Flory : bourreau fiscal ?

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai deux hantises, deux peurs absolues, ce sont la croyance et la certitude. C’est un peu la même chose, seule la source les différencie, la croyance vient de l’extérieur, la certitude vient de l’intérieur.

Donner la mort s’appuie sur les deux à la fois. J’ai voté Mitterrand, cet homme si à l’opposé de mon raisonnement, uniquement parce qu’il était porteur de la suppression de la peine de mort. Prendre le risque de couper la tête d’un innocent est pour moi la pire des ignominies. Rien ne vaut ce risque, qui rapidement se transforme en indifférence générale pour la vie des autres.

Ne pas respecter la vie des autres est une conséquence des croyances et des certitudes. Le doute et le raisonnement, les deux piliers de l’intelligence, sont les seuls outils qui protègent la vie, mais ils ne protègent pas des indélicats, des escrocs, des truands, au contraire ils exposent à ces parasites.

Où les choses se compliquent c’est lorsque l’on prend conscience que ces évidences ne le sont pas vraiment dans les faits ; que l’opinion publique est traversée par les mêmes contraintes : croire et devenir conne et dangereuse, douter, raisonner et s’exposer à la prise de pouvoir par les escrocs.

Est-il utile de revenir sur ces grandes croyances qui ravagent l’humanité ? Un érudit pourrait s’attaquer à l’encyclopédie des croyances à travers les siècles et les sociétés, il ferait œuvre utile.

A mon petit niveau quelques exemples ordinaires. Je constate le grand mensonge de l’église : feindre d’ignorer la sexualité, pour devenir le nid des perversions sexuelles. Le grand mensonge du collectivisme : feindre d’apporter le confort matériel équitablement, pour devenir le lieu de la pénurie et de l’égoïsme exacerbé. Le grand mensonge de l’âge de la sexualité : prétendre qu’une cloison étanche existerait entre les moins et les plus de dix huit ans, pour devenir une excuse au mal être de certains qui accusent, utilement pour eux, le manque d’étanchéité de la fameuse cloison, alors que la littérature et la vie sont remplies des émotions liées à ce mensonge, au plus haut niveau aujourd’hui.

Ai-je réussi à transmettre mon dégout des croyances et des certitudes, ma passion pour le doute, le raisonnement et par conséquences l’importance que je donne à la conscience de l’erreur ?

L’erreur qui nous accompagne en tout, qui est la source de nos progrès, dont l’analyse est essentielle à la vie.

Nous avons tous souffert de ces abrutis qui ne se trompent jamais, qui avancent en écrasant tout sous les bottes de leurs certitudes.

Nous souffrons tous, des églises liées aux croyances des escrocs qui en prennent la tête pour assouvir leur envie de pouvoir et de privilèges, des technocrates hommes de l’église égalitariste qui nous gouverne.

Et Flory dans tout ça ?

Il propage la mort fiscale. Il exécute les condamnés fiscaux. Son service, dont il est évidemment responsable, passe son temps à poursuivre, à harceler, ceux qui ont été préalablement déclarés fraudeurs fiscaux.

Il n’y a pas plus de place chez lui pour le doute qu’il n’y en avait chez Fouquier-Tinville :  » Ce n’est pas moi qui devrais être traduit ici, mais les chefs dont j’ai exécuté les ordres. Je n’ai agi qu’en vertu des lois portées par une Convention investie de tous les pouvoirs. Par l’absence de ses membres, je me trouve le chef d’une conspiration que je n’ai jamais connue. Me voilà en butte à la calomnie, à un peuple toujours avide de trouver des coupables. »

A l’audience du Lundi 15 Mars, dont au risque de paraître immodeste j’ai publié ma plaidoirie, M. Flory a déclaré à la barre : « Je me demande ce que je fais ici ? »

Était-ce une provocation ou un éclair de lucidité ? Je ne sais pas.

Je sais par contre que je meurs victime de la croyance égalitariste qui couvre les pillages journaliers des Services Fiscaux.

Je sais que nous sommes des millions dans mon cas, je sais que la croyance interdit à ces millions de souffrants de comprendre leur souffrance, de lutter pour en éradiquer les causes.

Ainsi les milliers de courriers de menaces et ATD divers, expédiés par les services de M. Flory tous les ans, qui tombent dans des foyers la plupart du temps en difficulté, très souvent de façon totalement injuste parce que le contrôleur fiscal a agi sans contrepouvoir, dans une indécente impunité, n’ébranlent pas les certitudes de Flory.

Enfin pas complètement, car il y a un petit doute.

Je ne suis ni psychiatre ni psychologue, mais de ce que j’observe Flory ne me parait pas aussi cynique et monolithique que l’exigerait sa fonction. Je ne dirais pas qu’il a la poésie à fleur de peau, mais bon…

Flory peut-il être un Saul inversé ? Qui découvrirait sur le chemin des tribunaux — parsemé de certitudes comme pour le magistrat de lundi, mais aussi de doutes comme pour d’autres magistrats que j’ai eu l’occasion de croiser — que la croyance est le poison, que le doute et l’acceptation de l’erreur sont indispensables à la vie ?

La suite, en appel, nous le dira.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

7 réflexions sur « Flory : bourreau fiscal ? »

  1. je suis completement d accord avec vos propos mais seule une question me preoccupe quand le changement va arriver j ai 69 ans j ai connu la belle vie je me demande si la situation actuelle leur convient je suis desanchantee il faut absolument nous rendre notre identite liberte egalite fratrenite nous voulons vivre merci terol

  2. Il ne s’en cache même plus : le personnel de Bercy a usurpé le pouvoir. Il n’a plus aucune retenue, même pas une sorte d’hypocrisie. Alors que seuls les Parlementaires ont le pouvoir de décider du budget et de l’impôt, ils en sont réduits à poser des questions à l’Administration sur les finances publiques, s’ils le désirent !
    https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/03/18/quand-bercy-sessuie-les-pieds-sur-les-parlementaires/?fbclid=IwAR2t8WQnIf4HNW8WwjgTHmb_tCb3HWjiq8vY1EXhnckfRr7_SeZOXbqF6Sc

    1. je suis completement d accord avec vos propos mais seule une question me preoccupe quand le changement va arriver j ai 69 ans j ai connu la belle vie je me demande si la situation actuelle leur convient je suis desanchantee il faut absolument nous rendre notre identite liberte egalite fratrenite nous voulons vivre merci terol

  3. Pour détendre un peu l’atmosphère, écoutez le sketch de Fernand Raynaud, j’ai le tampon et le brassard de la mairie…

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