Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Le libéralisme est la seule option possible en matière économique.
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Nous allons finir l’année en évoquant les petites combines de nos élites pour faire surnager le système dont ils sont les premiers bénéficiaires.
L’époque est devenue difficile pour le milieu de la finance (banques et compagnies d’assurance) en raison des taux d’intérêts nuls pratiqués par la BCE.
Mais elle n’est pas plus facile pour l’Etat français qui, malgré ces taux ultra favorables, peine à financer des dépenses en constante augmentation alors qu’il se trouve contraint de limiter l’augmentation de sa prédation fiscale.
Surtout que, désormais, les deux camps ont des intérêts désormais opposés alors qu’ils ont partie liée dans la mesure où les compagnies d’assurance financent les dettes de l’Etat en achetant les émissions obligataires (OAT). L’Etat toujours plus impécunieux cherche toujours plus d’argent gratuit et le milieu de la finance recherche des placements rémunérateurs que l’Etat ne peut pas lui procurer.
Nous sommes en fait tombés au bas de la spirale infernale des taux à zéro et personne ne sait comment en sortir car si les taux montent, certes le milieu de la finance se remet à gagner de l’argent mais l’Etat ne peut plus faire face à ses dettes et comme les compagnies d’assurance dépendent de l’Etat …
De ce fait, nous assistons à des opérations financières qui relèvent du « pur équilibrisme » financier !
La participation de l’Etat au capital de PSA
En mars 2017, l’Etat, par le biais de l’APE (Agence des Participations de l’Etat), a revendu sa participation dans le capital de PSA (Peugeot-Citroën) à la BPI pour 1.92 md€.
Cette participation ayant été payée 800 millions €, lorsque PSA était en difficulté, l’Etat a enregistré une plus-value d’1.12 md€.
C’est donc une excellente opération et le gouvernement n’a pas manqué de communiquer à ce propos ; fidèlement relayé par une presse pour le moins complaisante, c’est à dire dénuée de tout esprit d’analyse voire d’esprit critique.
On en arriverait presque à croire que l’Etat stratège est un bon gestionnaire !
Sauf qu’il y a un petit détail : la BPI c’est la Banque Publique d’Investissement et elle est entièrement à capitaux publics puisque détenue à parts égales par la Caisse des dépôts et l’APE (Agence des Participations de l’Etat), qui qualifie l’opération de “reclassement à l’intérieur du secteur public ».
La BPI résulte du regroupement d’Oséo, qui participe au financement des PME et de l’innovation, du Fonds Stratégique d’Investissement (FSI), filiale de la Caisse des dépôts qui prend des participations minoritaires dans le capital des entreprises, de CDC Entreprise, filiale de la Caisse des Dépôts, qui gère les prises de participations dans les PME de la Caisse.
Ainsi donc, pour dire franchement les choses, on est en plein « capitalisme d’Etat » mais surtout, l’Etat s’est revendu à lui-même sa participation au capital de PSA en gonflant au passage le chiffre de 1.12 md €.
C’est à dire que d’un trait de plume on gonfle les actifs de 1.12 md € mais ce n’est pas qu’un jeu d’écritures car ce sont bien les capitaux de la BPI qui servent à financer l’opération ; non pas pour « aider » les entreprises mais pour permettre à l’Etat de pomper discrètement les capitaux de la BPI sans faire apparaître un emprunt (car ce n’est pas dans les statuts de la BPI de financer l’Etat) en faisant, au passage, une confortable et opportune plus-value !
Car, la BPI a pour mission de financer l’innovation, les petites entreprises et les entreprises de taille intermédiaire. Son objectif principal est d’accompagner les entreprises dans leur croissance pas de financer indirectement l’Etat !
A bien y regarder, cela ressemble étrangement à une opération de cavalerie dont on perçoit le but : récupérer à bon compte des fonds et améliorer la présentation bilancielle des comptes publics qui sont franchement mauvais.
Car, toute petite combine est finalement bonne à prendre !
Et vous noterez que cette opération a eu lieu avant le déclenchement du mouvement des gilets jaunes ; c’est dire si la situation est en train de se tendre actuellement avec une dette qui vient de dépasser les 100% du PIB à 2.415 mds €.
Conclusion : Si un jour vous avez des dettes et que vous ne savez pas comment faire pour y faire face, vous saurez que vous pouvez vous revendre à vous-même vos actifs disponibles en gonflant bien le prix et avec ce prix … rembourser vos dettes ! Magique non ? Mais je doute que votre banquier et vos créanciers apprécient la manœuvre !
Les provisions pour participation aux bénéfices des contrats d’assurance-vie
Les compagnies d’assurance-vie, qui ont quelques difficultés à trouver du rendement pour appâter les souscripteurs, ne vont pas très bien actuellement du fait de la forte diminution des taux d’intérêts alors que leurs portefeuilles sont constitués pour l’essentiel d’obligations d’Etat (OAT).
Je rappelle que ces compagnies gèrent un véritable pactole de 1.600 mds€ qui représente d’ailleurs la première forme d’épargne en France ; utilisée d’ailleurs essentiellement pour des raisons fiscales (ces placements bénéficient d’exonérations fiscales dont les épargnants adorent ; ce qui s’avère d’ailleurs logique dans un pays surimposé comme la France !).
Or, la presse spécialisée a révélé qu’ARKEA (CREDIT MUTUEL) a dû recapitaliser, le 10 octobre dernier, sa compagnie d’assurance de 540 millions €.
On ne sait pas si ARKEA a plus mal géré les actifs de ses clients que ses confrères de la profession mais nul doute que cette opération constitue le révélateur d’une situation somme toute assez peu reluisante de la profession.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, face à la diminution de leur solvabilité, plusieurs compagnies d’assurance-vie sont intervenues auprès du ministère de l’économie et des finances pour obtenir une petite modification de la législation applicable aux PPB (provisions pour participation aux bénéfices) dont le total s’élève quand même à 55 mds€.
Ces PPB constituent des revenus mis en réserve par les compagnies pour une durée maximale de 8 ans (raison pour laquelle il faut éviter de casser un contrat d’assurance vie avant son terme de 8 ans car alors on perd cette participation aux bénéfices et le rendement du placement peut chuter sensiblement). Ces PPB constituent une réserve prudentielle et concernent plus particulièrement les contrats en € (à capital garanti) que les compagnies ne proposent plus guère désormais. En effet, avec les taux à zéro, elles préfèrent orienter leurs clients vers contrats à supports en unités de comptes (actions) dont le capital n’est pas garanti (avec de gros risques de pertes en capital s’il y a un krach boursier).
Ces PPB constituent une dette des compagnies d’assurance-vie vis-à-vis des souscripteurs de contrats puisque ces sommes appartiennent à ces derniers et qu’elles ont vocation à leur être distribuées ; c’est donc un élément de passif des compagnies.
Autrement dit, par un simple jeu d’écritures, elles voudraient transformer une dette en actif et, par ce biais, gonfler leurs actifs de 55 mds € !
Audacieux non ?
Pas énorme par rapport au montant total des avoirs contractuels, mais toujours bon à prendre !
Il y a juste un petit problème juridique …
Ces sommes appartenant contractuellement aux souscripteurs, modifier la législation applicable constitue donc une violation pure et simple des dispositions contractuelles !
Mais il est vrai qu’en France, le respect de la propriété privée et des règles contractuelles est quelque chose de toute à fait accessoire … et la spoliation de l’épargnant une constante républicaine …
On se situe là carrément dans la magie financière à moins … que ce ne soit finalement qu’une escroquerie que les compagnies d’assurance cherchent à légaliser ; car le but est quand même d’obtenir une appropriation illégale de ces réserves, en violation de dispositions contractuelles (qui, en droit civil, constituent la loi des parties) !
Reste à savoir quelle va être la ficelle qui va être utilisée pour justifier cette mauvaise action mais cela vous donne en tout cas une idée de ce que pourrait être le commencement d’une spoliation étatique.
Il est évident que tout cela n’augure pas d’une bonne issue en ce qui concerne les contrats d’assurance-vie et il vous appartient de devenir particulièrement méfiants à propos de ce type de placement surtout qu’une loi Sapin II du 09 décembre 2016 a prévu de permettre le blocage « temporaire » des retraits sur les contrats d’assurance vie « en cas de besoin » afin d’éviter un « bank run » et la faillite pure et simple des compagnies d’assurance !
Conclusion : Petites magouilles financières entre amis et capitalisme de connivence sont bien les deux mamelles de l’Etat fonctionnaire !
Bien cordialement à tous et meilleurs vœux pour 2020 !
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En première partie, nous avons abordé le développement de l’administration et sa prise de pouvoir.
II- Le manque d’efficience d’une administration au centre d’un conflit d’intérêts permanent
La confusion des genres et l’absence de régulation
Ayant pris le pouvoir, l’administration s’est trouvée en mesure d’imposer ses décisions à l’ensemble des agents économiques alors qu’elle a une « double casquette » à la fois de dirigeant politique et d’exécutant ; c’est à dire qu’elle se trouve dans la situation de pouvoir valider elle-même ses propres décisions à la fois sur les plans politique et administratif , sans véritable contrôle quant à leur réelle pertinence.
Tous les éléments sont dès lors en place pour provoquer une véritable dérive administrative basée sur un conflit d’intérêts permanent ; et les récentes révélations concernant JP Delevoye mettent clairement en lumière ce type de comportement qui mélange les fonctions administratives et politiques.
En outre, la croissance ininterrompue des effectifs s’est accompagnée d’une dégradation de son efficacité car l’Etat fonctionnaire ne fonctionne pas selon des critères économiques de rentabilité et de prix de revient des entreprises privées. Il fonctionne d’après des règles budgétaires avec des interférences telles que la hiérarchie ou les décisions politiques.
Alors que l’entreprise privée essaie de procurer à sa clientèle le meilleur produit ou le meilleur service pour le meilleur prix, dans un environnement de surcroît la plupart du temps concurrentiel, l’administration se situe dans un schéma qui fonctionne hors de toute régulation économique, en dehors du système des prix de marché. C’est donc un système où, par définition, on ne cherche pas à faire des économies … d’ailleurs, l’administration n’a pas de clients, elle a soit des administrés soit des usagers ; ce qui ne confère aucun droit à l’utilisateur.
La conséquence est alors évidente : Si l’entreprise n’est pas efficiente, elle disparaît, tandis que l’administration, elle, continue à prélever les impôts et, pire, tend même à les augmenter pour tenter d’améliorer les défaillances constatées ; compte non tenu du fait qu’elle peut aussi utiliser la contrainte pour forcer à l’usage de ses services. L’assurance maladie en est un exemple flagrant puisqu’elle est obligatoirement publique et qu’il ne peut y avoir de concurrence (à la baisse des cotisations) par des assureurs privés.
Cela a fatalement des conséquences au niveau des méthodes de gestion et plus particulièrement en matière de recrutement du personnel : pour l’administration il n’y a pas d’appréciation qualitative quant au nombre de personnes susceptibles d’effectuer un travail donné.
Cela veut dire que, pour un travail donné, on peut recruter 1, 2 ou 3 personnes alors que cela est absolument impossible dans une entreprise privée qui doit toujours rechercher le meilleur ajustement productif, notamment parce que la charge fiscale sociale et fiscale doit être calculée au plus juste ; question qui ne pose jamais pour l’administration.
Cela se traduit par exemple par de fortes disparités entre les CPAM avec des effectifs variant du simple au double d’une caisse à l’autre pour un même volume de dossiers traité. Nécessairement, les frais de fonctionnement (dits de gestion) ne sont pas les mêmes !
Or, ce schéma est absolument impossible dans le privé puisqu’il est inconcevable que deux entreprises concurrentes puissent fonctionner de manière identique alors que l’une a deux fois plus d’effectifs que l’autre. C’est une question de productivité et plus la productivité est faible, plus le coût du service ou du produit est proportionnellement important.
Cela a d’ailleurs été le cas lors de l’effondrement du rideau de fer. Les entreprises de l’ancien bloc soviétique fonctionnant avec deux ou trois fois plus d’employés que les entreprises de l’ouest, de surcroit dans un milieu économique artificiel, AUCUNE n’a pu résister à une irruption aussi brutale de la concurrence.
L’entreprise privée n’est pas parfaite mais il y a systématiquement une recherche d’optimisation de la gestion ; laquelle est totalement absente dans le milieu administratif.
On touche là au secteur complexe de la formation du prix en milieu concurrentiel et on comprend alors aisément, qu’en ce qui concerne l’administration, il y a à la fois une mauvaise allocation du capital et une mauvaise appréciation des critères de dépenses ; ce qui est confirmé par les études de terrain qui démontrent que le système public n’est pas efficient et qu’il dépense beaucoup plus pour des résultats toujours inférieurs à ceux du privé (sureffectifs, absentéisme, mauvaise exécution du travail, actions inutiles et coûteuses, interférences politiques).
Car, finalement, il est toujours plus facile de dépenser trop que de faire des économies !
Or, là où l’on peut comprendre, sous certaines conditions, un mode fonctionnement de cette nature pour des missions exclusivement régaliennes (armée, police, justice), cela devient extrêmement pénalisant lorsqu’il s’agit de services rendus dans le cadre du secteur marchand ; qu’il s’agisse de la santé ou de la retraite car on comprend qu’à partir du moment où l’on escompte des ressources toujours suffisantes, il n’y a aucune limite à la croissance de l’administration.
Des dérives inévitables
Les décisions des entreprises sont toujours rationnelles car l’erreur de gestion ou de management se paie cash alors que les décisions des administrations, sous couvert de la force publique, peuvent être arbitraires, illégitimes, inefficaces voire pénalisantes mais … s’imposer quand même !
On peut résumer la situation ainsi : L’entrepreneur joue sa vie et sa fortune et s’il échoue c’est la ruine. Le fonctionnaire, lui, sous couvert de sa hiérarchie, dépense un budget provenant des ressources de l’Etat ; lesquelles, comme tout un chacun le sait, ne coutent rien. Il n’a donc de ce fait aucun scrupule à le gaspiller !
Un exemple : la SNCF est subventionnée à hauteur de 13 milliards € par an parce qu’elle perd sans cesse de l’argent. La dérive de gestion en a fait une véritable machine à griller du cash alors que, malgré tous les excès de son personnel, elle n’en assume jamais les conséquences. In fine, c’est la collectivité, c’est à dire le contribuable, qui paie.
Quelle entreprise privée pourrait ainsi se permettre de fonctionner dans de telles conditions ?
Le service public est finalement souvent synonyme d’inefficacité parce que juge et partie il n’est pas en mesure de remettre en cause de mauvaises décisions et qu’il va au contraire insister jusqu’à la catastrophe finale (on connaît ces projets administratifs qui ont fini par s’écrouler d’eux-mêmes après avoir grillé quantité de fonds publics) !
Le seul avantage de l’administration c’est l’apparente gratuité des services procurés parce qu’en fait le prix réel est masqué. La mutualisation du service, dans un cadre global plus ou moins indéfinissable, fait que le prix est inconnu de l’utilisateur qui est alors enclin à penser qu’il est gratuit alors qu’il est payé par tous ou pire, payé par d’autres. Mais, on ne peut pas en conclure que la dissimulation du prix réel puisse constituer une preuve de bonne gestion.
Pourquoi cela fonctionnait-il avant et plus maintenant ?
En fait, le système de l’économie dirigée à la française a pu sembler fonctionner correctement jusqu’à l’ouverture des frontières dans le cadre de l’Union Européenne et de la globalisation car elle ne subissait pas d’élément de comparaison. Avec l’ouverture des marchés, elle est apparue complètement inadaptée du fait d’un manque total d’adaptabilité à une évolution trop rapide des structures économiques dans un cadre concurrentiel (les GAFA, l’internet …).
Il faut être conscient que le fonctionnement de l’administration repose en fait sur un modèle ancien, périmé, qui remonte au 19° siècle, avec un statut figé du personnel (emploi à vie, pas d’interopérabilité), et les lois à répétition sur la modernisation de la fonction publique (MAP) n’ont jamais été en mesure de remettre à plat un système complètement obsolète.
Quand un fonctionnaire entre dans l’administration, sa carrière, sa progression de carrière, l’évolution de son salaire, sa retraite ; tout est déterminé dès le départ.
Dans le privé, il n’y a rien de tout cela. D’ailleurs, il est bien rare de pouvoir faire toute une carrière chez le même employeur privé compte tenu des démissions, des faillites et des licenciements.
On le constate de manière évidente avec la SNCF dont le personnel refuse obstinément l’évolution des structures économiques et cela explique aussi la réticence des autorités à ouvrir le marché à la concurrence. On peut se rappeler, à ce propos, la mutation nécessaire de l’administration des PTT devenue France Télécom puis Orange au marché dérèglementé des télécoms (avec une diminution formidable du prix des communications du fait de la concurrence), avec ses réductions massives du personnel et ses impératifs de rentabilité qui ont provoqué des vagues de suicides au sein du personnel !
Les conséquences néfastes de l’emprise administrative
On l’a compris, l’administration ne raisonne pas ni en termes économiques ni en termes d’économies ; et cela peut avoir de lourdes conséquences.
L’entreprise privée étant perçue comme une menace potentielle de nature à remettre en cause les situations acquises, il ne peut y avoir aucun soutien des entreprises.
De fait, l’Etat fonctionnaire a idéologiquement a décidé d’user de la force publique pour soumettre le secteur privé à sa volonté c’est à dire le contrôler voire le pénaliser ; alors que l’administration est la plus mal placée pour contrôler une entreprise qui fonctionne en secteur concurrentiel ! Ainsi, en matière de licenciement : l’administration est compétente pour donner son accord alors qu’à bien y regarder, le seul compétent pour apprécier la réalité de la situation est bien le chef d’entreprise.
Bien au contraire, il s’est développé au sein de l’administration une vision marxiste de l’employeur exploiteur, fraudeur, capitaliste et nullement celle de l’employeur créateur de richesses ; ce qui est une façon de justifier sa détestation de la concurrence parce que la comparaison est très rarement à son avantage et qu’elle fait donc tout pour l’éliminer.
Or, l’administration, du fait de son hypertrophie, fait aussi concurrence au privé ou, se retranchant derrière la loi, se place en situation de monopole mais en ne respectant ni les règles de rentabilité ni les prix puisqu’elle est totalement subventionnée par l’impôt qui, par définition, ne lui coûte rien !
Elle ne respecte pas plus les règles de droit en ayant à cœur de fausser un peu plus les règles du jeu puisqu’elle se protège aussi des juridictions de droit commun en relevant d’une juridiction administrative dérogatoire dont les membres sont tous issus de la même école de formation (ENA) et dont le parti pris en faveur de l’administration n’est un secret pour personne !
A cela s’ajoute une vision « clientéliste » de ses relations avec le secteur privé ; c’est à dire que l’Etat administratif a établi un système de pénalités/récompenses (amendes/subventions) envers les entreprises privées afin qu’elles deviennent plus dociles et cela est particulièrement marquant avec les subventions à la presse écrite dont la soumission au pouvoir est notoire.
On en perçoit immédiatement les effets : L’abus de règlementation et de normes a fini par bloquer le système productif puisque l’entreprise privée doit sans cesse mobiliser plus de moyens non productifs pour se mettre en conformité avec les règles et normes fixées par l’administration puisque l’issue est, en fonction de l’attitude adoptée, soit la récompense soit la sanction qui peut aller jusqu’à l’élimination pure et simple !
Ce genre de pratique ne pouvait avoir que des effets néfastes mais prévisibles que l’on connaît : le secteur industriel s’est écroulé sous les contraintes et les charges sociales et fiscales et a pratiquement disparu ou s’est délocalisé pendant que l’administration n’a cessé de grossir.
Une exception : les impôts ?
Le seul secteur où l’administration semble performante, c’est le recouvrement de l’impôt pour deux raisons principales :
D’une part l’Etat fonctionnaire a un impératif besoin d’argent pour faire fonctionner ses structures – il a donc mis en œuvre tous les moyens, y compris pénaux, pour percevoir l’impôt avec, il faut le reconnaître, une efficacité évidente.
D’autre part, il n’entre pas, sur ce plan, en concurrence avec le secteur privé. De ce fait, il est difficile de faire une comparaison utile.
En fait, c’est un trompe l’œil car le constat initial doit être pondéré par le fait, qu’en France, le recouvrement de l’impôt est plus coûteux, voire sensiblement plus couteux, que dans les autres pays ; ce qui ne peut s’expliquer que par un surdéveloppement de l’administration fiscale et d’importants sureffectifs destinés à atteindre, coute que coute, l’efficacité recherchée.
On comprend donc que l’examen du résultat final n’est pas suffisant en soi pour déterminer si l’administration est performante ou pas !
La mauvaise gestion des entreprises publiques
L’Etat fonctionnaire est un mauvais employeur qui ne sait pas gérer ses effectifs et qui, du fait de la double casquette des dirigeants, à la fois fonctionnaires et dirigeants politiques, se retrouve bloqué dans ses contradictions !
Fonctionnaire il hésite à se retourner contre ses fonctionnaires qui menacent de tout bloquer à la première tentative de porter atteinte à leurs avantages mais responsable politique il est responsable de ses actes devant l’ensemble de la population et les électeurs.
Cela veut dire que l’issue de la négociation, en cas de conflit, est pratiquement toujours la même : les employés du public gagnent de nouveaux avantages en contrepartie de l’arrêt de leur mouvement de grève. Les collègues fonctionnaires gardent leur fierté et l’électeur est satisfait avec la fin du conflit !
On le voit à propos de la réforme des retraites, pour laquelle l’administration est confrontée à ce mélange des genres malsain qui provoque une confusion entre les impératifs de direction d’une entreprise (SNCF et RATP) et des dispositions d’ordre public d’application générale (règles en matière de retraite).
Et ce mélange des genres ne peut qu’occasionner une dérive des couts ; la SNCF étant emblématique de cette dérive et incapacité administrative.
Voilà une entreprise au cœur de conflits sociaux permanents (en moyenne une grève par jour !?!), qui a complètement perdu la bataille du fret, qui fonctionne très mal, dont la ponctualité est plus que problématique mais dont le personnel, en cas de conflit, en appelle systématiquement au ministre des transports, court-circuitant de ce fait un PDG qui perd toute crédibilité et toute autorité.
La réforme de 2018 du statut des cheminots n’a été qu’un trompe-l’œil puisque le foyer de pertes n’a pas été attaqué. On n’a trouvé que la clause du grand père ; c’est à dire que le statut sera éliminé par extinction de ses bénéficiaires lorsqu’ils partiront à la retraite dans … 40 ans !
Les cheminots ont donc bien obtenu le maintien de leurs avantages statutaires au détriment des autres salariés et ils ont fermement l’intention d’en faire autant en ce qui concerne les retraites.
Et le paradoxe ou le plus incroyable c’est que c’est le personnel des services publics qui fonctionnent le plus mal qui revendiquent le plus parce qu’ils savent qu’ils ne risquent rien et que leur employeur ne peut pas disparaître puisqu’il y aura toujours des subventions (comprendre impôts) pour combler les pertes ! Et finalement, le résultat est un record mondial des jours de grèves avec des syndicats ultra politisés, ne représentant pratiquement personne, dont le souci principal est d’engager une lutte d’influence au sein du pouvoir et de rechercher des financements pour faire vivre leurs permanents. Il y a là une forme inacceptable de cynisme jusqu’au-boutiste qui, jusqu’ici, a parfaitement fonctionné.
Des effets pervers qui tendent à se développer
L’administration impose ses règlementations et ses fonctionnaires tatillons, dogmatiques et bornés et le pire, c’est que les résultats sont connus : croissance faible, chômage élevé, accroissement des inégalités sociales et de la pauvreté, inefficacité générale.
Au lieu de se concentrer sur le régalien, l’administration intervient partout et … se plante car elle n’est pas efficace même si elle est tentaculaire ; bien que nos dirigeants fonctionnaires restent convaincus qu’en augmentant le niveau des troupes et des moyens on arrivera à régler les problèmes, sans aucune considération pour le volet efficacité/cout.
On voit clairement cette tendance se développer avec l’utilisation de techniques de surveillance généralisée de la population et des entreprises, principalement au profit du Fisc ; tendance qui n’est que la conséquence du discours officiel : s’il y a des déficits, c’est à cause des mauvais français et de la fraude fiscale ; pas du tout en raison des dérives dépensières de l’administration !
Or, on sait que plus l’administration est importante, plus il y a de corruption pour la simple raison qu’elle devient le centre de tout ce qui se décide et que, devenue intermédiaire obligatoire de tout, elle peut imposer plus ou moins arbitrairement ses décisions et ses « copains ».
Plus l’administration est importante plus la dépense publique augmente et plus la croissance économique diminue ; compte non tenu du fait que plus la dette résultant de cette mauvaise gestion est élevée, moins il y a de croissance économique.
Nous cumulons dès lors tous les handicaps ; ce que l’on peut résumer par « dépense publique abusive et corruption ».
Et pourtant, ce système continue sa course folle vers l’économie dirigée avec mise sous tutelle de l’Etat de l’assurance maladie, de la formation professionnelle, de l’assurance chômage et bientôt de la retraite.
Quelles conséquences à terme ?
Il faut être conscient que nous nous enfonçons chaque jour un peu plus dans l’économie administrée dont il est prouvé qu’elle ne fonctionne pas en milieu économique ouvert ! Elle ne peut fonctionner que dans un milieu économique fermé dans lequel les prix et les couts sont artificiels ou dissimulés ; c’est à dire manipulés par le pouvoir !
La croissance ininterrompue des dépenses publiques pour financer des services publics non efficients et du nombre de fonctionnaires entraîne désormais une charge excessive qui finit par devenir intolérable. Selon le mot, fort juste, de Bruno Bertez, la France est littéralement asphyxiée par sa dépense publique et ses prélèvements fiscaux.
Le seul remède est la réduction de la taille de l’administration et de la dépense publique pour permettre de retrouver une liberté d’action car ce n’est visiblement pas en augmentant encore plus la dépense publique que l’on va résoudre les problèmes ; puisque ces dix dernières années elle n’a fait que croire alors que les services rendus n’ont fait que se dégrader.
Malheureusement, rien ne semble pouvoir arrêter cette dérive car il n’y a aucune volonté réformatrice du pouvoir fonctionnaire. Il n’y a que la volonté de faire durer le système ; en essayant de perpétuer auprès des français l’idée de son efficacité. Or, en dépit du fait qu’une majorité de français se déclare contre le capitalisme et l’économie de marché, l’Etat stratège est une pure illusion ou pire une tromperie.
Dès lors, comme le système administratif ne se réformera pas de lui-même, il devra fatalement être mis à bas par … les autres !
La France est aujourd’hui l’homme malade de l’Europe et elle est malade de son administration et de sa dépense publique excessive. Or, compte tenu du verrouillage actuel du système politique, complètement phagocyté par un système administratif faisant barrage à toute réforme, les chances d’une quelconque réforme passeront probablement par une révolte ou une révolution.
Car, il en va de la croissance de l’Etat administratif comme des empires. Ils grossissent, grossissent jusqu’à ce qu’ils finissent par s’écrouler sous leur propre poids, leur incapacité et leur inertie.
Bien cordialement à tous et bonnes fêtes de fin d’année.
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La France est le pays des grèves et où rien ne marche ! C’est le constat que font beaucoup de nos concitoyens mais c’est aussi l’opinion quasi unanime des étrangers qui ont eu l’occasion de séjourner en France.
Or, ce constat nous place au centre d’un paradoxe pour le moins incompréhensible : Jamais les impôts n’ont été aussi élevés, jamais la dépense publique n’a été aussi importante et pourtant tous les services publics sont en déroute ou presque ; et à cela s’ajoute un mécontentement général de la population, avec des mouvements de grèves multiples.
Nous avons l’image d’un pays bloqué dans ses revendications, ses contradictions, sa contestation générale du pouvoir car, finalement, malgré le très haut niveau de prélèvements obligatoires, la situation ne cesse de se dégrader !
Comment cela est-il possible ?
L’explication est double et tient pour l’essentiel au surdéveloppement de l’administration, à son emprise sur la société française et à son manque général d’efficacité.
Nous examinerons aujourd’hui le développement de l’administration et sa prise de pouvoir et lundi prochain le manque d’efficience d’une administration au centre d’un conflit d’intérêts permanent.
I-Le développement de l’administration et sa prise de pouvoir
Aucun Etat ne pouvant fonctionner sans administration, la question qui se pose est donc : Quelle importance donner à cette administration ?
A l’origine
On situe la naissance de l’administration, pour la France, au règne de Philippe le bel (1268-1314). La tradition de l’administration est donc ancienne et la France a toujours eu un secteur administratif important en lien direct, avec une centralisation du pouvoir beaucoup plus importante que partout ailleurs ; l’épisode napoléonien ayant encore renforcé le développement d’une « administration moderne à la française » avec une organisation très proche de celle que nous connaissons désormais.
Ce phénomène s’est amplifié avec le développement de « l’Etat providence » ; lequel a entraîné une augmentation permanente des effectifs de l’administration. Pour être exact, l’origine de ce phénomène remonte à l’époque de Vichy lorsqu’a été créée l’école nationale des cadres d’Uriage (ENC) qui a fonctionné entre 1940 et 1943.
Ce concept d’une école de l’administration d’Etat est apparu alors si pertinent que son principe en a été repris en 1945 avec la création de l’ENA. (Ordonnance no 45-2283 du 9 octobre 1945).
Or, le développement de cette administration fait que nous sommes passés insensiblement d’un Etat avec une administration à un Etat dirigé par son administration ; le tournant se situant en 1974.
On peut considérer que l’élection de V Giscard d’Estaing, un haut fonctionnaire inspecteur des finances, marque la prise de pouvoir par l’administration ; c’est à dire que, jusque-là confinée seulement dans des missions d’exécution, elle est devenue aussi décideur politique et elle n’a eu alors de cesse d’augmenter son emprise et sa domination par le biais de la création de réseaux qui ont permis à ses membres de devenir aussi dirigeants de grandes entreprises publiques et privées (ce que l’on a appelé le pantouflage) et de faire des allers et retours entre la politique et leur corps d’origine sans perdre le bénéfice ni de la retraite de fonctionnaire ni de la progression de carrière.
Ces réseaux ont littéralement noyauté le pays et il faut être conscient que ce phénomène, que l’on a appelé la « technocratie » ou « le gouvernement de la technocratie », a été amplifié par la constitution de la Vème république qui organise un pouvoir exclusivement centré autour de l’exécutif et spécialement du président de la république.
Cela veut dire que, comme sous la royauté, le chef de l’Etat s’entoure de « spécialistes » et de conseillers inconnus du public recrutés essentiellement au sein de la haute fonction publique, qui ne rendent compte qu’à lui et qui ne sont responsables que devant lui. Et comme le président de la république n’est responsable devant …personne, si ce n’est devant l’électeur une fois tous les cinq ans, on comprend dès lors que le centre du pouvoir réel est à l’Elysée et qu’il fonctionne de manière très opaque.
Aux USA, aucun secrétaire d’Etat (ministre), aucun conseiller, ne peut entrer en fonction sans être passé sur le « grill » devant le Congrès et l’exercice, au cours duquel seront examinés son passé, son patrimoine, les éventuels conflits d’intérêts, sa moralité, peut s’avérer violent pour l’impétrant !
