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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Morale et frasques de la république

Le tout Paris et les médias sont très agités et bruissent des récentes mésaventures de B Griveaux, le candidat LREM à la mairie de Paris avec deux grandes questions :

  • Fallait-il ou non que la vie privée de B Griveaux soit mise au jour de cette façon ?
  • Qui, dans le mouvement LREM, va bien pouvoir le remplacer, car la mairie de Paris est politiquement stratégique (le maire de Paris n’est pas un maire ordinaire – il a presque rang de chef d’Etat) et E Macron voudrait bien s’en emparer ?

La deuxième question ressortant exclusivement des petits arrangements entre amis du mouvement LREM, nous n’aborderons que la première question.

Pouvoir et sexe sont liés depuis les temps les plus anciens et on se souvient des nombreuses maitresses de rois tels que Henri IV, Louis XIV et Louis XV. Le pouvoir est aussi très souvent associé à l’argent.

La question qui se pose est en fait : peut-on ou a-t-on le droit de divulguer les turpitudes de nos élus, de nos dirigeants et de nos élites ?

Ici, deux conceptions s’affrontent :

  • La vision anglo-saxonne qui estime qu’un personnage public n’a plus de vie privée et qu’il se doit à la plus grande rectitude comportementale. Le meilleur exemple est la famille royale britannique dont les moindres faits et gestes sont scrutés par une « presse spécialisée »,
  • La vision latine, et notamment française, qui estime que la vie privée ressort de la sphère privée de chaque individu et que l’on ne doit pas en parler.

Denis Olivennes, dans LE POINT a pu ainsi écrire :

« la société des réseaux sociaux organise la propagation virale d’une idéologie puritaine importée des États-Unis et parfaitement contraire à nos mœurs et à nos valeurs. C’est un puritanisme d’un nouveau genre qui se prétend libertaire et progressiste, mais avance les mêmes arguments de transparence, de lutte contre l’hypocrisie, de défense de la vertu et de la pureté morale.

L’idée de la protection de la vie privée est inséparable de celle des droits de l’homme. Elle en est le socle. Elle a été inventée par la France des Lumières pour protéger l’individu contre les inquisitions de l’absolutisme. Dès lors que vous n’enfreignez pas la loi, nul n’a le droit d’entrer dans votre intimité et de savoir ce que sont vos idées, vos propos, vos mœurs, vos rapports familiaux, amicaux, amoureux ou sexuels. Or, sous l’effet d’une idéologie venue d’outre-Atlantique, combinée avec la puissance tellurique des technologies numériques et soutenue par l’intérêt bien compris des grandes plateformes US que sont les Gafa.

Les Américains, eux, inversent l’ordre des facteurs : si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à cacher ! »

Cette envolée lyrique, avec un rappel des principes de la révolution contre l’arbitraire et l’absolutisme, est malheureusement fausse et n’est faite que pour justifier les « petits secrets des puissants ». En effet, le plus grand démenti a été apporté par les services fiscaux de Bercy qui ont mise en place un système algorithmique de traque fiscale par le biais de l’examen des réseaux sociaux.

Or, un principe ne vaut que tant qu’il est d’application constante et cet exemple en apporte la preuve contraire d’une manière éclatante !

Je me souviens d’ailleurs fort bien des propos d’un certain Darmanin, ci-devant ministre du budget, qui a formulé à propos des « incroyables moyens de la traque fiscale » une semblable déclaration ! « Si vous n’avez rien à vous reprocher vous n’avez rien à cacher » !

Au-delà de ces préambules, la monarchie française et la république ont toujours bruissé de rumeurs à propos des liaisons prêtées, à tort ou à raison, aux puissants et le français, par nature gouailleur, aime se régaler des ragots à propos des frasques de ces personnages publics.

Il existe d’ailleurs une abondante presse spécialisée sur les « people » qu’ils soient de la jet set, du spectacle ou de la politique ; certaines « divulgations » étant même carrément organisées par les « victimes » elles-mêmes avec la complicité (payante) des journaux (Closer, Gala, Voici …).

Néanmoins, là où D Olivennes a raison, c’est que ces deux visions ont actuellement une tendance à se rapprocher ou plutôt la seconde est en train de s’effacer devant la première notamment du fait du développement d’internet et des réseaux sociaux.

En effet, la moindre turpitude, vraie ou fausse, se retrouve immédiatement sur internet et devient virale ; c’est à dire qu’elle échappe complètement à tout contrôle et se répand sur la planète sans qu’on puisse ensuite l’arrêter.

Il est évident que, lorsqu’il s’agit d’une manipulation, d’un mensonge, cela peut devenir dévastateur pour la victime ; d’où d’ailleurs le vote à l’initiative de l’exécutif d’une loi anti-fake news dont le but premier est avant tout de contrôler l’information … ce qui s’avère dans les faits extrêmement difficile.

En ce qui concerne B Griveaux, les faits ne sont pas contestés, il n’y a pas de manipulation ; il s’agit seulement d’une « violation de sa vie privée ».

D’où la question existentielle : B Griveaux est-il une victime, au sens large, alors qu’il se livre, comme beaucoup, à cette mode de s’exposer de manière constante et narcissique sur les réseaux sociaux ?

Nous avions déjà le phénomène des sextapes de footballeurs avec la diffusion sur internet de vidéos sexuelles la plupart du temps tournées soit à l’insu de leurs acteurs soit avec leur accord mais leur diffusion n’a jamais été consentie. Cette diffusion peut même intervenir dans le cadre d’une vengeance. La plupart du temps, l’issue est judiciaire.

Avec B Griveaux, la situation change de nature car nous sommes passés du selfie au sexfie puisqu’il n’est pas contesté qu’il est l’auteur de la vidéo. De ce fait, la question des conditions dans lesquelles le blogueur russe est entré en possession de cette vidéo apparaît secondaire.

La deuxième question, encore plus complexe est : est-ce que la vie privée des hommes publics doit toujours rester secrète et ne peut-elle jamais être dévoilée même s’il s’agit de comportement manifestement « inappropriés » ?

A mon sens, il faut ici faire une distinction fondamentale entre d’une part les people et d’autre part les hommes (et femmes) politiques et les élites qui dirigent le pays ; lesquels ont en charge des responsabilités extrêmement importantes et sont investis de pouvoirs (par mandat ou délégation), notamment sur la population.

Les people du spectacle, du showbiz ou du cinéma n’ont aucune responsabilité publique et ils ont bien évidemment droit au respect de leur vie privée. D’ailleurs, la justice ne manque pas de le rappeler régulièrement au moyen de condamnations à de très lourds dommages-intérêts en faveur des victimes.

Il en va tout autrement des hommes (et femmes) en charge de responsabilités publiques que ce soit à la suite d’une élection ou même seulement d’une nomination emportant un pouvoir de coercition sur la population (par exemple un préfet ou un procureur de la république).

Et c’est là que se situe l’essentiel de la différence de conception ; les hommes et femmes de pouvoir pratiquant une bien commode confusion entre les uns et les autres sans vouloir discerner la différence fondamentale de situation.

Autrement dit, autant il nous importe peu de savoir que tel acteur ou tel chanteur est un utilisateur habituel des services tarifés de prostituées, participe à des partouzes, prend de la cocaïne et trafique avec la pègre ; autant l’électeur lambda a le droit de savoir que tel homme politique, bien loin de son image publique de bon père de famille, est en fait un adepte de semblables pratiques !

Imaginez un seul instant que cet homme soit le président de la république ?

Pensez-vous qu’il soit rassurant et légitime de cacher, au nom du principe du respect de la vie privée, qu’un homme en charge de la responsabilité d’un pays entier a de telles pratiques ?

En ce qui me concerne, bien évidemment non mais il est vrai que je suis beaucoup plus proche culturellement des pays anglo-saxons que de la conception latine des droits et devoirs des hommes publics.

Aux USA, mis à part le président, tous les secrétaires d’Etat (ministres) et tous les chargés de mission ne peuvent entrer en fonction qu’après que leur dossier personnel ait fait l’objet de la part du congrès (sénateurs et représentants) d’un examen si pointu qu’on l’appelle “le grill” ; et cet examen peut être à la fois très dur et très déstabilisant !

Inutile de vous dire qu’au moindre doute de comportement « inapproprié » le candidat est refoulé ; n’en déplaise au président !

En outre, dans les pays anglo-saxons, il n’y a pas de séparation entre vie privée et politique. On peut appeler ça du puritanisme mais on peut aussi appeler cela le respect de l’électeur qui doit avoir le choix de ne pas voter pour un pédophile, un dévoyé ou un salopard !

Et malgré ces règles strictes, il y a toujours des scandales (JF Kennedy et ses nombreuses maitresses, B Clinton et sa stagiaire Monika Lewinski mais Clinton a été poursuivi non pour ses relations sexuelles mais parce qu’il avait menti sous serment ce qui est un crime fédéral).

En Suède, le simple usage à titre personnel d’une CB publique pour acheter un tobblerone est sanctionné.

En France ?

Rien de tout cela, l’abus de deniers publics devient presque un brevet de capacité et on en arrive à des situations rocambolesques où le ministre du budget (M Cahuzac) en charge de la lutte contre la fraude fiscale est détenteur d’un compte dissimulé en Suisse et un fraudeur fiscal ou encore tel autre ministre (Th Thévenoud) qui est atteint de phobie administrative et ne fait aucune déclaration de revenus !

Plus récemment, nous avons eu JP Delevoye et ses 14 emplois administratifs, rémunérés ou non, en parfaite violation des dispositions constitutionnelles !

Car bien évidemment, le comportement inapproprié ne s’arrête pas aux dérives sexuelles et à l’usage de stupéfiants !

Il concerne en fait tous les aspects de la vie courante et cela porte aussi sur la pédophilie, les violences sur son conjoint ; ce qui signifie que chacun mène la vie qu’il veut sous réserve néanmoins de ses engagements publics car il est évident qu’on ne peut pas faire n’importe quoi lorsqu’on est un élu. Il faut montrer l’exemple !

Or, on a la désagréable impression qu’en France, les élites veulent pouvoir faire à peu près n’importe quoi en toute impunité ; l’essentiel étant que le public ne le sache pas. Or, si les élites font n’importe quoi, comment voulez-vous que la population les respecte et accepte le jeu de la démocratie représentative ?

Il ne faut pas oublier que les politiciens ont déjà une très mauvaise image auprès du public et que cette mauvaise image est en rapport direct avec leurs inconduites et turpitudes.

Je me souviens d’un client qui, un jour, a déclaré au tribunal alors qu’il avait commis un petit larcin (escroquerie) : Moi j’ai pris 1.000 F mais untel a volé un million et lui il n’a même pas été condamné ! Il ne comprenait pas pourquoi lui devait l’être !

Le problème est que nos élites, qui invoquent le respect de leur vie privée, n’ont pas compris ou ne veulent pas comprendre cet aspect de la morale publique.

Bien au contraire, ils pensent qu’entre collègues ayant les mêmes inconduites, avec la protection de la police et des services secrets, le silence de la presse (la presse était au courant de la double famille de Mitterrand logée aux frais de la république et protégée par la police de la république mais les français ne l’on découvert que bien plus tard en 1994 ce qui constitue, à tout le moins, un abus caractérisé de deniers publics) ils ont le droit de se livrer à des comportements qui sont l’exact contraire de leur image publique !

Autrement dit, l’omerta n’est pas une preuve de morale même si certains fustigent le retour de l’ordre moral et la dictature des médias et Internet reste bien à ce jour la seule voie que ne maitrisent pas ces élites ; alors qu’ils persistent à vouloir continuer dans leurs vieilles pratiques en répliquant : « internet poubelle de la démocratie » !

Cette vision, par trop commode, est évidemment celle des puissants qui veulent pouvoir faire n’importe quoi sans que cela se sache ! Ce n’est rien d’autre qu’une morale hypocrite aux relents catholiques : on va à la messe le dimanche, on a ses bonnes œuvres, mais on se conduit en privé comme une ordure !

Pour revenir à B Griveaux, qui par ailleurs s’était ouvertement moqué des français aux faibles revenus qui fument des clopes et roulent au diesel, il est bel et bien un tartuffe tel que l’a décrit Molière : bon père et bon mari aux yeux de l’électeur et finalement adepte de la luxure !

Car, B Griveaux s’est affiché (dans Paris-Match) en bon mari et bon père de famille donnant une image trompeuse de lui-même et, pire, fait des vidéos de ses « exploits ».

Au delà d’une véritable imposture, cela est consternant de médiocrité !

B Griveaux s’est ridiculisé et si rien ne l’obligeait à renoncer aux élections municipales parisiennes, il est évident que le bon sens lui a commandé de le faire car, à n’en pas douter et au-delà de son programme politique complètement inepte, les bulletins de vote auraient été dûment modifiés pour devenir des sexpapers !

Cette affaire apparaît finalement être pour LREM le boomerang de l’histoire Fillon ; lequel s’est vu cloué au pilori pour ses problèmes récurrents avec l’argent qui sont, curieusement, « opportunément sortis » juste au moment il était le probable gagnant des élections présidentielles. Cela l’a, d’une manière parfaitement identique, irrémédiablement dévalué aux yeux de français pas trop puritains sur le sexe (en France un queutard reste encore bien vu) mais beaucoup sur l’argent !

La règle des hommes publics détenteurs de mandats électifs ou de responsabilités publiques doit être impérativement : « tout ce que vous direz et ferez pourra être retenu contre vous ! ». Ils se doivent d’être irréprochables !

C’est comme ça, et il suffit de le savoir ; et, heureusement, internet est là pour pallier les défaillances de transparence du système mis en place, à leur profit et bénéfice exclusifs, par les élites !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

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Tous morts mais une Terre sauvée !

Un groupement d’associations néerlandaises (la “True Animal Protein Price Coalition”) vient de soumettre au parlement européen un rapport vantant les avantages économiques et environnementaux d’une taxe sur les protéines animales.

Cette même idée vient d’être suggérée aussi par le cercle de réflexion britannique FAIRR et la télé/radio publique (France info) considère même cette taxe comme inévitable en expliquant, qu’entre 2000 et 2017, la consommation mondiale de viande aurait augmenté de 40% ; avec le sous-entendu que cette augmentation exercerait une pression intolérable sur les ressources de la Terre.

Selon ces associations, taxer la viande de boucherie à hauteur de 0,47€ les 100 grammes pour le bœuf, 0,36€ pour le porc et 0,17€ pour le poulet limiterait considérablement les émissions de CO2 et éviterait 500 000 décès par an.

L’argument climatique

A l’appui de cette proposition, ces organisations invoquent les « coûts cachés de la viande au niveau environnemental » car l’élevage de bétail serait responsable de 20% des gaz à effet de serre (les flatulences bovines et porcines ?) et la production de protéines animales compterait pour 75 % des émissions agricoles totales de gaz à effet de serre.

En outre, la production de viande exercerait une pression importante sur les ressources en eau.

La conclusion est qu’il faut réduire drastiquement la consommation de protéines animales pour sauver la planète et la consommation de viande pourrait, grâce à cette taxe, être réduite, d’ici à 2030, de 67 % pour le bœuf, de 57 % pour le porc et de 30 % pour la volaille.

De là à affirmer que les animaux d’élevage et de basse cours sont dangereux pour la planète, il n’y a qu’un pas qui semble avoir été franchi ; les animaux d’élevage devenant, par la magie des mots, un fardeau environnental !

On se situe ici, encore une fois, dans le contexte fumeux des taxes dites comportementales ; dont le but officiel est d’orienter le comportement du consommateur en taxant lourdement les produits que l’on veut qu’il ne consomme pas !

Cette technique est déjà largement utilisée avec la taxe soda, les taxes sur l’alcool et les cigarettes dont la consommation est estimée dangereuse pour la santé. On parle aussi de taxer la charcuterie dans le même but …

Elle est aussi utilisée avec l’automobile puisque l’on taxe lourdement les voitures thermiques pour contraindre les consommateurs à acheter des voitures électriques qui polluent … plus mais différemment !

Au-delà de ces considérations, il s’agit bien évidemment d’un choix idéologique fondé sur le présupposé, non confirmé par la science, d’un « dérèglement climatique dû à l’action de l’homme » ; sans vouloir envisager autre chose et notamment de simples variations climatiques, lesquelles sont pourtant déjà intervenues dans le passé (cf l’optimum médiéval de 950 à 1300 ou encore le petit Age glacière entre 1400 et 1900).

L’argument fiscal

Selon cette organisation, au seul niveau européen, cette taxe rapporterait 32 Md€ d’ici à 2030.

L’argument de nature à favoriser son adoption est le fait que cette manne fiscale serait reversée et il n’est pas besoin de titiller longtemps un politicien avec ce type d’argument pour emporter son adhésion ; car quel politicien ne rêverait pas de disposer d’une grosse manne fiscale qu’il pourrait redistribuer à seule fin de se rendre populaire !

Le tout est de savoir à qui ?

Il est suggéré d’en reverser la moitié à la filière de l’élevage pour favoriser l’investissement et la transformation des exploitations. Un tiers serait destiné à compenser une baisse de la TVA sur les fruits et légumes, perçus comme l’alternative principale des consommateurs, et 20 % seraient destinés à limiter l’impact de cette taxe sur les revenus modestes.

Plusieurs questions se posent immédiatement :

  • Reverser la taxe à la filière de l’élevage pour favoriser l’investissement et la transformation des exploitations après l’avoir assassinée est bien une idée technocratique complètement déconnectée des réalités car on peut quand même se demander vers quel type d’activité vont pouvoir s’orienter des éleveurs qui seront dissuadés de faire de l’élevage…
  • Ne vaudrait-il pas mieux favoriser l’agriculture que de tout faire pour pénaliser les agriculteurs dont le métier est à la fois dur et souvent mal payé ?
  • Si, hypothèse d’école, d’une année sur l’autre, tous les animaux d’élevage sont abattus, il n’y a certes plus de viande mais il n’y a plus de base taxable non plus et plus d’argent à redistribuer ! La poule aux œufs d’or fiscale ne pond plus et le schéma miraculeux devient juste un désastre !
  • D’ailleurs, la simple diminution de consommation de viande entrainera une diminution de la base taxable et des recettes fiscales espérées !
  • Ce genre d’idée fait fi de l’adaptabilité de l’homme qui va se mettre à faire de l’élevage « personnel » dans des conditions sanitaires qui pourront s’avérer « douteuses » et l’épidémie de corona virus est là pour nous en rappeler les conséquences éventuelles !
  • Si on élimine la filière animale, il n’y aura plus de lait, plus d’œufs, plus de beurre, plus de fromages, plus de produits lactés en général ; compte non tenu de tout un tas de sous-produits qui entrent dans les préparations alimentaires ! Toute l’industrie de transformation de la viande disparaît ; tout comme votre boucher et le préjudice de la disparition de tous ces secteurs économiques s’élèvera alors à bien plus de 32 Md€ !
  • On évoque la consommation d’eau : les promoteurs de cette idée ne savent visiblement pas que l’élevage se pratique en fonction des ressources hydriques disponibles et qu’évidemment on n’élève pas du bétail en plein milieu du désert ! En Grèce, où il n’y a pas beaucoup d’eau, on élève des chèvres (en semi-liberté) qui sont peu exigeantes, mais pas des vaches car elles crèveraient ; et l’agriculteur n’est pas assez idiot pour gaspiller ainsi son capital !
  • Les plus faibles économiquement seraient les plus pénalisés puisque, plus le revenu est faible plus le budget alimentation est proportionnellement important. On voudrait contraindre les populations les moins aisées à renoncer purement et simplement à la viande qu’on ne s’y prendrait pas autrement ; c’est à dire que ce qu’on leur « propose » n’est rien d’autre qu’une régression ! Il est douteux que leur verser de l’argent « pour compenser » soit de nature à résoudre ce problème …
  • Il existe déjà toute une série de taxes sur les abattoirs et le commerce de la viande. En ajouter une de plus n’est surement pas de nature à favoriser la filière mais il est vrai que ce n’est pas le but !

Le problème alimentaire

Quoiqu’en disent les tenants des régimes alimentaires sans viande, le régime alimentaire de l’homme est celui d’un chasseur cueilleur qui, il y a 10.000 ans, s’est livré aussi à l’agriculture ; ce qui lui a permis de faire un formidable progrès dans la gestion des ressources et de limiter les périodes de disettes ou de famines et de limiter la mortalité !

Notre régime alimentaire n’est pas celui d’un primate exclusivement arboricole ni même celui d’un ruminant et ne se nourrir que d’herbe, de légumes et de fruits est en fait dangereux pour la santé Les avis médicaux sont unanimes et imposer un régime vegan à un enfant (surtout en bas âge) est assimilé à de la maltraitance.

Interdire ou limiter la consommation de viande n’est donc pas bénéfique pour la santé et on peut légitimement se demander quel est le bénéfice que l’on peut en attendre de telles mesures si on doit tuer l’humanité pour sauver la planète ?

En fait, ne devrait-on pas plutôt se réjouir d’une augmentation de la consommation de viande au niveau planétaire, signe d’une amélioration du niveau de vie et des régimes alimentaires, surtout si les ressources le permettent ?

Or, la mise en place de cette taxe aurait pour essentiellement l’effet inverse en obligeant la population à se passer d’aliments carnés qui nous apportent les protéines dont nous avons besoin ? Dès lors, l’affirmation selon laquelle cette taxe sauverait 500.000 vies apparaît extrêmement suspecte et laisse à penser que ce serait plutôt l’inverse !

Des effets non maitrisés

Il faut être conscient que cette idée émane d’urbains bobos qui ont une vision complètement déformée du monde, de la nature et de l’écologie. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui sont pour les éoliennes et contre les centrales nucléaires sans se poser la question d’où vient l’électricité qui recharge leurs smartphones et leurs consoles de jeux et qui prennent l’avion pour aller à la plage ou au ski !

Il s’agit essentiellement de gens qui soit ne veulent pas manger de viande et donc pour lesquels l’augmentation du prix n’est pas gênante soit de gens qui ont des revenus leur permettant de la payer beaucoup cher !

Ce sont les mêmes qui se livrent à « l’agri bashing » et qui préconisent l’interdiction des OGM, des pesticides, des engrais, des désherbants sélectifs (type glyphosate) sans se poser la question des conditions dans lesquelles les aliments qu’ils consomment seront produits.

J’avais déjà décrit cette tendance élitiste dont la plus évidente est la voiture qui sera un jour réservée seulement à ceux qui auront les moyens de payer des taxes exorbitantes !

Le premier problème est qu’au nom des principes dont ils sont convaincus et qui priment toutes autres considérations, ils veulent imposer leurs choix personnels de vie et/ou idéologiques aux autres en utilisant des prétextes présentés comme écologiques alors qu’ils ne le sont même pas car affaiblir la population mondiale par le biais d’une modification forcée de son régime alimentaire ne peut pas être considéré comme bénéfique ou même seulement comme un progrès !

Car, le premier résultat d’une telle mesure ne serait-elle pas d’affamer les éleveurs puis la planète ? Ce qui n’est sûrement pas la bonne solution  …

Le deuxième problème est que ces organisations disposent de moyens financiers et donc d’un pouvoir de nuisance qui est obligatoirement pris en compte par les politiciens alors que l’urgence climatique ne repose que sur des modèles ou des prédictions qui se sont tous avérés faux !

Cela explique qu’E Macron, tout comme ses prédécesseurs, ne va reculer devant aucun excès, ni de langage ni même financier et surement pas devant un argument de bon sens, pour se jeter à corps perdu dans des promesses écologistes à la fois fumeuses, ruineuses et inutiles à seule fin de pêcher des voix ; alors même que les français sont surtout intéressés par des mesures concernant la sécurité des biens et des personnes ! Ne vient-il pas de convoquer un conseil de guerre écologique (sic ?!?) la posture martiale n’étant là que pour affirmer sa détermination ?

Et, ce qui ne laisse pas d’inquiéter, cette dérive idéologique se retrouve aussi à la tête des institutions européennes !

En fait, la réalité est que la terre ne peut pas être un immense parc naturel protégé sous une bulle et on sait que toute activité humaine et toute production d’énergie sont polluants et peuvent donc être remises en question. C’est un fait que l’on ne peut pas éviter. Il s’agit ensuite d’évaluer les couts d’une technologie ou d’une pratique au regard de nos besoins d’énergie et des gains apportés.

Alors, pourquoi s’en prendre ainsi à un mode d’alimentation millénaire et pourquoi ne pas « s’attaquer » à d’autres sources de pollutions ; en n’oubliant pas que toute activité humaine est polluante ?

Pourquoi ne pas parler de la surpêche qui vide les mers ou des pêcheries industrielles en Norvège ou en Grèce car combien faut-il d’aliments industriels pour faire un kg de poisson ? (il faut 5 à 7 kg d’aliments en granulés pour faire un kg de poisson).

On pourrait aussi suggérer à ces hollandais de taxer lourdement le gaz qui sert à chauffer les serres hollandaises (les Pays Bas sont le premiers producteurs d’Europe de fleurs) car finalement, c’est bien connu, comme le riche est toujours l’autre, le pollueur est aussi toujours l’autre !

Et pourquoi pas une taxe carbone sur les crémations mortuaires ?

En fait, on s’aperçoit que tout est sujet à critique et certaines personnes, sous prétexte de défendre la planète Terre, sont prêts à éliminer les animaux en se basant sur des considérations fumeuses.

Seulement, on connait les dérives de cette vision eugéniste du monde : il y a trop d’animaux donc on interdit les animaux et ensuite on estimera que la pression démographique est devenue trop lourde pour la Terre et on interdira les humains … ou du moins certains d’entre eux ! On a connu cela entre 1936 et 1945 et, à l’époque, c’étaient essentiellement les juifs qui n’avaient plus le droit de respirer.

En conclusion

Entre les écolos, les vegan et autres idéologues de l’écologie, il est vrai que nous ne manquons pas de spécialistes d’une agriculture essentiellement régressive dont le but principal n’est pas de faire des propositions constructives mais d’interdire !

Il ne faut pas être dupe : la promesse de distribution d’argent gratuit, extorqué sous forme d’impôts, n’est qu’un habillage incitatif, pour ne pas dire démagogique, mais la question qui se pose à la fin est quand même : « dans quel but » ?

On est clairement affaire à des écologistes sectaires, intolérants, végétariens ou même vegan pour lesquels manger de la viande est une abomination et qui donc souhaitent en interdire la consommation, d’une manière ou d’une autre ; l’écologie n’étant qu’un vecteur comme un autre pour parvenir à ce but.

Ces personnes sont en outre atteintes de taxomania, affection malheureusement de plus en plus courante chez les gens désireux d’imposer aux autres leur vision du bonheur sur terre.

Néanmoins, quand tout aura été à la fin, interdit, aura-t-on pour autant atteint le paradis sur terre ?

En fait, nous savons que l’écologie punitive et fiscale ne s’arrêtera, comme le socialisme, que lorsqu’on aura fini de dépenser l’argent des autres.

Bien cordialement à tous !

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Dictature ou démocratie limitée ?

Nous nous souvenons de la déclaration véhémente du président à propos de sa méthode de gouvernement ou plus exactement d’exercice du pouvoir …

Cette déclaration est intervenue dans le cadre de la contestation générale du pouvoir et de sa légitimité, à propos de la réforme des retraites, par une fraction de la population emmenée par la France insoumise et certains syndicats.

On sait que cette contestation a eu pour effet notamment de gêner le président dans ses déplacements (au théâtre ou en province).

Reprenons ses propos tels qu’ils ont été rapportés par notre ami Bukinov :

“Aujourd’hui s’est installée dans notre société – et de manière séditieuse, par des discours politiques extraordinairement coupables -, l’idée que nous ne serions plus dans une démocratie, qu’une forme de dictature se serait installée…
Mais allez en dictature ! Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décident des lois. Une dictature, c’est un régime où on ne change pas les dirigeants, jamais. Si la France c’est cela, essayez la dictature et vous verrez !
La dictature, elle justifie la haine. La dictature, elle justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie un principe fondamental : le respect de l’autre, l’interdiction de la violence, la haine à combattre. “

Sur la forme

A delà de la forme incantatoire, il faut quand même remarquer qu’il utilise ce que l’on appelle, en psychologie, des « biais cognitifs » ou d’appréciation des évènements par rapport à lui-même et que ceux-ci sont de nature à fausser son appréciation des faits et son jugement.

Il s’agit évidemment d’une réaction égocentrique et narcissique par rapport à une contestation qu’il estime inacceptable ; au moins dans la forme si ce n’est sur le fond !

En effet, en évoquant des « attitudes séditieuses » et des discours qui ne peuvent être que « extraordinairement » coupables ; il situe l’idée qu’il a de cette contestation : il formule un jugement de valeur et il l’estime illégitime. En cela, il se rapproche de la conception du pouvoir des démocraties populaires qui n’étaient ni démocratiques ni populaires, et où le fait de contester le pouvoir faisait de vous un « ennemi du peuple », un délinquant qui fallait éradiquer. Le crime commis n’était pas autre chose que des attitudes séditieuses ou extraordinairement coupables avec cette différence notable, qu’en France, personne ne va en prison pour avoir exprimé des idées politiques, quelles qu’elles soient (sauf révisionisme ou incitation à la haine raciale).

Sur le fond

Il définit ensuite la dictature comme une personne ou un clan qui décide des lois.

Les questions qui ne lui seront pas posées (et surtout pas par la presse bien-pensante et lourdement subventionnée) sont évidemment celles-ci :

Comment définit-il la mainmise d’une administration (les hauts fonctionnaires) sur tout un pays ; hors de tout processus démocratique clairement consenti par la population ?

Comment définit-il la violence qui est exercée par cette administration pour obtenir de gré ou de force, au moyen de dispositions attentatoires aux libertés publiques, la soumission de cette population et notamment le recouvrement de l’impôt ?

Il évoque le respect de l’autre, l’interdiction de la violence et la haine à combattre. Quelle appréciation porte-t-il sur les violences policières évidentes qui ont été commises, sur ordre, à l’encontre des gilets jaunes ; violences destinées à casser une contestation que le pouvoir ne voulait pas voir ? Comment estime-t-il les propos du préfet Lallemand qui a déclaré à un manifestant : « nous ne sommes pas dans le même camp » justifiant de ce fait une répression policière au service d’un autre camp c’est à dire d’un groupe ou d’une caste ?

Estime-t-il que la justice administrative, seule habilitée à juger des litiges entre un particulier et l’administration, est impartiale (le taux de jugements en faveur de l’Etat dépasse 80% ce qui ne peut pas être que le fruit du hasard) ?

Ne peut-il pas estimer que la population qui se voit méprisée, bafouée, volée, spoliée par un système très largement organisé, n’ait d’autre issue que la contestation haineuse ; cette contestation étant l’expression d’une résistance à un exercice du pouvoir estimé trop autoritaire ?

Il semblerait que M Macron ne perçoive finalement l’exercice du pouvoir que comme la possibilité pour lui-même de s’exprimer librement, au nom des autres, dans le cadre d’un grand débat où il n’y aurait aucune contradiction …

Seulement, n’écouter que soi-même n’est pas la preuve d’une vision démocratique du pouvoir …

Cette pratique du pouvoir peut-elle être considérée comme démocratique ?

Après deux années de préparation et de concertation, le gouvernement a présenté son projet aux partenaires sociaux qui ont eu la surprise de constater que ce qui leur était soumis était un projet technocratique qu’on leur demandait juste d’approuver en le présentant comme universel, juste et égalitaire !

On connait la suite : la contestation et la grève ont été les principaux arguments de résistance à une réforme qui apparait dans les faits comme totalement inadaptée ; chaque corporation (avocats ou cheminots) ayant de « bonnes » raisons de défendre ses petits avantages … justifiés ou non !

Le gouvernement s’est trouvé pris au piège d’une contestation généralisée et il n’a eu alors de cesse de manœuvrer pour contourner l’opposition et ne pas perdre la face ; notamment en accordant des avantages dérogatoires à certains plutôt qu’à d’autres …

Au-delà de ce constat, c’est en fait celui du problème de nos élites avec l’exercice du pouvoir et du respect des autres dans le cadre de la démocratie et quel meilleur exemple que cette réforme des retraites dont nous allons examiner le « processus démocratique » propre à la Vème république ; puisque le projet doit désormais venir devant le parlement aux fins d’adoption législative.

Le cadre parlementaire est déjà fixé : Les députés LREM et MODEM sont majoritaires en voix à l’assemblée nationale ; ce qui conforte le gouvernement dans l’idée que le projet de loi bénéficiera d’un vote favorable.

Cette situation pose déjà une première question : au-delà de la vision « idéale » d’un gouvernement agissant exclusivement pour le bien commun, est-ce que ce dernier peut légitimement imposer un texte rejeté par l’ensemble de la population et le parlement issu d’une majorité régulièrement élue peut-il voter un projet de loi du gouvernement alors qu’il sait que ce projet est rejeté par une majorité de la population ?

En théorie, oui bien évidemment mais ce n’est pas nécessairement démocratique ; c’est juste une forme d’exercice du pouvoir ; ce à quoi il sera rétorqué que le pouvoir s’exerce sur la durée et que l’exécutif ne peut pas être paralysé en permanence parce qu’il y a une contestation dans la rue ou ailleurs !

Le pouvoir s’exerce dans le cadre des institutions qui ont été adoptées par les français en 1958 et … pas dans la rue ; laquelle ne reflète évidemment ni l’ensemble de la population ni l’ensemble de l’opinion !

En outre, un nombre colossal d’amendements ont été déposés sur le bureau de l’assemblée nationale (on parle de 20.000).

La stratégie des amendements est bien connue : elle vise à provoquer un enlisement du travail de l’assemblée nationale. Il s’agit évidemment d’une perversion du débat parlementaire dans la mesure où l’opposition, consciente qu’elle ne pourra pas s’opposer à l’adoption d’un texte, utilise des méthodes d’obstruction.

Bien évidemment, le gouvernement le sait et a d’ores et déjà préparé sa « riposte » avec l’article 49.3 dont le texte en est le suivant :

« Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session. »

Cette procédure, dite du vote bloqué, est évidemment totalement anti démocratique dans la mesure où elle permet à l’exécutif de faire passer, en force, un texte sans qu’il soit voté par la représentation nationale.

Le gouvernement, conscient que l’utilisation de cet article pourrait être « mal interprétée » et que l’opposition ne manquera pas de crier à la dictature, a d’ores et déjà fixé sa stratégie : On laissera les députés « s’amuser » pendant quinze jours avec leurs amendements avant d’y mettre fin avec le 49.3 !

Cela permet d’invoquer une légitimité de pure forme mais ne résout en aucun cas la question de la légitimité du texte adopté au regard de l’opinion publique.

La deuxième question qui se pose alors est celle-ci : Est-ce que le parlement (assemblée nationale et sénat) a le pouvoir de s’opposer au gouvernement et de l’empêcher de prendre un texte rédigé par des inconnus au fin fond d’un ministère ?

En théorie oui, en pratique non car la constitution fixe des règles qui permettent à l’exécutif de passer outre à l’opposition du parlement. Autrement dit, les règles du jeu telles qu’elles ont été fixées par la constitution ont été faussées dès le départ et, à bien y regarder, un parlement qui ne peut ni contre-balancer ni s’opposer à l’exécutif ne sert à rien !

