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La reine est morte, mais les politiciens français sont des dieux !

La reine est morte, mais les politiciens français sont des dieux !

La télévision a diffusé à nouveau les images de la reine d’Angleterre et de son fils Charles regardant ensemble et commentant des films de famille. Leurs réflexions n’avaient rien de différent de celles que n’importe quelle famille du peuple peut faire en pareille occasion. C’était d’ailleurs, de la part de la monarchie britannique, le but de cette émission, mais ni Elisabeth ni Charles n’ont joué la scène : ils étaient naturels et comme tout le monde. Et c’est bien là le cœur de nos sociétés, où tout est symbole. La reine Elisabeth a symbolisé, par sa vie empreinte de courage et de dignité, les qualités que le peuple britannique aime croire les siennes, et qui l’ont été souvent dans l’histoire. Mais, au-delà du symbole, la reine n’était, comme nous tous, qu’un pauvre être humain voué à mourir un jour. Et les Anglais, en ces jours de deuil, ne sont qu’un peuple triste, comme tout peuple frappé par la mort.

Ce qu’un homme d’Etat doit respecter avant tout, c’est la dignité du peuple. Dont il doit lui-même donner l’exemple. Toute l’histoire des sociétés humaines le démontre. On est toujours surpris par le comportement des élus qui l’ignorent. Inutile de voyager très loin pour le constater. La France ne cesse de faire la démonstration de l’inconscience de ses dirigeants politiques. Leur ambition personnelle n’est pas la seule explication. C’est le système dans lequel nous vivons qui provoque ces conduites inacceptables.

Il suffit de lire les différents codes, et bien sûr au premier rang le code pénal, pour avoir envie d’envoyer tout valser. Partout la liberté est absente. Etonnez-vous alors que le conflit entre le peuple et ses dirigeants soit permanent ! Certes, tout individu qui réfléchit et qui a un peu d’expérience sait que le monde n’est pas peuplé d’anges. Et que l’autorité doit s’exercer quand la tranquillité est menacée. Mais à quoi bon le faire à propos de bottes, autrement dit quand n’est en jeu que la satisfaction de celui qui veut faire le chef ?

Le régime de M. Macron illustre à la perfection cette permanente déviance. Voyez l’incroyable querelle que subit le Pr Raoult. Les individus fichés S ne sont pas l’objet d’une telle vindicte. Qu’a donc fait Didier Raoult qui mette à ce point en danger la République ? Eh bien c’est très simple. Il a découvert un remède capable de juguler une pandémie virale. Bien entendu, si vous avez la moindre ambition, côté situation, subvention ou décoration, oubliez immédiatement tout ce qui précède : Raoult ne peut être qu’un imposteur, un gestionnaire calamiteux, un individu gonflé d’orgueil et d’insolente prétention. Admettons (pour faciliter la compréhension du problème). Mais en quoi cela gêne-t-il le pouvoir ? Pourquoi cela le met-il en transe ? Pour une raison bien simple : quand il y a panique dans les rangs, celui qui rétablit la sécurité devient naturellement le chef. Et cela, les chefs en place ne peuvent l’admettre. Nous somme donc dans une guerre de pouvoir, et non pas dans un problème de santé.

Vous pouvez faire simplement une bien éclairante expérience. Recensez ceux qui déclarent publiquement que « l’hydroxychloroquine ne marche pas ». Et vous verrez, sans trop vous fatiguer à des recherches, qu’ils sont tous en quête d’un avantage que l’Etat est à même de leur fournir. Le remède du Pr Raoult est le mot de passe qui ouvre les portes de la caverne d’Ali Baba. C’est la première fois depuis que la colonisation espagnole en Amérique du Sud a découvert le quinquina qu’un de ses bienfaisants dérivés est un objet d’opprobre ! Ce qu’aucun grand chef à plumes français n’a jamais pu faire, Macron l’a fait. Et à ce titre, il est digne d’entrer dans l’histoire. Enfin, c’est ce qu’il croit.

Et ce que croient tous ceux qui aspirent au pouvoir dans notre pays, c’est exactement la même chose. Le pouvoir vous met au dessus des hommes, au niveau des dieux. C’est un délice pour l’obtention duquel on doit être prêt à toutes les compromissions, à tous les mensonges, à toutes les bassesses. Le peuple n’est là que pour être dominé, méprisé, malmené. Il gêne. Il devrait disparaître à six pieds sous terre pour oser s’opposer à la grandeur des aspirants au pouvoir. A mort, le peuple. A mort, ceux qui veulent le soigner. Raoult ne voulait pas le pouvoir. C’est un fait. Mais il voulait empêcher les Français de mourir. C’est un crime !

Un régime se juge à sa dignité. Le régime français, à ce critère, ne peut qu’être condamné. Mais ce n’est pas une sixième république qu’il nous faut. C’est une république, tout simplement. Avec à sa tête des républicains, des vrais. Il va falloir en ressusciter l’espèce !

Claude Reichman

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Demandons des comptes à nos dirigeants !

Demandons des comptes à nos dirigeants !

L’écologie rend fou ! La France se prive de l’essentiel de son énergie pour « sauver la planète ». Les Pays-Bas détruisent leur élevage bovin pour la même raison. Et partout en Europe, les Etats détruisent les plus beaux paysages en édifiant de gigantesques éoliennes. Mais qu’est-ce qu’ils ont donc tous ?

Ce qu’ils ont ? Oh, c’est tout simple. Ils ont peur. Peur d’être jugés responsables du réchauffement climatique et du supposé désastre qu’il va produire. Peur surtout de leurs partis écologistes qui pourraient les priver de la majorité politique et donc du pouvoir. Donc, par quelque bout qu’on aborde le problème, ce n’est jamais qu’un souci de chimpanzé qui anime nos dirigeants : ils veulent tous être le mâle dominant !

Or qu’est-ce que l’écologie ? Un substitut de religion. Depuis que Darwin a découvert l’évolution, l’humanité croit de moins en moins à la Genèse. Les Américains, en mal de croisade, tentent bien de donner crédit au créationnisme, rien n’y fait : les religions du Livre sont à la peine, tant il est vrai que la science fait mal à la foi. Alors, comme l’homme est taraudé par la soif de maudire et de punir, il s’est donné une croyance de remplacement : l’écologie. Ce qui lui permet de lancer ce que d’autres appellent des fatwas et de vivre dans le confort de la bienpensance et peut-être même, qui sait, dans la perspective du salut. Bref, rien de nouveau sous le soleil de l’intolérance.

Et c’est à cause de cela, braves gens, que vous risquez de vous geler cet hiver. Ajoutons pour être complet que la construction de l’Europe s’est faite dans l’idée d’y instaurer le plus possible la concurrence et que les mauvais ouvriers qui en ont aujourd’hui la charge n’y comprennent absolument rien et veulent la faire régner même là où elle n’existe pas. Par exemple la France est la seule à disposer d’une production nucléaire d’électricité et elle a donné sa bénédiction à la création artificielle de concurrents, qui ne peuvent toutefois exister que si nous leur fournissons ce qu’ils sont censés produire. Et du coup nous en avons moins, et bientôt presque plus. Au fou !

Arrivés à ce point de « déconstruction », comme disent les penseurs modernes, on se tourne tout naturellement vers nos dirigeants et l’on voit poindre la forte tentation de leur demander des comptes. Ce à quoi ils se refusent catégoriquement. Enfin tout de même, quand même, mais enfin quoi, et de quoi on se mêle, c’est nous les chefs, caltez volaille. On a une sacrée classe dirigeante : pas muets, mais sourds. Volontairement bien sûr.

Bon. Alors qu’est-ce qu’on fait ? Une révolution ? Ce serait bien nécessaire, mais on est trop pris par Netflix. Alors attendons que se dégage un petit contingent d’activistes qui feront le boulot à notre place. Et continuons naturellement de parler et d’écrire afin de nous donner l’illusion d’être vivants.

Cette révolution, en fait, en quoi consisterait-elle ? S’agit-il de « tout prendre », comme dit Mélenchon, et de s’émerveiller de notre radieuse misère, ou bien de remplacer Machin par Chose pour ne rien changer ? En fait, si l’on veut bien y réfléchir de tout son bon sens, il faut priver l’Etat de son pouvoir de nuisance, qui actuellement s’accroît de façon vertigineuse, en lui enlevant la partie de ses ressources qu’il a abusivement confisquées. Pour cela, il convient de rendre la protection sociale à l’assurance, qu’elle soit particulière ou mutualiste, de supprimer les innombrables agences et autres comités Théodule subventionnés, et de ne plus accepter par principe les déficits budgétaires. Bref, il s’agit de réduire d’un tiers le poids de la sphère publique. Cela peut se faire en quelques brèves années, sous la direction d’un gouvernement persuadé du bien fondé de ces mesures. Pour ce qui est du social, tout est voté, il n’y a plus qu’à exécuter. Pour le reste, il faut convaincre et donc plaider partout où on le peut. Bref, faire enfin de la politique et non plus de la prétendue gestion.

Il n’y a rien d’insurmontable dans ce programme, ni même de difficile. Il y suffit de conviction et de caractère. Il va falloir qu’à un moment ou un autre, la crise devienne aigüe pour que les réflexes salutaires se libèrent enfin. Et bien entendu, comme toujours dans l’histoire, des leaders émergeront. La seule action aujourd’hui utile est celle qui consiste à contester vigoureusement la spoliation étatique, et à le faire au nom de la liberté, qui est le trésor que nous a donné notre Constitution. Où que ce soit, la liberté doit triompher. Les réformes se feront alors naturellement.

Claude Reichman

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On ne peut se contenter de parler et d’écrire, il faut agir !

On ne peut se contenter de parler et d’écrire, il faut agir !

Les sociétés humaines ont tendance à déraisonner. C’est un effet de la psychologie des foules. En ce moment, la France nous donne un terrible exemple de cette dérive. Le mal français n’est pas très difficile à diagnostiquer. L’Etat a mis la main, directement ou indirectement, sur les deux tiers de l’économie du pays. Rien ne peut donc se faire sans lui. Or l’Etat ne sait rien faire. Entendons-nous. Il ne sait rien faire en dehors de l’activité pour laquelle il a été créé : assurer la sécurité des habitants du pays. Tout ce qu’il peut faire d’autre est par nature inutile, car redondant : les habitants sont parfaitement aptes à le faire eux-mêmes, et ils le feront mieux que l’Etat.

Le mal français est donc parfaitement identifié. Et le traitement à lui appliquer coule de source. Mais c’est à ce moment stratégique que l’entreprise réformatrice se bloque. Par un double effet. Celui des tenants et bénéficiaires de l’Etat, qui ne veulent pas perdre leurs avantages et privilèges. Et celui des réformateurs, que paralyse le syndrome du Rubicon : en France, depuis le baptême de Clovis, le pouvoir est sacré, et s’en prendre à lui est comme violer un lieu saint.

Je ne vois pas d’autre explication à la paralysie française. Je suis tombé par hasard sur une liste des libéraux français. Ils sont finalement très nombreux. J’en connais la plupart, et je sais que leurs qualités intellectuelles sont éminentes. Ils sont tous évidemment d’accord sur l’impérieuse nécessité de faire reculer l’Etat ? Alors pourquoi l’Etat n’a-t-il jamais reculé ? Parce qu’en fait les libéraux se sont contentés de parler et d’écrire, et qu’ils n’ont mené aucune action de terrain contre l’abusive emprise de l’Etat.

Nous voilà arrivés au point où l’histoire peut basculer. Continuer à mener des colloques libéraux peut procurer le grand plaisir de se retrouver avec des gens qui pensent comme vous, mais à l’issue du colloque, « le canard est toujours vivant », comme disait Robert Lamoureux. Alors le moment est venu de mobiliser papa, maman, et pourquoi pas la bonne, avec bien sûr « moi », c’est-à-dire vous.

La réforme ne viendra que d’une mobilisation du peuple. C’est une constante de l’histoire. Benjamin Constant avait noté avec raison que ceux qui étaient appelés à prendre la tête de la mobilisation populaire devaient être issus du milieu qu’ils avaient à combattre. Ils devaient en comprendre les ressorts profonds pour concevoir une stratégie victorieuse en déjouant les pièges de l’adversaire.

On en a eu une illustration avec le mouvement des gilets jaunes. Privés de leaders, ceux-ci ont fini par tomber entre les mains d’individus instruits mais de mentalité primaire, qui n’avaient pour idée que de « punir les riches ». Le genre de stratégie qui n’a jamais conduit qu’à accroître la pauvreté du peuple. La révolution française de 1789 est tombée dans les mêmes travers, alors qu’elle s’était déclenchée sous les auspices des droits de l’homme, fixés à jamais dans la Déclaration du 26 août. Elle a dégénéré dans la Terreur et a fini dans la dictature de Napoléon.

C’est la raison pour laquelle j’ai entrepris mon action contre le monopole de la Sécurité sociale. Elle a réussi à mobiliser des troupes en grand nombre, qu’attirait le combat contre un système qui, sous couvert de protection du peuple, ne faisait que l’assujettir et l’appauvrir. Nous avons utilisé les dispositions européennes, qui sont favorables à l’abrogation de tous les monopoles. L’Etat n’a pu s’y opposer qu’en contraignant la justice française à se déshonorer par la négation des lois et du droit. Mais des centaines de milliers d’indépendants sont à présent libres de l’assujettissement social, et toute la population française est sur le point de jouir de cette extraordinaire liberté.

Il n’y a donc plus lieu de discourir du libéralisme. Il faut le vivre et le faire vivre à tous. Et c’est ce qui conduira la France à voguer vers la réduction des dépenses publiques au tiers du Pib, seuil au-delà duquel on bascule dans le socialisme et le communisme, comme le général de Gaulle l’avait fort justement formulé.

La liberté sociale est une grande cause, parce que sa suppression a conduit à l’asservissement du peuple. Je regrette que tous les libéraux ne soient pas présents dans cette bataille. C’est pourtant leur place. Mais il est vrai que les guerres ne se gagnent généralement pas avec le concours des plus instruits ni des plus diplômés. Simplement, c’est le peuple qui les gagne. Et le peuple n’est pas fait d’une addition d’individus. C’est un être vivant qui a ses pensées propres et ses rites, et qui sait d’instinct ce qui est bon pour lui.

Claude Reichman

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La France doit redevenir un pays libre !

La France doit redevenir un pays libre !

Je lis avec intérêt les articles qui proposent des réformes à mettre en œuvre en France. Même ceux qui déraisonnent sont intéressants, car ils donnent de précieuses indications sur la véritable nature du mal français. Bien entendu, il ne faut pas oublier qu’une partie de la population n’aspire pas aux réformes, non qu’elle vive particulièrement bien, mais parce qu’elle a peur du changement. Je ne m’adresse donc qu’à ceux qui n’ont pas peur.

