitement légitime, étant donné la qualité du corps médical et la simplicité des remèdes à appliquer. Mais cela ôtait au pouvoir l’occasion de se montrer tout puissant au moment où chacun pouvait constater précisément son impuissance à régler les problèmes que le pays traîne comme un boulet depuis presque un demi-siècle. Le bilan est aujourd’hui catastrophique. L’épidémie n’est nullement jugulée et la France est endettée pour des générations.

Le bilan des autres pays est très varié. Seuls semblent s’en tirer ceux qui ont opté pour des traitements simples, à base de molécules anciennes, donc bien connues, et fort peu chères. Ce sont les Etats les plus structurés et les plus lourds qui ont le plus mauvais bilan. Le fait qu’ils connaissent presque tous de grandes manifestations de mécontentement démontre que le système de gouvernement de ces pays n’est plus adapté au monde moderne. Cela n’a rien d’étonnant puisque nous vivons une ère de révolution technologique qui démode la plupart des processus économiques ainsi que les méthodes de communication et de commandement.

Rien de tel qu’une pandémie mal maîtrisée pour produire une fracture historique. Seule une guerre militaire ou une révolution peuvent provoquer le même effet. Pendant assez longtemps lors d’un tel phénomène, le pouvoir en place paraît pouvoir se maintenir, au prix d’artifices et de ruses grossières, mais l’issue reste toujours la même : un pouvoir inadapté doit laisser place à un pouvoir nouveau.

En France comme ailleurs, ce phénomène est à l’œuvre. Nous n’en sommes qu’au début du changement. La démocratie fonctionne mal. Les citoyens sont plus passifs qu’entreprenants, ne serait-ce que parce que l’Etat pèse le double de son poids idéal, à savoir les deux tiers de la production, au lieu d’un simple tiers qui était celui que recommandait le général de Gaulle, dont beaucoup de nos dirigeants aiment à se réclamer sans avoir la moindre idée de ce qu’il préconisait.

L’élection présidentielle risque fort de n’aboutir à aucune solution véritable. Il est frappant qu’aucun des candidats ne défende des mesures allégeant les impôts et les charges, même si certains disent qu’il faut le faire … sans préciser comment. Or c’est à cette aune qu’on mesurera le changement. L’Etat tout puissant est mort. Mais son cadavre est plus qu’encombrant. Il empêche les Français de vivre. Il faut d’urgence procéder à son évacuation.

« La crise, disait Gramsci, c’est quand l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître. » Et bien avant lui, Musset écrivait : « Tout ce qui était n’est plus ; tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez  pas ailleurs le secret de nos maux. » La seule certitude, c’est que le nouveau adviendra. Quand ? se demandent anxieusement certains. Je leur répondrai simplement : bientôt !

Claude Reichman

 

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Pour qui voter ?

Pour qui voter ?

« Bienveillance et tolérance » a recommandé M. Macron aux Français dans son discours de vœux. Autant de qualités dont il n’a pas fait preuve au cours de son quinquennat. Le président de la République a passé quatre années de son mandat à tenter de mater deux guerres civiles. Celle des gilets jaunes et celle du vaccin. Deux guerres qu’il a lui-même provoquées et qu’il a été incapable d’apaiser.

La guerre des gilets jaunes est celle des 22 millions de Français qui ne s’en sortent pas et qu’une taxe de plus sur l’essence a mis hors d’eux. Macron n’a eu pour réponse que la répression, suivie d’une tournée de bavardage devant des auditoires Potemkine. La guerre du vaccin a été voulue par Macron, tenu en laisse par les médecins des bureaux, pour faire pièce au traitement du Pr Raoult. Il s’agissait de ne pas laisser la santé échapper au ministère du même nom. Conflit de hiérarchie donc, en bons parents des chimpanzés que nous sommes. Et voilà donc qu’à nouveau le peuple défile, refusant qu’on le vaccine de force.

Dans les deux cas, Macron a été lamentable. Tout homme d’Etat digne de ce nom aurait su éviter ces conflits, et au moins les calmer. Le traitement du Pr Raoult a guéri de nombreux patients répertoriés et ne fait de mal à personne. Il fallait donc l’autoriser. Le vaccin permet d’éviter les formes graves du Covid, mais n’arrête pas la contagion. Il fallait donc le recommander aux personnes à risque et laisser chacun se déterminer librement. Quant aux Français pour qui la fin du mois commence le premier, il fallait libérer la protection sociale du monopole de la Sécu, ce qui aurait permis une hausse des revenus de plus de 30 % sans création artificielle de monnaie, tout simplement par le libre jeu de la concurrence.

Rien de tel qu’une épreuve pour juger un homme politique. Alors quand on en a deux et que dans les deux cas le résultat est le même, il n’y a plus d’hésitation sur le verdict : Macron n’est vraiment pas à la hauteur, il doit quitter l’Elysée au terme d’un des quinquennats les plus calamiteux de l’histoire, si l’on fait exception des guerres.

Pour le remplacer, trois candidats ont une chance d’arriver au deuxième tour : Pécresse, Le Pen et Zemmour. Les sondages, en ce début d’année ne les départagent pas, puisqu’ils les donnent dans ce qu’on appelle la marge d’erreur, c’est-à-dire celle qui les sépare de deux points (et même un peu plus vu le peu de fiabilité de la sélection des sondés). Nous entrons donc dans les semaines décisives.

Les Français vont devoir juger de la qualité des programmes et de la personnalité des concurrents. Très franchement, aucun des trois n’a les qualités d’un homme d’Etat. Il y a toujours la possibilité que celles-ci se révèlent en cours de route, mais on ne peut se fier à cette improbable hypothèse. Reste le passé. Marine Le Pen n’a jamais fait preuve d’une intelligence politique exceptionnelle et elle semble obsédée par sa « normalisation », qui devrait, pense-t-elle, lui ouvrir les portes de l’Elysée. L’histoire montre que ce n’est pas le plus normal qui gagne le plus souvent cette course, mais le plus convaincu de ses idées et le plus déterminé à les faire triompher. Valérie Pécresse a beau essayer de se déguiser en Margaret Thatcher, elle ne parvient pas à faire oublier qu’elle n’est qu’une banale énarque, sans grande personnalité et qu’aucune action n’a jamais distinguée des autres « nutriti ». Ce qui fait penser qu’elle ne se distinguera pas davantage une fois au pouvoir. Quant à Eric Zemmour, il est en pleine mue, passant à grande vitesse du statut d’essayiste à celui d’homme politique. Mais il lui reste beaucoup de chemin à parcourir sur le plan programmatique avant de pouvoir être porteur des solutions qu’attend le pays.

La campagne présidentielle aborde donc sa phase finale et chacun va pouvoir se déterminer, qu’il soit candidat ou électeur. Et puisqu’une des candidates se réclame de Mme Thatcher, reportons-nous à une de ses phrases qui résume le mieux son action : « Je n’ai jamais oublié que l’objectif inavoué du socialisme –municipal ou national – était d’accroître la dépendance. » Nous somme bien là au cœur du défi que l’histoire des peuples lance à la nature humaine. La réponse qu’y apporte la Déclaration des droits de 1789 est à cet égard fondamentale, qui fait de « la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression, les droits naturels et imprescriptibles de l’Homme ».

Je voterai pour celui ou celle qui s’y réfèrera le mieux.

Claude Reichman

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J’ai rencontré le Père Noël !

J’ai rencontré le Père Noël !

