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ÉLEVEURS FRANÇAIS, LA POLITIQUE PUBLIQUE PARALYSÉE PAR LES DENIS ET LES TABOUS

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Par Bertrand Nouel.

 

Les Français n’ont qu’à payer leur viande plus cher ! C’est la solution lumineuse préconisée par le Président Hollande. Désinvolte est le terme qui convient. Les causes des problèmes français sont ailleurs et hélas compliquées à redresser. Mais la politique publique est paralysée parce qu’elle refuse de s’attaquer aux problèmes en question, qui sont à la fois ceux du coût du travail et peut-être surtout ceux d’un modèle français attaché à la petite exploitation incapable de lutter avec les mêmes armes que la concurrence. Encore une fois en France la politique de la poussière sous le tapis est préférée à la cohérence de choix assumés.  Avec quelques  exceptions cependant, comme celle d’un ministre qui n’est malheureusement pas directement en charge, Emmanuel Macron, mais qui touche au bon endroit.

La solution préconisée par le gouvernement repose donc sur les exhortations destinées aux consommateurs pour acheter français, couplées au développement du label viande française, et aux demandes renouvelées à la filière pour augmenter le prix de vente au consommateur en faisant remonter cette augmentation au producteur (voir  le détail des 24 mesures du Plan de soutien à l’élevage français du gouvernement).

Une idée « bleue ». Tiens donc, en voilà une bonne idée, faudrait-il dire ? Sauf que la signalétique « viande de France », qui n’est pas un label, existe déjà depuis plus d’un an et n’a pas reçu le succès attendu. Sauf aussi que toute la filière perd de l’argent ou voit ses marges contraintes au maximum,   et que le problème est très compliqué par la  diversité des cas et des solutions à apporter. Sauf, enfin et surtout, que préconiser d’alourdir le coût du panier de la ménagère dans les circonstances actuelles et croire que les Français vont suivre est vraiment une idée « à côté de la plaque ». Un sondage cité par la revue Challenges le prouve : 38% des sondés refusent simplement d’acheter plus cher, 34% seraient d’accord à condition que les prix augmentent de moins de 10% (pourcentage notoirement insuffisant pour sauver la filière), et 6%… ne consomment pas de viande. Soit 78% de la population au total qui ne participeront pas à la résolution du problème. Car la viande est un produit de luxe, et les Français dans leur grande majorité se fichent pas mal des différences de qualité, souvent indétectables, existant entre les origines, s’ils ne peuvent pas se payer la qualité supérieure, … ou censée supérieure du seul fait qu’elle est plus chère, ce qui en soi n’est déjà pas acquis ! La consommation de viande est déjà en baisse régulière depuis plusieurs années, et si les prix augmentent, les Français consommeront encore moins, ou se tourneront encore davantage vers le « low cost ». Comme pour le transport aérien. Au moins Air France développe-t-il sa filiale low cost.

Les vraies causes

L’exemple du prix du porc est significatif. Les prix sur le MPB (marché du porc breton, directeur en France) sont actuellement dans la moyenne européenne, autour de 1,3 € le kilo. Les prix espagnols sont quelques centimes plus bas, les prix allemands environ 4 centimes plus haut. Mais les producteurs français clament que leur prix de revient est 20 centimes plus élevé. Les acheteurs allemands (les abatteurs) peuvent payer un peu plus cher car ils se sont modernisés, en France l’abattoir GAD est tombé en faillite. Le défaut de modernisation des abattoirs est une cause, mais bien entendu les 4 centimes de différence sont loin de faire le compte, et les causes sont beaucoup plus générales. Il faut chercher ailleurs.

En 2011, l’Observatoire régional des Pays de Loire (voir graphique ci-dessous) pointait en premier lieu des distorsions de concurrence vis-à-vis de l’Allemagne, tenant en premier lieu au coût du travail. L’Allemagne a en effet recours sous le régime du détachement, à une main-d’œuvre mal payée en provenance des ex-pays de l’Est, Pologne en particulier, et dont les charges sociales, qui sont celles de leur pays d’origine, sont très basses. La différence du coût de cette main-d’œuvre est généralement de 10 euros de l’heure, 15 euros pour les plus qualifiés contre 25 euros en France. Une partie  de cette différence pourra être comblée suite à l’adoption par l’Allemagne du salaire minimum[1], mais les acteurs ne pensent pas que cela suffira à réduire l’avance déjà prise par l’Allemagne. Il n’y a pas que cela non plus : les coûts du travail sont très élevés au Danemark, 30 euros de l’heure. Cela n’empêche pas ce pays d’être l’un des concurrents les plus redoutables de la France. La différence de compétitivité tient là à une modernisation poussée à l’extrême de la filière : fermes–usines et entreprises d’abattage et de transformation parfaitement mécanisées. L’étude l’ORES pointait aussi une série d’avantages existant en Allemagne au niveau des charges sociales allemandes, d’un privilège de TVA, des aides à l’investissement, du financement public de l’équarrissage et enfin de l’équipement des entreprises de la filière pour la production de biogaz acheté à des conditions très favorables. Rien de tout cela n’existe en France.

Coût horaire de la main-d’œuvre en abattoirs

Source.

De façon générale, le modèle français reste celui qu’il était traditionnellement : production extensive à partir d’entreprises familiales de petite taille, sous-équipées, sous-modernisées et sans fonds propres, dépendant donc de prêts d’un secteur bancaire d’autant moins bien disposé à leur égard que les faillites se multiplient. Par ailleurs, les réglementations environnementales françaises sont particulièrement étouffantes et coûteuses par rapport à celles des  pays concurrents, ce qui contraint encore plus les finances des éleveurs. Lorsque l’on ajoute comme en ce moment les effets de la baisse de la consommation française, de l’embargo russe, de la chute des ventes à la Chine et de la sécheresse, on comprend la situation désespérée de nos éleveurs.

Le déni des pouvoirs publics et la cacophonie chez les organisations syndicales

Les mesures que vient d’annoncer le gouvernement, ainsi que les revendications des éleveurs, passent complètement sous silence cet aspect de compétitivité, au point qu’il est assez atterrant  de constater que le terme n’est même pas prononcé par le ministre en charge.

La situation est compliquée par le fait que les dénis sont présents des deux côtés, tant celui du gouvernement que celui des éleveurs. Le gouvernement est pressé d’éteindre le feu, et concentre donc son action sur des aides financières. Il en annonce 600 millions, mais en fait seuls cent millions en sont vraiment, les 500 restants correspondant à des garanties données aux éleveurs – à qui on propose de s’endetter de nouveau alors qu’ils sont exsangues…Les éleveurs ont beau jeu de souligner que là n’est pas leur problème. Quant aux mesures de fond et de long terme pour redonner une vision d’avenir à la filière, on n’a pas compris où elles se situent. Serait-ce dans un nouveau « machin » administratif censé aider à l’exportation, et doté d’un misérable budget de 10 millions d’euros ? La stratégie du ministre consiste en fin de compte à acheter la paix sociale et l’abandon des manifestations et blocages grâce à des aides financières qui ne résolvent rien, et pour le surplus à jouer les Ponce Pilate en rejetant sur les différents acteurs de la filière la responsabilité de s’entendre sur la répartition des efforts nécessaires pour permettre aux éleveurs d’augmenter leur prix de vente.

Du côté des éleveurs, la revendication porte sur une hausse des prix, financée par la grande distribution et les intermédiaires, lesquels protestent de leur bonne foi en argumentant de la faiblesse de leurs marges, comprises entre 1 et 2%, et ont été quasiment lavés de toute accusation par le rapport du médiateur. Une hausse de leurs prix alors qu’il s’agit d’améliorer leur compétitivité ??

Personne ne veut parler de cette compétitivité. Pas tout à fait personne : c’est Emmanuel Macron qui dit : “On a des éleveurs qui ne sont pas mieux payés et on a des coûts qui sont 40 à 50% supérieurs (…) Le défi structurel, il est là”, en évoquant le cas de l’Allemagne et des Pays-Bas, et en appelant à la “concentration” des petites structures. Même son de cloche chez Jean-Pierre Fleury, le président de la Fédération des éleveurs bovins (FNB) qui regrette que l’on soit “sur un traitement de conjoncture alors qu’on est dans un mal structurel, avec des difficultés de compétitivité sur le marché”. Idem du côté de la FNSEA, dont le Président reconnaissait au micro d’Europe 1 qu’on a fait croire aux éleveurs laitiers que 200 vaches suffisaient à constituer un élevage laitier, ce qui, dit-il, est « complètement faux ». On est parfaitement d’accord avec cette assertion, mais le malheur est que les organisations syndicales s’estiment contraintes de pratiquer le double langage, car leurs adhérents ne sont pas prêts à entendre un discours fondé sur la nécessité de changer de modèle pour passer à la « concentration » des structures qu’Emmanuel Macron appelle de ses vœux (voir à ce sujet l’opposition à laquelle doit faire face la « ferme des mille vaches », alors que dans les pays voisins c’est de 5.000 vaches que l’on parle).  Du coup, voici le secrétaire général de la même FNSEA, s’exprimant le même jour que son président, qui rejette la responsabilité sur le principal industriel français (Bigard), en trouvant « inacceptable » que celui-ci ose acheter de la viande en provenance de l’Allemagne et des ex- pays de l’Est devenus membres de la CE. Mais où va-t-on avec pareille cacophonie?

Il faut changer le modèle français de la petite exploitation

Non, ce n’est pas en augmentant les prix que l’on sortira de l’ornière. Pas non plus en réduisant les marges des intermédiaires. Pas non plus encore en fermant les frontières aux importations en provenance des pays de la CE. Mais en luttant à armes égales.

Il faut croire le rapport de la Fabrique de l’industrie lorsqu’il affirme que l’offre haut de gamme française est inadaptée, car « un tel mode de consommation ne représente que 1% de la consommation mondiale, c’est-à-dire qu’il est quasiment absent en dehors des frontières nationales ». De sorte que « le modèle d’excellence gastronomique que propose l’industrie agroalimentaire française ne permet pas de générer la quantité d’emplois qui pourtant est à notre portée ». Croire de même un économiste spécialiste comme Philippe Chalmin qui, même s’il prend des gants pour affirmer que « les fermes-usines sont une solution mais pas LA solution », n’en souligne pas moins que « Le modèle de l’agriculture familiale est bien adapté aux échéances à venir. Mais il ne doit pas rimer avec des petites exploitations ; il doit pouvoir rimer avec une agriculture moderne, intelligente et intensive ». Et d’ajouter : « L’autre grand problème, c’est l’adaptation de l’environnement réglementaire. Il est impossible d’ouvrir une porcherie moderne en France. Et il faut trois ans pour faire aboutir un dossier de méthanisation, contre six mois en Allemagne ».

Il faut savoir tracer un avenir à la filière, et l’exprimer. Si l’on veut spécialiser la France dans l’excellence de la qualité et les petites exploitations de proximité, continuons effectivement dans la même direction. Mais il faut savoir que cela conduira aux mêmes résultats que ceux que l’on constate actuellement, à savoir la disparition progressive mais rapide des exploitations et le recul de la filière française dans le monde. Savoir aussi que, sauf à s’isoler et à répudier les règles de libre circulation dans la CE, il n’y a pas de raison pour que l’on puisse empêcher les Français de consommer moins cher s’ils le désirent. Si, comme nous le pensons, nous devons nous engager pour concurrencer les pays qui nous entourent, il faut aussi le dire et faire les réformes nécessaires. Il faut consacrer 2,5 milliards à la modernisation de la filière porcine, selon l’Institut du porc français. Qu’en pense le gouvernement et est-il disposé à tracer la voie ?

La France doit sortir d’une façon ou d’une autre d’une contradiction fondamentale : on ne peut pas  faire vivre un modèle agricole extensif et cher dans un pays comme la France où le modèle social et environnemental est extrêmement onéreux. Les salaires sont très élevés au Danemark, mais le pays a choisi un modèle de production modernisé et mécanisé au maximum.

Que devraient en fin de compte faire les pouvoirs publics?

  • Cesser les attitudes irresponsables ou incohérentes. Il y a quelques jours on entendait la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann préconiser, à propos des appels d’offres dans la restauration collective, de « s’asseoir » (sic) sur la réglementation européenne qui interdisait de discriminer entre les origines des viandes. Typiquement français : on est membre de la CE mais on en refuse les règles, on pousse les vraies causes des problèmes sous le tapis et on règlemente pour empêcher le marché de fonctionner normalement. Avec le résultat que la restauration collective ne pourra pas payer le prix et diminuera la consommation de ce qu’elle ne peut pas payer.
  • Cesser d’entretenir les illusions sur la possibilité de maintenir le modèle extensif sans modernisation, mécanisation et concentration des exploitations. Faire un choix d’avenir et l’indiquer clairement, c’est la responsabilité de l’État.
  • Cesser d’imposer des normes sociales (le smic universel, encore et toujours…) et environnementales intenables pour les exploitants, faciliter les réformes et y consacrer les moyens nécessaires. Assigner à la filière de l’élevage la priorité qu’elle mérite, sinon cela se terminera comme pour l’industrie.
Réponse aux commentaires concernant les critiques virulentes contre les « intermédiaires » (abattoirs, mise sous vide de la viande, industriels de la viande, etc) :

Comment pouvez-vous dire que les intermédiaires n’apportent « aucune valeur ajoutée » ? Ce sont des dizaines de milliers de salariés qui travaillent chez ces intermédiaires, peut-être autant ou plus qu’il n’y a d’éleveurs, et vous estimez qu’ils ne servent à rien ? Si oui, une remarque s’impose : la prochaine fois que vous voudrez manger un steak, il faudra vous rendre directement chez un éleveur. Et comme il est probable qu’il ne vous laisse pas jouer les Shylock, vous ramènerez la vache chez vous par le col et à vous ensuite de vous débrouiller avec !