J’ai de fréquentes discussions avec d’éminents confrères qui enseignent la médecine à la faculté. Tous mesurent bien les limites de leur science, qui n’est pourtant pas mince. Le temps des mandarins suffisants est bel et bien terminé. Et face aux maux que la médecine ne sait toujours pas guérir, nombre d’entre eux se réfèrent à l’arrivée inattendue d’un médicament qui changera la donne, comme cela s’est si souvent produit dans l’histoire.

Mon propos de ce jour n’est cependant pas d’ordre médical, mais politique. Je ne me réfère à la médecine que pour tenter de discerner, dans la foule des procédés, celui qui nous donnera la clé capable d’ouvrir la lourde porte qui bloque la venue des réformes.

L’ampleur des défis que doivent affronter les réformateurs en France est impressionnante. C’est presque tout un monde qu’il faut reconstruire. Et pourtant notre pays est riche d’une histoire plus que millénaire qui devrait lui donner une inégalable sagesse. Mais il est surtout affligé d’insupportables démagogues qui polluent tous les débats et laissent le peuple désemparé.

J’ai eu le privilège de faire un long service militaire dans l’aéronavale et de vivre dans le monde des pilotes. Tous évoquaient les moments où, dans un avion, les choses se passent mal, et où il faut « en revenir au manuel », c’est-à-dire mettre en œuvre méthodiquement les recommandations du protocole. Je pense qu’il faut procéder ainsi pour réformer la France.

Notre manuel, c’est la Constitution. Loin de n’être qu’un catalogue d’idées générales, elle est un véritable discours de la méthode. Et ce qu’elle nous dit de plus fort, c’est que notre pays est le lieu de la liberté. Le mot est le premier dans la brève liste de nos « droits naturels et imprescriptibles ». Il l’est aussi dans « la devise de la République ». Difficile de faire mieux, difficile de faire plus fort. Alors, armés de la liberté, voyons ce que nous pouvons en faire.

Rappelons-nous Rousseau. « L’homme est né libre, et partout il est dans les fers. » Le Français naît libre d’après la Constitution, et il est aussitôt pris dans un entrelacs d’objurgations et d’interdits qui en font un prisonnier. Telle est la réalité de la France actuelle. Ceux qui  tiennent le Français dans les fers agissent selon une logique opérationnelle qui leur donne ce droit en vertu des postes qu’ils occupent. Et ces postes leur ont été attribués en considération de la compétence qu’est censée leur donner soit un diplôme, soit une avancée hiérarchique, soit encore la faveur du Prince, qui est de droit divin en république plus encore qu’en monarchie.

Le drame de la compétence, n’est évidemment pas le savoir, mais l’autorité. Un savant sans autorité est un homme comme les autres. Un homme détenant une autorité est, si on ne la limite pas, un dictateur. La France grouille de dictateurs, petits, moyens et grands, qui sont persuadés que leurs actes sont bons pour le peuple. Et ce foisonnement d’actes dictatoriaux, on ose l’appeler, dans les discours officiels, la démocratie. Non. La France n’est pas une démocratie. C’est une dictature.

Bien entendu on entend déjà les hurlements indignés des dictateurs qui se voient remis en cause dans ce qu’ils ont de plus cher : leur autorité. « Comment, s’étouffent-ils, vous pouvez écrire ce que vous voulez, où voyez-vous une dictature ? » Eh bien, mon bon Monsieur, eh bien ma bonne Dame, dans l’immensité des actes qui me sont interdits ou dictés.

Alors revenons au médicament qui nous guérira, au manuel qui nous sauvera, revenons-en à la liberté. Partout où un Français est privé de liberté, il doit pouvoir en appeler à son droit à la liberté. Et partout l’autorité doit déférer à sa demande. Tel est le principe qui nous apportera les réformes que chacun sait indispensables en France.

Que les oiseaux de mauvais augure cessent leurs criailleries, que les faux penseurs bottés et casqués s’engagent dans notre armée et fassent silence dans les rangs, que les citoyens oublient toute peur et bombent leur torse orné de la plus belle médaille qui soit, celle de la liberté, que la France redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un pays libre.

Certains diront : mais comment faire ? Très simple : oser !

Claude Reichman

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Chers Français, réveillez-vous !

Chers Français, réveillez-vous !

Michel Audiard était diplômé de l’université du 14ème. C’est-à-dire des bistrots et des rues du quatorzième arrondissement de Paris. Ce qui lui permit d’exprimer nombre d’aphorismes que l’on peut encore méditer aujourd’hui. Celui-ci par exemple : « Il y a des énergumènes à qui il faudrait interdire les professions honnêtes. »

Parmi les professions honnêtes, il en est une qui n’a pas cette réputation. Elle regroupe tous ceux qui participent à la vie publique et qu’on nomme globalement les politiciens. Certains sont élus, d’autres pas, mais tous aspirent à l’être ou à le rester parce que l’élection produit, comme le disait Bertrand de Jouvenel « une délicieuse expansion du moi ».

La profession de politicien est fondamentalement honnête parce qu’elle a pour vocation de travailler au bien commun de la population. Bien entendu une telle affirmation fait éclater de rire tout un chacun en France. « Le politicien n’est pas là pour servir, mais pour se servir », dit la vox populi française. Qui n’en pense toutefois pas moins, puisque nos compatriotes vénèrent les personnages politiques…jusqu’au moment où ils les vouent à l’exécration. Sic transit gloria mundi, disait l’adage romain.

Ce préambule était indispensable pour comprendre le triste état de la vie publique française. Comme toute communauté humaine, notre pays est confronté à de sérieux problèmes. Il ne s’agit plus, comme dans un passé immémorial, d’avoir de quoi manger, ni même d’échapper à la maladie, puisque la médecine a fait d’immenses progrès, mais tout simplement de vivre ensemble. Les populations primitives vivaient en hordes qui ne se supportaient pas les unes les autres. Les peuples modernes ne passent pas leur temps à se combattre férocement, mais ils cèdent encore trop souvent à ce terrible travers. Qu’on se réfère aux conflits mondiaux qui ont émaillé le vingtième siècle.

On pensait naïvement être sorti de cette malédiction, mais une certain Poutine a tenu absolument à marquer sa présence dans l’humanité en redonnant vie à la  tradition multiséculaire du massacre des hommes entre eux, cette définition incluant évidemment les femmes et les enfants. La majorité des citoyens occidentaux soutient le peuple ukrainien, mais il y a de nombreux Français qui détestent les Américains au point qu’ils étendent leur haine à ceux que ces derniers soutiennent, en l’occurrence les Ukrainiens.

Parmi mes grands étonnements, il y a cette haine de l’Amérique qui affecte certains Français. Certes, on n’aime jamais ceux qui vous ont aidés, mais de là à imputer aux Etats-Unis des volontés homicides, par empoisonnement ou par tout autre maléfice, qui les animeraient impitoyablement à notre égard, il y a un pas qu’on a du mal à comprendre.

En vérité, le peuple américain est plutôt indifférent à l’égard de l’Europe et de ses habitants. En ce moment, le dollar portant haut par rapport à l’euro, ils sont quelques-uns à nous rendre visite et se comportent plutôt bien à notre égard, du moins à ce que je peux constater à Paris. Il est vrai que je n’ai pas vérifié s’ils ont du poison dans leur poche.

Mais revenons à nos moutons, ceux qui paissent dans les prairies de la démocratie française. Un simple constat permettra d’y voir clair. Les politiciens français expriment dans leur quasi-totalité les désirs et les volontés des citoyens qui veulent vivre sans travailler, ou en faisant semblant. Du coup, toute mesure visant à augmenter la quantité de travail dans notre pays est repoussée impitoyablement dans les ténèbres de l’histoire, dans «  ces heures sombres du passé que nous ne voulons à aucun prix revoir ». Tranchons le mot : travail et nazisme veulent dire la même chose en français.

A ce stade de notre récit, nous devons constater soit que le peuple français souffre d’une incurable allergie au travail, soit que les politiciens qui en sont les hérauts ne sont que des imposteurs. Car dans toute une vie de travail, je n’ai rencontré que des compatriotes avec qui j’étais en accord, même si nous différions sur certaines modalités. Les autres, ceux que j’ai eu à combattre sans relâche, étaient des paresseux qui, affublés de costumes étatiques, ne pensaient qu’à faire « suer le burnous » aux libéraux, c’est-à-dire à tous ceux qui créaient la richesse de notre pays.

Aujourd’hui, les porteurs de burnous n’en peuvent plus, et leurs tortionnaires ne savent plus quoi faire pour les forcer à bosser. Alors montrons notre générosité. Il n’est pas question – nous sommes civilisés – d’attenter à la sécurité physique des tortionnaires. Mais simplement à leur sécurité mentale : supprimons le statut de la fonction publique à tous ceux dont le métier est aussi exercé par des travailleurs du secteur privé. Vous verrez tout à coup la France revivre. C’est notre vœu le plus cher.

Et comme par miracle, les médias entonneront des péans aux joies du travail et mépriseront les fainéants. Ce sera un juste retour des choses. En fait, la France sera remise à l’endroit. Et c’est ce dont elle a besoin.

Notre principal adversaire n’est pourtant pas le camp des paresseux. C’est «  l’inaction des gens de bien », comme le pensait Edmund Burke. Oui, chers et valeureux Français, réveillez-vous !

Claude Reichman

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Assez bavardé, rétablissons nos droits !

Assez bavardé, rétablissons nos droits !

Un problème, un chèque. C’est –et ce sera – la politique de M. Macron, tant que les créanciers de la France continueront à lui prêter de l’argent. Et que peut-il faire d’autre ? Aucune réforme importante ne pourra se faire, faute d’une majorité à l’Assemblée nationale. Comment en est-on arrivé à cette impuissance politique ?

La raison majeure en est le mensonge. Le communisme et le nazisme l’avaient érigé en dogme de gouvernement. On a pu croire que leur défaite avait été aussi celle de ce dévoiement majeur de la politique. Il n’en a rien été. Le mensonge règne partout dans le monde et on aurait peine à citer un gouvernant connu pour dire la vérité. Est-ce parce que les hommes sont devenus trop nombreux qu’il n’y a plus de place pour l’honnêteté en politique, comme si l’effet de masse interdisait le dialogue entre le pouvoir et le peuple ?

L’effet de masse a trouvé une expression symétrique dans les médias. Leur multiplication technologique n’est qu’une illusion. Certes, n’importe qui peut créer sa chaîne d’information sur Internet, mais elle sera réduite à filmer des inconnus. Les personnalités influentes se réservent pour les médias de masse … pour toucher les masses !

A cela s’ajoute le petit nombre de vrais penseurs. On ne sait si c’est une malédiction de l’époque ou une condamnation au silence par la censure médiatique, mais leur nombre n’a cessé de se réduire à mesure qu’augmentait la quantité des moyens d’expression. Sans doute y-a-t-il un phénomène d’usure. A force d’entendre les mêmes se répéter sur tous les médias, l’auditeur finit par se boucher les oreilles, ou par fermer son poste. « Encore lui », s’écrie-t-on en découvrant le millième passage de Tartempion sur le plateau de Télémachin.

Une autre explication – qui ne contredit pas la précédente – réside dans la difficulté de l’action dans une société de masse, et, du coup, dans sa réduction à des accès de fièvre passagers qui ne peuvent donner lieu à des combats idéologiques et donc à l’expression de concepts novateurs ou à tout le moins excitants pour l’esprit. On en est réduit à la géniale formule de Raymond Devos : « Quand je n’ai rien à dire, je veux que cela se sache ! »

Donc, nous en sommes arrivés au degré zéro de la politique. Mais on aurait tort de croire cette situation définitive. On a toujours tort de proclamer la fin de l’histoire. Tant qu’il y aura des hommes, il y aura de l’histoire. Et l’on a de chance de comprendre quelque chose à son déroulement qu’en se concentrant sur les tendances profondes.

Rien de tel à cet effet que l’étude des grands textes. L’humanité a la chance d’en avoir conservé en grand nombre, même si beaucoup ont disparu dans les tourmentes de l’histoire. Or tous ces documents essentiels nous disent la même chose : seuls les esprits fermes et tenaces ont prise sur les faits, dussent-ils attendre longtemps la consécration de la vérité.

Nous voilà donc à l’inverse du monde actuel, où un fait chasse l’autre sans qu’on puisse les rattacher à un sens quelconque. C’est là toute la difficulté. Le sens de l’histoire existe. Non parce que telle doctrine doive finir par s’imposer, mais parce que l’humanité a un passé et qu’il ne cesse de peser sur la destinée des hommes. Tout le combat de ceux-ci consiste à créer de l’avenir malgré le passé, si fidèle soit-on à ses origines.

Les grands hommes n’ont jamais été nombreux, même si l’anonymat leur est souvent réservé au détriment de leurs mérites. Mais leur existence est toujours liée à celle de grandes idées. On est parfois surpris de constater que celles-ci ne sont finalement pas très nombreuses. Si l’on considère l’exemple français, on s’aperçoit que notre société a culminé quand elle a énoncé ce qu’elle a appelé les droits de l’homme. Et qu’elle les a exprimés dans un texte qui trône au-dessus de nos lois, au sommet de la Constitution : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression. »

Ces droits naturels sont aujourd’hui bafoués par la faute de politiciens sans vergogne et de juges félons. Aucune action politique digne de ce nom ne peut désormais se développer que pour le rétablissement de nos droits. Tout le reste n’est que bavardage inconséquent.

Claude Reichman

 

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La France est une province de la Chine communiste !

La France est une province de la Chine communiste !

Un drone vole dans le ciel de Shanghai. Equipé d’un haut-parleur, il diffuse ce message : « Contrôlez votre désir de liberté. » Utile conseil. En Chine, on ne plaisante pas avec les contestataires. On peut voir des films où des réfractaires à la vaccination sont emmenés, mains liées dans le dos, vers des centres de rétention. Par bonheur, ce genre de scène ne peut se dérouler chez nous.

En est-on si sûr ? Le rêve de nos gouvernants est un rêve chinois. Simplement, ils n’osent pas. Enfin, ils n’osent pas encore. Mais ils ont déjà beaucoup osé. Ils ont enfermé la population chez elle pendant deux ans, l’ont vaccinée de force (enfin, sous la menace de n’avoir plus droit à rien), lui ont menti effrontément, et ont réussi à se faire réélire, quoique avec certaines restrictions de majorité. Ils nous claironnent la louange de « nos valeurs » pour nous dissuader de les chasser du pouvoir, mais ces prétendues valeurs, ils sont incapables de nous les décrire en termes clairs et intelligibles à tous. En fait, dans leur bouche, ce ne sont que des mots creux, qui devraient provoquer l’hilarité (et la colère) de tout être humain normalement constitué.

La France, pays des droits de l’homme, n’est plus qu’une province chinoise, que Pékin ne se donne même pas la peine d’occuper tant elle est soumise. « Les Chinois à Paris ». Ce fut un film français, réalisé par Jean Yanne en 1974. Le même Jean Yanne nous avait bien fait rire deux ans plus tôt avec « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », qui décrivait la vie d’une station de radio obnubilée par le taux d’écoute et non par la vérité de l’information.