Il n’est d’ailleurs qu’à se demander comment E Macron et E Philippe sont arrivés aux postes politiques qu’ils occupent actuellement ? Absolument pas en raison de leur valeur politique, ni de leurs mandats électoraux ou de leur aptitude reconnue à diriger un pays !
Ils sont arrivés là exclusivement parce qu’ils sont des hauts fonctionnaires (inspection des finances pour Macron et cour des comptes pour Philippe) gravitant dans l’orbite du pouvoir et cela a été la même chose pour Hollande, Chirac, Juppé, Villepin, et tous les autres.
Bien évidemment, dans ce schéma, le Parlement, bien que censé représenter et défendre les français, en est réduit à un rôle subalterne pour ne pas dire insignifiant ; ce qui amène à ce constat finalement peu rassurant : nous n’avons pas vraiment fait de progrès depuis Philippe le Bel ou Napoléon Ier.
L’état des lieux
Contrôlant désormais tous les rouages du pouvoir, l’Etat fonctionnaire a augmenté le nombre de ses missions et ses dépenses beaucoup plus vite que la croissance économique et, partant, de la création de richesses tout en utilisant, face au développement du chômage, le recrutement de fonctionnaires comme variable d’ajustement du chômage …en oubliant un peu rapidement qu’un fonctionnaire recruté c’est 40 ans de carrière et 25 ans de retraite à financer.
Délibérément, on a donc décidé de repousser à plus tard la résolution d’un problème qu’on ne voulait pas ou ne pouvait pas résoudre, notamment pour des raisons idéologiques et électoralistes.
Les trois fonctions publiques (Etat, collectivités territoriales et hôpitaux) emploient au total 5,6 millions d’agents, dont près de 2,5 millions pour l’administration centrale d’Etat. Cela représente un peu plus de 20 % de l’emploi total c’est à dire un salarié sur cinq ; la décentralisation n’ayant entrainé au niveau central aucune réduction des effectifs pendant qu’ils explosaient au niveau des collectivités locales.
Avec 1,4 million de fonctionnaires en plus depuis 1980, les effectifs de l’ensemble de la fonction publique ont augmenté de 36 % entre 1980 et 2008, alors que l’emploi total en France progressait deux fois moins vite (18 %).
Et nous assistons aujourd’hui, à une véritable explosion des couts de fonctionnement du fait de la progression automatique des carrières et des grilles salariales, alors que non seulement les fonctionnaires sont payés 12% de plus que dans le privé mais en plus ils sont les champions du congé avec 45 jours annuels de congés (26 jours dans le privé) et de l’absentéisme (le double de jours d’absence que dans le privé).
La Cour des comptes a, en outre, soulevé la question de la véritable progression des effectifs de l’Etat compte tenu du fait d’une part du recours à des opérateurs privés pour assurer des missions de service public (nombre de missions étant accomplies par d’autres structures mais à ses frais) et d’autre part du recours de plus en plus fréquent à des contractuels qui ne sont pas comptabilisés dans les effectifs (fin 2016 ils étaient estimés à 490 000).
La Cour des comptes, pourtant elle-même administration, en arrive à critiquer « la rigidité et l’absence de vision stratégique de l’Etat administratif » puisqu’elle relève que tout retour en arrière apparaît très difficile dans la mesure où les effectifs s’ajustent très peu à la baisse de la demande ou des besoins mais sont au contraire très réactifs aux nouvelles sollicitations.
Autrement dit, les effectifs montent très vite mais ne diminuent jamais même en cas de diminution des missions.
Les dépenses de personnel (pensions civiles et militaires comprises) ont représenté 40% des dépenses de l’Etat soit 144 mds € sur un budget de 338 milliards € en 2019.
Les conséquences deviennent alors évidentes : la charge financière de l’administration est devenue progressivement de plus en plus lourde à financer par les impôts puisque les missions de l’Etat ne peuvent être accomplies qu’en étant financées par nos impôts !
Du fait de l’augmentation des missions de l’administration, l’Etat fonctionnaire s’est alors trouvé devant la difficulté d’avoir à financer ces dépenses ; ce qui supposait d’augmenter les impôts dans les mêmes proportions.
Or, plutôt que d’adopter, vis-à-vis des français, une politique de vérité quant au coût réel des frais de fonctionnement de l’administration, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, ont préféré user d’un subterfuge discret et indolore à court terme : l’emprunt ; lequel avait en outre « l’avantage » de faire croire que les services de l’administration étaient gratuits !
Ainsi, beaucoup de missions de l’Etat sont, de fait, financées par l’emprunt ; lequel n’est pourtant qu’un impôt futur non décidé par la population puisque, à un moment ou un autre, il faut payer pour rembourser ces emprunts. Et ce phénomène s’est accéléré dans les années 2000 avec l’arrivée de l’€.
La France, bien entendu, n’a pas été la seule à abuser de cet effet d’aubaine pour emprunter massivement sur les marchés à des taux extrêmement faibles et en diminution constante. Néanmoins, ce qu’il faut savoir, c’est que si on avait conservé le Franc, ces emprunts auraient été tout bonnement impossibles car, au-delà d’un certain seuil d’endettement, les taux d’intérêt se seraient mis à monter à des niveaux (40% l’an) rendant le service de la dette totalement insupportable. En effet, la limite à l’endettement est la solvabilité budgétaire qui ne peut être partiellement contournée que par l’usage de la planche à billets génératrice d’inflation.
Avec l’€, cette limite a littéralement explosé jusqu’à la crise de 2012 et il s’agit là de la grande responsabilité, soigneusement occultée, des dirigeants de l’Etat fonctionnaire !
Or, cette croissance permanente de la sphère publique a eu un effet pervers qui n’est toutefois pas immédiat : elle se fait obligatoirement au détriment de la sphère de l’économie privée puisque l’Etat, ne créant pas de richesses, ne vit que de l’impôt qu’il extorque aux ménages et aux entreprises de manière immédiate ou différée (emprunts).
La France est un pays dans lequel non seulement le poids des dépenses publiques rapporté au PIB (en l’occurrence 56,5 %) est le plus élevé des pays de l’OCDE mais c’est aussi le cas pour les dépenses sociales et cette augmentation de la dépense publique s’accompagne d’une augmentation parallèle de l’endettement, qui dépasse désormais les 100% du PIB à 2.415 milliards € alors qu’il n’était que de 20% du PIB en 1980. Le prélèvement fiscal est aussi le plus élevé à 46% du PIB (officiellement mais sans doute plus).
Et nous verrons que, bien que les français pensent que E Macron est un libéral et que nous vivons dans une économie « ultra libérale », nous sommes en réalité dans un système d’économie administrée, sous la tutelle de son administration et nous devons aujourd’hui en payer le prix ; et sans doute beaucoup plus, plus tard !
Bien cordialement à tous.
Deuxième partie lundi prochain. Nous examinerons le fonctionnement de l’administration et son manque global d’efficacité.
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Le projet de réforme des retraites constitue un véritable révélateur des travers de la société française.
C’est en effet, le moment où l’on voit les profiteurs du système sortir du bois et jouer les moralisateurs.
A tout seigneur, tout honneur, le concepteur de la réforme : JP Delevoye, l’apparatchik, le haut-commissaire aux Retraites auprès de la ministre des Solidarités et de la Santé, le haut fonctionnaire à la retraite, l’ancien président du CESE (ancien conseil économique et social) l’ultra cumulard qui collectionne tellement de postes et de fonctions (il y en aurait 13) qu’il oublie de les déclarer auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) ; certaines exercées en violation même de dispositions constitutionnelles qui interdisent toute activité professionnelle aux membres du gouvernement.
Et, désormais, pris au piège de ses omissions volontaires ou …pas, il fait dans le « Retenez-moi ou je fais un malheur » en parlant de démissionner… lui, le haut fonctionnaire qui se croit indispensable et qui accumule les fonctions de manière compulsive et qui a conçu un système complexe et inutile, dans la digne lignée d’Alexandre Parodi « l’inventeur » de la retraite par répartition.
A son propos, on nage dans le conflit d’intérêts permanent mais ceux qui sont dérangés n’ont qu’à fermer les yeux ou … regarder ailleurs !
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a reconnu récemment n’avoir pas indiqué à la même HATVP ses parts dans trois logements, peu après son entrée au gouvernement, à l’été 2017. Le montant total de ces biens immobiliers s’élève tout de même à 336 000 euros. La ministre se défend en estimant qu’aucune faute grave ne lui a été reprochée (responsable mais pas coupable) ; défense un peu facile mais qui m’inquiète quand même : elle aurait une si mauvaise mémoire qu’elle en oublierait 3 appartements !
Peut-être devrait-elle songer à prendre sa retraite de … haut fonctionnaire (elle est professeur de droit public) ?
Nous avons aussi Martine Aubry qui n’a pas pu s’empêcher de sortir du bois pour venir prononcer son petit couplet sur la justice et l’équité et nous faire part de sa réaction indignée, mais néanmoins affligeante, à propos de cette réforme des retraites ; tout en « oubliant » de parler de ses rémunérations, de ses cumuls, du montant de ses retraites de haut-fonctionnaire (elle est énarque maitre des requêtes au conseil d’Etat) cumulées avec celles de ministre. Vous vous souvenez de ce dinosaure du PS, de cette apparatchik qui a mis en grave difficulté les entreprises françaises avec sa désormais célèbre mais mortifère « loi sur les 35 h ». Désormais maire de Lille (payée 8.100 € par mois), elle vient nous parler de solidarité sans en avoir aucune autre que celle des bonnes paroles qui endorment le bon peuple mais en n’oubliant pas de … profiter très largement des prébendes de la république !
En ce qui concerne les grévistes, on est obligé de faire le constat habituel ; à savoir que ce sont toujours les mêmes qui bloquent le pays : les employés du secteur public (au nombre desquels on compte les cheminots de la SNCF, les traminots de la RATP, les enseignants).
Leur discours revendicatif est appuyé sur un diptyque bien rôdé : Pour avoir des droits supplémentaires, ils invoquent la solidarité de tous et quand il s’agit de conserver des privilèges exorbitants, ils nous parlent de défense des droits acquis …
Mais il ne faut pas être dupe : le but du mouvement social est seulement d’obtenir que les salariés du privé travaillent jusqu’à 64 ans, ou plus si nécessaire, pour percevoir une retraite de 1.400 € par mois afin que eux, salariés du secteur public puissent partir avant 57 ans avec une retraite de 2.800 (SNCF) à 3.700€ (RATP) par mois.
On nous a assuré que le régime nouveau serait universel. Effectivement il sera universel car :
Les policiers, après négociation ont obtenu de la part de Ch. Castaner, leur ministre de tutelle, une dérogation quant à leur régime spécial qui sera … maintenu
Les enseignants, après négociation, ont obtenu de la part de JM Blanquer, leur ministre de tutelle le maintien de leur niveau de pension et une … petite rallonge budgétaire de 10 mds € pour doper les rémunérations …sans qu’on leur demande aucune justification quant à l’efficacité de leur travail alors que nous assistons à l’effondrement, suivant une courbe constante, du niveau scolaire.
Pour le reste, on nous parle de la « clause du grand père » sans savoir si elle entrera en application. Il s’agit, je vous le rappelle, du report de l’effectivité de la réforme aux seuls nouveaux entrants ; c’est à dire que les bénéficiaires actuels continueront à bénéficier de l’ancien régime à leur départ en retraite. Autrement dit, c’est un système de retraite par extinction de leurs bénéficiaires qui ne deviendra effectif au mieux que dans au moins 40 ans ; autant d’années pendant lesquelles il faudra continuer à combler des pertes abyssales (3,5 mds € par an) ! C’est bien le maintien de privilèges improprement appelés « droits acquis » !
On n’a aucune idée à propos du calcul des points ; mais il existe un précédent fâcheux avec les caisses de retraites complémentaires privées qui, il y a quelques années, ont dévalué le point dans le but de diminuer les pensions parce les réserves diminuaient dangereusement. Car les retraites complémentaires du privé sont déjà calculées en nombre de points !
On n’a pas plus d’idée à propos du calcul de la retraite sur la totalité de la carrière alors qu’elle est calculée sur les 25 dernières années dans le privé et sur les 6 derniers mois (donc les meilleures années) pour les salariés du public,
On nous dit que l’âge de départ en retraite ne sera pas modifié, puis qu’il sera porté à 64 ans mais que finalement …c’est négociable !
De dérogations en dérogations, cette réforme va être vidée de sa substance alors que le problème du gouvernement (et d’E Macron) c’est qu’il ne peut pas retirer son projet s’il ne veut pas perdre la face ; compte non tenu du fait qu’il risque ne plus jamais pouvoir prétendre à aucune mesure de quelque nature que ce soit !
En fait, le seul point où ce « nouveau » système de retraite sera vraiment universel c’est qu’il sera entièrement sous le contrôle de l’administration d’Etat !
Pour le reste, les salariés du privé continueront, en toute égalité et solidarité, à payer pour les retraites du public… comme avant. Par contre, leurs réserves de 130 mds € seront bien siphonnées par l’Etat pour … boucher les trous du secteur public !
Conclusion, la France est au bout du rouleau, au bord de la faillite, tous les services publics sont en panne ou en pleine déconfiture mais visiblement les mêmes, toujours les mêmes, continuent à se gaver, à profiter, à mettre les mains dans le pot de confiture de la dépense publique.
Mais E Macron a su montrer l’exemple en distribuant 12mds € aux gilets jaunes pour faire cesser leur mouvement !
Alors, pourquoi se gêner !
Cette réforme des retraites, qui n’en finit pas de nous procurer son lot quotidien de « bonnes nouvelles », est une mauvaise réforme, mal conçue, mal ficelée, mal présentée et qui va couter une fortune pour un résultat insignifiant avec des dérogations à répétitions pour tous les salariés du secteur public.
Pour une réforme … ça c’est une vraie réforme !,
Le désastre se profile à l’horizon et nos technocrates, sûrs de leurs certitudes mais dépourvus de tout sens pratique, sont pris au piège de leur présomption et de leur vanité. Ils prennent désormais peur devant l’accumulation des conflits et essaient désormais, par tous les moyens, c’est à dire avec vos impôts, d’endiguer le mouvement en utilisant la technique habituelle : la dépense publique !
Car, la dérive des comptes publics est certaine. On pressent en effet que, pour acheter un accord et faire croire à un semblant de réforme, le pouvoir va accorder des « compensations » dont le résultat le plus immédiat sera d’importantes revalorisations salariales pour les salariés du secteur public ; sans aucune contrepartie en termes de productivité ou d’efficacité.
C’est d’ailleurs une technique bien rodée puisque déjà, sous la présidence de N Sarkozy, qui n’était pourtant pas fonctionnaire, la technocratie s’était « attaquée » aux régimes spéciaux (EDF, SNCF notamment) avec pour seul résultat un cout absolument faramineux mais une modification à peine visible du système !
On peut aussi évoquer la fameuse réforme des régions faite du temps du mentor de notre président, F Hollande ; laquelle n’a servi absolument à rien mais a couté une fortune !
La France est un pays formidable … bloqué dans ses contradictions, otage de son secteur public et qui continue à vivre au-dessus de ses moyens !
En fait et en l’occurrence, la seule réforme nécessaire était bien celle du seul secteur public mais nos hauts fonctionnaires étaient trop intelligents pour le comprendre ; et l’expérience nous montre que, jusqu’ici, ils sont totalement incapables de la faire.
Car, oui, cela s’appelle de l’incompétence !
Tout cela est à la fois dérisoire et lamentable …
Ah oui, vous n’oublierez pas de remercier en temps utile E Macron, l’initiateur, l’instigateur de ce fiasco dont vous paierez les conséquences !
Bien cordialement à tous !
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La récente augmentation des contraintes en matière de contrôle technique auto ne semble pas avoir les effets escomptés.
En effet, on apprend au détour d’un article de presse qu’à ce jour, selon le réseau de contrôle Dekra, environ 560 000 véhicules qui auraient dû passer un contrôle technique cette année ne l’ont pas fait ; et que ce chiffre pourrait grimper à 700 000 véhicules d’ici le 31 décembre.
Les Français seraient-ils devenus réfractaires au contrôle technique ?
Nul doute en tout cas qu’il faille y voir une conséquence des récents renforcements du contrôle technique auto.
Pour mémoire, deux contrôles techniques sont entrés en application successivement : le premier en mai 2018 en vue d’assurer une harmonisation de la législation européenne avec l’instauration du défaut critique qui immobilise le véhicule et l’autre au premier janvier 2019, repoussé à juillet 2019 en raison des gilets jaunes, qui n’est qu’une décision exclusivement française visant particulièrement les véhicules diesels dont le gouvernement avait pourtant poussé à l’acquisition jusqu’à il y a peu !
Le durcissement de la législation européenne, la sur normalisation, est une maladie bien connue de l’administration française qui adore se vautrer dans les règlements complexes et les normes absurdes.
Ce faisant, le but poursuivi était double :
Complaire aux électeurs écolos en s’attaquant fortement aux véhicules à moteur diesel,
Pousser le marché de la vente de voitures neuves afin de faire rentrer des taxes (TVA, taxe carbone) dans les caisses de l’Etat.
Et cette tactique a été payante, principalement auprès des retraités plutôt aisés qui ont cédé devant la peur de problèmes administratifs ingérables.
On évoque aussi un autre facteur : le renouvellement du parc automobile grâce à la prime à la casse. Plusieurs centaines de milliers d’autos ont été mises au rebut depuis 2018, ce qui joue fatalement sur le nombre de modèles à contrôler.
Seulement, on peut aisément imaginer que ceux qui ont « évité » le contrôle technique l’ont fait pour éviter d’être recalés et surtout d’avoir à financer des dépenses coûteuses ; et il y a fort à parier que ce sont ceux dont les revenus sont les plus faibles.
Et il y a fort à parier que nombre de ceux-ci sont d’anciens gilets jaunes !
En effet, instaurer une prime à la casse pour aider les gens à acheter une voiture neuve ou d’occasion peut sembler une bonne idée, quoique pour ma part je considère qu’il s’agit là d’une perversion administrative, mais elle n’atteint pas nécessairement le but poursuivi lorsque les gens concernés gagnent 1.200 €/mois et que leur budget est contraint à 110% ; ce qui signifie qu’ils n’ont aucune marge de manoeuvre !
Cela veut dire que le budget de renouvellement est proche de zéro et qu’ils ne sont même pas éligibles au crédit bancaire par manque de revenus !
Je vous encourage donc à consulter le site officiel ; ce qui vous permettra de constater que l’aide est subordonnée au respect de conditions (complexes) ; desquelles il ressort que l’aide de 3.000 € n’est envisageable que si l’on gagne moins de 13.489€/an et par part (soit le smic) et qu’il faut acheter soit un véhicule électrique soit un véhicule à moteur thermique éligible aux vignettes crit’air 1 ou 2 et consommant moins de 116g/km.
Il ne peut donc s’agir forcément que d’une petite voiture presque neuve incompatible avec l’existence d’une famille de 4 personnes
Quand on sait que la prime n’est pas avancée par le garagiste, notamment en raison des délais abusifs mis par l’administration à verser la prime promise, on en arrive à des situations ubuesques ; surtout lorsque l’on lit :
« Avant de commencer la saisie de votre demande, vous devez au moins disposer des éléments suivants :
Certificat d’immatriculation (carte grise) du véhicule acquis ou loué à votre nom,
Certificat d’immatriculation du véhicule ancien mis à la casse (si vous en déclarez un)
RIB »
Ce qui signifie que vous devez être propriétaire de la nouvelle voiture et avoir payé les 3.000 € que vous n’avez pas pour faire la demande de prime ; prime que vous percevrez, si tout va bien, c’est à dire si votre dossier est “conforme”, plus tard voire même beaucoup plus tard !
Le principe de la prime se heurte donc à la fois à une complexité administrative et à des problèmes financiers qui n’ont visiblement pas été perçus par ceux qui ont conçu ces textes ; à savoir des fonctionnaires qui n’ont aucun problème ni de revenu ni de voiture …
Dès lors, plus par nécessité que par décision purement réfléchie, les propriétaires de voitures à petits revenus entrent en résistance par défaut … et prennent le risque d’une amende de 135€ pouvant aller jusqu’à 750 € et d’une immobilisation voire d’une mise en fourrière du véhicule.
Cela m’amène à formuler deux observations :
Faut-il s’étonner d’une réaction de ce type à propos déjà du principe d’un contrôle technique qui, s’il est incontestable dans son principe, est douteux au niveau de sa mise en œuvre puisqu’un possesseur de voiture fait le constat évident qu’il lui faut payer de plus en plus cher (70€ actuellement) une prestation qu’il perçoit comme une menace sur sa liberté de se déplacer c’est à dire … pour avoir de plus en plus de problèmes ?
Au lieu d’aider les gens à réparer leur voiture, on ne fait que les menacer d’immobiliser leur voiture alors que beaucoup, si ce n’est la presque totalité, en ont besoin pour aller travailler ! En effet, un défaut qualifié de critique entraine l’immobilisation immédiate du véhicule et l’obligation d’utiliser un transport par plateau forcément coûteux !
En fait, ne serait-il pas économiquement plus judicieux d’aider les gens à réparer leur voiture plutôt que de les contraindre à les jeter alors qu’elles sont souvent encore parfaitement aptes à rendre un service normal ?
Cette hypothèse n’a visiblement pas été envisagée ou a été délibérément … écartée. Le délire écolo est passé par là : il faut éliminer coûte que coûte les vieilles voitures et quand je dis que ça coûte ….ça coûte essentiellement au propriétaire qui doit se séparer de sa voiture !
Car, il ne faut pas être dupe, le but final de ces mesures est de contraindre les propriétaires à jeter leurs voitures un peu anciennes, nullement de les réparer ou de les améliorer ; ce qui explique que la mesure (autoritaire) n’ait été conçue que dans un sens répressif.
Alors, évidemment, devant l’ampleur du phénomène dont ils craignent qu’il se développe, les professionnels du secteur du contrôle technique s’inquiètent et n’hésitent pas à utiliser l’argument « de poids » selon lequel « au moins 10 000 véhicules qui devaient passer leur contrôle présentent un danger direct et immédiat”.
Evidemment, il ne s’agit là que d’une projection statistique ne reposant sur aucun fait avéré et qui est donc sujette à toutes les manipulations ; l’utilisation du présent de l’indicatif au lieu du conditionnel ayant essentiellement pour but de convaincre les autorités qu’il faut agir avec la plus grande sévérité.
Sans sourciller, ils demandent donc la création d’un fichier des véhicules à contrôler, une hausse de l’amende en cas de défaut du contrôle technique et un contrôle automatisé par vidéo-verbalisation (radars discriminants) histoire de traquer un peu plus le pauvre automobiliste ou plus exactement l’automobiliste pauvre !
En France, pays des corporatismes multiples et indestructibles, chacun défend son os et tant pis pour le voisin car, il ne faut pas s’y tromper, ces professionnels sont essentiellement inquiets pour leur business et craignent un recul de la fréquentation dans les centres qui entrainerait une diminution de leurs revenus alors qu’on les a obligés à acheter un coûteux matériel qu’ils vont avoir du mal à amortir.
On ne peut donc déplorer, dans cette histoire, qu’un manque flagrant de pragmatisme, et l’adoption désormais habituelle de la « logique » de la matraque permanente !
Nul doute, que les pouvoirs publics vont réagir ; ce qui laisse à penser que la folie administrative a encore de beaux jours devant elle !
Reste néanmoins à savoir comment vont réagir les possesseurs de voitures à petits revenus … car finalement, on perçoit les limites de la stratégie de la menace et de la contrainte permanentes. On voit clairement qu’ils finissent par s’adapter, comme l’ont fait avant eux les ressortissants des pays du paradis communiste ex soviétique, dans une stratégie d’évitement, à des décisions qu’ils estiment qu’elles leurs sont par trop pénalisantes et illégitimes.
Bien cordialement à tous !
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M Bruno Le Maire, qui a fait l’ENA, ne semble n’avoir aucune notion d’économie. C’est très grave puisqu’il est ministre de l’économie ; quoique je pense, pour ma part, que l’économie se porterait beaucoup mieux sans l’intervention du gouvernement, et qu’un ministre de l’économie est parfaitement inutile.
M Bruno Le Maire, ce ministre qui veut réformer le capitalisme, ne peut s’empêcher de venir papillonner devant des médias complaisants pour raconter des inepties totalement déconnectées des réalités, prendre des mesures aberrantes et s’étonner ensuite publiquement de leurs conséquences.
Nous avons, en la personne de Bruno Le Maire, un véritable champion. Voyez plutôt :
Comment mettre en difficulté le secteur du BTP
Le gouvernement a décidé de supprimer progressivement l’ « avantage fiscal » accordé au GNR (gazole non routier) utilisé par les entreprises du BTP. Le but est de récupérer 1 milliard € de taxes pour financer les réductions d’impôts consenties aux particuliers (suppression de la hausse de la CSG). Il n’ y a d’ailleurs aucune justification écologique utilisable car, si les engins de chantier ne sont pas écologiques, il n’existe aucun matériel de substitution.
Ainsi donc, l’Etat fonctionnaire, plutôt que de réduire ses dépenses, continue sa dérive budgétaire et a décidé de taxer l’outil de travail des entreprises du BTP . Et un gros engin de chantier ne consomme pas comme une Twingo !
Les entreprises du secteur ont donc décidé de bloquer des dépôts pétroliers car elles essaient de se défendre devant la prédation fiscale ; surtout qu’en France, le pouvoir n’écoute ses interlocuteurs que lorsqu’il y a une menace de blocage du pays.
Evidemment, l’instabilité chronique des règles fiscales va continuer ses ravages et aura des conséquences qui sont totalement prévisibles. On fera le compte, dans quelques mois, des entreprises qui auront disparu et des salariés qui auront perdu leur emploi grâce au gouvernement !
Qui a dit que ce gouvernement allait tout faire pour redresser la compétitivité des entreprises ?
Les rétorsions américaines sur les exportations françaises
Bruno Le Maire n’avait pas pu résister au désir narcissique de venir plastronner devant la presse lorsque avait été mise en place la taxe GAFA.
La France avait bien essayé d’entraîner à sa suite les autres pays de l’Union Européenne ; sans succès ! Et elle n’a pas voulu entendre les objections qui lui ont été fournies à cette occasion.
Elle a donc décidé de faire cavalier seul ; l’objectif étant de récupérer, par le biais d’une taxe de 3% sur le CA des GAFA, environ 500 millions € par an qui seront payés en fait par … le consommateur français puisque c’est toujours l’utilisateur qui paie la taxe sur l’usage d’un produit ou d’un service !
Cette taxe a donc été soutenue par une opinion publique ignorante et manipulée à qui on a présenté les GAFA comme les abominables représentants du capitalisme américain ultra libéral et prédateur mais dont on … ne peut pas se passer !
Evidemment, c’était sans compter avec la réaction de D Trump qui a décidé de dégainer son arme favorite : le droit de douane à l’importation !
Il a donc décidé de taxer à 100% pour 2,4 milliards US$ d’importations françaises ciblées (vins, alcools, fromages et sacs à main).
Ainsi donc, pour que le gouvernement puisse gagner 500 millions (au mieux), les entreprises françaises vont subir 2.4 milliards de taxes sur leurs exportations vers les USA !
C’est évidemment un succès … retentissant pour l’Etat fonctionnaire français et son illustre représentant Bruno Le Maire !
Tout déconfit, celui-ci vient de se rendre compte que sa petite politique fiscale se retourne contre nous et va mettre en difficulté les producteurs français. Il n’a évidemment pas d’explication à fournir et se contente d’appeler désormais les autres membres de l’Union Européenne à la rescousse comme si ceux-ci étaient responsables, d’une quelconque manière, des seuls agissements français !
Visiblement, Bruno Le Maire a des difficultés à assumer ses « erreurs » et n’a désormais d’autre ressource que de faire passer la France pour la victime des odieux agissements américains !
Ce qu’il n’a visiblement pas compris, c’est que, si la France a bien été une grande puissance, c’était avant la première guerre mondiale. Elle n’est plus désormais qu’un petit pays qui n’est évidemment pas de taille à lutter avec l’empire américain !
Il faut juste être un petit haut fonctionnaire français pour l’ignorer !
La destruction de l’industrie automobile
Après des décennies d’incitation à acheter des véhicules diesel, le gouvernement a opéré une volte face complète et décidé brutalement, mais en faisant un gros clin d’œil à la secte écologiste, de tout faire pour en dissuader l’achat.
Les constructeurs français ont donc été sommés de redéployer leur outil de production vers les moteurs à essence qui sont … plus émetteurs de CO2 puisqu’ils consomment au moins 30% de plus qu’un moteur diesel.
Et, comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a décidé, par le biais du bonus/malus, de pénaliser les moteurs thermiques et de favoriser les voitures électriques ; sans aucune justification écologique puisque l’on sait que la construction d’une voiture de ce type pollue au moins deux fois plus qu’une voiture thermique (à cause de la batterie).
Or, l’outil industriel, quand on produit des millions de voitures et des millions de moteurs, est extrêmement difficile à redéployer rapidement au gré des … lubies des fonctionnaires.
Il ne s’est agi ni plus ni moins, pour le gouvernement, que d’une manière de forcer la main des constructeurs pour les faire fabriquer des véhicules électriques; alors que les constructeurs ne croient pas à la filière électrique ; ce n’est pour eux qu’un marché de niche à faible diffusion et ils ne modifient donc leur outil industriel que sous la contrainte.
Carlos Tavarès, PDG de PSA avait pourtant bien prévenu de l’inéluctable évolution de la situation en évoquant sans ambiguïté les « mirages de la voiture électrique ». Mais, évidemment, en France, quand un industriel parle à des technocrates, il n’est …ni écouté ni entendu !
Le pire est que l’on sait de manière certaine que le marché de la voiture électrique n’existe QUE parce qu’il est subventionné et la Chine vient d’en donner la preuve. Les ventes de véhicules électriques s’y sont écroulées de 34% lorsque la prime fiscale à l’achat a été divisée par deux en passant de 6.600€ à 3.300€.
En France, la prime fiscale reste de 6.000 € sous une nouvelle condition à compter de 2020 : que le prix de la voiture ne dépasse pas 60.000 € ; ce qui est pleinement satisfaisant lorsque l’on sait que le prix moyen d’une voiture achetée par le consommateur français s’établit à 20.000 € !
Imperturbable, le gouvernement a décidé, si j’ose dire, d’accélérer … Un nouveau barème du bonus/malus va être mis en place et il s’apparente à un véritable massacre fiscal dont les conséquences sont totalement prévisibles ; surtout qu’il va y avoir un premier barème à compter du 1er janvier 2020 et un second barème à compter du 1er mars 2020. La confusion la plus totale règne désormais sur le secteur !
Il faut être lucide, le massacre de l’industrie automobile ne fait que commencer !