La vérité est bien que les marges de ces intermédiaires sont très faibles, entre 1 et 2%, et que cela ne conduira pas loin de les réduire encore, si ce n’est de diminuer encore le nombre de leurs salariés et leurs rémunérations. Pourquoi croyez-vous que l’abattoir Gad est tombé en faillite ?

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DÉNI DE RÉALITÉ ET RECHERCHE DE BOUC ÉMISSAIRES. par Charles Gaves

Ce qui me sidère le plus dans ce qui passe pour  des débats économiques en France, c’est le déni quasiment surréaliste de la réalité dans lequel il s’inscrit. Dans les sociétés civilisées, lorsque des problèmes commencent à se manifester, il est d’usage d’utiliser la méthode  Socratique pour essayer de trouver une solution.

  1. Les intervenants dans le débat essaient d’établir un diagnostic.
  2. Cette première étape franchie, on discute des SOLUTIONS à apporter aux problèmes.
  3. Dans les sociétés dites démocratiques, il est alors l’usage de procéder à un vote pour déterminer quelles solutions vont être choisies et qui va les mettre en œuvre.

Rien de tout cela ne se passe en France où et la gauche et la droite partent d’un à priori de nature religieux pour poser leur diagnostique : Il y a quelque chose de fondamentalement  mauvais à  l’œuvre dans notre pays,  contraire à son  génie et qui lui a été imposé par des forces  hostiles, en général en provenance de l’extérieur et qui nous a amené là où nous en sommes, et ce quelque chose  s’appelle le …LIBERALISME.

Le débat  Français s’inscrit donc  non dans la recherche d’une solution mais dans la recherche du « bouc émissaire », cher à René Girard et propre aux sociétés religieuses et n’a donc plus rien à voir avec la logique Grecque. On fait d’abord appel à la Tribu, puis on désigne le bouc émissaire. C’est le degré zéro de l’explication. Sortons de ces miasmes, regardons les chiffres, en provenance de l’OCDE, et commençons par un peu de Socratisme.

Dans un état libéral, le poids de l’Etat dans l’économie est stable ou en baisse. Qu’en est il en France ?

Vérifions.

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Depuis 1981, les dépenses de l’Etat en pourcentage du PIB n’ont cessé de monter comme en fait foi le graphique ci-dessus puisque nous sommes passé de 45 % du PIB au moment de l’élection de Francois Mitterrand à prés de 56 % aujourd’hui. Voila qui n’est guère libéral.

Essayons de voir ce que cela veut dire en chiffres absolus (en milliards d’euros).

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Le PIB marchand croit moins vite que le PIB public depuis 1979 et est aujourd’hui plus bas qu’il ne l’était en 2007, ce qui bien sur est loin d’être le cas pour le PIB du secteur public comme chacun peut le voir. Salopards de libéraux, qui sont incapables de suivre la croissance de l’Etat.

Allons plus loin.

Analysons le ratio entre  secteur privé et secteur public.

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En 1981, à  l ‘arrivée de monsieur Mitterrand , le secteur privé était supérieur de 25 % au secteur public.

Aujourd’hui  il lui est inferieur de 20%.  Encore un des méfaits de “l’ultra libéralisme”, j’imagine. Continuons et vérifions les taux de variations annuels de nos deux agrégats, mais cette fois ci en  VOLUME, c’est-à-dire en excluant l’inflation des calculs.

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Le secteur privé, depuis 1981  a connu 7 récessions, le secteur public aucune. Etonnez vous que les jeunes Français veuillent soit émigrer,  soit s’ils se sentent suffisamment compétents (sic!), entrer dans la fonction publique. Ce graphique est bien sur la PREUVE de la supériorité du secteur public sur le secteur privé.

On est mieux payé, on a une meilleure retraite, que l’on prend plus tôt, une sécurité de l’emploi totale ,  il n’y a pas de récession, et en plus on peut dire du mal de ceux qui travaillent dans le secteur privé, qui ne sont bien sur que d’horribles égoïstes. Hélas, comme  le disait Madame Thatcher, le socialisme ne dure que tant que les socialistes peuvent trouver de l’argent à voler à quelqu’un… Plus d’argent à voler= fin des expériences socialistes.   “O tempora, o mores” aime rappeler l’auteur qui a lu Astérix.

Car le secteur public ne croit qu’en deux  méthodes de gestion: augmenter les impôts sur les autres (voler la génération actuelle) ou emprunter à autrui (c’est-à-dire en volant les générations futures).  Il n y a en effet que deux façons de s’approprier un bien, travailler pour l’acheter  ou  le voler comme l’ont fort bien montré les Evangiles et Bastiat

Et la, les choses deviennent embêtantes pour nos voleurs. Le taux de croissance du secteur privé sur les 7 dernières années est devenu négatif. ( NDA:J’utilise toujours la moyenne des 7 dernières années pour déterminer une tendance structurelle) .

Les volés s’appauvrissent…la fin approche.

Résumons-nous.

  • Le secteur public, qui est à l’origine de la dette,  est toujours en déficit et ne vit que de transferts.
  • En fin de parcours, la dette doit être payée, et par le secteur privé.
  • La croissance du secteur privé est maintenant négative, c’est-à-dire qu’il se contracte structurellement, comme en Italie.  Difficile de rembourser quoique ce soit dans ces conditions.
  • La dette de l’Etat va donc continuer à augmenter, ce qui n’ a aucune importance, me dit on,  puisqu’elle est achetée par la BCE et que le service de la dette ne coute plus rien.
  • Mais des taux négatifs vont aider  principalement au financement de l’Etat, car  personne dans le secteur privé ne va emprunter, puisque l’activité se contracte.

La croissance de l’Etat va donc exploser  et le secteur privé continuer à disparaitre.

Les différences entre la France et l’URSS d’il y a peu s’atténuent de plus en plus. Normal, puisque nous sommes gérés par des clercs d’une Eglise qui avait déjà échoué en URSS et qui est en train d’échouer chez nous.

Et comme nous l’a appris René Girard, pour dissimuler leurs échecs il suffit à  ce clergé de remplacer  dans le discours dominant qui sévissait dans les annexes 30  le mot “Juif ” ou ” Koulak ” par  le mot ”  Liberal  ”  aujourd’hui et le tour est joué.

Rien n’est réglé, mais un bouc émissaire a été trouvé et c’est après tout la seule chose qui compte. Voilà mon diagnostic.

J’aimerais bien avoir celui des autres.

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FINANCES PUBLIQUES: 3 SUBTERFUGES SCANDALEUX par Patrick Aulnas.

Par Patrick Aulnas.

Pinocchio credits Luigi Orru (licence creative commons)

 

Nos finances publiques sont gérées de la manière la plus extravagante qui soit. Cette affirmation rencontrera certainement l’adhésion de tous ceux qui s’offusquent lorsqu’ils comparent la gestion de leur propre patrimoine et celle des collectivités publiques. Il y a probablement deux raisons essentielles à cette gabegie publique permanente : la politique et l’absence de normes financières encadrant les décideurs. La politique suppose la conquête du pouvoir. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, mais dans une démocratie, la violence est proscrite. Il reste le mensonge conduisant financièrement à des promesses coûteuses et à l’accumulation de dettes. L’encadrement des décideurs (assemblées diverses, exécutifs préparant les budgets) devrait être strict et juridiquement sanctionné par l’annulation, par une instance juridictionnelle indépendante, de tout budget ne respectant pas les normes financières. Mais il faudrait d’abord élaborer de telles normes. Or, on a vu, avec l’épisode de la « règle d’or », à quel point la classe politique se braque lorsqu’il est question d’encadrer légèrement le pouvoir qu’elle s’arroge de disposer de la « richesse des nations ». Ne pas lui laisser la liberté de promettre n’importe quelle dépense, c’est limiter drastiquement son pouvoir de nuisance, mais c’est aussi lui enlever son principal atout depuis la nuit des temps : la démagogie.

Nous nous dirigerons donc, à plus ou moins long terme, vers les vieilles recettes qui ont fait leur preuve sur le plan politique parce qu’elles permettent de tromper la population sur la réalité de la situation en lui prescrivant différents somnifères. Il y a trois somnifères : l’inflation, la dévaluation, la spoliation. L’effet sur le pays est garanti et c’est le déclin.

1. L’inflation 

Ils ne le disent pas, mais tous le pensent. Une inflation élevée permettrait de déprécier fortement la dette publique et de la rembourser en monnaie de singe. Tous les « petits » candidats à l’élection présidentielle 2012 (y compris Marine Le Pen) avaient souhaité la monétisation de la dette publique. Sous ce terme technique se cache une réalité toute simple qui ferait frémir la plupart des électeurs s’ils comprenaient vraiment de quoi il s’agit : lorsque l’État a un déficit budgétaire, il doit emprunter pour financer les dépenses votées.

Depuis l’adoption du Traité de Maastricht, les banques centrales de l’Union européenne ont une mission première, celle de lutter contre l’inflation. Il en résulte qu’elles ne peuvent pas prêter aux États en créant de la monnaie ex nihilo comme elles le faisaient par le passé. La vieille pratique de la « planche à billets » est désormais proscrite. Les États doivent emprunter sur les marchés financiers, comme toute entreprise. Les adeptes de la monétisation de la dette publique souhaitent retrouver l’irresponsabilité d’antan : l’État français emprunte auprès de la Banque de France qui créé de la monnaie sur demande de la classe politique afin de financer la gabegie des dépenses publiques. Il en résulte une poussée d’inflation qui réduit l’endettement par dépréciation. La population n’y comprend rien et nos irresponsables peuvent continuer à sévir en laissant planer l’illusion de leur magistrale habileté financière.

La politique de quantitative easing de la Banque centrale européenne n’est qu’une version modernisée et techniquement plus complexe de création monétaire. Personne ne sait aujourd’hui où elle nous conduit. Mais tous les subterfuges techniques visant à colmater le gouffre béant du laxisme financier public ne sont que des expédients d’une extrême fragilité.

Il est évident que le financement de la dette publique par les marchés financiers présente de graves inconvénients pour un politique, il ne peut plus faire de politique, c’est-à-dire parader sur la scène médiatique pour énoncer des platitudes et des approximations visant à tromper l’électorat. Ces inconvénients représentent pour tout gestionnaire sérieux autant d’avantages.

— Premier avantage : l’État est soumis à la concurrence et si sa gestion est mauvaise, il devra emprunter à des taux plus élevés. Il ne doit donc pas s’endetter exagérément pour conserver la confiance des marchés.

— Deuxième avantage : la dette publique n’est pas génératrice d’inflation car la création monétaire s’adapte aux besoins de l’économie par la loi de l’offre et de la demande.

— Troisième avantage : les dirigeants politiques ne peuvent plus faire prévaloir leurs intérêts partisans, qui relèvent toujours de la démagogie, puisqu’ils sont soumis à la surveillance du marché.

Si le traité de Maastricht avait été appliqué (déficit public maximum de 3% du PIB, dette publique maximum de 60% du PIB), nous n’aurions aucune crise européenne. Mais contrairement aux affirmations des leaders politiques qui se plaignent de la dictature des marchés, c’est leur dictature à eux qui a malheureusement prévalu. Le traité a été violé par tous les gouvernements et les plus vertueux payent aujourd’hui pour les plus laxistes. La Grèce met ainsi en demeure ses partenaires européens de lui prêter afin qu’elle puisse les rembourser ! Personne ne semble même plus trouver la chose anormale. Quant aux marchés, ils ne font que réagir techniquement et tout à fait normalement : des pays mal gérés et surendettés sont de mauvais débiteurs auxquels on ne prête qu’à des conditions drastiques.

2. La dévaluation

rené le honzec 3 subterfugesUne minorité active de la classe politique, en particulier le Front national, prône aujourd’hui la « sortie de l’euro », c’est-à-dire, dans l’esprit du grand public, le retour au bon vieux franc. Peu importe ici que l’on revienne effectivement ou non à l’ancienne monnaie française si une telle hypothèse se réalise. Pour beaucoup d’électeurs peu avertis des problèmes économiques, surtout parmi les personnes d’un certain âge, le retour au franc a tous les attraits de la nostalgie. Renouer avec la vieille monnaie, c’est retrouver sa jeunesse, avoir moins d’inflation (ce qui est faux) et ne plus dépendre de la technocratie bruxelloise (ce qui est également faux, ce sont les Conseils des Ministres et le Parlement qui prennent les décisions et non la Commission européenne). Mais pour les leaders proposant ce retour au franc, il s’agit de tout autre chose. De quoi ? Avec une monnaie unique européenne, les ajustements économiques pour un pays en difficulté doivent se faire sur la réalité économique c’est-à-dire hausse des prix, baisse des salaires et des chiffres d’affaires par exemple. La population en prend immédiatement conscience et attribue la cause de ses malheurs à la gouvernance politique, même si celle-ci n’en est bien souvent pas l’unique responsable. Le fonctionnement d’une économie ne se résume pas, loin s’en faut, à la politique économique.