Rien n’a changé depuis en France. Ou plutôt si : c’est pire. En fait nous avons progressivement glissé vers la dictature, sans vouloir nous l’avouer. Bien entendu tenir de tels propos dans notre pays, c’est s’exposer à être ridiculisé par les médias. Et pour cause : ils sont les piliers de la dictature. Car ils mentent tous à tour de bras. Par omission pour les plus libres d’entre eux. Par affirmation pour les plus nombreux. Mais ils mentent tous.

Ce qui nous vaut la présence à l’Assemblée nationale d’un groupe d’extrême gauche qui s’est baptisé « La France insoumise » et qui ne voit le salut du pays que dans la traque et l’élimination des « riches ». Qu’est-ce qu’un riche ? Un futur pauvre. Qu’est-ce qu’un pauvre ? Un futur miséreux. Qu’est-ce qu’un miséreux ? Un futur habitant du bagne ? Qu’est-ce qu’un bagnard ? Un type qui a pensé du bien de Mélenchon il y a très longtemps et qui ne peut contempler l’image de sa gigantesque statue du la place de la Concorde qu’avec un abaissement craintif de la tête.

Voilà le scénario d’un film qu’on pourrait intituler « Un destin français ». Un destin que nous pourrions éviter à chaque instant de notre vie. Il nous suffirait d’un peu de dignité. Je ne dis pas de courage. Ce serait trop pour la circonstance. La dignité nous permettrait de dire tout haut ce que nous marmonnons tout bas. Et cela suffirait à créer un mouvement irrésistible. Et le sursaut salvateur.

J’ai créé et animé au cours des quinze dernières années deux mouvements politiques. La Révolution bleue et les Libérés. De quoi s’agissait-il ? De rendre aux Français le contrôle de leur vie, leur sécurité et la libre disposition de ce qu’ils gagnent. Nous avons organisé des réunions et des manifestations où se sont pressés de très nombreux Français. Deux élections présidentielles sont venues à bout de ces actions. Nicolas Sarkozy s’est affublé d’une écharpe bleue, comme nos militants, et n’a rien fait de sa victoire. Macron s’est paré des plumes de la liberté puis l’a combattue férocement à coup de matraques et de grenades lacrymogènes. Il a même réussi à se faire réélire, et depuis les Français se mordent les doigts comme des gamins pris en faute.

Franchement, on peut me faire tous les reproches qu’on veut, mais personne ne m’ôtera de l’idée que les Français  ont refusé d’assumer leur liberté, qui est pourtant consubstantielle à notre nation depuis qu’elle a fait la Révolution et qu’elle en a inscrit les grands principes dans sa Constitution.

Bien entendu, je n’en veux pas à mes compatriotes. Je les aime, même quand ils me déçoivent. Mais je souhaite tant qu’ils se ressaisissent. Je n’aurai pas l’outrecuidance de me comparer au général de Gaulle. Mais qu’elle était belle sa phase : « Jamais las de guetter dans l’ombre la lueur de l’espérance. »

Claude Reichman

 

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L’affaire Uber ou la fin de la Sécu !

L’affaire Uber ou la fin de la Sécu !

L’affaire Uber n’a pas dérogé à la règle. Elle a fait la une de l’actualité pendant un jour, et puis elle a disparu. C’est dommage, car elle aurait pu donner l’occasion au peuple de s’informer des réformes en cours et des raisons pour lesquelles on a tant de mal à les mener à bien.

Il a été reproché à M. Macron d’avoir favorisé l’implantation en France de la société de taxis Uber à l’époque où il était ministre des finances, sous la présidence de M. Hollande. Face à la tempête médiatique, M. Macron a crânement revendiqué son action, assurant même qu’il la referait si c’était nécessaire.

Mais l’opinion publique n’en est pas plus avancée. Bah, pense-t-elle, c’est une affaire de taxis, pas de quoi s’énerver au-delà du temps habituel. Bien entendu, il ne s’est pas trouvé un seul journaliste pour éclairer l’opinion sur le véritable enjeu de cette affaire. Or il était essentiel.

Il ne s’agissait de rien de moins que de lancer l’opération de suppression du monopole de la Sécurité sociale. La société Uber jouait le rôle du cheval de Troie, celui qui permit aux Grecs de s’emparer de cette ville dont ils faisaient le siège. Uber a parfaitement rempli son rôle. Ses chauffeurs sont des travailleurs indépendants, qu’elle a fait bénéficier d’une protection sociale équivalente à celle du régime des indépendants, le RSI, par un accord avec l’assureur Axa. D’habitude, quand un accroc au monopole est commis, les sphères étatiques et syndicales poussent des cris d’orfraie. Mais dans ce cas, pas un bruit, pas une larme, pas un soupir.

Il n’y eut qu’un communiqué du président de la République, diffusé sur Twitter sous l’intitulé « Emmanuel Macron, Officiel du gouvernement –France », approuvant chaleureusement l’accord Uber-Axa grâce auquel « chaque travailleur indépendant utilisant la plateforme Uber se verra muni d’une assurance de protection ».

C’était une véritable bombe, mais celle-ci ne fit aucun bruit, alors qu’elle venait de faire exploser un édifice vieux de trois quarts de siècle et pesant plus de 800 milliards de prestations !

Curieux épisode, vraiment, de la vie nationale. On cite souvent la passion des habitants de Constantinople pour les courses de chars, que n’apaisait même pas la présence des Ottomans aux portes de la ville. Celle des Français pour la Sécu n’est pas moins forte, ni moins folle. On connaît le sort qu’a connu Byzance à cette époque. Mais par bonheur, celui de nos compatriotes sera infiniment plus riant. De prisonniers, ils vont se transformer en hommes libres. En résumé, et comme le disait Michel Audiard, le peuple « vient de passer de la défaite à la victoire sans passer par la guerre ». Heureusement tout de même que cette guerre, quelques Français courageux l’ont faite. Et ont fini par la gagner !

L’idée que l’histoire se fait d’un quinquennat présidentiel tient moins à une réforme claironnée par les médias qu’à une mesure passée inaperçue sur le moment mais dont les conséquences se font sentir pendant les décennies suivantes. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy aurait pu être marqué par la réforme de la Constitution en 2008, qui a créé la question prioritaire de constitutionalité (QPC). Celle-ci permettait au citoyen de remettre en cause des lois existantes, et donc de moderniser régulièrement le pays, mais la réforme a échoué parce que M. Sarkozy a en confié le contrôle aux juges, qui se sont évidemment empressés de la rendre inopérante.

Le premier quinquennat de M. Macron aura été catastrophique à tous égards, mais l’accord Uber-Axa, joint à la loi du 21 décembre 2021 exemptant certains salariés de l’obligation de s’affilier à la Sécurité sociale, redorera son blason aux yeux de l’histoire. Finalement, Emmanuel Macron aura réussi à faire ce qu’on attendait de lui : moderniser la France.

Mais que de scories ! La France est en panne, endettée jusqu’au cou, déchirée par des querelles d’un autre âge et coupée, dans ses débats, des réalités de notre temps.  Rien de tout cela n’est inguérissable, mais il y faut du temps et de la détermination ; Et surtout des hommes politiques dignes de ce nom. Bref, tout ce qui nous manque. Un de mes amis, éminent juriste, me faisait remarquer qu’il y a des moments « où le bonheur est inévitable ». Peut-être la réforme l’est-elle aussi !

Claude Reichman

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L’art de créer des catastrophes !

L’art de créer des catastrophes !

Dans son dernier article de l’Institut des Libertés, Charles Gave s’attache à montrer le rôle du temps dans les analyses économiques. C’est ainsi que l’introduction de l’euro a, vingt ans plus tard, abouti à détruire l’industrie de l’Europe du Sud. On peut sans difficulté étendre l’analyse à la plupart des secteurs de l’activité humaine. Ce qui signifie que le temps est le facteur essentiel de l’histoire, ce qui d’ailleurs tombe sous le sens de n’importe quelle personne dotée de raison.

Ce qui est en revanche beaucoup plus difficile à analyser et à comprendre, c’est la raison pour laquelle l’homme se refuse le plus souvent à prévoir les conséquences de ses actes. Quand, il y a environ dix mille ans apparaît l’agriculture, c’est parce que l’homme a compris qu’il faut semer pour récolter. Et bien entendu que le climat le permet. Cette simple relation de cause à effet est à la base de la civilisation. Elle est cependant de plus en plus difficile à mettre en évidence dans un monde devenu de plus en plus complexe. Et où les choses les plus simples sont compliquées tout à loisir, comme si finalement le bonheur ne résidait que dans la complication. Personnellement, je pense le contraire.

Je me souviens de mon premier stage hospitalier, au début de mes études. Je ne le faisais pas par obligation, mais parce que je brûlais de me frotter à un univers dans lequel j’aspirais à vivre. Ma surprise fut grande de constater qu’une foule de patients peuplait la salle d’attente dès la première heure des consultations, souvent pour ne voir un médecin qu’à la fin de la matinée. « Pourquoi ne leur donne-t-on pas un rendez-vous ? », demandai-je ingénument au patron du service qui s’enquérait avec beaucoup de bienveillance de mon adaptation à la vie de l’hôpital. Il se contenta de hausser les épaules avec un sourire et me dit : « C’est comme ça. » Il ne se souvenait évidemment pas du dirigeant qui avait fixé cette stupide et humiliante procédure. Mais il la subissait, comme beaucoup d’autres avant et après lui.

Depuis, on s’est efforcé, avec plus ou moins de succès, de réduire le temps d’attente des patients, mais la crise de l’hôpital est venue mettre un terme à tout effort d’organisation des services et il est fréquent qu’on attende une douzaine d’heures aux urgences.

Alors pourquoi ? Et c’est là qu’on retrouve la relation au temps. La Sécurité sociale est le marqueur de notre société. Elle a été fondée à la Libération, il y a trois quarts de siècle, et sans cesse alourdie depuis. Au point que ses prestations atteignent aujourd’hui l’incroyable somme de 815 milliards d’euros, soit les deux tiers des dépenses publiques françaises. Et que la France agonise sous ce poids qui interdit tout progrès économique, puisqu’il est impossible d’investir avec un tel boulet au pied.

Il serait faux de dire que les dirigeants successifs du pays n’ont pas conscience de ce problème. Mais ils ont toujours jugé qu’il ne fallait pas remettre en cause ce qu’ils croient être « un acquis de la Résistance » et qui n’est qu’un acquis du communisme. Les plus déterminés à réduire les dépenses ne sont jamais allés plus loin que les économies de bouts de chandelles. Quant aux autres, ils se lovent dans la négation et ne rêvent que de nouvelles branches, telle que la dépendance, avant de lancer l’idée de la branche nourriture, qu’on est en train de mettre en œuvre sous la forme d’un chèque, mais qui ne tardera pas à devenir une administration de plein exercice. Dans la Rome de la décadence, il y avait à cet effet un « préfet de l’annone » !

On s’aperçoit, en considérant cet exemple, que les décisions ne se contentent pas de créer une situation, mais qu’elles pèsent aussi sur les comportements de ceux qui n’y sont pour rien, au point de rendre, malgré le temps qui passe, toute réforme impossible. D’où la nécessité de ne pas prendre de décision à la légère. Un homme d’Etat connaît ce piège. Il veille à ne pas créer l’irrémédiable. Un politicien s’ébroue dans un nuage de décisions aussi folles les unes que les autres et s’enivre du bonheur de gouverner. Parfois, bonheur suprême, la catastrophe ne survient qu’après sa mort. Il repose en paix.

IL faut se faire une raison : l’homme n’est qu’un singe amélioré. Il a donc encore beaucoup de progrès à faire. Le premier d’entre eux est la tempérance de l’âme. A cet égard, on a eu grand tort de ne plus former notre jeunesse par l’étude de l’histoire et de la pensée de la Grèce antique. Les exemples qu’elle nous donne peuvent accompagner toute une vie. En Grèce, l’optimum de l’homme était d’être « kalos kagathos », beau et bon. Quel progrès ce serait si l’homme d’aujourd’hui se fixait cet idéal ! La scène publique se libèrerait des histrions de bas étage et des mages sentencieux qui l’encombrent.

De temps à autre, les peuples ont la chance de voir apparaître un grand homme. Il faut noter que cela est plutôt rare. Alors que faire en cette absence ? Tenter, pour chacun de nous, de s’élever au dessus de son tempérament naturel. C’est possible. Et finalement pas plus difficile que de céder à de viles passions. Question de volonté !

Claude Reichman

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Il faut chasser les pervers qui refusent au peuple la liberté !

Il faut chasser les pervers qui refusent au peuple la liberté !

L’homme, dit-on, est un être social. C’est-à-dire qu’il aime vivre en société. Mais Blaise Pascal, un des plus grands esprits de l’humanité, pense que « tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre ». Alors « que faire ? », comme disait Lénine, qui s’interrogeait sur la manière d’améliorer la condition ouvrière et non sur le nombre de millions de morts qu’il allait produire pour aboutir au résultat inverse.

L’actuel débat français ressemble assez à cet entrelacs de contradictions. Nous avons à l’Assemblée nationale nouvellement élue un pittoresque rassemblement de toutes les opinions fausses qui peuvent germer dans l’esprit humain. Tandis qu’au sommet de l’Etat, un pauvre garçon perdu cherche désespérément une issue, alors qu’il n’a que quelques pas à faire pour emprunter la porte de sortie. Si pour tenter d’y voir plus clair on se porte sur les chaînes d’information de la télévision, on risque d’atteindre le désespoir total que chantait si bien Francis Lemarque : « Au café, on voit n’importe qui, qui boit n’importe quoi, qui parle avec ses mains, qu’est là depuis le matin. »

Le bon Francis Lemarque avait décidément tout prévu : « Et y a ceux, ceux qui ont fait leur nid près du lit de la Seine et qui se lavent à midi tous les jours de la semaine, dans la Seine. » Oui, dans la France d’aujourd’hui, on parle sans cesse, tandis que d’autres sombrent dans le désespoir.

Faut-il ajouter que Francis Lemarque est resté toute sa vie fidèle à l’idéal communiste, qui n’a jamais été autre chose qu’un idéal, à ne jamais confronter à la réalité.

Voilà, on en est là. Ne va-t-on pas finir par trouver un sage qui saura atteindre l’oreille du peuple ? Dans l’immense désordre français, rien n’est moins sûr. Pourtant la grande anthropologue Margaret Mead disait : « Ne doutez jamais qu’un petit groupe de gens réfléchis et engagés puisse changer le monde. En fait, c’est toujours comme cela que ça s’est passé. » Alors, en France, ce petit groupe existe-t-il ? Curieusement, la réponse, qui devrait être affirmative dans un pays en principe libre, ne l’est nullement. Car si l’on ne manque pas de gens réfléchis, on manque cruellement de gens qui soient à la fois réfléchis et engagés. Quant aux gens irréfléchis et engagés, ils sont légion. Et ils peuplent les médias.