Depuis des années, j’ai l’habitude, à l’approche de Noël, de parler aux pères Noël que de nombreuses enseignes mettent en faction devant leur porte. Ce sont toujours des hommes de condition modeste qui gagnent ainsi un peu d’argent. Ils hésitent le plus souvent à me parler, comme s’ils montaient la garde devant le palais de Buckingham, mais très vite ils se détendent et ce qu’ils me disent tous, c’est qu’ils prennent très au sérieux leur mission dont le but, finalement, est de donner de la joie au peuple, qui retrouve à travers eux des souvenirs d’enfance et des joies oubliées.

Mes rencontres de cette année n’ont pas failli à l’habitude, jusqu’à hier quand le dernier père Noël que j’ai abordé m’a fait une révélation stupéfiante. « A vous, je peux bien le dire, je suis vraiment le Père Noël », m’a-t-il confié. Comme je hochais la tête en souriant, il ajouta : « Je comprends votre scepticisme, mais quand je vous aurai dit la raison de ma présence en France, vous me croirez. »

Il me demanda de tirer sur sa barbe, qui se révéla vraie. Il en fallait plus pour me convaincre, et il le comprit aisément. Aussi entreprit-il de me narrer les circonstances qui l’avaient conduit dans notre pays.

« Sachez, me dit-il, que je vis en France depuis que votre pays a été libéré de l’Allemagne nazie. J’ai abandonné sans regret le Grand Nord et y laisse mes rennes aux bons soins des natifs de cette contrée, qui ont l’habitude de vivre en bonne intelligence avec ces merveilleux animaux. Quant à moi, dont le monde est la patrie, je pouvais me fixer où je voulais, pour peu que le collège des bienfaiteurs, où je siège, ne soit pas choqué par ma conduite. »

– Mais pourquoi la France ? lui dis-je.

– Parce que je pressentais que de grandes choses s’y produiraient, qui me conforteraient dans ma mission. Voyez-vous, le régime qui s’est instauré chez vous à la Libération était inspiré par des imposteurs, qui avaient pour ambition de me retirer ma fonction en l’assumant eux-mêmes. Leur outil était l’Etat, qu’ils chargeaient de prélever toute la richesse que le peuple pouvait produire pour lui en restituer d’infimes miettes qu’ils n’osaient pas appeler des cadeaux et qu’ils avaient baptisé prestations sociales.

– Mais enfin, Père Noël, il n’y a aucun rapport avec des cadeaux qu’on se fait à soi-même et les vôtres qui, si j’ose dire, tombent du ciel !

– Vous avez raison. Mais la crédulité humaine est sans limite. Un cadeau est un cadeau, on ne veut pas voir plus loin. Les autres peuples sont plus durs à tromper, mais le vôtre a été en quelque sorte « dressé » à croire en la bonté des autorités par des siècles de règne monarchique. Lorsque j’ai compris cela, j’ai pris la décision de m’installer en France pour surveiller la concurrence.

– Que pouviez-vous faire ? Un coup d’Etat ?

– Mais non. J’ai le moyen de semer un terrible désordre en comblant de cadeaux des personnes qui ne les méritent pas et de susciter ainsi une jalousie mortelle entre les citoyens, qui finissent toujours, en pareil cas, par se massacrer entre eux. Et alors il ne reste plus rien des imposteurs, que chacun rend responsable du climat délétère qui règne dans le pays.

– Ce que vous me dites est effrayant. J’avais de vous l’image d’un être bienveillant.

– C’est exactement ce que je suis. Ma bienveillance est celle du pater familias, qui veille à la bonne entente dans sa famille. Je ne suis pas intervenu jusqu’à présent parce que les imposteurs ont progressivement perdu la partie. Plus grand monde en France ne croit aux cadeaux de l’Etat. Je sens qu’il ne faudra pas longtemps avant que vous vous donniez un président qui rétablira les bons principes.

– On n’a pas l’air de prendre ce chemin en ce moment.

– Il faut être patient.

– Facile à dire pour vous, vous êtes éternel.

– J’avoue que cela aide. Mais j’ai connu l’un des vôtres, un certain Aristote, qui me disait : « Le choses qui suivent les lois de la nature sont toujours naturellement les plus belles qu’il est possible qu’elles soient. » Vous verrez, cela va s’arranger chez vous.

– Aristote ! Nous patientons depuis vingt-trois siècles !

– Les temps viennent. Vivez avec l’espoir. Au fait, m’avez-vous fait une commande ? Comme vous m’êtes sympathique, je vais l’améliorer.

– Merci Père Noël, votre message d’espoir me comble et me suffit. Me permettez-vous de faire état de notre conversation ?

– Bien sûr. C’est même pour cela que je vous ai parlé.

Il s’éloigna dans la nuit, et je restai un long moment à le regarder disparaître. J’avais le vague espoir qu’il reviendrait sur ses pas pour continuer notre conversation. Mais il m’avait dit l’essentiel et me laissait une mission. J’ai tenu à la remplir sans délai.

Claude Reichman

 

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Croyez-vous aux miracles ?

Croyez-vous aux miracles ?

Les journalistes du Figaro sont bien élevés et connaissent donc les règles de la bienséance. En période de fêtes, il n’est pas de bon ton de perturber les esprits. Il sera temps d’y penser plus tard. « Plus tard », oh la délicieuse formule. Elle vous assure dès que prononcée un intense soulagement qui vous pousse à étirer vos membres et à grogner de plaisir. Chez un peuple qui pratique la procrastination comme un sport national, ce  grognement collectif donne une sorte de bruit de fond qui ne dérange plus personne, sauf les pays voisins qui n’en présagent rien de bon. Car si Cyrano peut s’exclamer «  A la fin de l’envoi, je touche ! », les Français d’aujourd’hui n’ont à la bouche qu’un languide « plus tard », qui a le tort, pour les gens lucides, de présager des évènements graves.

Que nous dit donc Le Figaro, dans un entrefilet à la page 26 de son supplément « économie » du 16 décembre ? Que « les prestations de protection sociale versées ont atteint 814 milliards d’euros en 2020 ». Ce qui représente 35 % du Pib, c’est-à-dire de ce que le pays produit. Certes l’épidémie du Covid a gonflé les dépenses de soins, mais le problème n’est pas là. Il réside dans l’effet de cliquet, qui fait que le montant de dépenses atteint ne diminue jamais. Voilà pourquoi l’observateur politique se doit de formuler des prévisions aussi alarmistes que réalistes, et qui consistent à dire que notre pays va vers une situation explosive, étant donné que quelle que soit la bienveillance de nos créanciers et la modération des taux d’intérêt, l’heure du remboursement de nos dettes coïncidera avec celle de l’effondrement de notre niveau de vie.

Bien entendu, nous nous levons chaque matin émerveillés que rien de fâcheux  ne se soit produit pendant la nuit, mais je me souviens d’un sketch fort amusant où un militant de gauche attendant le grand soir s’endort prématurément et se réveille dans un monde transformé où il ne reconnaît pas celui dont il rêvait. Voilà ce qui nous attend à une échéance forcément proche. Mais le monde que nous découvrirons un beau matin sera hélas celui que nos analyses avaient prévu.

Rappelons que dans leur ouvrage « Cette fois, c’est différent », les économistes Carmen Reinhardt et Kenneth Rogoff écrivent : «  Ce qu’on constate de manière répétée dans l’histoire des crises financières, c’est que lorsqu’un accident menace de se produire, il finit par se produire. » Il faut donc croire que la nature humaine, ou au moins celle des hommes et des femmes qui accèdent au pouvoir, les rend incapables de rompre la délicieuse sensation qui accompagne celui-ci et de prendre des mesures salvatrices mais désagréables.