L’objectif des laudateurs du retour au franc est donc d’éviter ce cruel inconvénient. Comment ? Par la dévaluation de la monnaie ou par sa dépréciation sur le marché des changes. La dévaluation suppose que les monnaies soient liées entre elles par un mécanisme institutionnalisé : parité fixes ou marges de fluctuation autorisées. Si l’économie d’un pays donné s’affaiblit, on dévalue sa monnaie par une décision des autorités compétentes. Ainsi, au début des années 80, à la suite de la politique suicidaire de la gauche, le franc français a subi trois dévaluations. La dépréciation d’une monnaie intervient en système de changes flottants. Les parités sont déterminées par le marché des changes, c’est-à-dire principalement en fonction de l’offre et de la demande d’une monnaie donnée. Ainsi, la crise de l’euro a fait baisser sensiblement le cours de l’euro par rapport au dollar. Dans les deux cas, l’effet est le même : la monnaie considérée adopte une valeur relative inférieure par rapport aux autres devises.

Cela signifie évidemment, à l’échelle internationale, que les salaires, les chiffres d’affaires, les bénéfices, le patrimoine des habitants du pays considéré perdent de leur valeur. Lorsqu’on dévaluait le franc tout en réévaluant le mark, on constatait que l’heure de travail d’un français valait moins que celle d’un allemand, que la maison d’un français perdait de la valeur par rapport à celle d’un allemand, etc. En agissant sur le symbole monétaire, on prenait acte du différentiel de compétitivité entre deux économies en réajustant toutes les valeurs. L’énorme avantage pour les dirigeants politiques réside dans la stabilité des valeurs nominales, celles que perçoit le grand public. Les salaires, les chiffres d’affaires, etc., ne changent pas en valeur nominale et il faut voyager à l’étranger, en Allemagne dans notre exemple, pour s’apercevoir que tout est désormais considérablement plus cher pour un consommateur français.

Pendant des décennies, à une époque où les voyages à l’étranger ne concernaient qu’une petite minorité, les dirigeants politiques ont pu ainsi tromper la population de leur pays sur sa situation économique réelle par rapport au reste du monde. Il ne faut pas s’étonner que François Mitterrand ait plongé avec délectation dans des dévaluations successives : sa culture économique avait été entièrement configurée autour de ces expédients sous la IVe République.

Les adeptes de la sortie de l’euro, dans les milieux dirigeants de la politique, sont en réalité des nostalgiques d’une époque où l’on pouvait allégrement aligner des performances économiques très faibles et endormir la population par des dévaluations. Les dirigeants n’étaient jamais jugés sur leurs performances de gestion. Une petite habilité financière suffisait pour occulter leur échec économique. C’est à ce monde révolu que rêvent tous ceux qui prônent la sortie de l’euro. Bien entendu, nous sommes aujourd’hui entrés dans un monde globalisé où les interdépendances sont telles que la réalité économique ne peut être masquée. Certains n’ont évidemment rien compris à tout cela, mais d’autres sont assez cyniques pour jouer sur la nostalgie populaire et en retirer quelques voix supplémentaires.

3. La spoliation

Début 2015, la dette publique française a dépassé les 2000 milliards d’euros et représente 95% du PIB. Des économistes et des hommes politiques commencent à regarder du côté du patrimoine privé des ménages français qui représente globalement un montant supérieur à 10 000 milliards d’euros. Sa répartition est fournie par le tableau suivant :

Patrimoine des ménages 2012

48% de ce patrimoine est détenu par les 10% de ménages les plus riches. On peut voir là une injustice, mais les chiffres sont comparables dans les autres pays développés. Aux États-Unis, les 10% les plus riches détiennent plus de 60% du patrimoine. Autrement dit, la concentration des patrimoines est plus accentuée que celle des revenus. Il va de soi que les dirigeants politiques chercheront à puiser dans cette masse financière pour éponger progressivement la dette publique. Deux grandes orientations sont envisageables : augmenter les impôts sur le patrimoine, entraver la constitution du patrimoine en confisquant les revenus les plus élevés. Elles ne sont pas exclusives l’une de l’autre.

Les impôts sur le patrimoine ont déjà commencé à augmenter fortement en France, contrairement aux affirmations lourdement erronées de la plupart des hommes politiques de gauche. Les chiffres suivants sont extraits des tableaux-clés de l’économie fournis par l’OCDE :

patrick aulnas2

La France se situe parmi les pays qui taxent le plus fortement le patrimoine, mais elle est aussi le pays où l’augmentation a été la plus forte au début du 21e siècle.
Il est également possible d’entraver la constitution des patrimoines en confisquant tout revenu supérieur à un certain montant. Les propositions de ce type font florès à gauche pendant les campagnes électorales car la haine des riches est beaucoup plus porteuse que la soif de justice. Les hommes politiques ont compris depuis longtemps que l’égoïsme est plus puissant que l’altruisme, du moins plus répandu chez les humains. Ainsi François Hollande proposait-t-il en 2012 d’instaurer un taux marginal d’impôt sur le revenu de 75% à partir d’un revenu annuel de 1 million d’euros. Jean-Luc Mélenchon proposait une imposition à 100% (« Je prends tout ») à partir d’un revenu annuel de 360 000 €. Ces propositions relevaient évidemment de la pure démagogie et François Hollande n’a pas vraiment appliqué la sienne. Elles sont approuvées par une grande majorité de la population pour des raisons émotives : dans une vie entière de travail, un smicard sera loin du million d’euros que certains obtiennent en moins d’un an. Mais comme les heureux élus sont rares, de telles mesures ne rapportent presque rien au fisc. Les 75% de François Hollande concernent 15 000 à 20 000 foyers fiscaux (sur 36 millions) et auraient rapporté environ 200 millions d’euros au fisc. Une misère ! Mais le rendement se calcule en nombre de voix.

Il ne fait cependant aucun doute qu’en cas de crise financière très grave l’État cherchera des ressources dans les 10 000 milliards du patrimoine des ménages. Les marchés financiers prêtent d’ailleurs encore à un État français surendetté, et qui continue allègrement à creuser notre tombe, que du fait de leur analyse relativiste. La France est jugée solide par rapport à d’autres pays pour deux raisons : l’administration fiscale est efficiente (et de plus en plus inquisitoriale) et les ménages français peuvent rembourser la dette de l’État qui représente à peine un cinquième de leur patrimoine.

Utiliser l’inflation, la dépréciation monétaire ou la spoliation comme substitut d’une stratégie économique, c’est penser médiocrement et agir petitement. C’est l’exact opposé de l’espoir qu’il faut insuffler aux peuples pour qu’ils regardent vers l’avenir. Si l’on nous parlait d’innovation, de création, de développement, de projets, de liberté, nous pourrions encore nous impliquer et croire en notre destin. Rien de tout cela : il faut empêcher les riches de l’être trop, rembourser ses dettes en monnaie dépréciée et rêver d’une monnaie faible qui masquerait nos échecs. Nos dirigeants nous proposent ainsi de prendre acte de notre incapacité à affronter le monde du 21e siècle. Ils se trompent sur un point : il s’agit de leur incapacité, pas de la nôtre.

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BERCY EMPLOIE ENTRE 50 000 ET 70 000 FONCTIONNAIRES EN TROP. par Nicolas Lecaussin

Malgré quelques efforts ces dernières années, les effectifs de Bercy sont largement supérieurs aux effectifs des ministères équivalents dans d’autres pays.

Le tableau comparatif ci-joint montre clairement qu’en France il y a, au Ministère de l’Economie et des Finances :

60 000 fonctionnaires de plus qu’au Royaume-Uni
90 000 fonctionnaires de plus qu’en Allemagne
10 000 fonctionnaires de plus qu’aux Etats-Unis

La différence avec l’Allemagne et les Etats-Unis est encore plus importante lorsque l’on compare les populations : 66 millions d’habitants en France contre 80 millions en Allemagne et 316 millions aux Etats-Unis (et 64 millions au Royaume-Uni).

Nombre employés Ministère de l’Economie et des Finances (y compris Douanes)
FRANCE ROYAUME-UNI ALLEMAGNE ETATS-UNIS
Nombre employés 140 000 80 000 54 000 129 000
Population (en millions) 66 64 80 316
Employés de plus en France 60 000 90 000 10 000

Par rapport à l’Allemagne, il existe une autre grande différence concernant le statut du personnel employé au ministère. Sur les 54 000 employés, 42 300 bénéficient du statut de fonctionnaires (37 650 aux Finances et 4 700 à l’Economie). A noter que pratiquement 50 % du personnel des Affaires Economiques allemand n’a pas un statut de fonctionnaire.

Le Ministère allemand de l’Economie et des Finances (Bundesfinanzministerium)
Nombre employés Ministère de l’Economie et des Finances allemand 54 000
Avec un statut de fonctionnaires 42 300
Total employés ministère de l’Economie 9 673
Avec un statut de fonctionnaire 4 708 (49 %)

Cette comparaison montre, qu’au-delà du statut, les effectifs de Bercy sont largement trop importants. Pour être au même niveau que les pays comparés (et en tenant compte de la population), le gouvernement devrait supprimer entre 50 000 et 70 000 postes de fonctionnaires (ce qui équivaut à des économies de l’ordre de 2.8 mds d’euros). La mise en place du prélèvement de l’impôt à la source devrait être la bonne occasion pour le faire. Hélas, il est à craindre que cette réforme ait pour seul objectif d’accélérer les rentrées fiscales, mais pas de simplifier le recouvrement puisque le prélèvement à la source n’évitera pas aux contribuables de faire une déclaration de revenus.

Nicolas  Lecaussin

 

Cette pléthore d’agents qui se concurrence pour obtenir le meilleur CA de redressements afin de coller aux objectifs imposés par Bercy, explique le nombre important d’abus qu’ils fabriquent (voir la vidéo “Contribuables sensibles s’abstenir”) pour y arriver.

E.Bolling

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UN CHÔMAGE TRÈS RÉPUBLICAIN. par Marc Suivre.

La France coule et notre aristocratie administrative s’en fiche royalement. L’essentiel c’est que leurs privilèges perdurent.

Par Marc Suivre.

rené le honzec chômageJack Lang ayant un jour déclaré que le Parti Socialiste était celui de l’intelligence, il est donc logique de penser que lorsque ce dernier est au pouvoir, notre pays le devient de facto. C’est du reste comme cela qu’il faut prendre l’étrange décision des dirigeants de Facebook d’implanter, à Paris, leur laboratoire de recherche sur l’intelligence artificielle. Il est vrai qu’en matière d’artifice, avec les socialistes, nous sommes en avance de plusieurs siècles sur les autres nations. Des courbes du chômage qui n’en finissent plus de s’inverser négativement, en passant par toutes les usines à gaz fiscales destinées à rééduquer les déviants, à inciter les citoyens à œuvrer pour la planète, nous ne manquons pas de solutions fictives à proposer aux grands défis de notre époque. Le tout en respectant les grands principes républicains qui sont, on l’aura compris, le credo de nos temps obscurs. Du reste, quel plus bel exemple d’intelligence artificielle que celui de notre Président bien mal aimé, lui qui n’a pas son pareil pour, toujours, nous dénicher LA connerie à ne pas faire.

La République nous (r)appelle

Dernière stupidité en date : contester puérilement le nom dont vient de se doter l’UMP. Comble de l’horreur pour un socialiste « normal », la République, qu’il invoque totémiquement du soir au matin, pour nous vendre tout et son contraire, est préemptée par le camp d’en face. Marine Le Pen eût-elle décidé de découper son père en rondelles en adoptant cette dénomination que les PS n’auraient pas été plus indignés. Comment ce facho de Sarkozy a-t-il bien pu oser faire main basse sur les oripeaux dont se drape le socialisme dès qu’il s’agit de diffuser sa moraline délétère ? Et la médiacratie, en service commandé, d’embrayer derrière le PS pour dénoncer le « scandale ».

En admettant que plus grand monde ne se souvienne de l’UNR et de l’UDR, les temps du RPR ne sont pas si lointains qu’il faille pousser des cris d’orfraie à la seule perspective de voir des gens de droite se référer à la République, fut-elle la cinquième du nom. Ils n’allaient tout de même pas s’appeler « Les Monarchistes » pour se conformer aux clichés véhiculés par des socialistes qui eux, c’est bien connu, « ne sont animés que des meilleures intentions ». En tout cas, une chose est sûre, ils ne risquaient pas de se dénommer « Les Libéraux », tant la Liberté leur est un concept, à peu près aussi étranger que le courage et la constance.

La course à l’ouverture d’esprit

Si Marthe Richard n’avait pas rendu l’exercice théorique, l’averse de bons sentiments qui attendait les militants Républicains, lors de leur congrès fondateur le 30 mai dernier, aurait pu provoquer la réaction suivante : « La tolérance, Monsieur, il y a des maisons pour cela ! » Rien ne nous aura été épargné dans le style « vivons heureux au pays du vivre ensemble ». Il est interdit de dire du mal des ministres qui coulent : la Justice pour l’une, le système « éducatif » pour l’autre. Elles sont issues des « minorités visibles » donc infaillibles. Les critiquer c’est être raciste, ne pas être d’accord c’est du nazisme ! Il est exact que ces deux mammouths ne les avaient pas attendus pour branler sérieusement du manche. Il n’en reste pas moins que Tata Taubira et Cousine Belkacem achèvent leurs bêtes respectives, avec un talent et une énergie qui laisserait songeur le plus stakhanoviste des bouchers Charal. Prétendre que les politiques ne peuvent plus rien à la marche des affaires est une ânerie. Ils ne peuvent plus améliorer les choses qu’à l’insu de leur plein gré, c’est un fait, mais ils peuvent, en toute bonne conscience, rendre apocalyptiques des situations déjà cauchemardesques.

