Souffrance et mort

La diarrhée législative actuelle sur l’euthanasie n’est que l’expression de la morgue de prétendus diseurs de Droit, auto-proclamés conducteurs d’opinion. Ce sont les mêmes que ceux qui croient pouvoir tout régler par des textes toujours décevants pour leurs prétendus bénéficiaires et qui persistent malgré tout à imposer leur vérité.

La loi a par nature une portée générale. Or il est des domaines où la législation ne peut être que minimale.

La souffrance et la mort, par exemple, qui touchent l’individu au plus profond de lui-même, restent du seul domaine particulier. La façon de surmonter la souffrance et le choix ou le rejet de la mort provoquée, en sont l’expression ultime. Nul ne peut se substituer à celui qui souffre et la loi ne saurait en ce domaine imposer sa marque.

Elle ne peut décider pour chaque individu gravement malade s’il a encore ou non un intérêt à vivre. Elle ne peut ni répondre à la question de son destin sur terre ni apprécier sa résignation ou son aspiration à mourir. Chaque cas de souffrance qui précède la mort – sans qu’on n’en connaisse jamais le terme – est individuel, particulier, éminemment personnel et ne peut donc trouver de solution dans une approche globale nécessairement éloignée des convictions personnelles du patient et de celles de son entourage. D’autant que ces convictions, exprimées ou refoulées selon le tempérament des sujets, ataviques ou raisonnées selon leur culture, sont évolutives en fonction de l’état physique et psychologique du malade.  Nul ne peut se substituer à lui. La loi n’a pas à répondre à des questions aussi intimes.

Seuls des esprits d’inspiration totalitaire prétendent dire si une vie vaut ou non d’être encore vécue. Et imposer dans la loi une vision aussi peu respectueuse des convictions de chacun serait une imposture.

Ainsi ceux qui passent pour les libérateurs du carcan vital, se comportent en réalité comme des liquidateurs d’affaires. La vie vaut infiniment plus – bien au-delà de leur valeur – que le coût de soins palliatifs remboursés par la Sécurité Sociale. La mort provoquée ne doit pas être un enjeu économicopolitique.

La loi qui régissait jusqu’à présent la question de l’aide à mourir se tenait à bonne distance de toute tentation d’euthanasie et prenait bien soin de ne pouvoir être exploitée de façon idéologique. Ce verrou a sauté sous la pression de ceux qui ont choisi de considérer la vie comme une simple fonction matérielle.

Qu’ils nous permettent de penser qu’elle est davantage que cela. Et que les donneurs de leçon qui ne savent rien de plus sur ce sujet que ceux qui subissent leurs ukases, veuillent bien s’abstenir de décider ce que vaut leur vie.

Le matérialisme qui guide la loi n’est pas la seule option possible.

Au nom de la liberté de penser, prononçons-nous contre la loi sur l’euthanasie.

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Une réflexion sur « Souffrance et mort »

  1. Belle analyse.
    Nous sommes sur un site qui évoque d’autres manières de tuer encore plus sournoises dans leurs motivations. Par ex celle menée par un système fiscal et une fonction publique, dont les prédateurs s’enrichissent des décès qu’ils provoquent, par l’usage des lois détournées de leurs objectifs “communs”, et illégales puisqu’elles trahissent la DDHC (et donc la Constitution).

    L’art 14 DDHC précise : “Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants , la nécessité de la contribution publique, de la consentir LIBREMENT ….etc”.
    Des “gouvernements corrompus ” ont installé leur petite entreprise au sein de la fonction “publique”. Une entreprise privée qui consiste à provoquer des drames en trahissant les droits fondamentaux, pour justifier une autorité punitive sur leurs victimes. C’est une véritable spéculation financière sur les morts qu’ils organisent par le non respect de l’égalité de droits (racisme) .

    Ils détournent ainsi la force publique à leur seul service, s’attribuent des privilèges en conflits d’intérêts. Ils se servent dans la caisse publique puisqu’ils se votent leurs salaires ! ils provoquent ainsi le décès prématurés d’un grand nombre de citoyens par appauvrissement général et création d’un chômage soigneusement provoqué et entretenu.
    Le nombre de décès provoqués par trahison de la République est de très loin supérieur à celui du Nazisme en France à période égale.

    Définition du racisme: “Le racisme est le fait dans un ensemble, de distinguer un groupe social ( de créer ainsi des “catégories de droits” au pays de “l’égalité de droits”) et de restreindre les droits des méprisés “.
    Mais le compte à rebours a commencé depuis quelques années dans toutes les couches de la société.

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