Lettre à Bernard Arnault

Lettre à Bernard Arnault

Cher Monsieur Arnault,

Nous ne nous connaissons pas, mais cela n’empêche pas de se parler. Vous êtes souvent mis en cause en ce moment sur ce qu’on appelle « les réseaux sociaux », que j’appellerais plutôt « les réseaux asociaux ». On y dit que votre fortune permettrait de sauver notre régime de retraite et qu’il suffirait en somme de vous la confisquer. Passons sur le fait qu’il s’agit tout simplement de vous voler, ce qui à ma connaissance est interdit par la loi, et venons-en à ce qui est l’essentiel de cette revendication.

Votre fortune est estimée à 195 milliards d’euros. Elle fait de vous l’homme le plus riche du monde. Félicitations. Et en même temps je vous plains bien, car vous êtes exposé à toutes les concupiscences et à tous les sentiments violents qui peuplent l’âme humaine. Imaginons qu’on vous vole cette somme et qu’on la verse au régime français de retraite. Celui-ci distribue chaque année 345 milliards d’euros. Grâce à votre argent, les cotisations de retraite des Français seront payées pendant 7 mois. Mais le huitième mois, ils devront à nouveau verser 28 milliards d’euros pour leur retraite …et ainsi de suite. Vous n’aurez sauvé nos retraites que pendant un peu plus de la moitié d’une année. Vous verrez : on vous traitera de minable !

Bien entendu, on se mettra aussitôt en chasse d’autres milliardaire, et comme la plupart de ceux-ci ont mis leur fortune à l’abri à l’étranger, on se rabattra sur la classe moyenne, puis, faute de rapines suffisantes, on finira – comme toujours – par taxer les pauvres. Alors, comme toutes ces manœuvres n’auront rien rapporté, on baissera drastiquement les pensions, avant de les ramener à l’euro symbolique.

Cette histoire n’a rien d’original. Partout où l’on a voulu croire que voler les riches enrichirait les pauvres, les choses se sont terminées de cette manière. Le plus bel exemple est celui du communisme qui a appauvri le peuple partout où il s’est imposé. Et qui a ruiné les productions des pays où il régnait. C’est ainsi que des milliers de Cubains sont morts d’avoir ingurgité des boissons frelatées, le rhum ayant disparu de leur pays. Plus de rhum à Cuba, il fallait le faire ! Eh bien ils l’ont fait.

Pour autant, cher Monsieur Arnault, votre fortune n’est pas sauvée. A défaut d’être vraiment utile, sa confiscation sera une belle satisfaction pour tous les envieux qui peuplent notre beau pays, comme – soyons juste – tous les autres. Mais vous le savez certainement, ce qui caractérise un bon régime politique, c’est le fait qu’il soit capable par des moyens démocratiques de tenir en lisière le peuple des envieux. Le régime politique français n’a pas cette qualité.

Vous préparez votre retraite, cher Monsieur Arnault, en confiant la direction de vos entreprises à vos enfants. C’est une façon comme une autre de se retirer. C’est surtout une façon de gérer votre fortune. Les retraités français ne peuvent pas en faire autant. D’abord parce qu’ils n’ont pas de fortune, leur épargne étant engloutie au fur et à mesure par leurs cotisations à la retraite par répartition et, quand ils meurent, leur retraite ne va pas à leurs enfants. Car leurs droits disparaissent à l’instant même de leur mort ! Alors ça, pour être social, c’est social !

De vous à moi, cher Monsieur Arnault, le régime français de retraite est une pure folie. Une folie communiste, instituée par le parti du même nom à la Libération, alors qu’il était en position de force. Et tous les prétendus politiciens de droite n’y ont rien changé depuis cette époque. Mieux : les Français défilent en foule aujourd’hui pour le conserver. Oh non, ils ne sont pas fous. Ils sont simplement aveugles.

Vous possédez, cher Monsieur Arnault, des médias. Que ne menez-vous pas une campagne d’information sur ce que pourrait être une véritable retraite pour les Français ? Ce n’est vraiment pas compliqué à expliquer. Les Français savent qu’il faut placer de l’argent pour parer les mauvais coups du destin. C’est ce qu’il faut leur permettre en supprimant l’abominable régime de répartition qui les ruine. Nous avons fait le calcul : un smicard peut se faire un appréciable capital en plaçant pendant quarante ans une somme équivalente à celle que le régime actuel de retraite lui confisque. Avec en plus une rente mensuelle supérieure à ce qu’il touche aujourd’hui. Voilà ce dont on prive les Français.

Cher Monsieur Arnault, pardonnez-moi de vous avoir importuné. C’était pour le bien de la France, qui m’importe au plus haut point. En fait, ce que je voulais expliquer à mes compatriotes, c’est qu’il est facile et inutile de s’en prendre aux milliardaires. Ce qu’il faut, c’est permettre à tous les Français de vivre dans une aisance qui corresponde à l’état de leur pays. Et pour cela, cesser de leur confisquer plus de 80 % de leurs revenus en impôts, taxes et cotisations, comme le fait un Etat qu’ils ont eu grand tort de laisser croître à ce point. Voilà le programme qu’il faut à la France. On n’attend plus que les hommes pour l’appliquer !

Claude Reichman

 

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Une réflexion sur « Lettre à Bernard Arnault »

  1. Bernard Arnault remplace le Juif Lévy des antisémites – nombreux étaient de gauche – qui avaient leurs entrées à l’hôtel du Parc. Avec des millions de complices à chaque fois.

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