Le temps des poètes…

Je ne suis pas un adepte du mensonge et je déteste les rumeurs. Je crois devoir en conclure que je manque cruellement de poésie.

Les poètes, les artistes-créateurs en règle générale, sont les hérauts de l’épopée.

L’épopée est au fond des rêves de chacun, elle n’est que mensonge mais reste épopée. Cervantès en 1605 en fit la picaresque et passionnée critique dans son ouvrage « L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche ».

Les épopées trouvent leur source dans la grandeur ou dans la décadence, dans le mal ou dans le bien, dans la félicité ou dans le malaise, dans la richesse ou dans la misère, dans l’espoir ou dans le désespoir, mais leur carburant est le rêve, le mensonge, la rumeur, elles recherchent la proximité de l’absolu.

Les poètes sont idéalistes ou sataniques, toujours séduisants pour ceux qui partagent leurs épopées.

J’ai probablement tort si l’on tient compte de l’estime que chacun porte à ses poètes, mais je n’aime pas la poésie, car je n’aime ni le mensonge ni la rumeur, donc très peu l’épopée.

Je suis assez terre à terre. Disons pragmatique. J’ai du mal à m’envoler, du mal à ne pas voir la complaisance, les arrières pensées du « cimetière marin » de Valery.

Ce qui ne m’empêche pas d’observer et d’essayer de comprendre la poésie des autres, qu’elle soit courtisane ou critique.

Ainsi, dans le délire poétique toxique, je trouve que Poutine fait très fort.

Il n’est pas le premier. Mais quelle énormité de voir un être humain arriver à engager son peuple dans une épopée qui se résume au vol et au meurtre du voisin…

Par quelle magie arrive alors un temps où plus personne ne peut faire la différence entre mensonge, rumeur et vérité.

Comment cela est-il possible ? Pourquoi est-ce constant ? Pourquoi l’expérience ne sert à rien, tout recommence à l’identique ?

Né en 1944, j’ai eu la chance de vivre un cycle complet allant du vrai au faux.

Après la guerre l’ambiance générale était à la vérité, même si le pourcentage des menteurs était probablement stable ils n’étaient pas écoutés. Cela alors même que l’information n’était pas libre et aurait pu être entièrement trafiquée. C’est d’ailleurs ce qu’ont prétendu les zélotes de l’épopée collectiviste, pour répandre leurs mensonges, leur propre épopée.

Puis, j’ai vu la parole se libérer et la sympathie pour le mensonge se développer exponentiellement. Alors que dans le même temps et sous d’autres cieux, le même mensonge s’épanouissait aussi, mais au contraire à travers la propagande obligatoire, la parole prisonnière.

Aujourd’hui, le discours à remplacé la raison, la collectivité libre de s’exprimer court après les rumeurs, les dépasse, les amplifie… partout.

La poésie est la maitresse du monde, malheur à celui qui évoque la raison, la simple vérité, toute nue, si mal gaulée…

J’oserai dire : c’est quoi ce délire ?

Où allons-nous, de bombes sales en Nazis ressuscités, de peuple russe sanguinaire en bombes sophistiquées qui tuent partout après quelques secondes de vol…

Tout cela est excessif, pas sérieux, tout cela est ridicule, et pourtant tout cela est notre quotidien, notre normalité, notre poésie. Il est bien venu d’y croire.

Cette poésie qui derrière sa séduction cache quelquefois le meilleur, mais souvent le pire. Car, qu’elle soit beauté ou hideur, elle commence toujours par mentir.

Voici donc le temps des poètes, ce n’est pas le mien.

J’ai peu d’espoir d’avoir le temps de voir revenir celui que j’aime, celui des bâtisseurs.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Le temps des poètes… »

  1. Richard
    Comment pouvez-vous inverser les valeurs à ce point ?
    Que vous ayez un certain dépit à constater que ceux qui sont plus forts ont tendance à prendre leurs aises soit. Mais que vous leur préfériez des voyous sans foi ni loi, non.
    Vous avez un problème Richard.
    Je vous le redemande, je ne souhaite pas que votre déviance s’étale grossièrement sur ce blog.
    Bien à vous.

  2. Mon analyse sur ce sujet et un rappel =
    « La Guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent, mais ne se massacrent pas ». Paul Valery

    Mais la question en ce moment est : »quand les USA vont cesser de nuire au monde entier !

    Marc Benamou, auteur du livre « Le dernier Mitterrand » : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec les États-Unis. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ».

    En IRAK , Libye et autres les USA sans accord de l’ONU, 500.000 morts civils qui s’indigne ?
    Sans justifier la guerre mais pas de leçons des pays de l’OTAN et des USA !

    A méditer sur le droit international = Vous ne pouvez pas vider le droit international de son sens et prétendre ensuite qu’une invasion est « illégale ». Tant que nous vivrons dans un contexte de Far West créé par un empire meurtrier à l’échelle planétaire et qui en tire profit, les affirmations sur la légalité des invasions étrangères ne sont que des sons creux. Le droit international est un concept vide de sens lorsqu’il ne s’applique qu’aux ennemis des États-Unis.

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