La conséquence logique de ce constat est que si l’on veut vraiment rompre l’enchaînement maléfique qui mène au drame, il ne faut surtout pas choisir, pour diriger le pays, des hommes ou des femmes qui ont déjà été au pouvoir ou qui sont proches des anciens gouvernants.

Ainsi l’analyse psychologique et politique rejoint le sentiment populaire qui exige de « sortir les sortants ». Rien de tel que d’être d’accord avec le peuple sans avoir eu à renoncer à faire usage de ce que l’étude et la vie nous ont appris.

Dans la compétition présidentielle française, s’inscrivent aujourd’hui bien peu d’ « hommes nouveaux ». Les deux femmes qui concourent ne sont pas nées de la dernière pluie non plus. On ne voit pas beaucoup de solutions nouvelles se profiler. Celui qui entend rompre le plus avec la vieille politique est Eric Zemmour. Mais s’il proclame avec clarté vouloir arrêter l’immigration, il table pour redonner vie à notre économie sur des suppressions de dépenses dans les prestations versées aux étrangers. On est évidemment bien loin de ce qui est nécessaire, quand on se réfère aux 814 milliards cités au début de cet article.

En fait rien n’est plus collant que les dépenses sociales. Et c’est pour cela que les économies sont si difficiles à réaliser. Car quand on arrache de soi quelque chose qui colle, on a la sensation qu’on va s’enlever la peau. Et personne n’aime ça. Mais l’expérience des soins démontre qu’en une telle circonstance, un geste brusque vaut mieux qu’un lent étirement. Le seul médecin qui était en lice, et qui savait donc cela, n’a pas franchi les préliminaires. Il est vrai qu’il ne s’appuyait pas sur son expérience professionnelle et que ce fut un tort de sa part. Nous voilà donc mal lotis.

Reste la révolte populaire, avec ses chances et ses risques. Partout dans le monde, les peuples défilent et protestent. En France aussi. Qui sait s’il n’en résultera pas l’un de ces miracles que notre pays a parfois accueilli et qui l’ont sauvé. Prions mes frères !

Claude Reichman

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Arrêtons ce massacre !

Arrêtons ce massacre !

Le jeune philosophe libéral Gaspard Koenig vient de lancer son mouvement politique qu’il a appelé « Simple » et qui a pour ambition d’alléger la société française de beaucoup de ses contraintes légales et administratives. On ne peut évidemment que suivre avec sympathie cet effort bien nécessaire, mais on se doit d’analyser cette tentative et de se demander si elle a une chance d’aboutir.

Un effort assez semblable a été fait lors de la révision constitutionnelle de 2008 initiée par Nicolas Sarkozy, avec l’institution de la QPC (question prioritaire de constitutionnalité). Il s’agissait d’éliminer les lois inutiles en permettant à tout justiciable de les mettre en cause devant le Conseil constitutionnel. Excellente idée, mais la réforme avait un vice caché. L’obligation de passer par le juge pour amener la loi critiquée devant le Conseil constitutionnel. Et bien entendu le juge n’a transmis au Conseil qu’un minimum de lois, pour bien marquer son territoire et son pouvoir. Du coup, la réforme n’a donné aucun résultat notable, d’autant que la Conseil constitutionnel ne comporte que des fonctionnaires, sans aucun juriste libéral, et qu’il ne compte aucune décision vraiment signifiante à son bilan.

Nous sommes donc au cœur du mal français : l’impossibilité de réduire le poids de l’Etat. Et tout laisse à penser que la tentative de M. Koenig restera lettre morte, en dépit de l’autorité de son nom, car « koenig » veut dire roi dans la langue de Goethe. Que faudrait-il donc pour que la France devienne enfin une démocratie comme les autres du monde civilisé ?

Il faudrait que les dépenses publiques, au lieu de représenter près des deux tiers du Pib, se trouvent réduites à un simple tiers. C’était d’ailleurs la doctrine du général de Gaulle. Un demi-siècle après son départ du pouvoir, les dépenses ont donc doublé et, bien entendu, les innombrables lois et règlements qui les sous-tendent ont connu la même expansion, car il y a une étroite corrélation entre les deux. La réforme Koenig n’est donc réalisable qu’avec une forte réduction des dépenses publiques.

Nous touchons là à un sujet vraiment révolutionnaire. Il s’agit tout simplement d’abattre d’innombrables institutions publiques génératrices de dépenses et de redonner au citoyen prise sur la plupart des actes de sa vie. La Sécurité sociale est le premier bastion à emporter, puisque à elle seule elle représente les deux tiers des dépenses publiques. Nous avons fait l’essentiel à cet égard, puisque notre combat a contraint la France à voter les lois de transposition des directives européennes qui suppriment le monopole de la Sécurité sociale. Les appliquer ne demande qu’un peu de respect des lois.

Pour le reste, une réforme simple pourrait obtenir le résultat recherché. Il suffit de faire adopter par référendum un texte stipulant que seules peuvent bénéficier du statut de fonctionnaire les personnes dont le métier n’est pas exercé sous le statut privé. C’est ainsi que l’école, l’hôpital, les transports, les régions etc. deviendront des espaces de liberté dont le fonctionnement s’insèrera harmonieusement dans celui du reste de la nation.

Alors quel est l’homme providentiel qui fera ces réformes ? Il faudra qu’il ressemble à Ronald Reagan, et à Margaret Thatcher si c’est une femme, c’est-à-dire à des êtres dont la vision du monde a été formée par leurs origines et par les activités qu’ils ont exercées. Mme Thatcher était fille d’épicier, et M. Reagan avait exercé d’importantes responsabilités syndicales dans le monde sans pitié de Hollywood. Si l’on considère la liste des candidats à notre élection présidentielle de 2022, on constate qu’aucun n’a eu la responsabilité d’une entreprise.
Ce sera donc un coup pour rien.

Mais ne perdons pas espoir. Le changement peut naître de l’instabilité. Celle de nos institutions n’est qu’une apparence. Derrière leurs nobles façades, tout un monde bruit. C’est le bruit de la vie. Et celle-ci n’a que faire des apparences. Les nobles maisons des Mayas étaient décorées de stuc. Pour l’obtenir, ils brûlaient les bois d’alentour. Ainsi disparurent leur environnement et leur civilisation. Nous Français, nous brûlons notre économie au feu de ce que nous osons dénommer la « solidarité ». Puisse quelqu’un arrêter ce massacre avant qu’il ne nous emporte dans la tombe.

Claude Reichman

 

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Lettre ouverte à Eric Zemmour et Marine Le Pen

Lettre ouverte à Eric Zemmour et Marine Le Pen

Madame, Monsieur,

Vous êtes candidats à l’élection présidentielle de 2022. Vous êtes l’un et l’autre soucieux du niveau de vie des Français. Force est de reconnaître que vous ne proposez rien de déterminant à cet égard.

J’apporte au débat un document qui  devrait vous éclairer. Il s’agit d’un extrait du programme de Jean-Marie Le Pen pour l’élection présidentielle de 1988. Ce programme avait été publié sous la forme originale d’un passeport, et était précisément intitulé « Passeport pour la victoire ».

Voici ce que proposait Jean-Marie Le Pen pour la Sécurité sociale :

«  Chaque salarié français (ou communautaire) devrait recevoir la totalité  de son salaire, avec obligation de s’assurer à une caisse de son choix : SS, mutuelle ou compagnie d’assurance, la solidarité nationale devant prendre en charge les exclus de la vie économique (chômeurs) et assurer une véritable politique familiale pour les Français et les originaires de la CEE. »

Cette proposition est devenue en 2002 la loi française, par transposition des directives européennes (votées par la France) de 1992.

C’est dire qu’il n’y a aucune difficulté à l’appliquer, sauf la « tyrannie du statu quo » ou, si vous préférez, le culte des vaches sacrées, qu’on pratique en France encore plus qu’en Inde.