Le principe de toute une démocratie représentative est que les décisions importantes doivent faire l’objet d’une loi votée par la représentation nationale, à savoir les députés et les sénateurs.

Dans les faits, et concernant plus particulièrement le projet de réforme des retraites, on se situe assez loin de ce schéma théorique car le texte du gouvernement  prévoit en fait une loi-cadre et une habilitation en sa faveur pour « légiférer » par ordonnances (une vingtaine !?!).

Cela signifie clairement que les députés vont voter sur le contenant de la réforme (un cadre juridique global) mais que le gouvernement y mettra ce qu’il voudra !

Nous avons là clairement une violation de la démocratie mais … pas une violation de la constitution puisqu’elle le permet expressément (article 38) !

C’est clairement faire échec à la représentation nationale même si on peut appeler ça une délégation de pouvoir ; bien que le parlement n’ait pas à se dessaisir de son pouvoir législatif au profit de l’exécutif car c’est alors au minimum une démission et au pire une perversion pour ne pas dire une parodie de démocratie.

Est-ce que cela fait de notre pays une dictature ?

Non, mais cela n’en fait pas une démocratie non plus et entre JF Revel et F Mitterrand (le coup d’Etat permanent), il n’a pas manqué d’opposants à ce texte (l’article 49.3) !

Le problème est que l’énarchie, dont sont issus le président et la plupart des membres du gouvernement, aime la verticalité et sa conception du pouvoir est qu’elle commande et que les autres (vous, en l’occurrence) obéissent !

J’ai, à plusieurs reprises, critiqué, dans ces colonnes, le système de pouvoir autoritaire, monarchique et vraiment peu démocratique de la Vème république mis en place par le général De Gaulle qui n’était pas un dictateur mais pas vraiment un démocrate non plus.

De Gaulle prétendait l’avoir fait pour stopper l’instabilité gouvernementale de la IVème république en oubliant un peu rapidement que l’essentiel du problème se situait au niveau du système électoral qui prévoyait l’élection des députés à la proportionnelle ; empêchant de ce fait l’émergence d’une majorité. Ce n’était donc pas le parlementarisme qui était en cause !

En outre, parce qu’il ne voulait pas avoir à rendre des comptes devant une classe politique qu’il méprisait, son ego ne supportant pas la critique, il a poussé l’exercice tellement loin que le parlement n’a désormais plus aucun pouvoir ; mettant même à mal le principe même de la séparation des pouvoirs. Le parlement ne peut pas mettre en cause la responsabilité politique du président qui est, de ce fait, à la fois, irresponsable et inamovible sauf devant les français une fois tous les 5 ans dans le cadre d’un système électoral qui peut être biaisé, voire carrément truqué, et que certains ont appelé « une démocratie intermittente » !

C’est aussi oublier un peu rapidement que la Vème république prévoyait au départ que le président était élu par le parlement et que c’est à la suite du référendum de 1962 approuvé par les français que le président de la république a été élu au suffrage universel direct.

Cela pouvait sembler être un progrès démocratique à l’époque et c’est d’ailleurs toujours un cas pratiquement unique dans les démocraties occidentales. Le problème est que loin de mettre en place une forme de démocratie directe, c’est en fait avant tout une technique visant à mettre en échec la représentation nationale qui se retrouve impuissante devant le président ; sauf cas très exceptionnel de la cohabitation qui n’était pas prévue par les textes mais qui a eu lieu deux fois (sous Mitterrand et sous Chirac) avant d’être bannie par une classe politique unanime par le biais d’un mandat du président ramené à 5 ans et concordant avec le mandat électoral des députés !

Le seul élément du pouvoir exécutif qui peut être mis en difficulté est le premier ministre, dans le cadre d’une motion de censure. Mais on sait, depuis N Sarkozy, qu’il n’est qu’un collaborateur ; autrement dit un exécutant fidèle de la politique décidée à l’Elysée tout en lui servant aussi de fusible !

Les règles de fonctionnement d’une démocratie représentative

Les règles de la démocratie, telles qu’elles ont été fixées par Montesquieu et Tocqueville, prévoient une organisation du pouvoir scindée entre :

  • Le pouvoir exécutif,
  • Le pouvoir législatif
  • Le pouvoir judiciaire,

Chacun étant totalement indépendant et exerçant un contrôle sur les deux autres.

C’est comme cela que fonctionnent les démocraties anglo-saxonnes mais ce n’est pas comme cela que fonctionne la France ; et on se situe au-delà d’une simple divergence d’appréciation …

En effet, au RU et aux USA, le pouvoir judiciaire est indépendant et est le garant des libertés individuelles. En France, la justice n’est qu’une « simple autorité » sous la tutelle du président et c’est le président qui est le garant des libertés !

Autrement dit, en France, c’est le gardien en chef de la prison qui est le garant de votre liberté et de votre sécurité … En matière de défense et de garantie des libertés, on a vu mieux.

Au RU, le premier ministre est le représentant de sa majorité et il doit nécessairement gouverner avec l’assentiment des communes (on l’a vu à propos du Brexit et de Mme Th May qui a dû présenter sa copie un nombre incalculable de fois, sans jamais obtenir d’approbation). Aux USA, le président de la première puissance mondiale ne peut absolument rien faire sans l’approbation du congrès (sénat et représentants).

En France ? Il n’y a pas de problème de ce type. Le président décide et le parlement compte pour …du beurre. On l’a vu,  il n’est finalement que la caution constitutionnelle du président et de la clique qui s’est rangée derrière ce dernier !

Alors démocratie ou dictature ?

E Macron pourra toujours se retrancher derrière le fait qu’il n’est pas l’auteur de la constitution et qu’il n’en est que l’utilisateur tout en rejetant la pratique du pouvoir « normale » de F Hollande pour adopter la Jupitérienne ; parait-il voulue par les français !

On objectera aussi que la démocratie ne doit pas aboutir à l’impuissance, mais doit-elle pour autant aboutir au pouvoir de la seule administration et d’une bande de hauts fonctionnaires qui, sous couvert d’un parlement croupion, peuvent, si ce n’est faire à peu près n’importe quoi, au moins agir à leur guise ?

On l’a vu récemment avec le vote de rejet du congé parental porté à quinze jours pour décès d’un enfant lequel a suscité la colère (feinte) du président devant la polémique qui enflait !

Car, le vice fondamental du système français est qu’il y a un déséquilibre manifeste en ce qui concerne l’exercice du pouvoir et que les français ne se sentent ni représentés ni défendus par un parlement finalement totalement neutralisé par l’exécutif. Forts de ce constat, les français ont donc fait descendre la contestation dans la rue !

En conclusion :

E Macron,  au-delà de sa pratique autoritaire du pouvoir, n’est certes pas un dictateur mais il n’est pas sûr qu’il soit pour autant un grand démocrate ; notamment en raison de sa vision narcissique de ses fonctions … même si on ne peut pas éviter certains effets pervers de la démocratie et notamment en raison de l’incompétence ou au minimum du manque de compétences des députés.

De manière lucide, je pense que l’on peut affirmer que la France est une démocratie déléguée, dirigée, autoritaire, étatiste, qui n’a rien de libérale et finalement pas vraiment démocratique … mais ce n’est pas encore une dictature. Il y a encore des élections et nos élites respectent le résultat des élections, encore que, lorsqu’on examine avec lucidité les dernières élections présidentielles, on a tout lieu de penser que celles-ci ont été largement manipulées …

Nos élites et dirigeants ont juste oublié un peu trop rapidement qu’ils tiennent leurs prérogatives des électeurs qui leur ont confié un mandat temporaire et juste un mandat … pas un blanc-seing ni un engagement de soumission éternelle !

C’est là le fond du problème : tout pouvoir qui fonctionne sans contrôle ni contre-pouvoir finit toujours par abuser de ses prérogatives dans le cadre d’une dérive toujours plus autoritaire !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Les manipulations écologiques du gouvernement

Comment rendre compétitif un produit normalement invendable ?

Nous avons deux exemples typiques et qui sont, juste par hasard, en rapport avec la « vision écologique du gouvernement » :

– la voiture électrique,

– les éoliennes.

Les dernières statistiques disponibles pour janvier montrent une évolution significative du marché de l’auto.

Le marché a globalement chuté de 13.4% en janvier par rapport à janvier 2019 alors que les immatriculations de véhicules électriques ont bondi en janvier et représentent désormais 8,2% de l’ensemble des nouvelles immatriculations (10.952 voitures), contre seulement 2% en janvier 2019. La Renault Zoé est même 3ème avec 5.000 véhicules vendus derrière la Peugeot 208 et la Renault Clio. La part de marché des véhicules hybrides rechargeables est passée en un an de 0,7% à 2,8% (3.734 immatriculations en janvier 2020).

Le marché de la voiture électrique serait-il en train de décoller … enfin ; apportant une confirmation éclatante aux déclarations du ministère de la ville qui vient d’affirmer : “La question écologique est au cœur des préoccupations des Français, mais 80% des émissions de CO2 viennent de la Ville” ?

En fait, ces statistiques sont trompeuses et l’adage selon lequel « au royaume des aveugles les borgnes sont rois » trouve ici sa plus parfaite application.

Que se passe-t-il ?

Après une forte augmentation des ventes en décembre (+27%) liée à un phénomène d’anticipation d’achat de voitures qui allaient être fortement « malussées » au 1er janvier, nous assistons surtout à un effondrement des ventes de véhicules thermiques neufs.

Cet effondrement est évidemment en rapport avec la forte augmentation de la désormais fameuse taxe carbone dont le coût devient complètement délirant avec des variations énormes et quasi inexplicables pour un même véhicule ! Le malus peut désormais monter jusqu’à 20.000 € et des marques comme Mercedes (-50%) et BMW (-17%) enregistrent des reculs très importants ; ce qui n’a rien d’étonnant quand on apprend qu’un simple Dacia Duster 1.3 essence à 18.500 € se retrouve devoir supporter un malus de 1.276€ contre 540€ en 2019 !

Par ailleurs, les constructeurs se sont aussi livrés à des manipulations du marché en reculant certaines immatriculations sur 2020, notamment de voitures électriques, pour éviter des amendes fiscales pour dépassement des quotas de CO2 (qui entrent en application en 2020).

Le meilleur rapport qualité/prix ?

La question qui vient à l’esprit est évidemment : ne serions-nous pas en présence d’un marché complètement manipulé à travers la fiscalité mais aussi les interdictions de circuler en ville, la politique de bobos anti voiture notamment à Paris (fermer des places de parking n’augmentera pas les capacités des transports en commun déjà saturés) et à Grenoble ?

On peut effectivement le penser car, à bien y regarder, le marché de la voiture électrique n’existe que par la grâce d’une décision politique qui cherche à tout prix à l’imposer.

Or, il faut aussi être conscient que cette manipulation du marché est très rarement à l’avantage du consommateur car elle créé de faux prix puisque le consommateur n’a plus la démarche d’acheter le produit présentant le meilleur rapport qualité/prix !

Cette situation est tout à fait comparable à celle des éoliennes dont on sait qu’elles n’existent que parce qu’elles sont subventionnées au niveau du rachat du prix de l’électricité (par le biais de la CSPE sur votre facture d’électricité) et que, si on arrête les subventions, le marché éolien s’écroule tout seul car qui serait assez idiot pour acheter une électricité quatre fois plus chère que celle provenant des centrales nucléaires ?

A n’en pas douter, l’arrêt des subventions aurait le même effet sur le marché de la voiture électrique ; surtout que les constructeurs eux-mêmes ne sont pas du tout convaincus par sa viabilité et sa rentabilité. Ils n’en produisent que parce qu’on leur impose d’en fabriquer. D’ailleurs, qui serait assez fou pour acheter une voiture qui coûte trois fois plus cher tout en ne possédant qu’à peine la moitié de l’autonomie d’une voiture à moteur diesel récente ?

Le seul avantage la voiture électrique se situe dans le fait que, dans les embouteillages, elle ne consomme pas.

On se situe donc, tant pour la voiture électrique que pour les éoliennes, dans des marchés artificiels qui n’ont pas plus de consistance que les paradis artificiels. Ils n’existent que parce qu’il y a une volonté « politique » (ou plutôt idéologique) de les imposer au travers un discours officiel faisant largement la place à la propagande et à une fiscalité ultra favorable !

Pour l’éolienne : on la présente comme verte, rentable et efficace ce qu’elle n’est pas puisqu’elle est aléatoire avec un taux de charge au mieux de 20% (c’est à dire que 80% du temps elle ne produit rien). On force à la fermeture des centrales nucléaires amorties et rentables en invoquant une transition énergétique verte alors que les éoliennes sont tout sauf vertes (ce sont surtout des milliers de tonnes de béton et d’acier).

Pour la voiture électrique : On taxe à mort le véhicule thermique, on manie l’argument massue et culpabilisant de la pollution (vous n’avez pas honte de tuer des bébés avec vos sales diesels ?) et le pire c’est que l’orientation idéologique en faveur de la voiture électrique n’est même pas justifiée scientifiquement puisque l’on sait qu’elle pollue beaucoup plus en amont et en aval de son usage et que le critère de la fiscalité de la quantité d’émission de CO2 n’est même pas pertinent puisque ce gaz n’est ni un polluant ni même un gaz à fort effet de serre.

Tout compte fait, la voiture électrique est un mauvais produit cher, lourd (au moins 500 kg de batteries) et invendable s’il n’est pas fortement subventionné et d’ailleurs, il y a 20 ans tous les essais de lancement avaient échoué ! Cela n’empêche pas le gouvernement britannique de prévoir l’interdiction de la vente de voitures autres qu’électriques à compter de 2035 ce qui prouve que cette vision idéologique n’est pas que française !

On peut alors comprendre que Tesla profite de cette politique notamment en ce qui concerne sa valorisation boursière qui progresse dans des proportions absolument ahurissantes et ses partisans nous vanteront les qualités des Tesla qui effectivement semblent être ce qu’il y a de mieux sur le marché ; mais avec le problème d’un cout rédhibitoire. La « petite » Model 3 commence à 60.000€ ce qui ne la rend accessible qu’aux seuls bobos ; et d’ailleurs Tesla est en passe de devenir un produit geek et branché dans le cadre d’une démarche identique aux produits Apple, avec ses fans inconditionnels malgré une qualité d’assemblage souvent approximative !

Néanmoins, le propre d’un marché complètement manipulé par des fonctionnaires et des politiciens c’est qu’il ne dure que jusqu’au moment où la politique change (voir le diesel) et c’est alors la catastrophe !

L’Etat est un grand manipulateur.

On sait que la voiture a toujours été la « poule aux œufs d’or fiscale » de l’Etat qui a pu accumuler les taxes sans qu’il y ait jusqu’ici retournement du marché … jusqu’au jour où l’effet Laffer entre en jeu ; c’est à dire que la taxe jugée excessive finit par tuer le marché et provoque une diminution des rentrées fiscales !

En effet, l’impôt, surtout lorsqu’il est assis sur la consommation, a une double caractéristique qui rend son usage délicat :

– c’est une dépense nette, sans contrepartie, qui ampute le pouvoir d’achat, et il peut être mal accepté surtout s’il est apparent ou trop apparent,

– au-delà d’un certain seuil, il est dissuasif mais pas nécessairement dans le sens escompté. Le consommateur refuse de le payer et n’achète pas le produit taxé !

La stratégie de l’Etat est alors de déterminer le niveau de ce seuil et l’avenir nous dira si l’Etat fonctionnaire n’a pas été trop loin dans sa mise en œuvre d’un impôt qui n’est que punitif.

Visiblement, le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure avec le nouveau malus ; et surtaxer un produit indispensable est évidemment une solution de facilité devant laquelle l’Etat fonctionnaire n’a jamais reculé.

Or, à bien y regarder, cette « stratégie » est à l’opposé de ce qu’il faudrait faire !

La logique voudrait que l’on favorise la mobilité et que l’on fasse des voitures légères et aérodynamiques. On fait l’inverse en poussant à l’achat de coûteux monstres de deux tonnes qui ne sont ni économiques ni écologiques et on pénalise une partie importante de la population pour qui la voiture est un instrument indispensable de déplacement parce qu’il n’y a aucune alternative.

On me fera observer que c’est l’union européenne qui a mis en place, depuis le début de l’année, l’obligation de respecter un plafond de 95 grammes par kilomètre en moyenne sur l’ensemble de leur gamme, sous peine de fortes amendes pour les constructeurs.

Seulement, ces contraintes visent les constructeurs eux-mêmes et non les consommateurs et l’impôt à 20.000€ est bien une « création purement française ». Le présenter, en outre, comme écologique est un abus de langage digne de la Novlangue Orwellienne alors qu’il s’agit juste d’une amende sanctionnant le délit d’achat (même si on ne l’appelle pas comme cela) d’un véhicule considéré comme polluant !

Or, par son coté complètement excessif, il va tuer le marché des voitures d’une taille supérieure à la Renault Clio alors qu’il ne faut pas oublier que, derrière le massacre fiscal, il y a les emplois de toute la filière automobile et que les constructeurs n’hésiteront pas à se délocaliser si les difficultés s’avèrent trop insurmontables ; ce dont E Macron et son inénarrable ministre, Bruno Le Maire, ne semblent même pas avoir conscience puisqu’ils veulent désormais se lancer dans le « pacte productif vert ».

Leur objectif officiel est de pousser à une production industrielle sans émission de CO2 tout en parvenant au plein emploi alors qu’on peut être absolument sûr que cela aboutira au résultat exactement inverse par le biais d’une atteinte à la liberté d’entreprise et du fait  de contraintes réglementaires inutiles mais aux effets délétères !

Autrement dit, l’Etat fonctionnaire, par pure idéologie, fait n’importe quoi …

Cela est désormais une habitude mais les français, logiquement, s’y adaptent !

Les gilets jaunes se sont révoltés contre l’augmentation du prix du carburant parce qu’elle entrainait une forte augmentation de la dépense quotidienne. Le mois dernier, le consommateur vient de réagir à cette envolée fiscale en plébiscitant la voiture (diesel) d’occasion dont le marché vient de connaître une forte progression ; mettant clairement en échec la stratégie fiscale du gouvernement !

Reste à savoir comment va réagir ce dernier face à cette nouvelle attitude qui ressemble bien à une forme de résistance fiscale … si celle-ci se confirme pour les mois prochains !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Encore un raté administratif : la CSS

Je vais évoquer avec vous un problème qui est actuellement totalement passé sous silence par l’ensemble des médias et que l’on pourrait appeler « Le faux miracle de la mutuelle santé solidaire gratuite ».

Rappel des faits :

Une nouvelle mutuelle complémentaire santé solidaire ou CSS est entrée en application depuis le 1er novembre 2019 à l’initiative du gouvernement.

Cette CSS est gratuite pour une personne ayant des revenus inférieurs à 8.951€ et elle coute 1€ par jour pour une personne ayant des revenus compris entre en 8.952 et 12.084€ par an.

Dans ce cadre, par décision du 08 janvier 2019, le ministère de la santé a établi la liste des mutuelles habilitées à participer à la gestion de la couverture maladie universelle complémentaire.

La demande d’affiliation doit se faire auprès de la CPAM, par courrier ou par le biais de votre compte Ameli ; réserve étant faite que les personnes bénéficiant de l’ancienne ACS (aide complémentaire santé) sont normalement affiliées automatiquement à la nouvelle CSS.

Je passerai brièvement sur les conditions à remplir pour pouvoir prétendre à la CSS, tout en précisant que :

Si vous êtes propriétaire de votre logement, vous devez ajouter (quelle que soit la taille ou la nature du logement) un loyer fictif de 67.17 € par mois à vos revenus annuels.

Les revenus de référence pris pour le calcul des droits sont ceux de l’année N-1 donc ceux de l’année 2019.

Si vous avez un patrimoine financier (actions, obligations, assurance vie), celui-ci est ajouté à vos revenus à raison d’un forfait de 3% du capital (mais les livrets règlementés tels que Livret A et LDD ne sont pas pris en compte).

Evidemment, pour les personnes à faibles revenus, l’adhésion à une mutuelle de ce type est très intéressante surtout lorsque l’on en connait le cout avec des barèmes qui augmentent avec l’âge des assurés ; ce cout étant une conséquence directe, mais non stipulée, de la « politique de réduction des couts de l’assurance maladie » engagée par les fonctionnaires de l’Etat avec de nombreux déremboursements ou des « reste à charge ».

Le rôle des mutuelles de santé est donc devenu prépondérant.

Les organismes concernés par la CSS :

Si la couverture santé est étatisée, les CPAM sont néanmoins des organismes de droit privé remplissant une mission de service public. Leurs ressources proviennent des cotisations des salariés et employeurs (et, depuis la fin du RSI, des travailleurs indépendants).

Les mutuelles sont des sociétés de personnes de droit privé à but non lucratif  dont les ressources proviennent exclusivement des cotisations de leurs membres. Elles agissent en complément des CPAM et remboursent tout ou partie des dépenses de santé qui ne sont pas prises en charge par les CPAM mais doivent équilibrer leurs comptes entre les cotisations collectées et les prestations versées.

L’initiative politique :

Dans leur immense bienveillance, nos dirigeants, toujours prompts à faire des promesses électoralement porteuses et à prendre des engagements pour les autres, ont donc décidé la mise en place de la CSS.

Le but de cette disposition est de faire bénéficier aux personnes les plus faibles économiquement d’une couverture santé gratuite ou bon marché avec le but évidemment louable d’éviter que certaines parties de la population ne renoncent aux soins par manque de moyens !

Il s’agit donc d’un objectif de santé publique !

Le problème est que cette démarche a un cout et qu’il convient de savoir qui doit le supporter !

Le problème économique :

Evidemment, on comprend aisément que la prise en charge de personnes soit ne cotisant pas soit payant des cotisations très inférieures aux cotisations « normales » représente un cout et celui-ci peut être très lourd ; surtout lorsqu’il s’agit de personnes âgées !

Cela signifie donc qu’il faut pouvoir dégager les ressources nécessaires car, vous l’avez compris, les mutuelles fonctionnent exclusivement à partir des cotisations de leurs membres.

En fait, on comprend très vite qu’assurer des gens qui ne paient pas n’est pas rentable et que les mutuelles ne se précipitent pas pour prendre en charge ces personnes ; surtout que le ministère de la santé évalue à 10 millions le nombre de personnes qui pourraient y prétendre (les bénéficiaires de l’ACS sont évalués à 7 millions) !

Il faut donc prévoir une augmentation de 3 millions des bénéficiaires et, en l’occurrence, il faut avoir bien conscience que l’Etat fonctionnaire a, avant tout, pris des engagements pour le compte des mutuelles de santé en décidant la mise en place de cette CSS gratuite ou partiellement gratuite.

Ça bloque quelque part !

Or, aujourd’hui, certaines personnes économiquement faibles (en l’occurrence il s’agit de personnes âgées sous tutelle) se retrouvent sans mutuelle parce qu’elles ont résilié (plus exactement le tuteur professionnel a résilié) leur mutuelle payante pour s’affilier à la mutuelle CSS mais, dans les faits, elles n’arrivent pas à s’affilier.

Et le pire, c’est que parfois le problème se pose avec la même mutuelle qui passe simplement de payante à gratuite !

Les effets induits sont évidemment désastreux car ces personnes à faibles revenus se retrouvent en situation de précarité, avec des frais de santé non pris en charge alors qu’ils peuvent être relativement importants, car les dossiers sont bloqués par les mutuelles sans qu’aucune explication ne leur soit donnée !

En recherchant une explication à cette situation, il s’avère que ce sont les mutuelles qui bloquent les dossiers surtout lorsque l’on découvre que la Mutualité (qui chapeaute les mutuelles santé) est en fait très réservée quant à l’efficacité de ce nouveau système.

L’un de ses membres a en effet déclaré :

« La Mutualité Française considère que le nouveau dispositif de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS), tel que proposé ne répond pas à l’enjeu majeur du recours aux soins pour tous.  Elle estime que le dispositif est mal calibré et complexe. Il continue de stigmatiser les populations bénéficiaires et enfin il est sous financé pour espérer un accompagnement par les mutuelles à la hauteur des besoins. »

Nous avons donc un début d’explication, même si c’est à mots couverts : la mutualité française n’est pas d’accord avec cette disposition qui est « sous financée » et elle traine les pieds !

Ce qu’il faut comprendre c’est qu’il y a un problème de financement et que les mutuelles ne veulent pas être les dindons de la farce étatique des engagements pris par/pour autrui ; c’est à dire qu’elles ne veulent pas faire l’avance des dépenses de santé ou pire se retrouver à payer de leur poche les dépenses de santé des bénéficiaires de la CSS.

Elles refusent donc pour l’instant de les affilier ; ce qui permet d’évacuer temporairement le problème du remboursement des dépenses maladies de ces personnes.

Cela rappelle évidemment les ratés de la CMU (couverture maladie universelle gratuite) avec certains médecins qui refusaient de prendre en consultation des patients en bénéficiant.

Ce qu’il faut bien comprendre que quelqu’un devra payer ces frais de santé non contrebalancés par des cotisations et que, si ce n’est pas l’Etat, si ce n’est pas les bénéficiaires, ce seront fatalement les assurés « normaux » des mutuelles ; c’est à dire ceux qui paient leurs cotisations à « plein tarif » !

Il faut dire, à la défense des mutuelles, qu’il y a eu récemment un précédent fâcheux avec les primes accordée par l’Etat pour l’achat d’une voiture en échange de la destruction de vieux véhicules. Au début, les concessionnaires faisaient l’avance des primes promises par l’Etat mais l’Etat … ne payait pas ; ce qui fait que les concessionnaires se retrouvaient avec un encours de créances énorme mettant en péril leur propre entreprise.

Les règles de l’économie et de la survie financière étant ce qu’elles sont, les concessionnaires ont donc été dans l’obligation de bloquer les dossiers ; stoppant de ce fait le système puisque les gens qui comptaient sur la prime pour changer de voiture ne pouvaient pas le faire, faute de disposer de la prime !

Eh oui, car l’Etat fait beaucoup de promesses mais il est un mauvais payeur !

Conclusion :

Il ne faut jamais oublier que, lorsqu’un service est gratuit, c’est qu’il est en fait payé par un autre et ici c’est aux CPAM, via le financement de l’Etat, c’est à dire par le biais de nos impôts, de payer les cotisations dues aux mutuelles pour l’affiliation des bénéficiaires de la CSS.

Et si finalement l’Etat ne paie pas, ce seront les affiliés ordinaires des mutuelles qui devront en assumer la charge par le biais d’une augmentation de leurs cotisations !

Bien évidemment, on comprend que c’est par un souci de bonne gestion que les mutuelles renâclent ; elles ne veulent pas être de leur poche dans le cadre d’un système qu’elles n’ont pas décidé, et que finalement elles désapprouvent, et elles se voient mal trouver les arguments « appropriés » pour justifier, vis-à-vis de leurs membres affiliés, une (forte) augmentation des cotisations !

Certains professionnels de santé estiment même d’ores et déjà qu’il sera impossible, dans les faits, de s’affilier à cette CSS  !

Bien évidemment, cela finira bien un jour par s’arranger, surtout qu’on est en France n’est-ce pas, dans le pays où l’administration omniprésente sait imposer sa volonté implacable, mais le mythe de l’argent gratuit fait encore des ravages et cette fois-ci ce sont les plus faibles et les plus fragiles économiquement voire même physiquement et mentalement qui en sont les victimes.

Néanmoins, jamais aphorisme n’aura trouvé autant sa justification : “les promesses n’engagent que ceux à qui elles sont faites ” !

Bien évidemment, si vous avez des renseignements à propos de cette question, n’hésitez pas à nous les faire connaître !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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Faire payer les riches

La prochaine crise sera, à n’en pas douter, de la faute des riches … forcément car, dans un pays comme la France où la moitié de la population est contre le capitalisme, tout en étant persuadée que les riches volent le « peuple », et râle sans arrêt pour tout et n’importe quoi tout en cherchant un exutoire à son insatisfaction générale, quels meilleurs boucs émissaires que les riches !

Il faut dire que les petits français apprennent, à l’école républicaine, que le seul capitalisme admissible est celui de l’Etat stratège, que le socialisme est l’avenir de l’homme, que le profit est immoral et résulte exclusivement de l’exploitation de l’homme alors qu’au contraire les services publics ne font pas de profits et sont donc bien plus moraux !

Ils vivent dans un monde fantasmé de fortunes acquises sur le dos du peuple, de profits indécents du CAC40, de la fraude fiscale (des seuls riches) qui ruinerait le pays, de la confusion entre industrie financière et économie réelle, de leur propre victimisation, de la solidarité pour eux-mêmes, des retraites payées par les autres, des services gratuits, de l’argent inépuisable, de la dette infinie, de l’Etat tout puissant et protecteur …

D’ailleurs, entre le cinéma qui les présente comme des méchants, les écolos anticapitalistes et décroissants qui les accusent de tuer la planète, les politiciens et les journalistes qui adorent dévoiler leurs turpitudes, les syndicats révolutionnaires ou marxistes qui n’hésitent jamais à dénoncer la violence faite au peuple,  on ne manque pas en France de « spécialistes de la question des riches » !

Le dernier avatar de cette saga est bien sûr l’évasion de C Ghosn présenté comme un abominable patron, un manipulateur pervers narcissique dépourvu de toute empathie ou une victime des calculs d’E Macron d’un côté, de Nissan et de l’Etat Nippon de l’autre …

De surcroit, E Macron (« le président des riches ») a commis cette provocation de supprimer l’ISF qui était, non pas un impôt sur le revenu mais un impôt sur le capital. L’ISF pouvait aboutir à ce que le contribuable se trouve à payer des impôts d’un montant supérieur à ses revenus et être dans l’obligation de vendre une partie de son patrimoine pour faire face à une dette fiscale. Or, à bien y regarder, payer moins d’impôt n’est pas un cadeau mais seulement une moindre spoliation ou un moindre vol …

Cet épisode a juste révélé que l’Etat fonctionnaire est incapable de réduire ses dépenses et qu’il fallait compenser le « manque à gagner fiscal ». Les sbires de Bercy n’ont alors trouvé que la solution d’une augmentation des impôts pour les autres (notamment sur le carburant) ; ce qui a forcément été ressenti comme une injustice de la part de la population qui a assimilé qu’elle payait, à la place des riches, un impôt qu’on leur avait supprimé !

Et ce sentiment est aggravé par une double confusion entre d’une part égalité et égalitarisme alors que la devise de la République « liberté, égalité, fraternité » ne consacre que l’égalité des droits juridiques (et la fin des privilèges liés à la naissance) et ne signifie nullement « gratuité, égalitarisme, solidarité. » et d’autre part, les riches avec certaines banques qui utilisent le trading à haute fréquence pour acheter et revendre les mêmes actions 500 fois par seconde. Or, cette technique ne sert à rien, ne produit rien, ne créé aucune richesse ; ce n’est que de la spéculation pure qui ne s’intéresse même pas à la valeur réelle des sociétés.

Alors, des riches responsables de tout ?

En outre, on comprend mieux la stigmatisation du capitalisme et des riches lorsque l’on sait que les français n’ont pas d’actions des sociétés du CAC 40, lesquelles ont souvent pour actionnaires des … fonds de pensions étrangers, parce que l’Etat fonctionnaire, qui vit exclusivement du racket fiscal, a réussi à les détourner de la bourse pour canaliser à son profit une épargne devenue non productive et ne servant qu’à financer son train de vie !

Cette attitude souffre néanmoins d’un handicap : sans riches, il n’y a pas d’entreprises qui créent des emplois, pas de création de richesses, pas de revenus taxables au profit de l’Etat. Car, l’Etat ne créé pas d’emplois productifs, il embauche des fonctionnaires qui sont payés par vos impôts avec cette conséquence inéluctable que, plus il y a de fonctionnaires, plus il y a … d’impôts !

L’Etat est seulement un prédateur qui ne fonctionne pas selon les règles normales de l’économie !

Les français devraient donc se poser quelques questions à propos des riches …

Sont-ils responsables de la pression fiscale excessive et en sont-ils les bénéficiaires ?

Ont-ils décidé une augmentation de la dette publique ou sont-ils d’une manière ou d’une autre responsables de cette dette ?

Ont-ils bénéficié des aides sociales, des distributions gratuites d’avantages qui ont creusé la dette publique à 2.415 mds€ ?

Ont-ils bénéficié des impôts, des prélèvements obligatoires, de la taxe carbone ?

Sont-ils à l’origine des taux à zéro et des QE qui laminent l’épargne ?

Sont-ils responsables du fait que nos services publics et nos entreprises publiques (SNCF et RATP) ne fonctionnent pas ?

Sont-ils responsables de la faillite pourtant prévisible des retraites par répartition et des injustices manifestes entre les régimes du public et ceux du privé ?

Sont-ils à l’origine des rentes de situation qui existent au sein de la fonction publique ?

Sont-ils les bénéficiaires des impôts et des taxes levés en France ou responsables de leur augmentation constante ?

La réponse est manifestement non à toutes ces questions !

Alors, que reproche-t-on réellement aux riches ? Eh bien, finalement d’être riches c’est à dire essentiellement d’avoir accès à un train de vie inaccessible au commun des mortels !

Qui est riche ?

F Hollande nous avait expliqué qu’il détestait les riches et que le riche, c’est celui qui gagne plus de 4.000€/mois (montant qui se trouve être, par hasard, le salaire moyen d’un chef d’entreprise). Ce faisant, il a oublié que lui-même, qui, un jour, avait reconnu qu’il n’avait jamais travaillé de sa vie, perçoit, outre de nombreux avantages en nature liés à ses anciennes fonctions, entre sa retraite de haut fonctionnaire, celle d’ancien député de la Corrèze et celle d’ancien président de la république, largement plus de 15.000€/mois payés intégralement par nos impôts. Selon ses propres critères, il fait donc partie des hyper riches mais n’en conçoit visiblement aucune gêne ni aucun complexe !

JL Mélenchon, le pourfendeur des riches, l’admirateur des régimes totalitaires de Cuba et du Venezuela, l’élu (actuellement il est député de Marseille) qui vit confortablement de ses mandats électoraux et qui n’a pratiquement jamais travaillé de sa vie (eh oui ça fait deux avec F Hollande) est en fait un « capitaliste anticapitaliste» puisque, selon les critères de l’ONG OXFAM, il fait partie des 1% les plus riches avec un patrimoine dépassant très largement le million € … (la moyenne est de 100.000 €) !

On peut aussi se poser la question à propos de tous ces fonctionnaires qui perçoivent 10.000 voire 15.000€/mois (à Bercy notamment) sans jamais avoir rien investi après avoir surtout profité des « filières d’excellence » des écoles de la république réservées de facto aux milieux très favorisés dont ils sont issus !

Car, finalement, tous ces gens payés par nos impôts n’ont aucun complexe,  les riches sont toujours les autres et, à travers un mécanisme intellectuel pour le moins surprenant, les gros salaires perçus par le biais de la spoliation fiscale par l’Etat se trouvent être plus respectables que les salaires des entrepreneurs !

On peut d’ailleurs se poser la question : Combien de capital faut-il accumuler pour gagner 10.000€/mois ?

Cette question n’est pas innocente car beaucoup de riches ne sont riches que des entreprises qu’ils dirigent et bien souvent c’est même leur seul patrimoine. En fait, il s’agit, la plupart du temps, d’un abus de langage ou d’une confusion volontaire de la part de journaleux en mal de sensationnel car les entreprises ne leur appartiennent pas vraiment ; ils n’en sont que les dirigeants et les propriétaires minoritaires !