Le pire dans tout cela c’est que l’alternance n’y changera probablement rien. Bien entendu, pour se faire élire, le candidat du moment nous promettra tout et son contraire. Encore que… À écouter les thuriféraires d’Alain Juppé, sa grandeur consiste justement à dire maintenant qu’il ne changera rien (je l’avoue je schématise, mais c’est quand même bien ce qu’il fera au final s’il accède au Graal). C’est un concept comme un autre, bien que peu enthousiasmant ! Sarkozy avait été élu en 2007 en nous affirmant : « je dis ce que je fais et je fais ce que je dis ». Il a ensuite passé le plus clair de son mandat à faire ce qu’il n’avait jamais dit et à faire croire qu’il avait fait ce qu’il avait dit. Juppé, lui, commence par dire ce qu’il ne fera pas, pour être bien sûr de ne pas avoir à dire ce qu’il fera. Pas étonnant qu’il soit l’homme de droite préféré de la gauche.

La stratégie « normale » de François Hollande

Pour le Président le moins populaire de la cinquième République, il n’existe pas trente-six façons de prolonger son inaction au-delà de 2017. Alors que ses résultats lamentables devraient l’inciter à se cacher sous le tapis en attendant que ça passe, Hollande repart en campagne, comme si de rien n’était. Il déterre les morts pour les placer au Panthéon, il court de commémoration en repentance à tel point qu’il s’excuse de tout sauf d’exister. Cette agitation frénétique n’a d’autre objectif que de tuer dans l’œuf toute pensée stratégique rationnelle dans le marigot qui lui tient lieu de parti. Son action est si positive qu’il sait qu’il a autant de chance d’arriver à ses fins que Depardieu de gagner le Marathon de Paris. Pour renverser le cours des choses, il lui faut provoquer un « 21 avril à l’envers » et éliminer le candidat de droite. Même comme cela, son élection n’est pas acquise, mais seulement vraisemblable. En effet, la France n’est pas encore mûre pour la passionaria des terrils, mais sait-on jamais, deux ans avec Hollande c’est très long et tout peut arriver. Pour espérer l’emporter quand même, il n’a qu’une seule solution : que les Républicains désignent Juppé comme candidat, à l’issue d’une primaire où tous les prétendants se seront écharpés sur le thème de la morale et du Front National (corollaire du thème précédent). La presse subventionnée par nos sous l’y aide du reste puissamment, en faisant de Juppé le Balladur, Jospin, Ségolène Royal (rayez la mention inutile) du moment.

« Le meilleur d’entre les Républicains » (aux dires de Chirac) occupe le créneau très couru du centre bien pensant socialo-compatible. En ce sens, il « croit en l’action de l’État » (c’est d’ailleurs une foi qu’il partage avec Marine Le Pen et Florian Philippot, mais passons bien vite). Tout le monde sait bien que ce positionnement est électoralement étroit (le centre, pas la croyance en l’infaillibilité de l’État, hélas) car peu d’électeurs s’en satisfont (la Duhamélisation des esprits n’est pas encore complète, Deo gracias !). Même si ceux qui votent pour le centre sont très bruyamment satisfaits d’eux-mêmes, ils ne représentent guère plus de 15% des voix (au mieux). En admettant que le maire de Bordeaux s’arrache et se fasse violence en campagne (après tout, Balladur est bien monté sur une table avant de se ramasser) ses positions droits-de-l’hommistes et tolérantes ne lui vaudront pas de dépasser les 20%.

Marine, que le système médiatique poussera à fond (voir plus haut), fera autour des 30%. Il ne restera plus à Pépère qu’à rassembler son camp de base (pour le PS c’est acquis, depuis le « succès » de la motion Cambadélis), à limiter la dispersion extrême gauchiste à Mélenchon. Le tour sera joué et les 20% franchis. Les verts peuvent bien risquer de gripper la machine, mais leur poids électoral découlant de leurs propositions fumeuses les rend, en dehors de Paris, singulièrement négligeables. Seul Cohn-Bendit serait en mesure de fédérer les bobos mais même comme cela… Et voilà comment un Président haï risque de nous enfumer pour cinq longues années supplémentaires. Quand on voit ce qu’il a fait en trois ans, on imagine dans quel état sera la France de 2022.

La France, l’homme malade de l’Europe

Oui, ce n’est pas très charitable de penser que François Hollande ruinera la France au terme de son second quinquennat. Pourquoi attendre 2022, alors qu’il est en passe de réaliser l’exploit aux trois cinquièmes du premier, je vous le concède. Loin de s’inverser, la courbe du chômage n’en finit pas de monter et avec elle son cortège de drames humains. Pendant ce temps-là, les socialistes s’accrochent aux totems sociaux (CDI, seuils, prélèvements confiscatoires, représentation syndicale…) comme la vérole sur le bas-clergé. Nous sommes le seul pays d’Europe à ne pas profiter du retour de la croissance et de la baisse conjuguée du pétrole et de l’Euro : même pas mal ! Nous flirtons avec les 5,5 millions de chômeurs et une dette qui avoisine les 100% du PIB : vous reprendrez bien 150 000 emplois aidés avec vos sous supplémentaires ! Il est urgent de rétablir la confiance avec les entrepreneurs qui, seuls, peuvent créer des emplois : amis patron de PME, tu auras toi aussi ton délégué syndical ! Les socialistes ont ce talent rare, de pouvoir faire dérailler les trains en gare rien qu’en les regardant.

Le pire, c’est qu’ils ne peuvent pas comprendre que leur politique est mortifère. C’est impossible pour eux puisqu’ils font le bien. Un petit exemple de l’étendue de leurs bienfaits nous est donné par leur politique de maquillage des comptes de réduction des déficits. Selon l’Association des Maires de France, les collectivités locales représentent 37% de l’investissement public. Elles sont responsables d’un peu plus de 4% du déficit public et vont pourtant supporter l’essentiel des efforts de réduction de la dépense. Que pensez-vous qu’il va se passer dans les prochaines années, si rien ne vient endiguer cette catastrophe ? L’investissement public va s’effondrer (-25% en 2017 par rapport à 2014), pour le plus grand bonheur de ce capitalisme, certes de connivence, mais pourtant grand pourvoyeur d’emplois peu qualifiés (BTP, services collectifs, transports).

La France coule et notre aristocratie administrative s’en fiche royalement. L’essentiel c’est que leurs privilèges perdurent. Les scandales qui se multiplient comme celui de la Présidente de l’INA qui claque 40 000 € de taxis en une année, alors qu’elle a un chauffeur, ne provoquent aucune réaction, à part celle de la recaser dans un placard doré au ministère de la Culture. Dans ce foutoir généralisé, la seule réforme que veulent porter les socialistes pour se trainer lamentablement jusqu’en 2017, est celle du prélèvement à la source des impôts directs. Oh la belle idée que voilà ! Comme il n’est pas question de nous faire cadeau d’une année de prélèvement, ces dingues sont en train de nous concocter une usine à gaz qui nous permettra d’apurer notre « dette fiscale » ancien système tout en nous pompant nos impôts « nouvelle formule » à la source. Payer deux fois ses impôts, en une année (ou plus, le tout est de savoir en combien de fois nous allons couper la queue du chien) voilà qui va très certainement relancer la croissance…

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IL Y A DE MOINS EN MOINS D’ARGENT A VOLER, le socialisme touche à sa fin! par Charles Gave

Dans Le Figaro Magazine du 29 mai 2015, j’ai trouvé le prix des terres agricoles par hectare labourable en Europe en 2012.


Les voici.

Pays Bas : 49 300 E.
Irlande 23 800 E.
Angleterre 20 500 E.
Italie 20 000 E
Allemagne 19 800 E
Danemark 17 800 E
Espagne 9 700 E.
Suède 6 500 E.
France 5 500 E.
Pologne 5 000 E
Roumanie 4 000 E.
Et pour mémoire USA 6 900 E, Canada et Brésil 3 000 E et Australie 1 000 E …

La terre française parmi les moins chères en Europe !

Sully doit se retourner dans sa tombe…

Comment est ce possible ?

La terre représente un bien en capital comme un autre. Il n’y a aucune raison de penser que la productivité de la terre danoise soit supérieure à celle de la terre française. Un hectare de terre reste un hectare de terre. De plus, les paysans de tous ces pays opèrent dans une zone commune, régie par la fameuse politique agricole commune ou PAC, et l’on peut penser qu’ils disposent tous d’un bagage technique similaire. La valeur de l’hectare labourable devrait donc être à peu prés la même partout en Europe, or il n’en est rien, à l’évidence.

Comment donc expliquer les différences de valorisations d’un pays à l’autre ?

Pour comprendre les raisons (probables) de ces écarts étonnants, il me faut faire un peu, un tout petit peu, de théorie financière.

La valeur de tout actif est égale à la somme escomptée des revenus futurs que le propriétaire va en tirer après impôts, auquel il faut ajouter la valeur de la revente à la fin de la période. Il est donc très probable que la rentabilité immédiate (cash flow dégagé/ capital investi) de l’agriculture française soit très inférieure à la rentabilité de l’agriculture dans les autres pays… Si cela n’était pas le cas, les agriculteurs hollandais par exemple vendraient leurs terres pour en acheter quatre fois plus en France. Il est donc probable que la rentabilité de l’agriculture hollandaise soit au moins quatre fois supérieure à celle de l’agriculture française, ce qui est pour le moins surprenant.

De plus, contrairement aux autres biens en capital, la terre n’a pas besoin d’être amortie. Il est donc tout aussi probable que la facilité avec laquelle le propriétaire pourra vendre sa propriété aura un impact important sur la valeur finale de la terre. On peut donc légitimement penser que la transmission du capital au plus offrant souffre énormément dans notre beau pays, le but essentiel étant sans doute d’empêcher le « riche » d’accroitre son domaine (voir les Safer etc.) au détriment du « pauvre ». On donne donc plus de facilités au mauvais serviteur qu’au bon, ce qui n’est pas vraiment conforme à la parabole des talents. Ces freins à la transmission libre de la propriété font bien sûr baisser la valeur de la terre pour tous ceux qui voudraient vendre, ce qui appauvrit considérablement le «pauvre paysan» cher à Fernand Raynaud et n’enrichit personne.

Enfin l’agriculture reste une activité saisonnière, ce qui suppose que les propriétaires bénéficient d’un statut du travail saisonnier qui ne soit pas trop contraignant. Ayant eu des cultivateurs dans ma famille, je peux garantir que les trente cinq heures étaient et restent une idée qui apparaît aussi farfelue au paysan qu’au docteur de base à l’hôpital ; connaissant notre pays, on peut craindre le pire dans ce domaine.

Enfin, je me suis laissé dire que dans certains départements, le nombre d’employés du ministère de l’agriculture est supérieur au nombre de paysans, et comme en fin de parcours la seule utilité du fonctionnaire de l’agriculture est de vérifier que les réglementations sont respectées, on peut penser que nos braves agriculteurs souffrent des mêmes maux que nos pauvres industriels. Et comme ces réglementations, dans le fond, ne sont souvent qu’une forme de nationalisation larvée, il arrive sans doute à notre agriculture ce qui est arrivé à notre Education nationale ou à notre industrie, les mêmes causes produisant les mêmes effets.

Après tout, chacun sait que la marge brute d’autofinancement des entreprises françaises est de 60 % inférieure à la même marge pour une entreprise allemande ou britannique. Et donc une entreprise française produisant en France se vend à 25 % ou 50 % du prix qu’atteint une entreprise similaire en Allemagne ou en Angleterre, ce qui est bien normal puisqu’elle est grevée de taxes, d’impôts et de réglementations plus stupides les unes que les autres. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour l’agriculture ?

De tous les pays du monde, la France est sans doute celui qui a le plus grand potentiel à créer de la valeur dans le domaine agricole. Pas plus que dans l’industrie ou le commerce, on ne peut rendre les travailleurs français responsables des désastres sans fin créés par mes Oints du Seigneur car ils en sont les premières victimes. De fait, je n’ai pas et je n’ai jamais eu le moindre doute sur la capacité des travailleurs français à être productifs. Il suffit de se balader dans nos campagnes et dans nos villes pour voir que le Français, depuis la nuit des temps, créait presque naturellement de la beauté et de la richesse.

Et puis un groupe mortifère s’est emparé du pouvoir, dont le mot d’ordre était «on s’en fout de réussir, pourvu que les autres échouent», je veux parler bien sûr des « Oints du Seigneur » et non pas seulement des socialistes.

Et pour ce qui est d’empêcher les autres, c’est-à-dire ceux qui ont du talent, de réussir, on ne peut que constater leur immense succès.

Pour la première fois depuis vingt siècles, la France n’a plus aucun grand intellectuel, et ce désastre date bien sûr de l’invention du ministère de la Culture par de Gaulle et Malraux. Supprimer le ministère de l’inculture devrait être la première tache de tout responsable politique nouvellement élu.