L’enjeu est vital pour les salariés et non-salariés français. Il y a dans notre pays plus de 20 millions de personnes qui ne s’en sortent plus et qui ont un besoin vital d’une augmentation substantielle de leur pouvoir d’achat. J’ai posé, lors d’un récent débat au Figaro, la question suivante à Marcel Gauchet, un des penseurs les plus influents de notre époque : « Pensez-vous qu’un régime politique puisse durablement survivre avec autant de personnes qui ne s’en sortent plus et qui sont de fait exclues de la communauté nationale ? » Il m’a souri et a simplement répondu : « Non ».

Toutes les simulations effectuées démontrent que le salaire complet aboutit à une augmentation de 30 % du salaire net et que cette extraordinaire planche de salut ne crée ni déficit ni endettement des finances publiques.

Il vous appartient, Madame, Monsieur, de « prendre vos résolutions », comme le disait le général de Gaulle. N’oubliez pas que, lorsque nous disons tous ensemble « Vive la France », cela veut dire aussi qu’il faut que vivent les Français. Vous avez le moyen de réaliser cette noble ambition.

Claude Reichman

 

 

 

 

 

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L’ordalie a rendu son verdict : les gouvernants sont coupables !

L’ordalie a rendu son verdict : les gouvernants sont coupables !

L’ordalie est une épreuve dont on attend qu’elle révèle la vérité. Au Moyen Âge elle consistait à soumettre le suspect au feu ou à l’eau. A l’époque actuelle, c’est la télévision qui joue ce rôle. C’est ainsi qu’on a pu voir Nicolas Hulot sommé de justifier sa conduite à l’égard de plusieurs jeunes femmes l’accusant d’agression sexuelle et de viol. Le suspect s’est dérobé à l’épreuve, sauf pour dire qu’il était condamné d’avance, ce en quoi il a fait preuve de lucidité.

Mais il y a une ordalie que personne ne considère comme telle mais qui en est pourtant bien une. Il s’agit du covid. Ce mal est sans pitié à l’égard des obèses, qui paient là le prix de leur gloutonnerie. Il est redoutable pour les vieillards, qui voient condamnée leur obstination à vivre. Mais aussi il soumet les gouvernants à la torture. Car ils doivent à la fois laisser le peuple se soigner et le forcer à se soumettre aux soins que le pouvoir recommande. Le plus simple serait évidemment que le pouvoir recommande les soins auxquels le peuple fait confiance, mais l’autorité du gouvernement n’en sortirait pas aussi grandie que ne le ferait un combat réussi contre l’épidémie.

Le coronavirus se joue des gouvernants du monde. Comme tous les virus, il varie, et ses nouveaux avatars sont généralement plus agressifs que les précédents. Du coup l’unique barrière élevée par le pouvoir, à savoir le vaccin, se révèle moins efficace qu’espéré. Si bien que l’apparition, quelque part dans le monde, d’un variant inattendu plonge les gouvernements dans l’angoisse et que la Bourse chavire.

Les peuples réagissent très mal à cette situation. Partout, il y a des manifestations qui tournent parfois à l’émeute, et l’on voit même des contrées aussi paisibles que les Pays Bas s’enflammer au point que la police tire à balles réelles sur les manifestants. Alors là, l’observateur lucide et doté de sang froid ne peut que dire : Il y a quelque chose qui ne va pas !

Cette simple remarque est considérée par les partisans des gouvernements comme une déclaration de guerre. On a même entendu le président italien, M. Draghi, déclarer que les réfractaires au vaccin « ne font pas partie de notre société » !

Je voudrais rappeler aux admirateurs du regretté Pierre Dac et de son complice Francis Blanche l’hilarant feuilleton radiophonique « Malheur aux barbus » dont ils furent les auteurs et qui fit la joie des Français dans les années 1950. La secte des Babus figurait parmi leurs trouvailles. Elle avait un hymne dont chaque mot résonne aujourd’hui à nos oreilles endolories par les insupportables propos de tous les sectaires du monde :

« Tout le monde y pue, il sent la charogne,
Y a que le Grand Babu qui sent l’eau de Cologne,
Tout le monde il pue, y fait mal au cœur,
Y a que le Grand Babu qui a la bonne odeur ».

Etes-vous un Babu ? Si oui, quel bon choix ! Sinon, allez en enfer ! Un feuilleton radiophonique loufoque est devenu réalité. Notre civilisation n’a pas lieu d’en être fière.

En France, c’est officiel depuis de longs mois, on ne peut pas soigner le covid, et la seule chance de salut réside dans le vaccin. Or voilà que le vaccin, qui permet d’éviter les cas graves mais ne freine pas la contamination, se voit remis en cause dans la fonction que lui avait assignée le gouvernement : arrêter l’épidémie. Du coup, le doute et la peur s’installent au sein du pouvoir : le peuple va-t-il encore accepter de se soumettre ?

Au nom de la paix civile, nous demandons instamment au gouvernement de renoncer à l’inflation vaccinale, de réserver le vaccin aux personnes menacées par l’âge et les comorbidités, et de  confier le combat contre le covid aux 100 000 médecins généralistes français, dont la compétence et la lucidité sont indiscutables, à charge pour eux de prescrire le traitement de leur choix, dans le strict respect du serment d’Hippocrate.

L’ordalie du covid a rendu son verdict. Les gouvernants sont coupables de l’échec de leur stratégie. Ils ne seront pas mis à  mort, mais chassés du pouvoir, ce qui pour eux revient à peu près au même. Mais pour nous, ce sera un vrai soulagement. Car pour être franc et direct, on ne peut plus les voir !

Claude Reichman

 

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La classe dirigeante marche en file indienne, pliée en deux, et regardant par terre !

La classe dirigeante marche en file indienne, pliée en deux, et regardant par terre !

En 1979, Jacques Martin s’était produit dans un one-man show intitulé « Une case de vide » au théâtre de la Michodière à Paris. Dans l’un des sketchs, qui se déroulait à la Maison de la radio, il se présentait comme le directeur de cet organisme et marchait péniblement, plié en deux par un lumbago. L’apercevant ainsi, le directeur adjoint adoptait la même attitude, bientôt imité par tous les cadres de la maison. Et ce groupe de pliés en deux de tourner en rond, les uns derrière les autres,  dans cet immeuble en colimaçon.

Je n’ai jamais cessé de penser à ce sketch, tant il a illustré, depuis ce presque demi-siècle, les mœurs de la classe dirigeante française. Et aujourd’hui plus que jamais pendant cette épidémie de covid qui n’en finit pas.

A son émission sur CNews, il y a quelques semaines, Pascal Praud avait donné la parole à un médecin généraliste de la région parisienne, qui avait guéri ses patients du covid en leur prescrivant de l’hydroxychloroquine et qui indiquait que plusieurs de ses confrères avaient obtenu des résultats identiques. Présent sur le plateau, le Dr Martin Blachier, qui n’est pas clinicien mais fait des statistiques, s’était empressé de dire, alors qu’on ne lui demandait rien, qu’il ne pouvait en aucune manière cautionner la thérapeutique de son confrère généraliste.

Ce qui se jouait, c’était la présence régulière de Blachier sur les plateaux de télévision. Strictement inconnu avant le covid, il s’était progressivement bâti une réputation de compétence auprès des journalistes et bénéficiait d’invitations très fréquentes.

On a immédiatement compris que Blachier connaissait parfaitement le code des invitations à la télévision. Il fallait être contre l’hydroxychloroquine, et donc contre Raoult, sinon on était aussitôt éjecté du cercle de gloire médiatique.