Les conséquences de ces « politiques » ne vont pas tarder à se faire sentir surtout que le marché mondial de l’automobile est en chute du fait du ralentissement économique mondial et des nouvelles normes. Le ralentissement du marché chinois, la baisse de dynamisme du marché américain après 8 ans d’expansion très rapide dopée par un crédit gratuit ou presque, ont fini par toucher l‘industrie européenne depuis la fin de l’année dernière.
Les constructeurs sont confrontés à un phénomène qui n’est pas un cycle économique normal puisqu’ils font face à une rupture technologique qui va coûter des centaines de milliards ; tout en étant menacés, au niveau européen, de payer des milliards de pénalités si leur gamme émet trop de CO2.
Le reploiement industriel forcé du fait de l’obligation qui leur est faite d’abandonner, à terme, le véhicule thermique alors que la voiture électrique n’a nullement fait la preuve de sa capacité à le remplacer, va coûter une fortune.
Voyant se profiler la catastrophe, ils n’ont pas manqué d’évoquer la situation auprès du gouvernement.
Bruno Le Maire y est donc allé de sa déclaration au mieux inutile et au pire provocatrice : « Oui, 2020 sera compliquée, mais l’industrie automobile française peut passer la tempête et surtout en sortir renforcée.Nous pouvons gagner cette bataille ». Visiblement, Bruno Le Maire se prend pour un acteur du secteur ; lui, l’archétype du haut fonctionnaire qui n’a jamais rien fait, qui n’a jamais travaillé dans l’industrie et qui n’a déclaré, dans l’inventaire de son patrimoine, aucune action ou part d’entreprise.
Bruno Le Maire a aussi déclaré, devant un parterre médusé, trop poli pour réagir violemment, d’équipementiers (qui vendent aux allemands), qu’il allait déplafonner le montant du malus, pourtant déjà fixé au montant complètement délirant de 12.500 €, pour … « aider » la filière !?!
Oui, car, dans l’esprit de Bruno Le Maire, le déplafonnement du malus a pour but d’aider les sous-traitants ; c’est à dire qu’il entend aider l’industrie automobile en augmentant la fiscalité qui lui est applicable.
Son argument est imparable : “Je veux taxer la pollution”… tout en soulignant, histoire de rassurer son auditoire, que le déplafonnement ne va toucher quasiment aucun véhicule fabriqué en France. Ce faisant, il oublie que si les constructeurs allemands ne vendent plus, les équipementiers ne pourront plus leur vendre leur production !
L’Etat fonctionnaire met donc en place un système complètement fou de prédation fiscale sur les voitures neuves compensé par des subventions aux constructeurs et sous-traitants.
D’un côté, on vous tabasse fiscalement lors de l’achat et de l’utilisation d’un véhicule, ce qui met le secteur industriel en difficulté et d’un autre côté, pour sauvegarder ce même secteur, on va aider les entreprises mises en difficulté en leur distribuant des subventions !
Il n’y a aucune logique économique là-dedans ; il s’agit juste d’une ineptie, d’un délire de fonctionnaire, d’une pompe à Shadocks fiscale avec tous les effets prévisibles compte non tenu du fait qu’il y a tout lieu de penser que les aides seront distribuées par préférences aux copains ou aux plus soumis … ce qui faussera encore un peu plus le marché.
Daimler, Audi et BMW ont d’ores et déjà prévu au total la suppression de 25.000 emplois ; ce qui n’a fait qu’attirer les commentaires narquois des français à propos de la fragilité du modèle productif industriel allemand basé sur l’exportation de voitures alors que le notre, basé sur les aides sociales financées par l’emprunt, est évidemment beaucoup …efficace !
Quand on connaît la puissance industrielle et financières de ces groupes industriels et que l’on apprend qu’ils prennent ce type de mesures, il y a lieu de se poser quelques questions ; mais apparemment ce n’est pas le cas de Bruno Le Maire !
Les constructeurs français n’ont pour l’instant rien annoncé mais la catastrophe sociale se profile dans les mêmes proportions (on parle de 15.000 emplois) et ce sera … exclusivement de la faute du gouvernement !
En outre, quand le pouvoir administratif détermine la nature de la production industrielle, oriente le comportement des consommateurs en les contraignant à certains achats et intervient directement sur l’économie par le biais du financement, cela s’appelle du socialisme soviétique !
Au-delà de l’imposture et de l’hypocrisie, ce qui est terrible avec ces politiciens fonctionnaires, c’est qu’ils n’ont de cesse de mettre des obstacles en travers des entreprises, de les mettre en difficulté pour se présenter ensuite comme leurs sauveurs.
Et tout ça dans quel but ?
La France ne « pèse » que 1% de la production de CO2. Contraindre l’industrie et les français à faire des efforts extrêmement coûteux pour gagner 0.05% d’émissions d’ici 10 ans et imposer des voitures électriques hors de prix aux batteries non recyclables est une véritable hérésie qui n’aboutira qu’à la fermeture de nos dernières usines et à la perte de dizaines de milliers d’emplois.
Car, ce que n’ont pas vu Bruno Le Maire et ses collègues, c’est que les constructeurs sont désormais suffisamment internationalisés pour échapper à terme à ces contraintes. S’ils constatent qu’il n’est plus possible de produire en France, ils fermeront les usines et se redéploieront dans des pays moins idéologiquement dérangés ! Il ne faut pas oublier que de 3,6 millions de véhicules en 2004, la production automobile devrait chuter à 2,2 millions en 2019 et à 1,7 million l’année prochaine. En termes d’emplois directs, hors intérim, l’industrie n’occupe plus que 185 000 postes contre 300 000 en 2006 et probablement beaucoup moins dans quelques années.
Enfin, les fonds de soutien qui vont être créés par le gouvernement vont être jugés illégaux par Bruxelles parce qu’ils vont avoir pour effet de fausser la concurrence !
Et le pire, c’est que Bruno Le Maire espère que tout ça va fonctionner et qu’avec 50 millions € de subventions, il va sauver le secteur. Dans son inconscience, il espère même que les constructeurs vont relocaliser leur production en France en pratiquant explicitement toutefois un chantage fiscal car, oh surprise, les deux véhicules les plus vendus en France, la Clio et la 208, ne sont d’ores et déjà plus produits en France !
Nous assistons au naufrage de cette « élite », de ces hauts fonctionnaires ultra étatistes inconscients, spécialistes de l’impôt compulsif dont Bruno Le Maire est le plus « illustre » représentant.
Le plus grave c’est qu’elle nous entraîne avec elle dans ses dérives complètement folles !
Bien cordialement à tous !
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Ce n’est une surprise pour personne, la France, comme l’Italie, jouent un jeu dangereux et refusent de respecter les règles communes à propos du fonctionnement de l’€. Et cela n’est pas sans incidence sur le futur et notre futur.
En effet, ces pays s’obstinent à enregistrer des déficits budgétaires excessifs et mettent, de ce fait, en péril la cohésion de la zone €.
Dettes et zone €
On sait que la zone € n’est pas une Zone monétaire optimale notamment parce que la mobilité des capitaux d’un pays à l’autre est faible et parce qu’il n’existe pas d’entité supranationale susceptible d’emprunter pour le compte des Etats membres (comme l’Etat fédéral américain).
De plus, il existe d’importantes disparités entre les pays au niveau de leurs structures productives et surtout au niveau de leurs législations sociales et fiscales.
On sait que dans les années 2010, la zone € a connu une grave crise ; laquelle était essentiellement une crise de la dette des Etats membres. Celle-ci n’a été enrayée qu’avec une émission monétaire massive destinée à assurer la solvabilité budgétaire des Etats en difficultés.
Or, dix ans plus tard, on ne peut pas considérer que les problèmes soient réglés car faute d’une réelle politique économique commune et de règles fiscales et sociales convergentes, les économies des pays membres sont en train de diverger ; à l’inverse de ce qui était prévu dans le scénario originel.
La BCE essaie pour l’instant de compenser ces disparités et de maintenir la cohésion de la zone € en inondant le marché de monnaie à taux gratuit et l’importance de cette politique monétaire est loin d’être négligeable puisque la banque Natixis estime que, sans elle, le déficit budgétaire serait de 6.2% du PIB pour la France, de 5.8% pour l’Espagne et de 7.4% pour l’Italie.
Le problème est que cette politique monétaire expansionniste de la BCE ne pourra pas durer éternellement ; notamment parce qu’elle a des effets négatifs qui pourraient s’avérer dangereux à moyen et long terme en provoquant l’affaiblissement des banques (qui ne gagnent plus d’argent et pourraient faire faillite), la création de bulles (sur les actions et l’immobilier), la taxation excessive des épargnants, des sorties de capitaux qui cherchent de meilleurs rendements, le maintien en vie d’entreprises zombies (c’est à dire non rentables mais sauvées par le crédit gratuit qui permet de financer les dettes).
Elle a en outre un coût très élevé dont les Etats vertueux, c’est à dire les pays de l’Europe du nord, refuseront un jour d’assumer plus avant la charge.
Il faudrait donc que, pendant que la BCE assure cette mission, les Etats défaillants fassent les réformes structurelles pour ramener leur déficit budgétaire à presque zéro et que des réformes institutionnelles soient mises en place au niveau de l’Union en vue d’harmoniser les règles fiscales et sociales, avec un vrai budget fédéral et la possibilité d’émettre des €bonds ; ce qui suppose forcément des pertes de souveraineté supplémentaires.
Car, la grande question que personne ne pose publiquement est : que va-t-il se passer lorsque la BCE va arrêter sa politique monétaire expansionniste ?
Car un jour, elle sera obligée de l’arrêter.
Les taux d’intérêts des marchés vont monter et, spécialement pour les pays surendettés ou fragiles financièrement, ils vont monter beaucoup plus que pour les autres. Cela provoquera inévitablement de fortes distorsions, avec une crise des dettes publiques et de la balance des paiements, qui rendront le maintien de la monnaie unique impossible.
Le gouvernement pourra essayer de retarder ce moment, mais devant l’envolée des taux d’intérêts et de la charge de la dette, il sera contraint, pour maintenir la solvabilité budgétaire, d’augmenter la pression fiscale dans des proportions telles qu’elles provoqueront une révolte des contribuables. Et si la crise s’amplifie, le développement des défaillances d’entreprises et du chômage contribuera à augmenter le déséquilibre des finances publiques et créera des déséquilibres économiques insupportables.
Se posera alors la question de la soutenabilité de la dette publique surtout que, devant le risque de défaut, il y a aura des sorties massives de capitaux qui obligeront à mettre en place un contrôle des changes.
L’issue est donc simple. Ou l’on fait l’effort d’assainissement des finances publiques maintenant et on modifie les institutions européennes ou il se posera à terme la question du maintien de la zone € ; en sachant qu’il n’y a pas de bonne solution.
Cela signifie qu’il n’y a pas de solution gratuite et il faut savoir que la réduction des dépenses budgétaires de la France devrait être très importante, de l’ordre de 100 milliards € par an ; ce qui donne une idée de l’effort à faire. Le budget, qui tourne aux alentours de 400 milliards, est en déficit de 25% !
Mais, pour cela, l’Etat fonctionnaire doit s’attaquer à ses dépenses publiques et à … ses fonctionnaires qui coûtent trop cher ; ce qu’il ne fait absolument pas.
C’est même tout le contraire puisque E Macron, contrairement à ses engagements électoraux de 2017 de réduire les dettes, aggrave les déficits en réduisant les impôts et en augmentant les dépenses sociales et de fonctionnement ainsi que le périmètre d’intervention de l’Etat.
Le pire est que certains s’imaginent, sans doute histoire de se rassurer eux-mêmes, qu’on ne paiera pas et que, de ce fait, autant y aller franchement ; autant creuser les déficits pour de bon !
Seulement, cela fonctionnera mais … pas longtemps et l’exemple de la Grèce est là pour nous le rappeler. Il y a toujours un moment où le crédit se bloque car les créanciers ne prêtent qu’en évaluant la solvabilité de l’emprunteur et ils détestent prendre des risques … et ils réévalueront le risque lorsque les taux vont se mettre à monter.
L’endettement est une méthode de gestion à manier avec précaution.
En effet :
– Les emprunts d’aujourd’hui sont les dettes de demain ; ce qui veut dire que l’argent qui est distribué aujourd’hui et que l’on dépense facilement devra un jour être remboursé et que ce sera fatalement par le biais des impôts. Or, il est facile de comprendre que plus l’endettement augmente, plus l’économie ralentit car il faut toujours prélever plus de richesse, en augmentant les impôts, pour pouvoir rembourser les dettes !
– Et nous cumulons ce handicap avec celui d’une dépense publique excessive ; alors que l’on sait, là encore, que plus la dépense publique est forte plus la croissance est faible !
La question qui demeure est quand ce problème va-t-il se poser ? Probablement à l’échéance de 5 à 10 ans mais on ne peut être sûr de rien car un évènement fortuit peut tout déclencher par anticipation.
L’Etat français, en tant que puissance souveraine, pourra toujours prétendre ne pas payer ses dettes et aura le pouvoir de transformer sa dette, actuellement en €, en francs dévalués. Mais, inutile de vous dire qu’après ça, il sera grillé au niveau du crédit. Et, sans crédit, comme l’Etat ne produit pas de richesses, il n’aura pas d’autre issue que de recourir à l’arme fiscale et de faire marcher la planche à billets avec à la clé une inflation qui va s’envoler ; l’inflation n’étant d’ailleurs qu’une forme différente d’impôt assis sur la valeur de l’argent.
Les conséquences pour les agents économiques (entreprises et individus) risquent d’être catastrophiques car les dettes souscrites en € seront remboursables en francs dévalués et cela risque de coûter très, très cher.
Or, Macron a choisi la fuite et la non réforme comme … tous ses prédécesseurs ; et il le sait puisqu’il s’est permis de critiquer les règles de limitation de l’endettement à seule fin de pouvoir prétendre contourner cette question.
Seulement, la fuite en avant n’est une attitude ni responsable ni réaliste ; c’est juste une manière de repousser dans le temps des problèmes qui ne feront que s’aggraver.
E Macron est-il conscient des risques qu’il nous fait prendre ?
Oui, évidemment, mais il … s’en moque pour six raisons :
– il applique le principe du « too big to fail » en estimant que l’Union Européenne ne s’attaquera pas à la France car cela risquerait de provoquer un cataclysme. Cela lui laisse donc du temps d’autant que l’on voit bien que sa gestion des affaires publiques ne se fait plus qu’au jour le jour.
– il pense qu’il n’aura pas à subir les conséquences de ses décisions, comme tous les présidents avant lui, et que de toute façon, au pire il ne sera pas réélu en 2022, et au mieux son mandat se terminera en 2027.
– comme tous les hauts fonctionnaires, il pense que l’Etat (il faut comprendre la haute administration) gère « les affaires » pour le mieux et que pour l’instant tout va bien puisque les taux sont à zéro et que si la dette augmente, la charge de la dette, elle, n’augmente pas. Seulement, cette situation n’est pas naturelle et résulte exclusivement de la politique de la BCE qui se décide à Francfort … pas à Paris.
– il pense que la BCE va continuer encore longtemps sa politique monétaire expansionniste et qu’il n’aura donc aucun mal à financer les déficits,
– l’opinion publique n’est pas consciente de la réalité de la situation et le gouvernement n’a pas du tout l’intention de l’en informer.
– comme tous les présidents avant lui, il pense aussi qu’il pourra toujours user de subterfuges à la fois pour reporter toujours plus tard les effets délétères de ses décisions (car de son point de vue, il vaut mieux … faire des dettes que subir la guerre civile) et pour trouver des boucs émissaires qui seront les responsables désignés à la vindicte populaire.
Il agit donc de manière délibérée et cynique ; et, pour l’instant, ça marche.
Mais, ce faisant, il entre dans le rôle du joueur qui prend des risques et spécule sur des évènements futurs et incertains et sur le comportement de ses partenaires/adversaires.
Cela peut fonctionner … ou pas !
Une saine gestion est la meilleure garantie pour l’avenir
Quels que soient les taux d’intérêt, la dette publique doit pouvoir être stabilisée en pourcentage du PIB pour ne pas risquer une crise des finances publiques car personne ne sait quand une telle crise peut survenir. Par contre, le jour où elle survient, il est toujours trop tard et ses conséquences sont toujours très dures pour la population qui subit alors des mesures de redressement drastiques imposées de l’extérieur (par les créanciers).
Si notre conduite irresponsable, tout comme celle de l’Italie, provoque la dissolution de l’union monétaire, il faut être certain que les conséquences en seront cataclysmiques !
Adossés à nos dettes énormes, à notre économie fragile et fortement importatrice, je vous laisse le soin d’imaginer le sort de la future monnaie. L’encre des nouveaux billets n’aura pas fini de sécher que le processus de leur dévalorisation sera déjà engagé !
Imaginez un paiement des pensions et des salaires avec une monnaie dévaluée, une chute du niveau de vie, un renchérissement du prix des importations (et nous importons l’essentiel des produits manufacturés).
La catastrophe et la révolte populaire sont au bout du chemin et ce ne sont pas les phrases assassines, et les calculs mesquins, du président qui y changeront quoique ce soit.
E Macron, malgré tous ses efforts, n’est pas le chef de l’Union Européenne ; il n’a pas le pouvoir d’imposer quoique ce soit aux autres membres de l’Union Européenne. Il n’a que l’obligation de respecter les règles communes et de sauvegarder nos intérêts en tant qu’individus ; pas de nous ruiner !
Il faut être conscient que nous sommes assis sur un tonneau de poudre et que E Macron, et ses collègues de la haute fonction publique, sont en train de jouer avec les allumettes !
Bien cordialement à tous !
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L’annonce n’a pas encore fait grand bruit et pourtant elle promet de larges commentaires dans les milieux spécialisés !
Dès 2022, la Ville de Paris vendra 500 logements deux fois moins chers que les prix appliqués sur le marché immobilier pour des familles peuvant justifier d’un attachement à Paris ; c’est à dire qu’elles y ont toujours vécu ou qu’elles y travaillent.
Y aurait-il une grande braderie, une grande promo sur l’immobilier parisien qui, on le sait, est devenu complètement hors de prix ?
Au-delà de l’effet d’annonce, de quoi s’agit-il ?
Evidemment, l’offre restera limitée et restrictive. Néanmoins, la ville de Paris, et sans doute d’autres grandes villes ultérieurement si l’opération connaît le succès, envisage, à travers un organisme créé ad hoc la « Foncière de la ville de Paris », de construire et de vendre des immeubles à 5.000 € le m2.
En ces temps où il devient si difficile d’acheter une maison ou un appartement, le but avoué est de permettre aux classes moyennes de se loger sur Paris ; alors que le m2 y est devenu complètement inabordable et les loyers extrêmement élevés bien qu’ils n’aient quand même pas suivi une progression aussi forte.
L’astuce, si l’on peut dire, est d’opérer ce que l’on appelle un « démembrement de propriété » en dissociant le foncier (terrain) du bâti.
Normalement, lorsque vous achetez une maison ou un appartement, vous achetez le terrain et la construction qui y est implantée. Vous en avez la pleine propriété.
Ce que l’on vous propose ici, c’est de n’acheter que le bâti ; c’est à dire la construction seule. Le foncier resterait la propriété de la ville.
Tromperie ou astuce ?
L’astuce, si l’on peut dire, est que l’usage du foncier a lieu par le biais d’un bail à très longue durée (99 ans) dit bail emphytéotique. Cette possibilité, qui remonte au droit romain, est expressément prévue par le code civil (articles 1713 et s).
Bien évidemment, si vous n’avez pas à payer le prix du terrain, le prix est forcément moins cher.
Le problème est que l’article 552 du code civil stipule que : « la propriété du sol emporte la propriété du dessus et du dessous ». Cela signifie donc que vous achèterez un immeuble dont vous aurez l’usage pendant 99 ans mais que vous n’en serez pas réellement propriétaire.
Pour l’usage du terrain, qui ne vous appartiendra jamais, il est prévu que vous devrez payer à la ville de Paris un loyer de 2 € le m2 par mois, soit pour une surface de 100 m2 un loyer de 200 € par mois, ce qui est évidemment modique.
Intéressant ou … pas ?
Si le prix peut sembler intéressant, il faut quand même être conscient qu’à 5.000€ le m2, la ville de Paris ne perd pas d’argent, loin s’en faut, car on est très loin du prix de revient qui, au pire, devrait s’établir probablement à 2.000€ le m2.
Ce mode d’acquisition immobilière est plutôt rare en France. Cela tient à la Révolution française et au fait que nous avons exproprié, et bien souvent en les guillotinant entre 1789 et 1795, les nobles et le clergé qui étaient de gros propriétaires fonciers.
Au Royaume Uni, et spécialement à Londres, ce mode d’acquisition est très fréquent car le foncier est, pour l’essentiel, la propriété de la Couronne britannique.
En effet, les britanniques, bien qu’ils aient fait aussi leur révolution, n’ont pas exproprié les nobles et les seigneurs. L’essentiel de la propriété foncière au RU remonte à la conquête normande (années 1066 et ultérieures) lorsque la noblesse saxonne a été littéralement spoliée et éliminée (physiquement) par les conquérants.
A ce propos, si la conquête normande est perçue comme un fait historique glorieux de ce côté-ci du Channel, il n’en n’est pas de même de l’autre côté car elle a été particulièrement brutale pour les populations.
Quelles conséquences ?
Dans ce cadre contractuel, vous êtes propriétaire … sans vraiment l’être. C’est un peu comme pour les voitures « vendues » par le biais de contrats de LLD (location longue durée de 36 à 48 mois). A la fin du contrat vous devez rendre la voiture qui ne vous appartient pas !
Ce schéma, très usité aux USA, étant très différent de la pratique habituelle des français, ces derniers ont eu un peu de mal à l’adopter et on peut supposer qu’il en sera de même pour ce qui concerne les immeubles.
En effet, dans ce cadre juridique, vous avez le droit d’usage de l’immeuble pendant 99 ans ; ce qui, vous l’avez remarqué, dépasse la durée de vie humaine (la moyenne est de 84 ans pour les femmes qui vivent plus longtemps que les hommes).
Vous avez le droit d’y faire des travaux mais pas le droit d’en changer la destination (habitation/commerce). Vous devez évidemment, sous peine de résiliation, payer le loyer du terrain pendant tout le bail et les impôts (impôt foncier notamment). Vous pouvez louer l’immeuble pour l’habitation, vous pouvez revendre pour la durée restant à courir. Vous pouvez l’hypothéquer.
Toutefois, la ville de Paris a prévenu : “en cas de revente, la Foncière rachètera l’appartement à un prix révisé en fonction de l’inflation, mais déconnecté du marché de l’immobilier – Le vendeur ne perdra pas d’argent mais n’en gagnera pas non plus ».
Ainsi donc, le cadre contractuel ne sera pas fait pour faire un investissement car vous ne pourrez pas faire de spéculation foncière. Le but est essentiellement de vous permettre de vous loger !
En fin de bail, la propriété de l’immeuble (construction) revient au propriétaire du terrain automatiquement, sans indemnisation. Il n’y a pas de tacite reconduction et le renouvellement, bien que possible, n’est pas automatique.
Néanmoins, si le propriétaire du terrain veut vendre vous pourrez l’acheter et reconstituer la pleine propriété.
La question qui vous vient à l’esprit est évidemment : puis-je transmettre l’immeuble à mes enfants ?
Oui et … non car seulement dans le cadre des 99 ans. En effet, le bail n’est pas interrompu par la mort du locataire et sa charge se transmet automatiquement à ses héritiers ! Le divorce est aussi prévu avec l’attribution de l’immeuble à l’un des deux conjoints à charge pour celui qui le garde d’indemniser l’autre.
Ainsi donc, si vous achetez un immeuble à 50 ans et que vous vivez jusqu’à 85 ans vous n’aurez « utilisé » que 35 ans du bail et il restera donc 64 ans à courir ; c’est à dire une durée pouvant couvrir largement la vie de vos enfants s’ils ont entre 50 et 60 ans à votre décès.
A contrario, si vous n’avez pas d’enfant, ce cadre contractuel n’est pas fait pour vous.
On peut rapprocher cette durée de celle de la durée de vie d’un immeuble qui est construit en principe pour 200 à 300 ans ; après quoi, il doit être détruit.
Il faut néanmoins relativiser cette durée avec le développement de la construction en béton (qui vieillit parfois fort mal au delà de 60 ans) et de maisons en bois (dont la durée de vie est de l’ordre de 30 ans – même s’il existe en Russie des immeubles en bois de plus de 500 ans mais avec des conditions particulières quant aux essences utilisées et à la météo – hivers très froids et secs – alors qu’en milieu humide et tempéré, le bois n’a évidemment la même résistance à la moisissure et aux insectes xylophages).
Bonne affaire ?
Vous avez compris que c’est une situation dans laquelle vous êtes moins que propriétaire mais plus que locataire.
Dans un univers où l’immobilier est très « tendu » comme il peut l’être à Paris et si vous voulez habiter absolument à Paris, vous pouvez être tentés …à condition d’en avoir les moyens !
Car, pour un appartement de 100 m2, qui ne vous appartient pas tout à fait, vous allez payer quand même 500.000 € (plus les frais) et au bout de 99 ans vos 500.000 € (corrigés de l’inflation) seront perdus sans compensation ni indemnité !
On remarquera aussi que la ville de Paris, qui déplore le départ d’une partie notable de sa population pourtant aisée du fait des prix pratiqués, a décidé, au lieu de construire des logements sociaux et de les louer, de construire des immeubles en vue de les vendre avec une large plus-value. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une volonté délibérée de privilégier les catégories moyennes supérieures capables de contracter un crédit qui n’est quand même pas à la portée de toutes les bourses …
L’intérêt n’est donc pas évident …
Il faut donc faire un calcul par rapport à ce que vous coûte une location (dans le cadre d’un bail d’habitation) d’un bien équivalent. Car alors, vous en avez le même usage sans payer 500.000€ tout de suite, compte non tenu du fait que l’on sait que nous sommes en présence, spécialement à Paris, d’une bulle immobilière qui a vocation à éclater un jour ou l’autre ; bien que l’on puisse imaginer qu’en cas d’éclatement, les prix ne diminueront pas de plus d’un tiers (comme cela a été le cas lors de la première guerre du Golfe en 1991).
Enfin, il ne faut pas oublier que, dès que vous vous éloignez des grandes villes, le prix de l’immobilier chute à une fourchette variant de 850 à 1500€ le m2 ; et que, pour ce prix là, vous pouvez trouver une propriété entière sans démembrement de propriété. Mais, évidemment, vous n’habiterez pas Paris !
A vous de voir…
Bien cordialement à tous !
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E Macron, c’était ce candidat qui promettait de changer la politique et de réformer la France pour en faire une « start-up nation ».
Deux ans et demi plus tard, la contestation monte et touche désormais de nombreuses catégories sociales. E Macron est clairement sur la défensive et cela fait déjà plus d’un an que cela dure ; depuis la crise des gilets jaunes dont il n’a pu contenir la vague qu’en distribuant de l’argent que l’Etat n’a pas et donc en creusant les déficits et les dettes !
Les étudiants refusent (toujours) la sélection et se plaignent de leurs conditions de vie,
L’hôpital est en grève depuis des mois parce qu’il manquerait de moyens,
La radio publique est en grève pour protester contre des réductions (négociées) d’effectifs,
Et cela continue avec une réforme des retraites que personne ne comprend et qui est rejetée par tout le monde parce que tout un chacun comprend, au delà du discours officiel rassurant, que le résultat sera avant tout une diminution des pensions !
Les manifestations et les grèves s’enchaînent avec les cheminots, les traminots de la RATP, les fonctionnaires du Trésor Public, les agents de maintenance technique des avions d’Air France, les gilets jaunes désormais noyautés par les organisations trotskystes.
Mais vous avez aussi les musulmans qui se plaignent d’islamophobie, les féministes, les agriculteurs qui se plaignent de leurs revenus et veulent bloquer Paris, les policiers qui se tâtent pour savoir s’ils vont se joindre au mouvement, les enseignants …Même le parti socialiste essaie de sortir du coma en appelant ses adhérents à participer à ce mouvement de contestation.
La France est un pays qui va très mal mais vous aurez remarqué que, pour l’essentiel, les mécontents sont des agents du secteur public ; ce fameux secteur public hypertrophié qui mine littéralement le pays avec ses avantages, ses rentes de situation et ses privilèges payés par les autres et qui, pourtant, ne fonctionne pas parce qu’il manque toujours de moyens pour le faire fonctionner correctement !
Car, en France, on affecte de détester l’argent et les riches mais finalement tout le monde veut du pognon et toujours plus ; et c’est toujours pour la bonne cause : ces services publics qui ne fonctionnent plus par manque de moyens alors que nous avons, avec 57% du PIB, la dépense publique la plus élevée des pays de l’OCDE !
Conclusion qui s’impose : le tonneau des danaïdes public va encore prendre en otage le reste de la population !
Dans quel but ?
Lors de leur dernière réunion à Montpellier, les gilets jaunes, qui étaient à l’origine essentiellement composés de la population périphérique, issue du privé, et des retraités, ont décidé de soutenir le mouvement du 05 décembre ; ce qui montre clairement que des gens qui se plaignaient de l’emprise de l’Etat et du coût induit (fiscalité) n’ont pas compris que les cheminots et les traminots défendent d’abord des avantages illégitimes qui sont payés par les autres et qu’ils vivent sur le dos des gilets jaunes !
Le dernier rapport de la Cour des Comptes dévoile des cheminots accros à la prime et au congé de complaisance ainsi qu’une direction incapable de gérer ses effectifs !
En fait, les gilets jaunes mettent en application le vieux principe : « les ennemis de mon ennemi sont mes amis » ; ce en quoi ils se trompent lourdement – les cheminots et les traminots défendent seulement leurs intérêts et jamais ils ne prendront parti pour les gilets jaunes !
C’est donc une coalition d’intérêts hétéroclites dont la cible est E Macron lui-même. On évoquera une espèce de malédiction des présidents mais il se trouve en fait confronté à un effet collatéral de la personnalisation du pouvoir tel qu’elle est pratiquée en France : le président est responsable de tout !
Pour quelles réformes jusqu’ici ?
A vrai dire aucune !
On connaît les faiblesses du pays (secteur public hypertrophié et coûteux, fiscalité trop lourde, droit du travail bétonné, marges des entreprises insuffisantes) mais rien n’a été fait pour y remédier !
La récente loi LOM sur la mobilité ne contient que des sanctions et des brimades, la fiscalité est plus lourde que jamais notamment sur le principal vecteur de déplacement l’automobile, la complaisance envers les idéologues de l’écologie radicale ne va aboutir qu’à massacrer ce qui nous reste d’industrie…
Si, tout de même, avec la volonté de réduire drastiquement certains déficits, le gouvernement a littéralement étranglé l’hôpital en réduisant les dotations dans le cadre d’une vision purement comptable dont l’origine se trouve à Bercy ; ce centre du pouvoir dont les fonctionnaires, par contre, continuent à se gaver sur le dos du contribuable !
On dira que la France est le pays du conservatisme et de l’immobilisme. Cela s’explique par le fait que la population ne perçoit les réformes, décidées par des technocrates inconnus et irresponsables (au sens juridique), que comme des menaces exercées contre sa situation personnelle.