Beaucoup de Français pensent qu’il n’existe pas d’autre solution que d’attendre la catastrophe qui rebattra les cartes, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne suis pas de leur avis. Je suis convaincu que la solution est dans le combat. Certains m’opposeront le fait que j’ai passé ma vie à me battre sans avoir réussi à créer le monde de liberté qui est inscrit en lettres d’or dans notre Constitution. Je suis obligé d’en convenir, car il ne faut jamais nier la réalité. Mais il n’est non plus jamais inutile de livrer un combat essentiel. Car il s’inscrit, fût-ce insensiblement, dans la mémoire des contemporains, se transmet à d’autres générations et ouvre ainsi la voie à la future victoire.

Ma conviction se nourrit non seulement de mes idées, mais aussi de la faiblesse de nos adversaires. Ils n’ont pas de convictions, mais des intérêts. Et quand ils sentiront que le pays est près de basculer dans notre sens, ils prendront la fuite.

Ce moment tant espéré est-il encore lointain ? Je ne le crois absolument pas. Car l’effet Schabowski (que j’ai baptisé du nom de cet apparatchik d’Allemagne de l’Est qui permit la chute du mur de Berlin) commence à produire ses effets. Quand ceux qui vivent du système commencent à ne plus croire à se pérennité, ils renoncent à contenir ses adversaires. Et le système s’effondre.

Les partisans de la liberté sont nombreux en France. Je pense même qu’ils sont une majorité écrasante. Mais beaucoup ont peur. Peur de perdre ce qu’ils ont, peur de subir des représailles de l’administration, peur en quelque sorte d’être découverts, comme si leur envie de liberté était coupable au regard des tenants de l’Etat.

Ils peuvent en effet citer les punitions que ces derniers infligent aux dissidents. Les dernières en date étant l’exclusion de leurs fonctions hospitalières des personnels de santé refusant la vaccination contre le covid. Sous couvert de santé publique, il s’est agi d’une véritable monstruosité, dont le seul objectif était de faire sentir la poigne de l’Etats sur la nuque des citoyens. Alors même qu’aujourd’hui plus personne ne peut ignorer que le vaccin, s’il semble préserver des formes graves, n’empêche ni la contamination, ni la transmission.

N’en doutons pas, la liberté est plus que menacée en France. Elle disparaît chaque jour un peu plus. Et toujours sous de vertueux prétextes. Mais voilà, les prêcheurs de vertu finissent soit par la sainteté, soit par l’échafaud. Tant il est vrai que les faux dévots finissent toujours par être confondus.

Nous avons pour nous, en nous, l’amour de la liberté. Aucun être humain n’en est dépourvu. Sauf les pervers qui ne rêvent que d’infliger des châtiments aux autres humains. Chasser les pervers est une mission de haute responsabilité. La paix et le bonheur de tous en dépendent. C’est la conscience de cette impérieuse nécessité qui donne le courage nécessaire à tous ceux qui s’y consacrent. Et dont la victoire est aussi certaine que celle du jour sur les ténèbres.

Claude Reichman

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Il est temps que les hommes sages parlent !

Il est temps que les hommes sages parlent !

La seule chose dont on soit sûr, c’est qu’il y aura du bruit à l’Assemblée nationale. 577 députés venus d’un peu partout et ayant des idées fausses sur à peu près tout n’ont aucune chance de faire jaillir la lumière dans notre pays. Tel est le résultat d’une campagne électorale de quelques mois qui avait pour objet de renouveler les organes dirigeants de la France. Personne, vraiment personne au cours de ces quelques semaines n’a relevé le débat public. Et ce ne sont pas les réseaux sociaux qui ont arrangé les choses, gangrénés qu’ils sont par l’invective, les idées folles et le délire paranoïaque.

Nous voilà donc flanqués d’un président sans majorité réelle et d’une assemblée qui n’en a pas non plus. Le mieux serait de mettre tout ce monde en vacances et de laisser le pays se gouverner seul, c’est-à-dire sans lois nouvelles, ni comités supplémentaires, ni règlements modifiant des règlements antérieurs, sans mises au Panthéon abusives et surtout, oh oui surtout, sans discours de Macron.

Nous avons besoin de souffler. Avant de nous attaquer aux vrais problèmes, en espérant que cette pause ait pu nous faire retrouver notre lucidité. Ce qui sera bien pendant cette année sabbatique, c’est que les radios et les chaînes d’information se tairont. Pour ne pas troubler le recueillement général. Par civisme donc. Grâce leur soit par avance rendue.

Il faudra en revenir à la bonne vieille veillée des chaumières. Quelques amis se réuniront dans une maison chaleureuse et échangeront des banalités jusqu’à ce que quelques unes d’entre elles finissent par prendre corps et se mettent à circuler dans le pays. Et recréent enfin, oui enfin, une opinion publique.

Bon, ne rêvons pas. Ce qu’il y a de plus difficile au monde, c’est de faire taire les bavards. Et savez-vous pourquoi ? Parce que – c’est établi – les primitifs parlent tout le temps. Il nous en est resté quelque chose. Les hommes sages, eux, parlent le moins possible et passent beaucoup de temps à réfléchir. Quand ils prennent la parole, c’est pour dire quelque chose qui vaut la peine d’être entendu. Alors ce qui serait bien, c’est qu’on les entende. Au moyen d’une invention née voilà à peine plus d’un siècle, la radiodiffusion. Dont on fait un si mauvais usage aujourd’hui.

Le temps de la réflexion est-il venu ? Je n’ose l’espérer. Et pourtant il le faudrait vraiment, quand on connaît l’ampleur des problèmes auxquels notre société est confrontée. Je sais que c’est possible. J’ai passé, jusqu’à il y a peu, cinq ans à parcourir la France et à y tenir des réunions au cours desquelles j’exposais la situation, ouvrais des pistes, répondais aux objections et terminais sur une sincère note d’espoir. Tout le contraire de la campagne de M. Macron pour enrayer la révolte des gilets jaunes, où il parlait face à un auditoire prié de se taire et exposait interminablement des solutions qui n’ont jamais marché. Une caricature de démocratie !

J’en appelle aux médias. Je les espère sans rancune face aux critiques que j’ai proférées à leur encontre. C’était pour leur bien, ils peuvent m’en croire. Et s’ils ne me croient pas, tant pis pour eux. Parce que nous – je veux dire tous ceux qui aiment leur pays et veulent le sauver- nous ne cesserons ni de penser ni de parler. Partout où ce sera possible. L’expérience des grands progrès de l’humanité prouve que ce n’est jamais dans les instances officielles qu’ils s’accomplissent, mais là où des êtres libres ouvrent leur esprit et leur cœur à d’autres êtres libres.

Cela peut prendre du temps. Mais cela peut aussi aller vite. On est souvent surpris par la brutalité avec laquelle les crises se dénouent. C’est qu’on n’a pas vu le mouvement des idées et des âmes se faire. Et comme le disait Cicéron, «  c’est la raison et l’oraison qui unissent la société des hommes ». La raison avance et parfois recule, l’oraison est là pour la remettre dans le droit chemin. Reste à savoir qui parle. Nous avons le devoir de choisir nos orateurs.

On en revient aux médias. Ils vont devoir réformer leur principe de sélection. Tout n’est pas perdu puisqu’on a entendu il y a quelques jours le directeur d’une chaîne d’information faire son mea culpa au sujet des médecins invités à s’exprimer sur le covid et dont certains n’étaient pas vraiment qualifiés pour en parler. Tant il est vrai qu’un micro exerce une attirance à laquelle il vaut parfois mieux ne pas céder, tout grand professeur que l’on soit.

La querelle politique ne va pas cesser d’enfler en France. Parce que personne n’incarne le pays. « Un jour mon prince viendra », chante Blanche-Neige. Fasse le ciel qu’il soit bon prince !

Claude Reichman

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Un peuple en dissidence !

Un peuple en dissidence !

Le 14 juin fut jour d’élections en France. Quelle liesse populaire. Quelle joie dans les chaumières. Quelle attente du peuple. Ah ! que c’est beau la démocratie !

Rien de tout cela en vérité. Et pourtant il n’y a pas si longtemps, le peuple ne votait pas. Les seigneurs décidaient pour lui. Et ce qu’ils décidaient ne plaisait pas au peuple. Il fallut attendre des siècles pour qu’enfin on admît qu’un homme en valait un autre et que tous pouvaient décider pour eux-mêmes de leur vie.

Résumée ainsi, la révolution se retrouve parée des plus beaux atours. Et elle le mérite, n’en déplaise aux nostalgiques de l’ancien régime. Certes un seigneur enrubanné ne manquait pas d’une certaine classe. Mais si l’on veut bien faire un petit effort d’imagination, on en a à revendre de ces petits marquis. Il suffit d’arpenter les couloirs d’un ministère pour en croiser à chaque pas. D’accord, ils ne portent pas de rubans, mais ils n’ont rien perdu de leur arrogance. Notre pays produit des seigneurs à cadence industrielle.

Et voilà que ce qu’on aperçoit, en ce printemps qui devrait être joyeux,  c’est un peuple en dissidence. Ce droit si chèrement conquis, celui de glisser dans une urne un petit bout de papier synonyme de libre choix, le peuple le boude. Plus de la moitié des Français se sont abstenus dimanche dernier. Ils l’ont fait intentionnellement, pour marquer que cette république n’est plus la leur.

On ne peut se dissimuler l’importance de l’évènement. Un régime politique est chose fragile. Il faut des siècles pour l’affermir. Et seule la durée lui confère la légitimité. C’est ainsi. Le caprice et les foucades n’ont pas cours dans le pas lent des démocraties en marche. Il ne ressort de ces soubresauts qu’injustice, haine et violence. La reine d’Angleterre règne depuis soixante-dix ans. Et qu’ont fait ses sujets. Ils ont défilé en masse dans les grandes avenues de Londres pour lui manifester leur contentement et leur fidélité. En fait le régime parlementaire britannique a partie liée avec la couronne. Ce n’est pas elle qui commande. Elle fait durer. Ce n’est pas si mal !

Et nous ? Qu’avons-nous fait pour que notre démocratie tourne au cauchemar ? Nous nous sommes laissé aller aux penchants de notre espèce. Les chimpanzés, nos tout proches parents, sont curieux, querelleurs et souvent féroces. Les hommes ne sont pas obligés de se comporter ainsi. Ils savent, comme le disait Camus, qu’« un homme, ça se retient ». Eh bien, dès qu’une mauvaise querelle se profile, nous y cédons avec passion, oubliant toutes les leçons apprises et toute la sagesse des siècles. Ce que nous recherchons avec une rage folle, c’est à l’emporter sur tous ceux qui nous contestent. «  L’un des problèmes de notre société aujourd’hui, disait Winston Churchill, c’est que les gens ne veulent pas être utiles, mais importants. »

Ah ! Mais attendez, s’écriera avec indignation le bon citoyen, loin de moi cette idée d’importance, ce que je veux c’est des élus sincères et dévoués. Bien sûr. Mais que faire si tous ces candidats à l’élection ne voient que leur importance ? Il n’y a pas d’autre réponse à lui faire que la nécessité de changer les mentalités. Ce qui n’est jamais simple.

L’esprit d’une société n’évolue qu’à force d’épreuves et de réflexion. Que cela nous plaise ou non, nous sommes jugés collectivement, à la lumière de nos actes, de nos manquements, de nos trahisons. C’est d’une correction permanente de nos fautes que peut naître la confiance, la société de confiance. Il y aura toujours des déviants, c’est certain. Mais l’essentiel est qu’il y ait un solide noyau de personnes fiables et que celui-ci serve d’exemple. Mieux, il suffit parfois, dans l’histoire, qu’un homme, un seul, captive l’esprit de ses contemporains et leur serve de boussole. Alors s’il se peut qu’un seul suffise, tout n’est pas perdu.

Toute société humaine affronte des problèmes. La France est à un stade de son parcours dans le temps où elle a besoin d’une forme de miracle. Oh ! pas un miracle surnaturel. Non. Tout juste un petit miracle. Qu’un homme ou une femme se lève et chante d’une voix forte et harmonieuse notre hymne national et nous entraîne tous à se suite. Allons enfants de la patrie…

Claude Reichman

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Les médias nous assassinent !

Les médias nous assassinent !

L’hôpital s’effondre, comme l’école, comme bien d’autres secteurs d’activité, au premier rang desquels l’économie, et bien sûr comme le moral des Français. Heureusement pour ces derniers, le gouvernement profère encore des mensonges sur l’économie, qui repart vers des sommets, sur l’emploi, qui n’a jamais tant progressé depuis les trente glorieuses, sur l’avenir que Macron va assurer au moyen d’un nouveau comité qui ressemblera à s’y méprendre aux précédents, et les Français sont sommés par les médias d’y croire. Alors ils y croient pour ne pas se suicider tout de suite.

Le mal français, c’est l’Etat. Il veut tout commander, et tout lui échappe. Sauf le pouvoir, que lui garantit la masse de ceux qui vivent de lui. Prenons le cas des retraités. Leurs pensions sont produites par le secteur privé, mais ils savent par expérience que les prélèvements sur l’activité privée dépendent d’oukases étatiques, sans lesquels les salariés et les indépendants garderaient le fruit de leur travail et en placeraient une partie pour leurs vieux jours, comme la sagesse leur commanderait de le faire s’ils en avaient le droit.

Mais comme il est trop tard pour être libre, les retraités misent sur l’Etat pour préserver (du moins le croient-ils) leurs pensions, et votent Macron, tandis que des millions de Français plus jeunes et laissés pour compte votent Mélenchon pour voler les riches et caporaliser l’économie. Qui ai-je oublié ? Ceux qui votent Le Pen, et qui ne savent plus pourquoi, sans doute parce qu’il leur reste un vague souvenir du père de l’actuelle tenante du titre, lequel voulait redonner la liberté d’entreprendre aux travailleurs indépendants au milieu d’un fatras souverainiste qui continue d’encombrer le bagage de l’héritière.

Bref, la France est devenue la planète des singes, où des millions de chimpanzés cèdent à leurs instincts primitifs et se livrent à la destruction de ce que leurs ancêtres ont construit, alors même que les extraordinaires progrès des technologies humaines leur laissaient espérer le plus bel avenir, que la mort toutefois, bien que fort retardée par la médecine, continuerait à « rendre définitif tout ce qui l’a précédé », selon la définition de Malraux.

Alors puisqu’il faut bien chercher des coupables, qu’on me permette de désigner ceux qui, à mes yeux, le sont le plus. Je veux parler des médias. Je ne vise nullement la liberté d’opinion, qui n’a jamais fait de mal à personne, mais la soumission aux diktats étatiques, qui interdit tout débat démocratique dans le pays. Les médias étant aux mains de propriétaires de très grandes entreprises, ceux-ci évitent de froisser les politiciens qui dirigent l’Etat et de mettre ainsi leurs intérêts économiques et financiers en péril. La liberté et la démocratie se meurent à force d’écrits et de paroles colportés sur les presses et les ondes. C’est à un assassinat quotidien que nous assistons en France, et à chaque coup porté à nos consciences, c’est un peu de notre pays qui meurt.