Les esprits logiques et sereins se demanderont pourquoi des médecins tiennent tellement à passer à la télévision alors qu’ils n’ont rien à vendre. La réponse est simple : ils éprouvent un sentiment que Bertrand de Jouvenel a défini comme « une délicieuse expansion du moi ». Aujourd’hui, les plateaux de télévision explosent sous la pression de tous ces moi accumulés et l’on a le plus grand mal à discerner ce qui s’y dit, sans qu’on perdre grand-chose, il faut bien le dire, dans ce tohu-bohu égotiste.

Et c’est ainsi que se forme l’opinion ! Mais dans cet étrange spectacle, il y a un grand absent : le peuple. Je ne sais par quel miracle les Français ont gardé leur bon sens et leur sang froid, mais il faut leur reconnaître des qualités rares. Certain les décrivent comme des moutons parce qu’ils ont accepté sereinement la vaccination et le pass sanitaire. A mon avis, ce  jugement est trop sévère. Face aux incertitudes de la science, et tous risques bien pesés, les Français ont pensé qu’il y avait plus d’avantages que d’inconvénients à ces procédures et ils ont agi en conséquence.

Il n’en reste pas moins que le système médiatique français met la démocratie en grand danger. Nous sommes à cinq mois de l’élection présidentielle et le débat public a le plus grand mal à émerger du marécage où il barbote. Le maître-mot de la querelle médiatique est le racisme. On a vraiment l’impression que la France, pays le moins raciste au monde, est un immense champ de bataille où les blancs, les jaunes, les noirs et les métis se massacrent férocement du matin au soir et du soir au matin en poussant d’abominables hurlements.

Le plus cocasse est que la publicité télévisée dément avec éclat ces horribles circonstances en mettant en scène systématiquement des couples mixtes et des enfants aussi joyeux que colorés. Où vont-ils chercher tout cela, si l’on est un pays raciste ?

Tant que la classe dirigeante française marchera en file indienne, pliée deux et incapable, de ce fait, de regarder devant elle, nous aurons toutes les peines du monde à nous préparer un avenir digne de notre qualité d’homme. L’élection présidentielle est une occasion de la chasser. A la voir se débattre, on se dit que c’est une issue qu’elle craint vraiment. Raison de plus pour ne pas relâcher nos efforts !

Claude Reichman

 

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Zemmour s’appelle Eric !

Zemmour s’appelle Eric !

A Bordeaux, le 12 novembre, devant une salle comble, Eric Zemmour a évoqué pour la première fois son programme économique.

En substance, il veut libérer les commerçants, les artisans, les petites et moyennes entreprises de « l’enfer bureaucratique », et  du  « tsunami de normes » qu’ils subissent.  Il propose de créer un haut-commissariat, chargé de la simplification administrative. « La simplification des règles est première étape indispensable, incontournable, pour redonner de l’oxygène à nos entreprises », a-t-il déclaré. « Elles doivent se concentrer sur leurs métiers, leurs profits, leur rentabilité, la qualité de leurs produits.»

En fait, Eric Zemmour campe au bord du Rubicon en y trempant un orteil. Car autant il est clair en ce qui concerne l’immigration, autant il est timoré au plan économique.

Je révèle aujourd’hui le mail que je lui ai adressé le 20 juillet dernier, et que voici :

« Cher Eric,

certains de vos amis qui me disent travailler à votre programme présidentiel me demandent d’y participer pour la protection sociale.
Cela fait plus de 25 ans que je combats le monopole de la sécurité sociale, et je suis parvenu à le faire abroger en droit. Tous les textes sont votés, il suffit de les appliquer. Les gouvernements français successifs tremblent à l’idée de sacrifier cette vache sacrée, mais je suis convaincu qu’ils se trompent. Le monopole est le plus grand obstacle à la prospérité de la France et des Français, et sa suppression sera accueillie avec joie par une immense majorité.
J’ai répondu à vos amis que j’apporterai volontiers ma participation à votre programme à condition que vous me disiez personnellement que vous vous engagez, si vous êtes élu, à supprimer le monopole dans les faits dès le début de votre quinquennat.
Je vous pose donc la question en toute amitié.
Bien à vous
Claude Reichman »

Proposer un « haut commissariat », c’est la politique immuable de la fausse droite depuis des décennies. C’est la garantie que rien ne changera. D’ailleurs cela continue sous Macron et c’est, « Je vous le donne Emile », un vieux de la vieille de l’immobilisme, Bayrou, qui est l’actuel détenteur du poste.

La seule façon de redonner du pouvoir d’achat aux Français, c’est la liberté de la protection sociale. Chacun s’assurera au meilleur tarif de la concurrence et bénéficiera d’une augmentation de son revenu de l’ordre de 30 %, selon toutes les simulations faites, et surtout selon les situations réelles de ceux qui se sont ainsi assurés. Ils sont plus de 500 000 en France, et ont ainsi sauvé leur entreprise et retrouvé un avenir.

Pourquoi l’Etat français refuse-t-il aussi obstinément de respecter ses engagements européens devenus des lois françaises ? Exactement pour les mêmes raisons qu’il a refusé, pour le covid, le traitement du Pr Raoult. Pour une histoire de chimpanzés.

La société des hommes, comme celle de ses cousins chimpanzés, repose sur une intense imprégnation hiérarchique. Les maîtres de la société française sont des fonctionnaires qui bénéficient d’un statut de mâle dominant. Si d’autres mâles leur disputent ce statut (c’est-à-dire tentent de s’emparer du pouvoir ou tout simplement de l’influence), ils sont férocement combattus par ceux qui le détiennent, et si nous étions restés des chimpanzés, ils seraient déchirés à belles dents dans un concert de férocité qui n’a pas d’équivalent dans les autres espèces animales, où l’on s’apaise généralement une fois qu’on a pu déguster tranquillement la part du lion.

Eric Zemmour est à la croisée des chemins. Il se veut libérateur, mais ne promet aucune vraie libération, car s’il est vrai qu’une immigration excessive met en péril la façon de vivre française, elle ne « mange pas vraiment le pain des Français », comme le disait le sketch – déjà bien ancien – de Fernand Raynaud. Ce qui mange le pain des Français, c’est la Sécu. Et pas seulement le pain. Les ressources aussi, et l’avenir, l’organisation de la famille, le bien-être et l’éducation des enfants, tout simplement parce que la Sécu arrache les femmes à leur famille pendant les premières années de leurs enfants, contraintes qu’elles sont à travailler pour préserver l’équilibre économique de leur foyer, ravagé par les prélèvements fous du Minotaure social.

Tout exige la fin du monopole de la Sécurité sociale. La loi tout d’abord. Et l’intérêt supérieur de la nation. Zemmour ne peut faire l’impasse sur cette exigence sans se condamner à n’avoir été que le ludion d’un instant. Et c’est parce que le connais depuis trente ans et que j’ai de l’amitié pour lui que je le lui dis aussi franchement.

J’avais, il y a pas mal d’années, un partenaire de tennis qui, en plus de son métier, cultivait une vigne produisant un vin délicieux, dont il nous régalait généreusement. Quand il ratait une balle facile sur le court, il s’immobilisait et s’adressant à lui-même, s’écriait : « Victor, tu me déçois ! ». Vous l’avez compris, il s’appelait Victor. Zemmour, lui, s’appelle Eric.

Claude Reichman

 

 

 

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Un bon coup de balai ne sera pas de trop !

Un bon coup de balai ne sera pas de trop !