Et la réforme des retraites est, à tous points de vue, symptomatique car, et le plus incroyable c’est que tout le monde semble trouver cela normal, cette réforme annoncée est le fait d’un haut fonctionnaire à la retraite (JP Delevoye), de la ministre du travail et de son cabinet, du premier ministre, du président.
Le parlement, qui est censé représenter les français et défendre leurs intérêts, n’intervient pas ; on n’entend aucun de ses membres, il n’a aucun rôle ! Et à l’arrivée, il votera un texte le petit doigt sur la couture du pantalon ! Il ne faut pas avoir peur de parler de défaillance démocratique !
La retraite à 60 ans, tout comme les 35 heures, ont été une terrible erreur mais aucun dirigeant n’a été capable de venir le dire et expliquer qu’il fallait arrêter tout ça car on allait finir en faillite !
L’Etat fonctionnaire, devant des risques de contestation généralisée, n’a eu de cesse de maintenir l’idée de la promesse d’un monde meilleur et ludique qui n’existe pas ! Les dirigeants de l’Etat fonctionnaire se sont contentés de faire des replâtrages successifs, à emprunter l’argent qui manquait pour continuer à payer les pensions malgré l’insuffisance des cotisations, à endetter le pays au-delà de toute raison, tout en préservant l’essentiel des avantages du secteur public et au premier chef les fameux régimes spéciaux dont leurs bénéficiaires pensent qu’ils vont, encore une fois, pouvoir tirer leur épingle du jeu !
Le problème de ces mesures c’est qu’elles ressortent toujours de la même idéologie : l’Etat vous aide alors qu’il ne fait que voler aux uns pour donner aux autres dans le cadre d’une « politique de redistribution » qui enferme le pays dans un schéma déresponsabilisant et anti économique.
Alors évidemment, un petit « génie » a eu l’idée d’une nouvelle échappatoire avec la clause dite « du grand père » consistant à reporter sur les générations futures (et à qui on se garde bien de demander l’avis, surtout quand elles ne sont pas encore nées) les efforts qu’il faudrait faire maintenant parce que les bénéficiaires ne veulent en faire aucun.
C’est toujours la même solution utilisée depuis 40 ans : vivre à crédit sur le dos des autres et au besoin des générations futures. On ne peut pas résoudre un problème ? Qu’à cela ne tienne on en repousse la solution à …plus tard !
La maxime de Bastiat « L’Etat, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde » n’a jamais été autant d’actualité car tout le monde veut toucher plus mais personne ne veut payer pour les autres et personne ne veut faire d’effort ; le secteur public, avec sa dérive permanente des coûts, en étant devenu le symbole !
Cette réforme n’est pas forcément celle qu’attendaient les français. On la fait parce que c’est nécessaire mais on persiste dans la répartition tout en augmentant le contrôle du système par l’administration alors qu’on sait que le système n’est pas viable. Et pendant ce temps, le pays continue de couler lentement. La France continue d’augmenter son endettement ; ce qui va finir par poser des problèmes notamment avec Bruxelles qui voit d’un mauvais œil l’élève français devenir le cancre de la classe ; celui qui ne respecte aucune des règles communes et qui aggrave les déficits en fragilisant la zone € !
Quelles conséquences ?
E Macron devait faire de la politique autrement mais finalement il fait de la politique comme elle a toujours été faite en France c’est à dire avec des hauts fonctionnaires déconnectés des réalités et en distribuant l’argent public qu’on n’a pas lorsque la grogne commence à se faire trop pressante !
Au début de son mandat, il a cru pouvoir le faire de manière autoritaire mais il se heurte désormais à une opposition grandissante ; alors qu’il n’a pas su ou pas pu expliquer aux français qu’on ne pouvait pas gagner plus tout en travaillant toujours moins !
Alors, il essaie de modifier son comportement monarchique et tente de caresser les maires dans le sens du poil (politique) après les avoir snobés en début de mandat.
Il change aussi de discours : Il devait résorber les déficits mais finalement comme il n’y arrive pas, il préfère fustiger les 3% de déficit parce qu’il faudrait … passer sur le ventre des fonctionnaires et que ceux-ci s’opposent à toute réforme qui pourrait leur porter préjudice en préférant en reporter la charge sur le secteur privé qui, lui, n’a pas voix au chapitre !
Ce qui autorise certains à penser qu’on en a fini avec l’austérité ; cette fameuse austérité qui n’a jamais existé du moins en ce qui concerne les dépenses de l’Etat qui n’ont jamais cessé de croître avec une fiscalité suivant le même chemin !
Seulement, rien n’y fait, les maires n’y croient pas plus que les français et clairement, il a perdu la faveur des français et des élus locaux !
Que reste-t-il au président ?
E Macron affecte de prendre les choses avec une certaine désinvolture en estimant que les français sont trop négatifs et en moquant une contestation à propos d’une réforme dont on ne connaît pas le détail (mais dont lui doit bien avoir une petite idée).
Il tente aussi de diviser la contestation en mettant en application le vieux principe « diviser pour régner » en jetant dans la marre le pavé de la « défense illégitime des corporatismes de la part des bénéficiaires des régimes spéciaux ».
Il n’est pas sûr que ce message soit entendu car, lui a qui tout semblait réussir, qui avait fait un parcours sans faute dans la progression hiérarchique et politique dans la grande tradition de la haute administration française, lui qui avait réussi à laminer ses adversaires, essaie désormais de surnager au dessus d’un abîme, d’un néant politique.
Car, finalement, sa seule véritable réalisation a été la désintégration des autres partis qui sont devenus totalement inaudibles ; ce qui prouve avant tout, non pas tant le talent du président que la faiblesse de ces politiciens surtout préoccupés par leur propre carrière !
Seulement, E Macron n’a à ce jour aucune réponse à donner aux revendications à part faire du saupoudrage pour calmer les esprits et les revendications les plus criantes (13.4 milliards sur 5 ans pour la route alors que la fiscalité sur l’auto rapporte 80 milliards par an, 1.5 milliards pour l’hôpital, une reprise partielle de la dette et des primes pour le personnel après avoir littéralement sabré les budgets sur l’autel des économies nécessaires).
Il a cru reprendre la situation en main avec le fameux « grand débat » au cours duquel lui seul parlait et s’écoutait parler … sans aucun résultat concret !
Il se déplace en province et ne rencontre que des oppositions et des revendications !
Les digues cèdent les unes après les autres ; ce qui montre, sans aucune ambiguïté, les limites d’un Etat fonctionnaire et technocratique qui pourrait tout faire !
Non, tout simplement, il a perdu la main et il ne lui reste guère d’autre choix que de se bunkériser à l’Elysée et d’attendre 2022 en agitant le chiffon brun ou rouge des populistes de droite ou de gauche. Moi ou le chaos, moi ou le populisme, toujours lui ou la peste brune, Mitterrand l’a fait en instrumentalisant le Front National, avec succès d’ailleurs, mais il n’est pas sûr que les français se laissent à nouveau convaincre par de tels arguments.
En outre, le parti LREM n’est qu’un conglomérat d’opportunistes qui se sont raccrochés à la bouée Macron en pensant sauver leur propre peau et qui se désagrégera à la première tempête. Il risque donc de se retrouver seul comme … son ancien mentor qui a dû renoncer à se représenter.
Conclusion
Désormais bloquée dans l’ornière, la France reste, encore une fois, le pays des grèves, de la contestation, de la fiscalité abusive, de l’arrogance du pouvoir, le pays de l’administration pléthorique et inefficace où rien ne fonctionne normalement !
Avant il y avait une gauche et une droite avec une alternance. On n’était pas content des gens de gauche, on votait à droite et inversement avec l’espoir que les choses allaient s’améliorer ; les gens pouvaient se défouler même si les choses ne s’arrangeaient pas !
Aujourd’hui, il n’y a plus rien, plus d’espoir, juste l’angoisse d’avoir à affronter des difficultés grandissantes. La boucle est bouclée ; ne reste que la débâcle ou la révolution ! Tout ça va finir très mal, d’une manière ou d’une autre !
On arrive en fait au bout de l’exercice et de cet Etat jacobin tout puissant, administratif et centralisé mais finalement inefficace et dispendieux ! Il va falloir trouver autre chose et surtout en convaincre les français : Et là, ce n’est pas gagné !
Bien cordialement à tous !
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Le gouvernement a décidé, une nouvelle fois, de durcir fortement le malus fiscal pour les voitures fonctionnant avec des moteurs thermiques …au nom de la préservation de la planète alors que d’une part la preuve du fameux réchauffement climatique (on utilise maintenant les termes de « dérèglement » ou « d’urgence » histoire d’en augmenter le caractère anxiogène et de faire passer les évènements météo, tels que les cyclones, pour des conséquences de l’usage de la voiture) n’est même pas rapportée et d’autre part la voiture n’est pas, et de loin, le seul émetteur de Co2 qui n’est pas, il faut le rappeler, un polluant !
J’ai ainsi relevé que, pour certains véhicules, le montant des taxes, entre la TVA et le malus « écologique », s’élèvera à 47% du prix. On a donc largement enfoncé le plafond de 33.33% de TVA qui s’appliquait jusqu’en 1982 sur les automobiles, classifiées alors comme objet de luxe. Même des modèles bon marché, tels que Dacia, seront fortement impactés !
Il ne faut pas avoir peur de parler de fiscalité abusive ; et, dans ce calcul, n’entrent pas en ligne de compte les taxes sur les certificats d’immatriculation (Carte grise) et sur l’assurance (obligatoire).
Et, le pire est encore à venir puisque Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, souhaite déplafonner le malus en 2021 et alourdir la pénalité de 12 500 € prévus en 2020 pour les véhicules les plus polluants (en fait émetteurs de Co2 qui n’est pas un polluant).
A la complexité fiscale liée à la cohabitation de deux barèmes de malus l’un jusqu’au 1er mars 2020 et l’autre à compter du 1er mars 2020, s’ajoute donc une surenchère dans la fiscalité qui semble avoir échappé aux gilets jaunes !
On peut donc se poser la question de la pertinence de l’achat d’une voiture électrique (tout électrique – pas hybride) qui permet de bénéficier d’un bonus de 6.000 € ; d’autant plus que les véhicules à moteur diesel ou certains véhicules à essence sont désormais interdits d’accès dans plusieurs grandes villes. En fait, on vous incite très fortement à vous tourner vers ce type de motorisation dont la gamme de prix s’échelonne de 30.000€ à 100.000€.
Quelle pertinence technique :
Le gros problème de la voiture électrique est … l’électricité ! L’électricité permet de faire fonctionner un moteur dans des conditions de rendement très satisfaisantes mais elle ne se stocke pas ou mal.
Les progrès technologiques réalisés sur les batteries et l’utilisation du lithium (qui est un métal dangereux car très inflammable) ont permis d’améliorer l’autonomie des véhicules ; encore que l’essentiel des progrès ait lieu surtout grâce à … l’accroissement de la taille des batteries qui peuvent dépasser les 500 kg.
Une petite Renault Zoé pesant 1.500 kg à vide, nécessairement, vous déplacez un poids mort considérable qui oblige à revoir les organes de chaque véhicule afin de les adapter à cette masse ; avec un coût induit …
L’autonomie semble plafonner aux alentours de 400 km et encore en circulant à 80 km/h, de jour, et pas par temps froid car un récent essai sur un Paris-Bruxelles par l’autoroute à 130 km/h a permis de constater qu’hormis une Nissan et une Tesla, tous les autres véhicules devaient s’arrêter une ou deux fois. Il faut absolument lire l’article paru dans Caradisiac qui décrit par le menu les angoisses du conducteur ; notamment avec la Renault Zoé qui n’a évité la panne que d’extrême justesse.
Alors, certes la Tesla l’a fait sans problème, mais on se heurte alors à l’écueil du prix d’achat. 60.000 € pour la « petite model 3 ».
Le progrès technologique déterminant annoncé régulièrement n’est donc, semble-t-il, pas pour aujourd’hui ni … pour demain et pourtant l’Etat administratif pousse à cette forme de motorisation essentiellement pour complaire aux écologistes.
En fait, la voiture électrique est correcte pour un usage urbain ou péri urbain mais à condition de ne pas dépasser une certaine distance pour pouvoir assurer une recharge correcte pendant la nuit.
La revue Autoplus, qui a testé une Zoé au quotidien en région parisienne, a conclu laconiquement « ce n’est pas de la tarte » en raison des temps de recharge qui peuvent devenir prohibitifs, de la recherche de stations de recharge qui restent encore trop peu nombreuses et pas forcément sur le trajet prévu et des bornes de recharges hors service. Il faut aussi souscrire des abonnements (parfois multiples) pour pouvoir utiliser les différents types de bornes. Vous pouvez lire différents compte rendus (ici), (là), (là) et encore (là).
Il en ressort que, sauf à se limiter à des déplacements domicile/travail exclusivement et pour des distances quotidiennes relativement faibles, qui permettent une recharge à domicile et à condition d’habiter en pavillon (les résidences équipées sont encore rares), et de disposer d’une prise spéciale (genre Wallbox), on s’expose à la panne pure et simple ou plus simplement à l’impossibilité d’usage !
Ce qu’on ne dit pas non plus, c’est que la batterie s’use et que sa durée de vie est calculée en cycles (de charge/décharge) car l’électricité obtenue à partir d’une batterie est de la chimie ! Conclusion : plus la batterie va vieillir et moins elle sera apte à stocker de l’énergie et plus elle se déchargera vite … et plus il faudra aller recharger !
Pertinence économique
Entre ce mécanisme fiscal et ces diverses entraves à la libre circulation, on assiste à une manipulation des règles normales du marché qui voudraient que seul le meilleur produit se vende le mieux. L’argument n’est plus la qualité mais la préservation de la planète.
Seulement, cet argument vaut surtout au moment de l’usage ; et encore sous certaines conditions, mais sûrement pas au stade de la fabrication.
En effet, si le véhicule électrique n’émet pas de Co2 en roulant, il émet quand même des poussières liées à l’usure notamment des pneus, des plaquettes et disques de freins. On n’est donc pas dans le « zéro pollution ». On n’aborde enfin qu’avec pudeur la question de la source de production de l’électricité car si celle-ci est produite par des centrales au gaz ou à charbon ou au bois, la pollution est encore amplifiée.
Par ailleurs, on sait que la pollution est simplement déplacée au moment de la production car la fabrication d’une voiture électrique pollue deux fois plus qu’une voiture thermique du fait de la fabrication de la batterie. Le bilan global est donc loin d’être positif …
Enfin, dans tous les cas, l‘incitation à jeter des voitures thermiques (de 5 à 10 ans) encore en état de servir est un non sens économique et écologique car produire une nouvelle voiture et détruire une « ancienne » seront nécessairement toujours plus polluants que continuer à utiliser un véhicule existant !
Néanmoins, le comble de l’aberration est quand même que les batteries sont fabriquées en Asie ; ce qui fait que nous subventionnons avec nos impôts, sans aucune cohérence économique de préservation des emplois européens, les usines de production de batteries chinoises et coréennes !
En outre, on n’a aucune information quant aux conditions dans lesquelles le recyclage des batteries est effectué … ou pas !
Alors, certes le prix de l’électricité est bon marché pour l’instant pour une recharge à domicile, mais le compteur Linky est un compteur discriminant qui sait ce que vous branchez à votre prise électrique. Il permettra donc de moduler les tarifs applicables. De plus, se posera nécessairement le problème des 220 milliards de taxes sur le carburant collectées au niveau de l’Union Européenne et qui ne sauraient être compensées autrement que par une augmentation correspondante de la fiscalité sur l’électricité.
Par ailleurs, si le coût des opérations d’entretien devrait être réduit et ne porter que sur l’électronique et la batterie (bien que l’on relève aussi des défaillances sur les moteurs), le prix d’achat de la voiture reste sensiblement plus élevé que celui d’une voiture à moteur thermique et le coût à l’usage n’est pas forcément moins élevé que celui d’un véhicule diesel.
Certes, les chaînes de production seront simplifiées (un moteur électrique est beaucoup plus simple à fabriquer qu’un moteur thermique) mais cela entraînera fatalement des licenciements chez les constructeurs de voiture et il n’est pas sûr que ceux qui perdront alors leur emploi auront le sentiment de sauver la planète !
Les constructeurs ont plus ou moins bien intégré la voiture électrique et certains vont se retrouver avec des amendes colossales à payer sauf à faire comme FCA (Fiat-Chrysler) et racheter des crédits carbone de Tesla ; étant entendu qu’il s’agit là d’un véritable travestissement de l’économie et de l’achat d’un droit à polluer !
La voiture électrique ne permettant pas de faire un long déplacement de 800 km ; sauf à augmenter encore la taille des batteries, ce schéma d’usage pousse à la consommation en achetant une voiture thermique pour partir en vacances et une électrique pour aller travailler.
On imagine aisément que cela conviendrait parfaitement à nos énarques de Bercy du fait des rentrées supplémentaires de TVA. Mais qui peut se permettre ce genre de dépense complètement superflue ; compte non tenu du fait que cette pratique n’est pas du tout écologique !
Il faut être lucide, et certains constructeurs ne se sont pas privés de le dire : Ils ne se lancent dans la voiture électrique qu’à reculons (PSA, FCA, tous les constructeurs allemands) et ce n’est pas un hasard. Disposant des connaissances techniques et des ingénieurs, ils savent qu’il n’y a aucune pertinence technique à ce mode de motorisation qui leur est imposé par le pouvoir politico administratif pour des motifs qui ne sont même pas toujours fondés !
La volonté politique de complaire à des excités de l’écologie, à des gens qui vivent confortablement, en zone urbaine avec des transports en commun financés par les autres, n’ayant pas de voiture mais utilisant des taxis, détachés des contraintes matérielles en utilisant, sans aucun complexe, des smart phones (polluants), des tablettes (polluantes) et prennent l’avion (polluant) ne peut suffire à elle seule.
Conclusion
Le coût de la voiture électrique reste encore trop élevé par rapport à l’usage que l’on peut en attendre ; hormis peut-être la Zoé de Renault qui est néanmoins d’un gabarit trop réduit pour pouvoir convenir à une famille.
L’infrastructure est loin d’être suffisante, le véhicule est (trop) cher à l’achat, pas forcément moins cher à l’usage, la fiabilité pas meilleure que moyenne, la revente pour l’instant complètement aléatoire pour ne pas dire problématique. Et pour ceux qui voudraient tenter l’expérience, les hybrides sont plus chères et consomment plus que les véhicules thermiques. Elles ne présentent donc, d’un point de vue général, aucun intérêt
En ce qui me concerne il n’y a pas de doute, on essaie de nous forcer la main et je déteste cette idée.
En fait, à bien y regarder, rien ne vous oblige à acheter une voiture électrique !
Bien au contraire, si vous refusez d’acheter ce type de véhicule, qui dès lors ne se vendra pas, le gouvernement sera bien obligé de faire machine arrière sous la pression des constructeurs qui ne manqueront pas de tirer la sonnette d’alarme devant l’accumulation des invendus !
Evidemment, il ne faudra plus acheter de voitures neuves thermiques pour ne pas subir l’augmentation exponentielle prévisible du malus ; à moins de faire immatriculer votre voiture neuve dans … un pays à la fiscalité moins dissuasive (attention : une voiture qui demeure plus de 6 mois en France doit être immatriculée en France).
Mais, soyez pleinement rassurés : La LOM (Loi mobilité) qui vient d’être votée va vous satisfaire pleinement ! Censée favoriser les déplacements des français, elle ne contient que des brimades et des sanctions ! Clairement, il s’agit d’une loi faisant la part belle à la propagande gouvernementale (« une réponse forte aux fractures sociales » sic, sans rire) et portant essentiellement sur votre future … immobilité !
Le retour au 90 km/h sera virtuellement impossible mais vous aurez toujours la possibilité de vous déplacer en vélo et percevoir de votre employeur 400€ par an !
Elle prévoit la régulation des trottinettes et autres gyropodes, l’aggravation des sanctions pour l’usage du téléphone au volant, la mise en place de systèmes de vidéo verbalisation permettrant de sanctionner « plus efficacement » les automobilistes ne respectant pas les règles de priorités et, à la fin, l’interdiction pure et simple de la vente de voiture à moteur thermique « d’ici à 2040 ».
Le clou, si l’on peut dire, sera cette allocation de 13,4 milliards € promise pour la période 2018-2022 ; ce qui représente environ 2,7 milliards par an à rapprocher des 80 milliards qu’ont rapporté les taxes sur l’auto rien que pour l’année 2017 !
On mesure toute l’étendue de la spoliation exercée par l’Etat et l’importance de l’effort accordé par cette nouvelle loi.
Bien cordialement à tous !
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Tous les marseillais connaissent la raffinerie de la Mède située le long de l’autoroute qui mène à Martigues et qui était réputée pour ses odeurs nauséabondes !
L’expression locale était : à la Mède ça sent la Me*de !
Depuis l’année dernière, Total propriétaire de l’installation, a obtenu la possibilité de convertir cet établissement afin de fabriquer du biocarburant à base d’huile de palme. Cette raffinerie doit traiter 650.000 tonnes d’huiles et s’approvisionner en huile de palme “durable et certifiée” à hauteur de 300.000 tonnes au maximum.
Et, pour faciliter la conversion du site, une faveur fiscale avait été consentie ; à savoir l’exonération de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) au même titre que les autres agro carburants.
On peut rappeler à cette occasion que le carburant auto distribué dans les stations comporte une adjonction, jusqu’à 10%, d’agro carburants ; à savoir d’huile végétale pour le diesel (issu de l’huile de palme, du tournesol et du Colza) et d’éthanol (issu de la Betterave et de céréales) pour l’essence 95/98.
Ces derniers jours, ce site industriel qui emploie 300 personnes a fait les frais de quelques vicissitudes judiciaires, parlementaires et gouvernementales …
Le 11 octobre, le Conseil constitutionnel a rejeté le recours du groupe pétrolier Total contre la loi de finances pour 2019 qui prévoyait la fin de l’avantage fiscal accordé aux agro carburants à base d’huile de palme à compter du 1er janvier 2020.
Total, qui s’estimait lésé, jugeait que la France avait sur-transposé la directive européenne sur les énergies renouvelables. Il dénonçait une différence de traitement injustifiée entre l’huile de palme et les autres plantes oléagineuses entrant dans la fabrication des agro carburants.
Total a alors intrigué dans les couloirs de l’Assemblée Nationale pour obtenir le rétablissement de cet avantage fiscal jusqu’en 2026. Quelques élus locaux sont aussi intervenus au nom de la préservation de l’emploi.
Un amendement est donc passé nuitamment et a rétabli cet avantage fiscal.
Il en est alors résulté une grande agitation médiatique et une reculade du gouvernement !
Les écolos sont montés au créneau pour hurler à la trahison écologiste et le gouvernement a demandé une seconde délibération aux termes de laquelle l’avantage fiscal a de nouveau été supprimé !
Au-delà de l’incohérence apparente de cette histoire, il y a lieu de se poser quelques questions …
Energie fossile versus énergie verte mais énergie
Cela fait maintenant pas mal de temps qu’on nous explique qu’il ne faut plus utiliser les énergies fossiles polluantes et qu’il faut engager la transition écologique.
Outre le fait qu’on ne sait absolument pas vers quoi on doit transiter, la doxa officielle est d’utiliser les agro carburants ou biocarburants aux lieu et place de l’essence ou du gazole.
On peut tout d’abord légitimement se poser la question de savoir s’il convient, d’une manière générale, de convertir des terres agricoles pour la production de produits qui seront mis dans les réservoirs des véhicules fonctionnant avec des carburants (trains, camions, voitures).
Mais, cette orientation souffre une dérogation : pas l’huile de palme car les palmiers à huile seraient plantés après déforestation des zones tropicales. Or, il ne faut pas couper les arbres, car ce n’est pas … écologique …. sauf quand il faut alimenter une centrale thermo-électrique.
Le problème est que la question est relativement plus complexe notamment parce que le palmier à huile permet des rendements relativement importants comparativement au soja, au colza voire même au tournesol et que la déforestation intervient aussi pour de toutes autres causes (incendies, cuisine au bois, plantation au Brésil de canne à sucre pour faire de l’éthanol).
Industrie versus démagogie
Le gouvernement a fait piteusement machine arrière dans une affaire où, il faut le rappeler, on avait accordé à Total une dérogation fiscale en échange de la préservation locale de l’emploi.
Il a donc demandé aux députés de délibérer à nouveau et de revenir sur leur vote ; ce qui fut fait, le petit doigt sur la couture du pantalon !
Fidèle à son habitude, le gouvernement a fait montre d’une hésitation et d’un manque de cohérence aboutissant, une fois de plus, à ce que tous les industriels reprochent à la France ; l’instabilité fiscale avec cette question lancinante : peut-on faire confiance au gouvernement français qui dit blanc un jour et noir le lendemain ?
Que va-t-il se passer ?
Au-delà de la soumission totale des élus nationaux aux incohérences gouvernementales, Total se retrouve donc aujourd’hui avec un établissement dont l’économie a été bouleversée du fait de la remise en question des avantages fiscaux concédés initialement.
Total va sans doute fermer cet établissement s’il n’arrive pas à obtenir satisfaction (on parle de 70 millions €) et licencier plusieurs centaines de personnes.
Quelle est la bonne décision ?
On se perd en conjectures et on retrouve là l’influence néfaste des idéologues d’une écologie sélective conçue comme une religion !
Il faut transiter vers les ENR parce que le charbon, le pétrole et le gaz polluent mais on ne doit pas non plus utiliser l’énergie nucléaire qui est pourtant totalement décarbonée ; parce que le nucléaire c’est la bombe, l’armée, les radiations, Tchernobyl, Hiroshima, la fin du monde !
On doit donc utiliser les biocarburants (qui bénéficient d’une exonération fiscale) tels que colza, tournesol mais pas l’huile de palme parce qu’on coupe des arbres pour planter des palmiers à huile sans savoir quel est l’impact climatique de la plantation de ces arbres !
Se mèlent à la discussion les betteraviers du nord de la France qui sont … contre l’huile de palme pour des raisons purement économiques parce qu’elle ferait concurrence à leur propre production !
On organise donc une différence de traitement entre l’huile de palme et les autres agro carburants ; ce qui revient, de facto à l’interdire en tant qu’agro carburant … sans aucune justification.
Quelle utilisation pour l’huile de palme ?
Le problème c’est que l’huile de palme se retrouve partout et principalement dans l’alimentation et au premier chef dans le Nutella si prisé des consommateurs ! Elle est aussi présente dans une infinité de produits alimentaires industriels (plats cuisinés, margarines) car l’huile de palme est bon marché et l’interdire mettrait en péril tout un secteur économique !
Ainsi donc, l’huile de palme ne sera pas autorisée dans les réservoirs mais l’est dans les assiettes !
Nous sommes donc en présence d’une appréciation sélective de la déforestation alors que, de leur côté, les ONG écolos réclament des produits d’origine certifiée tout en expliquant qu’en ce qui concerne l’huile de palme, ces certificats ne … valent rien ; ce qui est une manière de dire qu’on est contre quelque soit l’argument ou la réalité de la situation.
Par ailleurs, on n’entend nulle protestation lorsque la déforestation intervient pour planter des cacaoyers ou des plants de café …et nul émoi non plus lorsqu’il s’agit de saccager des territoires entiers pour extraire du lithium pour les batteries de voitures électriques ou de smart phones …
Seulement, le gouvernement n’a pas su le dire pour des raisons tenant essentiellement à la lâcheté mais aussi au calcul politique car devant la contestation générale qui monte, il pense que ce n’est sûrement pas le moment de se mettre aussi à dos les écolos !
Issue ou impasse ?
Total va évidemment se lancer dans un chantage (légitime ou non, là n’est pas la question) à l’emploi ; ce qui a amené la ministresse de l’écologie à déclarer : “Ce que dit l’entreprise est qu’elle veut un délai pour adapter ses pratiques. Je crois qu’il faut qu’on regarde avec elle si c’est possible d’acheter de l’huile de palme qui ne déforeste pas”.
Monsieur de la Palisse n’aurait pas mieux dit !
Les autres pays de l’Union Européenne ont une approche plus pragmatique puisqu’ils maintiennent la fiscalité favorable jusqu’en 2030.
Ainsi donc, encore une fois, nous allons sauver la planète, à nous tous seuls, à grands coups de taxes … car c’est sûr, la déforestation s’arrêtera net grâce à la suppression de cette exonération fiscale.
N’y aurait-il pas, dans toute cette agitation, une légère incohérence ?
Je me permettrai donc de reprendre, à mon compte, le commentaire d’un blogueur :
« vous pouvez critiquer Total si :
-vous ne chauffez votre logement ni au fuel ni au gaz,
-vous n’utilisez pas de voiture thermique,
-vous ne prenez jamais l’avion,
-vous n’achetez pas de biens de consommation qui ont voyagés en camion, cargo ou avion,
-vous consommez seulement des produits frais de saison et produits localement.
Dans le cas contraire, vos critiques contre Total n’ont pas de sens car vous avez besoin de leurs produits. »
En tout état de cause, si le site ferme, les 300 salariés concernés seront ravis d’apprendre que, grâce au sacrifice de leur emploi, ils ont sauvé la planète !
(*) Je n’ai évidemment pas choisi ce titre par hasard. C’est un clin d’œil au film « la cuisine au beurre » tourné à Martigues avec Fernandel et Bourvil … à quelques km de la Mède.
Bien cordialement à tous !
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La réforme des retraites occupe actuellement le devant de la scène et pour l’instant le seul résultat tangible de la réforme envisagée par le gouvernement est de provoquer un mécontentement général.
Un récent sondage indique que 60% des français seraient d’accord avec le mouvement de grève du 05 décembre.
Derrière les affirmations de façade du gouvernement selon lesquelles rien ne changera et que ce sera « plus juste », les français ont le sentiment que les buts poursuivis ne seraient peut-être pas tout à fait ceux avancés par le pouvoir et les opposants les plus virulents à cette réforme sont les salariés du secteur public et particulièrement ceux de la RATP et de la SNCF.
Et, ce n’est pas un hasard …
I – Rappel du système français
Le système français de retraite est basé sur la répartition c’est à dire que les actifs paient les retraites des inactifs.
J’ai déjà évoqué ce point (ici) et (là): les cotisations que vous versez, en tant qu’actif, ne servent pas à votre retraite personnelle ; elles paient les pensions des gens qui sont actuellement retraités.
Ces cotisations vous ouvrent seulement un droit à une retraite future à deux conditions :
– que vous ayez assez cotisé par rapport aux critères de perception qui seront vigueur au moment de votre départ en retraite ; sinon vous subirez ce que tout le monde connaît : une décote c’est à dire que votre pension sera réduite et elle peut être fortement réduite !
– que les régimes de retraite en vigueur soient en état de payer les pensions et là c’est carrément un pari sur l’avenir surtout quand celui-ci court à échéance de 40 ans !
Le problème de la répartition est que l’idée était géniale en 1945 mais qu’elle est totalement inadaptée aujourd’hui …
Au moment de sa mise en place, le principal avantage du système de la répartition était qu’il permettait d’assurer une pension aux retraités qui … n’avaient jamais cotisé.