Les grandes entreprises françaises qui restent compétitives sont rachetées les unes après les autres par leurs concurrents étrangers : Peugeot, Alstom, Lafarge, Club Med, Norbert Dentressangle… Ces noms célèbres sont apparus dans les tous derniers mois, et la liste de ceux qui les précèdent est longue. Le grand capitaliste n’en peut plus et vend.
Les petites entreprises françaises, que personne ne veut racheter, pendant ce temps ferment par milliers, et de précieux savoir faire sont perdus à tout jamais.

Soixante à quatre-vingt pour cent des diplômés de nos meilleures écoles ou universités quittent la France pour travailler souvent dans des entreprises non françaises, voire pour créer leur entreprise à l’étranger. Bon nombre d’entre eux ne reviendront jamais, et Londres est maintenant la quatrième ville française.

Ce que Louis XIV a fait aux protestants, nous sommes en train de le faire à ceux qui ont du bien au travers de l’impôt sur la fortune. Mais après tout, la France a toujours fait la même chose : se débarrasser des gens compétents qui font de l’ombre à la classe étatique. Cette République-là n’a besoin ni de savants, ni d’entrepreneurs.

Et ce que les incompétents qui nous gouvernent ont fait à l’ensemble des activités créatrices en France, je ne vois pas pourquoi ils ne le feraient pas à l’agriculture. Tout le monde sait que si un ministre socialiste était nommé responsable de la production de sable au Sahara, deux ans plus tard il faudrait en importer. Par exemple, l’Allemagne aujourd’hui a une balance commerciale de ses produits agricoles plus excédentaire que la nôtre. … et nos terres agricoles ne valent donc même pas le tiers de ce que valent les terres agricoles chez nos voisins. Je ne peux pas songer à une seule autre période de l’histoire de France et de l’Allemagne où une telle chose ait pu se produire.

La bonne nouvelle est cependant, comme l’avait dit Mrs Thatcher dans un débat contre le candidat socialiste, que « le socialisme ne dure que tant que les socialistes trouvent de l’argent à voler chez ceux qui ne le sont pas ». Ce qui rejoint Bastiat : « Dans le fonds, il n’y a que deux façons de se procurer les biens dont on a envie. Soit on travaille pour les acquérir, soit on les vole ». Le socialisme est partisan de la seconde solution, mais il y a de moins en moins d’argent à voler. Il touche donc à sa fin.

Charles Gave

(Pour moi, gauche/droite, dans le pillage, c’est bonnet blanc et blanc bonnet… E.Bolling)

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LA FRANCE, LE PAYS DE L’IMPÔT DÉGUISÉ. par Vincent Benard

Il y a quelques jours, j’engageais ainsi la conversation avec le contrôleur d’ascenseur venu vérifier le fonctionnement de notre installation sur mon lieu de travail: “Vous venez pour le contrôle annuel” ? “Non monsieur, mensuel. Le contrôle des ascenseurs est désormais mensuel”. “Tous les ascenseurs ?”. “Tous”.

Mensuel ! Pour un ascenseur desservant une installation d’un étage, quasiment jamais utilisé de surcroît. Comment est-il possible que le législateur ait imposé une telle obligation manifestement exagérée ?

Les “dépenses contraintes”, un impôt qui ne dit pas son nom

Un petit détour par “service public” confirme qu’il est obligatoire de vérifier “toutes les 6 semaines” (et non mensuellement, mais c’est un détail) la qualité de la fermeture des portes d’un ascenseur. Cela oblige tout propriétaire à passer un contrat “d’un an minimum” avec un ascensoriste pour cet entretien.

Comment la législateur en est il arrivé à imposer un tel niveau de contrôle ? Cette décision fut prise à la suite d’un accident dans une cage d’ascenseur de HLM d’une banlieue “urbaine sensible”, où un enfant était mort parce que les portes s’étaient ouvertes sur une cage vide. Parce qu’un ascenseur sans doute fortement dégradé par des locataires indélicats avait causé un drame, une réglementation coûteuse était imposée à tous les détenteurs d’ascenseur en milieu normalement soigneux.

Il s’agit donc pour les (co)propriétaires d’une dépense imposée par l’état, dont le caractère superflu apparaît manifeste dans la plupart des cas. Or, vous le savez, la France est déjà un des pays les plus officiellement taxés du monde, ce qui fait que le particulier français ou l’entreprise française dispose, parmi les pays industrialisés, d’un des revenus effectivement disponible les plus faibles. Mais si vous n’êtes pas libre d’une partie de l’affectation de ces revenus disponibles à cause de normes vous imposant des dépenses contraintes que vous n’auriez pas entreprises sans cela, alors votre revenu “librement utilisable” est encore plus faible que ce que disent les statistiques officielles.

En contrepartie, les lobbies qui ont su vendre ces obligations de contrôle et autres types de dépenses contraintes au législateur sont gagnants. En toute bonne logique, ces dépenses devraient donc être considérées, du point de vue du contribuable, comme un impôt, et du point de vue des récipiendaires, comme une subvention. Il va sans dire que ce n’est pas le cas.

Et des dépenses contraintes, il y en a des dizaines, toujours plus chères et récurrentes. Par exemple, le contrôle technique automobile a vu sa périodicité renforcée depuis son instauration (aujourd’hui 4 ans pour le premier contrôle puis deux ans ensuite). Or, la commission Européenne parle de ramener cette périodicité à un an. Que l’instauration initiale ait permis d’éliminer nombre d’épaves de nos routes est indéniable, mais n’irions nous pas trop loin, comme pour les ascenseurs ? C’est là la difficulté avec les contrôles de sécurité: il est impossible de décréter normativement quel est “le juste niveau”. Par contre, les professionnels du contrôle, lobbys bien organisés, ont intérêt à ce qu’il y en ait toujours plus.

Au nom du développement durable…

Mais si les dépenses contraintes se bornaient à quelques contrôles de sécurité superflus, il ne vaudrait même pas la peine d’en parler. La normalisation galopante étend le concept de dépense contrainte au delà du raisonnable, et les prétextes liés au “développement durable” en fournissent la “justification”.

Ainsi, fin 2014, le législateur, au nom de nos peurs climatiques (infondées, mais c’est un autre débat), a imposé une “obligation de rénovation énergétique” de tout bâtiment d’habitation insuffisamment isolé de son point de vue, pour le parc locatif avant 2020, pour le parc résidentiel à l’occasion de toute vente ou succession. Ne sautez pas en l’air trop vite, ce dernier volet ne sera obligatoire qu’à partir de 2030, mais d’ici là, la loi peut encore être durcie…

Cette loi s’applique indifféremment pour les logements situés dans le grand nord ou en Provence, et impose une performance énergétique finale indépendamment de sa rentabilité. Or, les expériences internationales montrent que le rendement financier des investissements d’isolation des bâtiments existants est très faible. D’autre part, il est probable que d’ici 2030, nos technologies de production d’énergie auront encore progressé et rendront sans intérêt une partie de ces investissement, sans oublier que la disponibilité énergétique (nouvelles filières nucléaires, etc…) sera améliorée, rendant caduc le discours hallucinant actuellement tenu par nos dirigeants sur la nécessité de rationner notre usage de l’énergie.

500 000 logements par an, à un coût de 15 000 Euros par logement, représentent tout de même plus de 7 milliards annuels, qui seront répartis sur les propriétaires d’une part, mais aussi tous les contribuables, puisque des carottes fiscales seront mises en oeuvre pour “aider” les propriétaires concernés. C’est évidemment un trompe l’oeil: ⅔ des logements devant y passer, le crédit d’impôt d’une année sera les impôts d’une autre, imposé à quasiment tous les propriétaires.

Il s’agit donc de montants de dépenses contraintes considérables, dépenses qui ne seraient pas engagées dans un contexte de choix réellement libre.

J’avais parlé il y a quelques années de ce petit hôtel de Touraine tué par le renforcement continuel des normes de protection contre l’incendie, et proposé que les établissements hôteliers soient juste obligés de déclarer à quelle “ancienneté” de normes ils étaient conformes, sans être obligés de se mettre à jour à une date fixe. Naturellement, le législateur préfère la voie “brutale”, et contraint chaque année des dizaines de petits services et artisanats qui, malgré leur non respect de la dernière norme, s’étaient obstinés à ne pas brûler ni polluer depuis plusieurs dizaines voire centaines d’années, à devoir fermer leurs portes, ou à engager des dépenses qui auraient été mieux employées ailleurs. Là encore, ces dépenses contraintes des professionnels concernés ne sont pas considérées comme un impôt, mais devraient l’être.

Les dépenses contraintes de ce type sont innombrables, je ne puis les énumérer toutes. Mais ce panorama de l’impôt déguisé ne serait pas complet sans une autre famille de “prélèvements furtifs” liés, une fois encore, à l’immobilier.

La loi SRU, où comment faire financer furtivement le logement social 

Comme je l’ai écrit de façon détaillée ici, de nombreuses agglomérations pour financer les quotas de logements sociaux imposés par la loi SRU (renforcée par les lois “Duflot”), imposent à tout constructeur de logement en programme collectif de vendre à perte une partie de sa production à des loueurs sociaux, publics ou privés, ne laissant aux promoteurs d’autre choix que de répercuter la perte sur les mètres carrés privés de l’opération. Bien sûr, on ne dit surtout pas aux acheteurs qu’une partie de leur achat servira à subventionner un voisin électoralement… pardon, socialement éligible aux aides au logement. Et voilà comment, par exemple, à Nantes-ville, le prix du m2 des opérations neuves, pourtant déjà élevé, est majoré de 300 à 400 euros, soit 10 à 15% de majoration par rapport au prix qu’il serait possible de proposer sans ce transfert.

Là encore, ce prélèvement n’apparaît dans aucune statistique de prélèvement obligatoire. L’aide perçue par les bénéficiaires de logements bonifiés n’apparaît dans aucun livre comptable de subventions publiques. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un impôt déguisé… Mais l’économie se venge, puisque la construction, malgré des taux d’intérêts historiquement faibles, ne redémarre pas, la “majoration furtive SRU” faisant sortir le prix du mètre carré de la zone de solvabilité d’un nombre croissant de ménages. Les impôts déguisés ne sont pas meilleurs pour l’économie que les impôts visibles.

Le coût du zonage en période de bulle immobilière

Et ce panorama ne serait pas complet si je ne rappelais pas les effets du rationnement du foncier constructible par nos lois de gestion du sol sur le prix des logements. Cette augmentation (quantifiée ici) a représenté, en sommet de bulle, un surcoût d’environ 45 milliards d’Euros annuels (plus de 2% de notre PIB…) du groupe des acheteurs de logement vers celui des vendeurs… sans oublier les marges artificiellement gonflées des intermédiaires. Or, statistiquement, le groupe des vendeurs est plus riche que celui des acheteurs, puisque ces derniers comportent les primo-accédants qui ne possèdent rien, alors que les vendeurs comportent des vendeurs possédant des logements multiples, des promoteurs, et des gagnants à la loterie des terrains “devenus constructibles”. La norme induit donc un transfert parfaitement anti-social et totalement invisible du point de vue des comptes publics, d’un groupe vers un autre.

Combien cela représente ?

Il n’existe ni en France ni dans des pays comparables aucune étude sérieuse pour quantifier le coût de ces impôts cachés imposés aux ménages et aux entreprises françaises, et je n’ai pas pu identifier de moyen de l’approcher par raisonnement, car il est à peu près impossible d’en déterminer le périmètre, mais cela représente certainement plusieurs points de PIB, à en juger par les montants identifiés sur le seul secteur du logement. Il y a sûrement des domaines où des normes opèrent une redistribution forcée vers des groupes bien précis sans que j’en aie conscience.

Mais tout politicien digne de ce nom et soucieux réellement du bien être de ses citoyens-électeurs devrait se pencher sur cette question, et réfléchir à une philosophie de la norme moins coûteuse, et fondée plutôt sur la qualité de l’information sur les produits et services échangés, que sur l’obligation coercitive de suivre perpétuellement les délires croissants d’une normalisation bureaucratique rigide.

La chasse aux impôts cachés devrait être une priorité des politiciens au même titre que la baisse des impôts officiels.

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LA FABRIQUE DE PAUVRES par Bertrand Nouel.

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Cri de colère ou cri du cœur, La fabrique de pauvres entend d’abord nous faire comprendre les mécanismes de l’engrenage conduisant à ce que de plus en plus de personnes dépendent de la solidarité (c’est la définition que l’auteur retient pour la pauvreté), en « préférant protéger ceux qui étaient dans le système et qui ne supportaient pas la remise en cause de leurs avantages acquis ».  L’ouvrage s’ouvre donc sur deux chapitres didactiques et violemment (mais toujours plaisamment) critiques de l’idéologie égalitariste qui domine l’État et « éradique la richesse ».

