Quand le réel est irréel

Vous avez sans doute déjà lu “Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur”, c’est un livre culte aux Etats-Unis. Seul ouvrage de Harper LEE, qu’elle a publié en 1960. Le roman se déroule à Maycomb, petite ville fictive de 7.000 habitants. En réalité Monroeville en Alabama où vivait l’auteur, voisine et amie de Truman Capote. Si vous ne l’avez pas lu, précipitez-vous.

Vous découvrirez deux enfants qui jouent le rôle des candides, à la personnalité bien trempée, droits, qui se posent les bonnes questions et qui trouvent les bonnes réponses, aidés par un père qui représente la très grande sagesse.

Face à eux une petite ville où blancs et noirs sont en nombre quasiment égal. En 1960 l’esclavagisme est aboli depuis cent ans, mais la ségrégation est encore pratiquée, abolie seulement en 1964.

Les noirs sont donc les égaux des blancs, mais uniquement s’ils restent sagement chez eux. Les blancs de bas niveau se défoulent sur eux et sont couverts quelques soient leurs mensonges et leurs turpitudes. L’élite des blancs, enfin ceux qui se considèrent ainsi, respectent les noirs, leur liberté mais limitée à la porte de leurs maisons où ils ne peuvent pénétrer qu’en temps que domestiques. Ils regrettent que la racaille blanche viole l’âme des noirs, mais pas au point de donner raison aux noirs quand cette racaille les harcèle.

Figurez-vous que je me sens le noir de notre société, et pas au titre du concert raciste dont on nous rabâche les oreilles journellement.

Pour moi, les blancs sont les fonctionnaires au pouvoir, qui possèdent le pays à travers les élus écrasés par la fausse technicité des hauts fonctionnaires, en complicité avec les affairistes, peu regardants, pour qui le gain d’argent commande et justifie toutes les bassesses.

Je suis le noir dont tout le monde respecte les droits, sans que jamais personne ne réagisse quand ils sont grossièrement bafoués par la lie des fonctionnaires.

Je ne suis pas reçu dans le cercle des blancs, et leur justice me condamne en sachant parfaitement qu’elle se parjure.

Ainsi il me semble que la nature humaine ignore la droiture, se gargarise de faux-semblants destinés à couvrir ses lâchetés, ses cupidités, ses égoïsmes.

Ainsi les hommes de l’Etat, piétinant les idées des lumières, n’hésitent pas, au motif que je suis né sur un territoire qu’ils considèrent sous leur coupe, à me transformer en esclave de la dette artificielle qu’ils font peser sur moi.

Le temps de l’impôt consenti au prorata des moyens de chacun pour l’entretien de la chose commune, utile à tous, est depuis longtemps révolu.

Aujourd’hui je travaille exclusivement pour payer l’impôt, que je dois même si je ne gagne rien.

Cela c’est la servitude pour dette.

Wikipédia ” La servitude pour dettes touche plus de 20 millions de personnes dans le monde10,14. Les circonstances qui conduisent à de telles situations sont diverses : emprunt destiné à financer un traitement médical, une dot, etc. L’emprunteur est ensuite astreint à travailler sans congé pour le compte du prêteur jusqu’au remboursement de la dette. Les rémunérations étant toujours très basses, il arrive régulièrement que la dette ne soit pas éteinte avant le décès de l’emprunteur et passe ainsi aux générations suivantes. D’autres personnes peuvent s’être engagées à payer leur entrée clandestine dans un pays par leur travail jusqu’à ce que leur dette soit remboursée. Toutefois les « salaires » sont tout juste suffisants pour survivre, si bien que le remboursement peut s’étendre sur des années.

La servitude pour dette est théoriquement abolie dans le monde entier, toutefois cette pratique est encore généralisée dans certaines régions du monde.”

C’est exactement mon ressenti, ma situation.

Bien plus, j’ai le sentiment d’être astreint aux travaux forcés.

Wikipédia : “Le travail forcé peut exister dans les pays démocratiques notamment sous forme de travail clandestin) : 21 millions de personnes y sont soumises dans le monde selon une estimation de l’OIT, 90 % étant exploitées dans l’économie privée, par des individus ou des entreprises (22 % victimes d’exploitation sexuelle et 68 % victimes du travail forcé dans des activités économiques comme l’agriculture, la construction, le travail domestique ou la production manufacturée), 10 % subissant des formes de travail forcé imposées par l’État (notamment en prison, dans l’armée nationale ou dans les forces armées rebelles)15. Le travail clandestin constitue sans doute la forme la plus connue de l’esclavage moderne, entre autres parce que c’est la plus répandue dans les pays occidentaux. On parle généralement de travail forcé lorsque des personnes sont recrutées dans l’illégalité par des États, des partis politiques, des entreprises ou des particuliers, et forcées à travailler pour eux, le plus souvent après confiscation des documents d’identité (c’est-à-dire après privation de la citoyenneté) et sous la menace de sévices ou d’autres punitions.

Bizarre Wikipédia, que j’aime bien, qui serait une encyclopédie libérale, qui pourtant ne voit nulle servitude, nuls travaux forcés, dans notre pays.

Je serais donc le seul à connaître cette oppression, ce sentiment de dépossession de mon corps, de mon âme et de mes biens ?

Et pourtant :

“En France, Le Comité Contre l’Esclavage Moderne (CCEM) estime que plusieurs dizaines de milliers de personnes sont contraintes de travailler dans des ateliers clandestins pour rembourser une dette exorbitante contractée le plus souvent pour prix de leur entrée dans le pays.”

Donc, voici la réalité qui nous saute au visage.

Bon sang, mais c’est… bien sûr : la France est un immense atelier clandestin où nous travaillons pour rembourser une dette exorbitante, contractée en naissant ici. Et personne ne dénonce la mafia qui organise ces ateliers par crainte de représailles.

Bercy et les fonctionnaires nous tiennent, ils ont les fusils. Ceux qui veulent leur prendre, un quarteron de généraux, poursuivent exactement le même but. Aucuns n’envisagent de nous rendre la liberté, de nous permettre de fuir ces travaux forcés, cette servitude de la dette, aucun ne sont libéraux.

Au contraire tous se déchainent et analysent à l’occasion de Covid jusqu’où ils peuvent pousser le curseur contre la liberté, et visiblement, c’est sans limite.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « Quand le réel est irréel »

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