Seulement, il n’était viable qu’à deux conditions :
– que l’age de départ en retraite corresponde à la pyramide des ages et, en 1945, la plupart des gens mourraient avant 65 ans, age légal de départ en retraite. De ce fait, les pensions payées étaient peu nombreuses par rapport au nombre de cotisants.
– et qu’il y ait le plein emploi c’est à dire qu’il y ait beaucoup de cotisants.
Ces deux données ont été mises à mal du fait d’une part de l’augmentation de la durée de vie et d’autre part d’un chômage structurel de masse (9 à 10% de la population active) qui a provoqué une diminution des cotisations.
Le phénomène a été aggravé par la décision démagogique de Mitterrand de ramener l’age de départ en retraite à 60 ans alors que la durée de vie était en train d’augmenter et qu’elle dépasse aujourd’hui très largement 65 ans (79 ans pour les hommes, 84 ans pour les femmes).
Aujourd’hui, le constat est qu’il n’y a pas assez de cotisants et que les pensions versées le sont trop longtemps parce que les retraités vivent … trop vieux !
Les caisses de retraite sont donc presque toutes au bord du précipice !
Ce régime qui était sous le contrôle du paritarisme (géré collectivement par les salariés et les employeurs) est en train, avec la réforme, de passer totalement sous le contrôle de l’Etat et de ses fonctionnaires qui s’imaginent pouvoir maîtriser la question en faisant quelques ajustements paramétriques.
Là où le doute est permis, c’est que, outre le fait que cette réforme aboutira à entériner une réalité, à savoir les caisses de retraite sont déjà pour l’essentiel sous le contrôle de l’Etat du fait de la présence massive de fonctionnaires dans les conseils d’administration des caisses, notamment du privé ( !?!), il y a lieu de s’inquiéter de l’issue qui en découlera eu égard au peu de succès des réformes précédentes et aux nombreuses expériences malheureuses des fonctionnaires en matière de mécano industriel.
Autrement dit, l’échec est au bout du chemin notamment parce que le système de la répartition ne permet que d’agir que sur trois variables :
– reculer l’age de départ en retraite,
– augmenter les cotisations,
– diminuer les pensions versées.
Actuellement, il semble bien que la seule variable « utilisable » soit l’augmentation de l’age de départ en retraite (en Allemagne il est de 67 ans !) mais le gouvernement sait que cette option est « extrêmement risquée politiquement » et il n’ose pas en évoquer la possibilité pourtant … inéluctable !
II – La capitalisation
La plupart des autres pays ont un système de retraite complètement différent basé pour l’essentiel sur la capitalisation.
Dans ce cadre de figure, vous cotisez, le plus souvent par le biais d’un fonds de pension, pour votre propre retraite. Des décomptes annuels vous donnent très précisément le montant des sommes accumulées avec les intérêts et que vous percevrez au moment de votre départ en retraite.
Les cotisations sont investies dans des obligations d’Etat ou dans des actions de sociétés cotées en bourse.
Dès lors, il n’y a plus d’age légal de départ en retraite car finalement c’est vous qui choisissez votre age de départ en fonction des sommes accumulées ; sous réserve du fait, si vous êtes salarié, que votre employeur veuille bien vous conserver dans ses effectifs.
La capitalisation n’est pas parfaite non plus car, aujourd’hui, elle subit le contrecoup des politiques monétaires accommodantes des banques centrales. Les obligations d’Etat ne rapportent plus rien et seuls les placements, très risqués, en actions de sociétés cotées, sur les marchés boursiers connaissent encore une progression sans que l’on puisse savoir s’il y aura ou non un retournement du marché.
C’est le système en vigueur aux USA et au Royaume Uni et certains krachs boursiers ont provoqué la ruine des retraités.
Ce système n’est pas autorisé en France.
C’est à dire que l’Etat fonctionnaire a décidé que les salariés n’avaient pas la liberté de choisir leur caisse de retraite et qu’ils devaient obligatoirement cotiser au régime de la répartition … sous la réserve que les fonctionnaires ont le droit de cotiser à un régime de capitalisation appelé Préfon.
Il y a là une inégalité de traitement parfaitement injustifiable sauf à vouloir évidemment avantager les salariés du secteur public …
III – L’intégration de la capitalisation au système français
l’Etat, en ce compris les dirigeants du pays, qui sont pour l’essentiel des fonctionnaires, ne veulent pas de basculement de la répartition vers la capitalisation et ce n’est nullement le fait d’un hasard …
Deux éléments entrent en ligne de compte :
– les sommes collectées et les pensions versées.
Si l’on explique aux cotisants qu’ils vont pouvoir cotiser pour leur retraite et non pour celle des autres, il va nécessairement y avoir un fort déplacement vers la capitalisation avec une fuite des capitaux et il s’agit de centaines de milliards € tous les ans !
Il est alors évident que les régimes de répartition, qui sont déjà en difficulté, vont se retrouver très vite en état de cessation des paiements ; sauf si l’Etat organise leur subventionnement par l’impôt mais … il n’est pas sûr que les salariés vont accepter de payer deux fois : une fois pour leur retraite et une autre fois pour la retraite des autres !
– la répartition est le seul système de retraite qui permette de spolier légalement les populations.
Et ce d’une double manière.
– la répartition permet d’extorquer légalement des cotisations pour verser des retraites avec l’engagement, plus que formel, de recevoir une retraite dans, si vous entrez dans la vie active aujourd’hui, plus de 40 ans ! Cela veut dire que si les régimes de retraites disparaissent ou connaissent de graves difficultés, les sommes versées pendant toute votre vie active seront … perdues et que vous n’aurez aucun recours !
– la répartition est le seul moyen qui permet d’avantager certaines catégories de travailleurs et en l’occurrence les salariés du public (fonctionnaires et salariés des entreprises publiques) au détriment des autres (salariés du privé).
Si l’on prend l’exemple de la RATP, on s’aperçoit qu’il faut 800 millions d’€ tous les ans pour combler le déficit d’un régime qui se permet de payer à un retraité 3.700 € de pension par mois soit bien au-delà de la moyenne des pensions du privé (qui s’établit à 1.400 € par mois) ; sans même aborder la question de l’age de départ en retraite !
On comprend donc aisément que si le régime de la RATP est déficitaire, c’est que soit il n’y a pas assez de cotisations soit que les retraités du régime perçoivent trop par rapport aux cotisations versées.
Si leur régime devenait réellement autonome, il faudrait, afin de le ramener à l’équilibre, tripler les cotisations et diviser les pensions par deux pour envisager d’équilibrer le régime. Autrement dit, ce serait pour les salariés de la RATP, un choc cataclysmique !
S’il y avait un basculement vers la capitalisation, le résultat serait fatalement une diminution drastique des pensions avec un allongement considérable de la carrière.
Au-delà d’un discours cynique d’égalitarisme et de justice sociale, les salariés bénéficiaires de ces régimes l’ont parfaitement compris et c’est donc, pour eux, parfaitement inacceptable !
On connaît par ailleurs, l’argument massue et complètement irréaliste de ces bénéficiaires de régimes spéciaux payés par les autres : LA solution est que tout le monde bénéficie des mêmes avantages ; c’est à dire que tout le monde perçoive 3.700 € par mois et parte en retraite à 56 ans !
C’est évidemment un véritable déni et une manière de ne pas évoquer le problème de la pérennité des régimes de retraites !
IV – La conclusion qui s’impose est dès lors fort simple.
Le basculement vers la capitalisation est absolument impossible en France car tous ceux qui voient actuellement leurs pensions de retraites payées par les cotisations des autres y perdraient … énormément !
Et, il se trouve que ceux qui bénéficient de pensions de retraites payées par les autres sont les fonctionnaires et les salariés des entreprises publiques !
Dans un pays comme la France où le secteur public (fonctionnaires et salariés des entreprises publiques) est dominant et, au-delà du fait que le pouvoir politique a toujours reculé devant les menaces de blocage du pays par certaines catégories de personnels (qui sont toujours des salariés du secteur public), il est absolument impossible de remettre en cause les droits de ces salariés qui sont assis sur la spoliation pure et simple des salariés du secteur privé.
Je sais que cette vérité est désagréable, qu’elle est politiquement incorrecte, mais c’est la vérité et elle absolument incontournable !
Cela explique que, tant que le secteur public sera dominant en France, il n’y aura jamais de remise en cause du système de retraite par répartition : il aurait trop à y perdre !
Bien évidemment, la démographie montre que le système de retraite par répartition est voué à terme à l’effondrement et que l’Etat fonctionnaire cherche seulement des solutions à court ou moyen terme à seule fin de … gagner du temps !
Tant que les salariés du privé ne l’auront pas compris, ce système continuera de prospérer … à leur détriment !
Bien cordialement à tous !
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Quels sont les signes montrant qu’un débiteur ne va pas honorer ses engagements ?
Il commence par essayer de négocier des délais de paiement mais bien souvent, avant même cette phase, il commence par tenter de voir s’il ne pourrait pas échapper à ses engagements par le biais d’une stérilisation des clauses contractuelles.
On a pu observer ce phénomène avec ces nombreuses communes surendettées du fait de la souscription de prêts dits « toxiques » notamment auprès de la banque Dexia (qui a fait faillite depuis). Ces prêts avaient été souscrits à des taux très bas mais présentaient une caractéristique bien précise : ils étaient indexés sur le cours du CHF (franc suisse) par rapport à l’€. Tout allait bien jusqu’à ce que la BNS (banque nationale suisse) cesse d’acheter des € pour maintenir le CHF dans la proportion d’un € pour un CHF. Le cours du CHF s’est alors envolé et les taux de ces prêts aussi !
Beaucoup de communes françaises ont vu alors la charge de leur dette exploser et les maires impliqués, ne pouvant justifier devant leurs électeurs l’explosion de la fiscalité locale et la mise en faillite de leur commune, ont alors saisi la justice administrative (les communes relèvent de la justice administrative exclusivement) pour faire annuler ces prêts ou du moins obtenir la stérilisation des taux d’intérêts.
Certaines communes sont parvenues à obtenir l’annulation pure et simple des taux d’intérêts ; alors que l’on sait aujourd’hui que ces maires savaient ce qu’ils faisaient et qu’ils avaient fait un pari à propos d’un évènement futur et improbable mais pas impossible en souscrivant de tels engagements.
Ils ont joué … ils ont perdu (enfin surtout leurs administrés) ; ce qui démontre encore une fois que la principale caractéristique du politicien, qu’il soit local ou national, est de ne jamais assumer ses décisions … surtout lorsqu’elles aboutissent à un désastre !
Et c’est ce que tente de faire E Macron en déclarant, lors de sa récente interview au journal britannique « the Economist » (dans laquelle il fait une bonne part à l’égotisme en utilisant plus de 170 fois le « je » ou le « moi »), qu’il fallait s’affranchir de la règle des 3%.
Un peu d’histoire pour remettre les choses dans leur contexte.
Nous sommes en 1990, le mur de Berlin vient de tomber et la RDA par la même occasion. Curieusement, tous les allemands de l’est voulaient fuir le paradis communiste … tant encensé par les élites françaises !
L’Allemagne veut se réunifier. Seulement pour cela il faut l’accord des autres pays ; notamment parce qu’il faut assurer la sécurisation des frontières issues de 1945.
Avec le traité de Moscou, signé le 12 septembre 1990, entre les deux Allemagne et les quatre puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique), la totalité du territoire allemand redevient pleinement souverain au moment de la réunification qui intervient le 3 octobre 1990.
F Mitterrand, alors président de la république et dont on dit qu’il était contre cette réunification, pressent que l’Allemagne réunifiée va redevenir la grande puissance industrielle centrale de l’Europe qu’elle était avant 1945 et que … la France va perdre son rang de première nation européenne !
Pire, l’Allemagne réunifiée pourrait même être tentée par un recentrage de son influence vers les pays d’Europe de l’est qui viennent de se libérer de la domination soviétique et, de ce fait, se désintéresser de la CEE (l’Union Européenne n’existe pas encore).
Il négocie donc avec les dirigeants allemands (Helmut Kohl), en échange de son accord pour la réunification, une union monétaire (qui aboutira à la création de l’€) de telle manière que l’Allemagne reste indéfectiblement liée à la France et à la CEE.
Les allemands ne sont pas très chauds car la conception de la monnaie est très différente en France et en Allemagne !
En Allemagne, c’est l’orthodoxie budgétaire. On ne fait pas des déficits et surtout on ne manipule pas la monnaie. La banque centrale allemande (Bundesbank) est indépendante du pouvoir politique. En effet, échaudée par l’épisode de l’hyperinflation galopante de 1923, l’Allemagne est partisane d’une monnaie stable et forte.
En France, la monnaie est au service du pouvoir politique, la banque de France est sous l’autorité de l’Etat et de l’exécutif et on enchaîne les dévaluations (17 depuis 1914) avec une constance inquiétante. En France, on a l’habitude de lessiver les dettes avec l’inflation même s’il faut pour cela ruiner l’épargnant ; ce qui n’est pas admissible en Allemagne !
Pour emporter l’adhésion des allemands réticents, Mitterrand propose alors que le déficit budgétaire ne soit pas supérieur à 3% du PIB. C’est fournir aux allemands la « garantie » que les dettes ne pourront pas dépasser un certain montant et qu’ils ne seront pas obligés de payer les dettes des autres !
Les allemands acceptent.
La création de l’€ résulte donc d’une décision purement politique mais elle a des conséquences économiques extrêmement importantes dont les dirigeants français ne semblent pas, à l’époque, prendre la mesure ; à moins que les français aient fait preuve, à cette occasion, d’un certain machiavélisme en proposant une règle stricte avec la ferme intention de … ne pas la respecter ?
Car, que fait aujourd’hui E Macron ?
Il veut remettre en cause la règle des 3%, que nous avons proposée et que les allemands ont acceptée et l’explication est typiquement française : les conditions ont changé ! Il est vrai qu’il faudrait être un parfait crétin pour respecter des règles que l’on a soi-même fixées !!!
On retrouve bien là, la désormais célèbre morgue de ces hauts fonctionnaires qui, voyant qu’ils n’arrivent pas à respecter les règles fixées, vont expliquer comment il faut faire autrement et notamment qu’on peut mieux gérer un pays en faisant toujours plus de dettes …
Les français ont la réputation d’être des gens arrogants et prétentieux, qui aiment agiter des idées sans jamais aboutir à quoique ce soit de tangible, de surcroît dilettantes et instables.
Cela se confirme encore une fois !
En fait, E Macron, qui a d’ores et déjà en vue sa réélection de 2022, sait qu’il n’a fait aucune réforme de fond. Pire, le mur du refus (gilets jaunes et salariés des régimes spéciaux et de la fonction publique) commence à se durcir et le risque d’explosion grandit. Il a lâché les vannes budgétaires en début d’année pour éteindre la grogne mais, évidemment, il a considérablement augmenté la dépense publique, les impôts et … la dette !
E Macron, qui craint, par-dessus tout, les débordements populaires, veut disposer de marges budgétaires pour maintenir une situation plutôt précaire alors que la France bénéficie déjà des taux d’intérêts à zéro de la BCE ! Il est donc bien décidé à enfoncer le plafond de 3% alors que la France n’est revenue, pour la première fois depuis bien longtemps, sous la barre des 3 % en 2018 que grâce à … une fiscalité massacrante.
Or, il ne peut pas se permettre une fin de mandat chaotique … s’il veut être réélu et, en France, l’orthodoxie budgétaire n’a jamais été un problème alors qu’il sait qu’il est incapable de réduire la dépense publique. L’Etat fonctionnaire s’avère irréformable ; la France vit de plus en plus à crédit et les comptes 2019 et 2020 vont connaître de nouveaux dérapages.
Cela explique qu’il puisse affirmer que les 3% c’est « un débat d’un autre siècle » histoire de faire passer la bonne gestion des pays du nord pour un anachronisme et leurs dirigeants pour des ringards … Il avait d’ailleurs, lors d’un voyage à Aix la Chapelle (en Allemagne) fustigé cette « manière compulsive qu’ont certains Etats d’accumuler des excédents budgétaires » …qui visait l’Allemagne et qui était déjà une manière de remettre en cause les traités européens.
De plus, il n’hésite pas à mentir en déclarant « Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissement ». En effet, les déficits de ces dernières années résultent pratiquement exclusivement de dépenses courantes. Il n’y a donc pas de dépenses d’investissement ; lesquelles connaissent un véritable effondrement depuis 2012.
E Macron sait aussi que des voix commencent à s’élever en Allemagne pour réclamer une relance budgétaire et dépenser les excédents alors que, dans le même temps, Mme Lagarde, qui vient de prendre ses fonctions de présidente de la BCE, a cru nécessaire de venir à son secours pour tenir le même discours !
Il tente donc d’exploiter de manière opportuniste ce mouvement …et cherche des marges de manœuvre pour ne pas réduire les dépenses publiques françaises car ce serait la porte ouverte à toutes les contestations !
Bien évidemment, l’augmentation de la dépense publique, qui n’est rien d’autre que du laxisme budgétaire, va finir pas poser des problèmes vis-à-vis de Bruxelles et devrait enclencher le processus de sanctions financières prévues par les traités.
Il faut dire que, accros à la dette publique, les dirigeants français ont toujours été les partisans des €bonds c’est à dire des dettes émises par l’Union Européenne elle-même et non par les Etats comme c’est le cas actuellement. Par contre, les allemands s’y sont toujours opposés car ils n’ont pas confiance … les français ne sont pas fiables.
Il faudrait donc déjà que la France stoppe ses déficits qu’elle empile depuis 1974 si elle veut avoir une chance d’être entendue. Elle n’en prend visiblement pas le chemin !
Par ailleurs, les €bonds ne sont concevables que dans le cadre d’un Etat fédéral intégré, tel que les USA. Seulement, l’Union Européenne est encore … très loin de cette structure et il n’est même pas sûr qu’elle puisse s’en approcher un jour !
Il ne faut pas oublier que la crise de 2012, qui a tout de même failli faire sauter l’Union Européenne, était avant tout une crise de la dette des Etats. Mais, visiblement, les dirigeants français n’en ont cure tout en n’ayant jamais tiré les leçons de l’adoption d’une monnaie forte et stable. Ils n’y ont vu que l’occasion d’emprunter massivement sur les marchés à des taux très bas pour financer à crédit leur vision de la société !
Cela amène à se poser un certain nombre de questions :
– La France doit-elle continuer à creuser des déficits qui ne sont pas le signe d’une quelconque austérité même si celle-ci existe bien pour certaines catégories de la population ? L’effort de réduction du déficit structurel (déficit avant imputation des intérêts sur la dette) est quasiment nul depuis le début du mandat d’E Macron et les 1.3% de croissance pour 2019 sont surtout dus aux 3.3% de déficit public ; ce qui veut dire que pour obtenir 1.3% de croissance, il en coûte 2% d’endettement supplémentaire. Seulement, cette relance qui ne dit pas son nom permet de masquer la réalité de la situation et notamment que s’il n’y avait pas eu cette relance budgétaire, nous aurions eu une croissance négative ou au mieux une croissance zéro !
– L’Union Européenne a-t-elle besoin d’un stimulus budgétaire pour relancer l’activité alors que son niveau de croissance global est très inférieur à celui des USA et de l’Asie malgré une politique monétaire « très » accomodante. On sait que les relances budgétaires n’ont jamais prouvé leur efficacité … elles ne font que décaler dans le temps les évènements tout en générant des dettes qu’il faut ensuite rembourser. Mais, et c’est là le but visé par E Macron, elles permettent de masquer temporairement les difficultés économiques. Elles servent essentiellement à gagner du temps et c’est bien ce dont a besoin le président !
– Alors que le budget de l’Etat est de 400 milliards € avec des recettes fiscales de 307 milliards € pour un déficit de 93 milliards€ (soit 25% !) ne faudrait-il pas plutôt profiter des taux bas pour se désendetter alors qu’on fait exactement l’inverse ? On sait que plus la dépense publique augmente plus la croissance économique diminue ; et malgré cela la France continue d’emprunter toujours plus. (225 milliards en 2019, 230 milliards en 2020). La dette de la France atteint désormais 2.375 milliards € et l’encours de dette explose en flirtant avec les 100% du PIB (99,5%).
E Macron se lance donc consciemment dans la spirale mortifère de la croissance de la dette à des fins de seule politique politicienne … alors que, lors des élections de 2017, il prétendait stopper net la dérive budgétaire et réduire l’endettement qui devrait finalement … progresser de plus 400 milliards € sous son mandat ! C’est un peu comme l’inversion de la courbe du chômage de son ancien mentor …
Quel est le stade ultérieur car il est évident que ces dérives ne seront pas acceptées par les autres membres de l’Union Européenne surtout que, exception faite de l’Italie, ils ont fait les efforts nécessaires ?
Or, on imagine mal un président de la république française, tout plein de sa morgue et de son pouvoir absolu, rentrer tout penaud dans le rang …
L’Etat fonctionnaire essaie de trouver une issue à son incompétence et pour cela tente d’échapper à ses engagements initiaux. Ce faisant, il essaie de contourner les règles communes et de revenir sur sa parole alors qu’à l’exception de l’Italie, tous les autres pays de l’Union Européenne ont pratiquement éliminé leurs déficits budgétaires.
Encore une fois, la France donneuse de leçons à la terre entière trouve des raisons (ou des prétextes) pour ne pas respecter les règles du jeu.
Encore une fois, l’attitude française amène à la suspicion généralisée car on sait qu’on ne peut pas faire confiance aux français !
On peut imaginer aisément que E Macron n’hésitera pas à provoquer une nouvelle crise au sein des institutions européennes afin de prendre les français à témoins de ce que “si ça va mal c’est de la faute de Bruxelles et de l’Allemagne” (cette ficelle ayant déjà été largement utilisée) avant de proposer de nouvelles règles plus accommodantes … que la France ne respectera pas plus !
C’est là jouer à un jeu dangereux et le risque, à terme, est que les pays de l’Europe du nord fassent un jour sécession et laissent les pays dits du « club Med » se débrouiller avec leurs dettes !
Ce jour là sifflera la fin de la partie. Les dérives budgétaires éclateront au grand jour, les dirigeants de l’Etat fonctionnaire se retrouveront devant leurs responsabilités … et ce ne sera pas une partie de plaisir pour les français !
Bien cordialement à tous !
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En France, il est de bon ton d’être de gauche et de mépriser l’argent … du moins en public !
D’ailleurs, en France, d’une manière générale, il est de bon ton, dans le cadre d’une morale catholique hypocrite, de mépriser l’argent, à la différence des pays de tradition protestante tels que les Pays Bas, le Royaume Uni ou les USA !
Or, nous venons d’apprendre qu’après Cahuzac, le pourfendeur de la fraude fiscale qui avait un compte dissimulé en Suisse, après Raymond Barre, l’honnête homme, le politicien intègre, qui avait lui aussi un compte bancaire dissimulé en Suisse, Anémone, la saltimbanque de la troupe du Splendid, avait, elle aussi, un compte en Suisse !
Ainsi donc, Anémone, née Anne Bourguignon d’un père psychiatre et élevée dans une famille très bourgeoise du 15°arrondissement de Paris, l’ancienne hippie et écolo qui affectait de mépriser l’argent et ne ménageait pas ses critiques contre « une société capitaliste qui exploite et met en danger la planète », qui était écoeurée par le métier (d’acteur) « pourri par le fric » et qui a fustigé Johnny parce qu’il votait à droite et passait sa vie à échapper au fisc, elle qui prétendait faire des films « pour le fric » et pour « exploiter le système », elle, la gauchiste, qui a appelé à voter JL Mélenchon aux élections présidentielles de 2012, a dissimulé une partie de son patrimoine au fisc français en Suisse !
Car on peut supposer que ce ou ces comptes suisses n’étaient pas révélés à l’administration fiscale.
Nous ne connaissons pas encore le montant des sommes concernées mais nous découvrons que le discours public d’Anémone était à l’exact opposé de son comportement privé.
Car, oui le milieu du spectacle draine de l’argent et parfois beaucoup d’argent (souvent public). C’est particulièrement le cas du cinéma qui est hyper subventionné par l’Etat au nom d’une exception culturelle française qui aboutit en général surtout à financer les « œuvres » des copains à travers ce qu’on appelle le capitalisme de connivence.
Nos élites, nos politiciens, nos comédiens, nos chanteurs, nos membres du showbiz, nos journalistes, toutes nos petites stars de la télé, ont à cœur de mépriser l’argent mais finalement s’avèrent être âpres au gain !
Or, il ne faut pas se faire d’illusions, la cupidité est un trait de la nature humaine mais l’hypocrisie, le mensonge et la dissimulation le sont aussi !
Toutefois, pas d’ambiguïté …
Je ne critique pas le fait qu’Anémone ait ouvert un compte en Suisse et je comprends fort bien le désir d’échapper à la spoliation fiscale … car il n’est jamais agréable de se faire voler, même légalement, 80% de ses revenus …
D’ailleurs, certains personnages publics (Alain Prost, Alain Delon, Gérard Depardieu) ont préféré plus simplement s’expatrier pour échapper à la rapacité inépuisable du fisc français !
Ce que je trouve par contre lamentable (et le mot est faible) c’est que l’on tienne en public un discours « de gauche », socialiste pour ne pas dire communiste, qu’on affiche un mépris pour l’argent mais que, dans la réalité d’une vie faite de duplicité, l’on concentre toute son énergie à en amasser le plus possible et en outre à le dissimuler … tout en faisant croire le contraire !
Mais on est habitués en France à ce type de comportement et certains dirigeants politiques en sont les vivants exemples.
Notamment JL Mélenchon, le lider maximo, le dirigeant de la France insoumise, le gauchiste pur et dur, s’est constitué, par le biais de ses divers mandats électoraux, un patrimoine qui dépasse très largement le million € … sans jamais avoir travaillé de sa vie !
On peut aussi évoquer Gérard Miller, psychiatre, soutien de Mélenchon, grand moralisateur médiatique et pourfendeur du grand capital, qui a du avouer posséder un compte en Suisse à la banque HSBC.
Dans le milieu du spectacle, nous avons aussi Dieudonné, Richard Cocciante, Doc Gynéco, Florent Pagny et Johnny bien sûr, mais tous n’affichent pas en public des idées « révolutionnaires » et un mépris de l’argent … accompagné d’un dénigrement de la société dont ils tirent les plus grands bénéfices !
A tout prendre, il vaut mieux ne rien dire … mais apparemment l’ego, la vantardise, la vanité et la fatuité prennent le dessus sur la raison !
On peut, à la rigueur, admettre que quelqu’un aime l’argent (quoique je trouve détestable de n’avoir pour seul but dans la vie que l’accumulation de signes monétaires) mais ce qui est le plus méprisable, c’est l’hypocrisie, la duplicité et ce ton moralisateur utilisé par certains personnages publics …. par ces gauchistes et révolutionnaires de pacotille aux comptes bancaires bien bourrés qui affectent de prendre la défense des pauvres ; ces gauchistes qui sont pour la socialisation des pertes et la privatisation des profits …
On est à mille lieues d’un Lino Ventura qui avait financé avec une extrême discrétion l’association Perce Neige qui s’occupe d’enfants handicapés …
Par contre, on peut aussi relever le silence de la presse à propos de ce genre de nouvelle alors que, lorsqu’il s’agit de s’en prendre à la fraude fiscale des odieux entrepreneurs capitalistes, la presse, et spécialement la radio, ont l’habitude de se déchaîner littéralement.
Ici rien ou presque … ce n’est pas de l’information … utile surtout lorsque l’on sait que 75% des journalistes se disent de gauche … tout comme les gens du spectacle …
Le microcosme médiatique se tient les coudes …
L’évocation des Bercy Papers, (à propos de ces hauts fonctionnaires qui émargent en toute discrétion à des salaires parfaitement indécents totalement défiscalisés au nom de l’intérêt public), avait abouti de la même manière à un silence assourdissant …
Il faudra quand même bien un jour sortir de ce gauchisme hypocrite, moralisateur et parvenu qui pervertit la société française et abuse des français qui sont bien naïfs de croire au discours de ces nantis, de ces comédiens de la vie qui affichent un mépris de façade de l’argent tout en étant « accros au pognon » et qui courent les gros cachets à la télé, au cinéma ou ailleurs !
Bien cordialement à tous !
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Peut-être en avez-vous entendu parler. Il existe un train quotidien appelé « le train des fruits et légumes » qui achemine depuis 1986 chaque année 400.000 tonnes de marchandises de Perpignan au marché de Rungis (1.400 tonnes par jour).
Ce train achemine les productions d’Occitanie mais aussi d’Espagne et du Maroc vers cette zone immense de 12 millions d’habitants et de consommateurs que représente la région parisienne.
Ce train comprend normalement 82 wagons réfrigérés car les wagons doivent être réfrigérés pour pouvoir conserver les fruits et légumes jusqu’à leur lieu de destination.
Le principe est simple et devrait fonctionner sans difficulté : on charge les wagons à Perpignan et on les décharge à Rungis.
Seulement, on est en France et évidemment un schéma aussi simpliste n’est pas acceptable !
Et effectivement, ça ne fonctionne pas … du tout !
Les wagons sont hors d’age, le matériel est complètement vétuste et finalement il ne permet pas de rendre le service pour lequel il a été mis en place !
La conséquence immédiate, évidemment on s’en doute, est la perte de la marchandise !
Par ailleurs, les grèves du printemps 2018 ont fait perdre la moitié des clients des chargeurs à cause des retards de livraison. Il vrai qu’à la CGT et à SUD RAIL, l’exigence d’une livraison en temps voulu et en bon état de la marchandise est une notion totalement inconnue !
L’effet immédiat est que les chargeurs, producteurs de fruits et légumes, n’utilisent plus ce train. Ils préfèrent confier leurs marchandises à des camions réfrigérés qui font le même trajet car le camion reste « moins cher et plus souple » !
Conclusion qui s’impose : la SNCF et ses employés ne sont même pas capables de transporter des fruits et légumes dans un train qui part d’un point A pour aller, sans arrêt, au point B !
La situation est devenue tellement irréelle que la direction de la SNCF avait décidé … d’arrêter le train avec cet argument massue : la SNCF perd de l’argent sur cette ligne !
Forcément, quand les wagons roulent à vide …
Le fin mot de l’histoire est qu’il faudrait renouveler un matériel hors d’age mais cela exigerait un investissement de 20 millions € et la SNCF n’en n’a pas les moyens. Eh oui, la SNCF qui est subventionnée à hauteur de 12 milliards € par an n’a pas les moyens d’investir 20 millions € pour remplacer un matériel vieux de plus de 33 ans et donc complètement amorti !
Et pendant ce temps, on nous abruti de pénalités fiscales sur les voitures, sur le carburant parce qu’il faut « sauver la planète » mais on n’hésite pas à lancer cinquante poids lourds de 40 tonnes qui polluent et défoncent les autoroutes parce que … la SNCF n’a pas les moyens !
Le total annuel représente quand même 20.000 camions ; chacun consommant environ 35 à 38 litres de diesel aux cent km !
