Hollande : est-il un envieux ?

Le très important ouvrage d’Helmut Schoeck, « L’envie, une histoire du mal », fait une analyse complète de l’envie.

Il décrit l’envieux comme un individu dont le but ultime n’est pas de posséder ce qu’il envie chez les autres, mais de faire en sorte, et de se réjouir, que ces derniers soient dépossédés des choses qu’il leur envie. Cette attitude n’ayant aucune limite, cela induit chez celui qui se sent envié un réflexe de survie qui consiste à dissimuler ce qu’il possède, voire à se priver de ce qu’il pourrait posséder.

Cette attitude serait le principal frein à une vie épanouie en collectivité.

Il étaye son propos de nombreux exemples, qui commencent dès les premiers signes de sociétés humaines. Par exemple, il démontre que dans les tribus primitives d’Afrique ou d’Amérique Centrale, celui qui possède plus que les autres est réputé n’avoir pu l’obtenir qu’au détriment de ceux-ci, notamment en leur lançant le mauvais œil, donc en étant un sorcier, ce qui va justifier sa mise à l’écart, voire sa mise à mort. C’est ainsi que ces sociétés se coupent de tout progrès. Il donne des exemples de progrès agraires apportés par les occidentaux et refusés par les locaux ne souhaitant pas se retrouver avec un champ plus productif que celui du voisin de peur d’y laisser la vie.

Je suis sûr que tout cela vous trouble, comme ce fut le cas pour moi.

Mais Schoeck va plus loin. Il pense que le souhait d’égalité qui s’empare de certains ne correspond à aucune réalité de la vie et cache, le plus souvent, l’expression d’une envie qui ne dit pas son nom.

Il analyse cette rengaine qui nous est si familière : « l’égalité des chances ». A juste titre, il en fait remarquer l’incohérence. Par essence la chance est imprévisible, sans quoi ce ne serait plus la chance. Ce seul fait suffit à n’avoir sur elle aucune maitrise, donc à rendre invraisemblable l’idée d’une égalité volontaire de la chance. Plus globalement, l’idée même d’égalité lui paraît suspecte.

Ensuite, il apporte la preuve que depuis tout temps l’envie est reconnue comme le virus mortel des sociétés. Dans toutes les religions, les philosophies, elle est mise au banc des accusés, elle est considérée comme la plaie la plus grave.

Enfin, il démontre qu’elle capte la totalité de l’énergie de l’envieux, au point de lui occulter complètement la réalité et de le transformer en un imprécateur stérile, incapable de projeter autre chose que la ruine des avantages qu’il suppose chez celui qu’il envie.

Schoeck pense que l’envie pour naître n’a même pas besoin de vérité. Elle peut apparaître uniquement dans l’esprit de l’envieux, sans que ce qu’il envie chez l’autre corresponde à une réalité. Ce peut être un simple fantasme de sa part lié à ce que lui-même souhaitait avoir ou être et n’a pas eu ou n’est pas. Le déclanchement est alors strictement intérieur à l’envieux et correspond au moment où il prend conscience de l’inaccessibilité de ce qu’il projetait pour lui-même.

Les dégâts potentiels de l’envieux sont illimités, ils dépendent du pouvoir qu’il atteint. C’est pourquoi l’envie est considérée par toutes les sociétés avancées comme un défaut majeur : « la plupart des groupes humains qui ont marqué l’Histoire ont introduit dans leur culture des obstacles à l’extension de ce sentiment, car envier et être envié sont des états d’âme négatifs, improductifs et qui ne s’apaisent jamais spontanément ».

Prenant un exemple de catastrophe récente, Schoeck nous dit : « Le national-socialisme a conquis le pouvoir en Allemagne grâce à des promesses destinées à rallier les envieux; qu’on se rappelle la limite supérieure des revenus fixée à 1.000 marks, … »

Alors, Hollande est-il tout simplement un envieux ?

Sans nul doute la réponse est oui. Cela explique, enfin, son attitude que personne ne comprend. Son absence de programme en dehors de la suppression de tout ce qui a été fait avant lui, et de son attaque en règle de ce qu’il appelle la finance et les hauts revenus. Autant de choses incohérentes et parfaitement improductives.

Il apparaît qu’en effet il a fédéré les envieux, il a ouvert la boite de Pandore. C’est une troupe qui est aujourd’hui en marche et qui lui échappe.

Il est clair, vu sous cet angle, que c’est bien lui qui a alimenté le Front National, qui est lui-même une concentration absolue d’envieux, sans autre programme que la destruction de l’autre, de celui qui est envié.

Hollande porte une lourde responsabilité. L’envie, qu’il a cristallisée sur son nom à partir de promesses porteuses de destruction et de mort, il n’est pas capable de la refréner. En a-t-il le souhait ?

Il a lâché la meute des envieux, si difficile à contenir. Il lui a procuré la légitimité et la force publique, la loi. Rien ne l’arrêtera maintenant. Elle a pris conscience de la pusillanimité d’Hollande, elle lui échappe, mais elle court libre et grandissante.

Elle va ramener la France vers ces périodes obscures ou chacun devra dissimuler sa réussite, jusqu’à ce que le pays côtoie la misère pour rendormir la bête immonde de l’envie.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « Hollande : est-il un envieux ? »

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