Notre génération (celle qui est née avant la deuxième guerre mondiale ou juste après) a vu le communisme, le fascisme et le nazisme mis au ban de l’humanité et de la civilisation et chassés définitivement des esprits, hormis des quelques malades qu’on trouve toujours dans une société. L’Occident, dans ce qu’il a en lui de plus élevé, a gagné la terrible guerre de civilisation qui a failli l’abattre. Nous n’avons pas le droit, par confort ou par lâcheté, de ne pas en défendre les valeurs. Celles- n’ont rien à voir avec celles dont se réclament les collectivistes qui dominent les médias. Ces gens sont des imposteurs et des voleurs. Ils nous volent notre bien moral plus encore que nos modestes biens. Il n’y a aucune indulgence à exercer envers eux. C’est de notre fermeté que dépend notre survie, et celle de la civilisation de liberté.

Si l’on se reporte à ce qui se disait et s’écrivait à Athènes, pendant les quelques siècles qui ont précédé Jésus-Christ, on ne peut qu’être frappé par l’extraordinaire fermeté de la pensée. Nous n’avons guère fait de progrès depuis. Au contraire même, quelle pitié de lire et d’entendre les maîtres de l’opinion d’aujourd’hui étaler leur médiocrité avec autant de suffisance que d’inconscience ! De temps à autre un penseur digne de ce nom franchit la barrière médiatique, mais il disparaît aussitôt car à l’entendre davantage, on finirait par se poser des questions.

Par chance, l’histoire, même si elle est devenue le domaine des masses, ne les pas chargées d’en fixer la direction. Un penseur aux idées fortes marquera plus son temps que des millions de bredouillants. Nous n’avons finalement pas d’autre devoir que de faire connaître au monde les quelques humains qui pensent juste et qui lui indiqueront la route à prendre. Nos écrits n’ont pas d’autre ambition.

Claude Reichman

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La France étouffe mais peut enfin espérer !

La France étouffe mais peut enfin espérer !

Il paraît que les comptables s’arrachent les cheveux. L’accumulation rapide des textes légaux et réglementaires rend leur travail de plus en plus difficile, pour ne pas dire impossible. En fait, il s’agit de la conséquence presque ultime du mode de société organisé par l’administration française.

On est en droit de se demander quand et comment une telle décision a été prise. En fait, elle ne l’a jamais été. Ce sont d’autres décisions qui ont conduit à cette situation. La force du parti communiste en 1945 (près du tiers de l’électorat) a produit des lois donnant des droits exorbitants à certaines catégories de la population (statut de la fonction publique, statut du fermage, etc.). Puis le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958 a donné un pouvoir absolu aux hauts fonctionnaires, chargés de « redresser l’Etat », coupable d’avoir laissé son autorité se déliter sous la IVe République. L’arrivée au pouvoir de l’union de la gauche en 1981 a donné naissance à la « décentralisation », augmentant fortement l’emprise de l’administration sur le pays par le biais des collectivités locales auxquelles venait s’ajouter la région. Le piège pouvait se refermer, la population était captive sous la surveillance de six millions de fonctionnaires.

Plus rien ne peut se faire en France sans qu’intervienne l’administration. Peu importe la nature de son intervention, l’essentiel est que rien ne se fasse sans elle. Voilà donc pourquoi rien d’utile ne peut se faire dans notre pays, si l’on veut bien considérer qu’une mesure utile doit à la fois simplifier la vie des citoyens et leur permettre d’améliorer leur situation.

Bien entendu, les politiciens n’ont pas manqué, au fil des décennies, de promettre l’allègement des contraintes administratives et leur simplification, mais rien de tel ne s’est jamais produit. Les politiciens étaient peut-être sincères dans leur volonté de rendre l’Etat moins lourd, mais ils n’ont en fait jamais affronté celui-ci. Sans doute savaient-ils qu’ils n’étaient pas de taille, dans un vieux pays où la monarchie – et l’Etat républicain à sa suite – sont de droit divin.

On en est arrivé au point où, dans la dernière campagne présidentielle et dans celle des législatives, on n’évoque même plus le sujet. La liberté est morte en France, l’Etat règne sans partage. A ceci près qu’il ne maîtrise plus rien. L’insécurité règne dans les banlieues et s’étend au cœur des villes, l’économie s’effondre et ne survit qu’à coup d’injections de fausse monnaie, bref, comme le dit une expression populaire, « tout fout le camp ». Même le président de la République, qui se réfugie de plus en plus au fort de Brégançon où, tel Chateaubriand sur son rocher de Saint-Malo, il peut contempler la mer et méditer sur la vanité des choses.

Alors que peut-on espérer ? Rien. En tout cas rien dans un tel contexte. Il faut que quelque chose se produise qui rouvre le jeu de la démocratie. L’évènement attendu peut prendre des formes multiples, heureuses ou catastrophiques, mais il faut qu’il ait lieu. Au jeu des pronostics, on est sûr de perdre, car, comme l’écrivait Maurois, « toujours l’inattendu arrive ». Cette phrase, je l’ai souvent entendue dans la bouche de Raymond Barre. Lui aussi pensait que dans les circonstances de l’époque, l’Etat n’était pas réformable.

Alors doit-on suivre le conseil de Lao-Tseu, « s’asseoir au bord du fleuve et attendre de voir passer le cadavre de son ennemi » ? Chacun réagira selon son tempérament. Quant à moi, je pense qu’il ne faut jamais cesser d’agir, car l’évènement que l’on attend risque fort de ne pas se produire avant longtemps si l’on ne le sollicite pas quelque peu.

A cet égard, ceux qui espèrent le retour de la France à un état démocratique feraient bien de ne pas négliger la chance unique qui s’offre à notre pays. Je veux parler de l’Europe. Elle a mauvaise presse en ce moment, et même ceux qui s’en réclament politiquement en France se gardent bien d’en exploiter les possibilités.

L’Europe a pris une décision historique en 1986 en décidant que sept ans plus tard, le 1er janvier 1993, toutes les frontières intérieures des pays membres s’ouvriraient à « la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux ». C’était une garantie de liberté et de prospérité, et une occasion unique, pour la France, de se débarrasser des scories de son passé de vieille nation étatique. Notre pays n’a pas voulu saisir cette chance, même si cette ouverture des frontières a produit certains effets heureux. Il n’en reste pas moins que l’invraisemblable charge sociale de la France (supérieure au coût, pour les Etats-Unis, de leur armée, la plus puissante du monde), n’a en rien été allégée, puisque nos gouvernements successifs ont tous refusé d’appliquer les directives européennes qu’ils avaient pourtant transposées. Face à eux, quelques penseurs libéraux défendent la mise en concurrence de la Sécurité sociale, mais nous sommes les seuls à agir et à ne laisser aucun répit aux caisses monopolistiques.

Le verrou est enfin sur le point de sauter, puisque la justice, qui jusqu’à présent cautionnait scandaleusement l’illégalité de cette situation, est, sous notre pression, en train de craquer. Le voilà l’évènement qui va tout changer. La liberté va s’imposer contre tous les auteurs de troubles et d’injustice. La France va pouvoir reprendre sa marche en avant et de nouveau « chanter sa romance ». Celle d’un pays libéré !

Claude Reichman

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Les Français vont souffrir !

Les Français vont souffrir !

Il fut une époque où quand un enfant refusait un plat au dîner, il se voyait menacé de se le voir servir à nouveau au petit déjeuner du lendemain matin. Elevé par sa grand-mère, Emmanuel Macron connaît le procédé. Et il en use à l’égard des Français. Candidat à l’élection présidentielle, il s’en était allé déclarer à Alger que « la colonisation est un crime ». Et voilà qu’il nous ressert la formule sous la forme de la nomination de M. Pap Ndiaye comme ministre de l’Education nationale.

M. Ndiaye est un universitaire devenu adepte de la pensée woke au cours d’un séjour aux Etats-Unis. Ne s’étant rendu compte que sur le tard, selon ses dires, qu’il était noir (en réalité métis, car son père était sénégalais et sa mère blanche) il a viré à l’indigénisme, qui consiste à inventer des racines noires à la civilisation française. La version originale de cette tendance est née en Amérique et se réfère aux populations originelles de ce continent.

De tous temps, l’homme s’est inventé des origines et a construit des mythes autour d’elles. On a même vu un certain Macron se prendre pour Jupiter et en faire un système de gouvernement, vite abandonné au profit d’un interventionnisme de chaque instant.

Alors pourquoi pas des origines noires à la France ? En réalité, notre ancêtre, homo sapiens, est bien venu d’Afrique, il y a quelques dizaines de milliers d’années. Mais il est impossible de savoir, même en consultant les travaux des paléoanthropologues, s’il était noir de peau. Ce qu’on sait depuis peu, c’est que nous avons quelques traits néanderthaliens dans notre génome, contrairement à une thèse antérieure qui prétendait à l’absence de toute interfécondité entre ces deux espèces d’hommes qui se sont rencontrées en Europe.

Tout cela pour dire que l’on ferait mieux, en politique, de s’en tenir à ce que l’on sait et qui, concernant la France, a conduit notre pays à adopter une politique coloniale que Clémenceau rejetait et que Jules Ferry préconisait au motif qu’il fallait « civiliser les races inférieures ». De ce choix découle, à la suite des mouvements de l’histoire, une importante immigration, en France, de populations anciennement colonisées qui, faute d’une politique d’assimilation, posent de sérieux problèmes au pays.

Il me semble qu’on pourrait s’en tenir là et ne pas aller chercher dans le passé des idées plus ou moins imaginaires pour tenter d’influer sur la politique contemporaine.

Il n’en reste pas moins qu’en nommant M. Ndiaye à l’Education nationale, M. Macron a non seulement voulu damer le pion à M. Mélenchon, grand adepte de la créolisation, mais surtout provoquer les Français comme il n’a cessé de le faire depuis son élection. En réalité, cette attitude est vraiment la marque de fabrique d’Emmanuel Macron qui, selon d’éminents experts psychiatres, souffre d’un narcissisme le poussant à ignorer les réactions d’autrui et à ne manifester aucune empathie envers celles-ci.

Pour dire les choses simplement, M. Macron poussera les Français jusqu’aux ultimes retranchements de leur patience et quand il s’en verra rejeté, leur reprochera de ne pas l’aimer et leur en fera porter la faute. A cet égard, il eût été raisonnable de ne pas installer le petit Emmanuel au sommet de l’Etat, où il ne peut faire que des bêtises. Mais comme disait sans doute sa grand-mère, « ce qui est fait est fait ».

Bien entendu, on a connu dans l’histoire des souverains étranges. Pour nous en tenir à notre passé romain (qui est quand même plus affirmé que nos racines africaines), on peut citer Néron et Caligula. Il se peut que les historiens aient noirci leur mémoire, mais ce qu’on lit d’eux dans les livres rend méfiant à l’égard de tout pouvoir impérieux. Les électeurs qui ont glissé dans l’urne un bulletin au nom d’Emmanuel Macron seraient bien étonnés s’ils se voyaient soudain vêtus d’une toge, ce qui leur permettrait sans doute de mesurer le caractère irréel de leur vote en ce vingt-et-unième siècle où l’instinct les plus fou ressurgit d’un passé qu’on croyait enseveli à jamais.

Quand des évènements stupéfiants se produisent, on doit rechercher des éléments de notre passé et de celui de l’espèce pour conforter son appréciation. C’est pourquoi la nomination à l’éducation nationale d’un intellectuel peu représentatif du peuple pose un problème de société. Tout, dans l’étrange aventure de la présidence Macron, est de nature à nous inquiéter. La France a élu un président qui ne ressemble pas aux Français. Il ne faut pas s’y tromper : c’est une grave faute politique. J’y vois une conséquence évidente : les Français vont souffrir. Ce ne sera pas la première fois dans l’histoire. Et même si, une fois encore, ils ne comprennent pas pourquoi, ils sauront au moins par la faute de qui !

Claude Reichman

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Démocratie an zéro !

Démocratie an zéro !

Elu par les retraités, Macron ne sait plus quoi faire pour les cinquante millions de Français qui n’ont pas atteint cet âge. Il ne sait d’ailleurs pas quoi faire non plus pour les retraités, puisque ceux-ci dépendent d’un système où il n’y a que des bénéficiaires et presque plus de cotisants. On se demande vraiment comment Macron a pu se laisser entraîner à une seconde candidature alors qu’il n’ignorait rien de la situation du pays. Le pouvoir est une drogue dont il est impossible de se passer. Le seul qui l’ait fait dans l’histoire est Cincinnatus. C’était il y a vingt-cinq siècles !

Le cas de Macron est emblématique. Ce garçon est l’aboutissement de ce qu’on appelle le mal français. Francis Fukuyama pourrait écrire à ce sujet un deuxième tome de « La fin de l’histoire ». Il lui suffirait de le titrer « La fin de l’histoire française ». Bien entendu, l’histoire de France n’est pas finie. Mais ce qui va lui succéder n’aura plus aucun rapport avec ce qui l’a précédée. La victoire mondiale du libéralisme, que diagnostiquait Fukuyama, aura ainsi connu une incroyable exception : celle du pays qui a donné naissance aux droits de l’homme !

La France aura été vaincue par son administration. Celle dont le général de Gaulle l’avait dotée pour redresser la nation et qui aura finalement trahi tout le monde, non par méchanceté mais par nature. L’administration est comme le scorpion qui pique la grenouille. Celui-ci ne peut faire autrement car pour lui aussi, c’est sa nature.

L’administration peut être un fidèle serviteur. Mais en aucun cas un chef. Elle n’est pas faite pour cela. Et quand elle s’y risque, c’est la catastrophe. Elle ne sait faire que des règlements. Et non délivrer des ordres. Ou plus exactement quand elle le fait, les gens deviennent fous car plus rien ne marche. Le propre d’un ordre administratif est d’être aussitôt suivi d’un contre-ordre. « Et ainsi de suite », comme l’écrivait Tchekhov, dans son théâtre de l’éternelle Russie.

Il est un journaliste qui va entrer dans l’histoire. C’est Jean-Jacques Bourdin. Non pour crime de lutinage, mais pour accouchement de vérité. Celle que le candidat Macron, en 2017, lui a confiée comme l’acmé de sa politique future : remplacer la cotisation sociale des salariés par la CSG. Le monde allait en être changé, comme par une comète traversant le ciel ! En réalité, il ne s’agit que d’une queue de comète. Celle-ci, sous Macron, finit son parcours, commencé à la libération de la France, soixante-douze ans plus tôt, quand le tiers des citoyens était communiste et inspira une constitution qui faisait fi de la liberté. Macron est le dernier satrape du collectivisme.

Nul ne sait comment cette histoire va se terminer. On a le choix entre l’enfoncement dans la misère et le chaos. Les deux pouvant d’ailleurs aller ensemble. Des cris indignés se font entendre sur ce qu’on appelle les réseaux sociaux. Pour leurs auteurs, l’Amérique est responsable de tout. En réalité, le peuple américain ne sait pas trop où l’Europe se trouve, et encore moins la France. Nous lui sommes indifférents, sauf quand, ayant bien travaillé, il s’offre un petit séjour dans ce vieux continent si riche de bon mets. Il n’y a que nous pour croire que la France obsède l’Amérique. Celle-ci, dans le fond de son être, est isolationniste. Et il faut vraiment que ses présidents insistent lourdement pour qu’elle se soucie du monde.

