UN POINT DE SOCIETE

Je déjeune avec un ami aujourd’hui à midi. Je lui explique ma situation, je lui recommande la lecture de mon blog, je lui avoue que je suis très prés de la fin.

Il me dit:

– Vous avez des problèmes fiscaux parce que vous avez un métier marqué, mal aimé, vous êtes promoteur c’est comme garagiste.

Je lui réponds:

– Ce n’est pas le problème, c’est bien pire. Pire même que le racisme. Beaucoup effectivement pensent que les garagistes sont des gangsters, mais tous ont leur garagiste en qui ils ont confiance. Beaucoup de blancs sont racistes envers les noirs, beaucoup de noirs sont racistes envers les blancs, mais la plupart de ceux-là ont un ami noir ou un ami blanc pour lequel ils considèrent que leur racisme n’a pas à s’appliquer. Ce n’est pas le cas de celui qui est désigné comme « fraudeur fiscal ». Il conserve ses amis, mais ils pensent au fond d’eux qu’il est probablement coupable. Le « fraudeur fiscal » est un bouc émissaire, de ce fait ceux qui l’ont comme ami font quand même corps avec l’accusation, ils participent peu ou prou à cette accusation même s’ils sont prêts à lui pardonner. Au mieux, ils pensent qu’il s’est mal débrouillé. Jamais ils ne proposeront de lutter à ses côtés. Sauf rarissime exception, qui évidemment confirme la règle.

– Alors, me dit-il, montez une association de défense.

– Ma réponse est simple. Pourquoi Soljenitsyne a-t-il dû fuir aux Etats-Unis? Pensez-vous qu’il aurait pu monter en URSS une association de défense des déportés du goulag? Le communisme intégriste engendre inexorablement « l’ennemi du peuple » qui sera le bouc émissaire. Tout est dans le fait que l’intégrisme fiscal soit devenu la pensée commune en France. Il n’y a pas d’intégrisme sans bouc émissaire. C’est incontournable, inhérent à l’intégrisme. Les boucs émissaires, lorsqu’ils peuvent s’organiser en association ne sont déjà plus des boucs émissaires, leur société a évolué. Ce n’est pas encore le cas en France où l’intégrisme fiscal est total.

Pour finir le déjeuner plus agréablement, je lui raconte l’histoire des impôts telle que je la vois:

Il ya bien longtemps de cela, dans la savane africaine, il y avait un petit village. Il avait deux particularités:

            -1°- Le chef était élu démocratiquement. Une fois élu il avait le droit de profiter raisonnablement des biens et des femmes des hommes du village.

            -2°- Les habitants de ce village avaient peur de la nuit qu’ils considéraient comme une divinité malfaisante.

Un jour vint un blanc très instruit puisque sortant à la fois de Polytechnique et de l’ENA, qui plus est Inspecteur Général des Finances.

Il leur affirma que s’ils votaient pour lui, dès qu’il serait chef il n’y aurait plus de nuit.

Ils votèrent pour lui.

Une fois chef, il commanda des vélos équipés de dynamos.

Toutes les nuits, tous les hommes du village pédalaient et la lumière jaillissait.

Il n’y eu plus de nuit.

Le jour les hommes du village dormaient pour récupérer de l’effort nocturne.

Le chef profitait sans restriction de leurs femmes et de leurs biens.

Si par cas l’un d’eux ne voulait plus pédaler, soit qu’il en avait marre d’engraisser le chef, soit que lui n’avait pas peur de la nuit, les autres le chassait du village.

C’est ça l’impôt. Pensez-y.

Cordialement à ceux, amis ou ennemis, qui lisent ce blog. Henri DUMAS

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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