En fait, leur patrimoine personnel est  souvent bien inférieur à la valeur  théorique des entreprises qu’ils dirigent ; pour certains même  leur patrimoine est négatif car ils ont de lourds emprunts sur le dos.

Car, l’outil de travail n’est pas la richesse personnelle !

L’exemple type, quoique américain, est celui d’Elon Musk dirigeant de Tesla dont la capitalisation boursière complètement farfelue fait l’objet actuellement d’une intense spéculation !

Or, Musk n’est pas propriétaire de Tesla et Tesla ne vaut pas 100 Md$ (c’est plus que la valeur boursière accumulée de Ford et GM qui produisent 15 millions de voitures quand Tesla ne gagne pas d’argent et produit 400.000 voitures !) et contrairement au titre de l’article « E Musk ne vaut pas 100 Md$ » !

La réponse est simple : pour un entrepreneur, il faut beaucoup de capital ; au moins 3.6 Millions € si l’on escompte un rendement de 3% l’an sur l’outil de travail. Pour les hauts fonctionnaires … rien et ils n’ont même pas besoin de faire d’économies et d’ailleurs officiellement, ils n’ont … aucun patrimoine !

Car, à la différence de l’entrepreneur qui doit prévoir l’avenir et économiser, le fonctionnaire, au mieux, prévoit ses prochaines vacances et, au pire, sa future retraite mais n’économise pas puisqu’il est assuré d’avoir toujours les mêmes revenus à la fin du mois jusqu’à … sa mort !

On peut alors légitimement se poser la question de qui vit vraiment « sur le dos du peuple » ; le riche qui travaille, souvent beaucoup, prend des risques, investit tout en créant des emplois, vend des produits ou des services utiles ou ces hauts fonctionnaires qui travaillent peu, ne prennent aucun risque, prennent leur retraite de bonne heure et sont payés par nos impôts et ne font que nous compliquer la vie ?

Enfin, il ne faut pas oublier que les riches ne sont pas les bénéficiaires des impôts prélevés mais les premiers à les payer surtout qu’en France, l’impôt sur le revenu est concentré sur les 10% de la population ayant les revenus les plus élevés (alors que plus de la moitié des contribuables ne paient pas d’impôt sur le revenu) et que le seul « avantage » des riches est, qu’en cas de problème, ils risquent d’y perdre beaucoup plus que les autres ; sauf à prendre la fuite … s’ils arrivent à contourner un contrôle des changes qui ne manquera pas de se mettre en place quand tout ira mal !

Que gagneraient « les pauvres » à une spoliation des riches ?

La promesse du grand soir reste une constante de l’inconscient français ; la spoliation des riches permettrait une distribution équitable des « richesses » !

Seulement, cela a déjà été fait, même en France, et cela s’appelle une nationalisation. Le problème c’est que les nationalisations n’ont enrichi personne car l’Etat est un mauvais gestionnaire ; il ne sait que dépenser et ne fait jamais d’économies et quand l’argent vient à manquer, il augmente les impôts ! Eventuellement, il recrutera des fonctionnaires en masse, donnant l’illusion de la création d’emploi ; illusion qui s’évanouit le jour où l’argent vient à manquer alors que la charge desdits fonctionnaires, qui restent en place pour la vie, devient intolérable !

En fait, tous les pays qui ont nationalisé les biens des riches ont fini par … faire faillite car la démarche a toujours été idéologique, la plupart du temps marxiste, en niant la vision capitalistique de l’entreprise ; car c’est en accumulant du capital que l’on peut investir et qu’une entreprise fonctionne !

Spolier les riches : tous pauvres !

A la fin des années 70, Teng Hsiao Ping avait compris qu’une armée de pauvres ne peut rien faire et que, pour s’en sortir, la Chine devait impérativement changer de modèle économique. On en voit aujourd’hui le résultat : elle est passée en 40 ans du néant communiste à la deuxième place mondiale !

Fustiger les riches et les menacer de spoliation ne sert en fait à rien et au pire ne fera que les faire fuir alors qu’un pays composé exclusivement de pauvres ne vaut rien, n’a aucun moyen et ne peut rien faire !

De plus, contrairement à la vision française, une entreprise doit faire des bénéfices car elle doit pouvoir dégager des marges pour investir et l’absence de bénéfice des services publics masque surtout le fait que les couts réels sont cachés et ne sont pas intégrés dans le prix final qui est juste subventionné par l’impôt et coute en fait, à la fin, beaucoup plus cher ! (par exemple : les transports en zone francilienne sont subventionnés à 50% c’est à dire que 50% du prix est payé par les impôts des autres français qui n’utilisent pas les services publics franciliens – et eux n’ont droit qu’à la voiture diesel …) !

La lutte contre les inégalités, qui caresse ce sentiment d’injustice typiquement français, n’est finalement que la tarte à la crème des politiciens français en mal de programme depuis 40 ans alors qu’il n’y a pas pire injustice que de ne pas avoir de travail et de ne pas pouvoir faire face à sa vie sociale ; et sur ce plan les politiciens n’ont pas de réponse alors que l’appauvrissement des classes moyennes « inférieures » est essentiellement dû à la rapacité d’un Etat insatiable qui exerce une pression fiscale excessive et en augmentation permanente !

Finalement, entre les impératifs économiques que l’on refuse de voir, les promesses électorales irresponsables et les revendications sociales, la France se contente juste de tourner en rond dans une danse macabre de chaises musicales dans le but de savoir qui va payer pour les autres !

Bien cordialement à tous !

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Un monde instable et inquiet

Le monde de la finance est inquiet et appréhende un retournement des marchés boursiers après la plus longue période (10 ans) de croissance ininterrompue jamais vue.

63% des investisseurs institutionnels pensent que la prochaine crise interviendra dans les 3 ans.

Enfin, entendons-nous bien, ce  « monde de la finance » concerne surtout les banques centrales, les Etats surendettés (dont la France), les banques et compagnies d’assurances créancières de ces mêmes Etats, et quelques fonds de pensions.

Des bulles partout

Un tel évènement pourrait provoquer une crise comme on n’en jamais vu avec un dégonflement des bulles financières qui portent principalement sur les marchés d’actions (américain notamment), qui ont atteint des sommets, mais aussi sur les prix de l’immobilier avec des effets collatéraux sur les taux d’intérêts et la valeur des obligations.

En effet, en période d’incertitude, les taux d’intérêts se mettent mécaniquement à monter, tout comme les matières premières au premier rang desquelles on trouve le pétrole.

Par effet de propagation, et, en cas de panique, le phénomène peut devenir complètement incontrôlable, tout le monde essaiera de se débarrasser de ses actifs risqués (actions) ou sous performants (obligations) et cela concernera en particulier toutes les obligations émises à des taux proches de zéro qui … ne vaudront plus rien car les investisseurs et les épargnants voudront s’en procurer de nouvelles offrant des taux supérieurs !

Or, si les taux montent, tous les agents économiques (sur)endettés vont se retrouver en difficulté ; au premier rang desquels on trouve les Etats mais aussi des propriétaires d’immobilier qui ont acheté, cher et à crédit, des immeubles devenus invendables à des prix permettant de solder le crédit ; alors que, d’un autre côté, le crédit plus cher restreindra l’offre de crédit et la capacité d’endettement des agents économiques !

On le voit, tout est lié pour le meilleur et … pour le pire !

D’où vient l’argent ?

En fait, on craint surtout le pire ; sans pouvoir savoir quelles proportions cela pourrait prendre.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, depuis dix ans, les banques centrales alimentent sans cesse les marchés de liquidités car elles ont peur d’une récession qui ferait déraper tout le système et qui pourrait le rendre incontrôlable ; et d’autant plus incontrôlable que les niveaux d’endettement ont atteint des niveaux jamais vus en temps de paix (les dettes mondiales représentent 250.000 milliards de $ et 320% du PIB mondial !).

Compte tenu du risque inhérent à une situation aussi tendue, la devise, non écrite, des banques centrales est désormais : « aucun retour en arrière n’est plus possible, il ne peut plus jamais y avoir de récession, ce serait trop grave, il faut donc l’empêcher à tout prix ! »

La conséquence la plus visible est que les marchés, qui recyclent les émissions monétaires des banques centrales, montent et atteignent des sommets alors que l’économie mondiale … décline ; ce qui est au minimum « surprenant ».

Et cela s’est vu notamment à la fin de l’année 2018 lorsque la Fed (banque centrale US) a voulu normaliser ses taux d’intérêts (à 3-3.5%) alors que l’économie américaine est en pleine croissance ; cette tentative provoquant immédiatement une chute des marchés actions américains et un repli précipité des taux de la Fed vers 1.5% l’an pour éviter un écroulement général !

En effet, l’inconvénient, avec le mode de production capitaliste, c’est qu’il y a régulièrement des crises ; mais, une fois passées ces crises, l’expansion économique reprend sa marche en avant. A tout prendre, cela vaut quand même mieux que le monde communiste avec lequel la seule certitude c’est l’assurance de la pauvreté sans jamais pouvoir en sortir ; avec une pénurie permanente et des prix artificiels !

Un monde fragile

Seulement, aujourd’hui, même les crises cycliques ne sont plus admissibles car les banques centrales redoutent que ce soit tout le système qui s’écroule ; ce qui prouve d’ailleurs la fragilité de celui-ci surtout qu’il convient de souligner que les bourses de valeurs ne sont pas l’économie réelle d’un pays mais juste un lieu de spéculation.

Sans le dire ouvertement, on craint (en haut lieu) une vague de défaillances d’entreprises, de banques et de compagnies d’assurances, et surtout d’Etats, et la crise des subprimes de 2008 a servi d’avertisseur avec un cout officiel de 800 Md$ pour les banques dont certaines ont fait faillite ou ont été nationalisées ou rachetées (Lehman, Nothern Rock, Fortis, Bear Stearns, Merill Lynch), l’assureur AIG ; avec, à partir de 2010, une propagation en Europe aux Etats surendettés.

Seulement, on ne peut pas sans cesse inonder les marchés de liquidités sans que cela ait un jour ou l’autre des conséquences. Et si le dérapage se produit, et il se produira un jour, il faut être conscient que la France sera au premier rang des débiteurs en difficulté. En effet, le niveau extravagant de la dette française et sa progression, à la fois inexorable et de plus en plus rapide, inquiète des milieux financiers qui savent que tout cela ne tient que grâce au QE de la BCE qui … ne peut pas tout !

En gros, si les taux montent, nous sommes foutus sauf … recours par les banques centrales et les Etats à toute une série de techniques d’ingénierie financière qui ressemblent tout à fait à un système généralisé de spoliation !

Cette vision est confirmée par Christine Lagarde, nouvelle présidente de la BCE, qui a clairement exprimé : « On sera plus content d’avoir un emploi plutôt que d’avoir une épargne protégée » tout en prévoyant aussi de verdir ( !?!) l’action monétaire de la BCE !

Vous êtes prévenus : dans les milieux « autorisés » on estime qu’il vaut mieux votre spoliation que la perte de votre emploi … en oubliant évidemment de préciser que vous n’êtes absolument pour rien dans la situation présente, cause de ce dilemme, et qu’il n’y a aucune raison pour que la sauvegarde de l’un entraine nécessairement la perte de l’autre. (La nature de l’emploi sauvé n’a pas été indiquée …).

De cette déclaration, il faut comprendre que la spoliation de votre épargne est d’ores et déjà clairement envisagée par les autorités monétaires, dans le cadre du soutien aux Etats surendettés ; en n’oubliant pas que la politique monétaire est le fait de fonctionnaires, pas de dirigeants d’entreprises.

Qui sera responsable ?

On sait d’ores et déjà qui seront les victimes d’une telle catastrophe !

Ce seront les détenteurs de contrats d’assurance vie qui se verront opposer les règles de la loi Sapin II permettant de bloquer temporairement l’épargne et il y a du temporaire qui … dure, puis les porteurs directs d’obligations qui se verront proposer la conversion en rente à échéance de 30 ans (la durée de vie d’une obligation est de 8 ans) et enfin les détenteurs d’actions cotées qui ne seront pas sortis à temps et qui verront leur portefeuille fondre comme neige au soleil sans pouvoir vendre car d’une part avec le HFT (trading à haute fréquence) vous ne pouvez pas lutter, (les organismes de gestion spécialisés utilisent des algorithmes et réagissent dans la seconde à tout mouvement haussier ou baissier) et d’autre part quand tout le monde vend et que tous les titres dévissent … il n’y a plus d’acheteurs !

Et si la crise est vraiment grave, nous aurons aussi « droit » à la fermeture des banques et des guichets pour empêcher les retraits de cash (vue en Grèce en 2015).

Les victimes seront en fait l’immense majorité de la population qui n’aura d’autre choix que de subir ce que les gouvernants ont décidé ; que leurs décisions soient bonnes (rarement) ou mauvaises (bien plus souvent) !

Et les responsables ?

Fatalement, comme cela est la règle en pareille circonstance, si la crise survient et devant une envolée plus que probable de la fiscalité destinée à boucher des trous béants, il faudra trouver un responsable aux yeux d’une opinion publique chauffée à blanc et facilement manipulable.

En pareille occurrence, il ne faudra pas compter sur les politiciens car, eux, ne sont jamais responsables de leurs actes ! Ils ne font que promettre le bonheur éternel pour tout le monde avec force distributions d’argent gratuit des autres puisque seul l’argent des autres ne coûte rien … forcément ; et on n’a jamais vu un politicien être mis devant ses responsabilités pour ses promesses non tenues ou aux effets catastrophiques !

Il ne faudra pas non plus compter sur les fonctionnaires car, eux, ils ne peuvent pas être responsables puisqu’ils ne font appliquer les décisions prises par les dirigeants … sauf qu’en France, les dirigeants sont le plus souvent … des fonctionnaires et réciproquement et qu’ils jouent alternativement sur les deux tableaux pour justifier leurs actions dans le cadre d’un conflit d’intérêts permanent !

Pour le règlement des problèmes, il faudra donc voir ailleurs …

Et pourquoi pas du côté des riches alors qu’a lieu actuellement, à Davos (Suisse), le grand raout annuel du supposé capitalisme mondialisé, ultra libéral et apatride ?

C’est ce que nous verrons dans notre prochain article « faire payer les riches »

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

 

 

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EDF : une facture de taxes !

Je viens de recevoir comme beaucoup d’entre vous ma facture d’électricité !

Cela me donne donc l’occasion de compléter les données issues d’un précédent article paru l’année dernière.

Dans le cadre de sa communication et de transparence quant au rôle que l’on lui fait jouer, EDF m’a communiqué aussi un joli diagramme circulaire (camembert) visualisant la décomposition entre la consommation, l’abonnement et les taxes et contributions (EDF joue sur les mots car les contributions sont des taxes) auxquels il faut ajouter la TVA (à deux taux 5.5% sur l’abonnement et 20% sur la consommation).

En plus, je présente la caractéristique d’être absent la moitié de l’année puisque je suis en Grèce tout l’été.

Il ressort, du diagramme, que ma facture annuelle se décompose comme suit :

  • Consommation :                38.60 €
  • Abonnement :                     78.56 €
  • Taxes et Contributions  : 26.83 €
  • TVA :                                        15.48 €

TOTAL TTC                                      159.47 €

A ce stade, plusieurs observations sont indispensables :

Il ressort de ce petit récapitulatif que ma consommation représente 38.60 € sur un total de 159.47 €. Cela signifie donc, pour dire les choses autrement, que 120.87 € de cette facture n’est pas de l’électricité !

La disproportion est manifeste car, en fait, c’est dans un rapport de 75/25 que s’établit la proportion des taxes et abonnements par rapport à la consommation.

Par ailleurs, dans la rubrique des taxes et contributions, nous avons plusieurs lignes au libellé sibyllin.

  • TCFE taxe sur la consommation finale d’électricité
  • CSPE contribution au service public d’électricité
  • CTA contribution tarifaire d’acheminement

Une petite traduction s’impose pour la bonne information de nos lecteurs …

C’est une taxe au profit de la commune ou du département au même titre que la taxe d’habitation. Cette taxe existe depuis longtemps et son ancien libellé était « taxe communale d’électricité ».

Il est intéressant de noter que cette taxe est assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique un impôt sur un impôt (à 20%) !

C’est une taxe destinée à financer les délires prétendument écologiques de la transition vers un monde sans carbone. Autrement dit, elle sert à subventionner les éoliennes et panneaux solaires qui fleurissent un peu partout ; tout en ne servant pratiquement à rien puisque, de l’aveu même d’EDF dans un document annexe à sa facture, ces ENR, hors hydraulique, ne représentent que 1.9% de la production totale d’électricité qui est assurée à 86.3% par le nucléaire. Cela signifie qu’elle est pratiquement totalement décarbonnée ; mais pas grâce aux ENR qui ne sont ni renouvelables ni écologiques mais instables et excessivement couteuses !

Evidemment, cet argent n’est pas perdu pour tout le monde car il sert à financer des projets inutiles dans le cadre de ce qu’on appelle le capitalisme de connivence entre les fonctionnaires de l’Etat et des industriels qui vivent de la collecte des impôts pour installer ces ENR !

Il est intéressant de noter que cette taxe est aussi assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique encore un impôt sur un impôt (à 20%) !

C’est une taxe destinée à financer les … retraites des gaziers dans le cadre de l’égalité des régimes de retraites puisque ceux-ci peuvent partir avant 55 ans avec une pension de 2.500 € et un avantage en nature double (l’électricité gratuite – 10% du tarif – et un comité d’entreprise – CCAS– ultra généreux car largement doté depuis qu’à la libération, en 1945, le ministre communiste de l’énergie leur a généreusement accordé, aux frais de l’abonné, un pourcentage de 1% sur le chiffre d’affaires). Le ministre, qui n’y connaissait visiblement rien, s’est en fait trompé : normalement c’est 1% sur la masse salariale; mais l’Etat fonctionnaire n’a jamais osé remettre en cause cet avantage !

En fait, dans sa grande hypocrisie, le système administratif n’ose pas appeler un chat un chat et préfère s’en tenir à sa technique habituelle de dissimulation de la fiscalité et des prélèvements à travers des libellés qui ne veulent rien dire.

Pourquoi ne pas appeler cette CTA par son vrai nom : cotisations de retraites des personnels des entreprises électriques et gazières ?

Il est intéressant de noter que cette taxe est aussi assujettie à la TVA ; c’est à dire que l’Etat, dans sa grande mesquinerie applique encore une fois un impôt sur des cotisations sociales à taux réduit toutefois (à 5.5%) !

Enfin, en ce qui concerne l’abonnement, il n’est pas inutile de rappeler que dans le cadre d’un tarif règlementé (c’est à dire résultant de la connivence entre EDF et les fonctionnaires de Bercy), il a connu plusieurs fortes augmentations dont une de 83% l’année dernière !

En fait, l’abonnement n’est rien d’autre qu’une pompe à fric destinée à couvrir les erreurs de gestion, les couts non maitrisés du personnel, les stratégies hasardeuses (construction de deux réacteurs EPR de la centrale de Hinkley point au Royaume Uni dont le cout est estimé – pour l’instant – à 20 milliards £), les aventures industrielles imposées par les fonctionnaires de l’Etat dans le cadre des ENR.

En dehors de cela, l’abonnement n’a aucune justification !

Payez-vous un abonnement chez TOTAL lorsque vous allez faire le plein d’essence ?

En conclusion :

Il m’apparait qu’il y a une petite erreur dans le libellé de cette facture dont les trois quarts du montant … ne sont pas de l’électricité !!!

Monsieur EDF, ce que vous m’avez adressé n’est pas une facture d’électricité mais bien une facture de taxes !

Je vous remercie de corriger cette erreur ; bien évidemment totalement involontaire de la part de vos services administratifs totalement surchargés !

Clairement, la communication d’EDF tend à montrer ce qu’elle est désormais : un collecteur d’impôts avant d’être un fournisseur d’énergie !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

 

 

 

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Le miroir aux alouettes de la dette infinie

Le gouvernement est empêtré dans sa réforme des retraites dont tout laisse à penser que ce n’est pas la réforme qu’il fallait conduire (au moins en ce qui concerne le secteur privé) et qu’elle va couter une véritable fortune au contribuable et/ou au cotisant.

En effet, le gouvernement prend des engagements budgétaires en tirant des chèques en blanc sur l’avenir sans que personne d’ailleurs ne s’en émeuve … ni ne s’en inquiète. Business as usual, on continue comme si de rien n’était alors que la dette publique atteint désormais des sommets en s’établissant, depuis le 30 septembre dernier, à 100,4% du PIB.

Elle est désormais de 2.415 Md€ avec une augmentation de près de 40 Md€ rien que pour le troisième trimestre 2019 et elle progresse beaucoup plus vite  (à 3.4%) que les taux accumulés de la croissance économique (1.2%) et de l’inflation (1.2%) !

De manière plus réaliste, si l’on rapporte le montant du déficit au budget (environ 300 Md€), on atteint alors un déficit de 30% (plus de 100 Md€) ; ce qui situe d’avantage la réalité de son niveau !

De fait, la France vit à crédit et emprunte 1 Md € par jour, à seule fin de distribuer du niveau de vie à des français qui ne sont nullement conscients de la provenance des sommes qui leur sont allouées et qui d’ailleurs, à vrai dire, … ne veulent nullement le savoir !

Le problème est que la France vit de plus en plus à crédit et la dette augmente de plus en plus vite entre les revendications corporatistes, les lubies administratives, les options politiques erronées mais électoralement porteuses !

La question qui se pose, pour toute personne censée, est évidemment : combien de temps cela va-t-il durer ?

A cela, deux raisons :

  • Les traités européens autorisent un déficit exceptionnel mais interdisent des déficits à répétition au-delà de 3% du PIB ; or la France est en déficit constant depuis 45 ans avec une réduction temporaire à 2,5% en 2018 au prix d’un véritable tabassage fiscal (via la CSG notamment). Le déficit devrait littéralement exploser pour 2019 à 3.4% (107 Md€) ! La France se trouve donc en infraction et est la seule des 28 pays membres à franchir la barre des 3% !
  • La solvabilité budgétaire de la France va finir par s’effondrer devant l’accumulation des dettes,

Alors, pourquoi cela fonctionne-t-il encore aujourd’hui ?

Pour quatre raisons :

  • La BCE assure une solvabilité budgétaire en alimentant en liquidités les banques qui reprêtent cet argent aux Etats surendettés tels que la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal,
  • L’Etat a organisé, de manière sournoise, la captation des flux monétaires et l’épargne des français ; notamment par le biais de l’assurance vie qui représente plus 1.600 md€ d’encours. Il faut dire aussi que les règles bancaires européennes imposent aux banques et compagnies d’assurance d’acheter de la dette étatique; laquelle est considérée, par ces mêmes règles, comme …sûre.
  • Le stock d’épargne disponible, c’est à dire l’ensemble de l’épargne des français, sert de garantie à la dette étatique avec l’idée sous-jacente que si l’Etat se trouve en difficulté, il pourra toujours se servir sur cette épargne. C’est d’ailleurs là que vous vous apercevez que vos économies constituent la contre-valeur implicite des dettes de l’Etat et que celui-ci, en cas de « gros » problème n’hésitera pas à se servir,
  • Les français paient toujours leurs impôts (même s’ils râlent) et le prélèvement à la source a été mis en place pour éviter toute jacquerie fiscale puisque vos impôts sont désormais payés par un tiers. Les flux de trésorerie ne sont jamais interrompus et l’Etat administratif peut toujours faire face à ses engagements (du moins pour l’instant).

La dette française est donc considérée, pour l’instant, comme étant « sans risque ». Elle bénéficie d’ailleurs du taux zéro … bien qu’il ne faille pas trop se leurrer car les taux zéro constituent une anomalie économique temporaire qui dure mais qui ne pourra pas durer éternellement.

Et il y a tout lieu de craindre le jour où les taux se remettront à monter … pour des raisons pour l’instant incertaines (tensions internationales, pénuries de matières premières, propagation d’une crise économique provenant de la Chine ou des USA, difficultés de financement par les prêteurs qui se détournent des obligations d’Etat dites OAT) mais inéluctables.

Seulement, il ne faut pas rêver, la croissance infinie de la dette n’est pas possible ; même si E Macron, jetant par-dessus les moulins ses promesses de 2017, a renoncé à réduire les déficits publics. Il a d’ailleurs, de la même façon, tiré un trait sur sa déclaration initiale de procéder à une réduction de 120.000 postes de fonctionnaires ! Ce n’est pas la priorité et pour résumer sa pensée : c’est carrément « ringard » !

La vérité est que l’expérience des gilets jaunes a été un véritable révélateur pour  le jeune haut fonctionnaire catapulté en politique et qui ne voit le « petit peuple » que de très loin, du haut de sa … très haute tour d’ivoire administrative. Il a découvert que la rue peut devenir très violente et difficile à contenir ou même à calmer.

Il n’a pas pris la mesure de la contestation populaire et n’a pas compris que l’alourdissement violent de la fiscalité, même au nom de l’écologie, n’était pas un nouvel eldorado fiscal mais une source de colère populaire. Car, c’est bien la hausse du prix du carburant au nom d’une transition écologique dont les recettes allaient combler les déficits du budget général sans compensation pour les intéressés (des gens à revenus modestes qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser la voiture), qui a mis le feu aux poudres !

Il a été contraint de distribuer 17 Md € pour calmer la rue mais cela a fortement creusé le déficit budgétaire car, encore une fois, nos dirigeants fonctionnaires ont préféré distribué de l’argent qu’on n’avait pas plutôt que d’adopter la seule option réaliste à terme : réduire la dépense publique !

Car, en France, en vertu d’une détestable habitude, on dépense d’abord et, ensuite, on cherche les possibles recettes fiscales au lieu d’examiner les moyens disponibles avant d’engager quelque mesure que ce soit. En outre, on ne réduit jamais les dépenses ;  l’administration, qui dirige le pays, dépense toujours plus et la seule issue envisagée est toujours l’augmentation de la pression fiscale ou de l’endettement !

La gestion administrative continue de faire ses ravages mais, quand on connait le mode de fonctionnement de l’administration, on comprend mieux l’absence totale de résultat significatif autre qu’un désastre financier … avec des déficits qui ne servent qu’à payer des frais de fonctionnement (dépenses courantes) et non des investissements amortissables sur de longues périodes.

Et la réforme ratée des retraites se situe exactement dans ce cadre car, pour calmer des salariés du secteur public mécontents et qui bloquent « un peu » le pays, il va falloir allonger la monnaie et cela va même couter très cher.

L’IFRAP estime que la réforme va couter plus cher que si on n’avait rien fait et prévoit un surcout de 20 Md €. Natixis pense que l’échec prévisible de la réforme des retraites va faire passer le poids des retraites de 14% en 2020 à 18,5% du PIB en 2040 avec un alourdissement des cotisations sur les jeunes actifs et les entreprises !

L’extorsion va donc non seulement continuer mais s’amplifier alors que les tensions sociales s’exacerbent et que les français se rendent bien compte d’une dégradation de leur situation personnelle au travers une diminution constante du revenu réel disponible depuis 2008 !

Or, au-delà de 100% d’endettement par rapport au PIB, il devient extrêmement difficile de revenir en arrière, car la spirale de la dette fait que l’Etat ayant de plus en plus besoin de ressources pour faire face à ses échéances, il augmente donc la pression fiscale qui finit par porter atteinte à l’activité économique en provoquant un effondrement de la croissance potentielle et par voie de conséquence une augmentation de l’endettement … et la boucle est bouclée ! Ce qu’on appelle une trappe à dettes !

Natixis, dans son flash éco du 17 janvier prend pour exemple l’Italie qui, avec  un endettement public de 135% du PIB et en dépit d’un déficit public pas très élevé et en tout cas inférieur au déficit français, le confirme sans ambiguïté. Même avec des taux d’intérêts très bas, elle n’arrive pas à redresser la situation et continue à s’enfoncer dans la dépression ; l’endettement public n’ayant pas servi à faire progresser le PIB mais seulement à assurer des dépenses courantes (salaires et protection sociale). En clair, l’endettement excessif et une très forte progression de la pression fiscale ont fini par bloquer la croissance potentielle qui est égale aujourd’hui à zéro. Ses perspectives d’évolution sont désormais désastreuses !

Pour l’instant, nous sommes dans une période d’inflation très basse qui … peut durer surtout avec le ralentissement mondial, mais on ne pourra pas toujours compter sur la banque centrale pour financer à taux gratuit nos lubies du fameux modèle social français si dispendieux et si couteux, modèle qui favorise les fraudes et les abus en tous genres mais aussi les salariés du secteur public.

Que se passera-t-il si l’inflation revient ?

A vrai dire, la BCE n’aura pas le choix, elle sera obligée, dans le cadre de sa mission de politique monétaire, d’augmenter les taux d’intérêts pour éviter un emballement de l’inflation, une aggravation des déséquilibres financiers et la formation de bulles sur les prix d’actifs et cela provoquera irrémédiablement une crise de solvabilité des Etats surendettés ; comme cela est arrivé en 2008 à la suite de la crise des subprimes !

Seulement à l’époque, les taux n’étaient pas à zéro ; ce qui signifie que, si l’arme monétaire et la baisse des taux ont pu alors être efficaces, ce n’est plus le cas aujourd’hui puisque les taux sont déjà à zéro !

Evidemment, du côté des Etats qui s’entêtent à vouloir toujours vivre au-dessus de leurs moyens tels que la France et l’Italie, la fermeture des vannes budgétaires ne se fera pas de gaité de cœur. Elle sera contrainte c’est à dire que le gouvernement n’aura pas le choix …

E Macron, ou son successeur, sera contraint de stopper la dérive budgétaire … laquelle n’est autre que de la mauvaise gestion parce la charge de la dette va littéralement s’envoler et parce que les prêteurs, devenus méfiants, ne voudront plus prêter !

E Macron prend-il officiellement la mesure de ce risque ? Visiblement pas ; même s’il ne peut ignorer cette réalité !

Le jour où la France se verra couper les vivres, ce sera l’explosion car le pays se trouvera dans la situation d’un drogué à qui on va expliquer que, désormais, il n’aura plus sa dose quotidienne … et ça risque d’être explosif !

Evidemment, il convient de se préparer à ce genre d’évènement inéluctable bien que difficile à prévoir dans le temps et détenir des assurances vie et des OAT (qui ne sont que de la dette étatique) va devenir de plus en plus dangereux ; surtout que la faillite est d’ores et déjà inscrite dans les textes puisque la loi dite Sapin II prévoit d’ores et déjà le blocage de l’épargne en cas de … nécessité !

Pour dire les choses crûment, on se prépare une véritable Bérézina budgétaire avec pour conséquence inexorable un tsunami fiscal car, ce qu’on ne vous dit pas, c’est qu’en pareille occurrence, il faudra, au mieux, des dizaines d’années pour redresser la situation … sans pour autant avoir la certitude d’y parvenir !

On peut rappeler utilement l’histoire de l’Allemagne qui s’est retrouvée ruinée à la fin de la première guerre mondiale, qui a littéralement explosé en 1923 avec l’hyperinflation (notamment en raison des indemnités qu’elle devait verser en vertu du traité de Versailles de 1919), et qui se trouvait en état de banqueroute en 1938 ; date à laquelle A Hitler a décidé de se lancer dans une guerre de conquêtes à seule fin de piller ses voisins (après avoir confisqué les biens des juifs). L’Allemagne n’a pu finalement s’en sortir que dans les années 1950 avec le soutien des USA et le plan Marshall ; c’est à dire après plus de 30 ans d’errances et de malheurs !

L’exemple le plus récent est l’Argentine qui n’arrive pas à se sortir de l’hyper inflation et de la dépression à la suite des dérives fantasques du péronisme et des excès monétaires de la période Kirchner. Elle vient, à nouveau, de faire défaut sur sa dette alors qu’elle était l’un des cinq pays les plus riches du monde au début du 20°siècle.

Cela démontre que les excès de politique économique et les dérives budgétaires entrainant la destruction du tissu économique sont ensuite très difficile à corriger ; même sur une longue période !

Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas prévenus !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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La réforme qu’on ne fera pas !

Enfin, je devrais dire, l’une des réformes qu’on ne fera pas puisque E Macron se limite pour l’instant à des effets oratoires à propos de simulacres de réformes !

C’est celle de l’adoption de la capitalisation pour les retraites car il n’y a pas de système juste autre que la capitalisation.

Seulement, soit le gouvernement ne peut pas le dire parce que ce serait affirmer l’inverse de qui a toujours été affirmé aux français, soit il ne veut carrément pas !

Le gouvernement et ses technocrates avaient tout préparé, tout calibré et pensaient avoir trouvé le fil miraculeux d’une réforme géniale, complexe et tordue dont le but essentiel est avant tout de préserver le système par répartition.

L’argument officiel était que le système serait plus juste et que les français allaient y gagner avec le nouveau système alors que c’est exactement …l’inverse qui est prévu !

Evidemment, on le sait désormais, c’est raté, la « réforme » est complètement enlisée parce que nos technocrates ont commis une grave double erreur :

D’une part, ils ont complètement sous-estimé leurs interlocuteurs, en s’imaginant qu’ils allaient entériner cette réforme tel quel !

D’autre part, avec cette réforme, le gouvernement essaie de satisfaire des intérêts contradictoires et cela n’est pas possible !

Ces intérêts sont à la fois ceux des futurs retraités mais aussi ceux de l’Etat.

En ce qui concerne les premiers, le gouvernement doit naviguer entre les régimes spéciaux, le problème de l’âge pivot, de la pénibilité, le comblement des régimes déficitaires, chacun arrivant avec sa revendication spéciale ; et évidemment il est impossible de faire une synthèse d’intérêts tous contradictoires !

En ce qui concerne l’Etat, il faut qu’il continue à canaliser l’épargne, car si on bascule vers la capitalisation, il fait faillite !

Les technocrates se sont donc engagés, comme malheureusement cela arrive trop souvent dans ce pays, dans une voie parce qu’on refuse d’envisager avec pragmatisme de voir ce qui se fait à côté et ce qui est possible.

Ils avaient cru avoir trouvé l’astuce miraculeuse : La valorisation de la retraite par le biais d’un système de points ; lequel constitue une notion à la fois vague et difficile à appréhender et permettant de ce fait des ajustements futurs non spécifiés à ce jour …

Je vous rappelle ce que j’ai écrit dans mon article précédent à ce propos :

«Cette manœuvre est plus subtile car elle permettait au gouvernement d’affirmer qu’on ne touchera à rien … en omettant bien d’indiquer que la variable d’ajustement serait la valeur du point. Cela signifie que, comme pour la monnaie qui se dévalue par le biais de l’inflation, le point se dévaluera et qu’il vous faudra toujours plus de points, donc travailler plus et plus longtemps, pour avoir le même niveau de pension. Le système par points revient donc à augmenter à la fois la durée et le montant des cotisations ; étant entendu que celui qui ne voudra pas le faire sera confronté à une diminution de sa pension de retraite car vos retraites ou futures pensions maigriront au gré de la dégradation des finances publiques et comme celles-ci sont en dégradation constante …on ne se situe pas dans l’éventuel ou le possible mais bien dans la certitude ! »

Ce qu’on ne vous dit pas, c’est que vous prendrez votre retraite à 64 ans ou 66 ans non par choix mais parce que vous aurez la surprise de devoir le faire du fait du manque de points !