La thèse est celle du nivellement par le bas auquel conduit un clientélisme généralisé : « il est de l’intérêt des politiciens de créer la dépendance », et « la fabrique de pauvres est donc voulue et assumée par la classe politique quel que soit le bord dont elle se réclame ». Toujours plus d’État et de subventions avec « l’argent des autres, celui des contribuables et des générations futures ». On apprécie particulièrement que le second chapitre commence par la citation de François Hollande « ça ne coûte rien, c’est l’État qui paye », phrase prononcée à propos des contrats aidés, façon de promouvoir un « travail qui ne correspond à aucune demande ». D’où suit une critique virulente du keynésianisme et du monétarisme, qui induisent la distribution clientéliste d’ « argent gratuit » et un capitalisme de connivence. Au passage, on éreinte la thèse de Thomas Piketty en citant l’économiste Daniel Stelter, pour qui les inégalités trouvent leur vraie cause dans l’augmentation des dettes depuis trente ans.

Suivent alors plusieurs chapitres consacrés à des thèmes bien connus : l’Éducation nationale, fabrique de chômeurs, la règlementation (24.000 pages par an de Journal Officiel), véritable machine à broyer l’initiative, et un assez (trop) bref chapitre où se mêlent à toute allure la critique du modèle social, du système des retraites, de l’exception culturelle, des 35 heures, du racket des impôts

La dernière partie du livre correspond à son sous-titre : « Comment ne pas vous faire prendre dans l’engrenage ». Il s’agit alors, et assez curieusement, d’un guide personnel de (sur)vie ou vademecum pour l’honnête homo economicus du XXIème siècle : comment échapper à la fatalité du chômage, comment épargner sans vous faire tondre, comment organiser sa propre prévoyance. L’ouvrage se termine par un hymne à la liberté individuelle et à la limitation du rôle de l’État, avec l’expression d’un vœu, celui de trouver rapidement un remède au chômage de masse – remède dont la formule reste, si l’on comprend bien, à trouver.

Ce livre de 260 pages contient en réalité la matière de trois livres : l’un général sur l’économie, l’autre sur les sujets qui méritent le plus la critique, et le dernier sur comment ne pas être victime de l’ambiance générale. Le lecteur pourra se retrouver un peu dérouté par cette multiplicité d’angles de  réflexion, et quelquefois frustré de devoir sauter trop rapidement d’un sujet à l’autre.

On l’aura compris, ce livre n’est évidemment pas un traité d’économie, mais avant tout une critique virulente du recours à la dette utilisée pour combler ce que l’auteur décrit comme des « envies » par opposition à de simples « besoins ». On apprécie les développements initiaux, qui ont le mérite d’exposer pour tous (mais quand même pas pour les nuls !) le problème soulevé par l’idéologie qui guide les gouvernements qui se sont succédé depuis plusieurs décennies. Lorsque la théorie économique est mise à contribution, on aurait certes aimé davantage de développements sur les sujets essentiels : ainsi du renvoi dos à dos du keynésianisme et du monétarisme, ce dernier limité à l’expérience de John Law.  Un demi-siècle après la disparition de Milton Friedmann et en plein « quantitative easing », on aurait pu attendre plus du sujet. Dans le même ordre d’idées, on trouvera un chapitre de théorie économique consacré à la croissance, où le lecteur est un peu étourdi d’avoir à passer aussi rapidement de la problématique de la productivité à l’exposé de la théorie des cycles et de la stagnation séculaire en passant par la mondialisation et la robotisation.  Enfin, il ne faut pas chercher l’exposé d’un programme de gouvernement (ceci n’est pas une critique), dans la mesure où la fin de l’ouvrage se tourne plutôt vers un vademecum individuel : façon de dire que rectifier le tir au niveau de l’État serait peine perdue ? On voudrait quand même espérer le contraire.

Le livre est surtout un pamphlet extrêmement réjouissant. Très bien écrit, d’une plume très alerte, et fourmillant d’exemples concrets et de citations, il est de toute évidence l’œuvre  d’un auteur qui est familier des sujets qu’il aborde. Nous avons particulièrement aimé le chapitre consacré à l’éducation nationale, vingt-deux pages bien documentées et passant bien en revue les différents problèmes, sans oublier celui des programmes (celui de terminale ES est savoureux). Sans oublier non plus la démonstration prémonitoire se terminant par un « exit donc le latin ». Bonne lecture par conséquent.

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PATRONS ET FOOTBALLEURS, MÊMES GALÈRES. par Jean Nouailhac.

Dans tous les pays développés, la mondialisation est une chance pour les grands compétiteurs, sauf en France où c’est une malédiction.

L'équipe de France au Stade de France en 2013.
L’équipe de France au Stade de France en 2013. © FRANCK FIFE
Par

On peut les aimer ou ne pas les aimer, les supporter ou non, mais les grands footballeurs et les grands patrons ont de nombreux points communs : ce sont avant tout des compétiteurs, parfois même des guerriers, qui sont impliqués dans la mondialisation et dont les revenus ne proviennent jamais des contribuables, mais uniquement de la sphère privée, ce qui devrait d’ailleurs enlever à tout politicien ou tout fonctionnaire le droit de les critiquer.

Ensuite, ce sont des géants dans leur domaine, des premiers de la classe dont les mérites sont reconnus au niveau mondial et dont les talents sont exceptionnels. Ils sont plus doués que les autres et travaillent beaucoup plus et beaucoup plus vite. Ce sont des phénomènes exemplaires. Enfin, ils gagnent énormément d’argent par rapport au commun des mortels, pour une raison facile à comprendre, sauf bien sûr pour des idéologues obtus : ils sont en permanence en concurrence entre eux, les grands patrons au niveau planétaire – les méga-entreprises sont mondiales – et les grands footballeurs au niveau européen – le football est avant tout un sport européen et sud-américain.

Petits pieds et grandes gueules

Cela a pour résultat que les meilleurs des meilleurs sont recherchés à coups de millions, à la différence près que leurs motivations ne sont pas les mêmes : les footballeurs mettront toujours le critère de l’argent en premier, alors que pour les patrons ce sera d’abord le challenge. Mais dans les deux cas, cela fait partie de la loi de l’offre et de la demande. Et cette loi du marché domine le monde, du moins dès qu’on sort de l’Hexagone, que cela plaise ou non à nos doctrinaires franchouillards aux petits pieds et aux grandes gueules.

Mondialisation veut dire concurrence des compétences, des talents et des CV pour les entreprises qui veulent se développer à l’étranger. Les clubs de foot comme l’OL, l’OM ou le PSG jouent leur présent et leur avenir sur la scène européenne. De même, Michelin, L’Oréal ou Sanofi pensent monde avant de penser France et dans leurs états-majors on parle plus anglais que français. C’est ainsi et il faudra bien s’y faire.

Pour les entreprises ouvertes sur le large, il faut oublier l’Hexagone qui, pour la majorité d’entre elles, n’est qu’une source de problèmes. Oublier les énarques/inspecteurs des finances de Bercy qui tirent sur tout ce qui bouge – « Je ne veux voir qu’une seule tête fiscale ! » – et qui ne pensent qu’à matraquer les têtes qui dépassent. Les grands patrons et les grands footballeurs en France ont cet autre point commun d’être bastonnés, taxés et surtaxés comme s’ils étaient des bandits de grand chemin, alors que partout ailleurs ils sont soutenus, admirés et courtisés. On les voit beaucoup plus souvent à la télé que les politiciens. En France, c’est l’inverse !

Par curiosité, regardons quelques secondes le modèle économique du football français. D’après la dernière étude d’Ernst & Young, le « Baromètre Foot pro 2014 » récemment édité, les contributions fiscales et sociales liées à l’activité des clubs professionnels ont augmenté de 40 % depuis la saison 2008-2009. Pour un footballeur au salaire annuel brut de 1,8 million d’euros – ils sont quelques dizaines dans ce cas en Ligue 1 –, les simples charges patronales en France sont actuellement de 504 millions d’euros par an (904 millions quand le taux à 75 % s’appliquait), contre 247 en Angleterre, 34 en Italie, 14 en Espagne et 12 en Allemagne.

Quitter le pays

Pour un footballeur lambda gagnant trois fois moins, 600 000 euros brut par an, ces charges sont de 14 900 euros par an en Espagne, 16 000 en Allemagne, 38 000 en Italie, 94 500 en Angleterre et 246 000 en France ! Dans le football professionnel français, pour le social et le fiscal, l’État peut prélever jusqu’à la moitié du chiffre d’affaires direct d’un club, ce qui constitue une spoliation proprement scandaleuse. Après cela, essayez donc de rivaliser avec les autres pays dans l’arène européenne !

Pour les grandes entreprises, c’est le même problème, toutes choses égales par ailleurs. Les cadres de direction sont tellement matraqués qu’ils en viennent à vouloir quitter leur pays, quand ce n’est pas déjà fait. Les sièges sociaux commencent à déplacer certaines équipes dans les pays limitrophes, à faire bouger certains navires de l’escadre avant de faire mouvement avec le porte-avions. Les étrangers de leur côté ne veulent plus venir en France : ils ne supportent plus d’être montrés du doigt comme des capitalistes/vampires assoiffés de sang. Tant qu’il y aura de l’argent pour les payer, ce qui n’est pas du tout assuré, les footballeurs étrangers de niveau mondial resteront en France, leurs terrains de jeu n’étant pas délocalisables. D’autant plus que leurs agents ont trouvé la parade : ils arrivent parfois à négocier pour eux des revenus nets d’impôts. De leur côté, les meilleurs footballeurs français ne rêvent plus qu’à une seule chose : aller jouer en Angleterre ou en Espagne.

Quant aux grandes entreprises privées, pour leurs dirigeants et leurs cadres supérieurs, il semble qu’il n’y ait plus d’autre solution que le départ, si l’on veut éviter le fauchage social et le matraquage fiscal. À moins de délocaliser nos politiciens en les obligeant à constater par eux-mêmes ce qu’est vraiment la mondialisation, on ne voit pas très bien ce qui pourrait les faire changer d’avis.

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ET REVOILÀ LE COLBERTISME par Charles Gave

J’aimerais faire quelques commentaires sur l’article paru dans le Figaro publié le Mardi 5 Mai intitulé “La seule cause qui vaille, sauver l’industrie française” écrit par Messieurs Michel Rousseau et Christian Pierret, respectivement  ancien Ministre délégué à l’industrie et président de la fondation Concorde. Pour illustrer mon propos, je vais faire appel à celui qui est sans doute le plus grand économiste de tous les temps, Schumpeter.
Son grand livre s’intitule « Capitalisme, Socialisme et Démocratie » et c’est dans ce livre qu’il introduit la notion de « destruction créatrice» qui seule, selon lui, permet la croissance économique.
Pourquoi évoquer Schumpeter aujourd’hui ?
Parce que les auteurs de cet article semblent penser que la croissance économique est créée par les actions de l’Etat et du coup font quelques remarques qui m’ont surpris.

Tout d’abord, dans l’article que j’ai mentionné, les auteurs écrivent : « L’Industrie a une productivité six fois plus élevée que les autres secteurs et peut créer trois fois plus de valeurs ajoutées que les services».
L’Institut des Libertés où j’exerce en tant que Président, collecte beaucoup de données et s’il en est bien une sur laquelle il est impossible d’avoir des chiffres, c’est bien la valeur ajoutée par les services. A ma connaissance, il n’existe pas ou peu de manière satisfaisante de mesurer la productivité dans ces domaines.
Prenons un exemple, vous remplacez votre secrétaire par un logiciel et vous tapez vous-même vos lettres : comment mesurer la création de valeur ajoutée du logiciel? Quelle est la productivité de l’enseignant qui a découvert à Alger Albert Camus qui n’était alors qu’un petit garçon? En revanche, il est vrai, vous pouvez mesurer la perte d’emploi de la secrétaire devenue obsolète, et c’est ici que Schumpeter revient à l’ordre du jour.

Sa thèse, trop rapidement résumée est la suivante : l’innovation et l’invention portées par les entrepreneurs sont la force motrice de la croissance économique sur le long terme. Schumpeter emploie l’image d’un « ouragan perpétuel » et comme seul le capitalisme permet et organise les faillites, seul le capitalisme permet la croissance économique et une hausse du niveau de vie de tout un chacun, en redirigeant constamment le capital et le travail vers les activités les plus productives.

La lecture de l’article fait beaucoup apparaître le mot« industrie » ou encore le mot « salarié », ainsi que la belle notion de «croissance» si chère aux Conseils des ministres de Gaulle. Il ne manque que «l’ardente obligation du Plan» et nous aurions un parfait petit résumé de la pensée Colbertiste.Ou le grand retour de l’Etat Stratège.
Nos élites sont incorrigibles. A ce stade de l’Histoire économique, au 21ème siècle, nous devrions tous savoir que le commissariat au plan, cher à l’ex URSS, n’est pas un modèle économique qui fonctionne. Nous avons appris, empiriquement, que de demander à l’Etat d’organiser la production des richesses ne fonctionne pas.
De fait, ce qu’ils ne mentionnent pas est encore plus extraordinaire que ce qu’ils mentionnent. Ce recours à Schumpeter permet en fait d’introduire une notion un peu oubliée par les auteurs de l’article susmentionné, j’ai nommé : l’Entrepreneur.
Je m’étonne de ne pas trouver UNE SEULE FOIS le mot «entrepreneur» dans cet article puisqu’il est bien évident, que «sans entrepreneur, il ne peut pas y avoir de croissance ». La croissance n’est jamais le résultat de l’action de l’Etat mais toujours le résultat d’initiatives individuelles. Nous savons aujourd’hui que LE seul créateur de richesse et donc de croissance dans l’industrie, comme à fortiori dans les services ou l’inventivité est tout (Cf. Google, Microsoft, Youtube etc.) est l’Entrepreneur.
Sans Entrepreneur, pas d’industrie peut être, mais certainement pas de croissance. Il n’y a pas et il n’y aura jamais de solution collective à l’absence de croissance.