A la suite d’une réunion tenue le 17 juillet à Perpignan et qui a rassemblé des représentants de l’Etat, de la SNCF, des collectivités locales et des transporteurs notamment, il a été décidé de suspendre la ligne de fret de fruits de légumes Perpignan Rungis, dans un premier temps, jusqu’au 1er novembre.
Le communiqué de presse a déclaré : « qu’il est prévu que le Train des primeurs reprenne sa ligne en novembre d’abord avec ses wagons actuels jugés obsolètes, avant de trouver une solution économiquement viable et pérenne en 2020. »
Toutefois, devant la grogne qui s’est mise à monter de toutes parts, la ministre des Transports Élisabeth Borne a décidé de réagir énergiquement et de ressusciter ce train qui a repris du service et roule … à vide !
Se moquerait-on du monde ?
Pas du tout et le ministère des Transports n’y est pas allé par quatre chemins : « Nous attendons que les clients qui souhaitent transporter leurs marchandises dans ce train s’engagent. La question n’est plus de savoir si ce train roule ou pas. Il roule. Point. Maintenant, il faut qu’on définisse avec eux la manière dont on pérennise cette ligne ».
Le matériel vétuste, les wagons réfrigérés qui ne fonctionnent pas, les grèves intempestives d’un personnel ultra syndiqué et si soucieux de la défense de ses intérêts professionnels qu’il en oublie d’exercer son métier, l’absence totale de fiabilité du service n’entrent absolument pas en ligne de compte !
On a compris, selon la ministre qui semble avoir totalement appréhendé la situation, c’est la faute des chargeurs qui ne veulent pas utiliser un service qui ne fonctionne pas !
Certains osent parler d’une situation ubuesque à propos d’un train fantôme mais finalement on hésite entre incompétence, sabotage, jean-foutisme et provocation …
Vous êtes scandalisés ? C’est normal mais la SNCF et ses employés s’en moquent !
D’ailleurs, la SNCF a délibérément abandonné le fret, estimé non rentable, au profit du trafic voyageurs, et essentiellement du tout TVG dont les billets, pourtant subventionnés, restent excessivement chers si on ne les achète pas par le biais de la plateforme Internet dédiée.
Mais, rassurez-vous, l’Etat finira bien par trouver une solution avec … vos impôts à moins qu’il ne se décide à confier l’exploitation de la ligne à un opérateur privé !
Cela me rappelle cette histoire marseillaise de la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée – publique) dont les bateaux faisaient une rotation par jour entre Corse et continent pendant que les bateaux de la Corsica (privée) en faisaient deux avec moitié moins de personnel !
Malgré des subventions délirantes, la SNCM a fait faillite et disparu !
Avez-vous remarqué ? Entre SNCM et SNCF il n’y a qu’une lettre qui change !
Regardez ce train et imaginez la France ! Vous comprendrez alors que cette situation complètement délirante est juste l’un des symptômes de la déliquescence générale du pays !
Ultime précision pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité ministérielle : Mme Elizabeth Borne est aussi ministre de l’écologie … Elle est donc doublement concernée mais on n’est pas sûr qu’elle ait bien pris la mesure du problème …
Bien cordialement à tous !
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Le pouvoir politique prétend lutter contre les inégalités ; ce qui lui permet de justifier, dans une large mesure, la spoliation fiscale qu’il exerce sur une partie de la population à des fins de redistribution à la fois idéologique et clientéliste.
Toutefois, la société française, dans son ensemble, tend aussi à l’égalitarisme, c’est à dire vers une vision de la société où tout le monde aurait les mêmes revenus, le même patrimoine, la même retraite …. Cette vision s’accompagne d’un sentiment exacerbé d’inégalité s’accompagnant d’une détestation des entrepreneurs, de la bourse, des multinationales, du capitalisme, du libéralisme … et d’une vision fiscale singulière selon laquelle le meilleur impôt est celui qui est payé … par les autres !
Faire payer les riches, et seulement eux, semble être le fantasme absolu du français.
Et, justement, ce rêve d’égalitarisme revient sur le devant de la scène avec la réforme en cours des retraites dont les motifs entrent exactement dans ce cadre en prétendant réunifier tous les régimes en un seul de telle manière que tout le monde ait les mêmes droits.
– le secteur privé constitué de caisses de retraite financées par les cotisations des salariés ET des employeurs,
– le régime des fonctionnaires, sans caisse de retraite, entièrement financé par l’impôt,
– les régimes spéciaux constitués de caisses de retraite toutes déficitaires et dont les insuffisances de trésorerie sont financées soit par un adossement aux caisses du privé (cela veut dire que les caisses du privé comblent les trous) soit par l’impôt !
Les subventions à ces régimes spéciaux représentent 2.5 milliards€/an pour la SNCF et 800 millions/an pour la RATP. On comprend dès lors que les salariés bénéficiant de ces régimes soit ne cotisent pas assez soit perçoivent trop par rapport aux cotisations versées … alors qu’ils cotisent moins, partent plus tôt en retraite et perçoivent des pensions plus élevées que les salariés du privé.
Dès lors, au-delà de cette problématique d’une retraite « juste et équitable », on comprend aisément que cette réforme devrait poser la question de la pérennité de ces avantages surtout que cela concerne des entreprises publiques si bien gérées qu’elles doivent être régulièrement renflouées par l’impôt !
Egalité impossible/égalitarisme ?
L’argument de l’égalitarisme n’est qu’une vision fantasmée d’une société collectiviste car il existe une constante du fonctionnement de toute société : A un moment ou à un autre, une fraction de la population parvient à obtenir, de gré ou de force, un statut favorable qui ne peut prospérer qu’au détriment du reste de la population.
Dans les époques antiques, c’étaient les prêtres (Egypte pharaonique), puis les aristocrates (qui est un mot d’origine grecque αριστοκρατες), et dans une époque plus récente le clergé et la noblesse dans la France de l’ancien régime et aujourd’hui les fonctionnaires et les salariés du secteur public. Même aux temps glorieux de l’URSS, il y avait les privilégiés du régime …
Car la société humaine, contrairement aux affirmations politiquement correctes d’égalité entre tous, est en fait profondément inégalitaire ; chaque individu essayant, d’une manière ou d’une autre, d’avoir plus d’avantages que le voisin.
Quelle réforme ?
La réforme envisagée par le gouvernement résulte d’une situation qui lui est imposée dans la mesure où l’on sait que tous les régimes de retraites sont sur la corde raide. Simple avocat de province, je savais déjà en 1991 que tous les régimes de retraites seraient en grande difficulté à partir de 2017 … il ne peut donc s’agir d’une surprise pour le gouvernement !
Rappelons au préalable que le système légal, en France, est celui de la répartition ; même si les fonctionnaires, et eux seuls, ont aussi la possibilité de cotiser aussi à un régime de capitalisation appelé Préfon.
Dans le cadre de la répartition, les salariés en activité cotisent et paient les pensions des retraités car, contrairement à une idée largement répandue, les actifs ne cotisent pas pour leur propre retraite mais bien pour celle des retraités. Les cotisations versées ne font donc qu’ouvrir des droits futurs qui seront payés, si tout va bien, par les futurs actifs !
On se situe dans le cadre d’un système que le gouvernement appelle abusivement « solidarité intergénérationnelle » alors qu’il s’agit plutôt, à bien y regarder, d’un système organisé de spoliation légale des gens qui travaillent au profit des retraités. Il est entendu que les gens qui travaillent actuellement escomptent bien pouvoir opérer la même spoliation lorsque eux-mêmes partiront à la retraite ; ce qui n’est même pas garanti !
Quel avenir pour la répartition ?
Le fond du problème est le mode de financement des retraites, lui-même ; ce qui explique que, depuis 1995, nous « ayons droit » à une réforme des retraites tous les 5 ans !
Tout allait bien jusqu’en 1975, époque à laquelle les gens mouraient en majorité avant l’age légal de la retraite (65 ans) alors qu’il y avait le plein emploi. Les régimes étaient excédentaires avec beaucoup de cotisants pour peu de retraités.
Seulement, la durée de vie s’est allongée (79 ans pour les hommes et 84 pour les femmes) et, du fait de l’irruption d’un chômage de masse incompressible et d’une réduction importante de la natalité, on est passé de 7 cotisants pour un retraité à 1.7 cotisant pour un retraité. Cette situation a été aggravée avec la décision démagogique de Mitterrand de ramener l’age de la retraite à 60 ans alors que la démographie montrait déjà … qu’il fallait l’inverse !
Le mécanisme du financement par répartition est donc complètement déséquilibré alors que les moyens d’action du gouvernement sont très limités puisqu’il n’y a que trois variables sur lesquelles il peut agir : la durée de cotisation, le montant des cotisations, le montant des pensions.
Le gouvernement a présenté sa réforme en affirmant qu’il n’y aurait pas de modification de l’âge de départ à la retraite, ni de modification du niveau des pensions alors qu’une vision lucide imposerait d’augmenter considérablement l’age de départ à la retraite (au-delà de 67 ans) et le montant des cotisations ; ce qui … ne serait pas accepté par les intéressés !
En fait, le gouvernement, conformément à une habitude bien ancrée au sein du pouvoir composé essentiellement de « hauts » fonctionnaires à la vision purement technocratique, se limite à « gérer » la situation à cours terme en parant au plus pressé afin d’éviter à la fois la catastrophe finale et l’explosion de la rue !
Le but est donc, dans l’immédiat et en ces temps de disette budgétaire, de trouver des ressources financières pour gagner du temps. Et quoi de mieux que de siphonner les régimes excédentaires pour financer les régimes déficitaires au premier rang desquels on trouve ces fameux « régimes spéciaux » !
Or, le gouvernement, déjà sérieusement échaudé par l’épisode des gilets jaunes, ne peut pas se permettre une nouvelle explosion sociale … Et les syndicats de la SNCF et de la RATP le savent. Ils comptent donc bien en tirer parti et maintenir leurs avantages en faisant plier le gouvernement qui, lui, cherche désormais … une porte de sortie !
La dernière proposition du gouvernement viserait à ne soumettre au nouveau régime que les nouveaux entrants. La réforme décalerait donc dans le temps l’effet de la réforme par le biais d’une extinction des régimes spéciaux sur la (très longue) durée (40 ans minimum) par la disparition de leurs bénéficiaires ; ce qui n’est pas de nature à résoudre le problème !
C’est là où l’on comprend qu’un système qui se dégrade sans cesse repose sur un système de spoliation légale puisque les derniers entrants sur le marché du travail auront été contraints de contribuer à un mécanisme alors qu’ils sont à peu près certains de ne jamais percevoir de pension dans 40 ans.
La situation serait toute autre si chaque cotisant cotisait pour sa propre retraite. Il pourrait alors suivre la gestion et l’évolution de son patrimoine dédié et il saurait de manière exacte le montant des sommes épargnées lui revenant ! Mais évidemment, dans ce cas, il faudrait rendre au salarié les cotisations (part salariale et part patronale) afin de lui permettre d’en disposer dans le cadre qu’il aura choisi. C’est la fameuse capitalisation !
Ce n’est évidemment pas la voie choisie par le gouvernement, pour des raisons idéologiques mais aussi financières ; l’Etat ne pourrait plus pomper l’argent des autres pour financer ses « actions ».
Une situation explosive
Les syndicats de la SNCF ont lancé un préavis de grève illimitée pour le 05 décembre prochain, en coordination avec ceux de la RATP.
En dehors du fait qu’il y a un mouvement de grève par jour à la SNCF ( !?!), le 05 décembre étant le 24ème anniversaire des grandes grèves de 1995 contre les réformes Juppé, qui portaient déjà sur les retraites, la stratégie a ici clairement pour but de bloquer le fonctionnement du pays.
Ces bénéficiaires des régimes spéciaux justifient la grève en expliquant qu’ils se perçoivent comme les victimes de la réforme mais aussi d’une humiliation. Se prétendant de gauche, ils sont en fait les partisans du service public à la française, financé par l’impôt sans considération de coût ou de rentabilité et les défenseurs sans complexes de leurs privilèges payés par le reste de la population !
Lutte contre les inégalités ?
La véritable lutte contre les inégalités serait plutôt de permettre à tout un chacun d’avoir un emploi et de pouvoir vivre de son travail. Malheureusement, on en est bien loin puisque le pays fait face à un chômage structurel de masse anormalement élevé (près de 9% officiel et 6 millions de sans emplois).
Nécessairement, cette partie de la population est maintenue dans un assistanat à la fois coûteux (pour les finances publiques) et bon marché (on ne peut pas vivre avec le RSA) qui permet juste de camoufler les inégalités les plus criantes, sans résoudre les problèmes.
Seulement, l’Etat, dirigé par des fonctionnaires qui n’ont aucune connaissance économique, a toujours fait preuve d’un mépris vis-à-vis des entreprises qui, seules, créent des emplois. Quarante années d’une fiscalité totalement inadaptée ont abouti à massacrer les entreprises, notamment industrielles ; ce qui explique que la France connaît l’un des taux d’industrialisation le plus faible de l’Union Européenne (avec la Grèce) !
D’un autre côté, nous avons toute une partie de la population qui bénéficie d’avantages significatifs qui sont payés par les impôts des autres,
Quand on prend en considération ces différents éléments ainsi que ceux du vieillissement de la population, du ralentissement économique général, du manque de compétitivité de notre économie et du manque de compétences de la population, nous avons en main tous les éléments d’une véritable bombe qui finira un jour ou l’autre par exploser !
A la fin, quand on fait le compte de la population sous assistance, des fonctionnaires et salariés des entreprises publiques payés par les autres, on a l’essentiel de l’explication de la situation française faite d’une fiscalité délirante et mortifère.
La vision égalitariste du gouvernement n’est en fait qu’une utopie tout en étant une escroquerie intellectuelle et fiscale.
– c’est une utopie parce que, si les hommes naissent, en principe, libres et égaux en droits (déclaration des droits de l’homme de 1789), ils n’ont jamais les mêmes talents, les mêmes capacités. Ils n’ont même pas la même durée de vie.
– c’est une escroquerie intellectuelle car on sait que certaines catégories socioprofessionnelles bénéficient d’avantages considérables et que ces avantages sont payés par ceux qui n’en bénéficient pas !
– c’est une escroquerie fiscale, au sens de la gestion des deniers publics, car cette pseudo réforme est essentiellement un moyen d’organiser une véritable spoliation des régimes excédentaires au profit des régimes déficitaires. La volonté du gouvernement de rassembler tous les régimes en une masse commune n’a pas d’autre but que de siphonner les réserves des régimes excédentaires (du privé) au profit des régimes déficitaires du … public.
Peut-on dès lors parler de bonne gestion, de morale, de vertu, de respect de l’égalité entre tous ?
La société française, contrairement au discours officiel, est en fait extrêmement inégalitaire dans la mesure où elle aboutit à maintenir dans une situation d’assistance et de faibles revenus une partie notable de la population (9 millions de personnes quand même) et à faire profiter une autre partie de cette même population d’avantages qui n’ont aucune justification tout en étant payés par le reste de la population qui n’y a pas droit !
E Macron le sait, le gouvernement le sait, mais ils ne feront rien pour changer les choses sur ces plans (pas de remise à plat des régimes spéciaux, pas de caisse de retraite des fonctionnaires, pas de capitalisation, pas de retraite individuelle, pas de ré industrialisation, pas de réduction autre que statistique du chômage).
Les salariés du public conserveront leurs avantages et ceux du privé continueront à payer jusqu’au jour où les caisses … seront vides !
Bien cordialement à tous !
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La grande annonce industrielle du moment est la nouvelle future fusion entre Fiat-Chrysler et PSA (Peugeot-Citroën).
La presse s’emballe, les spéculations vont bon train, et, comme pour la récente « arrestation » de Xavier Dupond de Ligonès, elle fait des annonces tonitruantes pour le moins spéculatives ; juste … histoire de vendre du papier !
On nous décrit une situation idyllique avec la constitution du quatrième groupe mondial derrière Renault, VW et Toyota … en reprenant les mêmes arguments que pour la fusion avortée Fiat-Renault.
L’essentiel des données que je vous avais communiquées dans mon précédent article à propos des louanges éditoriales d’une fusion Fiat-Renault reste d’actualité !
La réalité de la situation est que Fiat a des difficultés industrielles et que son avenir est compromis notamment parce qu’il est très en retard sur le concept de la voiture électrique et que ses usines européennes sont en mauvaise posture (Lancia est mort, Fiat ne survit qu’avec la 500, Alfa Roméo a une diffusion de plus en plus confidentielle malgré des modèles magnifiques mais peu fiables). Aux USA, Fiat ne survit que grâce aux Jeep et pick-ups, Chrysler étant quasiment mort !
Autrement dit, FIAT sait qu’il est sur la mauvaise pente et, aujourd’hui, c’est la métaphore du nageur en train de se noyer et qui cherche une bouée de sauvetage. Il cherche donc un partenaire susceptible de lui apporter à bon compte ces technologies qui lui font défaut sans avoir à en assumer les (lourds) investissements !
Le coup de génie de Sergio Marchione, ancien Pdg de Fiat aujourd’hui décédé, a été,en 2009, de mettre la main sur le groupe Chrysler alors en faillite ; ce qui a permis de sauver Fiat, qui allait déjà bien mal, d’une déconfiture inévitable !
Seulement, il est illusoire de croire qu’on peut renouveler tous les dix ans de tels coups car les proies de la taille de Chrysler sont rares ; d’autant plus que la famille Agnelli a une vision purement patrimoniale de la gestion de Fiat dont elle espère toujours tirer un maximum de revenus à travers la réalisation d’opérations de restructurations industrielles. La cession de la pépite Magnetti-Marelli (équipementier auto) est là pour en attester !
D’ailleurs, Fiat avant d’essayer de mettre la main sur Renault, avait essayé de se vendre à General Motors !
PSA, de son côté, souhaiterait, à en croire la presse, revenir sur le marché américain alors qu’il n’a … aucun modèle de voiture qui corresponde au marché américain ! Carlos Tavares, qui connaît les produits qu’il vend et les marchés qu’il prospecte, le sait ; donc ce ne sont que des annonces éditoriales qui ne reposent sur aucun fondement !
Dans ces conditions, PSA qui vient d’avaler avec succès Opel dont la gamme est très proche de celle de PSA, avec des synergies industrielles évidentes, pour un marché purement européen, n’a pas vraiment d’intérêt à engager des négociations avec Fiat ; surtout si c’est pour perdre le contrôle du nouvel ensemble !
Le risque industriel et financier pour PSA, qui a quand même frisé la faillite il y a quelques années et qui doit aussi gérer le problème du Brexit pour ses usines britanniques (Vauxhall), est considérable ; surtout que l’horizon de l’industrie automobile n’est plus au beau fixe compte tenu des nouvelles normes environnementales !
En outre, son actionnaire chinois (Dong Feng) souhaite se retirer du capital de PSA et l’activité de PSA en Chine est en train de péricliter !
Cela signifie que le marché mondial de l’automobile, du fait des nouvelles normes en matière de pollution et de voitures électriques, n’est plus à l’augmentation des volumes mais plutôt à la tentative (pas évidente) de consolider les situations acquises.
Cela signifie aussi que cette évolution technologique contrainte ne va pas se faire sans casse et qu’il va probablement y avoir des dégâts industriels considérables avec la disparition de constructeurs automobiles ; et Fiat est en tête de liste (après Rover, Saab).
La meilleure stratégie de PSA serait donc d’attendre et de voir surtout que l’on sait que plusieurs groupes industriels sont à l’affût et n’attendent en fait que la déconfiture de Fiat pour mettre la main sur les quelques pépites du groupe présentant un réel intérêt !
Il n’y a donc aucune raison que PSA ne fasse pas de même et il n’y a aucune urgence à se précipiter dans un montage financier et industriel risqué au terme duquel la famille Agnelli deviendrait le principal actionnaire du nouvel ensemble. La perte de contrôle capitalistique de PSA signifierait la perte de controle industrielle !
Enfin, l’Etat français, qui est aussi actionnaire de PSA (comme il est aussi actionnaire de Renault), refusera, comme il l’a fait pour Renault, que cette opération de restructuration industrielle se fasse dans un cadre de figure où la famille Agnelli prendrait le pouvoir du nouvel ensemble ! Le risque politique serait trop élevé surtout si Fiat se mettait à fermer des usines françaises pour sauver ses usines italiennes !
Heureusement, Carlos Tavares, président de PSA , qui n’est pas un perdreau de l’année, ne va certainement pas se laisser abuser par la danse du ventre de Fiat et les spéculations éditoriales n’y changeront rien !
Bien cordialement à tous !
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Et vous n’imaginez pas les raisons pour lesquelles ce retour aux 90 km/h est impossible !
Je viens de lire un article sur CARADISIAC absolument renversant …
Alors que l’immense majorité des français (88%) souhaite le retour aux 90 km/h, alors que les 80 km/h n’ont pas permis une diminution significative des accidents mortels sur la route, on apprend que, malgré que le gouvernement ait ouvert au printemps dernier la voie à un assouplissement de cette réglementation, avec la possibilité pour les collectivités locales de remonter les limitations sur certains tronçons, il ne sera finalement pas possible de le faire.
Et vous n’imaginez pas la raison principale qui a été avancée par le pouvoir :
Le retour aux 90 km/h coûterait trop cher !
Oui, le retour aux 90 km/h, et le remplacement de 14 000 panneaux de signalisation, coûterait 1,4 million d’euros au contribuable et l’autorité vient affirmer qu’il est impossible de gaspiller ainsi l’argent public et les impôts payés par le contribuable !
Invoquer ainsi la nécessité de sauvegarder les intérêts des contribuables pour ne pas engager une telle dépense est tout à fait nouveau en France.
L’administration serait-elle devenue subitement vertueuse et soucieuse de l’intérêt du contribuable ?
Le problème est qu’on savait déjà que les données statistiques sur lesquelles étaient basées la mise en application du 80 km/h étaient plus que fantaisistes et reposaient essentiellement sur la volonté de l’administration d’imposer cette règle coûte que coûte !
Cela n’a pas empêché l’administration, par la voix du premier ministre, d’imposer sa décision et d’engager la dépense du changement des panneaux de signalisation … aux frais du contribuable.
On comprend dès lors que lorsqu’il faut prendre une mesure répressive décidée par l’administration, on n’hésite pas à dépenser l’argent du contribuable mais que lorsqu’il faut rapporter cette décision, on n’hésite pas à invoquer le coût excessif de cette mesure !
La réalité toute crue est que dans un pays comme la France où l’administration et le pouvoir jettent littéralement l’argent par les fenêtres pour engager des actions inutiles, mettre en place des comités théodules qui ne servent à rien si ce n’est à recaser les copains, invoquer une telle raison relève au minimum de la provocation mais plus probablement du foutage de gueule, pur et simple !
Car, la vérité est que l’administration n’a jamais économisé l’argent du contribuable … au contraire, elle le dépense avec constance et prolixité sans jamais défaillir !
Il faut donc comprendre que l’administration a décidé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, qu’elle ne se déjugerait pas et qu’elle invoquerait pour cela tous les arguments possibles et imaginables !
Mais ce n’est pas tout !
Le ministère de l’intérieur a édicté, de son propre chef et sans en référer à quiconque, des conditions du retour aux 90 km/h qui sont extrèmement restrictives.
Vous allez apprécier …
Ne pourraient repasser à 90 km/h que les portions de plus de 10 km dotées de séparations physiques, d’alertes sonores en rive et dépourvues de tourne-à-gauche, de croisements, et où l’on ne trouve pas d’arrêt pour transports en commun.
De plus, le tout devra s’accompagner d’un suivi des comportements et de l’accidentalité au niveau local avant et après modification des vitesses maximales autorisées.
On comprend dès lors que sur les 400 000 km de départementales et nationales à double sens de circulation qui sont concernées par les 80 km/h, seule une toute petite portion pourrait prétendre à un retour au 90.
Il apparaît dès lors évident que les conditions pour le moins extravagantes conditionnant le retour aux 90 km/h, telles qu’elles ont été posées par le ministère de l’intérieur et son administration, constituent une entrave manifeste à toute décision des autorités locales dans la mesure où celles-ci, devant la complexité des règles à respecter, renonceront bien évidemment à toute modification de la vitesse sur leur territoire.
Que doit-on en penser ?
Les conclusions à tirer de cette situation sont évidemment désagréables …
– nous sommes manifestement en présence d’une situation démontrant, de manière évidente, la toute puissance de l’administration et sa capacité à refuser de se déjuger en édictant des règles impossibles à respecter. En bon français, cela s’appelle un abus de pouvoir pour ne pas dire un pouvoir de nuisance !
– la mauvaise foi du pouvoir et de l’administration est absolument évidente,
– on comprend alors d’autant mieux l’immobilisme de la France et sa descente dans les classements internationaux pour l’ensemble de ses institutions, de ses résultats, de ses performances et même de ses infrastructures lorsque l’on a compris que l’administration s’oppose à toute modification de ses prérogatives, de ses décisions, mêmes mauvaises (la France est le seul pays de l’Union Européenne à avoir adopté le 80 km/h), et enfin n’hésite pas à prendre des décisions hors de toute concertation !!!!
L’administration a donc décidé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière et met des bâtons dans les roues à toute tentative de modification des décisions qu’elle a prises et les collectivités locales n’ont, de facto, aucun pouvoir de décision sur leur territoire !
Il faut aussi ne jamais oublier que, pour l’administration, le seul facteur accidentogène est la vitesse mais jamais l’état du réseau routier et des infrastructures … dont elle est responsable !
La faute, c’est toujours celle des autres ….
La conclusion plus générale qui s’impose est que plus rien ne pourra jamais se faire dans ce pays tant que cette administration toute puissante qui exerce un pouvoir illégitime et nuisible n’aura pas été mise au pas et précipitée au bas du piédestal qu’elle s’est arrogée.
Les citoyens sont méprisés et leur avis ne compte pas, ils ne sont là que pour obéir (ici),
Les élus locaux sont tout aussi méprisés et leurs pouvoirs sont totalement annihilés par l’administration centrale qui fait la pluie et le beau (ou le mauvais) temps au gré de ses petits arrangements entre hauts fonctionnaires et petits marquis de la république !
Enfin, en menaçant les présidents de département de recours en justice de la part de victimes de la route, le gouvernement met clairement la pression sur les exécutifs départementaux pour les empêcher de prendre une telle décision.
La loi Mobilités permettant un retour (partiel) aux 90 km/h devrait être promulguée début 2020 mais le retour aux 90 demeure impossible techniquement.
Maintenant, vous saurez pourquoi !
Bien cordialement à tous !
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Nos démocraties occidentales fonctionnent selon le mode représentatif, c’est à dire que la réalité du pouvoir est exercée par quelques uns au nom et pour le compte des autres qui les ont élus à cet effet.
On sait que ce système est très imparfait et qu’il fait l’objet de nombreuses dérives telles que abus de pouvoir, prévarications en tous genres, corruption, enrichissement indu, fraudes et la (très) longue liste des politiciens condamnés est là (ici) pour en attester.
Winston Churchill avait résumé de manière définitive la question : « la démocratie est le plus mauvais des régimes politiques à l’exclusion de tous les autres » ! Et, pour ce qui concerne le RU, qui a tout de même inventé ce mode d’exercice du pouvoir, cela tient lieu de prophétie lorsque l’on voit ce pays s’engluer dans les affres d’un Brexit sans fin, sans but, sans solution.
Si l’on fait abstraction de ces aspects, la question qui se pose de manière constante aux politiciens élus mais aussi à tous ceux qui ont pour ambition d’imposer leur volonté aux autres est la suivante : comment obtenir l’assentiment si ce n’est le consentement des populations quant aux décisions qui ont été prises par eux ?
Il y a un premier moyen qui a été largement, pour ne pas dire abusivement, utilisé en France :
La distribution de revenus sous forme de réduction d’impôts ou d’aides sociales.
Il s’agit clairement d’une pratique clientéliste dont le but est d’acheter des voix aux frais de l’Etat en vue d’obtenir l’assentiment de populations dont on veut s’assurer la fidélité.
Le discours des politiciens quant à la lutte contre la pauvreté et les inégalités ressort exactement de cette pratique. Or, il n’est en fait qu’une supercherie de nature clientéliste et électoraliste car le but réel, dans nos démocraties électives, est, pour une catégorie de gens dévorés d’ambition, de récupérer les voix des populations les plus défavorisées afin d’obtenir pour eux-mêmes un statut favorable (J-L Mélenchon, gauchiste sénateur pendant 20 ans rémunéré 12.000 € par mois, est un exemple typique du profiteur cynique de ce système).
Comme l’Etat n’est qu’une fiction, il s’agit clairement d’acheter des voix avec … l’argent des autres ; ce qui est quand même plus commode que de les payer avec son argent propre. Il ne s’agit donc que d’une forme différente de l’évergétisme pratiqué sous l’Empire Romain (ici).
Ce procédé a été très largement utilisé jusqu’ici mais on sait désormais qu’il présente plusieurs inconvénients majeurs :
– il nécessite de cibler les populations qui vont bénéficier de ces largesses, il ne peut donc pas avoir un effet général,
– les bénéficiaires prennent de mauvaises habitudes car on ne peut plus ensuite leur supprimer ces aides qu’ils considèrent comme faisant partie intégrante de leurs revenus.
– il met à mal les finances publiques car les dépenses sociales deviennent vite incontrôlables,
– enfin, cette technique se heurte à la versatilité des populations qui apparaissent bien peu reconnaissantes ; ce qui limite fatalement l’efficacité de cette pratique dans le temps ! Il faut donc sans cesse augmenter les distributions et pour cela augmenter sans cesse les prélèvements sur ceux qui peuvent payer !
Compte tenu du fait qu’on a probablement atteint (au moins en France) les limites du supportable avec cette première technique, il existe un autre argument beaucoup moins coûteux et qui sera probablement de plus en plus utilisé à l’avenir:
La peur !
Cet « argument » présente un immense avantage : il ne coûte presque rien et il s’avère d’autant plus efficace, pour un pouvoir relativement fragile électoralement, qu’il permet à la fois de toucher indistinctement l’ensemble de la population et de prendre des mesures qui seront d’autant mieux acceptées par des populations anxieuses que ces dernières se trouveront pratiquement en position de demande quant à ces mesures.
On se situe là dans le cadre d’une manipulation au moyen d’un mécanisme complètement irrationnel qui permet de surveiller et de contrôler, à bon compte, toute une population en prétextant que c’est « pour sa sécurité » que l’on prend des mesures liberticides et contraignantes. La légalité n’est même plus un problème puisque c’est pour votre bien qu’on vous bride, qu’on vous surveille, qu’on vous oblige … et qu’on vous spolie. Toutes les lois intrusives votées ces dernières années par un parlement aux ordres à propos du terrorisme et de la fraude fiscale ressortent de cette catégorie.
E Macron a parfaitement saisi toute l’opportunité et les avantages qu’il pourrait en retirer puisqu’il enchaîne délibérément les propos anxiogènes les uns après les autres ; sans aucun complexe :
Comme en 1919 et 1944, nous sommes à l’orée, si nous n’y prenons pas garde, d’un temps de guerre…
Cette économie de marché dans laquelle nous vivons est de moins en moins sociale…
La démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou…
Sans oublier ses déclarations à propos de l’urgence climatique et sa posture martiale ayant abouti à la création d’un conseil de défense écologique à l’utilité plus que marginale… ou encore lorsqu’il exhorte les français, lors de l’hommage aux victimes de l’attentat islamiste de la préfecture de Paris, à une société de vigilance et de dénonciation !