« En manque de saisonniers, les stations de ski font des efforts sur les salaires », nous disent les médias. Dans le même temps, sur une chaîne d’infos, le chef d’un grand service de neurologie parisien nous fait visiter des chambres vides de malades faute d’infirmières. Il est impuissant face à cette situation et se désole que vingt ans d’efforts pour monter un service de pointe soient anéantis.

Nous somme face au mal français. Là où l’Etat passe, les Français trépassent. Heureusement, ils auront quand même pu faire un peu de ski auparavant.

La Ve République a été instituée par le général de Gaulle pour rétablir l’autorité de l’Etat. Il faut dire que face à une sédition militaire, c’était la seule solution. Mais la sédition matée et le problème algérien (qui l’avait provoquée) réglé, il fallait au contraire libérer l’économie et la société. Nous étions en pleine euphorie mondiale et le small is beautiful devenait le maître mot. Mais à peine revenu au pouvoir, le Général avait commis (ou laissé commettre) l’erreur fatale : placer la médecine sous les ordres de la Sécurité sociale. Un simple décret, celui du 12 mai 1960, y avait suffi.

Le Pr Pierre Amarenco, ce chef de service de l’hôpital Bichat, n’était pas né, que le sort de son futur service était déjà scellé. Telle est la force de l’histoire qu’elle brasse le mort et le vif dans son torrent tumultueux. Le général de Gaulle pensait que « la Sécurité sociale, c’est bon pour un million de pauvres types ». Il a pourtant fait exactement le contraire, non par cynisme mais parce qu’en 1960 le problème algérien dominait tous les autres. Alors d’autres que lui ont fait ce qu’il fallait pour porter un coup fatal à la liberté en France. Il ne les a toutefois pas désavoués.

De Gaulle a eu une deuxième chance en 1967. La Sécurité sociale est un gouffre financier. Les ordonnances Jeanneney vont y mettre bon ordre – du moins le pense-t-on au sommet du pouvoir – en y introduisant la tutelle de l’Etat. Les syndicats ne décolèrent pas. La Sécu, c’est à eux ! Justement, c’était ce qu’il aurait fallu faire : leur laisser la Sécu, à charge pour eux de l’équilibrer financièrement. Et à cet effet, d’y rendre l’adhésion libre. Après tout, ce n’était que l’application du principe mutualiste qui avait donné naissance aux assurances sociales.

Mais non : les étatistes veillaient. Soit dit en passant, ils ont aussi scellé le sort du régime, car c’est la participation des syndicats au mouvement de mai 1968 – où ils n’avaient rien à faire, mais les ordonnances de 1967 les y ont conduits – qui a fait d’un simple mouvement étudiant une révolution.

Et depuis la course du chien crevé au fil de l’eau n’a jamais cessé, le corps inanimé de l’animal se gonflant au point de bloquer toute vie dans le fleuve.

Nous en somme là, et voici qu’un ludion nommé Zemmour vient s’égosiller à tous les micros pour crier que le système français n’est pas viable à cause des étrangers. En réalité, le système français n’est pas viable à cause de l’Etat, et les étrangers n’ont fait que profiter de la situation pour s’installer dans un pays où l’on a reconstitué une forme de paradis terrestre en y bannissant la malédiction du travail.

Dans le discours de Zemmour, il y a toutefois un élément de poids. Il souligne que les prestations sociales pèsent chaque année 750 milliards d’euros, ce que nous dénonçons depuis de longues années, et propose de les diminuer en supprimant les abus et la fraude des étrangers. Quand on sait que l’Aide médicale d’Etat (AME) coûte à peine un milliard, on mesure le chemin à accomplir !

La France a manqué le tournant européen. Depuis un quart de siècle, les textes permettent d’en finir avec la malédiction de la Sécurité sociale et de rétablir un fonctionnement harmonieux de l’économie. Le refus de les appliquer est le fait de tout ce qui, dans notre pays, se réclame de l’Etat. C’est par conséquent l’Etat qui va en être puni. Et c’est tout le sens du mouvement Zemmour, même si ce dernier n’en est pas tout à fait conscient, obnubilé qu’il est par le péril étranger.

En 2005, j’avais lancé la Révolution bleue. Sarkozy s’en était largement inspiré pour accéder au pouvoir et ne rien en faire. Puis de 2012 à 2018, j’ai parcouru la France et tenu chaque semaine une ou plusieurs réunions où le public se pressait, appelant les citoyens à se retirer sur le Mont Sacré, comme les Romains au Ve siècle avant Jésus Christ, afin d’y reprendre en mains le pouvoir que leur a arraché l’Etat. Peu de temps après, les Gilets jaunes reprirent ce message, avant que l’Etat ne les fasse virer à la violence par ses provocations. Aujourd’hui, Eric Zemmour est le dernier avatar de ce sursaut du peuple, qui n’est finalement que le refus des Français d’être dirigés par une coterie qui les déteste.

Parmi mes amis, certains n’aiment pas Zemmour. Je les invite seulement à regarder ceux qui le vilipendent aux étranges lucarnes. Le Tout-Etat y est rassemblé au grand complet. Franchement, un bon coup de balai ne sera pas de trop !

Claude Reichman

 

 

 

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« Groupiert ! »

« Groupiert ! »

A mesure que le temps passe, on découvre de nouveaux médicaments qui traitent le coronavirus. La plupart d’entre eux ont des résultats qui les apparentent à ceux des vaccins : ils évitent les formes graves, mais n’empêchent pas la contagion. C’est dire qu’ils font moins bien que le duo hydroxychloroquine-azithromycine et que l’ivermectine, qui détruisent la charge virale et donc évitent les formes graves et font baisser la contamination.

Le Covid 19 a été traité n’importe comment : tel est aujourd’hui le verdict qui s’impose. Pourquoi ? Parce que ce sont les autorités politiques qui ont imposé leurs solutions, alors que les médecins du monde entier seraient rapidement venus à bout de la pandémie, armés de leur savoir, de leur formidable capacité à s’informer, et de la vitesse de propagation de la moindre nouvelle positive qui est la caractéristique du monde médical moderne.

La France a cependant accompli un exploit : elle a vacciné 50 millions de personnes en un an. Cette performance est assez singulière pour qu’on s’y intéresse. Le premier constat qu’on peut formuler, c’est que l’Etat a fait la preuve de son efficacité. Ah ! vous voyez, vont s’écrier ceux qui supportent mal nos critiques de la mainmise étatique sur la société. Eh bien non ! Ils se trompent. Ce que les 50 millions de vaccinés français démontrent, ce n’est que le pouvoir de tromperie de l’Etat.

Si aucun médicament n’avait existé, le vaccin eût été un grand succès. Mais ce n’est nullement le cas. Des milliers de témoignages de médecins de terrain le démontrent. Alors il a fallu que l’Etat ordonne aux médecins des plateaux télévisés de crier urbi et orbi qu’il n’y avait pas de traitement. Sans ce mensonge, la vaccination n’avait aucune chance de prospérer. Et comme les journalistes avaient reçu la même consigne (qui dans leur cas était un ordre), la vérité a été étouffée, réduite à circuler dans le fatras d’internet, au milieu des fake news et des délires de la paranoïa. Cela n’empêchait pas la vérité d’être la vérité, mais la rendait inaccessible à l’immense majorité des citoyens, désarmés par leur absence de culture médicale. D’où cette vérité tant de fois confirmée par l’histoire : l’Etat ne peut mentir qu’à un peuple ignorant.

Si l’Etat avait laissé faire les médecins, il n’y avait aucune raison d’arrêter l’économie et de ruiner la France. D’autant que les mauvaises habitudes se prenant vite, la moindre corporation touchée par une difficulté se met à hurler à tous vents que sans l’aide de l’Etat elle ne s’en sortira pas et que le montant obtenu est strictement conforme à la stridence des cris.