« Au fond, tout a toujours mal marché », disait l’historien Jacques Bainville. Mais on sait pourquoi. La France qui a mal marché, c’est la France de l’Etat. Les Français, eux, n’ont pas si mal marché que cela. Il  est même arrivé qu’ils étonnent le monde. Mais d’ici que cela recommence, il va falloir que nous y mettions du nôtre. La première chose à faire, c’est de cesser de mentir. Je le dis pour les gouvernants. Et de cesser de se mentir. Je le dis pour les Français. Les réalités sont là. Nous sommes parfaitement aptes à les surmonter. A condition de cesse de faire confiance aux escrocs à petit pied qui peuplent les couloirs de la démocratie.

Pour ce qui est de la démocratie française, c’est l’an zéro. Il faut reprendre à la base. Mais en ce siècle fulgurant, tout se reconstruit vite. J’attends seulement que quelques hommes et quelques femmes de tempérament se lèvent et nous entraînent vers ce qui ressemblera enfin à un avenir. Celui-ci nous intéresse tous, Car c’est là, comme le disait Woody Allen, que nous avons l’intention de passer les prochaines années.

Claude Reichman

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Haute trahison !

Haute trahison !

L’ancien ministre Hervé Morin raconte ce que lui disent les électeurs de sa région de Normandie après l’élection présidentielle : «  Eh ben, dites donc ! » Puissante réflexion, qu’on est tenté de reprendre à son compte.

Au-delà de l’effarement qu’exprime cette courte phrase, il faut creuser un peu. Et ce qu’on découvre au détour de la pelle et de la pioche n’a pas de quoi rassurer. La France est en état d’insurrection larvée. Seule la date n’est pas fixée. Mais cela peut survenir à tout moment.

A vrai dire, tout ce qui se passe en ce moment était parfaitement prévisible. On peut même résumer très simplement ces évènements. La France s’est dotée d’un système social si massif qu’il a eu sur l’économie du pays le même effet que le cheval d’Attila. L’herbe économique ne repousse pas sous ses pas. Notre système social coûte plus à la France que l’armée américaine au budget des Etats-Unis. Et le seul véritable projet d’un entrepreneur français, qu’il soit privé ou public, est de supprimer le plus d’emplois possible. Car qui dit emploi, dit charges sociales, et qui dit charges sociales dit Urssaf, et qui dit Urssaf dit mesures préparatoires à la ruine.

Le résultat de cette magnifique politique est que la moitié des Français n’a plus accès à la consommation et, selon une étude menée pour RMC, n’a plus au 10 du mois que 54 euros pour finir celui-ci. Petit à petit ces informations se diffusent dans les médias, mais on est encore loin de la prise de conscience. Par exemple, je lis d’intéressantes chroniques des éditorialistes patentés du système sur la crise politique qui se développe en France, mais aucun ne la rattache au fait que la moitié des Français est larguée. Qui peut penser sérieusement qu’un pays tel que le nôtre peut durablement supporter cette situation sans que se déclenche une crise majeure. Eh bien justement, nous y sommes.

Réélu confortablement, M. Macron se sent tout dépourvu alors que la bise n’est pas venue. En fait, il ne sait pas quoi faire. Toute initiative qu’il prendra sa heurtera aux troupes de Mélenchon et de Le Pen, à l’Assemblée nationale bien sûr, mais surtout dans la rue et sur les réseaux sociaux. En un mot, la France est désormais ingouvernable. L’immense trouble qui s’est emparé du pays peut être rapproché de ce qui se passe dans une société de chimpanzés, nos proches cousins, en  l’absence d’un mâle dominant. Le plus grand désordre règne, accompagné de violences parfois féroces. Jusqu’à ce qu’un chef s’impose.

Encore faut-il que ce chef soit à la hauteur. C’est bien là tout notre problème. Nous avons certes un chef, mais il est plus contesté que nul autre avant lui. Il est en fait un président canada dry. Il a les attitudes et les mots du chef, mais ce n’est pas plus un chef qu’un soda n’est un alcool fort. Loin de nous l’idée d’un homme fort qui s’imposerait à la tête du pays au mépris des procédures habituelles de la démocratie. Ce n’est ni souhaitable, ni nécessaire. L’amour de son pays et une exigence morale à la hauteur du rôle suffiront. Ce qui sera indispensable pour accompagner son action, ce sont des médias libres.

Tel est le cocktail dont la France a besoin pour échapper aux troubles civils et à la violence. Rien de ce qui compose ce breuvage n’est introuvable. Il suffit de se procurer ces ingrédients et surtout de ne pas empêcher leur acquisition, comme la classe politique et médiatique sait si bien le faire et comme nous le constatons aujourd’hui au plus haut degré.

La France est un pays riche qui a tout pour être prospère. Il faut seulement lui retirer ce boulet qu’elle traîne à son pied et qui est le monopole de la sécurité sociale. Nous ne sommes plus au 19e siècle quand l’industrialisation a jeté vers les usines et les villes les paysans qui composaient l’essentiel de la population de notre pays. Loin de la solidarité familiale des campagnes, ils ont eu besoin qu’on leur fournisse le moyen de se soigner, d’élever une famille et de ne pas être dans le dénuement à l’heure de la vieillesse. Ce furent les assurances sociales, puis la Sécurité sociale. Aujourd’hui, ces besoins peuvent être couverts par l’assurance privée, dont c’est précisément le rôle, dans des conditions infiniment moins coûteuses et qui préservent la liberté de choix de chacun.

Il n’est pas tolérable que les lois – européennes et nationales – qui suppriment ce monopole ne soient pas appliquées. C’est même criminel, quand on pèse les conséquences désastreuses sur la vie des Français de ce véritable sabotage de l’avenir de notre pays. Le pouvoir politique qui règne sur la France depuis des décennies s’est toujours dit européen. Or il n’applique pas les règles qu’il a lui-même forgées. Je laisse à chacun le choix des mots pour qualifier un tel comportement. Pour ce qui me concerne, je parlerai de haute trahison !

Claude Reichman

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La révolte de la jeunesse est inéluctable !

La révolte de la jeunesse est inéluctable !

Quiconque exerce un métier en France a pu faire ce constat : il y a de plus en plus d’obligations pour le pratiquer. Or ce devrait être le contraire. Le monde entier bénéficie de la formidable innovation qu’est l’informatique, qui permet de simplifier la quasi-totalité des procédés professionnels, y compris ceux qui relèvent de l’administration, qu’elle soit publique ou privée. Par quel mystère le résultat inverse a-t-il été obtenu dans notre pays ?

Il n’y a en vérité aucun mystère. En France, l’Etat a poursuivi son irrésistible croissance et a mis l’informatique à son service pour imposer davantage sa férule à tous et à chacun. Ce n’est en rien une nouveauté. Tout pouvoir tend à croître indéfiniment. On se souvient du savetier de La Fontaine se plaignant de monsieur le curé qui « de quelque nouveau saint charge toujours son prône ». L’Eglise à cette époque régnait sur la société et ne cessa d’imposer son emprise qu’au début du vingtième siècle.

C’est dire que l’administration française a de beaux jours devant elle si rien ne vient interrompre son règne. Nous sommes là au cœur du mal français. Celui-ci n’a rien de mystérieux. Il n’est que la manifestation pathologique d’une organisation de la société reposant sur l’Etat et non sur le libre exercice des activités économiques. Ce qui se traduit par un pourcentage délirant de dépenses publiques, qui atteint aujourd’hui les deux tiers de ce que produit le pays.

Friedrich Hayek a montré comment le nazisme a pu s’imposer en Allemagne. Les dépenses publiques y avaient atteint 53 %, et qui parvenait à mettre la main sur le pouvoir politique s’emparait en même temps d’un pouvoir absolu sur la société. De là à dire qu’il existe un risque totalitaire en France, il n’a qu’un pas à franchir. Seule nous en protège une vieille tradition française de liberté, cependant bien souffreteuse aujourd’hui. Il suffit que le fragile équilibre de la société se rompe sous la pression des problèmes non résolus et de la violence croissante pour que les digues démocratiques s’effondrent et qu’un régime dictatorial s’impose.

La complexité est à cet égard un atout de première importance pour les postulants à la dictature. Mussolini disait : «  Nous avons été les premiers à affirmer que plus les formes de civilisation sont compliquées, plus la liberté individuelle doit être restreinte. » N’importe quel technocrate français pense exactement la même chose. De là à le traiter de fasciste, il y a un pas qu’il ne convient pas de franchir. On peut simplement dire qu’il s’agit d’un apprenti fasciste. Et que fort heureusement tous les apprentis ne parviennent pas à la maîtrise.

Le comportement de l’Etat pendant la pandémie de covid a, à cet égard, de quoi inquiéter. La mise sous tutelle de la société y a atteint des sommets inquiétants. Qu’on pense au confinement, dont l’inefficacité est aujourd’hui avérée, ou à la vaccination généralisée, qui a démontré son inutilité à l’exception des personnes âgées, auxquelles il aurait suffi de la proposer, ou encore à ces invraisemblables autorisations de sortie qu’on se délivrait à soi-même. Aujourd’hui, à Shanghai, des policiers en scaphandre blanc traquent les malheureux habitants auxquels on interdit, pour cause de covid, de sortir et à qui des drones munis de haut-parleurs délivrent cette injonction : « Contrôlez votre désir de liberté ! »

En conclusion, je n’hésiterai pas à dire que la liberté est menacée en France et que l’on est très loin de pouvoir espérer la prospérité pour tous dans notre pays. Le devoir qui s’impose à tout citoyen responsable est de proposer des solutions. Je considère que seul le rétablissement de la liberté dans tous les domaines est de nature à traiter le mal. Et que le retour des dépenses publiques à leur seuil des années soixante du siècle dernier, c’est-à-dire au tiers de la production, est la condition impérative du rétablissement d’une démocratie digne de ce nom.

Le meilleur outil dont nous disposons à cet égard nous a été fourni par la construction européenne. Il consiste dans la mise en concurrence de la sécurité sociale. A elle seule cette réforme, dont toutes les lois sont votées, nous fera atteindre l’essentiel de notre but. Nous la devons à notre jeunesse à qui nous faisons payer des cotisations pour une retraite dont ils ne verront jamais la couleur. On se demande d’ailleurs par quel miracle pour le pouvoir établi les jeunes français ne se révoltent pas et ne chassent pas à coup de pied dans le train les grands chefs à plume qui les réduisent en esclavage.

Tous les retraités que je connais souhaitent le bonheur de leurs petits enfants et les aident autant qu’ils le peuvent. Ce sentiment puissant doit être transformé en politique. C’est celle qu’il convient désormais de mener en France. Si Eric Zemmour l’avait compris, il serait aujourd’hui président de la République.

Claude Reichman

 

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Présidentielle : tout le monde a perdu !

Présidentielle : tout le monde a perdu !

Drôle d’élection vraiment. D’habitude, dans ce genre de compétition, il y a au moins un gagnant. Là, tout le monde a perdu !

Macron a beau avoir été élu, il a perdu sur toute la ligne. Le principal défi qu’il va devoir relever au cours de son nouveau mandat, c’est celui des retraites. Le régime français, fondé sur la répartition intégrale, n’a plus que 1,4 cotisant pour un retraité et vogue allègrement vers un cotisant par retraité, ce qui n’est évidemment pas viable puisque cela revient à augmenter d’une personne adulte à nourrir chaque famille française en activité. Cela ferait aisément le sujet d’une pièce de théâtre, mais pas un plan de sauvegarde des retraites. N’épiloguons pas sur la dette, l’insécurité, l’immigration etc. Tout se conjugue pour faire du quinquennat de Macron un calvaire. Et pour menacer son bénéficiaire de ne pas le terminer face à la révolte des Français devant les privations et le désordre.

Marine Le Pen a fait mieux que la dernière fois, mais elle n’a une nouvelle fois pas franchi l’obstacle. Elle ne croyait d’ailleurs pas qu’elle y parviendrait et a fait tout ce qu’il fallait pour être battue. A commencer par le refus opposé à Zemmour de la moindre alliance, ce qui la condamnait évidemment à la défaite. Elle n’a non plus pas la moindre intention de se retirer de la vie politique (ce qui serait la plus élémentaire sagesse) et a même adoubé comme dauphin Jordan Bardella qui, par chance, est devenu son neveu en se mettant en couple avec une nièce Le Pen. Ainsi le petit commerce restera dans la famille. Au fait, neveu, en latin, se dit nepos. D’où le substantif népotisme.

Mélenchon a réuni sur son nom une majorité de ceux qui ne s’en sortent plus. Il les a saoulés de promesses de blocage et de confiscations, comme si quelqu’un de sensé pouvait croire à des telles sornettes qui ont toujours ruiné le peuple. N’étant pas en reste de démagogie, il s’est fait le représentant des banlieues immigrées, se moquant éperdument des risques de guerre civile qui peuvent naître quand on monte les gens les uns contre les autres. Et comment peut-il se regarder dans une glace, ce baratineur qui, à plus de soixante-dix ans, n’a travaillé que deux petites années dans sa vie, vivant tout le reste du temps d’argent public, alors que ceux qui le suivent n’ont pas un sou vaillant en poche. Il a tout perdu lui aussi, car plus personne ne peut le considérer autrement que comme un bateleur de foire.

Quand au quatrième de la course, Zemmour, il a cru qu’il allait tout emporter sur son passage, mais a oublié que les ascensions soudaines sont fréquentes à l’élection présidentielle mais se terminent le plus souvent en déconfiture. Zemmour a fait une campagne d’éditorialiste, un papier chassant l’autre, en ne comprenant pas que quand il s’agit de gouverner le pays, c’est d’une vision plus large qu’il faut faire preuve. Comment a-t-il pu croire qu’un pays ayant vingt-trois millions de citoyens qui ne joignent plus les deux bouts n’a d’autre souci que le prénom des immigrés ?

Jetons sur les autres candidats le manteau de Noé. Et recueillons-nous sur le tombeau du parti gaulliste et sur celui du parti socialiste, dont la disparition ne nous causera aucune peine même légère tant ils avaient abusé de leur médiocrité. Saluons toutefois le courage des Républicains qui, plutôt que d’agoniser pendant des années ont choisi de se suicider en adoubant la pire candidate qui se puisse imaginer, oratrice calamiteuse aux gestes empruntés et qui portait sur son visage les stigmates de la défaite.