Or, il faut être conscient qu’il s’agit là d’une politique purement opportuniste dont la dérive autoritaire n’a échappé à personne et qui dépasse les clivages idéologiques droite/gauche.
Après cela, la presse bien pensante peut bien se demander si E Macron ne serait pas en train de se « droitiser». Il ne fait que ratisser l’électorat dans le seul but de consolider un pouvoir assez fragile après avoir constaté, par des retours du terrain, que l’électorat « de gauche » grâce auquel il a été élu serait très mécontent et probablement perdu pour 2022 …
Toutefois, il y a un inconvénient à cette pratique : A force d’user et d’abuser de la peur et d’augmenter sans cesse les contraintes, tout cela ne peut finir que par l’axiome « pour votre sécurité nous avons aboli toutes vos libertés » comme dans … tous les régimes totalitaires !
Quel résultat ?
Nous évoluons désormais dans un monde de peur et de dénonciation : Peur climatique, peur du gendarme, des radars, du terroriste, de l’autorité, de l’étranger, de la fin du monde, de l’inconnu, de la science (principe de précaution), de l’avenir, de la mondialisation, de la Chine, de la surpopulation, du CO2 …
Et ce phénomène tend à s’emballer car nombre d’organisations (ONG, groupes de pression, entreprises, syndicats) utilisent aussi ce procédé d’instrumentalisation de la peur pour influencer des populations crédules ou seulement mal informées avec pour effet de développer la peur des vaccins, des pesticides, des OGM, de l’agriculture qui empoisonnerait les populations, des centrales nucléaires !
On pousse même la perversion jusqu’à enrôler des enfants qui se précipitent alors dans les rues pour exhorter des adultes irresponsables, voire criminels, à sauver la planète !
La menace de la fin du monde est d’ailleurs un discours récurrent du pouvoir. Au moyen age, c’était une sanction divine (l’homme a commis des fautes pour lesquelles il doit être puni par Dieu) et l’église catholique a abusé clairement de cette technique. Des années 50 à la chute du rideau de fer, la fin du monde était nucléaire avec la menace, selon les opinions de chacun et le camp dans lequel on se trouvait, des abominables américains ou des terribles soviétiques. Désormais la fin du monde est climatique avec l’avantage de permettre de mettre en cause l’ensemble de l’humanité, au-delà de tout clivage politique ; laquelle sera punie pour ses excès de consommation de biens matériels, avec toutefois une petite préférence pour la stigmatisation des abominables multinationales, sans foi ni loi, qui pillent la planète pour remplir les caisses de leurs actionnaires !
Ces manipulateurs jouent sur le ressort irrationnel des populations hors de tout raisonnement. Il n’y a plus aucune réflexion, juste des slogans qui sont lancés à la face du monde et auxquels la population est censée croire en acceptant des vérités révélées. Cette instrumentalisation de la peur de la mort et de l’avenir prend désormais des proportions complètement insensées et ridicules.
Seulement, il ne faut pas se leurrer, l’argument peut devenir inefficace et les populations peuvent devenir rétives à cette pression car les individus sont susceptibles de s’organiser au sein de groupes de nature différente en vue de s’opposer à ce type de contraintes.
On l’a vu avec les gilets jaunes, peu sensibles à la hausse des températures (réchauffement climatique) mais très sensibles à la hausse de la fiscalité sur le carburant, qui ont résisté à une violente répression policière. E Macron, ayant pris conscience qu’il était face à une situation insoluble qui pouvait dégénérer, a préféré en revenir à la première technique et a lâché du lest en accordant, par le biais d’un creusement du déficit public, 12 milliards € d’aides sociales et de réductions fiscales en tous genres !
On le voit à nouveau avec la grève sauvage des cheminots ; lesquels ont saisi l’occasion d’un accident entre un camion et un TER pour bloquer nombre de lignes dans le but (inavoué) de faire pression sur le gouvernement à propos de la « future » réforme des retraites dont ils ont bien compris qu’elle pourrait porter atteinte à leurs privilèges. Le préavis de grève illimitée déposé par les salariés du secteur public pour le 05 décembre montre, sans aucune ambiguïté, qu’il existe une capacité de résistance de certains groupes à toute tentative de réforme ou de remise en cause de leurs avantages et privilèges.
Et le pouvoir a beau menacer, rien n’y fait !
Ne reste alors que l’impuissance ou la matraque (avec le désormais fameux LBD lanceur de balles de défense appelé aussi flash-ball) !
La résistance des populations à l’action des gouvernements fait qu’on se trouve désormais engagés dans un mécanisme d’antagonismes multiples entre groupes et le développement de ce type de relation non consensuel ne peut évidemment aboutir qu’à la colère et à des conflits de plus en plus violents.
La presse mainstream (Le Point) met le développement de ces conflits sur le compte du fait que les populations seraient « fatiguées du libéralisme ».
On croit rêver …
Cette affirmation est tout simplement risible car il n’y a pas plus illibéral que la France avec son système étatiste et dirigiste entièrement placé sous la férule de son administration toute puissante, irréformable, inefficace et coûteuse ; à l’opposé d’un pays qui fait peu parler de lui avec son approche très consensuelle des problèmes : la Suisse ; ce pays sans chômage, sans dettes, sans grèves et sans hommes politiques narcissiques ….
On peut néanmoins se poser la question de savoir si ce discours anxiogène ne finira pas un jour par se heurter au mur des réalités, car l’argument a beau être adapté et recyclé, annoncer une fin du monde qui … ne vient pas tout en confiscant toujours plus la liberté et les revenus de la population constitue un discours qui finit tôt ou tard par n’avoir plus aucune crédibilité ; surtout quand l’évènement prophétisé n’arrive pas !
A la fin, il ne reste alors plus que la colère et la violence !
Bien cordialement à tous !
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Le gouvernement va prochainement mettre en vente 80% des actions qu’il détient dans le capital de la Française des Jeux (FDJ).
Selon les propos de Bruno Le Maire, ministre des finances, l’opération devrait être très intéressante pour les investisseurs car il est prévu d’attribuer une action gratuite pour 10 achetées à condition de conserver les titres au moins 18 mois. ADP (Aéroport de Paris) devrait faire l’objet d’une procédure identique dans les prochains mois si cette première introduction sur le marché rencontre le succès.
Les motivations du gouvernement
Pour autant, il ne semble pas que nous en soyions revenus à la vague de privatisations qui avait été opérée sous les gouvernements Chirac puis Balladur pour un grand nombre d’entreprises publiques (Paribas, St Gobain, Elf-Aquitaine, Seita …) et qui avait permis l’émergence d’un capitalisme populaire (les français devenaient propriétaires des entreprises françaises).
Malheureusement, ce capitalisme populaire a très vite été laminé par Bercy notamment en raison d’une fiscalité sur le capital de plus en plus pesante (imposition des plus values, CSG). En outre, certains investissements se sont avérés être hasardeux (Eurotunnel, EDF qui a perdu 70% de sa valeur d’introduction, Natixis qui a perdu 90% de sa valeur).
Car l’investissement en actions reste un pari sur l’avenir et la rentabilité future d’une entreprise. Il y a donc toujours le risque de perdre tout ou partie de son capital investi !
De plus, les gouvernements postérieurs n’ont rien fait pour favoriser les investissements en bourse, bien au contraire, notamment parce qu’ils cherchaient essentiellement à canaliser l’épargne des français vers la dette publique (OAT du Trésor ou assurance-vie) au détriment des investissements des entreprises privées.
Les français ont donc préféré retourner à leurs placements préférés (la pierre et les contrats d’assurance vie à capital garanti).
De ce fait, en France, la détention d’actions est extrêmement faible ; à la grande différence des USA où tout le monde possède des actions ; notamment parce que leur système de retraites est assis sur la bourse et les fonds de pensions alors qu’en France nous sommes sous le régime étatique et monopolistique de la répartition.
Néanmoins, il ne faut pas se leurrer quant aux raisons profondes sur lesquelles est fondée cette volonté de mettre en vente une partie des actions d’une entreprise publique.
Alors que, dans les années 1990, il s’agissait de désengager l’Etat de secteurs de l’économie où il n’avait rien à y faire, ici il s’agit d’une simple ouverture du capital, et non d’une privatisation, afin d’obtenir du cash (estimé entre un et deux milliards €) pour essayer de parer aux insuffisances d’un budget gravement déficitaire. Autrement dit, les fonds obtenus serviront à boucher quelques trous !
La Française des Jeux cash machine du gouvernement ?
Il peut apparaître singulier que l’Etat cherche à se séparer de son patrimoine (la Française des Jeux est actuellement détenue à 72% par l’Etat) ; surtout qu’il s’agit d’une entreprise générant des revenus réguliers et constants : 15 milliards € de CA pour 185 millions de bénéfices compte non tenu des taxes fiscales et des redevances sur les jeux lesquelles représentent 3,5 milliards € l’an.
Alors, opportunité ou piège ?
Les caractéristiques de l’opération sont assez mal connues.
La répartition du capital serait, après mise sur le marché : 20% pour le public, 20% pour l’Etat, 5% pour le personnel et les buralistes ; le reste (55%) étant réservé aux zinzins (investisseurs institutionnels de type Caisse des Dépôts et Consignations, compagnies d’assurances, banques). Tout ce que l’on sait c’est que l’Etat va conserver une minorité de blocage et, de ce fait, le contrôle effectif de cette société.
Or, la règle de principe de tout investisseur avisé est qu’il ne faut jamais acheter des titres de sociétés qui sont sous le contrôle direct ou indirect de l’Etat car alors entrent en jeu des considérations politiques qui n’ont rien à voir avec la bonne gestion d’une entreprise ; quelle qu’elle soit !
Par contre, on sait que la Française des Jeux est rentable et qu’elle est basée sur l’addiction des classes populaires pour le jeu (loto, jeux de grattage). Le chiffre d’affaires demeurera donc au minimum constant.
L’autre intérêt est que la Française des Jeux détient le monopole des jeux de loterie et de loto sportif en France métropolitaine et d’outre mer. Les risques de perte en capital sont donc limités car la FDJ ne se situe ni sur le marché spéculatif ni sur le marché concurrentiel. Elle ne risque donc pas, du moins pour le moment, d’entrer en concurrence avec des entreprises privées plus performantes !
Par ailleurs, il faut tenir compte de trois tendances récentes :
– la fiscalité sur le capital a baissé depuis que E Macron a mis en place une flat tax à 30% même si cette taxe n’est pas vraiment flat. L’investissement en actions redevient donc intéressant.
– la fiscalité sur l’immobilier va connaître dans les prochaines années une évolution sensible à … la hausse car il faudra bien dégager des moyens financiers pour permettre aux collectivités locales de fonctionner.
– les taux d’intérêts étant à zéro, le rendement des contrats d’assurance-vie est en train de chuter et va probablement arriver, sous 2 ans, à … zéro ! Les nouveaux contrats des compagnies d’assurances sont d’ailleurs exclusivement proposés en unités de compte ; c’est à dire en actions !
D’un autre côté, l’Etat ayant un besoin chronique de revenus, il poussera toujours à la distribution de dividendes lesquels représentent 150 millions € par an. La distribution de dividendes est donc assurée. L’Etat a même tendance à se livrer au pillage systématique des sociétés qu’il détient et ce bien souvent au détriment des investissements ; l’exemple d’EDF est à cet égard symptomatique !
Par contre, s’il se prive, avec cette opération, d’une partie des dividendes, il garde le pouvoir de régulation interne (minorité de blocage) et externe (par le biais de la législation sur les jeux). Car le problème principal des entreprises qui restent sous le contrôle de l’Etat est qu’elles obéissent d’abord à l’Etat et à son administration et ensuite, éventuellement, aux règles économiques du marché. Cela a été particulièrement le cas pour EDF qui a dû procéder à des investissements non rentables dans les ENR ainsi que dans le développement d’une nouvelle technologie pour les centrales nucléaires de type EPR dont on s’est aperçu qu’elle était loin d’être au point (Flamanville). Le cours de l’action EDF a chuté de 70% depuis son introduction et l’opération s’est donc avérée catastrophique pour l’investisseur.
Enfin, le risque principal est que l’entreprise subisse des aléas qui sont actuellement imprévisibles (désaffection pour les jeux du fait de l’irruption d’une nouvelle forme de jeu par le biais d’Internet) et qui seraient susceptibles d’affecter la rentabilité de la FDJ et le cours de l’action. Néanmoins, en l’espèce, ce risque apparaît pour l’instant peu probable.
Il faudra aussi faire attention à ce que le titre ne soit pas trop valorisé lors de son introduction ; mais ici encore cela apparaît peu probable car il s’agit ici pour l’Etat d’une opération test et un échec compromettrait forcément les mises sur le marché des autres sociétés.
Par contre, une flambée du cours de l’action apparaît tout aussi peu probable. Il ne faudra donc pas escompter pouvoir réaliser des plus values rapides et conséquentes.
Conclusion
Au-delà du fait qu’en France on n’aime pas les capitalistes et qu’on se méfie de la Bourse, on peut donc investir et escompter des dividendes réguliers qui seront de toute façon supérieurs au taux de la plupart des placements qui tangentent actuellement avec le zéro (Livret A compris).
Néanmoins, le Fisc, toujours à la recherche du dernier € taxable, pourra toujours remettre ultérieurement en cause les conditions de détention de ces titres au gré de la fiscalité ; le pire du pire ayant été atteint sous la présidence de F Hollande avec une véritable confiscation fiscale des revenus du patrimoine.
Le problème est qu’on ne sait pas comment va évoluer la législation sur les jeux de hasard eu égard aux directives européennes visant à l’ouverture du marché ; étant entendu que la Française des Jeux restera toujours sous le contrôle de l’Etat et de ses fonctionnaires et on sait qu’il faut … se méfier de la gestion étatique même si certains persistent à vouloir nous vanter les mérites de l’Etat stratège.
Bien cordialement à tous !
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La France est un pays où il fait bon vivre, à condition de ne pas y travailler et de n’y avoir ni revenu ni patrimoine !
On connaît bien ses problèmes : surendettée, sur imposée, noyée dans une réglementation dirigiste abusive sous la houlette d’une administration omniprésente, elle apparaît irréformable et sombre lentement.
Quelles solutions nous sont proposées ?
Certains économistes et politiciens, ont trouvé un responsable à cette situation – l’€ – (ils estiment que la zone € n’est pas/plus viable, que cette monnaie pénalise l’économie) et une solution (il faut revenir aux monnaies nationales afin de permettre aux pays surendettés de récupérer la compétitivité perdue du fait de la monnaie unique).
On nous explique doctement qu’avant l’€, comme la productivité du travail était plus élevée et le coût du capital plus bas en Allemagne, pour que les entrepreneurs français s’en sortent, il fallait que le FF dévalue de temps en temps pour compenser cet avantage concurrentiel. Le problème est que ce constat n’aborde pas les causes de cette situation.
De fait, ces personnes nous expliquent que la nation est le cadre indispensable et incontournable de l’activité économique car seul un pays, dans son cadre national, peut gérer utilement sa monnaie.
Il faut savoir que la nation est un concept intellectuel remontant à la révolution française et que, pas plus que la notion de peuple, elle ne recouvre aucune réalité tangible (ni économique, ni juridique). Il s’agit essentiellement de concepts identitaires réflexes chez des populations craintives devant les « menaces mondiales qui s’accumulent » et agitées par des groupes de pression politiques ou économiques sachant en tirer profit !
Les tenants de la nation et de « l’Europe des patries » sont avant tout des anti européens et la nation n’est que le porte-drapeau d’une union disparate de « patriotes » agglomérés contre de nouveaux grands ennemis avec au choix : le capitalisme, la Chine, le sionisme, la mondialisation, l’Allemagne trop puissante, le grand remplacement, l’Union Européenne technocratique, etc
Comme en matière climatique où il faut sauver la planète, ici il faut sauver les peuples menacés par un complot émanant d’une puissance occulte, d’un capitalisme apatride mondialisé (avant on y ajoutait juif) et, histoire d’enfoncer le clou dans le cercueil, on n’hésite pas à présenter l’Union Européenne comme une organisation totalitaire !
D’autres, proposent une variante consistant à ce que l’Allemagne sorte de l’€ pour ne laisser que les pays du Club Med avec un € faible ou encore une scission entre les pays du nord riches et les pays du sud pauvres ; mais ce n’est en fait qu’un préalable à la dissolution de l’€ !
Ce sont les mêmes qui applaudissent au Brexit dont on voudra bien m’expliquer quels avantages les britanniques vont pouvoir retirer d’une situation où l’on sait que tout sera plus complexe et plus cher !
La dévaluation compétitive : credo des anti€
L’argument principal est qu’une fois sortis de la zone €, on pourrait ajuster les parités monétaires afin de regagner des marges de compétitivité.
On en reviendrait au système des monnaies flottantes à propos duquel on oublie de dire que certaines surnageront … pendant que d’autres couleront dans le cadre d’une ardente spéculation. Car, soyez assurés que si un tel évènement se produisait, le retour au FF s’accompagnerait d’une dévalorisation de la nouvelle monnaie rendant toutes les importations beaucoup plus chères. Et comme la France a un commerce extérieur structurellement déficitaire …. le risque n’est pas seulement éventuel il est absolument certain !
Cela signifie, à moyen terme, une diminution, voire une forte diminution de votre niveau de vie, du fait du renchérissement des biens importés (manufacturés ou matières premières au premier titre desquelles il faut compter bien évidemment le pétrole).
Evidemment, aucun politicien ne vous le dira les yeux dans les yeux, il préfèrera biaiser sur la compétitivité et la protection !
Or, cette vision des choses est fausse car ce n’est pas l’€ qui fait que l’économie de pays tels que la France et l’Italie vont mal, c’est l’inverse : c’est parce que l’économie de ces pays est mauvaise qu’ils ont des difficultés avec cette monnaie !
Ce constat est confirmé par quatre études :
La première de la banque Natixis démontre que les pays qui ont utilisé récemment l’arme monétaire pour améliorer leur compétitivité n’en tiré aucun bénéfice.
Son étude établit que les pays qui ont utilisé la dévalorisation monétaire pour essayer de retrouver de la compétitivité, tels que le Japon et le RU, n’en ont pas tiré de bénéfice et, qu’au contraire, cela avait provoqué un fort recul de la croissance car le gain en exportations sur le plan industriel a été plus que compensé par les pertes enregistrées sur le reste de l’économie du fait de la hausse des prix des importations !Toutes_les_dépréciations_importantes_du_taux_de_change_ont__t__défavorables_aux_pays_qui_les_menaient_dans_les_périodes_récentes
En fait, la dévaluation monétaire ne résout aucun problème de fond, c’est juste un ajustement temporaire, une mesure conjoncturelle qui ne peut pas masquer durablement les vices structurels et les défaillances économiques d’un pays. La hausse du prix des importations due à la dévaluation conduit aussi à une hausse des coûts de production des entreprises, ce qui réduit l’investissement et donc la compétitivité.
La France a connu 17 dévaluations depuis 1914 avec notamment une de 80% en 1928, une de 35% en 1936 sous le front populaire, et encore une de 60% le 26 décembre 1945, puis encore 80% le 25 janvier 1948, puis 22% en 1949, et 20% en 1957, et 20% en juin 1958 et encore 18% en décembre 1958, 11% le 08 août 1969, 3% le 04 octobre 1981, 5,75% le 12 juin 1982, 8% le 21 mars 1983.
Ces dévaluations ne sont que le reflet de problèmes récurrents au niveau économique et fiscal et leur persistance dans le temps montre que ces problèmes ne trouvent pas de solution.
Et encore, entre 1955 et 1973, ces dévaluations répétées ont été plus ou moins compensées par une forte croissance économique (5% l’an). Seulement, aujourd’hui nous en sommes à 1.2% … si tout va bien ! La croissance ne pourra donc en aucun cas absorber les effets négatif d’une ou plusieurs dévaluations.
Ce constat confirme la règle intangible selon laquelle un pays avec une mauvaise économie a une mauvaise monnaie ; laquelle n’est acceptée par … personne ! Le pays en question est alors obligé d’emprunter sur les marchés les devises étrangères pour financer son économie et plus il emprunte … plus les taux montent ; ce qui n’a pas lieu avec l’€ !
Une sortie de l’€ suivie d’une forte dévaluation provoquerait donc une forte hausse des taux d’intérêts avec pour conséquence une explosion de la dette publique qui pourrait de surcroît être amplifiée par une émission monétaire massive destinée à assurer les fins de mois d’un Etat impécunieux.
Vous pourriez éventuellement espérer une plus forte rémunération de votre épargne à la condition que le taux d’intérêt « offert » soit inférieur à l’inflation !!!! Car, si les taux de la zone € sont nuls, l’inflation est aussi très basse. Imaginez une situation dans laquelle les taux offerts sont de 6% mais que l’inflation soit de 10% …ou plus !
Il existe enfin une règle économique développée au 18°s par Richard Cantillon appelée « l’effet Cantillon » qui se caractérise par le fait que l’inflation monétaire profite d’abord à ceux qui en sont les premiers bénéficiaires c’est à dire à ceux qui en sont les auteurs ou les organisateurs. Ceux qui sont en bout de chaîne n’en retirent que des … inconvénients (perte de pouvoir d’achat et laminage de l’épargne).
En fait, la dévaluation n’est pas la solution car elle ne règle nullement les problèmes de pays comme la France ou l’Italie dont les difficultés viennent d’un manque de compétitivité et d’un excès d’endettement.
La deuxième émane de la TAX FONDATION qui publie un indice combinant l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu des particuliers, les taxes à la consommation, les impôts fonciers et le traitement des bénéfices réalisés à l’étranger. Cette étude corrobore ce qui précède puisqu’elle établit, en examinant la compétitivité fiscale de 36 pays, que la France tient fermement son rang en se situant à la 36ème et dernière position. Comme l’écrit l’IREF qui publie cette étude : la France est bien la patrie des impôts et des taxes, elle en est même la championne ! C’est le pire pays sur le plan de la compétitivité fiscale (36e sur 36). Celui qui peut revendiquer les impôts (IS et IR) parmi les plus élevés (35e sur 36) et les plus belles taxes foncières (36e). C’est aussi le pays qui a élaboré la fiscalité la plus complexe et la plus changeante.indice-de-competitivite-fiscale-2019
La quatrième émane encore de la banque Natixis et montre que certains pays ont atteint un point de non retour. Natixis explique que : « la France et l’Italie ont accumulé pendant longtemps tellement de difficultés et de handicaps qu’il est devenu très difficile d’espérer aujourd’hui qu’il y ait une amélioration ? Ces handicaps, ce passif hérité du passé, concernent en particulier les finances publiques, les compétences de la population active, la modernisation des entreprises, la compétitivité-coût et la profitabilité des entreprises, le cercle vicieux du taux d’emploi et des transferts publics ». France_et_Italie___et_si_le_passif_h_rit__du_pass___tait_trop_lourd_pour_qu_on_puisse_esp_rer_une_am_lioration__
Les deux pays ont d’abord des finances publiques dégradées : le taux d’endettement public approche 100 % du PIB en France, 135 % du PIB en Italie ; compte tenu de la croissance à long terme de ces deux pays, le déficit public maximum qui évite une nouvelle hausse du taux d’endettement public est dans les deux cas de 2 % du PIB environ. Ceci montre que toute politique budgétaire expansionniste, visant à soutenir le pouvoir d’achat ou à stimuler la demande, se heurte immédiatement à la contrainte de solvabilité budgétaire.
Ils souffrent ensuite d’un problème grave d’employabilité de la population. Les compétences de la population active sont très faibles ce qui conduit à un taux d’emploi nettement plus bas que dans les autres pays de l’OCDE et un niveau faible de la production potentielle.
Ceci conduit au problème de l’« économie d’assistance ». Puisque le taux d’emploi est faible, les revenus salariaux distribués à la population sont faibles, de nombreuses personnes n’ont pas d’emploi ce qui accroît les inégalités et ceci contraint à un niveau élevé des prestations sociales, à des politiques redistributives ; ce qui dégrade les finances publiques et conduit à une dépendance forte de la population vis-à-vis des transferts publics.
France et Italie souffrent ensuite d’une faible modernisation des entreprises (robotisation), d’une recherche-développement faible ce qui contribue aux pertes de parts de marché puisque le niveau de gamme de la production est faible, que les biens et services produits sont de ce fait peu adaptés à la demande mondiale.
Enfin, depuis 20 ans en France et en Italie, les salaires réels augmentent plus vite que la productivité du travail même lorsque la compétitivité-coût est dégradée. Cette incapacité du fonctionnement du marché du travail à restaurer une compétitivité et une productivité normales conduit à une dégradation chronique de la compétitivité qui explique aussi le recul des parts de marché, et à une profitabilité faible des entreprises dont la conséquence est en Italie le sous-investissement et en France la hausse continuelle de l’endettement des entreprises.
Quels remèdes ?
On reproche à l’Allemagne de profiter de l’Europe parce qu’elle bénéficierait d’un taux de change ultra favorable. L’€ serait sous évalué pour elle et sur évalué pour nous. Quand on sait que les encours de l’Allemagne sur les autres pays de l’Union Européenne sont estimés à environ 900 milliards €, le doute est permis.
Ne serait-ce pas en fait plutôt le contraire avec des pays qui continuent d’emprunter massivement sur les marchés pour assurer leurs fins de mois et qui refusent obstinément de se réformer tout en continuant à utiliser un modèle dépensier qui, à terme, ne peut mener qu’à la catastrophe ?
Car, aujourd’hui, la France comme l’Italie (deuxième et troisième économies de l’Union Européenne) jouent le rôle de passagers clandestins de la zone € en refusant de respecter les règles communes et il arrivera un jour où la France, submergée par ses dettes, fera comme l’Italie : elle en demandera purement et simplement l’annulation ; sans aucune chance succès car personne n’a envie de payer les dettes des autres !
En fait, l’€ n’est nullement responsable de la situation dégradée de ces pays même si effectivement, à ce jour, les économies divergent et les handicaps se font de plus en plus lourds. Mais cela est dû au fait qu’ils refusent de faire des réformes qui seront rejetées par la population et l’Union Européenne n’est ni totalitaire ni anti libérale alors que la France est clairement anti libérale !
Comme l’écrit l’IREF : « Contrairement à ce soutient notre gouvernement, les taxes et les impôts ne cessent d’augmenter, pénalisant individus et entreprises. La baisse annoncée de l’IS (impôt sur les sociétés) est toujours repoussée. L’impôt à la source mis en place ne fera que peser encore plus sur les contribuables – même si on veut leur faire croire le contraire. Beaucoup de pays ont accompli avec succès des réformes fiscales d’envergure. Les Français, eux, croulent encore et toujours sous les impôts. »
Seulement, les emprunts et les dettes sont les impôts de demain et si les intérêts à zéro permettent seulement de ne pas payer d’intérêts et de diminuer la charge de la dette, ils ne permettent pas de faire n’importe quoi et de dépenser plus qu’on ne gagne ; ce que fait obstinément le gouvernement français.
La meilleure preuve est que nous avons le plus fort taux d’imposition mais aussi le déficit le plus élevé de l’Union Européenne ; ce qui veut dire que, malgré l’excès de fiscalité, la dépense publique n’est pas financée ! (La France emprunte 1 milliard € par jour en 2019). Nous sommes bien en face d’un phénomène délétère et mortifère de captation des revenus et de l’épargne par l’Etat qui doit financer coûte que coûte, au moyen d’une fiscalité abusive, ses déficits et ce au détriment du secteur privé.
Clairement, la sortie de l’€ et la dévaluation ne sont pas la solution aux problèmes structurels de la France qui n’a en fait pas d’autre solution que d’engager de grandes réformes de fond … qu’elle ne fera pas. Elle poussera donc son modèle jusqu’à la rupture ; laquelle apparaît inéluctable et avec des conséquences dont on mesure aujourd’hui difficilement l’ampleur !
Ce constat est aussi celui de la faillite d’un mode de gestion étatique basé sur une administration tentaculaire mais inefficace, une fiscalité excessive et fluctuante, une sur réglementation pesante et mortifère, une dépense publique totalement incontrôlable.
Cela veut dire aussi qu’il n’y a pas de repas gratuit et que les français paieront tôt ou tard, au prix fort, toutes ces années de gabegie et d’errance !
Pour ceux qui en ont encore la possibilité, il faut être lucide, il n’y a qu’une seule issue : la fuite ou l’exil car, contrairement à ce que pensent les tenants de la nation, l’Etat ne protège personne … en dehors de ceux qui se situent dans les premiers cercles du pouvoir !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Preveza)
La reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.
Partager la publication "France : Ce pays est foutu !"
Entre les médias, les politiciens, les réseaux sociaux, nous subissons une véritable guerre de l’information entre des groupes de pression ou seulement d’influence défendant avant tout leurs intérêts dans le cadre d’une avalanche de déclarations qui se voudraient être des informations alors qu’elles ne sont, le plus souvent, que des prises de position idéologiques … c’est à dire ce qu’on appelait autrefois de la propagande !
Ainsi, les écolos marxistes, prônent la décroissance c’est à dire le retour à un monde présenté comme idyllique, bien qu’il n’ait jamais existé, et dont ils n’ont aucune idée. Leurs idées sont essentiellement celles de gosses de riches qui n’ont jamais manqué de quoique ce soit ; avec pour chef auto proclamé sainte Greta, partie en croisade pour bouter le capitalisme de la planète tout en morigénant les dirigeants de la planète !?!
Du haut de ses 16 ans, cette petite jeune fille, qui ne sait rien et ne connaît rien du monde et qui a toujours vécu dans un milieu ultra protégé, prétend, toute modestie mise à part, délivrer un message planétaire quant à l’avenir de l’humanité !
On se situe là dans l’irrationalité la plus ridicule ; surtout lorsque l’on s’intéresse aux personnes ainsi qu’aux groupes d’influence qui se cachent derrière elle et qui tirent les ficelles de cette marionnette !
Les faux prophètes qui agitent des peurs millénaristes de fin du monde ne sont que le paravent d’une écologie devenue, depuis la chute avérée du monde et des idées communistes, le moyen des doctrinaires et des idéologues de tous poils non seulement de renverser le capitalisme honni dont on affirme, au mépris de la vérité historique et économique, qu’il est la cause de tous les malheurs de la planète mais aussi pour mettre en place un système dirigiste, contraignant et privateur de libertés où l’idéologie l’emporte sur la science et la rationalité.
Le communisme a utilisé les mêmes techniques en faisant croire qu’on pouvait distribuer la richesse de manière idéologique et arbitraire en prenant l’argent aux riches (ou présumés tels). Seulement, bien souvent il n’y avait au bout du chemin que la misère voire la mort dans les camps (que ce soit en URSS, en Chine, au Cambodge) car le communisme n’a finalement laissé derrière lui qu’une longue traînée sanglante …
Le communisme s’est effondré parce que, bien que promettant le bonheur aux populations, il a été incapable de les satisfaire dans le cadre d’un système dirigiste et bien souvent dictatorial au sein duquel il n’y a pas de notion de prix de revient et de prix de marché. En fait, il s’est avéré incapable de concurrencer les pays dits capitalistes mais surtout libéraux.