La France est devenue une terra incognita. Nulle part ailleurs ne s’est développée une telle organisation de la société, fondée sur l’absence de corrélation entre le travail et le revenu. Mais, diront certains, il y a bien eu le communisme. Certes, mais on y forçait les gens à travailler, fût-ce dans des camps dédiés à cette occupation ! Nous sommes donc en progrès. La France n’a pas fini d’étonner le monde.

« La grande vadrouille » est un des plus grands succès cinématographiques du dernier demi-siècle. Il avait fallu vingt ans après la Libération pour arriver à faire rire les Français de l’occupation allemande. Un des personnages secondaires du film y a gagné une notoriété indéniable : il s’agit du soldat allemand qui louche. Et qui bien entendu rate sa cible. Ce qui évidemment soulage le public. Rendons hommage à l’excellent comédien Michel Modo, aujourd’hui décédé, de sa composition.

Dans « La 7e compagnie » toutefois, le même soldat allemand, qui cette fois ne louche plus, escorte des prisonniers français. « Groupiert ! » leur ordonne-t-il sans succès. Que voulez-vous, les Français sont désobéissants. Eh bien, cela vient de changer. Les Français sont désormais obéissants. Et vaccinés. Il a suffi que Herr General Macron leur crie « Groupiert », et ils sont allés se faire vacciner.

« Qui chante en groupe, a dit le poète Henri Michaux, mettra, quand on le lui demandera, son frère en prison. » Pourquoi croyez-vous que la classe politique unanime réclame qu’on construise de nouvelles places de prison ? Parce le nombre de frères en France est très supérieur à celui des délinquants. Pour une fois, on n’accusera pas les politiciens d’imprévoyance !

 

Claude Reichman

 

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Dehors la caste technocratique et la caste médiatique !

Dehors la caste technocratique et la caste médiatique !

« C’est déjà assez triste d’être ruiné. S’il fallait encore restreindre son train de vie ! » Contrairement aux apparences, la phrase n’est pas d’Emmanuel Macron, mais de Boni de Castellane, un dandy du siècle dernier, qui fut aussi député et eut un appartement place du Palais Bourbon, ce qui devrait suffire à lui accorder un certain crédit politique.

En quittant la mairie de Saint-Chamond, Antoine Pinay ne donna qu’un conseil à son successeur : « Ne dépensez pas trop. » Raymond Barre, que je visitais régulièrement, terminait chacune de ses analyses d’une phrase indignée : « Il faut arrêter de dépenser ! »

La dépense publique est le péché mortel de tout pouvoir. Et l’endettement, par lequel elle se pratique le plus souvent, se solde toujours par la chute du régime. Mais pour ceux qui les adoptent, ces comportements s’accompagnent d’une griserie qui ne se retrouve que dans l’alcool ou les drogues légères. Et c’est pour cela que les inciter à la vertu a d’autant d’effet sur eux que le chant du rossignol au creux d’un bois.

M. Macron a été porté au pouvoir par les grands patrons pour qu’il les rende plus riches en détruisant les contraintes qui gênaient le libre exercice de leur activité. Il n’y avait là nul cynisme de leur part. Ils pensaient que le fait de faciliter leur vie d’entrepreneur rendrait toute la société plus riche. Le pire est qu’ils auraient pu avoir raison. A une condition : libérer l’ensemble de la société des contraintes qui l’empêchent de travailler librement et de conserver l’essentiel du fruit de ses efforts. Mais c’est tout le contraire que M. Macron a fait. Et l’on a vu surgir les gilets jaunes.

On connaît l’histoire de la grenouille et du scorpion. Celui-ci, contrairement à sa promesse, pique l’aimable batracien qui lui fait traverser la mare sur son dos et s’en excuse ainsi : « Je n’y peux rien, c’est ma nature. » Quelle est la nature de M. Macron ? Je laisse les médecins de l’esprit répondre. Leur diagnostic n’est en fait pas nécessaire pour comprendre les actes du président de la République. Il suffit de les analyser pour comprendre que la clef de son comportement réside dans le fait qu’il a toute confiance en lui et aucune envers autrui. A ce compte, on peut parfois devenir un acteur de talent, mais jamais un chef d’Etat. La différence est entre les applaudissements qui vont au comédien et la détestation que suscite un mauvais politicien.

Donc M. Macron dépense. Au lieu de laisser les cent mille médecins généralistes soigner les malades du covid, il a laissé le mal tuer, faute de soins précoces, plus de cent mille Français (autant que de médecins !) et a inondé l’économie d’argent emprunté au cri de « quoi qu’il en coûte ». Et il continue. A chaque soubresaut des prix sa distribution d’argent. Dernier épisode : cent euros pour tout le monde. Il est vraiment temps d’arrêter ces folies. La France a un impérieux besoin d’être gouvernée L’élection présidentielle est une occasion qu’il ne faut pas rater.

On connaît à présent les candidats. Seul celui des Républicains n’a pas encore de nom, mais peu importe, ses postulants ont tous le même depuis longtemps. Seul Eric Zemmour n’a pas, par sa formation  philosophique et politique, le culte de la dépense. Est-il pour autant capable de traduire en actes de gouvernement ce principe essentiel de toute démocratie durable ? Il lui appartient, à cet égard, de ne pas s’en tenir à la croyance qu’il suffira de réprimer les abus et les fraudes pour trouver les milliards nécessaires pour assurer l’équilibre.

Les Français ont un impérieux besoin de changement. Mais pas de n’importe lequel. Ils ne veulent plus de la caste technocratique, ni de la caste médiatique. Ils veulent pouvoir vivre dignement et ne plus avoir à se repentir chaque jour de prétendus crimes qu’ils n’ont pas commis. Ils veulent pouvoir travailler et non pas vivre d’assistance. Ils veulent pouvoir choisir les étrangers qu’ils accueillent et contrôler leur nombre. Il n’y a rien que de raisonnable dans ces aspirations. Celui qui leur donnera l’assurance qu’il les a entendus sera élu.

«  L’un des problèmes de notre société aujourd’hui, c’est que les gens ne veulent pas être utiles, mais importants », disait Winston Churchill. Très juste : nous voulons un président utile !

Claude Reichman

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Raoult, Zemmour, deux Français !

Raoult, Zemmour, deux Français !

Didier Raoult et Eric Zemmour sont les deux personnalités françaises les plus médiatiques de ces derniers mois. Pour une simple raison : ce sont des esprits libres. Dans l’univers conforme et aseptisé où le système politique et médiatique fait vivre notre pays, l’irruption de ce médecin et de ce journaliste fait l’effet d’une bombe. Or que disent-ils ? Qu’on peut soigner et guérir le covid, et que l’immigration est excessive en France. C’est tout le contraire de la pensée officielle.

Quand une opinion publique s’éprend à ce point de personnalités jusqu’alors peu connues, c’est qu’elles représentent soudain le peuple. Et c’est aussi que celui-ci les attendait. Pourtant ni l’un ni l’autre ne sont des hommes politiques. Ce simple fait suffit à démontrer que la classe politique française ne représente plus la nation et qu’elle est sur le point de devoir céder la place.

La Ve République a créé des institutions stables, mais en faisant reposer le pouvoir sur le seul président de la République, elle a stérilisé la vie politique, qui s’est progressivement rabougrie jusqu’à n’être plus qu’un théâtre d’ombres. Ou, si l’on veut être plus méchant, un spectacle de Guignol.