Nous allons vivre des évènements douloureux, qui ne s’apaiseront que quand la France aura enfin choisi un président digne de ce nom qui entreprendra à force de lucidité et de courage la mission de redressement qu’exige la situation. Mais plutôt que d’attendre l’homme providentiel, tentons de résoudre les problèmes qui sont à notre portée et qui changeront la donne. Le plus important est la réforme de notre système social, qui ruine le pays et détruit l’emploi. Il suffit d’appliquer des textes déjà votés mais devant lesquels on recule comme une poule apeurée. Cette réforme changera tout dans une société assistée. Elle redonnera vie à l’esprit de responsabilité et d’initiative, qui a déserté villes et villages depuis trop longtemps. Et le reste n’en sera que plus facile.

Churchill disait : «  Le succès consiste à aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Vous me croirez si vous voulez, mais je n’ai pas perdu le mien !

Claude Reichman

 

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Combien vous reste-t-il pour finir le mois ?

Combien vous reste-t-il pour finir le mois ?

C’est un chiffre accablant. Et pourtant personne ne semble s’en émouvoir. Au 10 mars dernier, il restait 53 euros dans le portefeuille moyen des Français. C’est le baromètre RMC qui nous l’apprend. A lui seul, ce chiffre suffit à expliquer la situation politique de la France. Notre pays dépense 815 milliards d’euros par an en prestations sociales…et les Français sont pauvres !

Il ne faut pas s’étonner que les gauchistes prospèrent en France. Ni que le total de ceux qui n’ont pas voté Macron au premier tour de la présidentielle dépasse 80 % du corps électoral. Tous ces gens ne sont pas d’accord entre eux, sinon le président de la République sortirait forcément de leurs rangs. On peut seulement dire que le mécontentement est général en France. Et que ce mécontentement est pour l’essentiel fondé sur le manque de moyens des citoyens.

Il ne faut donc pas s’étonner que la campagne de Zemmour, axée sur le rétablissement de la grandeur de la France, ait finalement échoué. S’il l’avait fondée sur le rétablissement des finances des Français, elle aurait sans doute réussi. Il n’a évoqué ce sujet que dans deux de ses discours, à Lille, et s’est contenté de brèves allusions ailleurs, si bien que les électeurs ont pensé que leur sort personnel n’était pas une priorité pour lui. Jane Goodall, qui connaît bien les singes et donc les hommes, dit qu’« on ne peut changer les gens que de l’intérieur, on doit atteindre leur cœur ». Zemmour n’a pas parlé au cœur des Français, c’est pour cela qu’il a perdu.

En vérité, aucun des candidats n’a parlé au cœur des Français. C’est bien le drame de cette élection. Celle-ci n’a été qu’une pitrerie sans contenu, une sorte de mauvaise farce, et les citoyens sont restés sur leur faim … et sur leur porte-monnaie vide. Bien entendu, l’argent n’est pas le seul ressort des peuples. Mais il est l’un des ressorts essentiels de leur dignité. Un peuple pauvre dans un monde riche  souffre d’une sorte d’escarre qui l’empêche de marcher. Quand on aspire à le diriger, on n’a pas le droit d’ignorer cette réalité et si tel est le cas, la candidature n’est plus qu’une aventure personnelle, même si l’on se pare de chatoyantes investitures.

Bien entendu, tous les Français ne sont pas pauvres. Et ce sont eux qui votent Macron. Pourquoi changer de président, disent-ils, puisque tout va plutôt bien. Ils oublient d’ajouter « pour nous ». Cet égoïsme s’explique. Depuis des décennies, les médias rendent compte de l’actualité sous l’emblème de TINA, ce qui signifie en anglais There Is No Alternative. Alors puisqu’on ne peut pas faire autrement, continuons avec les mêmes.

Et ce ne sont pas les mélanchonnades qui feront changer d’avis à une majorité de Français. Quand ils entendent ce type qui n’a jamais travaillé de sa vie, sauf deux petites années d’enseignement dans ses jeunes années, hurler « au dessus de trois mille euros, je prends tout », ils ne retiennent que « je prends tout » et regardent avec horreur la société qui leur est ainsi promise (en oubliant qu’elle ressemble furieusement à celle dans laquelle ils vivent actuellement).

En fait, c’est le vandalisme de l’Etat qui est responsable de la crise française. Quand les dépenses publiques atteignent les deux tiers de la production, on rencontre l’Etat à chaque pas et plus aucune initiative privée ne peut prospérer. Les Français ne peuvent avoir d’espoir qu’en la venue au pouvoir d’un équivalent de Ronald Reagan, convaincu que « tu taxes tout ce qui bouge, quand ça ne bouge plus, c’est le socialisme ».

Le covid a été une bénédiction pour tous les dictateurs et apprentis dictateurs de la planète. On voit en ce moment sur internet la police chinoise arrêter chez eux des citoyens récalcitrants à l’isolement imposé par les autorités. Et du coup, l’isolement généralisé a fini par provoquer la famine, les isolés ne pouvant aller à la recherche de nourriture. En France, le gouvernement accuse de « complotisme » ceux qui voient une dictature dans sa politique sanitaire. Mais la menace est réelle pour toute personne capable de regarder et de réfléchir, d’autant que la vaccination n’apparaît bénéfique que pour les individus les plus âgés, et inutile, voire dangereuse, pour tous les autres. Pourquoi avoir voulu enfermer tout le monde, sinon pour asseoir une autorité peu assurée d’elle-même.

Le deuxième tour de la présidentielle n’apportera aucun éclaircissement aux Français, quelle qu’en soit l’issue. Tout le monde sait que Macron et Le Pen ne jurent que par l’Etat. Il va donc falloir attendre encore, et peut-être longtemps, pour que notre pays change de voie. Mais à tout moment, la révolte peut éclater et conduire à la révolution. Nous apprenons que Mme Macron, finalement, se verrait bien encore cinq ans à l’Elysée. Elle a bien tort d’avoir choisi le rôle de Marie-Antoinette. Mme Coty eût été mieux, qui faisait la soupe à son mari. Mais ce rôle n’eût pas convenu à sa blondeur. Ciel, où en sommes-nous arrivés ? Le pire n’est pas probable. Il est certain.

Claude Reichman

 

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La faillite, nous voilà !

La faillite, nous voilà !

La chute de la France ! Telle est désormais la certitude, maintenant que nous savons qui va s’affronter au 2e tour de l’élection présidentielle. Que Macron gagne, ou que ce soit Le Pen, aucun des problèmes graves qui se posent à notre pays n’a la moindre chance d’être résolu. Au demeurant, il en eût été de même avec n’importe lequel des autres candidats. Aucun d’entre eux n’avait la moindre idée de ce qu’il faut faire pour sauver la France du désastre économique et financier et de la guerre civile qui se profile.

Comment un pays inclus dans le monde moderne comme la France en est-il arrivé là ? C’est le résultat d’une dérive de trois quarts de siècle. Depuis 1945, notre pays n’a cessé de donner des gages au collectivisme, sans que jamais une réaction ne vienne interrompre cette maléfique spirale. Le parti gaulliste, qui vient de rendre l’âme, en est le principal responsable, puisque c’est lui qui a gouverné le plus longtemps depuis la création de la Ve République. Ce n’est pas tant par conviction de gauche que ces politiciens ont péché que par manque de conviction libérale. J’ai des souvenirs très précis à cet égard.

Mon ami René de Laportalière, très conscient de cet état de fait, avait créé un mouvement appelé « Printemps 86 », destiné à fournir un programme électoral libéral à la droite pour les élections législatives de 1986. J’avais très activement participé à ces travaux, comme plusieurs autres libéraux, et nous étions parvenus à des propositions de bonne facture, dont l’adoption par la représentation nationale aurait replacé notre pays dans le concert des nations modernes et dans le progrès mondial.

Las ! Le RPR adopta ces propositions et, ayant gagne les élections législatives sur cette base, à la première difficulté les abandonna. C’en était fini de toute réforme …tant qu’une autre formation politique n’aurait pas remplacé le RPR et ses alliés centristes. A ce jour, on reste encore dans l’attente d’un tel surgissement. Et le pays ne cesse de s’enfoncer.

L’élection présidentielle de 2002 aurait pu être l’occasion de ce renouvellement. Malheureusement nous avons eu beau guetter l’horizon, nous n’avons vu surgir aucun candidat de renouveau véritable. Et nous voilà avec Macron et Le Pen ! On a vite fait le tour de leur programme. C’est l’étatisme à outrance, alors que la France souffre précisément d’un excès d’Etat et de dépenses collectives. Au point d’avoir atteint le tragique pourcentage de 62 % de dépenses publiques après la débauche de subventions dues au covid. Rappelons une fois encore que le général de Gaulle professait que ces dépenses ne devaient pas dépasser 30 % !

La folle ronde des prodigalités publiques va continuer de plus belle. Elle ne s’interrompra que par la faillite de l’Etat. Chacun le sait, la faillite de l’Etat ne se solde pas par sa mise en vente, mais par la cessation de ses paiements, dont les citoyens sont évidemment les principales victimes puisqu’ils vivent de ses subventions. Le véritable programme des candidats sélectionnés pour le 2e tour devrait donc être « La faillite, nous voilà », comme le regretté Francis Blanche l’avait imaginé.

Il n’y a aucune chance d’échapper à ce sinistre destin avec les deux finalistes de l’élection présidentielle. Nous devons donc nous mettre en quête d’un successeur. Mais la « chasse à l’homme » ne sera pas la solution. Il faut plutôt faire la chasse aux bonnes idées et s’efforcer d’en convaincre l’opinion. Pour ce qui est des idées, cela ne sera pas trop difficile. Ramener les dépenses publiques au tiers du Pib passe par l’abrogation du monopole de la Sécurité sociale et la mise en concurrence de celle-ci. Ainsi que par la suppression de la myriade d’échelons administratifs, qui pourra se faire par ce qu’on appelait « le comité de la hache » sous les précédentes Républiques.

Il n’y a rien d’herculéen dans ces travaux. Il n’y faut que de la détermination. Et plus que tout, de la conviction. L’exemple de Margaret Thatcher, qui avait appris l’économie dans l’épicerie de ses parents, prouve que la vie réelle est la meilleure université. Il faut se persuader, comme elle, que « l’objectif inavoué du socialisme municipal ou national est d’accroître la dépendance ». Et par conséquent repousser d’une main ferme les « avantages » que vous font miroiter les politiciens de l’Etat. Ils tourneront toujours à votre mise sous tutelle, puis à votre esclavage.

Heureusement pour la France, ses habitants ont la liberté chevillée au corps. Elle s’est un peu assoupie au fil des années, mais il ne faudra pas grand-chose pour la réveiller. Et peut-être  que des gens déterminés montrent l’exemple dans tous les domaines de la vie de notre pays. La contagion fera le reste.

Claude Reichman

 

 

 

 

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Quatre milliardaires pour un sursaut !

Quatre milliardaires pour un sursaut !

Le budget militaire américain est de 768 milliards de dollars, soit 698 milliards d’euros. Les dépenses sociales de la France s’élèvent à 815 milliards d’euros. Nous consacrons donc au social 117 milliards d’euros de plus que les Etats-Unis n’en consacrent à leur armée, la première du monde !

Cette simple juxtaposition de chiffres en dit plus long que n’importe quelle dissertation politique sur le problème français. Si l’on admet le principe posé par le général de Gaulle (et par tous les économistes sérieux) selon lequel les prélèvements publics ne doivent pas dépasser le tiers de la production nationale, on comprend aussitôt la nature du mal français : c’est son système social qui déséquilibre le pays en lui infligeant des prélèvements deux fois supérieurs à la norme souhaitable.

Et tout le reste en découle. A commencer par le massacre de l’économie et de l’emploi. Tout chef d’entreprise publique ou privée française n’a qu’un souci en tête : supprimer des emplois. C’est la seule façon de ne pas courir à la faillite. Aujourd’hui, on entend notre ministre de l’économie s’écrier, comme une bonne partie de la classe politique, qu’il faut reconstituer notre industrie, sinistrée par une concurrence internationale libre du boulet social qui nous accable. La solution qu’ils préconisent : les investissements d’Etat. Ce qui signifie des prélèvements supplémentaires sur l’épargne des Français et donc la stérilisation de tout investissement véritable ! « Le poumon, vous dis-je ».

Bien entendu, aucun des candidats à l’élection présidentielle n’aborde le problème. Eric Zemmour croit avoir trouvé la solution en préconisant la suppression des prestations non contributives aux étrangers. Personne de sérieux ne peut croire à cette fable. On peut certes défendre l’idée que les aides sociales doivent être réservées aux citoyens français et aux étrangers en situation régulière, et attendre de cette mesure une réduction de l’immigration illégale, mais il ne faut pas se leurrer sur les motifs de celle-ci. Elle est constituée pour l’essentiel de jeunes gens qui viennent chercher meilleure fortune chez nous et sont prêts à prendre tous les risques pour y parvenir. Seul le retour au contrôle de nos frontières pourra interrompre ce flux.

Et de toute façon les chiffres démontrent que la suppression des allocations sociales aux étrangers ne résoudra en rien le déséquilibre financier que nous nous infligeons à nous-mêmes en laissant subsister un système social monstrueux.

La solution est évidemment de laisser le social aux individus, en ne gardant à la charge de la collectivité que l’assistance aux démunis. Cette solution est non seulement conforme aux lois prises en transposition des dispositions européennes, mais tout simplement à notre Constitution et aux droits fondamentaux qu’elle établit.

Bref, respectons nos lois, et les choses iront mieux. Mais pour y parvenir, il faudra se débarrasser des faux juges dont nous avons peuplé nos tribunaux et nos cours suprêmes et qui inventent chaque jour, avec un acharnement doctrinal, des raisons de violer nos lois et notre tradition démocratique.

On ne dira jamais assez à quel point quelques centaines de juges, et de journalistes qui ne les ont pas dénoncés, ont fait mal à la France et aux Français. Le simple respect des lois pourrait sauver notre pays de la faillite et de la guerre civile. Comment se fait-il que les tribunaux ne soient pas soumis à une contestation de masse visant à les obliger au respect de nos droits fondamentaux ? Pourquoi ce silence des élites ? Quelle peur les habite ? Que nous est-il arrivé ?

Ce qui nous est arrivé est le règne de l’idéologie collectiviste, portée par les suppôts du communisme. Ils n’ont pas été combattus comme il l’eût fallu, mais admis partout, quand on ne les choyait pas. Quand on pense qu’il y a un candidat communiste à l’élection présidentielle et qu’il a son rond de serviette dans tous les médias !

On attend que se lève un homme – ou une femme – qui osera dire que le roi est nu. Dans le conte d’Andersen, c’est un enfant. Peu importe qui le dira, l’essentiel est que son propos provoque un choc salvateur.

Ronald Reagan, qui a réussi à redresser la pensée américaine dans le sens de la défense des libertés et de l’entreprise, faisait une brève intervention radiophonique hebdomadaire sur un réseau de radios locales. Ces allocutions ont convaincu les Américains de lui faire confiance. Je suis persuadé que si les radios et chaînes d’information françaises faisaient appel aux excellents éditorialistes de l’ombre que nous avons en France et qui exposent à qui veut les lire le véritable état du pays et les mesures à prendre, on ferait évoluer les mentalités et l’on rendrait possible le changement politique dont la France a besoin.