Malheureusement, beaucoup de personnes sont désormais convaincues de l’urgence climatique ; ce qui démontre qu’une affirmation fausse assénée à longueur de journée finit par devenir LA vérité.
L’écologie politique promet un changement radical du monde tout en présentant de manière fallacieuse des évènements naturels dans le but évident d’accroître l’anxiété des populations. Car, là est le secret, il faut jouer sur les peurs des gens pour les rendre malléables et réceptifs à un discours extrémiste qui ne repose sur aucun fondement scientifique !
On s’attaque au CO2 présenté comme toxique ( ?!?), aux OGM dont il n’a jamais été démontré qu’ils présentaient un risque pour la santé mais le but est en fait de s’attaquer aux abominables multinationales apatrides sans foi ni loi prêtes, on vous l’assure, à empoisonner le monde entier pour faire des bénéfices indécents ! On nous demande de retourner à l’agriculture du 16° siècle, sans engrais ni pesticides car le salut est à ce prix … même si le prix est celui de l’effondrement des rendements agricoles et le retour de la famine !
Certains vont même jusqu’à rejeter les vaccins alors qu’ils ont permis un bon phénoménal de l’espérance de vie et l’éradication de certaines maladies (dont la variole) !
Jusqu’au 20° siècle (avant 1914), la vie était dure et l’espérance de vie faible (tout juste 40 ans). Il n’y avait ni congés payés, ni sécurité sociale. Veut-on vraiment en revenir là ?
En fait, tout cela n’est que la vision trompeuse d’un monde manichéen et simpliste !
La religion catholique a usé et abusé au moyen age de cette technique dans le but évident d’obtenir la soumission des populations à sa doctrine et à ses membres et elle y a parfaitement réussi en abusant de la crédulité d’une population ignorante. Pendant ce temps elle a accumulé une fortune colossale dont on peut encore voir les « restes » magnifiques en visitant le musée du Vatican à Rome (fermé le dimanche).
Car, là est le secret, on ne peut abuser que des populations ignorantes et crédules qui acceptent de croire à un discours dont elles ne peuvent et bien souvent ne cherchent pas à maîtriser les données !
Seulement, il faut toujours se méfier des positions et attitudes intransigeantes ; surtout que l’écologie politique n’est pas gratuite ! Son monde est pavé de taxes, d’impôts et de contraintes en tous genres absolument ridicules … sans aucun effet notable sur le climat malgré les sommes colossales dépensées !
L’écologie politique ne propose aucun progrès d’aucune sorte ; elle ne propose que la régression généralisée d’un monde de pénuries où tout sera plus cher ! Or, et c’est une constante incontournable, sans une énergie abondante, stable et bon marché, le monde s’écroule !
L’idéologie et les religions ont toujours eu un grand impact sur les populations et l’écologie politique a d’incontestables relents de religion en stigmatisant ceux qui ne sont pas de son avis ; les « climato sceptiques » étant présentés, il ne faut décidément reculer devant aucun excès, comme des criminels contre l’humanité.
Lénine a dit un jour : « la religion est l’opium du peuple » !
C’est d’ailleurs bien la seule idée que je partage avec lui !
L’écologie politique, en tant que « nouvelle religion », est aussi l’opium du peuple et celui-ci devrait s’en méfier …
Bon, rassurons-nous sainte Greta ne finira pas sur le bûcher … si ce n’est celui des vanités !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (De la Grèce : Preveza)
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Parce que la mission de TEMOIGNAGE FISCAL n’est pas seulement de dénoncer les abus du Fisc mais aussi d’informer les lecteurs, je viens vous soumettre un article de l’excellent Eric Verhaeghe sur son site Le courrier des stratèges – Le remue-méninges des décideurs
Il porte sur la notion d’abus de droit ; lequel, comme son nom ne l’indique pas, concerne les abus de droit commis par le contribuable et en aucun cas les abus qui pourraient être commis par l’administration fiscale ….
Cette notion d’abus de droit a toujours été plus ou moins fumeuse et le principe était que le Fisc pouvait remettre en cause un montage juridique “dont le but était essentiellement d’échapper à l’impôt”.
Bercy, dans le cadre de sa traque forcenée du dernier € taxable, a intrigué depuis plusieurs années pour faire modifier cette notion jugée trop souple à son gout !
Et Bercy vient d’obtenir gain de cause : Un contrôleur des impôts peut remettre en cause pratiquement n’importe quel montage juridique s’il estime que celui-ci a eu un but “principalement fiscal” et qu’il ne respecte pas l’esprit de la Loi telle qu’elle a été voulue par le législateur.
Cela revient à dire que désormais le contribuable sera en permanence sous la menace d’un redressement au motif que le montage ou l’opération qui a été faite est estimée contraire à l’esprit du législateur selon l’estimation seule qui en a été faite par Bercy.
Quand on sait que l’essentiel de nos investissements ou achats sont dictés par des considérations fiscales, on peut penser que le contentieux qui va se développer à partir de cette notion remaniée de l’abus de droit va connaître un développement catastrophique !
Comme le conclut Eric Verhaeghe : il ne faudra pas s’étonner qu’ensuite, à force de redressements, il y ait une accélération de l’exil fiscal !
L abus de droit principalement fiscal, le LBD juridique du gouvernement profond pour intimider les contribuables.
La réforme de l’abus de droit fiscal par la loi de finances pour 2019 devrait secouer plus d’un Français, et pas seulement dans le 0,1% des plus riches. L’entrée en vigueur de cette sinistre réforme est prévue pour le 1er janvier 2020. Dès cette date, le fisc pourra redresser un montage juridiquement conforme aux textes, mais contraire à l’intention du législateur! Autrement dit, il ne faudra plus seulement respecter la loi, il faudra aussi respecter l’intention de la loi, en prouvant que l’on n’a pas cherché à optimiser abusivement son impôt! Voilà une superbe façon de contrer le droit à l’erreur instauré par Emmanuel Macron. Le gouvernement profond de Bercy prend sa revanche sur les élus et impose des mesures contraires aux intentions affichées du gouvernement.
l’administration est en droit d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que l’intéressé, si ces actes n’avaient pas été passés ou réalisés, aurait normalement supportées, eu égard à sa situation ou à ses activités réelles.
Autrement dit, toute personne qui appliquerait la loi avec l’intention de payer le moins d’impôt possible, en contradiction avec les « objectifs poursuivis » par le législateur est considérée comme fraudeuse, au même titre que les contribuables qui inventent des situations fiscales pour échapper à l’impôt. On le voit bien: diminuer sa charge fiscale en respectant la loi est une fraude… selon une règle extrêmement large qui donnera, à compter du 1er janvier 2020, un pouvoir discrétionnaire immense au fisc.
L’abus de droit principalement fiscal, une invention du gouvernement profond
Pour la petite histoire, cette invention baroque qui fragilise toute projection fiscale en France, et contribue un peu plus à pousser à l’émigration, n’est pas une invention nouvelle. La notion d’abus de droit fiscal est ancienne, et l’idée de pénaliser l’abus de droit principalement fiscal (et plus seulement exclusivement fiscal) était déjà venue sur le tapis en 2013. À l’époque, les députés d’opposition avaient saisi le Conseil Constitutionnel, qui avait annulé cette disposition de la loi de finances. Cinq ans plus tard, plus aucun député n’a songé à saisir les Sages de cette mesure toujours aussi scélérate.
On retrouvera ici la constance de ce gouvernement profond qu’est Bercy. Année après année, les projets de réglementation restent, avec l’obsession de taxer toujours plus, y compris lorsque le contribuable respecte la loi mais ne s’acquitte pas assez de l’impôt selon l’appréciation du contrôleur plus ou moins bien luné ce jour-là.
Le pouvoir discrétionnaire, l’arme fatale de l’inspecteur des impôts
Grâce à la définition très large de la loi, l’inspecteur des impôts se voit doté d’une arme juridique aussi puissante qu’un LBD dans une manifestation de Gilets Jaunes. Selon son humeur et ses impressions subjectives, il peut décider, avec un contrôle citoyen très limité, de considérer que le contribuable qu’il a face à lui est un fraudeur. Des cas ordinaires peuvent désormais basculer dans la fraude.
En attendant, des montages aujourd’hui considérés comme parfaitement légaux pourraient tout à fait devenir, parce qu’ils permettent une optimisation fiscale, des montages illégaux qui appellent de sévères sanctions. On voit bien ici qu’il s’agit, une fois de plus, d’insécuriser les contribuables en les jugeant non pas sur le respect de la loi, mais sur le respect des intentions de la loi, comme si l’impôt n’était pas une question technique, mais une question morale.
À vue d’oeil, l’inspecteur jugera si le montage qu’il découvre est malicieux ou non. Et cette appréciation morale guidera son action.
Une revanche du gouvernement profond sur Macron
Il y a quelques mois, les législateurs discutaient du droit à l’erreur. Cette disposition voulue par Emmanuel Macron était destinée à renforcer la confiance dans l’administration et sécuriser juridiquement les décisions individuelles. Et patatras! Bercy, qui entendait ne pas se laisser dicter sa conduite par un freluquet, fut-il inspecteur des finances élu Président, a trouvé sa parade. Les inspecteurs des impôts resteront bien les maîtres du jeu, et pourront sanctionner là où le doit à l’erreur ne le permettait plus.
Bien cordialement à tous !
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On parle beaucoup de la réforme des retraites et il faut bien dire qu’il s’agit là d’un véritable serpent de mer qui refait surface tous les 5 ans depuis plus de 30 ans !
En 1991, Michel Rocard, alors premier ministre, avait déjà préféré refermer le dossier sans y toucher en affirmant qu’il y avait là « de quoi faire sauter plusieurs gouvernements ». C’était avouer le côté sensible d’une telle réforme. Il n’avait alors trouvé comme solution que d’instaurer la fameuse CSG dont le taux fixé à 1.1% culmine désormais à 17.2% ! On a rarement vu pareille progression pour un impôt ; ce qui en dit long sur l’ampleur du problème !
E Macron nous a annoncé, sous prétexte de justice sociale, une refonte des 42 régimes de telle façon qu’il ne subsistera plus qu’un régime universel de retraite.
On certes peut envisager une telle réforme … à condition que les règles applicables, après la réforme, soient les mêmes pour tous.
Or, ce ne sera pas le cas !
Pourquoi ? Parce qu’en politique les buts réellement poursuivis ne sont pas toujours ceux annoncés !
Les buts réels de cette réforme
Le but de cette réforme est d’une part de permettre à l’Etat et à son administration de la main sur tous les régimes afin de mieux pouvoir les contrôler et d’autre part de pouvoir procéder à un regroupement des différents régimes dans le but de siphonner des régimes excédentaires au profit des régimes déficitaires.
Comme par hasard, ces régimes déficitaires concernent essentiellement les régimes dits spéciaux recouvrant EDF (au titre des IEG – industries électriques et gazières), la SNCF et la RATP, qui ne pourraient pas subsister sans de lourdes subventions mais aussi du régime des fonctionnaires.
Autrement dit, le but de la manœuvre est que les régimes du secteur privé, assez bien gérés, paient pour ceux, mal gérés, du secteur public !
Evidemment, quand on sait que depuis 40 ans, malgré tous ses moyens et malgré tous ses fonctionnaires et malgré une progression constante des impôts et des prélèvements, l’Etat n’a jamais réussi à équilibrer ses comptes, le doute est permis quant au sort qui sera fait à ce futur mastodonte des retraites !
Un petit inventaire des inégalités
En outre, alors que ces régimes sont structurellement déficitaires, leurs adhérents cotisent moins que le privé tout en percevant une retraite plus importante ! Et cette inégalité est aggravée par le fait qu’elle porte aussi sur l’age de départ en retraite !
En fait, contrairement à ce qu’on nous a affirmé dans le passé, les régimes spéciaux n’ont pas été réellement réformés (sous la présidence Sarkozy) et les agents ont reçu de nombreuses compensations pour faire passer les faibles modifications apportées en 2008 à ces régimes.
Pour EDF, son régime de retraite est adossé aux caisses du privé tout en étant directement alimenté par le consommateur par le biais de la CTA ; car une partie des subventions sont dissimulées dans votre facture d’électricité sous la rubrique « contribution tarifaire d’acheminement » ; laquelle représente pas moins de 25% des pensions versées aux agents.
Pour la RATP et la SNCF, les déficits des caisses de retraites sont comblés à hauteur respectivement de 709 Millions € (soit 59% des besoins de financement) et de 3.3 Milliards € par an directement par le budget de l’Etat ; ce qui représente une subvention de 14 551 € par retraité de la RATP et de 12 856 € par retraité de la SNCF.
L’ensemble des subventions s’élève à 5.5 Milliards € pour tous les régimes spéciaux qui couvrent aussi le personnel de la Comédie Française, l’Opéra de Paris, les mines …
L’âge de départ à la retraite n’a été en général augmenté que de 6 mois (en 11 ans) et reste très inférieur à l’age légal du privé (62 ans avec une incitation à ne partir qu’à 63). Il s’établit à 57 ans pour la SNCF et 56 ans pour la RATP et EDF.
Par contre, les pensions ont augmenté d’environ 10 % à la RATP et 5 % à la SNCF comme pour les fonctionnaires civils de l’État, alors qu’elle a plutôt stagné dans les collectivités territoriales et hospitalières.
En ce qui concerne les fonctionnaires, c’est encore plus simple : ils n’ont pas de caisse de retraite. Leurs pensions sont prélevées directement sur le budget de l’Etat c’est à dire sur vos impôts !
En ce qui concerne la retraite, 30,5 % des nouveaux retraités de l’année de la fonction publique civile de l’État et 37,8 % de ceux de la CNRACL (fonction publique territoriale) partent à 60 ans ou avant, contre seulement 21 % dans le régime général.
Dans la fonction publique, la pension est calculée à partir du traitement indiciaire moyen des 6 derniers mois, hors primes. Le taux de liquidation est de 75%.
Dans le privé, le calcul est fait sur la moyenne des 25 meilleures années de la carrière, dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale, pour la retraite de base (CNAV). Les salaires sont revalorisés au moment du départ en retraite par des coefficients établis par la Sécurité sociale. Le taux de liquidation est de 50%. Les retraites complémentaires dépendent des cotisations versées sur toute la carrière.
La réversion au conjoint survivant est accordée sans condition d’âge dans la fonction publique mais sous condition dans le privé (55 ans à la CNAV, 55 à l’ARRCO, 60 à l’AGIRC). Le taux de réversion est de 54% dans le privé (CNAV), 50% dans le public et 60% dans les complémentaires. Il est sans condition de ressources dans la fonction publique et dans les complémentaires mais sous condition à la CNAV (1676€/mois)
La pension brute moyenne est de 3 700 €/mois à la RATP et le fonctionnaire d’Etat touche une retraite moyenne de 2 572 €/mois alors que la moyenne n’est que de 1784 €/mois pour les salariés du régime général. (un différentiel de 788 € soit 44 % de plus !).
Quant on voit le différentiel au niveau du montant des pensions versées, ainsi que l’age réel de départ en retraite, on n’imagine pas un seul instant que cette réforme va à la fois réduire les pensions de 2.000 €/mois pour les retraités de la RATP et de 788 €/mois pour les fonctionnaires et repousser l’age effectif de la retraite de 6 années ; surtout lorsque l’on connaît le courage désormais proverbial de nos politiciens fonctionnaires dont le principal souci est de ne prendre aucune responsabilité susceptible de nuire à leur précieuse carrière.
Par contre, la réforme entraînerait par exemple pour les avocats alors que leur régime est excédentaire et que la CNBF (caisse nationale des barreaux français dont la création remonte à 1938) dispose de réserves à hauteur de 2 milliards €, un doublement des cotisations (de 14 à 28 %) et une division par deux des prestations qui, statutairement, ne sont versées qu’à compter de 65 ans !
Avec cette réforme, ce serait donc pour les avocats cotiser plus pour percevoir moins à seule fin d’équilibrer les régimes spéciaux et publics. Plusieurs milliers de cabinets (en exercice individuel) pourraient être mis en grave difficulté voire disparaîtraient.
Mais même si ces chiffres sont contestés, au ministère on reconnaît néanmoins une hausse des cotisations « de l’ordre de 5 à 7 points » même si on affirme, histoire de tranquilliser les intéressés, que « La transition entre le régime existant et l’intégration avec le régime universel sera très longue et pourrait durer 15 ans ».
Conclusion
La conclusion qui s’impose est que les régimes spéciaux seront peu ou pas touchés bien que déficitaires et que les régimes du secteur privé ainsi que ceux des indépendants et libéraux seront siphonnés parce qu’excédentaires par un phénomène de vases communicants auquel personne ne pourra plus s’opposer du fait du regroupement.
De la même façon, l’age de départ en retraite sera toujours à l’avantage des régimes spéciaux et de la fonction publique. Les gagnants seront encore une fois toujours les mêmes. Devinez qui seront les perdants ?
Mais, il faut aussi être lucide. Au-delà de l’argument parfaitement infondé et illégitime de « justice sociale » il s’agit de la dernière réforme avant la faillite générale de tous les régimes basés sur la répartition qui n’ont été viables que tant que le chômage était à peu près inexistant (soit environ la fin des années 70) et que la retraite était fixée à 65 ans.
C’est un défaut récurrent des démocraties modernes que d’abuser l’électeur et le citoyen en leur communiquant des informations fausses ou très partielles et cette prétendue réforme en est l’archétype !
Or, c’est une technique habituelle que de fusionner les bons et les mauvais (on fait d’ailleurs la même chose pour les banques ou pour les caisses de retraite complémentaires ARCCO- IRCANTEC-AGIRC) afin de noyer les dettes dans la masse globale et surtout gagner du temps avant l’échéance fatale !
Par ailleurs, on sait que lorsque l’administration prend le contrôle d’un système, elle le manipule et le stérilise de tout ce qui pourrait porter atteinte à ses propres intérêts !
On va donc créer un monstre administratif à la soviétique mais les illusions d’une réforme équitable des retraites finiront par apparaître eu égard à l’iniquité des mesures proposées.
Quand on parle « d’Etat stratège », il serait plus exact de parler de stratégie de captation des ressources par l’Etat pour masquer ses défaillances et ses échecs !
En fait, c’est à un braquage en règle, mais légalisé, auquel nous sommes en train d’assister !
On n’a pas fini de se poser la question formulée par les Gilets Jaunes « où passe notre pognon ? ».
Bien cordialement à tous.
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)
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Un récent sondage vient d’indiquer que seuls un quart des français feraient confiance au gouvernement pour l’amélioration du pouvoir d’achat.
A contrario, on en conclut donc que 75% des français ne lui font pas confiance !
Au-delà de ce chiffre qui démontre que E Macron ne décolle pas de son électorat du premier tour des élections de 2017 et qu’il gouverne de fait avec une majorité de députés qui ne représentent absolument pas la réalité du corps électoral, il s’avère que cette question formulée par un institut de sondage et rapportée de manière racoleuse par la presse résulte d’une vision complètement faussée de l’économie et de la société.
Néanmoins, la question mérite d’être posée : le gouvernement serait-il en mesure d’augmenter le pouvoir d’achat surtout que d’une part nous nous rappelons les manifestations des gilets jaunes qui ont abouti à quelques mesures et que, d’autre part, du fait de l’omniprésence de l’Etat et de ses fonctionnaires, beaucoup de français en viennent à penser que l’Etat peut tout ?
Il dispose en l’occurrence de deux types de moyens : les moyens directs c’est à dire ceux ayant un effet immédiat, il s’agit essentiellement de ses décisions en matière de recettes et de dépenses publiques, et les moyens indirects qui portent sur l’activité économique en général qui, elle, ne dépend pas directement de l’Etat.
I- Les moyens directs
Pour augmenter le pouvoir d’achat il faut soit réduire les prélèvements fiscaux et sociaux, soit décider d’une augmentation générale des salaires ou des retraites soit augmenter les distributions d’aides sociales.
La réduction des prélèvements fiscaux
Elle peut s’organiser autour d’une réduction de l’impôt sur le revenu, ou de la fiscalité sur la consommation (TVA, taxes diverses) ou sur la propriété (immobilière notamment).
Seulement, si l’on prend pour référence les mesures adoptées récemment sous la contrainte des gilets jaunes on s’aperçoit que l’essentiel des mesures prises ont été ce qu’on appelle des dispositions à somme nulle c’est à dire que ce qui est donné à certains est en fait repris à d’autres. C’est juste une histoire de vases communicants, un transfert de la charge fiscale des uns vers les autres car le taux global de la fiscalité reste en fin de compte le même.
Dans ce schéma, les cadeaux faits aux uns sont nécessairement payés par les autres car la politique économique du gouvernement se résume bien souvent à : qui vais-je pouvoir taxer, comment et de combien ? Ce faisant, l’Etat obéit à une politique clientéliste en décidant, plus ou moins arbitrairement, qui va avoir droit à la réduction d’impôt !
En fait, le gouvernement doit obéir à la règle budgétaire selon laquelle toute dépense nouvelle doit être financée et toute réduction d’impôts doit être financée essentiellement par une réduction des dépenses publiques ! Et, de réduction des dépenses publiques, à ce jour, … il n’y en a pas puisqu’elles continuent à progresser !
Elle peut aussi porter sur les cotisations sociales payées par les travailleurs. Or, ces cotisations servent à financer les aides sociales, l’assurance maladie et les retraites. Malheureusement, de ce côté il n’y a aucune marge de manœuvre puisque tous ces régimes sont déjà déficitaires …. En fait, il faudrait cotiser d’avantager pour couvrir ces déficits !
L’augmentation générale des salaires et des retraites
Elle concerne deux types de salariés. Ceux du privé et ceux du public.
Pour ceux du public, (les fonctionnaires et assimilés) il n’y a, a priori, pas de problème. Le gouvernement peut décider d’une augmentation des rémunérations de ses employés … avec cette restriction qui est que les fonctionnaires ne produisant rien d’un point de vue strictement économique, leur salaire résulte directement des impôts payés par les autres et qu’une augmentation des salaires de la fonction publique entraînera une augmentation des impôts des autres et donc une diminution de leurs revenus ….
Pour ce qui concerne les salariés du secteur privé : le gouvernement n’a d’action que sur le salaire minimum (SMIC) en sachant néanmoins qu’une telle augmentation pèse sur la trésorerie des entreprises privées ; lesquelles ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! En outre, on sait qu’une augmentation du SMIC provoque rapidement une hausse générale des salaires sous la forme d’un rattrapage des grilles salariales. C’est donc prendre le risque de mettre en difficulté nombre d’entreprises, de provoquer une vague de défaillances et … une augmentation du chômage c’est à dire exactement l’effet inverse de celui recherché !
C’est la voie qui avait été suivie par le gouvernement Jospin et ses grands économistes Martine Aubry et Dominique Strauss Kahn avec les 35 heures ; lesquelles ont provoqué une hausse considérable des rémunérations par la réduction du temps de travail (sans réduction proportionnelle des salaires) et … une dégradation catastrophique des marges des entreprises puisque cette hausse n’a pas été compensée par une réduction des charges sociales et fiscales ! Il est vrai que le but originel n’était pas l’augmentation des rémunérations mais la diminution du chômage … qui a augmenté !
L’augmentation générale des retraites obéit aux mêmes règles. Pour pouvoir distribuer des pensions supplémentaires, il faut que les caisses qui les paient en aient les moyens … Malheureusement, ce n’est absolument pas le cas actuellement du fait d’un manque de cotisants par rapport au nombre d’allocataires ! Il faut rappeler que le système actuel est basé sur la répartition (les actifs paient pour les retraités) depuis 1945 et qu’il constitue une gigantesque pyramide de Ponzi destinée à s’écrouler à terme du fait d’un déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants. De fait, l’action du gouvernement depuis 3 ans est plutôt de rogner les retraites en limitant leur revalorisation annuelle et il cherche actuellement une issue « honorable » à sa réforme des retraites dont le but non avoué est de dégager des marges financières …
La distribution d’aides sociales
Ces aides peuvent prendre des formes diverses. Allocations familiales, allocation logement ou même revenu universel tel qu’il avait été évoqué à un moment sous le mandat de Hollande.
Seulement, il se trouve que l’Etat français est déjà un grand redistributeur (à vrai dire le premier de l’Union Européenne) et ces aides sociales ne sont jamais que le résultat des impôts collectés sur ceux qui ne perçoivent pas ces aides. Car, pour donner, il faut bien prendre à quelqu’un ! Or, on a vu que les régimes sociaux étant déjà déficitaires, il ne saurait être question d’augmenter les aides sociales … sans une augmentation générale des prélèvements obligatoires !
II- Les moyens indirects
En principe, et selon les règles économiques orthodoxes, la croissance des revenus résulte de la croissance économique et de la création de richesses ; que ce soit par le biais de la création de services ou de la production de biens manufacturés assurés par les entreprises.
Dans ce cadre, le rôle de l’Etat est donc de permettre aux entreprises de gagner de l’argent en produisant, en exportant biens et services. C’est ce qu’on appelle un modèle mercantiliste.
Le problème est qu’en France, sous domination de son administration, les entreprises sont mal considérées ; ce qui n’incite pas notre gouvernement de fonctionnaires à prendre de telles mesures ! En plus, il doit financer les « cadeaux » faits aux ménages à la suite des gilets jaunes et il a prévu de les faire financer par … les entreprises !
En outre, pas de chance, la conjoncture économique devient de plus en plus mauvaise, la croissance est faible, la récession se profile partout, et les espoirs d’une forte croissance économique française sont pratiquement réduits à peu de chose (1.2% en 2019).
Par ailleurs, le commerce extérieur français est structurellement déficitaire depuis des années le déficit variant de 4 à 6 milliards d’€ par mois (bon an mal an 50 à 70 milliards € par an) et donc l’espoir de récupérer des devises et des recettes au moyen d’exportations est très faible. On pourra gloser quant aux causes de ce déficit mais on sait qu’il résulte essentiellement d’un manque de compétitivité des entreprises françaises dont les marges bénéficiaires sont trop faibles du fait d’un poids excessif des prélèvements obligatoires.
Pour réduire les charges des entreprises, il n’y a pas de mystère : il faut réduire les prélèvements obligatoires et partant les dépenses publiques car on sait que plus l’emprise de l’Etat sur l’économie est importante et plus la croissance est faible ! Or, la réduction des dépenses publiques, bien que plusieurs fois annoncée, n’a jamais été concrétisée dans les faits et elle a d’ailleurs été complètement abandonnée par le gouvernement …
III- Les moyens alternatifs
Il s’agit essentiellement de l’emprunt et lorsque les vannes du crédit sont grandes ouvertes, c’est un moyen de financement commode dont il ne faut toutefois pas abuser … car la constante de l’emprunt, surtout quand il devient abusif, c’est que tôt ou tard l’emprunteur se trouve confronté au remboursement de sa dette !
C’est essentiellement une manière d’étaler dans le temps des dépenses d’investissement qui représentent une charge trop lourde pour être financée comptant.
Le problème est qu’actuellement, l’Etat français fait financer ses dépenses de fonctionnement par l’emprunt c’est à dire qu’il vit à crédit, comme un ménage surendetté qui compte sur son banquier pour assurer ses fins de mois, et que le montant de la dette publique tangente désormais avec les 100% du PIB à 2.400 Milliards € !
Pour l’instant, tout va bien, les intérêts sont à zéro mais cela pourrait ne pas durer car l’Allemagne, meilleure signature de la zone €, vient de rencontrer un échec avec sa dernière levée. Clairement, les investisseurs ont boudé son dernier emprunt à taux négatif sans que l’on puisse savoir, à ce jour, s’il s’agit d’un tournant ou d’un simple épiphénomène !
Ces taux à zéro s’expliquent par le fait que les banques centrales se sont lancées dans une politique monétaire expansionniste, jamais vue dans l’histoire ; laquelle va forcément un jour ou l’autre rencontrer ses limites. On ne peut pas déverser ainsi impunément des masses colossales d’argent à seule de maintenir artificiellement la valeur des actifs et empêcher une crise de solvabilité des Etats qui ont trop dépensé tels que l’Italie ou la France !
On sait que le but actuel est juste d’empêcher l’écroulement de tout le système et de contenir le risque de récession/déflation qui entraînerait la baisse des prix et des valorisations, boursières notamment, et la réduction de la consommation. D’ailleurs, la nouvelle présidente de la BCE (Christine Lagarde) a déclaré, avant même sa prise de fonctions, qu’il fallait soutenir l’activité c’est à dire continuer à injecter des liquidités. Et le gouvernement s’accroche comme un pendu à ces distributions de liquidités qui assurent ses fins de mois c’est à dire sa solvabilité budgétaire !
IV- Une réalité économique et budgétaire mauvaise
On voit que la condition essentielle de la distribution, quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, est fort simple : il faut que l’Etat dégage des moyens financiers soit en augmentant les impôts, soit en réduisant ses dépenses soit en empruntant encore plus sur les marchés financiers.
La politique est un exercice qui fait beaucoup dans les apparences et les déclarations tapageuses ; notamment en faisant croire qu’on agit efficacement pour le bien commun. E Macron, qui devait faire de la politique autrement, qui devait réduire les déficits et les dépenses publiques, ne fait finalement du Hollande ; c’est à dire qu’il a délibérément opté pour la croissance … des dettes ; dettes qu’il faudra un jour rembourser !
Sans croissance mondiale, dans un pays perclus de dettes et de déficits, les marges manœuvres sont nulles ; complètement nulles mais le gouvernement va évidemment continuer à utiliser des artifices budgétaires pour masquer une situation catastrophique dans laquelle la solvabilité de l’Etat n’est assurée que par un recours systématique et déraisonnable à l’emprunt ! (Le déficit 2019 devrait être de 3.3% du PIB après des « ajustements comptables » dont Bercy s’est fait le spécialiste ainsi que la Cour des comptes a pu le dénoncer).
En fait, la réalité est que le gouvernement a surtout les moyens de réduire les revenus des français et c’est d’ailleurs ce qu’il fait depuis déjà pas mal de temps à travers une augmentation massive des prélèvements sociaux et fiscaux.
L’Etat fait penser à un prédateur psychopathe persuadé que ses victimes sont contentes du mal qu’il leur fait et qu’en plus, elles aiment ça ! Donc, il continue puisqu’il ne peut pas s’arrêter ; en frappant une fois les ménages puis une autre fois les entreprises avant de revenir sur les premiers tout en promettant qu’il ne le fera plus !
Les français ont donc raison de penser que le gouvernement ne fera rien pour améliorer le pouvoir d’achat … sans que l’on sache s’il s’agit d’une prise de conscience de la réalité ou de la manifestation d’un sentiment d’insatisfaction ou pire de rejet … la population française en général n’attendant en fait du gouvernement qu’une hausse de ses rémunérations ; quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent !
Gageons que le jour où il y aura une réelle politique de rigueur dictée par des évènements catastrophiques, la réaction populaire risque d’être violente !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)
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