Et maintenant, le gouvernement essaie de sauver la face en accordant des dérogations à toute une série de professions au nom de … la nuisance, de la complaisance ou de la préférence politique mais sûrement pas au nom de l’égalité et de l’équité !

L’origine de la répartition

Elle remonte à l’époque de l’Etat français de Vichy. Mais elle n’a pas été faite par bonté d’âme ; elle correspondait à une « nécessité » : le gouvernement de Vichy, après le scandaleux armistice du 22 juin 1940, se trouvait contraint de payer d’énormes indemnités pour l’occupation du pays par l’armée allemande (400 millions de Francs par jour).

Pour y faire face, Vichy n’a donc pas trouvé mieux que de piller les réserves des caisses de retraites qui évidemment étaient vides à la libération.

L’idée (déjà) « géniale » est alors apparue parmi l’élite de nos hauts fonctionnaires de 1946, qui étaient d’ailleurs les mêmes que sous Vichy : faire payer les retraites par ceux qui travaillent dans le cadre d’une extorsion qui n’a jamais vraiment dit son nom et qui n’a pu fonctionner que tant qu’il y avait peu de retraités (la retraite a été fixée à 65 ans alors qu’on mourait encore à 40) et beaucoup de cotisants !

Le désastre prévisible de la répartition

Là où les français devraient se poser quelques questions, c’est que la France est le SEUL pays européen à opter pour la répartition intégrale …

Or, on sait que la répartition rencontre un double écueil :

  • Elle est très couteuse car finalement elle ne rapporte rien aux cotisants ; d’ailleurs les pensions sont peu ou pas revalorisées, ce qui devrait quand même interpeller les intéressés !
  • Elle ne passe pas le seuil de la démographie ; laquelle démontre que le vieillissement de la population va provoquer une diminution du nombre de cotisants et une augmentation du nombre de bénéficiaires. Et ce déséquilibre est incontournable !

Les opposants à la capitalisation prétendent que celle-ci est injuste mais la répartition est encore plus injuste car sa gestion est opaque et couteuse. Les bénéficiaires sont traités de manière tout à fait inégalitaire, les fameux régimes spéciaux mais aussi tout le système du public sont clairement avantagés, aussi bien en ce qui concerne le montant des pensions que l’âge de départ en retraite. Le montant des pensions ne dépend pas de l’effort personnel de chacun mais d’éléments extérieurs incontrôlables tels que la démographie, l’activité économique (croissance), le niveau global de l’emploi (plus il y a de chômeurs et plus le système est en déséquilibre) ou pire, la décision politique du moment d’avantager tel ou tel ; et le secteur public a été clairement avantagé ces vingt dernières années.

En fait, ceux qui veulent le maintien de la répartition sont essentiellement les …vrais bénéficiaires de la répartition c’est à dire ceux qui perçoivent plus que les autres pour des cotisations et pour une durée de carrière inférieures ; en gros les salariés du secteur public !

Or, comment justifier une inégalité aussi flagrante que le taux de remplacement (le montant de la pension rapporté au salaire avant retraite) qui est de 60% dans le privé alors qu’il est de 75% pour les fonctionnaires et même de 88% à la RATP ; compte non tenu du fait que, dans le privé, la pension est calculée sur les 25 dernières années alors qu’elle l’est sur les six derniers mois dans le public (qui sont forcément les meilleures années) ?

Il faut être conscient enfin que l’argument de la solidarité a bon dos et qu’il s’agit surtout d’une technique de globalisation d’un système sous couvert de mutualisation, avec la caractéristique bien française d’une opacité complète des couts réels de fonctionnement ; opacité destinée bien évidemment à masquer une réalité peu avouable : la mauvaise gestion publique !

Le pire, c’est que la réforme en cours, comme ce qui est pratiquement toujours le cas, va couter beaucoup plus cher que si … on n’avait rien fait !

La seule issue : la capitalisation

Avec la capitalisation, il n’y a pas de problème, chacun se fait sa retraite.

D’ailleurs les jeunes qui entrent sur le marché du travail actuellement sont pour la capitalisation parce qu’ils sont parfaitement conscients que les cotisations qui leur sont extorquées actuellement ne leur ouvriront aucun droit ou des droits extrêmement réduits dans 40 ans !

Avec la capitalisation, plus de dérogations, plus de notion de pénibilité, de droits acquis et autres revendications fumeuses basées sur la notion éminemment subjective d’injustice ; étant entendu que dans l’esprit de beaucoup d’opposants, la seule réforme juste est celle qui leur laisse leurs avantages et qui ne s’appliquent … qu’aux autres !

La capitalisation permet l’individualisation de la retraite. Le rendement de la pension dépend des placements qui ont été faits et l’épargne accumulée sera capitalisée et produira elle-même des intérêts (intérêts composés) ; ce qui n’est évidemment pas possible avec la répartition.

Seulement, il y a un hic : ce sont les finances publiques ou si vous préférez la raison d’Etat ; c’est à dire que l’Etat n’hésitera jamais à aller contre l’intérêt de ses administrés pour protéger les siens propres. C’est à dire que toute démarche de l’Etat et de son administration est empreinte d’une bonne dose de cynisme lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui engagent les finances publiques !

Je vous rappelle à nouveau ce que j’ai écrit dans mon article précédent :

« Actuellement, les banques et les compagnies d’assurance-vie (qui cumulent 1.600 mds € de placements – le contrat d’assurance-vie est le placement préféré des français) utilisent leur trésorerie disponible provenant de leurs clients (c’est à dire vous) pour souscrire aux émissions obligataires (emprunts) de l’Etat (OAT) à taux zéro.

Avec cet argent, l’Etat paie les retraites et pensions des gens qui, à leur tour, investissement dans les compagnies d’assurance vie et les banques via les contrats d’assurance vie et les produits de placement bancaires qui le reprêtent à l’Etat !

Ainsi donc, la boucle est bouclée et l’argent tourne en rond en ne sortant pas du circuit étatique.

Or, il faut donc être conscient que l’adoption de la capitalisation provoquerait un assèchement des finances publiques puisque cet argent irait se placer notamment en bourse par le biais d’achats d’actions cotées de sociétés … privées. »

Cela veut dire que les fonds de l’épargne retraite par capitalisation seraient réorientés vers l’économie productive et non vers le financement de la dette de l’Etat !

Or, cela n’est pas admissible pour des hauts fonctionnaires qui vivent, tout justement, des revenus de l’Etat et de la spoliation fiscale des français ! Pour ces hauts fonctionnaires, remettre en cause le système serait se remettre en cause eux-mêmes et remettre en cause toutes ces rentes de situation qui perdurent et prospèrent dans notre république si oligarchique !

Car, non seulement il faudrait restituer les cotisations extorquées actuellement sur le bulletin de salaire mais aussi accepter, dans un pays où l’élite déteste le capital et le capitalisme, de réorienter l’épargne des français vers les actions ; alors qu’en France la spoliation des revenus du patrimoine est la norme. Celà explique d’ailleurs que le marché boursier soit si peu développé en France et bien souvent animé par des investisseurs étrangers puisque les français n’ont pas d’épargne retraite !

L’objection de l’insuffisance

La diabolisation de la capitalisation apparaît tout à fait puérile car il ne faut pas oublier que la révolution industrielle, laquelle a permis de sortir l’humanité du sous-développement, de la précarité et de la misère, n’a pu avoir lieu que grâce au capitalisme lequel n’a été lui-même possible que du jour il y a eu une sécurisation de la propriété individuelle et l’accumulation du capital (pour investir). Or, la capitalisation n’est rien d’autre que l’accumulation d’un capital !

A l’inverse, dans la répartition, vous payez mais vous n’accumulez rien, si ce n’est des droits éventuels ou des points futurs qui vous donneront vocation à recevoir peut-être, si tout va bien, dans 40 ans, une pension !

Néanmoins, pour être juste, il y a bien un reproche que l’on fera à la capitalisation. C’est que les gens qui ont les plus faibles revenus ne pourront pas cotiser et mettre suffisamment d’argent de côté. Ils seraient donc les lésés de la capitalisation.

Dans ce cas, il est possible de leur allouer une part de répartition assise sur l’impôt comme cela est pratiqué dans les autres pays d’Europe.

 Le pragmatisme des français

En tout état de cause, beaucoup de français appliquent déjà la capitalisation sous une forme qui ne dit pas son nom : l’acquisition d’immeubles en vue de leur location de manière à se constituer des revenus locatifs de substitution ; c’est à dire qu’ils font preuve de beaucoup plus de pragmatisme que leurs élites censées agir pour le bien commun …ils se ménagent des revenus de remplacement parce qu’il anticipent une diminution considérable de leurs revenus le jour de leur retraite !

Le seul problème est que l’Etat le sait et qu’il ne résistera pas à l’envie de taxer cette rente immobilière le jour où le besoin s’en fera sentir et on sait que l’immobilier présente un handicap notoire : il n’est pas mobile ; ce qui signifie qu’il n’est pas possible d’échapper à la taxation !

En conclusion

Cette réforme est doublement mauvaise car elle conserve de manière idéologique la répartition alors que l’on sait qu’elle ne peut pas être pérenne et on sait qu’il ne peut pas y avoir un système unique (universel) compte tenu de la diversité des situations individuelles.

Accessoirement, faire confiance à l’Etat pour la gestion de son capital retraite est un mauvais calcul car l’Etat est un (très) mauvais gestionnaire !

E Macron vient de sommer E Philippe d’en sortir parce que d’une part le pays est bloqué et d’autre part parce que, au-delà de sa perception narcissique de la situation, le président doit maintenant « vendre » ses réformes aux français en vue des élections de 2022 !

Or, la poursuite des mouvements sociaux et le blocage des transports sont évidemment « contre productifs » pour sa propre image. Cela signifie clairement qu’entre l’intérêt général des français et son intérêt personnel, E Macron a choisi … son intérêt personnel !

Le premier ministre vient d’ailleurs de s’exécuter en renonçant à imposer un âge pivot à 64 ans, ce qui permet à certains syndicalistes d’exulter et au président du sénat d’affirmer qu’il « n’y a plus de réforme » !

Reste à savoir qui paiera la facture  car cette réforme « géniale », qui va accoucher d’une « usine à gaz »,  est simplement en train de tourner à la catastrophe budgétaire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on n’a aucune idée de ce qu’elle va couter ; ce qui est la marque de fabrique typique du haut fonctionnaire pour qui le prix de revient est une notion bassement mercantile !

L’équilibre des comptes publics promis en 2017 n’est plus qu’un lointain souvenir !

E Macron dans ses vœux a promis d’agir avec « vigueur » ! Nous sommes comblés, il a vigoureusement augmenté la dette publique ; celle que vous paierez !

Bref, le nouveau monde promis par le président ressemble furieusement à l’ancien : promesses fumeuses, immobilisme et dettes !

Nos politiciens fonctionnaires sont en plein dans le conflit d’intérêts que j’avais décrit dans cet article et le dérapage des finances publiques (la glissade devrais-je dire) continue !

En attendant, la France continue de s’enfoncer dans un carcan administratif aussi inutile qu’inefficace  et il faut que vous soyez conscient que, pour l’instant, vos placements et vos cotisations ne font qu’alimenter une dette qui a passé les 100% du PIB à 2.415 md € soit tout de même 36.044 € par français (bébés compris) !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

 

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Retraites : l’affrontement !

Ces grèves qui durent dans les transports ont un cout énorme dont on ne parle pas vraiment.

Un pays est en pleine déliquescence

Bien sûr, la SNCF n’a pas manqué de communiquer sur son « manque à gagner » qui serait de l’ordre de 600 millions € (20 millions € par jour). Pour la RATP ce serait une centaine de millions €. On a aussi évoqué l’hôtellerie qui perdrait 1 milliard € de chiffre d’affaires.

Sauf que … la SNCF et la RATP compenseront leurs pertes avec les subventions étatiques alors que ce sera une perte nette pour les hôteliers et restaurateurs qui sont des entreprises privées et qui devront probablement tirer les conséquences de la chute de fréquentation au niveau des investissements, de l’emploi ou même carrément de la survie de l’entreprise si celle-ci a été trop fragilisée. Car pour certains établissements, on parle d’une chute de chiffre d’affaires entre 60 et 90% !

Par contre, aucun chiffrage n’est sorti à propos du cout, forcément énorme, pour tous ces franciliens qui sont obligés d’utiliser des moyens de transport de substitution et notamment la voiture ou le deux roues pour aller travailler. Pour certains trajets longue distance, cela relève carrément du parcours du combattant avec l’utilisation, pour un même trajet, de taxi, bus, blablacar, train, avion …

On ne parle pas non plus du coût des accidents de la route parce que des gens vont perdre la vie ou être handicapés en allant travailler en utilisant des moyens de transports alternatifs au lieu des transports en commun.

Même les écolos marxistes anticapitalistes, d’habitude si prompts à dénoncer les méfaits de l’automobile, surtout si c’est un diesel, gardent pieusement le silence à propos du cout écologique de ces déplacements contraints en voiture ; ce qui confirme qu’ils ont bien une conception idéologique de l’écologie !

En outre, il y a toujours des mouvements de grève dans l’audiovisuel public (radio France) et dans les universités.

Evidemment, certains tirent les marrons du feu de la situation. Il s’agit notamment des autocars, des VTC et des lignes aériennes intérieures. Finalement, seuls ceux qui peuvent utiliser le télétravail s’épargnent des déplacements compliqués.

Une réforme des retraites qui s’enlise

Certains profiteurs du système par répartition brandissent le spectre mortel de la retraite par capitalisation alors qu’elle est impossible en France, en l’état actuel à la fois de la législation qui l’interdit (sauf pour les fonctionnaires) et de la structure de fonctionnement de l’Etat puisque celui-ci contrôle et draine tous les flux financiers pour boucher un abime budgétaire qui ne cesse de se creuser avec une dette accumulée de 2.415 md€ !

Il faut en effet connaître le mode de fonctionnement du système pour comprendre pourquoi il est impossible d’en changer ; malgré les affirmations de certains syndicalistes et partis politiques affirmant qu’E Macron voudrait favoriser la capitalisation et plus particulièrement un gestionnaire américain tel que BlackRock.

Actuellement, les banques et les compagnies d’assurance-vie (qui cumulent 1.600 mds € de placements – le contrat d’assurance-vie est le placement préféré des français) utilisent leur trésorerie disponible provenant de leurs clients (c’est à dire vous) pour souscrire aux émissions obligataires (emprunts) de l’Etat (OAT) à taux zéro.

Avec cet argent, l’Etat paie les retraites et pensions des gens qui, à leur tour, investissement dans les compagnies d’assurance vie et les banques via les contrats d’assurance vie et les produits de placement bancaires qui le reprêtent à l’Etat !

Ainsi donc, la boucle est bouclée et l’argent tourne en rond en ne sortant pas du circuit étatique.

Or, il faut donc être conscient que l’adoption de la capitalisation provoquerait un assèchement des finances publiques puisque cet argent irait se placer notamment en bourse par le biais d’achats d’actions cotées de sociétés … privées.

Pris dans la spirale de ses structures irréformables et de ses dettes, l’Etat se verrait alors dans l’obligation d’adopter des mesures impopulaires de répression financière à seule fin de faire face à ses engagements ; alors que pour l’instant, ces mesures sont pratiquées aujourd’hui mais de façon beaucoup moins voyante.

Seulement, ce que l’on ne voit pas pour l’instant c’est qu’entre des placements à taux zéro, le refus de la capitalisation, une croissance économique pratiquement nulle, une retraite par répartition extrêmement couteuse qui ne rapporte rien et dont on sait que les couts vont littéralement s’envoler dans les prochaines années du fait du vieillissement de la population, nous nous dirigeons vers un alourdissement de la fiscalité  et par conséquent un appauvrissement généralisé de la population !

Le COR (conseil d’orientation des retraites) s’attend d’ailleurs à un déficit entre 8 et 17 mds € à l’horizon 2025 et mon petit doigt me dit que ce sera très certainement beaucoup plus proche de 17 que de 8 !

Je vous rappelle que les variables d’ajustement du système par répartition des retraites sont :

  • l’augmentation des cotisations,
  • l’augmentation de la durée de cotisation (recul de l’âge de départ en retraite),
  • la diminution des pensions,

avec la faculté de les jumeler.

Pour contourner le refus prévisible des partenaires sociaux de toucher à ces variables alors que l’on sait depuis longtemps que la répartition va rencontrer de graves problèmes de solvabilité, le gouvernement avait cru avoir trouvé une double astuce qui n’est toutefois pas passée inaperçue :

  • La fusion de tous les régimes en un seul pour pouvoir mettre la main sur les réserves des régimes privés afin de financer les dettes des régimes du public et gagner quelques années. Cette manœuvre a été vite éventée puisqu’elle a entrainé un refus immédiat des régimes privés excédentaires (dont celui des avocats) qui ont compris qu’ils allaient devoir cotiser deux fois plus pour toucher … deux fois moins !
  • la monétisation de la retraite par le biais d’une valorisation par points. Cette manœuvre est plus subtile car elle permettait au gouvernement d’affirmer qu’on ne touchera à rien … en omettant bien d’indiquer que la variable d’ajustement serait la valeur du point. Cela signifie que, comme pour la monnaie qui se dévalue par le biais de l’inflation, le point se dévaluera et qu’il vous faudra toujours plus de points, donc travailler plus et plus longtemps, pour avoir le même niveau de pension. Le système par points revient donc à augmenter à la fois la durée et le montant des cotisations ; étant entendu que celui qui ne voudra pas le faire sera confronté à une diminution de sa pension de retraite car vos retraites ou futures pensions maigriront au gré de la dégradation des finances publiques et comme celles-ci sont en dégradation constante …on ne se situe pas dans l’éventuel ou le possible mais bien dans la certitude !

C’est donc un marché de dupes qui a été proposé par le gouvernement et pourtant, curieusement, l’essentiel de la contestation ne semble pas porter sur ce dernier point !

La contestation pour … la contestation ?

En fait, le gouvernement a commis une faute inexcusable en sous estimant très largement ses interlocuteurs ; y compris les syndicats réformistes tels que la CFDT pourtant beaucoup plus conciliants que SUD et la CGT.

Il semblerait en effet qu’après deux années de pré négociations au cours desquelles un certain nombre de bases communes avaient été négociées entre les parties, les syndicats aient eu la surprise de constater que le gouvernement arrivait avec son projet totalement ficelé avec manifestement l’intention de l’imposer tel quel !

Il se trouve désormais pris au piège d’un front du refus et d’une radicalisation de toute une partie de la population qui ne veut pas entendre d’autre discours que celui du maintien pur et simple de leurs avantages ; ce que l’on appelle dans certains milieux des acquis sociaux !

Acquis sociaux obtenus, il faut le rappeler, au détriment des autres cotisants qui ne bénéficient bien évidemment pas des mêmes avantages tout en en assumant la charge !

Car le point dur de la résistance a lieu au niveau essentiellement de la SNCF et de la RATP qui ont à cœur de venger l’échec de la « réforme » du statut de la SNCF de 2018 et une majorité de français semble soutenir la grève sans vraiment savoir pourquoi ; par esprit frondeur et contestataire… mais aussi en raison d’une détestation du pouvoir technocratique représenté par le gouvernement !

Il semblerait qu’on soit passé de la négociation à l’affrontement à haute valeur symbolique.

Quelqu’un devra céder … car, clairement, nous ne sommes plus dans la revendication syndicale mais dans l’affrontement politique pur et simple. Nous assistons à une véritable guerre entre le gouvernement et des opposants (CGT et LFI en particulier) situés dans une opposition frontale, qui ne reconnaissent aucune légitimité au gouvernement et qui cherchent à étendre en outre le conflit avec le secret espoir de faire tomber le régime !

Un gouvernement qui perd ses certitudes

Or, certains faits ne trompent pas …

E Macron est devenu totalement muet, sauf lors de ses vœux parce qu’il n’avait pas d’échappatoire à cet exercice contraint, alors qu’on ne voyait que lui au moment des gilets jaunes et du désormais fameux Grand Débat qui … n’a servi strictement à rien.

Il laisse E Philippe, son premier ministre, le soin d’assumer les responsabilités officielles en ne faisant d’ailleurs que mettre en application la lettre de la Vème république qui ne prévoit l’existence d’un premier ministre que pour servir de fusible protecteur pour le président !

Seulement, E Philippe délègue désormais à son tour la tâche à sa ministre du travail, Madame Pénicaud, parce qu’il ne veut plus prendre de coups et parce qu’il estime que tout cela va finir par nuire à son avenir ….

E Philippe ne se sent finalement pas une vocation de martyr !

Or, quand les seconds couteaux commencent à devoir gérer les conséquences des décisions prises par d’autres et colmater les brèches, c’est qu’indubitablement le pouvoir commence à perdre pied.

Le pire, dans cette histoire, est que personne ne semble savoir combien cette « plaisanterie » va couter car, à un moment ou à un autre, il va falloir que le gouvernement lâche du lest … comme il l’a toujours fait jusqu’à présent !

Après des déclarations fluctuantes à propos de cette réforme, le gouvernement annonce d’ailleurs que l’âge pivot de départ en retraite (64 ans) est négociable … en attendant « mieux » !

En outre, le système des retraites sera universel sauf pour les policiers, les militaires et gendarmes, les rats de l’opéra, les marins, les journalistes, les cheminots, les électriciens, les députés, les sénateurs, les anciens ministres, en attendant mieux …

Et, pendant que le gouvernement insiste pour imposer cette réforme trop bien calculée pour être honnête et devenue impopulaire, il est totalement défaillant en ce qui concerne sa mission de protection des biens … hormis son souci d’appliquer une omerta stricte à propos de scènes de guérilla urbaine (Visionnez la vidéo, c’est sans appel !) et de l’incendie festif de centaines de voitures, entre Noel et le jour de l’an (bien souvent au détriment de gens de condition modeste qui vont se retrouver en grande difficulté simplement pour aller au travail).

En conclusion :

Nous avons un pays perclus de dettes, incapable de s’adapter à des contingences modernes de gestion alors qu’il est assailli par des grèves qui concernent exclusivement le secteur public, dont les services publics aux effectifs pléthoriques ne fonctionnent pas, dont les entreprises publiques survivent à coup de subventions, avec une administration omniprésente aux couts de fonctionnement prohibitifs entrainant à la fois une pression fiscale intolérable et des prélèvements sociaux trop lourds.

Ce, à quoi vous assistez, en dépit des vœux d’E Macron appelant à toujours plus d’Etat et de collectivisme rebadgé pour la circonstance « solidarité », c’est à l’échec du système de gestion fonctionnarisée, bureaucratique, technocratique et non consensuelle d’un Etat dont toute une partie fonctionne dans le cadre d’une économie artificielle et complètement subventionnée !

Un jour il faudra en bien tirer les conséquences et en sortir, de gré ou de force.

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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BlackRock, le grand méchant !

Nous avons eu droit, ces derniers jours, à quelques manifestations à l’encontre de BlackRock, un gestionnaire américain qui gère le plus gros portefeuille d’actifs au monde.

Il s’agit, à n’en pas douter, d’un effet collatéral du conflit tournant autour de la réforme des retraites ; laquelle apparaît d’ailleurs complètement enlisée …

Créé en 1988 et basé à New York, BlackRock est, avec une capitalisation de 66 mds $ et des actifs sous gestion de 6.840 mds $, le plus gros gestionnaire d’actifs privé au monde et ses clients sont très diversifiés puisqu’il compte à la fois des particuliers et des institutions (institutions publiques, fonds souverains, fonds de pensions, banques… et même des syndicats).

En 2016, BlackRock était même actionnaire de 18 sociétés du CAC 40 dont Atos, BNP Paribas, Vinci, Saint-Gobain, Société Générale, Sanofi, Michelin, Safran,  Total …

La polémique est apparue avec la nomination « scandaleuse » de JF Cirelli, représentant français de BlackRock, en qualité d’officier de la légion d’honneur ; alors que tout le monde sait que BlackRock est un « méchant ultra capitaliste américain qui veut spolier les pauvres français » !

Il faut donc absolument l’empêcher de sévir en France ; surtout que circule actuellement une Fake news visant à faire croire au bon peuple que la réforme en cours des retraites aurait pour but masqué, de la part de E Macron, de favoriser le vilain BlackRock …

Et, cette médaille en serait la preuve incontestable !

La gauche en rangs serrés, avec tous ses anticapitalistes conscientisés, est donc sortie du bois pour crier au scandale !

Olivier Faure, représentant du PS, nous parle du côté “obscur” de la réforme des retraites (BlackRock signifie RocheNoire).

Néanmoins, il convient d’être particulièrement prudent face aux arguments utilisés à l’appui de ces déclarations et manifestations …

En fait, la vérité est toute simple :

Les opposants aux fonds de pension, et donc à la retraite par capitalisation, sont bien souvent les premiers bénéficiaires du système par répartition ; c’est à dire qu’ils savent que leurs retraites sont actuellement largement payées par … les autres et que, dans le cadre d’un système par capitalisation, chacun cotisant pour sa propre retraite, le bénéfice ultra favorable du paiement par les autres de sa propre retraite tomberait à l’eau !

Dit comme cela, on comprend alors mieux l’opposition des intéressés …

Le problème est qu’ils n’ont pas le courage de le dire ; parce que, évidemment, ils passeraient pour ce qu’ils sont : des profiteurs d’un système au détriment des autres (et pas toujours des plus riches) ou des idéologues partisans de l’étatisme à la Française ; celui qui nous réussit si bien puisqu’il a généré 2.415 mds € de dettes … qu’il faudra un jour rembourser !

Seulement, pas de chance, la banque Natixis vient de produire, juste par hasard, une étude démontrant que les cotisations versées dans le cadre d’un contrat de capitalisation rapportent beaucoup plus que le système par répartition !!!

En fait, on s’aperçoit que les cotisations versées dans le cadre de la répartition ne sont que très faiblement revalorisées. Selon Natixis, de 1982 à aujourd’hui, les retraites par répartition ont été revalorisées de 1.8% l’an soit à peine mieux que … l’inflation !

En fait, la répartition est tout sauf un bon placement ; c’est même un (très) mauvais placement !

Natixis poursuit :

“si les retraites en France avaient été gérées en capitalisation, l’épargne des français aurait été placée dans des fonds de pension investis en actions et en obligations. De 1982 à aujourd’hui, le rendement réel (corrigé de l’inflation) d’un portefeuille d’actions a été de 11.4% par an, celui d’un portefeuille d’obligations de 6.1% par an. Un € de 2019 de cotisation au système de retraite en 1982, en France, correspond aujourd’hui à une richesse de retraite, toujours en € de 2019, de 1.93 € en répartition et 21.90 € en capitalisation, en supposant un investissement moitié en obligations, moitié en actions.”

La différence de performance se situe donc au delà d’un multiple de 10 !

Et Natixis de conclure : “Le coût d’avoir eu, depuis 40 ans, seulement de la retraite par répartition en France est donc considérable !”

On comprend donc, qu’en fait, la répartition n’est même pas un placement du tout !

L’IREF, de son côté, n’hésite même pas à parler, à propos de la répartition, d’un « système centralisé et spoliateur » !

Cette vérité dérangeante, pour les tenants de la répartition, est confortée par le fait que l’on sait que les caisses de retraite françaises sont particulièrement mal gérées et qu’il y a des disparitions inexpliquées d’argent qui ne doivent absolument rien à la solidarité (beaucoup de bénéficiaires reçoivent des pensions sans avoir cotisé ou sans rapport avec le montant réel de leurs cotisations, dans le cadre de ce que l’on appelle pudiquement “des impératifs de politique sociale”) mais tout à la mauvaise gestion, à des effectifs surabondants et à de mauvais placements …

En effet, là où BlackRock a des clients dont il doit prendre soin, le système étatique par répartition, à la française, n’a que des affiliés ou des administrés.

Dans un cas, le gestionnaire fait attention au client parce que celui-ci risque d’aller voir ailleurs, dans l’autre on ne risque rien puisque l’affilié est contraint (sous la menace de poursuites) de payer, sans aucune garantie de gestion ; c’est à dire sans aucune obligation de résultat !

Les conclusions qui s’imposent sont en fait les suivantes :

BlackRock n’est pas le grand méchant, tel qu’il est présenté par certains « intéressés » ; c’est un gestionnaire astreint à des résultats et il se rémunère (au pourcentage) sur ces résultats,

E Macron n’a aucunement l’intention de favoriser BlackRock ou la capitalisation. Bien au contraire il fait tout pour essayer de maintenir à flot un système étatique de retraite par répartition voué, quoiqu’en disent certains, à l’explosion car il n’est pas viable à terme du fait même de la démographie !

On peut donc résumer la situation par cet aphorisme :

BlackRock gère des actifs, l’Etat français lui gère (ou plutôt creuse) des dettes …

Cela devrait suffire à soi-seul pour permettre à toute personne sensée de comprendre les aspects réels de cette polémique purement française … et de l’intérêt bien compris des cotisants qui se font purement et simplement gruger par un système social présenté abusivement comme “le meilleur du monde” !

En tout état de cause, on ferait mieux de s’inspirer de ce qui marche plutôt que de rester enfermés dans des solutions couteuses et sans avenir !

Mais il est vrai qu’en France, les mauvaises gestions ont toujours été dissimulées et comblées par les impôts et que les impôts en France ont un grand avenir devant eux !

Bien cordialement à tous !

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Finance magique ou seulement …petites magouilles ?

Nous allons finir l’année en évoquant les petites combines de nos élites pour faire surnager le système dont ils sont les premiers bénéficiaires.

L’époque est devenue difficile pour le milieu de la finance (banques et compagnies d’assurance) en raison des taux d’intérêts nuls pratiqués par la BCE.

Mais elle n’est pas plus facile pour l’Etat français qui, malgré ces taux ultra favorables, peine à financer des dépenses en constante augmentation alors qu’il se trouve contraint de limiter l’augmentation de sa prédation fiscale.

Surtout que, désormais, les deux camps ont des intérêts désormais opposés alors qu’ils ont partie liée dans la mesure où les compagnies d’assurance financent les dettes de l’Etat en achetant les émissions obligataires (OAT). L’Etat toujours plus impécunieux cherche toujours plus d’argent gratuit et le milieu de la finance recherche des placements rémunérateurs que l’Etat ne peut pas lui procurer.

Nous sommes en fait tombés au bas de la spirale infernale des taux à zéro et personne ne sait comment en sortir car si les taux montent, certes le milieu de la finance se remet à gagner de l’argent mais l’Etat ne peut plus faire face à ses dettes et comme les compagnies d’assurance dépendent de l’Etat …

De ce fait, nous assistons à des opérations financières qui relèvent du « pur équilibrisme » financier !

La participation de l’Etat au capital de PSA

En mars 2017, l’Etat, par le biais de l’APE (Agence des Participations de l’Etat), a revendu sa participation dans le capital de PSA (Peugeot-Citroën) à la BPI pour 1.92 md€.

Cette participation ayant été payée 800 millions €, lorsque PSA était en difficulté, l’Etat a enregistré une plus-value d’1.12 md€.

C’est donc une excellente opération et le gouvernement n’a pas manqué de communiquer à ce propos ; fidèlement relayé par une presse pour le moins complaisante, c’est à dire dénuée de tout esprit d’analyse voire d’esprit critique.

On en arriverait presque à croire que l’Etat stratège est un bon gestionnaire !

Sauf qu’il y a un petit détail : la BPI c’est la Banque Publique d’Investissement et elle est entièrement à capitaux publics puisque détenue à parts égales par la Caisse des dépôts et l’APE (Agence des Participations de l’Etat), qui qualifie l’opération de “reclassement à l’intérieur du secteur public ».

La BPI résulte du regroupement d’Oséo, qui participe au financement des PME et de l’innovation, du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), filiale de la Caisse des dépôts qui prend des participations minoritaires dans le capital des entreprises, de CDC Entreprise, filiale de la Caisse des Dépôts, qui gère les prises de participations dans les PME de la Caisse.

Ainsi donc, pour dire franchement les choses, on est en plein « capitalisme d’Etat » mais surtout, l’Etat s’est revendu à lui-même sa participation au capital de PSA en gonflant au passage le chiffre de 1.12 md €.

C’est à dire que d’un trait de plume on gonfle les actifs de 1.12 md € mais ce n’est pas qu’un jeu d’écritures car ce sont bien les capitaux de la BPI qui servent à financer l’opération ; non pas pour « aider » les entreprises mais pour permettre à l’Etat de pomper discrètement les capitaux de la BPI sans faire apparaître un emprunt (car ce n’est pas dans les statuts de la BPI de financer l’Etat) en faisant, au passage, une confortable et opportune plus-value !

Car, la BPI a pour mission de financer l’innovation, les petites entreprises et les entreprises de taille intermédiaire. Son objectif principal est d’accompagner les entreprises dans leur croissance pas de financer indirectement l’Etat !

A bien y regarder, cela ressemble étrangement à une opération de cavalerie dont on perçoit le but : récupérer à bon compte des fonds et améliorer la présentation bilancielle des comptes publics qui sont franchement mauvais.

Car, toute petite combine est finalement bonne à prendre !

Et vous noterez que cette opération a eu lieu avant le déclenchement du mouvement des gilets jaunes ; c’est dire si la situation est en train de se tendre actuellement avec une dette qui vient de dépasser les 100% du PIB à 2.415 mds €.

Conclusion : Si un jour vous avez des dettes et que vous ne savez pas comment faire pour y faire face, vous saurez que vous pouvez vous revendre à vous-même vos actifs disponibles en gonflant bien le prix et avec ce prix … rembourser vos dettes ! Magique non ? Mais je doute que votre banquier et vos créanciers apprécient la manœuvre !

Les provisions pour participation aux bénéfices des contrats d’assurance-vie

Les compagnies d’assurance-vie, qui ont quelques difficultés à trouver du rendement pour appâter les souscripteurs, ne vont pas très bien actuellement du fait de la forte diminution des taux  d’intérêts alors que leurs portefeuilles sont constitués pour l’essentiel d’obligations d’Etat (OAT).

Je rappelle que ces compagnies gèrent un véritable pactole de 1.600 mds€ qui représente d’ailleurs la première forme d’épargne en France ; utilisée d’ailleurs essentiellement pour des raisons fiscales (ces placements bénéficient d’exonérations fiscales dont les épargnants adorent ; ce qui s’avère d’ailleurs logique dans un pays surimposé comme la France !).

Or, la presse spécialisée a révélé qu’ARKEA (CREDIT MUTUEL) a dû recapitaliser, le 10 octobre dernier, sa compagnie d’assurance de 540 millions €.

On ne sait pas si ARKEA a plus mal géré les actifs de ses clients que ses confrères de la profession mais nul doute que cette opération constitue le révélateur d’une situation somme toute assez peu reluisante de la profession.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, face à la diminution de leur solvabilité, plusieurs compagnies d’assurance-vie sont intervenues auprès du ministère de l’économie et des finances pour obtenir une petite modification de la législation applicable aux PPB (provisions pour participation aux bénéfices) dont le total s’élève quand même à 55 mds€.

