Jacques Sapir…. toujours.

Voilà un homme avec qui je ne souhaite pas me fâcher. Le voudrais-je, ce ne serait pas possible. Pour se fâcher il faut être deux. Comment imaginer qu’un économiste de ce niveau accepte de discuter avec le rien du tout que je suis ?

Il faut savoir où l’on se place. Je ne suis qu’un tout petit entrepreneur, violenté par le fisc, ruiné par les collectivistes et autres planificateurs, qui essaie de comprendre, à travers la littérature économique, le pourquoi de ses misères.

J’ai commencé par lire ceux qui me donnaient raison,  j’entreprends de lire ceux qui justifient l’action de mes bourreaux. Jacques Sapir en est, je le lis.

Il dit ceci :

“Il est matériellement impossible de calculer ce que l’élévation du niveau de l’éducation fait gagner à une collectivité, même si ce gain ne fait aucun doute. De même, il est très difficile de prévoir ce que les dépenses de santé, dans le domaine de la prévention, peuvent faire gagner à une collectivité. On retrouve ici la question de la commensurabilité à laquelle s’ajoute un problème évident d’externalité. Les gains en richesse induits par la mise à disposition de certains services ne sont pas individualisables. Par contre, les dépenses, elles, sont parfaitement mesurables. Cette asymétrie de mesurabilité conduit à rationner l’offre de ces services alors que l’on est peut-être dans une situation de rendements croissants. Une logique purement monétaire peut donc réduire les gains en richesse en limitant l’offre de services collectifs”.

Alors ça, c’est bien envoyé. En langage ordinaire, ça veut dire que l’Education Nationale et la Sécu : faut pas limiter leurs budgets, vu que leurs rendements sont peut-être croissants et qu’on ne s’en apercevrait pas.

Au préalable, Jacques Sapir a dit, en plus de 200 pages truffées de citations et de références dont la science ne peut donc pas être mise en doute sauf à effectuer un travail de recherche de “romain”, que la concurrence c’est nul et que l’équilibre général économique c’est bidon.

Tout ça pour ça ? Pour caresser dans le sens du poil les fonctionnaires des écoles et des hôpitaux et féliciter ceux qui leur refilent l’oseille sans compter : les politiciens planificateurs. Pour légitimer le pillage de pauvres types comme moi, dont la tonte est nécessaire pour abreuver ces “services logistiques”.

Du bas de ma médiocrité, du fond du trou où lui et les siens m’ont précipité, je me permets de lui faire remarquer que ce qu’il appelle la logistique, c’est-à-dire l’acte non marchand mais indispensable à l’équilibre économique n’est pas une spécificité de l’Etat.

N’importe quelle entreprise, de la plus petite à la plus grosse, à une part de ses ressources captée par la logistique. Si elle gère mal l’équilibre entre le financement de cette logistique et celui de son activité marchande, elle a un cout de revient trop lourd, ses concurrents en profitent, elle perd des marchés, elle fait faillite. C’est aussi simple que ça.

Pour affirmer qu’il est difficile de savoir ce que certains services apportent à un Etat, il a fallu qu’au préalable il réfute l’idée de la concurrence. Or, la concurrence existe bel et bien entre les Etats. Il est tout à fait possible de comparer les résultats de tel Etat par rapport à tel autre.

Alors franchement, écrire plus de 200 pages d’une telle densité en références et arguments, pour en arriver à une si ordinaire conclusion, rabâchée depuis des lustres : “la planification doit être planétaire, sans quoi la cupidité des affairistes vient la contrer scandaleusement. Le libéralisme est une maladie grave qui nuit à la planification bienveillante pour tous”.

Le collectivisme doit être total. Qu’importe s’il est stupide et s’il porte en lui les germes de sa propre destruction, il n’accepte aucune réalité. S’il en acceptait, elle le fracasserait.

Mais voilà, le collectivise à la française n’est ni planétaire ni total. La France est un pays en concurrence avec le reste du monde.

Il ne reste que deux solutions :

– Sortir de ce type de raisonnement stupide et admettre que les fondements de l’économie sont le capital, la propriété privée et la concurrence fille de la liberté.

– Ou s’enfermer dans le concept collectiviste et se replier sur soi, nier l’économie, refuser la concurrence, fermer les frontières, et serrer les fesses pour ceux qui prendront ces décisions en perspective du jour où il leur sera demandé des comptes.

Je soupire en lisant Sapir..

Bien cordialement. H. Dumas

 

 

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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