Continuons dans ce qui manque : la rémunération de l’entrepreneur s’appelle le PROFIT, dont les auteurs ne disent pas un mot encore une fois alors que l’absence de croissance s’explique tout simplement par l’écroulement de ces profits depuis vingt ans, en particulier dans le secteur industriel. Si l’Industrie s’est effondrée en France c’est parce que les profits y sont insuffisants.
En bon disciple de Socrate ou d’Aristote, il me semble qu’il faut chercher la cause de cet effondrement pour la corriger, et non pas essayer d’inventer une fois encore une nouvelle machine a gaz, du style de la Loi Macron, qui bien sur ne fonctionnera pas, ce jeune talent n’ayant jamais rien inventé de sa vie. S’il était inventif, il n’aurait jamais été le premier de sa classe. Les bons élèves ne sont jamais des entrepreneurs.
Plus fondamentalement, L’Entrepreneur est à l’origine tant des processus de création que de destruction analysés par Schumpeter, ce qui lui vaut sans doute sa grande impopularité (voir la popularité d’Huber auprès des chauffeurs de taxis). C’est lui et lui seul qui crée l’étincelle originale qui permet à la croissance de démarrer, ce qui ne veut pas dire qu’il va créer de la richesse tout seul dans son coin. Il a besoin des autres.

Pour simplifier, on peut dire que la présence des entrepreneurs est nécessaire, mais pas suffisante; d’autres intervenants sont nécessaires. Il a besoin de capital, il a besoin de collaborateurs, de matières premières, de réseaux de distributions. Mais il a surtout besoin de sécurité et de stabilité juridique que seul un état de Droit autorise.
Arrêter la logorrhée législative et réglementaire en France serait plus efficace pour relancer notre économie que toutes les subventions versées à des gens qui toujours seront bien en cours mais la plupart du temps incompétents (voir Madame Lauvergeon ou messieurs Bon et Tchuruk, eux aussi premiers de classe).

Demandez à un entrepreneur, si vous en croisez un qui ose se déclarer, de quoi il N’A PAS besoin, et invariablement sa réponse sera « De plus d’Etat, ».Le seul inconvénient en France, pour l’entrepreneur aujourd’hui est que presque tous les secteurs de croissance sont sous le contrôle de l’État : Citons l’Education, les transports publics, l’aménagement des retraites et de la prévoyance, la Sante…
Nous sommes en effet dans une situation complètement kafkaïenne où l’État contrôle et gère, selon les principes d’une économie communiste, la plupart des secteurs où la croissance pourrait s’engouffrer. Et les deux auteurs ne disent PAS UN MOT de la nécessité des privatisations. Certes on peut se demander pourquoi ces secteurs ne pourraient pas croître et rester sous le contrôle du Moloch (l’État), comme l’appelait Bertrand de Jouvenel.

La réponse est simple: avec des principes de gestion communistes, il ne peut y avoir de croissance, puisqu’il ne peut pas y avoir de destruction créatrice. On ne peut pas se débarrasser des mauvais…Par contre nous avons à faire face aux passe-droits, à la corruption et aux déficits, le résultat constant d’une économie étatisée. Introduites au Sahara, ces méthodes provoqueraient une pénurie de sable en quelques années.
Le grand, l’unique défi auquel la France va donc être confrontée dans les années à venir est de trouver comment faire sortir du giron étatique ces activités pour qu’elles libèrent enfin leur potentiel de croissance? Or, quand je lis dans cet article « comme l’indique le rapport Gallois, une partie du livret A et du livret de développement durable doit être dirigé vers les entreprises industrielles innovantes».
Je m’interroge.

Quel comité d’Etat, sans doute présidé par monsieur Attali ou Madame Royale, va à nouveau être déclaré responsable d’allouer ces fonds privés des livrets A et consorts ? Et est-ce là une direction vers une libéralisation des activités de croissance ?
Je m’interroge.

Citons encore : «Rétablissons d’abord une adéquation entre les besoins de l’industrie et la formation dans l’Education Nationale. Le textile ayant à peu près disparu, il n’est pas déshonorant de former des tôliers ou des informaticiens ».
Je m’interroge à nouveau: est-on vraiment certain, au regard des résultats actuels que l’éducation nationale soit l’organisme le plus réactif quant à la formation des jeunes sur le marché de l’informatique international ou sur la pression à froid des tôles ?
Je ne sais pas, je demande, car il est vrai qu’en tant qu’entrepreneur, j’ai la mauvaise habitude d’être jugé au résultat (et non pas à ma volonté initiale).
Que le lecteur me comprenne bien : j’aime mon pays et évidemment, pour citer à nouveau les éminents auteurs de l’article cité en référence, je ne peux qu’applaudir à deux mains à leur souhait de créer un environnement qui permettrait un accroissement de la compétitivité de nos entreprises pour gagner des marchés étrangers. En une décennie, nous pourrions nous replacer en 2025 avant l’Allemagne, en leader de la prospérité européenne et mondiale ».
Mais je reste dubitatif sur les solutions qu’ils proposent d’autant que mes analyses sur les raisons du désastre annoncé divergent.
Le défaut de croissance que nous accusons aujourd’hui est- il vraiment la résultante d’un manque de planification de l’Etat envers nos industries?

Ce qui a détruit l’industrie Française, qui en 1995 était parfaitement compétitive avec l’industrie Allemande, c’est encore une fois la disparition des PROFITS dans ces secteurs. La rentabilité des affaires industrielles s’est effondrée depuis cette date comme jamais dans notre histoire, sous le triple impact d’une croissance forcenée de l’Etat, de Lois faisant exploser le coût du travail en France et de la fixation d’un taux de change fixe avec l’Allemagne au travers de l’Euro. Les Français peuvent décider démocratiquement d’avoir 40 % de fonctionnaires de plus par 10000 habitants que les Allemands et d’augmenter en même temps les coûts sur les sociétés Françaises, mais dans ce cas-là, ils ne peuvent pas avoir un taux de change fixe avec l’Allemagne.
Sinon, leur industrie disparaît.
Le lecteur sait peut-être qu’avant le passage aux 35 heures, le coût de travail Français était inférieur au coût de travail allemand. Une entreprise Américaine qui aurait cherché à s’implanter en Europe aurait alors pu trouver intérêt à s’installer chez nous à cette époque. Passent les 35 heures, passe la mise en place de l’euro, passe un quasi doublement du code du Travail depuis 1995 et le lecteur sait surement qu’à compter de 2005, le coût du travail, le coût du capital, les impôts et les réglementations sont très inférieurs en Allemagne. Plus aucun entrepreneur n’investit donc en France, et la productivité industrielle française s’écroule face à la productivité allemande. Pourquoi ? Parce qu’ils perdent de l’argent.

Qui dit baisse de la compétitivité dit déficit de la balance des paiements, déficit du budget de l’Etat, accroissement de la dette, baisse de la croissance, chômage…
Serait-ce dû à un manque d’aide de l’Etat ?
Je ne le crois pas, les subventions versées par ce même Etat aux sociétés sont supérieures à 130 milliards d’Euro aujourd’hui.
Il faut ici rappeler la réponse des armateurs de Saint Malo à qui Louis XIV demandait comment il pouvait les aider dans leur concurrence avec les Anglais. La réponse fut sublime « Surtout, surtout Sire, ne nous aidez pas».

La France crève du Colbertisme de sa classe dirigeante, dont l’article du Figaro est un parfait exemple.
Si la question est donc, pour revenir à la problématique du jour, » comment insuffler un nouveau souffle à l’industrie française ma solution est toute simple:
« Libérer le capital et le travail, délivrez l’entrepreneur ».

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LE CAPITALISME A LA FRANÇAISE ET LA SOCIALISATION DES FRAUDES. Anonyme.

Publié dans Édito

Le capitalisme à la française et la socialisation des fraudes

En France, pour devenir riche, il vous faut absolument remplir deux conditions : la première, c’est d’être capitaliste, au sens « français ». Et la seconde, c’est d’être socialiste. Attention : être seulement socialiste ne vous permettra que de mousser un peu dans les dîners mondains. Et être seulement capitaliste (à plus forte raison, au sens traditionnel) ne vous permettra que de subir la haine des socialistes. En revanche, les deux ensemble …

Les deux ensemble peuvent vous propulser à des sommets.

Dernièrement, on l’a vu avec DSK, qui est, pendant toute sa carrière, fort bien parvenu à concilier un talent certain pour accumuler des richesses, que ce fut par mariage ou par carriérisme. On pourrait aussi se rappeler de Julien Dray, le Centurion Rolex, ou de tant d’autres qui surent faire passer leur intérêt bien compris largement avant celui d’une collectivité généreuse à son corps défendant.

Le socialisme mène en effet à tout, et lorsqu’il est synchronisé avec un capitalisme « à la française« , il mène même à la richesse ou, si l’on se contente de parler en millions plutôt qu’en milliards, au moins à l’opulence. Le capitalisme « à la française« , pour rappel, est ce mélange de gros sous, de politique à forts relents de lobbyisme, et de connivences plus ou moins publiques entre pouvoir et argent.

La droite bonapartiste et collectiviste est, ces dernières années, devenue une spécialiste du genre : depuis la soirée du Fouquet’s jusqu’aux immixtions scabreuses dans les fortunes industrielles (Lagardère, Dassault, Bettencourt), le capitalisme, en France, est devenu ce mélange presque homogène de corruption à tous les étages et de la mise au service d’intérêts particuliers d’une administration complètement débordée par son propre goût pour le lucre, ses dettes et son apathie savamment entretenue.

Avec le vote à l’Assemblée d’une bordée de crétineries parfaitement dans l’air du temps, on découvre une nouvelle illustration de ce capitalisme à la française et de ce socialisme des riches décontractés.

On apprend ainsi, plus outré que stupéfait tant est ancrée l’habitude du pillage de biens publics, qu’en parallèle de la suppression du « bouclier fiscal », les députés ont bel et bien entériné le paiement de l’État français à Taïwan de 460 millions d’euros d’amende pour l’affaire des frégates. Et grâce à ce magnifique mouvement d’argent de la popoche des contribuables vers la popoche de l’État puis vers les Taïwannais, le déficit va encore s’accroître d’autant.

Oui, vous avez bien lu : l’État français va donc débourser près d’un demi-milliard d’euros pour rembourser l’énorme carabistouille taïwannaise, dans laquelle la justice n’aura jamais pu déterminer précisément les responsabilités, ni choper les coupables, ni expliquer la chaîne de morts louches. Et comme ce n’est pas assez choquant dit comme ça, je vais le dire autrement :

Vous, cher moutontribuable, allez donc payer pour les meurtres, l’enrichissement indu, le détournement de fonds et les opérations mafieuses d’un petit nombre de cloportes tous aussi capitalistes « à la française » et socialiste (de droite et de gauche) les uns que les autres.

Vous, cher moutontribuable, allez donc devoir travailler un peu plus longtemps pour l’État, un peu plus longtemps pour les joyeux saprophytes qui gouvernent (et ne se font jamais rattraper), pour rembourser la dette qu’ils creusent en votre nom, pour qu’ils puissent continuer à couler des jours plus que paisible à bouffer du caviar, boire du champagne et se taper des soirées fines (avec ou sans gamins, ne nous embarrassons pas de détail) pendant que vous continuerez à devoir travailler péniblement pour bouffer des oeufs de l’ump, boire de la Valstar et vous taper des soirées Diazépam.

Vous, cher moutontribuable, allez donc payer l’amende de corrompus en liberté.

Car oui : c’est aussi ça, le capitalisme à la française : ça passe par la socialisation de la fraude. Lorsque les banques sont en difficultés, le contribuable va les aider, pardi ! Lorsque les politiciens détournent des sommes colossales et touchent des commissions au prix du sang, c’est finalement le contribuable qui va cracher au bassinet lorsque l’addition sera présentée.

Et au fait, n’y aurait-il pas une autre affaire dans laquelle, grosso modo, les mêmes suceurs d’argent public ont touché le gros lot, dans laquelle la justice patauge lamentablement, dans laquelle le pouvoir socialiste de droite est en totale connivence avec le capitalisme à la française, dans laquelle des paquets de gens sont morts de façon plus ou moins louche ?

Et devant cette multiplication d’affaires d’État, comment vous, cher moutontribuable, réagirez-vous dans les prochains mois lorsqu’on vous demandera votre avis ?

Voterez-vous pour conserver au pouvoir les pillards actuels, au motif qu’au moins, vous saurez qui vous vole ?

Voterez-vous pour que le nom des pillards change, estimant tant qu’à faire que le vol soit réparti au mieux dans la classe politique ? Ce serait injuste que ce soient toujours la même frange de prébendiers qui touche, hein…

Ou voterez-vous, tout simplement, … parce que vous êtes complice

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QUAND LES CHOSES VONT MAL, NOUS AIMONS A NOUS SERVIR DANS LE PORTEFEUILLE DU VOISIN…par Charles Sannat.