Ces PPB constituent des revenus mis en réserve par les compagnies pour une durée maximale de 8 ans (raison pour laquelle il faut éviter de casser un contrat d’assurance vie avant son terme de 8 ans car alors on perd cette participation aux bénéfices et le rendement du placement peut chuter sensiblement). Ces PPB constituent une réserve prudentielle et  concernent plus particulièrement les contrats en € (à capital garanti) que les compagnies ne proposent plus guère désormais. En effet, avec les taux à zéro, elles préfèrent orienter leurs clients vers contrats à supports en unités de comptes (actions) dont le capital n’est pas garanti (avec de gros risques de pertes en capital s’il y a un krach boursier).

Ces PPB constituent une dette des compagnies d’assurance-vie vis-à-vis des souscripteurs de contrats puisque ces sommes appartiennent à ces derniers et qu’elles ont vocation à leur être distribuées ; c’est donc un élément de passif des compagnies.

Autrement dit, par un simple jeu d’écritures, elles voudraient transformer une dette en actif et, par ce biais, gonfler leurs actifs de 55 mds € !

Audacieux non ?

Pas énorme par rapport au montant total des avoirs contractuels, mais toujours bon à prendre !

Il y a juste un petit problème juridique …

Ces sommes appartenant contractuellement aux souscripteurs, modifier la législation applicable constitue donc une violation pure et simple des dispositions contractuelles !

Mais il est vrai qu’en France, le respect de la propriété privée et des règles contractuelles est quelque chose de toute à fait accessoire … et la spoliation de l’épargnant une constante républicaine …

On se situe là carrément dans la magie financière à moins … que ce ne soit finalement qu’une escroquerie que les compagnies d’assurance cherchent à légaliser ; car le but est quand même d’obtenir une appropriation illégale de ces réserves, en violation de dispositions contractuelles (qui, en droit civil, constituent la loi des parties) !

Reste à savoir quelle va être la ficelle qui va être utilisée pour justifier cette mauvaise action mais cela vous donne en tout cas une idée de ce que pourrait être le commencement d’une spoliation étatique.

Il est évident que tout cela n’augure pas d’une bonne issue en ce qui concerne les contrats d’assurance-vie et il vous appartient de devenir particulièrement méfiants à propos de ce type de placement surtout qu’une loi Sapin II du 09 décembre 2016 a prévu de permettre le blocage « temporaire » des retraits sur les contrats d’assurance vie « en cas de besoin » afin d’éviter un « bank run » et la faillite pure et simple des compagnies d’assurance !

Conclusion : Petites magouilles financières entre amis et capitalisme de connivence sont bien les deux mamelles de l’Etat fonctionnaire !

Bien cordialement à tous et meilleurs vœux pour 2020 !

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Pays au bord de la crise de nerfs (2/2)

En première partie, nous avons abordé le développement de l’administration et sa prise de pouvoir.

II- Le manque d’efficience d’une administration au centre d’un conflit d’intérêts permanent

La confusion des genres et l’absence de régulation

Ayant pris le pouvoir, l’administration s’est trouvée en mesure d’imposer ses décisions à l’ensemble des agents économiques alors qu’elle a une « double casquette » à la fois de dirigeant politique et d’exécutant ; c’est à dire qu’elle se trouve dans la situation de pouvoir valider elle-même ses propres décisions à la fois sur les plans politique et administratif , sans véritable contrôle quant à leur réelle pertinence.

Tous les éléments sont dès lors en place pour provoquer une véritable dérive administrative basée sur un conflit d’intérêts permanent ; et les récentes révélations concernant JP Delevoye mettent clairement en lumière ce type de comportement qui mélange les fonctions administratives et politiques.

En outre, la croissance ininterrompue des effectifs s’est accompagnée d’une dégradation de son efficacité car l’Etat fonctionnaire ne fonctionne pas selon des critères économiques de rentabilité et de prix de revient des entreprises privées. Il fonctionne d’après des règles budgétaires avec des interférences telles que la hiérarchie ou les décisions politiques.

Alors que l’entreprise privée essaie de procurer à sa clientèle le meilleur produit ou le meilleur service pour le meilleur prix, dans un environnement de surcroît la plupart du temps concurrentiel, l’administration se situe dans un schéma qui fonctionne hors de toute régulation économique, en dehors du système des prix de marché. C’est donc un système où, par définition, on ne cherche pas à faire des économies … d’ailleurs, l’administration n’a pas de clients, elle a soit des administrés soit des usagers ; ce qui ne confère aucun droit à l’utilisateur.

La conséquence est alors évidente : Si l’entreprise n’est pas efficiente, elle disparaît, tandis que l’administration, elle, continue à prélever les impôts et, pire, tend même à les augmenter pour tenter d’améliorer les défaillances constatées ; compte non tenu du fait qu’elle peut aussi utiliser la contrainte pour forcer à l’usage de ses services. L’assurance maladie en est un exemple flagrant puisqu’elle est obligatoirement publique et qu’il ne peut y avoir de concurrence (à la baisse des cotisations) par des assureurs privés.

Cela a fatalement des conséquences au niveau des méthodes de gestion et plus particulièrement en matière de recrutement du personnel : pour l’administration il n’y a pas d’appréciation qualitative quant au nombre de personnes susceptibles d’effectuer un travail donné.

Cela veut dire que, pour un travail donné, on peut recruter 1, 2 ou 3 personnes alors que cela est absolument impossible dans une entreprise privée qui doit toujours rechercher le meilleur ajustement productif, notamment parce que la charge fiscale sociale et fiscale doit être calculée au plus juste ; question qui ne pose jamais pour l’administration.

Cela se traduit par exemple par de fortes disparités entre les CPAM avec des effectifs variant du simple au double d’une caisse à l’autre pour un même volume de dossiers traité. Nécessairement, les frais de fonctionnement (dits de gestion) ne sont pas les mêmes !

Or, ce schéma est absolument impossible dans le privé puisqu’il est inconcevable que deux entreprises concurrentes puissent fonctionner de manière identique alors que l’une a deux fois plus d’effectifs que l’autre. C’est une question de productivité et plus la productivité est faible, plus le coût du service ou du produit est proportionnellement important.

Cela a d’ailleurs été le cas lors de l’effondrement du rideau de fer. Les entreprises de l’ancien bloc soviétique fonctionnant avec deux ou trois fois plus d’employés que les entreprises de l’ouest, de surcroit dans un milieu économique artificiel, AUCUNE n’a pu résister à une irruption aussi brutale de la concurrence.

L’entreprise privée n’est pas parfaite mais il y a systématiquement une recherche d’optimisation de la gestion ; laquelle est totalement absente dans le milieu administratif.

On touche là au secteur complexe de la formation du prix en milieu concurrentiel et on comprend alors aisément, qu’en ce qui concerne l’administration, il y a à la fois une mauvaise allocation du capital et une mauvaise appréciation des critères de dépenses ; ce qui est confirmé par les études de terrain qui démontrent que le système public n’est pas efficient et qu’il dépense beaucoup plus pour des résultats toujours inférieurs à ceux du privé (sureffectifs, absentéisme, mauvaise exécution du travail, actions inutiles et coûteuses, interférences politiques).

Car, finalement, il est toujours plus facile de dépenser trop que de faire des économies !

Or, là où l’on peut comprendre, sous certaines conditions, un mode fonctionnement de cette nature pour des missions exclusivement régaliennes (armée, police, justice), cela devient extrêmement pénalisant lorsqu’il s’agit de services rendus dans le cadre du secteur marchand ; qu’il s’agisse de la santé ou de la retraite car on comprend qu’à partir du moment où l’on escompte des ressources toujours suffisantes, il n’y a aucune limite à la croissance de l’administration.

Des dérives inévitables

Les décisions des entreprises sont toujours rationnelles car l’erreur de gestion ou de management se paie cash alors que les décisions des administrations, sous couvert de la force publique, peuvent être arbitraires, illégitimes, inefficaces voire pénalisantes mais … s’imposer quand même !

On peut résumer la situation ainsi : L’entrepreneur joue sa vie et sa fortune et s’il échoue c’est la ruine. Le fonctionnaire, lui, sous couvert de sa hiérarchie, dépense un budget provenant des ressources de l’Etat ; lesquelles, comme tout un chacun le sait, ne coutent rien. Il n’a donc de ce fait aucun scrupule à le gaspiller !

Un exemple : la SNCF est subventionnée à hauteur de 13 milliards € par an parce qu’elle perd sans cesse de l’argent. La dérive de gestion en a fait une véritable machine à griller du cash alors que, malgré tous les excès de son personnel, elle n’en assume jamais les conséquences. In fine, c’est la collectivité, c’est à dire le contribuable, qui paie.

Quelle entreprise privée pourrait ainsi se permettre de fonctionner dans de telles conditions ?

Le service public est finalement souvent synonyme d’inefficacité parce que juge et partie il n’est pas en mesure de remettre en cause de mauvaises décisions et qu’il va au contraire insister jusqu’à la catastrophe finale (on connaît ces projets administratifs qui ont fini par s’écrouler d’eux-mêmes après avoir grillé quantité de fonds publics) !

Le seul avantage de l’administration c’est l’apparente gratuité des services procurés parce  qu’en fait le prix réel est masqué. La mutualisation du service, dans un cadre global plus ou moins indéfinissable, fait que le prix est inconnu de l’utilisateur qui est alors enclin à penser qu’il est gratuit alors qu’il est payé par tous ou pire, payé par d’autres. Mais, on ne peut pas en conclure que la dissimulation du prix réel puisse constituer une preuve de bonne gestion.

Pourquoi cela fonctionnait-il avant et plus maintenant ?

En fait, le système de l’économie dirigée à la française a pu sembler fonctionner correctement jusqu’à l’ouverture des frontières dans le cadre de l’Union Européenne et de la globalisation car elle ne subissait pas d’élément de comparaison. Avec l’ouverture des marchés, elle est apparue complètement inadaptée du fait d’un manque total d’adaptabilité à une évolution trop rapide des structures économiques dans un cadre concurrentiel (les GAFA, l’internet …).

Il faut être conscient que le fonctionnement de l’administration repose en fait sur un modèle ancien, périmé, qui remonte au 19° siècle, avec un statut figé du personnel (emploi à vie, pas d’interopérabilité), et les lois à répétition sur la modernisation de la fonction publique (MAP) n’ont jamais été en mesure de remettre à plat un système complètement obsolète.

Quand un fonctionnaire entre dans l’administration, sa carrière, sa progression de carrière, l’évolution de son salaire, sa retraite ; tout est déterminé dès le départ.

Dans le privé, il n’y a rien de tout cela. D’ailleurs, il est bien rare de pouvoir faire toute une carrière chez le même employeur privé compte tenu des démissions, des faillites et des licenciements.

On le constate de manière évidente avec la SNCF dont le personnel refuse obstinément l’évolution des structures économiques et cela explique aussi la réticence des autorités à ouvrir le marché à la concurrence. On peut se rappeler, à ce propos, la mutation nécessaire de l’administration des PTT devenue France Télécom puis Orange au marché dérèglementé des télécoms (avec une diminution formidable du prix des communications du fait de la concurrence), avec ses réductions massives du personnel et ses impératifs de rentabilité qui ont provoqué des vagues de suicides au sein du personnel !

Les conséquences néfastes de l’emprise administrative

On l’a compris, l’administration ne raisonne pas ni en termes économiques ni en termes d’économies ; et cela peut avoir de lourdes conséquences.

L’entreprise privée étant perçue comme une menace potentielle de nature à remettre en cause les situations acquises, il ne peut y avoir aucun soutien des entreprises.

De fait, l’Etat fonctionnaire a idéologiquement a décidé d’user de la force publique pour soumettre le secteur privé à sa volonté c’est à dire le contrôler voire le pénaliser ; alors que l’administration est la plus mal placée pour contrôler une entreprise qui fonctionne en secteur concurrentiel ! Ainsi, en matière de licenciement : l’administration est compétente pour donner son accord alors qu’à bien y regarder, le seul compétent pour apprécier la réalité de la situation est bien le chef d’entreprise.

Bien au contraire, il s’est développé au sein de l’administration une vision marxiste de l’employeur exploiteur, fraudeur, capitaliste et nullement celle de l’employeur créateur de richesses ; ce qui est une façon de justifier sa détestation de la concurrence parce que la comparaison est très rarement à son avantage et qu’elle fait donc tout pour l’éliminer.

Or, l’administration, du fait de son hypertrophie, fait aussi concurrence au privé ou, se retranchant derrière la loi, se place en situation de monopole mais en ne respectant ni les règles de rentabilité ni les prix puisqu’elle est totalement subventionnée par l’impôt qui, par définition, ne lui coûte rien !

Elle ne respecte pas plus les règles de droit en ayant à cœur de fausser un peu plus les règles du jeu puisqu’elle se protège aussi des juridictions de droit commun en relevant d’une juridiction administrative dérogatoire dont les membres sont tous issus de la même école de formation (ENA) et dont le parti pris en faveur de l’administration n’est un secret pour personne !

A cela s’ajoute une vision « clientéliste » de ses relations avec le secteur privé ; c’est à dire que l’Etat administratif a établi un système de pénalités/récompenses (amendes/subventions) envers les entreprises privées afin qu’elles deviennent plus dociles et cela est particulièrement marquant avec les subventions à la presse écrite dont la soumission au pouvoir est notoire.

On en perçoit immédiatement les effets : L’abus de règlementation et de normes a fini par bloquer le système productif puisque l’entreprise privée doit sans cesse mobiliser plus de moyens non productifs pour se mettre en conformité avec les règles et normes fixées par l’administration puisque l’issue est, en fonction de l’attitude adoptée, soit la récompense soit la sanction qui peut aller jusqu’à l’élimination pure et simple !

Ce genre de pratique ne pouvait avoir que des effets néfastes mais prévisibles que l’on connaît : le secteur industriel s’est écroulé sous les contraintes et les charges sociales et fiscales et a pratiquement disparu ou s’est délocalisé pendant que l’administration n’a cessé de grossir.

Une exception : les impôts ?

Le seul secteur où l’administration semble performante, c’est le recouvrement de l’impôt pour deux raisons principales :

  • D’une part l’Etat fonctionnaire a un impératif besoin d’argent pour faire fonctionner ses structures – il a donc mis en œuvre tous les moyens, y compris pénaux, pour percevoir l’impôt avec, il faut le reconnaître, une efficacité évidente.
  • D’autre part, il n’entre pas, sur ce plan, en concurrence avec le secteur privé. De ce fait, il est difficile de faire une comparaison utile.

En fait, c’est un trompe l’œil car le constat initial doit être pondéré par le fait, qu’en France, le recouvrement de l’impôt est plus coûteux, voire sensiblement plus couteux, que dans les autres pays ; ce qui ne peut s’expliquer que par un surdéveloppement de l’administration fiscale et d’importants sureffectifs destinés à atteindre, coute que coute, l’efficacité recherchée.

On comprend donc que l’examen du résultat final n’est pas suffisant en soi pour déterminer si l’administration est performante ou pas !

La mauvaise gestion des entreprises publiques

L’Etat fonctionnaire est un mauvais employeur qui ne sait pas gérer ses effectifs et qui, du fait de la double casquette des dirigeants, à la fois fonctionnaires et dirigeants politiques, se retrouve bloqué dans ses contradictions !

Fonctionnaire il hésite à se retourner contre ses fonctionnaires qui menacent de tout bloquer à la première tentative de porter atteinte à leurs avantages mais responsable politique il est responsable de ses actes devant l’ensemble de la population et les électeurs.

Cela veut dire que l’issue de la négociation, en cas de conflit, est pratiquement toujours la même : les employés du public gagnent de nouveaux avantages en contrepartie de l’arrêt de leur mouvement de grève. Les collègues fonctionnaires gardent leur fierté et l’électeur est satisfait avec la fin du conflit !

On le voit à propos de la réforme des retraites, pour laquelle l’administration est confrontée à ce mélange des genres malsain qui provoque une confusion entre les impératifs de direction d’une entreprise (SNCF et RATP) et des dispositions d’ordre public d’application générale (règles en matière de retraite).

Et ce mélange des genres ne peut qu’occasionner une dérive des couts ; la SNCF étant emblématique de cette dérive et incapacité administrative.

Voilà une entreprise au cœur de conflits sociaux permanents (en moyenne une grève par jour !?!), qui a complètement perdu la bataille du fret, qui fonctionne très mal, dont la ponctualité est plus que problématique mais dont le personnel, en cas de conflit, en appelle systématiquement au ministre des transports, court-circuitant de ce fait un PDG qui perd toute crédibilité et toute autorité.

La réforme de 2018 du statut des cheminots n’a été qu’un trompe-l’œil puisque le foyer de pertes n’a pas été attaqué. On n’a trouvé que la clause du grand père ; c’est à dire que le statut sera éliminé par extinction de ses bénéficiaires lorsqu’ils partiront à la retraite dans … 40 ans !

Les cheminots ont donc bien obtenu le maintien de leurs avantages statutaires au détriment des autres salariés et ils ont fermement l’intention d’en faire autant en ce qui concerne les retraites.

Et le paradoxe ou le plus incroyable c’est que c’est le personnel des services publics qui fonctionnent le plus mal qui revendiquent le plus parce qu’ils savent qu’ils ne risquent rien et que leur employeur ne peut pas disparaître puisqu’il y aura toujours des subventions (comprendre impôts) pour combler les pertes ! Et finalement, le résultat est un record mondial des jours de grèves avec des syndicats ultra politisés, ne représentant pratiquement personne, dont le souci principal est d’engager une lutte d’influence au sein du pouvoir et de rechercher des financements pour faire vivre leurs permanents. Il y a là une forme inacceptable de cynisme jusqu’au-boutiste qui, jusqu’ici, a parfaitement fonctionné.

Des effets pervers qui tendent à se développer

L’administration impose ses règlementations et ses fonctionnaires tatillons, dogmatiques et bornés et le pire, c’est que les résultats sont connus : croissance faible, chômage élevé, accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté, inefficacité générale.

Au lieu de se concentrer sur le régalien, l’administration intervient partout et … se plante car elle n’est pas efficace même si elle est tentaculaire ; bien que nos dirigeants fonctionnaires restent convaincus qu’en augmentant le niveau des troupes et des moyens on arrivera à régler les problèmes, sans aucune considération pour le volet efficacité/cout.

On voit clairement cette tendance se développer avec l’utilisation de techniques de surveillance généralisée de la population et des entreprises, principalement au profit du Fisc ; tendance qui n’est que la conséquence du discours officiel : s’il y a des déficits, c’est à cause des mauvais français et de la fraude fiscale ; pas du tout en raison des dérives dépensières de l’administration !

Or, on sait que plus l’administration est importante, plus il y a de corruption pour la simple raison qu’elle devient le centre de tout ce qui se décide et que, devenue intermédiaire obligatoire de tout, elle peut imposer plus ou moins arbitrairement ses décisions et ses « copains ».

Plus l’administration est importante plus la dépense publique augmente et plus la croissance économique diminue ; compte non tenu du fait que plus la dette résultant de cette mauvaise gestion est élevée, moins il y a de croissance économique.

Nous cumulons  dès lors tous les handicaps ; ce que l’on peut résumer par « dépense publique abusive et corruption ».

Et pourtant, ce système continue sa course folle vers l’économie dirigée avec mise sous tutelle de l’Etat de l’assurance maladie, de la formation professionnelle, de l’assurance chômage et bientôt de la retraite.

Quelles conséquences à terme ?

Il faut être conscient que nous nous enfonçons chaque jour un peu plus dans l’économie administrée dont il est prouvé qu’elle ne fonctionne pas en milieu économique ouvert ! Elle ne peut fonctionner que dans un milieu économique fermé dans lequel les prix et les couts sont artificiels ou dissimulés ; c’est à dire manipulés par le pouvoir !

La croissance ininterrompue des dépenses publiques pour financer des services publics non efficients et du nombre de fonctionnaires entraîne désormais une charge excessive qui finit par devenir intolérable. Selon le mot, fort juste, de Bruno Bertez, la France est littéralement asphyxiée par sa dépense publique et ses prélèvements fiscaux.

Le seul remède est la réduction de la taille de l’administration et de la dépense publique pour permettre de retrouver une liberté d’action car ce n’est visiblement pas en augmentant encore plus la dépense publique que l’on va résoudre les problèmes ; puisque ces dix dernières années elle n’a fait que croire alors que les services rendus n’ont fait que se dégrader.

Malheureusement, rien ne semble pouvoir arrêter cette dérive car il n’y a aucune volonté réformatrice du pouvoir fonctionnaire. Il n’y a que la volonté de faire durer le système ; en essayant de perpétuer auprès des français l’idée de son efficacité. Or, en dépit du fait qu’une majorité de français se déclare contre le capitalisme et l’économie de marché, l’Etat stratège est une pure illusion ou pire une tromperie.

Dès lors, comme le système administratif ne se réformera pas de lui-même, il devra fatalement être mis à bas par … les autres !

La France est aujourd’hui l’homme malade de l’Europe et elle est malade de son administration et de sa dépense publique excessive. Or, compte tenu du verrouillage actuel du système politique, complètement phagocyté par un système administratif faisant barrage à toute réforme, les chances d’une quelconque réforme passeront probablement par une révolte ou une révolution.

Car, il en va de la croissance de l’Etat administratif comme des empires. Ils grossissent, grossissent jusqu’à ce qu’ils finissent par s’écrouler sous leur propre poids, leur incapacité et leur inertie.

Bien cordialement à tous et bonnes fêtes de fin d’année.

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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Pays au bord de la crise de nerfs (1/2)

La France est le pays des grèves et où rien ne marche ! C’est le constat que font beaucoup de nos concitoyens mais c’est aussi l’opinion quasi unanime des étrangers qui ont eu l’occasion de séjourner en France.

Or, ce constat nous place au centre d’un paradoxe pour le moins incompréhensible : Jamais les impôts n’ont été aussi élevés, jamais la dépense publique n’a été aussi importante et pourtant tous les services publics sont en déroute ou presque ; et à cela s’ajoute un mécontentement général de la population, avec des mouvements de grèves multiples.

Nous avons l’image d’un pays bloqué dans ses revendications, ses contradictions, sa contestation générale du pouvoir car, finalement, malgré le très haut niveau de prélèvements obligatoires, la situation ne cesse de se dégrader !

Comment cela est-il possible ?

L’explication est double et tient pour l’essentiel au surdéveloppement de l’administration, à son emprise sur la société française et à son manque général d’efficacité.

Nous examinerons aujourd’hui le développement de l’administration et sa prise de pouvoir et lundi prochain le manque d’efficience d’une administration au centre d’un conflit d’intérêts permanent.

I-Le développement de l’administration et sa prise de pouvoir

Aucun Etat ne pouvant fonctionner sans administration, la question qui se pose est donc : Quelle importance donner à cette administration ?

A l’origine

On situe la naissance de l’administration, pour la France, au règne de Philippe le bel (1268-1314). La tradition de l’administration est donc ancienne et la France a toujours eu un secteur administratif important en lien direct, avec une centralisation du pouvoir beaucoup plus importante que partout ailleurs ; l’épisode napoléonien ayant encore renforcé le développement d’une « administration moderne à la française » avec une organisation très proche de celle que nous connaissons désormais.

Ce phénomène s’est amplifié avec le développement de « l’Etat providence » ; lequel a entraîné une augmentation permanente des effectifs de l’administration. Pour être exact, l’origine de ce phénomène remonte à l’époque de Vichy lorsqu’a été créée l’école nationale des cadres d’Uriage (ENC) qui a fonctionné entre 1940 et 1943.

Ce concept d’une école de l’administration d’Etat est apparu alors si pertinent que son principe en a été repris en 1945 avec la création de l’ENA. (Ordonnance no 45-2283 du 9 octobre 1945).

Or, le développement de cette administration fait que nous sommes passés insensiblement d’un Etat avec une administration à un Etat dirigé par son administration ; le tournant se situant en 1974.

On peut considérer que l’élection de V Giscard d’Estaing, un haut fonctionnaire inspecteur des finances, marque la prise de pouvoir par l’administration ; c’est à dire que, jusque-là confinée seulement dans des missions d’exécution, elle est devenue aussi décideur politique et elle n’a eu alors de cesse d’augmenter son emprise et sa domination par le biais de la création de réseaux qui ont permis à ses membres de devenir aussi dirigeants de grandes entreprises publiques et privées (ce que l’on a appelé le pantouflage) et de faire des allers et retours entre la politique et leur corps d’origine sans perdre le bénéfice ni de la retraite de fonctionnaire ni de la progression de carrière.

Ces réseaux ont littéralement noyauté le pays et il faut être conscient que ce phénomène, que l’on a appelé la « technocratie » ou « le gouvernement de la technocratie », a été amplifié par la constitution de la Vème république qui organise un pouvoir exclusivement centré autour de l’exécutif et spécialement du président de la république.

Cela veut dire que, comme sous la royauté, le chef de l’Etat s’entoure de « spécialistes » et de conseillers inconnus du public recrutés essentiellement au sein de la haute fonction publique, qui ne rendent compte qu’à lui et qui ne sont responsables que devant lui. Et comme le président de la république n’est responsable devant …personne, si ce n’est devant l’électeur une fois tous les cinq ans, on comprend dès lors que le centre du pouvoir réel est à l’Elysée et qu’il fonctionne de manière très opaque.

Aux USA, aucun secrétaire d’Etat (ministre), aucun conseiller, ne peut entrer en fonction sans être passé sur le « grill » devant le Congrès et l’exercice, au cours duquel seront examinés son passé, son patrimoine, les éventuels conflits d’intérêts, sa moralité, peut s’avérer violent pour l’impétrant !

Il n’est d’ailleurs qu’à se demander comment E Macron et E Philippe sont arrivés aux postes politiques qu’ils occupent actuellement ? Absolument pas en raison de leur valeur politique, ni de leurs mandats électoraux ou de leur aptitude reconnue à diriger un pays !

Ils sont arrivés là exclusivement parce qu’ils sont des hauts fonctionnaires (inspection des finances pour Macron et cour des comptes pour Philippe) gravitant dans l’orbite du pouvoir et cela a été la même chose pour Hollande, Chirac, Juppé, Villepin, et tous les autres.

Bien évidemment, dans ce schéma, le Parlement, bien que censé représenter et défendre les français, en est réduit à un rôle subalterne pour ne pas dire insignifiant ; ce qui amène à ce constat finalement peu rassurant : nous n’avons pas vraiment fait de progrès depuis Philippe le Bel ou Napoléon Ier.

L’état des lieux

Contrôlant désormais tous les rouages du pouvoir, l’Etat fonctionnaire a augmenté le nombre de ses missions et ses dépenses beaucoup plus vite que la croissance économique et, partant, de la création de richesses tout en utilisant, face au développement du chômage, le recrutement de fonctionnaires comme variable d’ajustement du chômage …en oubliant un peu rapidement qu’un fonctionnaire recruté c’est 40 ans de carrière et 25 ans de retraite à financer.

Délibérément, on a donc décidé de repousser à plus tard la résolution d’un problème qu’on ne voulait pas ou ne pouvait pas résoudre, notamment pour des raisons idéologiques et électoralistes.

 Les trois fonctions publiques (Etat, collectivités territoriales et hôpitaux) emploient au total 5,6 millions d’agents, dont près de 2,5 millions pour l’administration centrale d’Etat. Cela représente un peu plus de 20 % de l’emploi total c’est à dire un salarié sur cinq ; la décentralisation n’ayant entrainé au niveau central aucune réduction des effectifs pendant qu’ils explosaient au niveau des collectivités locales.

 Avec 1,4 million de fonctionnaires en plus depuis 1980, les effectifs de l’ensemble de la fonction publique ont augmenté de 36 % entre 1980 et 2008, alors que l’emploi total en France progressait deux fois moins vite (18 %).

Et nous assistons aujourd’hui, à une véritable explosion des couts de fonctionnement du fait de la progression automatique des carrières et des grilles salariales, alors que non seulement les fonctionnaires sont payés 12% de plus que dans le privé mais en plus ils sont les champions du congé avec 45 jours annuels de congés (26 jours dans le privé) et de l’absentéisme (le double de jours d’absence que dans le privé).

La Cour des comptes a, en outre, soulevé la question de la véritable progression des effectifs de l’Etat compte tenu du fait d’une part du recours à des opérateurs privés pour assurer des missions de service public (nombre de missions étant accomplies par d’autres structures mais à ses frais) et d’autre part du recours de plus en plus fréquent à des contractuels qui ne sont pas comptabilisés dans les effectifs (fin 2016 ils étaient estimés à 490 000).

La Cour des comptes, pourtant elle-même administration, en arrive à critiquer « la rigidité et l’absence de vision stratégique de l’Etat administratif » puisqu’elle relève que tout retour en arrière apparaît très difficile dans la mesure où les effectifs s’ajustent très peu à la baisse de la demande ou des besoins mais sont au contraire très réactifs aux nouvelles sollicitations.

 Autrement dit, les effectifs montent très vite mais ne diminuent jamais même en cas de diminution des missions.

Les dépenses de personnel (pensions civiles et militaires comprises) ont représenté 40% des dépenses de l’Etat soit 144 mds € sur un budget de 338 milliards € en 2019.

Les conséquences deviennent alors évidentes : la charge financière de l’administration est devenue progressivement de plus en plus lourde à financer par les impôts puisque les missions de l’Etat ne peuvent être accomplies qu’en étant financées par nos impôts !

Du fait de l’augmentation des missions de l’administration, l’Etat fonctionnaire s’est alors trouvé devant la difficulté d’avoir à financer ces dépenses ; ce qui supposait d’augmenter les impôts dans les mêmes proportions.

Or, plutôt que d’adopter, vis-à-vis des français, une politique de vérité quant au coût réel des frais de fonctionnement de l’administration, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont préféré user d’un subterfuge discret et indolore à court terme : l’emprunt ; lequel avait en outre « l’avantage » de faire croire que les services de l’administration étaient gratuits !

Ainsi, beaucoup de missions de l’Etat sont, de fait, financées par l’emprunt ; lequel n’est pourtant qu’un impôt futur non décidé par la population puisque, à un moment ou un autre, il faut payer pour rembourser ces emprunts. Et ce phénomène s’est accéléré dans les années 2000 avec l’arrivée de l’€.

La France, bien entendu, n’a pas été la seule à abuser de cet effet d’aubaine pour emprunter massivement sur les marchés à des taux extrêmement faibles et en diminution constante. Néanmoins, ce qu’il faut savoir, c’est que si on avait conservé le Franc, ces emprunts auraient été tout bonnement impossibles car, au-delà d’un certain seuil d’endettement, les taux d’intérêt se seraient mis à monter à des niveaux (40% l’an) rendant le service de la dette totalement insupportable. En effet, la limite à l’endettement est la solvabilité budgétaire qui ne peut être partiellement contournée que par l’usage de la planche à billets génératrice d’inflation.

Avec l’€, cette limite a littéralement explosé jusqu’à la crise de 2012 et il s’agit là de la grande responsabilité, soigneusement occultée, des dirigeants de l’Etat fonctionnaire !

Or, cette croissance permanente de la sphère publique a eu un effet pervers qui n’est toutefois pas immédiat : elle se fait obligatoirement au détriment de la sphère de l’économie privée puisque l’Etat, ne créant pas de richesses, ne vit que de l’impôt qu’il extorque aux ménages et aux entreprises de manière immédiate ou différée (emprunts).

La France est un pays dans lequel non seulement le poids des dépenses publiques rapporté au PIB (en l’occurrence 56,5 %) est le plus élevé des pays de l’OCDE mais c’est aussi le cas pour les dépenses sociales et cette augmentation de la dépense publique s’accompagne d’une augmentation parallèle de l’endettement, qui dépasse désormais les 100% du PIB à 2.415 milliards € alors qu’il n’était que de 20% du PIB en 1980. Le prélèvement fiscal est aussi le plus élevé à 46% du PIB (officiellement mais sans doute plus).

Et nous verrons que, bien que les français pensent que E Macron est un libéral et que nous vivons dans une économie « ultra libérale », nous sommes en réalité dans un système d’économie administrée, sous la tutelle de son administration et nous devons aujourd’hui en payer le prix ; et sans doute beaucoup plus, plus tard !

Bien cordialement à tous.

Deuxième partie lundi prochain. Nous examinerons le fonctionnement de l’administration et son manque global d’efficacité.

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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La somme de toutes nos incohérences

Le projet de réforme des retraites constitue un véritable révélateur des travers de la société française.

C’est en effet, le moment où l’on voit les profiteurs du système sortir du bois et jouer les moralisateurs.

A tout seigneur, tout honneur, le concepteur de la réforme : JP Delevoye, l’apparatchik, le haut-commissaire aux Retraites auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, le haut fonctionnaire à la retraite,  l’ancien président du CESE (ancien conseil économique et social) l’ultra cumulard qui collectionne tellement de postes et de fonctions (il y en aurait 13) qu’il oublie de les déclarer auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ; certaines exercées en violation même de dispositions constitutionnelles qui interdisent toute activité professionnelle aux membres du gouvernement.

Et, désormais, pris au piège de ses omissions volontaires ou …pas, il fait dans le « Retenez-moi ou je fais un malheur » en parlant de démissionner… lui, le haut fonctionnaire  qui se croit indispensable et qui accumule les fonctions de manière compulsive et qui a conçu un système complexe et inutile, dans la digne lignée d’Alexandre Parodi « l’inventeur » de la retraite par répartition.

A son propos, on nage dans le conflit d’intérêts permanent mais ceux qui sont dérangés n’ont qu’à fermer les yeux ou … regarder ailleurs !

La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a reconnu récemment n’avoir pas indiqué à la même HATVP ses parts dans trois logements, peu après son entrée au gouvernement, à l’été 2017. Le montant total de ces biens immobiliers s’élève tout de même à 336 000 euros. La ministre se défend en estimant qu’aucune faute grave ne lui a été reprochée (responsable mais pas coupable) ; défense un peu facile mais qui m’inquiète quand même : elle aurait une si mauvaise mémoire qu’elle en oublierait 3 appartements !

Peut-être devrait-elle songer à prendre sa retraite de … haut fonctionnaire (elle est professeur de droit public) ?

Nous avons aussi Martine Aubry qui n’a pas pu s’empêcher de sortir du bois pour venir prononcer son petit couplet sur la justice et l’équité et nous faire part de sa réaction indignée, mais néanmoins affligeante, à propos de cette réforme des retraites ; tout en « oubliant » de parler de ses rémunérations, de ses cumuls, du montant de ses retraites de haut-fonctionnaire (elle est énarque maitre des requêtes au conseil d’Etat) cumulées avec celles de ministre. Vous vous souvenez de ce dinosaure du PS, de cette apparatchik qui a mis en grave difficulté les entreprises françaises avec sa désormais célèbre mais mortifère « loi sur les 35 h ». Désormais maire de Lille (payée 8.100 € par mois), elle vient nous parler de solidarité sans en avoir aucune autre que celle des bonnes paroles qui endorment le bon peuple mais en n’oubliant pas de … profiter très largement des prébendes de la république !

En ce qui concerne les grévistes, on est obligé de faire le constat habituel ; à savoir que ce sont toujours les mêmes qui bloquent le pays : les employés du secteur public (au nombre desquels on compte les cheminots de la SNCF, les traminots de la RATP, les enseignants).

