Revenir à la base

Revenir à la base est essentiel avant d’essayer de comprendre quoique ce soit. Mais ce n’est pas si facile.

Par exemple : comment revenir à la base du sacré ?

Le sacré, du moins sa partie visible, part d’un acte simple. Prenons un repas hebdomadaire entre amis qui va se poursuivre toute une vie, puis au-delà de cette vie qui sera maintenu par les descendants des initiateurs, puis plus tard par ceux qui se prétendront aussi descendants plus ou moins directs. Au terme d’un siècle ou deux, ce repas devient un acte sacré, alors accompagné d’un rituel destiné à magnifier ce sacré.

Une fois arrivé là, qui peut se permettre de rappeler qu’au départ il n’y eut qu’un repas entre amis ? Personne, il est alors d’usage de prétendre que le sacré vient du sacré, n’est pas une évolution. Faux.

Donc revenir à la base n’est pas simple. Beaucoup d’écrans cachent le début ordinaire de ce qui nous parait être des évidences qui s’imposent, alors qu’elles ne tirent leur légitimité que du temps qui passe, qui efface la banalité de leurs premières fois.

S’agit-il, en exprimant ceci, d’une réflexion primaire, non étayée par une kyrielle de citations et documentations diverses ? Peut-être…

Mais peut-on comprendre le fiasco dans lequel nous sommes projetés de toutes parts sans en chercher la base ? Pour moi, non.

Je ne vous cacherai pas qu’il y a un bon moment que je cherche cette base, mère de nos tourments. Jusqu’à ce jour aucune hypothèse ne m’a séduite, toutes étaient partielles ou partisanes, qui plus est compliquant la complexité alors que je cherche la simplicité initiale.

Puis j’ai commencé à lire “La France de face”, le livre d’Anne Nivat, l’épouse de ce pauvre JJ Bourdin, une grande reporter qui dit elle-même :”Je n’ai jamais cru à l’objectivité en journalisme, en revanche, je défends farouchement l’idée d’un travail honnête et utile. J’assume ma subjectivité et revendique l’absence de jugement…”

Où j’en suis de son livre, elle ne ment pas en affirmant cela.

Evidemment sa “subjectivité” l’entraine vers les classes dites “défavorisées”.

Nous voilà donc parti, souvent en compagnie de travailleurs sociaux ou d’associations du même type, dans les quartiers eux aussi globalement qualifiés de défavorisés. Tous les poncifs y passent, mais sans jugement il est vrai — l’attirance n’étant pas, dans l’absolu, un jugement –…

Pour finalement constater que nombreux sont ceux qui se laissent aller au fil de la misère, mais que quelques-uns luttent et s’en sortent, que ce soit par le biais des études ou directement par l’engagement personnel dans le travail ou dans une idée.

Ceux-là me sont sympathiques, et immédiatement j’imagine leur désarroi lorsque, ayant vaincu le signe indien, après travail et galères, on va leur dire une fois accédés au confort matériel : “Par ici la monnaie, nous allons redistribuer le fruit de tes efforts à tes anciens amis qui n’ont pas eu ta chance et sont restés à rien foutre dans leurs canapés à regarder la télé ou leur téléphone…”

La redistribution

Eureka, c’est la base que je cherchais, le monstre qui nous dévore. Devenu sacrée, indiscutable et cependant drogue de mort.

La redistribution constitue un crime contre l’humanité.

Sournoise elle prétend faire le bien, elle cherche à se confondre avec la charité, avec l’aide due aux éclopés de la vie, mais ce n’est pas le cas.

Elle tourne à plein régime, cela n’empêche pas la misère et la honte des laissés pour compte dans la rue.

La redistribution ne satisfait que la haine de la réussite, la jalousie. Contrairement à ce qu’elle annonce elle entrave lourdement, moralement et matériellement, l’assistance aux personnes en danger. Elle confond volontairement les dangers de la faim, de la maladie au profit de la consommation inutile, perverse, non gagnée.

Elle dévore le capital qui manque alors à l’économie, elle enrichit indument ceux qui, si nombreux, se targuent de la gérer, de la redistribuer.

Si j’avais à défendre une campagne électorale, je ne promettrais que cela, la fin de la redistribution.

Je la remplacerai par une aide concrète et efficace à ceux qui sont vraiment dans la peine, ils ne sont pas si nombreux. Pour les autres je leur conseillerais la case travail, engagement, responsabilité, mérite.

La redistribution c’est l’injustice, la certitude de se tromper, de prendre aux travailleurs pour alimenter les fainéants, quel que soit le niveau d’intervention.

Au début étaient la mutualisation, l’association ouvrière, les syndicats, pour équilibrer les rapports et partager équitablement les fruits du travail.

Puis s’est substituée à ces organisations respectables la redistribution, cette crapule, pilleuse en bande, assassine de l’économie, destructrice du lien social, amplificatrice de la haine, de la jalousie, de la délation, autant de maladies graves de la société.

Le partage du bénéfice, ça se discute, entre hommes de bonne volonté, ça ne se redistribue pas aveuglement par l’intermédiaire d’hommes de mains.

La base de nos maux est donc pour moi : LA REDISTRIBUTION

Nous en reparlerons. Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Revenir à la base »

  1. Le problème en France est la volonté de l’égalité pour tous qui n’est q’une tromperie politique. Rappel, Beaucoup de Gens confondent l’égalité et l’équité.
    Eh bien voilà la différence résumée ci-dessous =
    1- égalité= c’est donner la même chose à tous
    2- équité= c’est être juste en chaque situation
    L’égalité et l’équité= cliquez pour lire la suite : http://injustice.blog.free.fr/public/Egalite_et_Equite.jpg

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