Le troisième pouvoir

Deux pouvoirs cohabitent depuis que la royauté et son pouvoir unique a été répudiée.

Le pouvoir politique régi par les règles de la démocratie et le pouvoir financier régi par les règles du marché.

L’attelage, cahin-caha, a traversé deux siècles pendant lesquels il a fait la démonstration, non sans peine, de sa viabilité grâce aux règles qu’il s’est donné au fil du temps.

Ces deux pouvoirs se sont équilibrés et neutralisés pour les optimistes, acoquinés pour les pessimistes.

Arrive aujourd’hui un troisième pouvoir : le pouvoir technocratique de la fonction publique.

C’est, exprimé plus trivialement, le pouvoir des fonctionnaires.

Initialement ce n’était qu’un service à la nation, au même titre que l’armée par exemple.

Du fait de l’hyper spécialisation de ses techniques qui a « autistisé » les politiques, ce pouvoir a pris une importance considérable, incontournable, sans pour autant avoir à rendre des comptes à quiconque. Il a mis le pouvoir politique à sa merci.

Pendant que le pouvoir politique rend des comptes à ses électeurs et le pouvoir financier à ses clients, le pouvoir de la fonction publique n’en rend à personne.

De ce fait il a crû sans limite, aujourd’hui il nous impose sa loi, sans aucun contrôle.

Il accumule de ce fait toutes les tares, tous les excès, de tout pouvoir non régulé : abus de pouvoir, corruptions morales et matérielles, atteintes aux libertés, oppression et finalement dictature.

C’est le défi des élections qui font suite à la dissolution. C’est lui qui a mis Macron échec et mat.

Qui des trois candidats potentiels: Macron, Mélenchon ou Le Pen est capable de juguler le pouvoir technocratique de la fonction publique, de l’insérer dans des règles le limitant tout en lui préservant la place qui lui revient dans une société moderne ?

Lequel des trois est suffisamment libre pour s’atteler à cette tâche, suffisamment lucide pour comprendre que c’est l’unique problème qui se dresse face à l’avenir de nos démocraties.

Notons qu’aucun n’a un programme clair à ce sujet. C’est le problème.

Alors qu’il y aurait des pistes.

  • Nomination par élection des postes clef de la fonction publique, par exemple le Directeur de Bercy
  • Interdiction de cumuler une activité dans la fonction publique avec une des deux autres, économique ou politique.
  • Responsabilité face aux résultat des missions
  • Devoir de réserve, impossibilité de cumul.
  • Etc…

Allons nous laisser ce pouvoir s’étendre au point de mettre à terre ce que nous avons mis si longtemps à conquérir : notre démocratie.

On peut dire, pour dédramatiser, que l’absence de projet face à la nécessité de réguler ce troisième pouvoir nous fait vivre dans une France qui n’a pas « les lumières » à tous les étages.

Ce modeste blog est ouvert à tous ceux qui voudraient bien imaginer des solutions de régulation du pouvoir de la fonction publique de telle sorte que sa nécessité soit reconnue et son expansion maîtrisée.

Quant aux trois candidats, il faudra attendre sans doute une autre consultation pour que le sujet soit abordé.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Le troisième pouvoir »

  1. Il y aurait bien une réponse en copiant les américain : changement de président => Changement de certains fonctionnaires.
    La révolutions chez nous, mais…

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