Leur discours revendicatif  est appuyé sur un diptyque bien rôdé : Pour avoir des droits supplémentaires, ils invoquent la solidarité de tous et quand il s’agit de conserver des privilèges exorbitants, ils nous parlent de défense des droits acquis …

Mais il ne faut pas être dupe : le but du mouvement  social est seulement d’obtenir que les salariés du privé travaillent jusqu’à 64 ans, ou plus si nécessaire, pour percevoir une retraite de 1.400 € par mois afin que eux, salariés du secteur public puissent partir avant 57 ans avec une retraite de 2.800 (SNCF) à 3.700€ (RATP) par mois.

On nous a assuré que le régime nouveau serait universel. Effectivement il sera universel car :

Les policiers, après négociation ont obtenu de la part de Ch. Castaner, leur ministre de tutelle, une dérogation quant à leur régime spécial qui sera … maintenu

Les enseignants, après négociation, ont obtenu de la part de JM Blanquer, leur ministre de tutelle le maintien de leur niveau de pension et une … petite rallonge budgétaire de 10 mds € pour doper les rémunérations …sans qu’on leur demande aucune justification quant à l’efficacité de leur travail alors que nous assistons à l’effondrement, suivant une courbe constante, du niveau scolaire.

Pour le reste, on nous parle de la « clause du grand père » sans savoir si elle entrera en application. Il s’agit, je vous le rappelle, du report de l’effectivité de la réforme aux seuls nouveaux entrants ; c’est à dire que les bénéficiaires actuels continueront à bénéficier de l’ancien régime à leur départ en retraite. Autrement dit, c’est un système de retraite par extinction de leurs bénéficiaires qui ne deviendra effectif au mieux que dans au moins 40 ans ; autant d’années pendant lesquelles il faudra continuer à combler des pertes abyssales (3,5 mds € par an) ! C’est bien le maintien de privilèges improprement appelés « droits acquis » !

On n’a aucune idée à propos du calcul des points ; mais il existe un précédent fâcheux avec les caisses de retraites complémentaires privées qui, il y a quelques années, ont dévalué le point dans le but de diminuer les pensions parce les réserves diminuaient dangereusement. Car les retraites complémentaires du privé sont déjà calculées en nombre de points !

On n’a pas plus d’idée à propos du calcul de la retraite sur la totalité de la carrière alors qu’elle est calculée sur les 25 dernières années dans le privé et sur les 6 derniers mois (donc les meilleures années) pour les salariés du public,

On nous dit que l’âge de départ en retraite ne sera pas modifié, puis qu’il sera porté à 64 ans mais que finalement …c’est négociable !

De dérogations en dérogations, cette réforme va être vidée de sa substance alors que le problème du gouvernement (et d’E Macron) c’est qu’il ne peut pas retirer son projet s’il ne veut pas perdre la face ; compte non tenu du fait qu’il risque ne plus jamais pouvoir prétendre à aucune mesure de quelque nature que ce soit !

En fait, le seul point où ce « nouveau » système de retraite sera vraiment universel c’est qu’il sera entièrement sous le contrôle de l’administration d’Etat !

Pour le reste, les salariés du privé continueront, en toute égalité et solidarité, à payer pour les retraites du public… comme avant. Par contre, leurs réserves de 130 mds € seront bien siphonnées par l’Etat pour … boucher les trous du secteur public !

Conclusion, la France est au bout du rouleau, au bord de la faillite, tous les services publics sont en panne ou en pleine déconfiture mais visiblement les mêmes, toujours les mêmes,  continuent à se gaver, à profiter, à mettre les mains dans le pot de confiture de la dépense publique.

Mais E Macron a su montrer l’exemple en distribuant 12mds € aux gilets jaunes pour faire cesser leur mouvement !

Alors, pourquoi se gêner !

Cette réforme des retraites, qui n’en finit pas de nous procurer son lot quotidien de « bonnes nouvelles », est une mauvaise réforme, mal conçue, mal ficelée, mal présentée et qui va couter une fortune pour un résultat insignifiant avec des dérogations à répétitions pour tous les salariés du secteur public.

Pour une réforme … ça c’est une vraie réforme !,

Le désastre se profile à l’horizon et nos technocrates, sûrs de leurs certitudes mais dépourvus de tout sens pratique, sont pris au piège de leur présomption et de leur vanité. Ils prennent désormais peur devant l’accumulation des conflits et essaient désormais, par tous les moyens, c’est à dire avec vos impôts, d’endiguer le mouvement en utilisant la technique habituelle : la dépense publique !

Car, la dérive des comptes publics est certaine. On pressent en effet que, pour acheter un accord et faire croire à un semblant de réforme, le pouvoir va accorder des « compensations » dont le résultat le plus immédiat sera d’importantes revalorisations salariales pour les salariés du secteur public ; sans aucune contrepartie en termes de productivité ou d’efficacité.

C’est d’ailleurs une technique bien rodée puisque déjà, sous la présidence de N Sarkozy, qui n’était pourtant pas fonctionnaire, la technocratie s’était « attaquée » aux régimes spéciaux (EDF, SNCF notamment) avec pour seul résultat un cout absolument faramineux mais une modification à peine visible du système !

On peut aussi évoquer la fameuse réforme des régions faite du temps du mentor de notre président, F Hollande ; laquelle n’a servi absolument à rien mais a couté une fortune !

La France est un pays formidable … bloqué dans ses contradictions, otage de son secteur public et qui continue à vivre au-dessus de ses moyens !

En fait et en l’occurrence, la seule réforme  nécessaire était bien celle du seul secteur public mais nos hauts fonctionnaires étaient trop intelligents pour le comprendre ; et l’expérience nous montre que, jusqu’ici, ils sont totalement incapables de la faire.

Car, oui, cela s’appelle de l’incompétence !

Tout cela est à la fois dérisoire et lamentable …

Ah oui, vous n’oublierez pas de remercier en temps utile E Macron, l’initiateur, l’instigateur de ce fiasco dont vous paierez les conséquences !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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A force de matraquer les gens …

La récente augmentation des contraintes en matière de contrôle technique auto ne semble pas avoir les effets escomptés.

En effet, on apprend au détour d’un article de presse qu’à ce jour, selon le réseau de contrôle Dekra, environ 560 000 véhicules qui auraient dû passer un contrôle technique cette année ne l’ont pas fait ; et que ce chiffre pourrait grimper à 700 000 véhicules d’ici le 31 décembre.

Les Français seraient-ils devenus réfractaires au contrôle technique ?

Nul doute en tout cas qu’il faille y voir une conséquence des récents renforcements du contrôle technique auto.

Pour mémoire, deux contrôles techniques sont entrés en application successivement : le premier en mai 2018 en vue d’assurer une harmonisation de la législation européenne avec l’instauration du défaut critique qui immobilise le véhicule et l’autre au premier janvier 2019, repoussé à juillet 2019 en raison des gilets jaunes, qui n’est qu’une décision exclusivement française visant particulièrement les véhicules diesels dont le gouvernement avait pourtant poussé à l’acquisition jusqu’à il y a peu !

Le durcissement de la législation européenne, la sur normalisation, est une maladie bien connue de l’administration française qui adore se vautrer dans les règlements complexes et les normes absurdes.

Ce faisant, le but poursuivi était double :

  • Complaire aux électeurs écolos en s’attaquant fortement aux véhicules à moteur diesel,
  • Pousser le marché de la vente de voitures neuves afin de faire rentrer des taxes (TVA, taxe carbone) dans les caisses de l’Etat.

Et cette tactique a été payante, principalement auprès des retraités plutôt aisés qui ont cédé devant la peur de problèmes administratifs ingérables.

On évoque aussi un autre facteur : le renouvellement du parc automobile grâce à la prime à la casse. Plusieurs centaines de milliers d’autos ont été mises au rebut depuis 2018, ce qui joue fatalement sur le nombre de modèles à contrôler.

Seulement, on peut aisément imaginer que ceux qui ont « évité » le contrôle technique l’ont fait pour éviter d’être recalés et surtout d’avoir à financer des dépenses coûteuses ; et il y a fort à parier que ce sont ceux dont les revenus sont les plus faibles.

Et il y a fort à parier que nombre de ceux-ci sont d’anciens gilets jaunes !

En effet, instaurer une prime à la casse pour aider les gens à acheter une voiture neuve ou d’occasion peut sembler une bonne idée, quoique pour ma part je considère qu’il s’agit là d’une perversion administrative, mais elle n’atteint pas nécessairement le but poursuivi lorsque les gens concernés gagnent 1.200 €/mois et que leur budget est contraint à 110% ; ce qui signifie qu’ils n’ont aucune marge de manoeuvre !

Cela veut dire que le budget de renouvellement est proche de zéro et qu’ils ne sont même pas éligibles au crédit bancaire par manque de revenus !

Je vous encourage donc à consulter le site officiel ; ce qui vous permettra de constater que l’aide est subordonnée au respect de conditions (complexes) ; desquelles il ressort que l’aide de 3.000 € n’est envisageable que si l’on gagne moins de 13.489€/an et par part (soit le smic) et qu’il faut acheter soit un véhicule électrique soit un véhicule à moteur thermique éligible aux vignettes crit’air 1 ou 2 et consommant moins de 116g/km.

Il ne peut donc s’agir forcément que d’une petite voiture presque neuve incompatible avec l’existence d’une famille de 4 personnes

Quand on sait que la prime n’est pas avancée par le garagiste, notamment en raison des délais abusifs mis par l’administration à verser la prime promise, on en arrive à des situations ubuesques ; surtout lorsque l’on lit :

« Avant de commencer la saisie de votre demande, vous devez au moins disposer des éléments suivants :

  • Certificat d’immatriculation (carte grise) du véhicule acquis ou loué à votre nom,
  • Certificat d’immatriculation du véhicule ancien mis à la casse (si vous en déclarez un)
  • RIB »

Ce qui signifie que vous devez être propriétaire de la nouvelle voiture et avoir payé les 3.000 € que vous n’avez pas pour faire la demande de prime ; prime que vous percevrez, si tout va bien, c’est à dire si votre dossier est “conforme”, plus tard voire même beaucoup plus tard !

Le principe de la prime se heurte donc à la fois à une complexité administrative et à des problèmes financiers qui n’ont visiblement pas été perçus par ceux qui ont conçu ces textes ; à savoir des fonctionnaires qui n’ont aucun problème ni de revenu ni de voiture …

Dès lors, plus par nécessité que par décision purement réfléchie, les propriétaires de voitures à petits revenus entrent en résistance par défaut … et prennent le risque d’une amende de 135€ pouvant aller jusqu’à 750 € et d’une immobilisation voire d’une mise en fourrière du véhicule.

Cela m’amène à formuler deux observations :

Faut-il s’étonner d’une réaction de ce type à propos déjà du principe d’un contrôle technique qui, s’il est incontestable dans son principe, est douteux au niveau de sa mise en œuvre puisqu’un possesseur de voiture fait le constat évident qu’il lui faut payer de plus en plus cher (70€ actuellement) une prestation qu’il perçoit comme une menace sur sa liberté de se déplacer c’est à dire … pour avoir de plus en plus de problèmes ?

Au lieu d’aider les gens à réparer leur voiture, on ne fait que les menacer d’immobiliser leur voiture alors que beaucoup, si ce n’est la presque totalité, en ont besoin pour aller travailler ! En effet, un défaut qualifié de critique entraine l’immobilisation immédiate du véhicule et l’obligation d’utiliser un transport par plateau forcément coûteux !

En fait, ne serait-il pas économiquement plus judicieux d’aider les gens à réparer leur voiture plutôt que de les contraindre à les jeter alors qu’elles sont souvent encore parfaitement aptes à rendre un service normal ?

Cette hypothèse n’a visiblement pas été envisagée ou a été délibérément … écartée. Le délire écolo est passé par là : il faut éliminer coûte que coûte les vieilles voitures et quand je dis que ça coûte ….ça coûte essentiellement au propriétaire qui doit se séparer de sa voiture !

Car, il ne faut pas être dupe, le but final de ces mesures est de contraindre les propriétaires à jeter leurs voitures un peu anciennes, nullement de les réparer ou de les améliorer ; ce qui explique que la mesure (autoritaire) n’ait été conçue que dans un sens répressif.

Alors, évidemment, devant l’ampleur du phénomène dont ils craignent qu’il se développe, les professionnels du secteur du contrôle technique s’inquiètent et n’hésitent pas à utiliser l’argument « de poids » selon lequel « au moins 10 000 véhicules qui devaient passer leur contrôle présentent un danger direct et immédiat”.

Evidemment, il ne s’agit là que d’une projection statistique ne reposant sur aucun fait avéré et qui est donc sujette à toutes les manipulations ; l’utilisation du présent de l’indicatif au lieu du conditionnel ayant essentiellement pour but de convaincre les autorités qu’il faut agir avec la plus grande sévérité.

Sans sourciller, ils demandent donc la création d’un fichier des véhicules à contrôler, une hausse de l’amende en cas de défaut du contrôle technique et un contrôle automatisé par vidéo-verbalisation (radars discriminants) histoire de traquer un peu plus le pauvre automobiliste ou plus exactement l’automobiliste pauvre !

En France, pays des corporatismes multiples et indestructibles, chacun défend son os et tant pis pour le voisin car, il ne faut pas s’y tromper, ces professionnels sont essentiellement inquiets pour leur business et craignent un recul de la fréquentation dans les centres qui entrainerait une diminution de leurs revenus alors qu’on les a obligés à acheter un coûteux matériel qu’ils vont avoir du mal à amortir.

On ne peut donc déplorer, dans cette histoire, qu’un manque flagrant de pragmatisme, et l’adoption désormais habituelle de la « logique » de la matraque permanente !

Nul doute, que les pouvoirs publics vont réagir ; ce qui laisse à penser que la folie administrative a encore de beaux jours devant elle !

Reste néanmoins à savoir comment vont réagir les possesseurs de voitures à petits revenus … car finalement, on perçoit les limites de la stratégie de la menace et de la contrainte permanentes. On voit clairement qu’ils finissent par s’adapter, comme l’ont fait avant eux les ressortissants des pays du paradis communiste ex soviétique, dans une stratégie d’évitement, à des décisions qu’ils estiment qu’elles leurs sont par trop pénalisantes et illégitimes.

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en indiquer l’auteur ainsi que le site originel de publication.

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Délires gouvernementaux (les Shadocks sont de retour)

M Bruno Le Maire, qui a fait l’ENA, ne semble n’avoir aucune notion d’économie. C’est très grave puisqu’il est ministre de l’économie ; quoique je pense, pour ma part, que l’économie se porterait beaucoup mieux sans l’intervention du gouvernement, et qu’un ministre de l’économie est parfaitement inutile.

M Bruno Le Maire, ce ministre qui veut réformer le capitalisme, ne peut s’empêcher de venir papillonner devant des médias complaisants pour raconter des inepties totalement déconnectées des réalités, prendre des mesures aberrantes et s’étonner ensuite publiquement de leurs conséquences.

Nous avons, en la personne de Bruno Le Maire, un véritable champion. Voyez plutôt :

Comment mettre en difficulté le secteur du BTP

Le gouvernement a décidé de supprimer progressivement l’ « avantage fiscal » accordé au GNR (gazole non routier) utilisé par les entreprises du BTP. Le but est de récupérer 1 milliard € de taxes pour financer les réductions d’impôts consenties aux particuliers (suppression de la hausse de la CSG). Il n’ y a d’ailleurs aucune justification écologique utilisable car, si les engins de chantier ne sont pas écologiques, il n’existe aucun matériel de substitution.

Ainsi donc, l’Etat fonctionnaire, plutôt que de réduire ses dépenses, continue sa dérive budgétaire et a décidé de taxer l’outil de travail des entreprises du BTP . Et un gros engin de chantier ne consomme pas comme une Twingo !

Les entreprises du secteur ont donc décidé de bloquer des dépôts pétroliers car elles essaient de se défendre devant la prédation fiscale ; surtout qu’en France, le pouvoir n’écoute ses interlocuteurs que lorsqu’il y a une menace de blocage du pays.

Evidemment, l’instabilité chronique des règles fiscales va continuer ses ravages et aura des conséquences qui sont totalement prévisibles. On fera le compte, dans quelques mois, des entreprises qui auront disparu et des salariés qui auront perdu leur emploi grâce au gouvernement !

Qui a dit que ce gouvernement allait tout faire pour redresser la compétitivité des entreprises ?

Les rétorsions américaines sur les exportations françaises

Bruno Le Maire n’avait pas pu résister au désir narcissique de venir plastronner devant la presse lorsque avait été mise en place la taxe GAFA.

La France avait bien essayé d’entraîner à sa suite les autres pays de l’Union Européenne ; sans succès ! Et elle n’a pas voulu entendre les objections qui lui ont été fournies à cette occasion.

Elle a donc décidé de faire cavalier seul ; l’objectif étant de récupérer, par le biais d’une taxe de 3% sur le CA des GAFA, environ 500 millions € par an qui seront payés en fait par … le consommateur français puisque c’est toujours l’utilisateur qui paie la taxe sur l’usage d’un produit ou d’un service !

Cette taxe a donc été soutenue par une opinion publique ignorante et manipulée à qui on a présenté les GAFA comme les abominables représentants du capitalisme américain ultra libéral et prédateur mais dont on … ne peut pas se passer !

Evidemment, c’était sans compter avec la réaction de D Trump qui a décidé de dégainer son arme favorite : le droit de douane à l’importation !

Il a donc décidé de taxer à 100% pour 2,4 milliards US$ d’importations françaises ciblées (vins, alcools, fromages et sacs à main).

Ainsi donc, pour que le gouvernement puisse gagner 500 millions (au mieux), les entreprises françaises vont subir 2.4 milliards de taxes sur leurs exportations vers les USA !

C’est évidemment un succès … retentissant pour l’Etat fonctionnaire français et son illustre représentant Bruno Le Maire !

Tout déconfit, celui-ci vient de se rendre compte que sa petite politique fiscale se retourne contre nous et va mettre en difficulté les producteurs français. Il n’a évidemment pas d’explication à fournir et se contente d’appeler désormais les autres membres de l’Union Européenne à la rescousse comme si ceux-ci étaient responsables, d’une quelconque manière, des seuls agissements français !

Visiblement, Bruno Le Maire a des difficultés à assumer ses « erreurs » et n’a désormais d’autre ressource que de faire passer la France pour la victime des odieux agissements américains !

Ce qu’il n’a visiblement pas compris, c’est que, si la France a bien été une grande puissance, c’était avant la première guerre mondiale. Elle n’est plus désormais qu’un petit pays qui n’est évidemment pas de taille à lutter avec l’empire américain !

Il faut juste être un petit haut fonctionnaire français pour l’ignorer !

La destruction de l’industrie automobile

Après des décennies d’incitation à acheter des véhicules diesel, le gouvernement a opéré une volte face complète et décidé brutalement, mais en faisant un gros clin d’œil à la secte écologiste, de tout faire pour en dissuader l’achat.

Les constructeurs français ont donc été sommés de redéployer leur outil de production vers les moteurs à essence qui sont … plus émetteurs de CO2 puisqu’ils consomment au moins 30% de plus qu’un moteur diesel.

Et, comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a décidé, par le biais du bonus/malus, de pénaliser les moteurs thermiques et de favoriser les voitures électriques ; sans aucune justification écologique puisque l’on sait que la construction d’une voiture de ce type pollue au moins deux fois plus qu’une voiture thermique (à cause de la batterie).

Or, l’outil industriel, quand on produit des millions de voitures et des millions de moteurs, est extrêmement difficile à redéployer rapidement au gré des … lubies des fonctionnaires.

Il ne s’est agi ni plus ni moins, pour le gouvernement, que d’une manière de forcer la main des constructeurs pour les faire fabriquer des véhicules électriques; alors que les constructeurs ne croient pas à la filière électrique ; ce n’est pour eux qu’un marché de niche à faible diffusion et ils ne modifient donc leur outil industriel que sous la contrainte.

Carlos Tavarès, PDG de PSA avait pourtant bien prévenu de l’inéluctable évolution de la situation en évoquant sans ambiguïté les « mirages de la voiture électrique ». Mais, évidemment, en France, quand un industriel parle à des technocrates, il n’est …ni écouté ni entendu !

Le pire est que l’on sait de manière certaine que le marché de la voiture électrique n’existe QUE parce qu’il est subventionné et la Chine vient d’en donner la preuve. Les ventes de véhicules électriques s’y sont écroulées de 34% lorsque la prime fiscale à l’achat a été divisée par deux en passant de 6.600€ à 3.300€.

En France, la prime fiscale reste de 6.000 € sous une nouvelle condition à compter de 2020 : que le prix de la voiture ne dépasse pas 60.000 € ; ce qui est pleinement satisfaisant lorsque l’on sait que le prix moyen d’une voiture achetée par le consommateur français s’établit à 20.000 € !

Imperturbable, le gouvernement a décidé, si j’ose dire, d’accélérer … Un nouveau barème du bonus/malus va être mis en place et il s’apparente à un véritable massacre fiscal dont les conséquences sont totalement prévisibles ; surtout qu’il va y avoir un premier barème à compter du 1er janvier 2020 et un second barème à compter du 1er mars 2020. La confusion la plus totale règne désormais sur le secteur !

Il faut être lucide, le massacre de l’industrie automobile ne fait que commencer !

Les conséquences de ces « politiques » ne vont pas tarder à se faire sentir surtout que le marché mondial de l’automobile est en chute du fait du ralentissement économique mondial et des nouvelles normes. Le ralentissement du marché chinois, la baisse de dynamisme du marché américain après 8 ans d’expansion très rapide dopée par un crédit gratuit ou presque, ont fini par toucher l‘industrie européenne depuis la fin de l’année dernière.

Les constructeurs sont confrontés à un phénomène qui n’est pas un cycle économique normal puisqu’ils font face à une rupture technologique qui va coûter des centaines de milliards ; tout en étant menacés, au niveau européen, de payer des milliards de pénalités si leur gamme émet trop de CO2.

Le reploiement industriel forcé du fait de l’obligation qui leur est faite d’abandonner, à terme, le véhicule thermique alors que la voiture électrique n’a nullement fait la preuve de sa capacité à le remplacer, va coûter une fortune.

Voyant se profiler la catastrophe, ils n’ont pas manqué d’évoquer la situation auprès du gouvernement.

Bruno Le Maire y est donc allé de sa déclaration au mieux inutile et au pire provocatrice : « Oui, 2020 sera compliquée, mais l’industrie automobile française peut passer la tempête et surtout en sortir renforcée. Nous pouvons gagner cette bataille ». Visiblement, Bruno Le Maire se prend pour un acteur du secteur ; lui, l’archétype du haut fonctionnaire qui n’a jamais rien fait, qui n’a jamais travaillé dans l’industrie et qui n’a déclaré, dans l’inventaire de son patrimoine, aucune action ou part d’entreprise.

Bruno Le Maire a aussi déclaré, devant un parterre médusé, trop poli pour réagir violemment, d’équipementiers (qui vendent aux allemands), qu’il allait déplafonner le montant du malus, pourtant déjà fixé au montant complètement délirant de 12.500 €, pour … « aider » la filière !?!

Oui, car, dans l’esprit de Bruno Le Maire, le déplafonnement du malus a pour but d’aider les sous-traitants ; c’est à dire qu’il entend aider l’industrie automobile en augmentant la fiscalité qui lui est applicable.

Son argument est imparable : “Je veux taxer la pollution”… tout en soulignant, histoire de rassurer son auditoire, que le déplafonnement ne va toucher quasiment aucun véhicule fabriqué en France. Ce faisant, il oublie que si les constructeurs allemands ne vendent plus, les équipementiers ne pourront plus leur vendre leur production !

L’Etat fonctionnaire met donc en place un système complètement fou de prédation fiscale sur les voitures neuves compensé par des subventions aux constructeurs et sous-traitants.

D’un côté, on vous tabasse fiscalement lors de l’achat et de l’utilisation d’un véhicule, ce qui met le secteur industriel en difficulté et d’un autre côté, pour sauvegarder ce même secteur, on va aider les entreprises mises en difficulté en leur distribuant des subventions !

Il n’y a aucune logique économique là-dedans ; il s’agit juste d’une ineptie, d’un délire de fonctionnaire, d’une pompe à Shadocks fiscale avec tous les effets prévisibles compte non tenu du fait qu’il y a tout lieu de penser que les aides seront distribuées par préférences aux copains ou aux plus soumis … ce qui faussera encore un peu plus le marché.

Daimler, Audi et BMW ont d’ores et déjà prévu au total la suppression de 25.000 emplois ; ce qui n’a fait qu’attirer les commentaires narquois des français à propos de la fragilité du modèle productif industriel allemand basé sur l’exportation de voitures alors que le notre, basé sur les aides sociales financées par l’emprunt, est évidemment beaucoup …efficace !

Quand on connaît la puissance industrielle et financières de ces groupes industriels et que l’on apprend qu’ils prennent ce type de mesures, il y a lieu de se poser quelques questions ; mais apparemment ce n’est pas le cas de Bruno Le Maire !

Les constructeurs français n’ont pour l’instant rien annoncé mais la catastrophe sociale se profile dans les mêmes proportions (on parle de 15.000 emplois) et ce sera … exclusivement de la faute du gouvernement !

En outre, quand le pouvoir administratif détermine la nature de la production industrielle, oriente le comportement des consommateurs en les contraignant à certains achats et intervient directement sur l’économie par le biais du financement, cela s’appelle du socialisme soviétique !

Au-delà de l’imposture et de l’hypocrisie, ce qui est terrible avec ces politiciens fonctionnaires, c’est qu’ils n’ont de cesse de mettre des obstacles en travers des entreprises, de les mettre en difficulté pour se présenter ensuite comme leurs sauveurs.

Et tout ça dans quel but ?

La France ne « pèse » que 1% de la production de CO2. Contraindre l’industrie et les français à faire des efforts extrêmement coûteux pour gagner 0.05% d’émissions d’ici 10 ans et imposer des voitures électriques hors de prix aux batteries non recyclables est une véritable hérésie qui n’aboutira qu’à la fermeture de nos dernières usines et à la perte de dizaines de milliers d’emplois.

Car, ce que n’ont pas vu Bruno Le Maire et ses collègues, c’est que les constructeurs sont désormais suffisamment internationalisés pour échapper à terme à ces contraintes. S’ils constatent qu’il n’est plus possible de produire en France, ils fermeront les usines et se redéploieront dans des pays moins idéologiquement dérangés ! Il ne faut pas oublier que de 3,6 millions de véhicules en 2004, la production automobile devrait chuter à 2,2 millions en 2019 et à 1,7 million l’année prochaine. En termes d’emplois directs, hors intérim, l’industrie n’occupe plus que 185 000 postes contre 300 000 en 2006 et probablement beaucoup moins dans quelques années.

Enfin, les fonds de soutien qui vont être créés par le gouvernement vont être jugés illégaux par Bruxelles parce qu’ils vont avoir pour effet de fausser la concurrence !

Et le pire, c’est que Bruno Le Maire espère que tout ça va fonctionner et qu’avec 50 millions € de subventions, il va sauver le secteur. Dans son inconscience, il espère même que les constructeurs vont relocaliser leur production en France en pratiquant explicitement toutefois un chantage fiscal car, oh surprise, les deux véhicules les plus vendus en France, la Clio et la 208, ne sont d’ores et déjà plus produits en France !

Nous assistons au naufrage de cette « élite », de ces hauts fonctionnaires ultra étatistes inconscients, spécialistes de l’impôt compulsif dont Bruno Le Maire est le plus « illustre » représentant.

Le plus grave c’est qu’elle nous entraîne avec elle dans ses dérives complètement folles !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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Gouvernement  pyromane ?

Ce n’est une surprise pour personne, la France, comme l’Italie, jouent un jeu dangereux et refusent de respecter les règles communes à propos du fonctionnement de l’€. Et cela n’est pas sans incidence sur le futur et notre futur.

En effet, ces pays s’obstinent à enregistrer des déficits budgétaires excessifs et mettent, de ce fait, en péril la cohésion de la zone €.

Dettes et zone €

On sait que la zone € n’est pas une Zone monétaire optimale notamment parce que la mobilité des capitaux d’un pays à l’autre est faible et parce qu’il n’existe pas d’entité supranationale susceptible d’emprunter pour le compte des Etats membres (comme l’Etat fédéral américain).

De plus, il existe d’importantes disparités entre les pays au niveau de leurs structures productives et surtout au niveau de leurs législations sociales et fiscales.

On sait que dans les années 2010, la zone € a connu une grave crise ; laquelle était essentiellement une crise de la dette des Etats membres. Celle-ci n’a été enrayée qu’avec une émission monétaire massive destinée à assurer la solvabilité budgétaire des Etats en difficultés.

Or, dix ans plus tard, on ne peut pas considérer que les problèmes soient réglés car faute d’une réelle politique économique commune et de règles fiscales et sociales convergentes, les économies des pays membres sont en train de diverger ; à l’inverse de ce qui était prévu dans le scénario originel.

La BCE essaie pour l’instant de compenser ces disparités et de maintenir la cohésion de la zone € en inondant le marché de monnaie à taux gratuit et l’importance de cette politique monétaire est loin d’être négligeable puisque la banque Natixis estime que, sans elle, le déficit budgétaire serait de 6.2% du PIB pour la France, de 5.8% pour l’Espagne et de 7.4% pour l’Italie.

Le problème est que cette politique monétaire expansionniste de la BCE ne pourra pas durer éternellement ; notamment parce qu’elle a des effets négatifs qui pourraient s’avérer dangereux à moyen et long terme en provoquant l’affaiblissement des banques (qui ne gagnent plus d’argent et pourraient faire faillite), la création de bulles (sur les actions et l’immobilier), la taxation excessive des épargnants, des sorties de capitaux qui cherchent de meilleurs rendements, le maintien en vie d’entreprises zombies (c’est à dire non rentables mais sauvées par le crédit gratuit qui permet de financer les dettes).

Elle a en outre un coût très élevé dont les Etats vertueux, c’est à dire les pays de l’Europe du nord, refuseront un jour d’assumer plus avant la charge.

Il faudrait donc que, pendant que la BCE assure cette mission, les Etats défaillants fassent les réformes structurelles pour ramener leur déficit budgétaire à presque zéro et que des réformes institutionnelles soient mises en place au niveau de l’Union en vue d’harmoniser les règles fiscales et sociales, avec un vrai budget fédéral et la possibilité d’émettre des €bonds ; ce qui suppose forcément des pertes de souveraineté supplémentaires.

Car, la grande question que personne ne pose publiquement est : que va-t-il se passer lorsque la BCE va arrêter sa politique monétaire expansionniste ?

Car un jour, elle sera obligée de l’arrêter.

Les taux d’intérêts des marchés vont monter et, spécialement pour les pays surendettés ou fragiles financièrement, ils vont monter beaucoup plus que pour les autres. Cela provoquera inévitablement de fortes distorsions, avec une crise des dettes publiques et de la balance des paiements, qui rendront le maintien de la monnaie unique impossible.

Le gouvernement pourra essayer de retarder ce moment, mais devant l’envolée des taux d’intérêts et de la charge de la dette, il sera contraint, pour maintenir la solvabilité budgétaire, d’augmenter la pression fiscale dans des proportions telles qu’elles provoqueront une révolte des contribuables. Et si la crise s’amplifie, le développement des défaillances d’entreprises et du chômage contribuera à augmenter le déséquilibre des finances publiques et créera des déséquilibres économiques insupportables.

Se posera alors la question de la soutenabilité de la dette publique surtout que, devant le risque de défaut, il y a aura des sorties massives de capitaux qui obligeront à mettre en place un contrôle des changes.

L’issue est donc simple. Ou l’on fait l’effort d’assainissement des finances publiques maintenant et on modifie les institutions européennes ou il se posera à terme la question du maintien de la zone € ; en sachant qu’il n’y a pas de bonne solution.

Cela signifie qu’il n’y a pas de solution gratuite et il faut savoir que la réduction des dépenses budgétaires de la France devrait être très importante, de l’ordre de 100 milliards € par an ; ce qui donne une idée de l’effort à faire. Le budget, qui tourne aux alentours de 400 milliards, est en déficit de 25% !

Mais, pour cela, l’Etat fonctionnaire doit s’attaquer à ses dépenses publiques et à … ses fonctionnaires qui coûtent trop cher ; ce qu’il ne fait absolument pas.

C’est même tout le contraire puisque E Macron, contrairement à ses engagements électoraux de 2017 de réduire les dettes, aggrave les déficits en réduisant les impôts et en augmentant les dépenses sociales et de fonctionnement ainsi que le périmètre d’intervention de l’Etat.

Le pire est que certains s’imaginent, sans doute histoire de se rassurer eux-mêmes, qu’on ne paiera pas et que, de ce fait, autant y aller franchement ; autant creuser les déficits pour de bon !

Seulement, cela fonctionnera mais … pas longtemps et l’exemple de la Grèce est là pour nous le rappeler. Il y a toujours un moment où le crédit se bloque car les créanciers ne prêtent qu’en évaluant la solvabilité de l’emprunteur et ils détestent prendre des risques … et ils réévalueront le risque lorsque les taux vont se mettre à monter.

L’endettement est une méthode de gestion à manier avec précaution.

En effet :

– Les emprunts d’aujourd’hui sont les dettes de demain ; ce qui veut dire que l’argent qui est distribué aujourd’hui et que l’on dépense facilement devra un jour être remboursé et que ce sera fatalement par le biais des impôts. Or, il est facile de comprendre que plus l’endettement augmente, plus l’économie ralentit car il faut toujours prélever plus de richesse, en augmentant les impôts, pour pouvoir rembourser les dettes !

– Et nous cumulons ce handicap avec celui d’une dépense publique excessive ; alors que l’on sait, là encore, que plus la dépense publique est forte plus la croissance est faible !

La question qui demeure est quand ce problème va-t-il se poser ? Probablement à l’échéance de 5 à 10 ans mais on ne peut être sûr de rien car un évènement fortuit peut tout déclencher par anticipation.

L’Etat français, en tant que puissance souveraine, pourra toujours prétendre ne pas payer ses dettes et aura le pouvoir de transformer sa dette, actuellement en €, en francs dévalués. Mais, inutile de vous dire qu’après ça, il sera grillé au niveau du crédit. Et, sans crédit, comme l’Etat ne produit pas de richesses, il n’aura pas d’autre issue que de recourir à l’arme fiscale et de faire marcher la planche à billets avec à la clé une inflation qui va s’envoler ; l’inflation n’étant d’ailleurs qu’une forme différente d’impôt assis sur la valeur de l’argent.

Les conséquences pour les agents économiques (entreprises et individus) risquent d’être catastrophiques car les dettes souscrites en € seront remboursables en francs dévalués et cela risque de coûter très, très cher.

Or, Macron a choisi la fuite et la non réforme comme … tous ses prédécesseurs ; et il le sait puisqu’il s’est permis de critiquer les règles de limitation de l’endettement à seule fin de pouvoir prétendre contourner cette question.

Seulement, la fuite en avant n’est une attitude ni responsable ni réaliste ; c’est juste une manière de repousser dans le temps des problèmes qui ne feront que s’aggraver.

E Macron est-il conscient des risques qu’il nous fait prendre ?