Voici les quatre hommes dont cette évolution dépend : Patrick Drahi, Martin Bouygues, Vincent Bolloré, Bernard Arnault. Quatre milliardaires pour un sursaut. Chiche !

Claude Reichman

 

 

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Le peuple sait très bien ce qu’il faut faire !

Le peuple sait très bien ce qu’il faut faire !

Je suis bien content. J’ai trouvé dans ma boîte aux lettres le programme de M. Macron pour l’élection présidentielle. Je sais à présent ce qu’il veut faire. Cela se résume en un mot : tout. Et encore, il s’est restreint. «  Dans le contexte imprévisible que nous traversons, présenter un catalogue infini  de mesures ne serait pas crédible », écrit-il. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir « bâtir la France de nos enfants et de nos petits-enfants ». Cela fait irrésistiblement penser à la célèbre réplique de Groucho Marx : « Pourquoi me soucier des générations futures ? Ont-elles jamais fait quelque chose pour moi ? »

Soyons sérieux, si M. Macron ne l’est pas. Car c’est bien un catalogue qu’il nous présente. Je comprends pourquoi ce garçon ne dort pas : il n’en a pas le temps. Ceux qui ont suivi son périple en France après la crise des gilets jaunes l’ont entendu débiter les innombrables mesures qu’il voulait mettre en œuvre. Il ne s’est même pas rendu compte que personne ne l’écoutait, tant sa logorrhée était indigeste. Alors, content de lui, il récidive et nous sert la même bouillie pour les chats à l’occasion de la présidentielle. La conclusion est simple : il est inguérissable.

A sa décharge, on peut dire qu’il n’est pas le seul de son espèce dans la classe politique. J’irai jusqu’à dire qu’ils sont tous semblables : d’intarissables bavards coupés des réalités de la vie, tout simplement parce que le monde dans lequel ils ont choisi de vivre est un aquarium, peuplé seulement de poissons, qu’on voit ouvrir la bouche mais que personne ne peut entendre.

Si M. Macron et ses semblables avaient deux sous de jugeote, ils se poseraient une simple question : est-ce que le peuple est capable de comprendre sa vie ? Pour répondre à cette question, il faut se demander à quoi s’occupe le peuple. Il se nourrit, il travaille, il fait des enfants, il les élève, il vote aux élections, il conduit des automobiles, il soigne des malades, il chante, il rit, il se met en colère, il sait qu’il va mourir, il pense à ses ancêtres, il aime son pays. Comment pourrait-il faire tout cela s’il n’était pas capable de comprendre sa vie. Le peuple n’a aucun besoin d’un catalogue de mesures. Il sait très bien ce qu’il faut faire. Il veut simplement que les dirigeants qu’il se donne le laissent vivre en paix et assumer son destin.

Mais alors, ces dirigeants, à quoi servent-ils ? A maintenir la paix civile en ne laissant pas les malfaiteurs pourrir la vie des honnêtes gens. Pour le reste, le peuple peut s’en charger lui-même.

Tout programme politique qui outrepasse ce devoir est à bannir. Il suffit de regarder un chiffre, celui des dépenses publiques. S’il va au-delà du tiers de ce que produit l’activité du pays, il est contraire à l’intérêt du peuple. Au-delà du tiers, commence la dictature administrative, car il n’est plus possible de faire quelque chose sans que la grosse main poilue de l’Etat ne vienne gêner tout le monde et fâcher les gens entre eux. Et finalement empoisonner l’existence de tous au point que le pays ne parvient plus à tenir sa place dans le concert des nations. En France, nous en sommes aux deux tiers de dépenses publique et plus rien ne va.

Un président digne de ce nom aurait des mots simples et forts pour tracer aux Français une voie digne d’être suivie. Ce qu’il devrait dire avant tout, c’est qu’avec lui l’Etat va redevenir modeste, qu’il accomplira ce qu’on attend de lui, mais pas plus. Et que pour le reste, il laissera faire les citoyens. Bien entendu aucun candidat à l’élection présidentielle ne tient ce langage. Parce qu’ils prétendent tous faire le bonheur du peuple malgré lui.

On connaît l’histoire du fou qui porte des chaussures trop petites parce que cela lui fait du bien quand il les enlève. Eh bien, nous Français, cela nous ferait du bien qu’on nous enlève nos élus et qu’on les remplace par des gens modestes et dévoués. L’élection présidentielle devrait servir à cela, et à cela seulement. Sinon, nous allons tous continuer à souffrir et à être mécontents au lieu d’être heureux.

Je prends le pari qu’un candidat qui tiendrait ce langage pourrait obtenir une majorité de suffrages. A la simple condition de s’exprimer clairement. Comme le recommandait Boileau. A cet égard, on n’a pas dit mieux depuis.

Claude Reichman

 

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Le monopole de la Sécu est un mort-vivant !

Le monopole de la Sécu est un mort-vivant !

Il y a, en France, un vague consensus sur le constat que l’Etat dépense trop. Mais on ne se mobilise pas le moins du monde sur l’idée qu’il faut réduire les dépenses. Certes elle est évoquée dans nombre de discours ou d’interviews, mais cela n’a pas plus de sens qu’un dicton populaire lancé dans la conversation pour faire plaisir à tout le monde. « Beau temps pour la saison », ou « Yen a marre de la pluie » ne vous mettent pas mal avec un auditoire. Et la vie continue.

En vérité, l’excès de dépenses publiques a pour conséquence inévitable la paralysie démocratique du pays. Quand l’Etat contrôle plus de la moitié de la vie économique, le pays ne peut plus se réformer. Et c’est exactement ce qui nous arrive en France. J’ai participé activement, depuis plusieurs décennies, à la vie politique et sociale de la France, et s’il fallait faire le bilan de ces actions, je dirais, en citant Jacques Bainville : « Au fond, tout a toujours mal marché. »

Tout, sauf ma bataille contre le monopole de la Sécurité sociale. Certes, le monopole vit encore dans la vie de tous les jours, mais il est mort dans les lois et plusieurs centaines de milliers de travailleurs indépendants vivent en dehors de sa contrainte, sans être vraiment inquiétés par les sbires de l’Etat. En fait, le monopole est une sorte de mort-vivant à qui l’on a oublié de fermer les paupières.

Nous ne pouvons toutefois pas nous satisfaire de cette situation ambigüe. Car il manque encore cet élan de liberté qui devrait gagner tout le pays et inciter chacun à entreprendre. Nos compatriotes vivent toujours dans la morosité des temps qui s’achèvent, sans qu’on aperçoive les contours des temps nouveaux.

Je n’ai pas le moindre doute sur l’évolution de la situation. A moins que la France quitte l’Union européenne, la liberté sociale va s’imposer dans les prochains mois. Tout simplement parce que l’Etat ne parvient plus à endiguer la pression de la liberté. Pour ne citer qu’un exemple, il vient de faire voter une loi qui exonère certains résidents en France, et qui y travaillent, de l’obligation de s’affilier au régime français de sécurité sociale conformément à l’article L 111-2-2 du code. L’article premier de la Constitution française disposant que « la France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens », chacun peut désormais se réclamer de ce principe et s’extraire du monopole.

Il est très intéressant de constater qu’une fois de plus les grandes choses se font souvent par des chemins de traverse. Il en est ainsi de la plupart des grands arrêts de jurisprudence, que l’on baptise du nom de leur bénéficiaire qui passe ainsi de l’anonymat à la célébrité simplement pour avoir réussi à faire valoir son droit.

Nous sommes là en présence de l’effet Schabowski, que j’ai évoqué dans un récent article. Cet apparatchik d’Allemagne de l’Est a, d’un seul mot, jeté des millions de ses compatriotes vers la liberté occidentale. Il a simplement déclaré que le franchissement du mur de Berlin pouvait se faire immédiatement, alors que son gouvernement prévoyait de tergiverser encore. Schabowski n’y croyait plus, tout comme les gouvernants français d’aujourd’hui ont renoncé aux soins palliatifs pour le monopole.

Nous avons quand même perdu vingt-huit ans, puisque les directives européennes fixaient la fin du monopole au 1er juillet 1994. Et ces vingt-huit ans ont gravement blessé la compétitivité française, et du même coup la paix sociale. Une fois de plus, notre pays a eu de mauvais dirigeants. On attend toujours l’homme ou la femme qui, s’exprimant en termes simples et clairs, fixera la ligne politique qui sauvera le pays et la maintiendra sans faiblesse tout le temps qu’il faudra.

L’élection présidentielle pourrait être l’occasion d’un tel sursaut. Force est de reconnaître qu’aucun des candidats ne parle un tel langage. Eric Zemmour le fait, mais dans des termes qui fixent le destin de la France entre ses frontières, alors qu’en ce 21e siècle, c’est le monde entier qui est notre espace naturel, comme celui de toutes les autres nations. Ce qui ne doit nullement les conduire à se dissoudre, mais au contraire à se renforcer des bienfaits de la concurrence.

Les jeunes Français aiment jouer aux flippers. Ils ont tous lu sur l’écran de la machine cette formule tellement parlante : « It’s more fun to compete. » Ils doivent savoir qu’aux USA les dépenses publiques ne représentent que 36 % du Pib, contre 56% en France (avant le covid, et 62 % après). Et que pour concourir avec succès, il ne faut pas porter les lourds brodequins de l’Etat providence. Je n’ai jamais cessé d’y penser pendant les décennies de mon combat !

Claude Reichman

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Les futurs nazis vous disent merci !

Les futurs nazis vous disent merci !

La guerre d’Ukraine n’a lieu que parce que la Russie est une dictature. Certains en France ont vanté Poutine en qui ils voyaient le défenseur de la chrétienté face à l’islam. Ils se sont trompés pour une raison simple, qu’ils auraient dû connaître : un dictateur ne défend jamais que son pouvoir.

Poutine s’est fait le défenseur de l’islam chiite parce qu’aux marches de son empire c’est l’islam sunnite qui le combattait. Il a sauvé le régime alaouite (une branche du chiisme) d’Assad pour cette raison et parce que cela lui donnait un port en Méditerranée. Il n’y a rien de doctrinal dans tout cela. Le pouvoir est au dictateur ce que le poumon était aux médecins de Molière.

Poutine est un avatar de l’histoire. Il s’est installé dans un fauteuil laissé vacant par le communisme. Il n’a rien fait d’autre que s’occuper à installer et consolider son pouvoir, alors que la mission d’un chef d’Etat postcommuniste aurait dû être d’instaurer en Russie une démocratie libérale. Quel que soit son successeur, c’est ce qu’il devra faire. La Russie appartient à l’Occident, elle doit s’y rattacher.

Tout ce qui nous éloigne de cette évidence est dramatique. Ce sont des morts, des souffrances, des destructions, des régressions de la civilisation inutiles. Plutôt que la fin de l’histoire, Fukuyama aurait dû s’attacher à étudier la fin du communisme et ce qui allait tenter de le remplacer. La liberté ne triomphera jamais aisément chez l’homme. Tout simplement parce que dans le fond de lui-même il n’est qu’un chimpanzé belliqueux et qu’il suffit souvent d’un seul individu pour provoquer une bagarre générale.

Les conditions de la paix et du développement économique sont connues. Elles incluent une politique d’armement inspirée des Romains : « Si vis pacem, para bellum. » On n’a jamais trouvé mieux. Mais ce qu’on n’a pas vraiment trouvé, c’est la maîtrise d’une situation où une grande puissance dispose de l’armée la plus puissante et des armes les plus redoutables. Elle doit à la fois faire en sorte de faire régner un ordre démocratique et la paix entre les nations et ne pas s’ingérer abusivement dans la liberté et l’indépendance des deux cents pays du monde. « Vaste programme ! » aurait dit le général de Gaulle.

C’est à ce dilemme que sont aujourd’hui confrontés les Etats-Unis. Leur tendance récente – et d’ailleurs ancienne – les pousse à l’isolationnisme, mais quand le sort de l’univers est en jeu, ils ne peuvent finalement pas se dérober. On l’a bien vu avec la deuxième guerre mondiale, dans laquelle ils sont entrés sans l’avoir vraiment voulu, même si Roosevelt pensait que c’était inéluctable.

Dans le ciel d’Afrique, un chasseur américain et un chasseur russe s’affrontent et finissent par s’abattre l’un l’autre. En les voyant tomber, un vieux singe dit pensivement à sa guenon : « Eh bien, bobonne, tout est à recommencer ! ». C’est une histoire qu’on racontait dans les années cinquante, quand l’affrontement entre l’Amérique et l’URSS faisait craindre le pire. Aujourd’hui, on ne sait plus vraiment quelle histoire raconter quand on en est à redouter une guerre nucléaire. Car même les singes ne sont plus très nombreux sur la planète (quelques centaines de milliers) et ils seraient évidemment vitrifiés comme tout le monde.

Jusqu’à présent, les Occidentaux ont fait preuve de sang-froid. Ils doivent garder leurs nerfs tant que Poutine ne sera pas devenu inoffensif. Et c’est alors qu’il faudra faire preuve d’intelligence, d’esprit prospectif et de connaissance de l’histoire récente, c’est-à-dire de l’histoire des deux derniers siècles.

Le pire danger pour l’homme, c’est la toute puissance de l’Etat. Bien entendu, l’Etat doit pouvoir faire face à ses missions régaliennes, mais cela ne demande pas un budget supérieur au tiers de ce que produit le pays. C’était d’ailleurs la conviction du général de Gaulle et j’ai entendu Chirac raconter que, jeune secrétaire d’Etat à l’économie et aux finances, il avait entendu le chef de l’Etat le lui dire.

Méditons ces lignes lumineuses de Friedrich Hayek : « Une fois que le secteur commun, où l’Etat est maître de tous les moyens, dépasse une certaine proportion de l’ensemble, l’effet de son action domine le système tout entier. L’Etat a beau ne contrôler directement que l’usage d’une partie des ressources disponibles, l’effet de ses décisions sur le reste de l’économie devient si grand qu’il contrôle indirectement presque tout. En Allemagne, par exemple, les autorités centrales et locales contrôlaient en 1928, d’après une revue officielle allemande, 53 % du revenu national. En pareil cas, ces autorités contrôlent presque toute la vie économique de la nation. Alors il n’y a guère de fin individuelle dont l’achèvement ne dépende de l’action de l’Etat, et l’ « échelle sociale de valeurs » qui guide l’action de l’Etat doit embrasser pratiquement toutes les fins individuelles. » (La route de la servitude). On comprend ainsi que le nazisme n’a eu aucune difficulté à contrôler la société allemande !

Partout dans le monde, les hommes de la liberté doivent se battre pour maintenir l’Etat dans ses limites. Il en va de la paix du monde, et même de sa survie. Aujourd’hui, en France, se déroule une campagne pour choisir le président de la République. Je n’ai à ce jour entendu aucun candidat tenir un tel langage. Sont-ils donc des nazis en puissance ? Bien sûr que non. Mais les futurs nazis pourront les remercier !

Claude Reichman

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