En entendant Raoult parler médecine et Zemmour parler politique, on a l’impression que tous les autres acteurs de ces deux mondes ont disparu. Ce qu’ils disent paraît irréel, comme s’ils s’adressaient à nous d’Outre-tombe. Mourir d’un coup, comme cela, quelle tragédie pour tant de sommités ! Mais il ne s’agit en rien d’un drame national. Tout au plus est-ce un grand souffle de vent qui vient rafraîchir l’ambiance méphitique des grands étangs sous la lune. Personne ne songe à organiser d’immenses funérailles nationales pour tous ces défunts, pas même Macron, pourtant friand de la chose. Il est vrai qu’on se demande s’il ne figure pas lui-même sur la liste des personnes décédées.

L’irruption de ces deux personnalités est tout le contraire d’un de ces feux de paille qui distraient le public pendant un moment. Il s’agit d’un grand mouvement d’opinion, tels ceux qui bouleversent la vie des grands pays. Les Français sont à la recherche de vérités. Non qu’ils ignorent celles-ci. Mais ils veulent qu’elles soient largement exprimées afin de les placer au cœur du débat public. Ce qui signifie que celui-ci, depuis des décennies n’est qu’un simulacre de démocratie et que cette situation est devenue intolérable pour les citoyens.

Didier Raoult ne participe pas à des réunions publiques, mais quand on l’aperçoit dans la rue ou au volant de sa voiture, on lui fait une haie d’honneur. Quant à Zemmour, il remplit toutes les salles où il donne des conférences et les assistants l’acclament. Tous les villages Potemkine du monde n’arrivent pas à la cheville de ces deux phénomènes spontanés. Tant il est vrai que quand le peuple parle, tout autour de lui se tait.

Zemmour, en quelques semaines, a pris la tête, dans les sondages, de ceux qui peuvent prétendre affronter Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle. Il est peu probable qu’il s’effondre, comme cela est parfois arrivé à certains candidats pourtant bien partis, car le mouvement qui le porte répond à une très forte attente des Français. Bien entendu, on peut discuter et critiquer certaines de ses options, mais l’enjeu est ailleurs. Ce qu’il faut, c’est en finir avec des décennies de glaciation politique, de faux débats, de fausse politique, de vraie spoliation du peuple, de mépris et d’arrogance des prétendues élites qui n’ont jamais rien réussi pour la France.

Pour la première fois depuis bien longtemps, en politique, il se passe quelque chose en France. Il était temps, car la menace de guerre civile est réelle, même si la majorité des citoyens ne la souhaite pas. Car enfin, la guerre civile n’est rien d’autre que l’échec de l’intelligence. Or d’intelligence, nos compatriotes n’en manquent pas. Ils attendent moins qu’on leur montre la voie que la survenue d’un dirigeant capable d’incarner le pays avec un dévouement et une sincérité totale. Au fond, Kipling – un Anglais, qu’on me pardonne – avait parlé d’un personnage « d’infinie ressource et sagacité ». Un Français quoi !

Claude Reichman

 

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Voici mon programme présidentiel !

Voici mon programme présidentiel !

« Et monsieur le curé de quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Nous sommes au 17e siècle, sous le règne de Louis XIV, quand Jean de La Fontaine écrit le savetier et le financier. L’Eglise règne sur la société et notre savetier aimerait pouvoir travailler autant qu’il le souhaite, sans devoir chômer si souvent pour le culte des saints.

Nous sommes au début du 21e siècle et les artisans et autres travailleurs indépendants aimeraient pouvoir conserver pour eux et leur famille l’essentiel du fruit de leurs efforts, sans que la Sécurité sociale le leur confisque.

En fait, en France, rien ne change jamais. Il y avait, depuis des siècles, 38 000 paroisses dans notre beau pays. Il y a toujours 36 000 communes. Et le souci du pouvoir, quel qu’il soit, a toujours été de prendre un maximum d’argent aux sujets, devenus citoyens, afin de les rendre heureux (ce mot français veut dire « obéissant ») et d’assurer à ceux qui les gouvernent un train de vie glorieux.

La course folle aux dépenses de l’Etat et donc à ses prélèvements ne cesse de s’emballer. Aujourd’hui, on en est arrivé à jeter par les fenêtres de l’argent qu’on n’a pas en croyant qu’une telle conduite n’aura aucune conséquence néfaste.

J’observe les Français avec un étonnement qui ne cesse de croître. Ils n’ont pas l’air d’être inquiets. Un baladin nommé Zemmour les enthousiasme en ce moment en leur disant que leur pays va mourir. Ils lui font un triomphe et s’en vont de magasins en restaurants et en rencontres sportives célébrer le plaisir de vivre dans un pays béni des dieux. Pour ce qui est de la mort, nous verrons plus tard.

Je disais naguère à un économiste réputé que la fête devrait bien finir un jour. Il me répondit en souriant : « Vous voyez bien qu’elle dure. » Certes, toute heure gagnée sur l’éternité vaut de l’or pour les pauvres humains que nous sommes. Mais un auteur dramatique a eu un grand succès il y a quelques années avec une pièce intitulée « La facture ». Il s’agissait de sentiments, mais pour l’argent c’est la même chose et c’est en fait pire, car on peut se quitter tout en restant ensemble, mais les créanciers font preuve de moins de patience.

Je vois parfois sur de vieux magazines des photos de familles heureuses, célébrant un anniversaire ou une noce. Et je sais, sans mérite, qu’elles vont être brisées par l’histoire. Il suffit de regarder la date du journal. Ce genre de réflexion n’est pas agréable. Mais il est indispensable si l’on veut avoir une chance d’être utile à son pays.

Alors doit-on se lover dans la certitude que Paris (Fellini disait Rome) est le plus bel endroit pour attendre la fin du monde, ou doit-on plutôt, tel Diogène, se mettre à demi-nu dans un tonneau et prétendre qu’on cherche un homme ?

Rien de tout cela, à mon humble avis. Ce qu’il faut, c’est chercher la faille du système, et si on l’a trouvée, y concentrer ses efforts jusqu’à ce qu’elle cède. Et là, tout le système cèdera. Ce qui veut dire qu’on en reviendra à des idées plus saines, celles par exemple que les auteurs de la Déclaration de 1789 avaient si bien formulées, quand ils disaient que la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression sont les droits naturels et imprescriptibles de l’homme et du citoyen.

Si j’étais aujourd’hui candidat à la présidence de la République, mon programme se bornerait à ces mots : Liberté, propriété, sûreté, résistance à l’oppression. Pourquoi chercher plus loin ? Ils disent tout. Et ils sont le fondement de notre Constitution !

D’ailleurs faire un programme présidentiel est une stupidité. Seuls les principes comptent. Le reste s’accomplit naturellement, à la façon humaine, faite de tentatives, d’approximations, mais aussi d’éclairs d’intelligence et de longues périodes de volonté et d’effort. Bref, l’aventure humaine, commencée il y a deux millions d’années avec homo habilis et dont nous sommes les sept milliards et demi d’héritiers.

Dans un film célèbre, appelé en français « Bienvenue Mister Chance », le héros est en fait un demi-débile qui passe sa vie devant la télévision chez un bienfaiteur qui l’a recueilli. Laissé seul par la disparition de ce dernier, il se hasarde dans la ville, armé de sa seule télécommande. Plus tard, devenu le conseiller du président des Etats-Unis, il fera monter la Bourse d’une simple phrase toute faite, comme toutes celles qu’il prononce : « Le printemps succèdera à l’hiver. »

Voilà, nous sommes en France et ceux qui causent dans le poste pour nous convaincre de leur excellence n’ont même pas de télécommande. Heureusement j’en ai une et je les fait taire. Mais franchement, je ne sais pas si le printemps succèdera à l’hiver !

Claude Reichman

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