Oui, évidemment, mais il … s’en moque pour six raisons :

– il applique le principe du « too big to fail »  en estimant que l’Union Européenne ne s’attaquera pas à la France car cela risquerait de provoquer un cataclysme. Cela lui laisse donc du temps d’autant que l’on voit bien que sa gestion des affaires publiques ne se fait plus qu’au jour le jour.

– il pense qu’il n’aura pas à subir les conséquences de ses décisions, comme tous les présidents avant lui, et que de toute façon, au pire il ne sera pas réélu en 2022, et au mieux son mandat se terminera en 2027.

– comme tous les hauts fonctionnaires, il pense que l’Etat (il faut comprendre la haute administration) gère « les affaires » pour le mieux et que pour l’instant tout va bien puisque les taux sont à zéro et que si la dette augmente, la charge de la dette, elle, n’augmente pas. Seulement, cette situation n’est pas naturelle et résulte exclusivement de la politique de la BCE qui se décide à Francfort … pas à Paris.

– il pense que la BCE va continuer encore longtemps sa politique monétaire expansionniste et qu’il n’aura donc aucun mal à financer les déficits,

– l’opinion publique n’est pas consciente de la réalité de la situation et le gouvernement n’a pas du tout l’intention de l’en informer.

– comme tous les présidents avant lui, il pense aussi qu’il pourra toujours user de subterfuges à la fois pour reporter toujours plus tard les effets délétères de ses décisions (car de son point de vue, il vaut mieux … faire des dettes que subir la guerre civile) et pour trouver des boucs émissaires qui seront les responsables désignés à la vindicte populaire.

Il agit donc de manière délibérée et cynique ; et, pour l’instant, ça marche.

Mais, ce faisant, il entre dans le rôle du joueur qui prend des risques et spécule sur des évènements futurs et incertains et sur le comportement de ses partenaires/adversaires.

Cela peut fonctionner … ou pas !

Une saine gestion est la meilleure garantie pour l’avenir

Quels que soient les taux d’intérêt, la dette publique doit pouvoir être stabilisée en pourcentage du PIB pour ne pas risquer une crise des finances publiques car personne ne sait quand une telle crise peut survenir. Par contre, le jour où elle survient, il est toujours trop tard et ses conséquences sont toujours très dures pour la population qui subit alors des mesures de redressement drastiques imposées de l’extérieur (par les créanciers).

Si notre conduite irresponsable, tout comme celle de l’Italie, provoque la dissolution de l’union monétaire, il faut être certain que les conséquences en seront cataclysmiques !

Adossés à nos dettes énormes, à notre économie fragile et fortement importatrice, je vous laisse le soin d’imaginer le sort de la future monnaie. L’encre des nouveaux billets n’aura pas fini de sécher que le processus de leur dévalorisation sera déjà engagé !

Imaginez un paiement des pensions et des salaires avec une monnaie dévaluée, une chute du niveau de vie, un renchérissement du prix des importations (et nous importons l’essentiel des produits manufacturés).

La catastrophe et la révolte populaire sont au bout du chemin et ce ne sont pas les phrases assassines, et les calculs mesquins, du président qui y changeront quoique ce soit.

E Macron, malgré tous ses efforts, n’est pas le chef de l’Union Européenne ; il n’a pas le pouvoir d’imposer quoique ce soit aux autres membres de l’Union Européenne. Il n’a que l’obligation de respecter les règles communes et de sauvegarder nos intérêts en tant qu’individus ; pas de nous ruiner !

Il faut être conscient que nous sommes assis sur un tonneau de poudre et que E Macron, et ses collègues de la haute fonction publique, sont en train de jouer avec les allumettes !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

 

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NI PROPRIETAIRES NI LOCATAIRES

L’annonce n’a pas encore fait grand bruit et pourtant elle promet de larges commentaires dans les milieux spécialisés !

Dès 2022, la Ville de Paris vendra 500 logements deux fois moins chers que les prix appliqués sur le marché immobilier pour des familles peuvant justifier d’un attachement à Paris ; c’est à dire qu’elles y ont toujours vécu ou qu’elles y travaillent.

Y aurait-il une grande braderie, une grande promo sur l’immobilier parisien qui, on le sait, est devenu complètement hors de prix ?

Au-delà de l’effet d’annonce, de quoi s’agit-il ?

Evidemment, l’offre restera limitée et restrictive. Néanmoins, la ville de Paris, et sans doute d’autres grandes villes ultérieurement si l’opération connaît le succès, envisage, à travers un organisme créé ad hoc la « Foncière de la ville de Paris », de construire et de vendre des immeubles à 5.000 € le m2.

En ces temps où il devient si difficile d’acheter une maison ou un appartement, le but avoué est de permettre aux classes moyennes de se loger sur Paris ; alors que le m2 y est devenu complètement inabordable et les loyers extrêmement élevés bien qu’ils n’aient quand même pas suivi une progression aussi forte.

L’astuce, si l’on peut dire, est d’opérer ce que l’on appelle un « démembrement de propriété » en dissociant le foncier (terrain) du bâti.

Normalement, lorsque vous achetez une maison ou un appartement, vous achetez le terrain et la construction qui y est implantée. Vous en avez la pleine propriété.

Ce que l’on vous propose ici, c’est de n’acheter que le bâti ; c’est à dire la construction seule. Le foncier resterait la propriété de la ville.

Tromperie ou astuce ?

L’astuce, si l’on peut dire, est que l’usage du foncier a lieu par le biais d’un bail à très longue durée (99 ans) dit bail emphytéotique. Cette possibilité, qui remonte au droit romain, est expressément prévue par le code civil (articles 1713 et s).

Bien évidemment, si vous n’avez pas à payer le prix du terrain, le prix est forcément moins cher.

Le problème est que l’article 552 du code civil stipule que : « la propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous ». Cela signifie donc que vous achèterez un immeuble dont vous aurez l’usage pendant 99 ans mais que vous n’en serez pas réellement propriétaire.

Pour l’usage du terrain, qui ne vous appartiendra jamais, il est prévu que vous devrez payer à la ville de Paris un loyer de 2 € le m2 par mois, soit pour une surface de 100 m2 un loyer de 200 € par mois, ce qui est évidemment modique.

Intéressant ou … pas ?

Si le prix peut sembler intéressant, il faut quand même être conscient qu’à 5.000€ le m2, la ville de Paris ne perd pas d’argent, loin s’en faut, car on est très loin du prix de revient qui, au pire, devrait s’établir probablement à 2.000€ le m2.

Ce mode d’acquisition immobilière est plutôt rare en France. Cela tient à la Révolution française et au fait que nous avons exproprié, et bien souvent en les guillotinant entre 1789 et 1795, les nobles et le clergé qui étaient de gros propriétaires fonciers.

Au Royaume Uni, et spécialement à Londres, ce mode d’acquisition est très fréquent car le foncier est, pour l’essentiel, la propriété de la Couronne britannique.

En effet, les britanniques, bien qu’ils aient fait aussi leur révolution, n’ont pas exproprié les nobles et les seigneurs. L’essentiel de la propriété foncière au RU remonte à la conquête normande (années 1066 et ultérieures) lorsque la noblesse saxonne a été littéralement spoliée et éliminée (physiquement) par les conquérants.

A ce propos, si la conquête normande est perçue comme un fait historique glorieux de ce côté-ci du Channel, il n’en n’est pas de même de l’autre côté car elle a été particulièrement brutale pour les populations.

Quelles conséquences ?

Dans ce cadre contractuel, vous êtes propriétaire … sans vraiment l’être. C’est un peu comme pour les voitures « vendues » par le biais de contrats de LLD (location longue durée de 36 à 48 mois). A la fin du contrat vous devez rendre la voiture qui ne vous appartient pas !

Ce schéma, très usité aux USA, étant très différent de la pratique habituelle des français, ces derniers ont eu un peu de mal à l’adopter et on peut supposer qu’il en sera de même pour ce qui concerne les immeubles.

En effet, dans ce cadre juridique, vous avez le droit d’usage de l’immeuble pendant 99 ans ; ce qui, vous l’avez remarqué, dépasse la durée de vie humaine (la moyenne est de 84 ans pour les femmes qui vivent plus longtemps que les hommes).

Vous avez le droit d’y faire des travaux mais pas le droit d’en changer la destination (habitation/commerce). Vous devez évidemment, sous peine de résiliation, payer le loyer du terrain pendant tout le bail et les impôts (impôt foncier notamment). Vous pouvez louer l’immeuble pour l’habitation, vous pouvez revendre pour la durée restant à courir. Vous pouvez l’hypothéquer.

Toutefois, la ville de Paris a prévenu : “en cas de revente, la Foncière rachètera l’appartement à un prix révisé en fonction de l’inflation, mais déconnecté du marché de l’immobilier – Le vendeur ne perdra pas d’argent mais n’en gagnera pas non plus ».

Ainsi donc, le cadre contractuel ne sera pas fait pour faire un investissement car vous ne pourrez pas faire de spéculation foncière. Le but est essentiellement de vous permettre de vous loger !

En fin de bail, la propriété de l’immeuble (construction) revient au propriétaire du terrain automatiquement, sans indemnisation. Il n’y a pas de tacite reconduction et le renouvellement, bien que possible, n’est pas automatique.

Néanmoins, si le propriétaire du terrain veut vendre vous pourrez l’acheter et reconstituer la pleine propriété.

La question qui vous vient à l’esprit est évidemment : puis-je transmettre l’immeuble à mes enfants ?

Oui et … non car seulement dans le cadre des 99 ans. En effet, le bail n’est pas interrompu par la mort du locataire et sa charge se transmet automatiquement à ses héritiers ! Le divorce est aussi prévu avec l’attribution de l’immeuble à l’un des deux conjoints à charge pour celui qui le garde d’indemniser l’autre.

Ainsi donc, si vous achetez un immeuble à 50 ans et que vous vivez jusqu’à 85 ans vous n’aurez « utilisé » que 35 ans du bail et il restera donc 64 ans à courir ; c’est à dire une durée pouvant couvrir largement la vie de vos enfants s’ils ont entre 50 et 60 ans à votre décès.

A contrario, si vous n’avez pas d’enfant, ce cadre contractuel n’est pas fait pour vous.

On peut rapprocher cette durée de celle de la durée de vie d’un immeuble qui est construit en principe pour 200 à 300 ans ; après quoi, il doit être détruit.

Il faut néanmoins relativiser cette durée avec le développement de la construction en béton (qui vieillit parfois fort mal au delà de 60 ans) et de maisons en bois (dont la durée de vie est de l’ordre de 30 ans – même s’il existe en Russie des immeubles en bois de plus de 500 ans mais avec des conditions particulières quant aux essences utilisées et à la météo – hivers très froids et secs – alors qu’en milieu humide et tempéré, le bois n’a évidemment la même résistance à la moisissure et aux insectes xylophages).

Bonne affaire ?

Vous avez compris que c’est une situation dans laquelle vous êtes moins que propriétaire mais plus que locataire.

Dans un univers où l’immobilier est très « tendu » comme il peut l’être à Paris et si vous voulez habiter absolument à Paris, vous pouvez être tentés …à condition d’en avoir les moyens !

Car, pour un appartement de 100 m2, qui ne vous appartient pas tout à fait, vous allez payer quand même 500.000 € (plus les frais) et au bout de 99 ans vos 500.000 € (corrigés de l’inflation) seront perdus sans compensation ni indemnité !

On remarquera aussi que la ville de Paris, qui déplore le départ d’une partie notable de sa population pourtant aisée du fait des prix pratiqués, a décidé, au lieu de construire des logements sociaux et de les louer, de construire des immeubles en vue de les vendre avec une large plus-value. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une volonté délibérée de privilégier les catégories moyennes supérieures capables de contracter un crédit qui n’est quand même pas à la portée de toutes les bourses …

L’intérêt n’est donc pas évident …

Il faut donc faire un calcul par rapport à ce que vous coûte une location (dans le cadre d’un bail d’habitation) d’un bien équivalent. Car alors, vous en avez le même usage sans payer 500.000€ tout de suite, compte non tenu du fait que l’on sait que nous sommes en présence, spécialement à Paris, d’une bulle immobilière qui a vocation à éclater un jour ou l’autre ; bien que l’on puisse imaginer qu’en cas d’éclatement, les prix ne diminueront pas de plus d’un tiers (comme cela a été le cas lors de la première guerre du Golfe en 1991).

Enfin, il ne faut pas oublier que, dès que vous vous éloignez des grandes villes, le prix de l’immobilier chute à une fourchette variant de 850 à 1500€ le m2 ; et que, pour ce prix là, vous pouvez trouver une propriété entière sans démembrement de propriété. Mais, évidemment, vous n’habiterez pas Paris !

A vous de voir…

Bien cordialement à tous !

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Le président a perdu la main

E Macron, c’était ce candidat qui promettait de changer la politique et de réformer la France pour en faire une « start-up nation ».

Deux ans et demi plus tard, la contestation monte et touche désormais de nombreuses catégories sociales. E Macron est clairement sur la défensive et cela fait déjà plus d’un an que cela dure ; depuis la crise des gilets jaunes dont il n’a pu contenir la vague qu’en distribuant de l’argent que l’Etat n’a pas et donc en creusant les déficits et les dettes !

Les étudiants refusent (toujours) la sélection et se plaignent de leurs conditions de vie,

L’hôpital est en grève depuis des mois parce qu’il manquerait de moyens,

La radio publique est en grève pour protester contre des réductions (négociées) d’effectifs,

Et cela continue avec une réforme des retraites que personne ne comprend et qui est rejetée par tout le monde parce que tout un chacun comprend, au delà du discours officiel rassurant, que le résultat sera avant tout une diminution des pensions !

Les manifestations et les grèves s’enchaînent avec les cheminots, les traminots de la RATP, les fonctionnaires du Trésor Public, les agents de maintenance technique des avions d’Air France, les gilets jaunes désormais noyautés par les organisations trotskystes.

Mais vous avez aussi les musulmans qui se plaignent d’islamophobie, les féministes, les agriculteurs qui se plaignent de leurs revenus et veulent bloquer Paris, les policiers qui se tâtent pour savoir s’ils vont se joindre au mouvement, les enseignants …Même le parti socialiste essaie de sortir du coma en appelant ses adhérents à participer à ce mouvement de contestation.

La France est un pays qui va très mal mais vous aurez remarqué que, pour l’essentiel, les mécontents sont des agents du secteur public ; ce fameux secteur public hypertrophié qui mine littéralement le pays avec ses avantages, ses rentes de situation et ses privilèges payés par les autres et qui, pourtant, ne fonctionne pas parce qu’il manque toujours de moyens pour le faire fonctionner correctement !

Car, en France, on affecte de détester l’argent et les riches mais finalement tout le monde veut du pognon et toujours plus ; et c’est toujours pour la bonne cause : ces services publics qui ne fonctionnent plus par manque de moyens alors que nous avons, avec 57% du PIB, la dépense publique la plus élevée des pays de l’OCDE !

Conclusion qui s’impose : le tonneau des danaïdes public va encore prendre en otage le reste de la population !

Dans quel but ?

Lors de leur dernière réunion à Montpellier, les gilets jaunes, qui étaient à l’origine essentiellement composés de la population périphérique, issue du privé, et des retraités, ont décidé de soutenir le mouvement du 05 décembre ; ce qui montre clairement que des gens qui se plaignaient de l’emprise de l’Etat et du coût induit (fiscalité) n’ont pas compris que les cheminots et les traminots défendent d’abord des avantages illégitimes qui sont payés par les autres et qu’ils vivent sur le dos des gilets jaunes !

Le dernier rapport de la Cour des Comptes dévoile des cheminots accros à la prime et au congé de complaisance ainsi qu’une direction incapable de gérer ses effectifs !

En fait, les gilets jaunes mettent en application le vieux principe : « les ennemis de mon ennemi sont mes amis » ; ce en quoi ils se trompent lourdement – les cheminots et les traminots défendent seulement leurs intérêts et jamais ils ne prendront parti pour les gilets jaunes !

C’est donc une coalition d’intérêts hétéroclites dont la cible est E Macron lui-même. On évoquera une espèce de malédiction des présidents mais il se trouve en fait confronté à un effet collatéral de la personnalisation du pouvoir tel qu’elle est pratiquée en France : le président est responsable de tout !

Pour quelles réformes jusqu’ici ?

A vrai dire aucune !

On connaît les faiblesses du pays (secteur public hypertrophié et coûteux, fiscalité trop lourde, droit du travail bétonné, marges des entreprises insuffisantes) mais rien n’a été fait pour y remédier !

La récente loi LOM sur la mobilité ne contient que des sanctions et des brimades, la fiscalité est plus lourde que jamais notamment sur le principal vecteur de déplacement l’automobile, la complaisance envers les idéologues de l’écologie radicale ne va aboutir qu’à massacrer ce qui nous reste d’industrie…

Si, tout de même, avec la volonté de réduire drastiquement certains déficits, le gouvernement a littéralement étranglé l’hôpital en réduisant les dotations dans le cadre d’une vision purement comptable dont l’origine se trouve à Bercy ; ce centre du pouvoir dont les fonctionnaires, par contre, continuent à se gaver sur le dos du contribuable !

On dira que la France est le pays du conservatisme et de l’immobilisme. Cela s’explique par le fait que la population ne perçoit les réformes, décidées par des technocrates inconnus et irresponsables (au sens juridique), que comme des menaces exercées contre sa situation personnelle.

Et la réforme des retraites est, à tous points de vue, symptomatique car, et le plus incroyable c’est que tout le monde semble trouver cela normal, cette réforme annoncée est le fait d’un haut fonctionnaire à la retraite (JP Delevoye), de la ministre du travail et de son cabinet, du premier ministre, du président.

Le parlement, qui est censé représenter les français et défendre leurs intérêts, n’intervient pas ; on n’entend aucun de ses membres, il n’a aucun rôle ! Et à l’arrivée, il votera un texte le petit doigt sur la couture du pantalon ! Il ne faut pas avoir peur de parler de défaillance démocratique !

La retraite à 60 ans, tout comme les 35 heures, ont été une terrible erreur mais aucun dirigeant n’a été capable de venir le dire et expliquer qu’il fallait arrêter tout ça car on allait finir en faillite !

L’Etat fonctionnaire, devant des risques de contestation généralisée, n’a eu de cesse de maintenir l’idée de la promesse d’un monde meilleur et ludique qui n’existe pas ! Les dirigeants de l’Etat fonctionnaire se sont contentés de faire des replâtrages successifs, à emprunter l’argent qui manquait pour continuer à payer les pensions malgré l’insuffisance des cotisations, à endetter le pays au-delà de toute raison, tout en préservant l’essentiel des avantages du secteur public et au premier chef les fameux régimes spéciaux dont leurs bénéficiaires pensent qu’ils vont, encore une fois, pouvoir tirer leur épingle du jeu !

Le problème de ces mesures c’est qu’elles ressortent toujours de la même idéologie : l’Etat vous aide alors qu’il ne fait que voler aux uns pour donner aux autres dans le cadre d’une « politique de redistribution » qui enferme le pays dans un schéma déresponsabilisant et anti économique.

Alors évidemment, un petit « génie » a eu l’idée d’une nouvelle échappatoire avec la clause dite « du grand père » consistant à reporter sur les générations futures (et à qui on se garde bien de demander l’avis, surtout quand elles ne sont pas encore nées) les efforts qu’il faudrait faire maintenant parce que les bénéficiaires ne veulent en faire aucun.

C’est toujours la même solution utilisée depuis 40 ans : vivre à crédit sur le dos des autres et au besoin des générations futures. On ne peut pas résoudre un problème ? Qu’à cela ne tienne on en repousse la solution à …plus tard !

La maxime de Bastiat « L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » n’a jamais été autant d’actualité car tout le monde veut toucher plus mais personne ne veut payer pour les autres et personne ne veut faire d’effort ; le secteur public, avec sa dérive permanente des coûts, en étant devenu le symbole !

Cette réforme n’est pas forcément celle qu’attendaient les français. On la fait parce que c’est nécessaire mais on persiste dans la répartition tout en augmentant le contrôle du système par l’administration alors qu’on sait que le système n’est pas viable. Et pendant ce temps, le pays continue de couler lentement. La France continue d’augmenter son endettement ; ce qui va finir par poser des problèmes notamment avec Bruxelles qui voit d’un mauvais œil l’élève français devenir le cancre de la classe ; celui qui ne respecte aucune des règles communes et qui aggrave les déficits en fragilisant la zone € !

Quelles conséquences ?

E Macron devait faire de la politique autrement mais finalement il fait de la politique comme elle a toujours été faite en France c’est à dire avec des hauts fonctionnaires déconnectés des réalités et en distribuant l’argent public qu’on n’a pas lorsque la grogne commence à se faire trop pressante !

Au début de son mandat, il a cru pouvoir le faire de manière autoritaire mais il se heurte désormais à une opposition grandissante ; alors qu’il n’a pas su ou pas pu expliquer aux français qu’on ne pouvait pas gagner plus tout en travaillant toujours moins !

Alors, il essaie de modifier son comportement monarchique et tente de caresser les maires dans le sens du poil (politique) après les avoir snobés en début de mandat.

Il change aussi de discours : Il devait résorber les déficits mais finalement comme il n’y arrive pas, il préfère fustiger les 3% de déficit parce qu’il faudrait … passer sur le ventre des fonctionnaires et que ceux-ci s’opposent à toute réforme qui pourrait leur porter préjudice en préférant en reporter la charge sur le secteur privé qui, lui, n’a pas voix au chapitre !

Ce qui autorise certains à penser qu’on en a fini avec l’austérité ; cette fameuse austérité qui n’a jamais existé du moins en ce qui concerne les dépenses de l’Etat qui n’ont jamais cessé de croître avec une fiscalité suivant le même chemin !

Seulement, rien n’y fait, les maires n’y croient pas plus que les français et clairement, il a perdu la faveur des français et des élus locaux !

Que reste-t-il au président ?

E Macron affecte de prendre les choses avec une certaine désinvolture en estimant que les français sont trop négatifs et en moquant une contestation à propos d’une réforme dont on ne connaît pas le détail (mais dont lui doit bien avoir une petite idée).

Il tente aussi de diviser la contestation en mettant en application le vieux principe « diviser pour régner » en jetant dans la marre le pavé de la « défense illégitime des corporatismes de la part des bénéficiaires des régimes spéciaux ».

Il n’est pas sûr que ce message soit entendu car, lui a qui tout semblait réussir, qui avait fait un parcours sans faute dans la progression hiérarchique et politique dans la grande tradition de la haute administration française, lui qui avait réussi à laminer ses adversaires, essaie désormais de surnager au dessus d’un abîme, d’un néant politique.

Car, finalement, sa seule véritable réalisation a été la désintégration des autres partis qui sont devenus totalement inaudibles ; ce qui prouve avant tout, non pas tant le talent du président que la faiblesse de ces politiciens surtout préoccupés par leur propre carrière !

Seulement, E Macron n’a à ce jour aucune réponse à donner aux revendications à part faire du saupoudrage pour calmer les esprits et les revendications les plus criantes (13.4 milliards sur 5 ans pour la route alors que la fiscalité sur l’auto rapporte 80 milliards par an, 1.5 milliards pour l’hôpital, une reprise partielle de la dette et des primes pour le personnel après avoir littéralement sabré les budgets sur l’autel des économies nécessaires).

Il a cru reprendre la situation en main avec le fameux « grand débat » au cours duquel lui seul parlait et s’écoutait parler … sans aucun résultat concret !

Il se déplace en province et ne rencontre que des oppositions et des revendications !

Les digues cèdent les unes après les autres ; ce qui montre, sans aucune ambiguïté, les limites d’un Etat fonctionnaire et technocratique qui pourrait tout faire !

Non, tout simplement, il a perdu la main et il ne lui reste guère d’autre choix que de se bunkériser à l’Elysée et d’attendre 2022 en agitant le chiffon brun ou rouge des populistes de droite ou de gauche. Moi ou le chaos, moi ou le populisme, toujours lui ou la peste brune, Mitterrand l’a fait en instrumentalisant le Front National, avec succès d’ailleurs, mais il n’est pas sûr que les français se laissent à nouveau convaincre par de tels arguments.

En outre, le parti LREM n’est qu’un conglomérat d’opportunistes qui se sont raccrochés à la bouée Macron en pensant sauver leur propre peau et qui se désagrégera à la première tempête. Il risque donc de se retrouver seul comme … son ancien mentor qui a dû renoncer à se représenter.

Conclusion

Désormais bloquée dans l’ornière, la France reste, encore une fois, le pays des grèves, de la contestation, de la fiscalité abusive, de l’arrogance du pouvoir, le pays de l’administration pléthorique et inefficace où rien ne fonctionne normalement !

Avant il y avait une gauche et une droite avec une alternance. On n’était pas content des gens de gauche, on votait à droite et inversement avec l’espoir que les choses allaient s’améliorer ; les gens pouvaient se défouler même si les choses ne s’arrangeaient pas !

Aujourd’hui, il n’y a plus rien, plus d’espoir, juste l’angoisse d’avoir à affronter des difficultés grandissantes. La boucle est bouclée ; ne reste que la débâcle ou la révolution ! Tout ça va finir très mal, d’une manière ou d’une autre !

On arrive en fait au bout de l’exercice et de cet Etat jacobin tout puissant, administratif et centralisé mais finalement inefficace et dispendieux ! Il va falloir trouver autre chose et surtout en convaincre les français : Et là, ce n’est pas gagné !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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Quelle pertinence pour la voiture électrique

Le gouvernement a décidé, une nouvelle fois, de durcir fortement le malus fiscal pour les voitures fonctionnant avec des moteurs thermiques …au nom de la préservation de la planète alors que d’une part la preuve du fameux réchauffement climatique (on utilise maintenant les termes de « dérèglement » ou « d’urgence » histoire d’en augmenter le caractère anxiogène et de faire passer les évènements météo, tels que les cyclones, pour des conséquences de l’usage de la voiture) n’est même pas rapportée et d’autre part la voiture n’est pas, et de loin, le seul émetteur de Co2 qui n’est pas, il faut le rappeler, un polluant !

J’ai ainsi relevé que, pour certains véhicules, le montant des taxes, entre la TVA et le malus « écologique », s’élèvera à 47% du prix. On a donc largement enfoncé le plafond de 33.33% de TVA qui s’appliquait jusqu’en 1982 sur les automobiles, classifiées alors comme objet de luxe. Même des modèles bon marché, tels que Dacia, seront fortement impactés !

Il ne faut pas avoir peur de parler de fiscalité abusive ; et, dans ce calcul, n’entrent pas en ligne de compte les taxes sur les certificats d’immatriculation (Carte grise) et sur l’assurance (obligatoire).

Et, le pire est encore à venir puisque Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, souhaite déplafonner le malus en 2021 et alourdir la pénalité de 12 500 € prévus en 2020 pour les véhicules les plus polluants (en fait émetteurs de Co2 qui n’est pas un polluant).

A la complexité fiscale liée à la cohabitation de deux barèmes de malus l’un jusqu’au 1er mars 2020 et l’autre à compter du 1er mars 2020, s’ajoute donc une surenchère dans la fiscalité qui semble avoir échappé aux gilets jaunes !

On peut donc se poser la question de la pertinence de l’achat d’une voiture électrique (tout électrique – pas hybride) qui permet de bénéficier d’un bonus de 6.000 € ; d’autant plus que les véhicules à moteur diesel ou certains véhicules à essence sont désormais interdits d’accès dans plusieurs grandes villes. En fait, on vous incite très fortement à vous tourner vers ce type de motorisation dont la gamme de prix s’échelonne de 30.000€ à 100.000€.

Quelle pertinence technique :

Le gros problème de la voiture électrique est … l’électricité ! L’électricité permet de faire fonctionner un moteur dans des conditions de rendement très satisfaisantes mais elle ne se stocke pas ou mal.

Les progrès technologiques réalisés sur les batteries et l’utilisation du lithium (qui est un métal dangereux car très inflammable) ont permis d’améliorer l’autonomie des véhicules ; encore que l’essentiel des progrès ait lieu surtout grâce à … l’accroissement de la taille des batteries qui peuvent dépasser les 500 kg.

Une petite Renault Zoé pesant 1.500 kg à vide, nécessairement, vous déplacez un poids mort considérable qui oblige à revoir les organes de chaque véhicule afin de les adapter à cette masse ; avec un coût induit …

L’autonomie semble plafonner aux alentours de 400 km et encore en circulant à 80 km/h, de jour, et pas par temps froid car un récent essai sur un Paris-Bruxelles par l’autoroute à 130 km/h a permis de constater qu’hormis une Nissan et une Tesla, tous les autres véhicules devaient s’arrêter une ou deux fois. Il faut absolument lire l’article paru dans Caradisiac qui décrit par le menu les angoisses du conducteur ; notamment avec la Renault Zoé qui n’a évité la panne que d’extrême justesse.

Alors, certes la Tesla l’a fait sans problème, mais on se heurte alors à l’écueil du prix d’achat. 60.000 € pour la « petite model 3 ».

Le progrès technologique déterminant annoncé régulièrement n’est donc, semble-t-il, pas pour aujourd’hui ni … pour demain et pourtant l’Etat administratif pousse à cette forme de motorisation essentiellement pour complaire aux écologistes.

En fait, la voiture électrique est correcte pour un usage urbain ou péri urbain mais à condition de ne pas dépasser une certaine distance pour pouvoir assurer une recharge correcte pendant la nuit.

La revue Autoplus, qui a testé une Zoé au quotidien en région parisienne, a conclu laconiquement « ce n’est pas de la tarte » en raison des temps de recharge qui peuvent devenir prohibitifs, de la recherche de stations de recharge qui restent encore trop peu nombreuses et pas forcément sur le trajet prévu et des bornes de recharges hors service. Il faut aussi souscrire des abonnements (parfois multiples) pour pouvoir utiliser les différents types de bornes. Vous pouvez lire différents compte rendus (ici), (là), (là) et encore (là).

Il en ressort que, sauf à se limiter à des déplacements domicile/travail exclusivement et pour des distances quotidiennes relativement faibles, qui permettent une recharge à domicile et à condition d’habiter en pavillon (les résidences équipées sont encore rares), et de disposer d’une prise spéciale (genre Wallbox), on s’expose à la panne pure et simple ou plus simplement à l’impossibilité d’usage !

Ce qu’on ne dit pas non plus, c’est que la batterie s’use et que sa durée de vie est calculée en cycles (de charge/décharge) car l’électricité obtenue à partir d’une batterie est de la chimie ! Conclusion : plus la batterie va vieillir et moins elle sera apte à stocker de l’énergie et plus elle se déchargera vite … et plus il faudra aller recharger !

Pertinence économique

Entre ce mécanisme fiscal et ces diverses entraves à la libre circulation, on assiste à une manipulation des règles normales du marché qui voudraient que seul le meilleur produit se vende le mieux. L’argument n’est plus la qualité mais la préservation de la planète.

Seulement, cet argument vaut surtout au moment de l’usage ; et encore sous certaines conditions, mais sûrement pas au stade de la fabrication.

En effet, si le véhicule électrique n’émet pas de Co2 en roulant, il émet quand même des poussières liées à l’usure notamment des pneus, des plaquettes et disques de freins. On n’est donc pas dans le « zéro pollution ». On n’aborde enfin qu’avec pudeur la question de la source de production de l’électricité car si celle-ci est produite par des centrales au gaz ou à charbon ou au bois, la pollution est encore amplifiée.

Par ailleurs, on sait que la pollution est simplement déplacée au moment de la production car la fabrication d’une voiture électrique pollue deux fois plus qu’une voiture thermique du fait de la fabrication de la batterie. Le bilan global est donc loin d’être positif …

Enfin, dans tous les cas, l‘incitation à jeter des voitures thermiques (de 5 à 10 ans) encore en état de servir est un non sens économique et écologique car produire une nouvelle voiture et détruire une « ancienne » seront nécessairement toujours plus polluants que continuer à utiliser un véhicule existant !

Néanmoins, le comble de l’aberration est quand même que les batteries sont fabriquées en Asie ; ce qui fait que nous subventionnons avec nos impôts, sans aucune cohérence économique de préservation des emplois européens, les usines de production de batteries chinoises et coréennes !

En outre, on n’a aucune information quant aux conditions dans lesquelles le recyclage des batteries est effectué … ou pas !

Alors, certes le prix de l’électricité est bon marché pour l’instant pour une recharge à domicile, mais le compteur Linky est un compteur discriminant qui sait ce que vous branchez à votre prise électrique. Il permettra donc de moduler les tarifs applicables. De plus, se posera nécessairement le problème des 220 milliards de taxes sur le carburant collectées au niveau de l’Union Européenne et qui ne sauraient être compensées autrement que par une augmentation correspondante de la fiscalité sur l’électricité.

Par ailleurs, si le coût des opérations d’entretien devrait être réduit et ne porter que sur l’électronique et la batterie (bien que l’on relève aussi des défaillances sur les moteurs), le prix d’achat de la voiture reste sensiblement plus élevé que celui d’une voiture à moteur thermique et le coût à l’usage n’est pas forcément moins élevé que celui d’un véhicule diesel.

Certes, les chaînes de production seront simplifiées (un moteur électrique est beaucoup plus simple à fabriquer qu’un moteur thermique) mais cela entraînera fatalement des licenciements chez les constructeurs de voiture et il n’est pas sûr que ceux qui perdront alors leur emploi auront le sentiment de sauver la planète !

Les constructeurs ont plus ou moins bien intégré la voiture électrique et certains vont se retrouver avec des amendes colossales à payer sauf à faire comme FCA (Fiat-Chrysler) et racheter des crédits carbone de Tesla ; étant entendu qu’il s’agit là d’un véritable travestissement de l’économie et de l’achat d’un droit à polluer !

La voiture électrique ne permettant pas de faire un long déplacement de 800 km ; sauf à augmenter encore la taille des batteries, ce schéma d’usage pousse à la consommation en achetant une voiture thermique pour partir en vacances et une électrique pour aller travailler.

On imagine aisément que cela conviendrait parfaitement à nos énarques de Bercy du fait des rentrées supplémentaires de TVA. Mais qui peut se permettre ce genre de dépense complètement superflue ; compte non tenu du fait que cette pratique n’est pas du tout écologique !

Il faut être lucide, et certains constructeurs ne se sont pas privés de le dire : Ils ne se lancent dans la voiture électrique qu’à reculons (PSA, FCA, tous les constructeurs allemands) et ce n’est pas un hasard. Disposant des connaissances techniques et des ingénieurs, ils savent qu’il n’y a aucune pertinence technique à ce mode de motorisation qui leur est imposé par le pouvoir politico administratif pour des motifs qui ne sont même pas toujours fondés !

La volonté politique de complaire à des excités de l’écologie, à des gens qui vivent confortablement, en zone urbaine avec des transports en commun financés par les autres, n’ayant pas de voiture mais utilisant des taxis, détachés des contraintes matérielles en utilisant, sans aucun complexe, des smart phones (polluants), des tablettes (polluantes) et prennent l’avion (polluant) ne peut suffire à elle seule.

Conclusion

Le coût de la voiture électrique reste encore trop élevé par rapport à l’usage que l’on peut en attendre ; hormis peut-être la Zoé de Renault qui est néanmoins d’un gabarit trop réduit pour pouvoir convenir à une famille.

L’infrastructure est loin d’être suffisante, le véhicule est (trop) cher à l’achat, pas forcément moins cher à l’usage, la fiabilité pas meilleure que moyenne, la revente pour l’instant complètement aléatoire pour ne pas dire problématique. Et pour ceux qui voudraient tenter l’expérience, les hybrides sont plus chères et consomment plus que les véhicules thermiques. Elles ne présentent donc, d’un point de vue général, aucun intérêt

En ce qui me concerne il n’y a pas de doute, on essaie de nous forcer la main et je déteste cette idée.

En fait, à bien y regarder, rien ne vous oblige à acheter une voiture électrique !

Bien au contraire, si vous refusez d’acheter ce type de véhicule, qui dès lors ne se vendra pas, le gouvernement sera bien obligé de faire machine arrière sous la pression des constructeurs qui ne manqueront pas de tirer la sonnette d’alarme devant l’accumulation des invendus !

Evidemment, il ne faudra plus acheter de voitures neuves thermiques pour ne pas subir l’augmentation exponentielle prévisible du malus ; à moins de faire immatriculer votre voiture neuve dans … un pays à la fiscalité moins dissuasive (attention : une voiture qui demeure plus de 6 mois en France doit être immatriculée en France).

Mais, soyez pleinement rassurés : La LOM (Loi mobilité) qui vient d’être votée va vous satisfaire pleinement ! Censée favoriser les déplacements des français, elle ne contient que des brimades et des sanctions ! Clairement, il s’agit d’une loi faisant la part belle à la propagande gouvernementale (« une réponse forte aux fractures sociales » sic, sans rire) et portant essentiellement sur votre future … immobilité !

Le retour au 90 km/h sera virtuellement impossible mais vous aurez toujours la possibilité de vous déplacer en vélo et percevoir de votre employeur 400€ par an !

Elle prévoit la régulation des trottinettes et autres gyropodes, l’aggravation des sanctions pour l’usage du téléphone au volant, la mise en place de systèmes de vidéo verbalisation permettrant de sanctionner « plus efficacement » les automobilistes ne respectant pas les règles de priorités et, à la fin, l’interdiction pure et simple de la vente de voiture à moteur thermique « d’ici à 2040 ».

Le clou, si l’on peut dire, sera cette allocation de 13,4 milliards € promise pour la période 2018-2022 ; ce qui représente environ 2,7 milliards par an à rapprocher des 80 milliards qu’ont rapporté les taxes sur l’auto rien que pour l’année 2017 !

On mesure toute l’étendue de la spoliation exercée par l’Etat et l’importance de l’effort accordé par cette nouvelle loi.

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction du présent article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

 

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La Mède, la cuisine à l’huile (*) !

Tous les marseillais connaissent la raffinerie de la Mède située le long de l’autoroute qui mène à Martigues et qui était réputée pour ses odeurs nauséabondes !

L’expression locale était : à la Mède ça sent la Me*de !

Depuis l’année dernière, Total propriétaire de l’installation, a obtenu la possibilité de convertir cet établissement afin de fabriquer du biocarburant à base d’huile de palme. Cette raffinerie doit traiter 650.000 tonnes d’huiles et s’approvisionner en huile de palme “durable et certifiée” à hauteur de 300.000 tonnes au maximum.

Et, pour faciliter la conversion du site, une faveur fiscale avait été consentie ; à savoir l’exonération de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) au même titre que les autres agro carburants.

On peut rappeler à cette occasion que le carburant auto distribué dans les stations comporte une adjonction, jusqu’à 10%, d’agro carburants ; à savoir d’huile végétale pour le diesel (issu de l’huile de palme, du tournesol et du Colza) et d’éthanol (issu de la Betterave et de céréales) pour l’essence 95/98.

Ces derniers jours, ce site industriel qui emploie 300 personnes a fait les frais de quelques vicissitudes judiciaires, parlementaires et gouvernementales …

Le 11 octobre, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours du groupe pétrolier Total contre la loi de finances pour 2019 qui prévoyait la fin de l’avantage fiscal accordé aux agro carburants à base d’huile de palme à compter du 1er janvier 2020.

Total, qui s’estimait lésé, jugeait que la France avait sur-transposé la directive européenne sur les énergies renouvelables. Il dénonçait une différence de traitement injustifiée entre l’huile de palme et les autres plantes oléagineuses entrant dans la fabrication des agro carburants.

Total a alors intrigué dans les couloirs de l’Assemblée Nationale pour obtenir le rétablissement de cet avantage fiscal jusqu’en 2026. Quelques élus locaux sont aussi intervenus au nom de la préservation de l’emploi.

Un amendement est donc passé nuitamment et a rétabli cet avantage fiscal.

Il en est alors résulté une grande agitation médiatique et une reculade du gouvernement !

Les écolos sont montés au créneau pour hurler à la trahison écologiste et le gouvernement a demandé une seconde délibération aux termes de laquelle l’avantage fiscal a de nouveau été supprimé !

Au-delà de l’incohérence apparente de cette histoire, il y a lieu de se poser quelques questions …

Energie fossile versus énergie verte mais énergie

Cela fait maintenant pas mal de temps qu’on nous explique qu’il ne faut plus utiliser les énergies fossiles polluantes et qu’il faut engager la transition écologique.

Outre le fait qu’on ne sait absolument pas vers quoi on doit transiter, la doxa officielle est d’utiliser les agro carburants ou biocarburants aux lieu et place de l’essence ou du gazole.

On peut tout d’abord légitimement se poser la question de savoir s’il convient, d’une manière générale, de convertir des terres agricoles pour la production de produits qui seront mis dans les réservoirs des véhicules fonctionnant avec des carburants (trains, camions, voitures).

Mais, cette orientation souffre une dérogation : pas l’huile de palme car les palmiers à huile seraient plantés après déforestation des zones tropicales. Or, il ne faut pas couper les arbres, car ce n’est pas … écologique …. sauf quand il faut alimenter une centrale thermo-électrique.

Le problème est que la question est relativement plus complexe notamment parce que le palmier à huile permet des rendements relativement importants comparativement au soja, au colza voire même au tournesol et que la déforestation intervient aussi pour de toutes autres causes (incendies, cuisine au bois, plantation au Brésil de canne à sucre pour faire de l’éthanol).

Industrie versus démagogie

Le gouvernement a fait piteusement machine arrière dans une affaire où, il faut le rappeler, on avait accordé à Total une dérogation fiscale en échange de la préservation locale de l’emploi.

Il a donc demandé aux députés de délibérer à nouveau et de revenir sur leur vote ; ce qui fut fait, le petit doigt sur la couture du pantalon !

Fidèle à son habitude, le gouvernement a fait montre d’une hésitation et d’un manque de cohérence aboutissant, une fois de plus, à ce que tous les industriels reprochent à la France ; l’instabilité fiscale avec cette question lancinante : peut-on faire confiance au gouvernement français qui dit blanc un jour et noir le lendemain ?

Que va-t-il se passer ?

Au-delà de la soumission totale des élus nationaux aux incohérences gouvernementales, Total se retrouve donc aujourd’hui avec un établissement dont l’économie a été bouleversée du fait de la remise en question des avantages fiscaux concédés initialement.

Total va sans doute fermer cet établissement s’il n’arrive pas à obtenir satisfaction (on parle de 70 millions €) et licencier plusieurs centaines de personnes.

Quelle est la bonne décision ?

On se perd en conjectures et on retrouve là l’influence néfaste des idéologues d’une écologie sélective conçue comme une religion !

Il faut transiter vers les ENR parce que le charbon, le pétrole et le gaz polluent mais on ne doit pas non plus utiliser l’énergie nucléaire qui est pourtant totalement décarbonée ; parce que le nucléaire c’est la bombe, l’armée, les radiations, Tchernobyl, Hiroshima, la fin du monde !

On doit donc utiliser les biocarburants (qui bénéficient d’une exonération fiscale) tels que colza, tournesol mais pas l’huile de palme parce qu’on coupe des arbres pour planter des palmiers à huile sans savoir quel est l’impact climatique de la plantation de ces arbres !

Se mèlent à la discussion les betteraviers du nord de la France qui sont … contre l’huile de palme pour des raisons purement économiques parce qu’elle ferait concurrence à leur propre production !

On organise donc une différence de traitement entre l’huile de palme et les autres agro carburants ; ce qui revient, de facto à l’interdire en tant qu’agro carburant … sans aucune justification.

Quelle utilisation pour l’huile de palme ?

Le problème c’est que l’huile de palme se retrouve partout et principalement dans l’alimentation et au premier chef dans le Nutella si prisé des consommateurs ! Elle est aussi présente dans une infinité de produits alimentaires industriels (plats cuisinés, margarines) car l’huile de palme est bon marché et l’interdire mettrait en péril tout un secteur économique !

Ainsi donc, l’huile de palme ne sera pas autorisée dans les réservoirs mais l’est dans les assiettes !

Nous sommes donc en présence d’une appréciation sélective de la déforestation alors que, de leur côté, les ONG écolos réclament des produits d’origine certifiée tout en expliquant qu’en ce qui concerne l’huile de palme, ces certificats ne … valent rien ; ce qui est une manière de dire qu’on est contre quelque soit l’argument ou la réalité de la situation.

Par ailleurs, on n’entend nulle protestation lorsque la déforestation intervient pour planter des cacaoyers ou des plants de café …et nul émoi non plus lorsqu’il s’agit de saccager des territoires entiers pour extraire du lithium pour les batteries de voitures électriques ou de smart phones …

Seulement, le gouvernement n’a pas su le dire pour des raisons tenant essentiellement à la lâcheté mais aussi au calcul politique car devant la contestation générale qui monte, il pense que ce n’est sûrement pas le moment de se mettre aussi à dos les écolos !

Issue ou impasse ?

Total va évidemment se lancer dans un chantage (légitime ou non, là n’est pas la question) à l’emploi ; ce qui a amené la ministresse de l’écologie à déclarer : “Ce que dit l’entreprise est qu’elle veut un délai pour adapter ses pratiques. Je crois qu’il faut qu’on regarde avec elle si c’est possible d’acheter de l’huile de palme qui ne déforeste pas”.

Monsieur de la Palisse n’aurait pas mieux dit !

Les autres pays de l’Union Européenne ont une approche plus pragmatique puisqu’ils maintiennent la fiscalité favorable jusqu’en 2030.

Ainsi donc, encore une fois, nous allons sauver la planète, à nous tous seuls, à grands coups de taxes … car c’est sûr, la déforestation s’arrêtera net grâce à la suppression de cette exonération fiscale.

N’y aurait-il pas, dans toute cette agitation, une légère incohérence ?

Je me permettrai donc de reprendre, à mon compte, le commentaire d’un blogueur :

« vous pouvez critiquer Total si :
-vous ne chauffez votre logement ni au fuel ni au gaz,
-vous n’utilisez pas de voiture thermique,
-vous ne prenez jamais l’avion,
-vous n’achetez pas de biens de consommation qui ont voyagés en camion, cargo ou avion,
-vous consommez seulement des produits frais de saison et produits localement.
Dans le cas contraire, vos critiques contre Total n’ont pas de sens car vous avez besoin de leurs produits. »

En tout état de cause, si le site ferme, les 300 salariés concernés seront ravis d’apprendre que, grâce au sacrifice de leur emploi, ils ont sauvé la planète !

(*) Je n’ai évidemment pas choisi ce titre par hasard. C’est un clin d’œil au film « la cuisine au beurre » tourné à Martigues avec Fernandel et Bourvil … à quelques km de la Mède.

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la publication de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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Retraites : répartition versus capitalisation

La réforme des retraites occupe actuellement le devant de la scène et pour l’instant le seul résultat tangible de la réforme envisagée par le gouvernement est de provoquer un mécontentement général.

Un récent sondage indique que 60% des français seraient d’accord avec le mouvement de grève du 05 décembre.

Derrière les affirmations de façade du gouvernement selon lesquelles rien ne changera et que ce sera « plus juste », les français ont le sentiment que les buts poursuivis ne seraient peut-être pas tout à fait ceux avancés par le pouvoir et les opposants les plus virulents à cette réforme sont les salariés du secteur public et particulièrement ceux de la RATP et de la SNCF.

Et, ce n’est pas un hasard …

I – Rappel du système français

Le système français de retraite est basé sur la répartition c’est à dire que les actifs paient les retraites des inactifs.

J’ai déjà évoqué ce point (ici) et (là) : les cotisations que vous versez, en tant qu’actif, ne servent pas à votre retraite personnelle ; elles paient les pensions des gens qui sont actuellement retraités.

Ces cotisations vous ouvrent seulement un droit à une retraite future à deux conditions :

– que vous ayez assez cotisé par rapport aux critères de perception qui seront vigueur au moment de votre départ en retraite ; sinon vous subirez ce que tout le monde connaît : une décote c’est à dire que votre pension sera réduite et elle peut être fortement réduite !

– que les régimes de retraite en vigueur soient en état de payer les pensions et là c’est carrément un pari sur l’avenir surtout quand celui-ci court à échéance de 40 ans !

Le problème de la répartition est que l’idée était géniale en 1945 mais qu’elle est totalement inadaptée aujourd’hui …

Au moment de sa mise en place, le principal avantage du système de la répartition était qu’il permettait d’assurer une pension aux retraités qui … n’avaient jamais cotisé.

Seulement, il n’était viable qu’à deux conditions :

– que l’age de départ en retraite corresponde à la pyramide des ages et, en 1945, la plupart des gens mourraient avant 65 ans, age légal de départ en retraite. De ce fait, les pensions payées étaient peu nombreuses par rapport au nombre de cotisants.

– et qu’il y ait le plein emploi c’est à dire qu’il y ait beaucoup de cotisants.

Ces deux données ont été mises à mal du fait d’une part de l’augmentation de la durée de vie et d’autre part d’un chômage structurel de masse (9 à 10% de la population active) qui a provoqué une diminution des cotisations.

Le phénomène a été aggravé par la décision démagogique de Mitterrand de ramener l’age de départ en retraite à 60 ans alors que la durée de vie était en train d’augmenter et qu’elle dépasse aujourd’hui très largement 65 ans (79 ans pour les hommes, 84 ans pour les femmes).

Aujourd’hui, le constat est qu’il n’y a pas assez de cotisants et que les pensions versées le sont trop longtemps parce que les retraités vivent … trop vieux !

Les caisses de retraite sont donc presque toutes au bord du précipice !

Ce régime qui était sous le contrôle du paritarisme (géré collectivement par les salariés et les employeurs) est en train, avec la réforme, de passer totalement sous le contrôle de l’Etat et de ses fonctionnaires qui s’imaginent pouvoir maîtriser la question en faisant quelques ajustements paramétriques.

Là où le doute est permis, c’est que, outre le fait que cette réforme aboutira à entériner une réalité, à savoir les caisses de retraite sont déjà pour l’essentiel sous le contrôle de l’Etat du fait de la présence massive de fonctionnaires dans les conseils d’administration des caisses, notamment du privé ( !?!), il y a lieu de s’inquiéter de l’issue qui en découlera eu égard au peu de succès des réformes précédentes et aux nombreuses expériences malheureuses des fonctionnaires en matière de mécano industriel.

Autrement dit, l’échec est au bout du chemin notamment parce que le système de la répartition ne permet que d’agir que sur trois variables :

– reculer l’age de départ en retraite,

– augmenter les cotisations,

– diminuer les pensions versées.

Actuellement, il semble bien que la seule variable « utilisable » soit l’augmentation de l’age de départ en retraite (en Allemagne il est de 67 ans !) mais le gouvernement sait que cette option est « extrêmement risquée politiquement » et il n’ose pas en évoquer la possibilité pourtant … inéluctable !

II – La capitalisation

La plupart des autres pays ont un système de retraite complètement différent basé pour l’essentiel sur la capitalisation.

Dans ce cadre de figure, vous cotisez, le plus souvent par le biais d’un fonds de pension, pour votre propre retraite. Des décomptes annuels vous donnent très précisément le montant des sommes accumulées avec les intérêts et que vous percevrez au moment de votre départ en retraite.

Les cotisations sont investies dans des obligations d’Etat ou dans des actions de sociétés cotées en bourse.

Dès lors, il n’y a plus d’age légal de départ en retraite car finalement c’est vous qui choisissez votre age de départ en fonction des sommes accumulées ; sous réserve du fait, si vous êtes salarié, que votre employeur veuille bien vous conserver dans ses effectifs.

La capitalisation n’est pas parfaite non plus car, aujourd’hui, elle subit le contrecoup des politiques monétaires accommodantes des banques centrales. Les obligations d’Etat ne rapportent plus rien et seuls les placements, très risqués, en actions de sociétés cotées, sur les marchés boursiers connaissent encore une progression sans que l’on puisse savoir s’il y aura ou non un retournement du marché.

C’est le système en vigueur aux USA et au Royaume Uni et certains krachs boursiers ont provoqué la ruine des retraités.

Ce système n’est pas autorisé en France.

C’est à dire que l’Etat fonctionnaire a décidé que les salariés n’avaient pas la liberté de choisir leur caisse de retraite et qu’ils devaient obligatoirement cotiser au régime de la répartition … sous la réserve que les fonctionnaires ont le droit de cotiser à un régime de capitalisation appelé Préfon.

Il y a là une inégalité de traitement parfaitement injustifiable sauf à vouloir évidemment avantager les salariés du secteur public …

III – L’intégration de la capitalisation au système français

l’Etat, en ce compris les dirigeants du pays, qui sont pour l’essentiel des fonctionnaires, ne veulent pas de basculement de la répartition vers la capitalisation et ce n’est nullement le fait d’un hasard …

Deux éléments entrent en ligne de compte :

– les sommes collectées et les pensions versées.

Si l’on explique aux cotisants qu’ils vont pouvoir cotiser pour leur retraite et non pour celle des autres, il va nécessairement y avoir un fort déplacement vers la capitalisation avec une fuite des capitaux et il s’agit de centaines de milliards € tous les ans !

Il est alors évident que les régimes de répartition, qui sont déjà en difficulté, vont se retrouver très vite en état de cessation des paiements ; sauf si l’Etat organise leur subventionnement par l’impôt mais … il n’est pas sûr que les salariés vont accepter de payer deux fois : une fois pour leur retraite et une autre fois pour la retraite des autres !

– la répartition est le seul système de retraite qui permette de spolier légalement les populations.

Et ce d’une double manière.

– la répartition permet d’extorquer légalement des cotisations pour verser des retraites avec l’engagement, plus que formel, de recevoir une retraite dans, si vous entrez dans la vie active aujourd’hui, plus de 40 ans ! Cela veut dire que si les régimes de retraites disparaissent ou connaissent de graves difficultés, les sommes versées pendant toute votre vie active seront … perdues et que vous n’aurez aucun recours !

– la répartition est le seul moyen qui permet d’avantager certaines catégories de travailleurs et en l’occurrence les salariés du public (fonctionnaires et salariés des entreprises publiques) au détriment des autres (salariés du privé).

Si l’on prend l’exemple de la RATP, on s’aperçoit qu’il faut 800 millions d’€ tous les ans pour combler le déficit d’un régime qui se permet de payer à un retraité 3.700 € de pension par mois soit bien au-delà de la moyenne des pensions du privé (qui s’établit à 1.400 € par mois) ; sans même aborder la question de l’age de départ en retraite !

On comprend donc aisément que si le régime de la RATP est déficitaire, c’est que soit il n’y a pas assez de cotisations soit que les retraités du régime perçoivent trop par rapport aux cotisations versées.

Si leur régime devenait réellement autonome, il faudrait, afin de le ramener à l’équilibre, tripler les cotisations et diviser les pensions par deux pour envisager d’équilibrer le régime. Autrement dit, ce serait pour les salariés de la RATP, un choc cataclysmique !

S’il y avait un basculement vers la capitalisation, le résultat serait fatalement une diminution drastique des pensions avec un allongement considérable de la carrière.

Au-delà d’un discours cynique d’égalitarisme et de justice sociale, les salariés bénéficiaires de ces régimes l’ont parfaitement compris et c’est donc, pour eux, parfaitement inacceptable !

On connaît par ailleurs, l’argument massue et complètement irréaliste de ces bénéficiaires de régimes spéciaux payés par les autres : LA solution est que tout le monde bénéficie des mêmes avantages ; c’est à dire que tout le monde perçoive 3.700 €  par mois et parte en retraite à 56 ans !

C’est évidemment un véritable déni et une manière de ne pas évoquer le problème de la pérennité des régimes de retraites !

IV – La conclusion qui s’impose est dès lors fort simple.

Le basculement vers la capitalisation est absolument impossible en France car tous ceux qui voient actuellement leurs pensions de retraites payées par les cotisations des autres y perdraient … énormément !

Et, il se trouve que ceux qui bénéficient de pensions de retraites payées par les autres sont les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques !

Dans un pays comme la France où le secteur public (fonctionnaires et salariés des entreprises publiques) est dominant et, au-delà du fait que le pouvoir politique a toujours reculé devant les menaces de blocage du pays par certaines catégories de personnels (qui sont toujours des salariés du secteur public), il est absolument impossible de remettre en cause les droits de ces salariés qui sont assis sur la spoliation pure et simple des salariés du secteur privé.

Je sais que cette vérité est désagréable, qu’elle est politiquement incorrecte, mais c’est la vérité et elle absolument incontournable !

Cela explique que, tant que le secteur public sera dominant en France, il n’y aura jamais de remise en cause du système de retraite par répartition : il aurait trop à y perdre !

Bien évidemment, la démographie montre que le système de retraite par répartition est voué à terme à l’effondrement et que l’Etat fonctionnaire cherche seulement des solutions à court ou moyen terme à seule fin de … gagner du temps !

Tant que les salariés du privé ne l’auront pas compris, ce système continuera de prospérer … à leur détriment !

 

Bien cordialement à tous !

 

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Les petits calculs sournois du président

Quels sont les signes montrant qu’un débiteur ne va pas honorer ses engagements ?

Il commence par essayer de négocier des délais de paiement mais bien souvent, avant même cette phase, il commence par tenter de voir s’il ne pourrait pas échapper à ses engagements par le biais d’une stérilisation des clauses contractuelles.

On a pu observer ce phénomène avec ces nombreuses communes surendettées du fait de la souscription de prêts dits « toxiques » notamment auprès de la banque Dexia (qui a fait faillite depuis). Ces prêts avaient été souscrits à des taux très bas mais présentaient une caractéristique bien précise : ils étaient indexés sur le cours du CHF (franc suisse) par rapport à l’€. Tout allait bien jusqu’à ce que la BNS (banque nationale suisse) cesse d’acheter des € pour maintenir le CHF dans la proportion d’un € pour un CHF. Le cours du CHF s’est alors envolé et les taux de ces prêts aussi !

Beaucoup de communes françaises ont vu alors la charge de leur dette exploser et les maires impliqués, ne pouvant justifier devant leurs électeurs l’explosion de la fiscalité locale et la mise en faillite de leur commune, ont alors saisi la justice administrative (les communes relèvent de la justice administrative exclusivement) pour faire annuler ces prêts ou du moins obtenir la stérilisation des taux d’intérêts.

Certaines communes sont parvenues à obtenir l’annulation pure et simple des taux d’intérêts ; alors que l’on sait aujourd’hui que ces maires savaient ce qu’ils faisaient et qu’ils avaient fait un pari à propos d’un évènement futur et improbable mais pas impossible en souscrivant de tels engagements.

Ils ont joué … ils ont perdu (enfin surtout leurs administrés) ; ce qui démontre encore une fois que la principale caractéristique du politicien, qu’il soit local ou national, est de ne jamais assumer ses décisions … surtout lorsqu’elles aboutissent à un désastre !

Et c’est ce que tente de faire E Macron en déclarant, lors de sa récente interview au journal britannique « the Economist » (dans laquelle il fait une bonne part à l’égotisme en utilisant plus de 170 fois le « je » ou le « moi »), qu’il fallait s’affranchir de la règle des 3%.

Un peu d’histoire pour remettre les choses dans leur contexte.

Nous sommes en 1990, le mur de Berlin vient de tomber et la RDA par la même occasion. Curieusement, tous les allemands de l’est voulaient fuir le paradis communiste … tant encensé par les élites françaises !

L’Allemagne veut se réunifier. Seulement pour cela il faut l’accord des autres pays ; notamment parce qu’il faut assurer la sécurisation des frontières issues de 1945.

 Avec le traité de Moscou, signé le 12 septembre 1990, entre les deux Allemagne et les quatre puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique), la totalité du territoire allemand redevient pleinement souverain au moment de la réunification qui intervient le 3 octobre 1990.

F Mitterrand, alors président de la république et dont on dit qu’il était contre cette réunification, pressent que l’Allemagne réunifiée va redevenir la grande puissance industrielle centrale de l’Europe qu’elle était avant 1945 et que … la France va perdre son rang de première nation européenne !

Pire, l’Allemagne réunifiée pourrait même être tentée par un recentrage de son influence vers les pays d’Europe de l’est qui viennent de se libérer de la domination soviétique et, de ce fait, se désintéresser de la CEE (l’Union Européenne n’existe pas encore).

Il négocie donc avec les dirigeants allemands (Helmut Kohl), en échange de son accord pour la réunification, une union monétaire (qui aboutira à la création de l’€) de telle manière que l’Allemagne reste indéfectiblement liée à la France et à la CEE.

Les allemands ne sont pas très chauds car la conception de la monnaie est très différente en France et en Allemagne !

En Allemagne, c’est l’orthodoxie budgétaire. On ne fait pas des déficits et surtout on ne manipule pas la monnaie. La banque centrale allemande (Bundesbank) est indépendante du pouvoir politique. En effet, échaudée par l’épisode de l’hyperinflation galopante de 1923, l’Allemagne est partisane d’une monnaie stable et forte.

En France, la monnaie est au service du pouvoir politique, la banque de France est sous l’autorité de l’Etat et de l’exécutif et on enchaîne les dévaluations (17 depuis 1914) avec une constance inquiétante. En France, on a l’habitude de lessiver les dettes avec l’inflation même s’il faut pour cela ruiner l’épargnant ; ce qui n’est pas admissible en Allemagne !

Pour emporter l’adhésion des allemands réticents, Mitterrand propose alors que le déficit budgétaire ne soit pas supérieur à 3% du PIB. C’est fournir aux allemands la « garantie » que les dettes ne pourront pas dépasser un certain montant et qu’ils ne seront pas obligés de payer les dettes des autres !

Les allemands acceptent.

La création de l’€ résulte donc d’une décision purement politique mais elle a des conséquences économiques extrêmement importantes dont les dirigeants français ne semblent pas, à l’époque, prendre la mesure ; à moins que les français aient fait preuve, à cette occasion, d’un certain machiavélisme en proposant une règle stricte avec la ferme intention de … ne pas la respecter ?

Car, que fait aujourd’hui E Macron ?

Il veut remettre en cause la règle des 3%, que nous avons proposée et que les allemands ont acceptée et l’explication est typiquement française : les conditions ont changé ! Il est vrai qu’il faudrait être un parfait crétin pour respecter des règles que l’on a soi-même fixées !!!

On retrouve bien là, la désormais célèbre morgue de ces hauts fonctionnaires qui, voyant qu’ils n’arrivent pas à respecter les règles fixées, vont expliquer comment il faut faire autrement et notamment qu’on peut mieux gérer un pays en faisant toujours plus de dettes …

Les français ont la réputation d’être des gens arrogants et prétentieux, qui aiment agiter des idées sans jamais aboutir à quoique ce soit de tangible, de surcroît dilettantes et instables.

Cela se confirme encore une fois !

En fait, E Macron, qui a d’ores et déjà en vue sa réélection de 2022, sait qu’il n’a fait aucune réforme de fond. Pire, le mur du refus (gilets jaunes et salariés des régimes spéciaux et de la fonction publique) commence à se durcir et le risque d’explosion grandit. Il a lâché les vannes budgétaires en début d’année pour éteindre la grogne mais, évidemment, il a considérablement augmenté la dépense publique, les impôts et … la dette !

E Macron, qui craint, par-dessus tout, les débordements populaires, veut disposer de marges budgétaires pour maintenir une situation plutôt précaire alors que la France bénéficie déjà des taux d’intérêts à zéro de la BCE ! Il est donc bien décidé à enfoncer le plafond de 3% alors que la France n’est revenue, pour la première fois depuis bien longtemps, sous la barre des 3 % en 2018 que grâce à … une fiscalité massacrante.

Or, il ne peut pas se permettre une fin de mandat chaotique … s’il veut être réélu et, en France, l’orthodoxie budgétaire n’a jamais été un problème alors qu’il sait qu’il est incapable de réduire la dépense publique. L’Etat fonctionnaire s’avère irréformable ; la France vit de plus en plus à crédit et les comptes 2019 et 2020 vont connaître de nouveaux dérapages.

Cela explique qu’il puisse affirmer que les 3% c’est « un débat d’un autre siècle » histoire de faire passer la bonne gestion des pays du nord pour un anachronisme et leurs dirigeants pour des ringards … Il avait d’ailleurs, lors d’un voyage à Aix la Chapelle (en Allemagne) fustigé cette « manière compulsive qu’ont certains Etats d’accumuler des excédents budgétaires » …qui visait l’Allemagne et qui était déjà une manière de remettre en cause les traités européens.

 De plus, il n’hésite pas à mentir en déclarant « Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissement ». En effet, les déficits de ces dernières années résultent pratiquement exclusivement de dépenses courantes. Il n’y a donc pas de dépenses d’investissement ; lesquelles connaissent un véritable effondrement depuis 2012.

E Macron sait aussi que des voix commencent à s’élever en Allemagne pour réclamer une relance budgétaire et dépenser les excédents alors que, dans le même temps, Mme Lagarde, qui vient de prendre ses fonctions de présidente de la BCE, a cru nécessaire de venir à son secours pour tenir le même discours !

Il tente donc d’exploiter de manière opportuniste ce mouvement …et cherche des marges de manœuvre pour ne pas réduire les dépenses publiques françaises car ce serait la porte ouverte à toutes les contestations !

Bien évidemment, l’augmentation de la dépense publique, qui n’est rien d’autre que du laxisme budgétaire, va finir pas poser des problèmes vis-à-vis de Bruxelles et devrait enclencher le processus de sanctions financières prévues par les traités.

Il faut dire que, accros à la dette publique, les dirigeants français ont toujours été les partisans des €bonds c’est à dire des dettes émises par l’Union Européenne elle-même et non par les Etats comme c’est le cas actuellement. Par contre, les allemands s’y sont toujours opposés car ils n’ont pas confiance … les français ne sont pas fiables.

Il faudrait donc déjà que la France stoppe ses déficits qu’elle empile depuis 1974 si elle veut avoir une chance d’être entendue. Elle n’en prend visiblement pas le chemin !

Par ailleurs, les €bonds ne sont concevables que dans le cadre d’un Etat fédéral intégré, tel que les USA. Seulement, l’Union Européenne est encore … très loin de cette structure et il n’est même pas sûr qu’elle puisse s’en approcher un jour !

Il ne faut pas oublier que la crise de 2012, qui a tout de même failli faire sauter l’Union Européenne, était avant tout une crise de la dette des Etats. Mais, visiblement, les dirigeants français n’en ont cure tout en n’ayant jamais tiré les leçons de l’adoption d’une monnaie forte et stable. Ils n’y ont vu que l’occasion d’emprunter massivement sur les marchés à des taux très bas pour financer à crédit leur vision de la société !

 Cela amène à se poser un certain nombre de questions :

– La France doit-elle continuer à creuser des déficits qui ne sont pas le signe d’une quelconque austérité même si celle-ci existe bien pour certaines catégories de la population ? L’effort de réduction du déficit structurel (déficit avant imputation des intérêts sur la dette) est quasiment nul depuis le début du mandat d’E Macron et les 1.3% de croissance pour 2019 sont surtout dus aux 3.3% de déficit public ; ce qui veut dire que pour obtenir 1.3% de croissance, il en coûte 2% d’endettement supplémentaire. Seulement, cette relance qui ne dit pas son nom permet de masquer la réalité de la situation et notamment que s’il n’y avait pas eu cette relance budgétaire, nous aurions eu une croissance négative ou au mieux une croissance zéro !

– L’Union Européenne a-t-elle besoin d’un stimulus budgétaire pour relancer l’activité alors que son niveau de croissance global est très inférieur à celui des USA et de l’Asie malgré une politique monétaire « très » accomodante. On sait que les relances budgétaires n’ont jamais prouvé leur efficacité … elles ne font que décaler dans le temps les évènements tout en générant des dettes qu’il faut ensuite rembourser. Mais, et c’est là le but visé par E Macron, elles permettent de masquer temporairement les difficultés économiques. Elles servent essentiellement à gagner du temps et c’est bien ce dont a besoin le président !

– Alors que le budget de l’Etat est de 400 milliards € avec des recettes fiscales de 307 milliards € pour un déficit de 93 milliards€ (soit 25% !) ne faudrait-il pas plutôt profiter des taux bas pour se désendetter alors qu’on fait exactement l’inverse ? On sait que plus la dépense publique augmente plus la croissance économique diminue ; et malgré cela la France continue d’emprunter toujours plus. (225 milliards en 2019, 230 milliards en 2020). La dette de la France atteint désormais 2.375 milliards € et l’encours de dette explose en flirtant avec les 100% du PIB (99,5%).

E Macron se lance donc consciemment dans la spirale mortifère de la croissance de la dette à des fins de seule politique politicienne … alors que, lors des élections de 2017, il prétendait stopper net la dérive budgétaire et réduire l’endettement qui devrait finalement … progresser de plus 400 milliards € sous son mandat ! C’est un peu comme l’inversion de la courbe du chômage de son ancien mentor …

Quel est le stade ultérieur car il est évident que ces dérives ne seront pas acceptées par les autres membres de l’Union Européenne surtout que, exception faite de l’Italie, ils ont fait les efforts nécessaires ?

Or, on imagine mal un président de la république française, tout plein de sa morgue et de son pouvoir absolu, rentrer tout penaud dans le rang …

L’Etat fonctionnaire essaie de trouver une issue à son incompétence et pour cela tente d’échapper à ses engagements initiaux. Ce faisant, il essaie de contourner les règles communes et de revenir sur sa parole alors qu’à l’exception de l’Italie, tous les autres pays de l’Union Européenne ont pratiquement éliminé leurs déficits budgétaires.

Encore une fois, la France donneuse de leçons à la terre entière trouve des raisons (ou des prétextes) pour ne pas respecter les règles du jeu.

Encore une fois, l’attitude française amène à la suspicion généralisée car on sait qu’on ne peut pas faire confiance aux français !

On peut imaginer aisément que E Macron n’hésitera pas à provoquer une nouvelle crise au sein des institutions européennes afin de prendre les français à témoins de ce que “si ça va mal c’est de la faute de Bruxelles et de l’Allemagne” (cette ficelle ayant déjà été largement utilisée) avant de proposer de nouvelles règles plus accommodantes … que la France ne respectera pas plus !

C’est là jouer à un jeu dangereux et le risque, à terme, est que les pays de l’Europe du nord fassent un jour sécession et laissent les pays dits du « club Med » se débrouiller avec leurs dettes !

Ce jour là sifflera la fin de la partie. Les dérives budgétaires éclateront au grand jour, les dirigeants de l’Etat fonctionnaire se retrouveront devant leurs responsabilités … et ce ne sera pas une partie de plaisir pour les français !

Bien cordialement à tous !

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