PAR CHARLES SANNAT.

je voudrais vous exprimer un sentiment d’hésitation. Je suis schizophrène. Une partie de ma personnalité est viscéralement attachée à l’idée de liberté. Une autre partie ne peut se satisfaire de certaines dérives. Je pense qu’à des degrés divers nous sommes tous confrontés à cette dichotomie, ce qui explique à mon sens la difficulté du débat économico-politique.Nous sommes « génétiquement » libéraux

Le libéralisme, c’est avant tout la liberté individuelle de décider ce qui est bon pour moi. À partir de là, le libéralisme dérive fatalement sur le droit à la propriété.

Pour les libéraux, l’absolue supériorité de ce système ne se pose même pas. Nous naissons « génétiquement » libéraux. Si les deux premiers mots d’un enfant seront « maman » et « papa », la première expression est sans conteste « c’est à moi ». Intuitivement, l’enfant en bas âge qui sait à peine parler a déjà naturellement l’instinct de propriété. À la crèche, à peine âgé d’un ou deux ans, le « petit d’homme » est prêt à se battre pour défendre sa propriété. Déjà, en collectivité, il se heurte très rapidement à la justice des « grands » qui inculque la discipline, qui lutte contre la loi du plus fort, qui enseigne le partage. Si en crèche nos bambins ne sont pas soumis à l’imposition, c’est bien la seule chose qui manque à cette « société » en miniature.

« Génétiquement », nous voulons, nous convoitons, et nous obtenons (surtout quand on est grand et fort). Nous sommes tous des libéraux dans l’âme.

Imaginons un monde où nous ne pourrions rien posséder. Je ne vous parle pas de l’URSS, même en URSS vous pouviez être propriétaire de votre manteau ou de votre voiture même s’il y avait quelques années d’attente. Il y avait une monnaie, vous pouviez épargner, bref, le système communiste avait des défauts insurmontables, mais ce n’était pas la négation totale de la propriété. C’était une négation partielle. Un monde dans lequel le droit à la propriété serait nié serait un monde invivable humainement parlant, car cela irait totalement à l’encontre de ce qu’est l’être humain. Je veux pouvoir acheter, je veux pouvoir posséder, je veux pouvoir transmettre, je ne veux pas payer pour les autres – ce qui n’empêche pas la solidarité, la vraie, celle qui est choisie, pas celle qui est forcée.

Cela nous fait donc arriver à la définition suivante : le libéralisme, c’est le droit de faire ce que l’on veut sans nuire à autrui. On introduit alors une première limitation fondamentale à notre liberté. L’expression populaire la plus connue qui véhicule cette idée est « la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ».

C’est à partir de là qu’évidemment tout devient beaucoup plus compliqué. Pour ne pas nuire à autrui, on introduit des lois, censées protéger le faible des excès du fort. La richesse s’accumulant naturellement dans des mains de moins en moins nombreuses au fil du temps, nous introduisons des législations anti-monopole, puis il faut prendre un peu aux riches pour redonner aux pauvres et l’impôt apparaît logiquement. À force de vouloir « encadrer » le libéralisme pour ne pas nuire à autrui – ce qui est plutôt une bonne idée –, on se retrouve plus dans un système socialiste que dans un système libéral. C’est à ce niveau qu’apparaissent nos schizophrénies respectives.

Nous sommes aussi tous socialistes

Avouez, nous sommes tous des assistés. Le médecin spécialiste « qui paie beaucoup de charges et d’ailleurs à la fin, il ne lui reste presque rien » oublie très vite que ses patients viennent en masse parce qu’ils sont remboursés par la sécurité sociale et bénéficient en plus de mutuelles. Si nous devions tous payer vraiment le vrai coût de notre santé, nous serions tous beaucoup moins malades. Les médecins libéraux (l’expression est importante) sont donc tous des quasi-fonctionnaires, assistés par la collectivité. Choquant, mais à la réflexion pas totalement faux.

Le cadre supérieur, qui achète pour « préparer sa retraite » un deux pièces à Montauban ou Agen – les deux villes où on fait les plus mauvaises affaires – en « de Robien », est un assisté lui aussi puisqu’il bénéficie d’une exonération d’impôt lui permettant de rendre rentable l’opération. Vous me ferez remarquer que si l’État le fait, c’est qu’il y gagne plus qu’il n’y perd. Pas faux. Mais partiel. Car en intervenant dans le mécanisme de la formation des prix immobiliers en donnant des aides et en « sponsorisant » l’achat immobilier, l’État introduit des déformations dans ce marché… Ce qui conduit à une mauvaise allocation du capital et donc à la formation de « bulles » dévastatrices. D’ailleurs, la bulle immobilière française est en cours d’explosion, et croyez-moi, nous allons être très nombreux à la sentir passer.

Les familles sont largement assistées à travers le mécanisme du quotient familial. Certes, élever un enfant coûte cher me direz-vous, mais les familles sont assistées. Toutes. Les riches comme les pauvres, celles de couleur comme les bien blanches. Places en crèches subventionnées, écoles gratuites, cantines scolaires sous-facturées aux parents… La liste est interminable. Lorsque nous en bénéficions, nous sommes bien contents !

Et les séniors, ne me parlez pas des séniors ! Une vraie rente pour la collectivité. D’abord, ils sont séniors donc ils ont mal partout, d’où un coût important en termes de médecine. Ils ne travaillent plus, il faut leur payer une retraite… de plus en plus longtemps ! Puis après arrive le financement de la dépendance. Alors, vous me direz : « Oui mais on y a droit, on a cotisé toute notre vie. » Je ne le conteste pas, bien que tout ce que nos pauvres seniors ont cotisé toute leur vie a été dépensé depuis bien longtemps et que les caisses sont vides depuis des années… Parce que l’État a introduit, là encore, une distorsion dans la formation des pensions de retraites. Éternel débat entre la « capitalisation » individuelle et la répartition « sociale », le tout dans notre pays mâtiné d’une belle hypocrisie, puisque la retraite du régime général est une « non » pension, qui n’est viable qu’à l’aide des retraites complémentaires, mais c’est encore un autre débat. Bref, les seniors, qui pourtant votent dans une proportion majoritaire à droite, sont l’une des catégories les plus assistées… (Ce n’est pas un jugement.)

Vous avez dit schizophrènes ?

Bref, ces quelques exemples pour nous faire toucher du doigt notre tiraillement permanent, entre une volonté de liberté très forte et « génétique », et notre envie d’être rassurés, d’être pris en charge, d’être aidés lorsque nous sommes dans une position de faiblesse. Lorsque tout va bien, nous sommes fondamentalement libéraux, laissons faire, celui qui est riche l’est parce qu’il est fort, le pauvre l’a bien cherché… Lorsque tout va mal, nous nous découvrons bien vite une âme très solidaire, surtout pour nous servir dans le portefeuille du voisin. La société française balance depuis des décennies entre le vieux rêve d’égalitarisme hérité de la révolution française et un désir de liberté.

L’économie du bon sens !

C’est à mon sens cette réalité qui explique l’impossibilité de réformer notre pays sur la base du bon sens. Pour illustrer ce que j’appelle « bon sens » dans ce cas, prenons l’exemple de l’assurance maladie. On s’assure, par définition, contre un risque que l’on n’est pas capable d’assumer seul. D’ailleurs, en France, les mécanismes assurantiels privés fonctionnent parfaitement, comme c’est le cas pour les assurances habitations ou automobiles qui sont les plus connues et les plus pratiquées par chacun d’entre nous. Si je suis victime d’un accident, et que je dois passer quinze jours dans un service de réanimation… je ne pourrais tout simplement pas payer la note. C’est donc un risque majeur. Nous le « collectivisons ». Lorsque j’ai un rhume, je peux parfaitement payer une consultation à 35 € et 30 € de médicaments. Même les plus modestes d’entre nous. Il suffit, je ne sais pas, disons par exemple de ne pas acheter le dernier iPhone 5. Là aussi, Apple, la société qui vaut une fortune est en fait in fine sponsorisée par la collectivité. Comme l’État prend en charge indistinctement ou presque toutes mes dépenses de santé, mêmes celle que je pourrais « autofinancer », cela me libère du faux pouvoir d’achat pour acheter un iPhone que, normalement, je ne devrais pas avoir les moyens de m’offrir. Ce faisant, Apple vend beaucoup plus qu’il ne le devrait… Là aussi, l’État déforme le marché, bien qu’indirectement.

Le libéralisme théorique doit être extrême

On reproche souvent à notre société d’être trop libérale. En France, il n’y a rien de plus faux. C’est même l’inverse. Comme nous venons de le voir, en chacun d’entre nous sommeille un véritable assisté. La théorie libérale défendue par un économiste comme Von Mises doit être totale. L’État ne doit pas intervenir dans les mécanismes économiques car son intervention est toujours pire non pas dans l’intention, mais dans le résultat qui est forcément une mauvaise allocation financière et donc in fine de mauvais choix économiques. De la même manière que le communisme n’a pas été total, le libéralisme ne l’a jamais été. C’est pour cela que d’un point de vue libéral, les seuls rôles de l’État doivent être les tâches régaliennes comme la sécurité et la justice. Ce point de vue se défend largement économiquement, sans être remis en cause par la crise actuelle, qui est essentiellement liée à une « mauvaise » intervention de l’ensemble des États (y compris américain).

Une troisième voie

Un autre chemin est possible. Celui dans lequel nous devrons choisir ce que l’on pourra faire croître et ce qui devra décroître. À l’arrivée, il y a une limite : celle de la richesse disponible et « redistribuable ». On ne peut imaginer « spolier » les gens sans que cela n’ait un effet délétère sur l’ensemble car nous voulons avoir toujours plus ou mieux que le voisin. C’est le moteur de l’espèce humaine, depuis nos origines. Nous sommes comme cela. Le nier serait une erreur fondamentale.

Alors êtes-vous libéral, ou socialiste ? Un peu des deux ? C’est normal !

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FRANCE: LES CHIFFRES DU DÉSASTRE. Par Jean Nouailhac.

Le chômage progresse, les faillites d’entreprises explosent, le marché immobilier est en crise…, et pourtant, on nous annonce une embellie économique !

Certains veulent croire que le ciel est toujours bleu, alors qu’une pluie de taxes leur tombe sur la tête. D’autres persistent à prendre en compte les promesses de nos bateleurs politiques nous annonçant un avenir rose, alors que des orages noirs continuent d’éclater autour d’eux. D’autres enfin, noyés sous une propagande étatique massive, pensent que les blocages se libèrent et que de réelles simplifications sont engagées puisqu’elles ont été annoncées. Il y en a même pour croire que les belles paroles de nos dirigeants, à commencer par celles du président, ont des effets bénéfiques sur notre vieux pays, perclus de rhumatismes, le dos voûté par les lourdes charges qu’il supporte et le moral à zéro pour ce qui concerne son avenir et celui de ses enfants.
La réalité est tellement différente ! Comme toujours en matière économique, seuls les faits comptent, et seuls les chiffres font foi. Il faut bien se résoudre à l’évidence : les choses vont de mal en pis. Qu’on en juge par ces divers constats.
Plus de 18 000 entreprises ont fait faillite au premier trimestre 2015, selon le cabinet Altares, spécialisé dans les données sur les entreprises. Par rapport au premier trimestre 2014, la hausse atteint 7,6 %. Ceux qui espéraient une nette reprise ont tout faux. Pis encore : le nombre d’emplois menacés par ces défaillances dépasse 66 000. Un record depuis 2009.
Le chômage a encore augmenté de 0,4 % au mois de mars, atteignant 3,51 millions de demandeurs d’emploi en métropole et même 3,77 millions en incluant l’outre-mer. On s’attendait à une accalmie après une amélioration en janvier et une moindre progression en février. C’est le contraire qui s’est produit.
Pause fiscale, nous a-t-on promis : les taxes foncières et d’habitation viennent d’être augmentées de 4 à 6 % à Lyon, de 3 à 5 % à Marseille, Bordeaux, Strasbourg et Nice et même de 10,5 % à Lille. Que les municipalités soient de droite ou de gauche, c’est la même punition pour les citoyens : au lieu de réduire leurs dépenses, elles augmentent les impôts, une fois les élections passées. Une sale habitude qui semble inéluctable.
Les effectifs de la fonction publique ont encore progressé en 2013 de 87 000, chiffre rendu public par l’Insee mi-avril. Comme d’habitude, c’est dans la fonction publique territoriale que ces effectifs ont le plus progressé. Depuis 2000, ils y auront ainsi augmenté de 550 000 environ, soit une croissance moyenne de 2,9 % par an ! Pour ce qui est des chiffres de 2014, il faudra encore attendre un an. Allons-nous battre un nouveau record ?
Les investissements des “business angels” auraient chuté de 13 % l’an dernier en France, alors qu’on nous rebat les oreilles depuis des mois avec le dynamisme des start-up françaises, lesquelles sont financées quasi exclusivement par des business angels ou des fonds d’investissement privés. Tant que Bercy continuera de taxer à l’impôt sur le revenu les plus-values en capital, il y a peu de chances que les investisseurs français se multiplient.
La loi Alur de Cécile Duflot a poussé le marché immobilier dans une crise noire. Sylvia Pinel qui lui a succédé a l’air de trouver normal de continuer à serrer le cou des propriétaires dans un noeud coulant de plus. À l’occasion de la fin de la trêve hivernale, elle a annoncé de nouvelles mesures de protection des locataires défaillants qui ne peuvent plus, ou ne veulent plus, payer leurs loyers, le résultat étant le même pour les propriétaires. Pour arriver aujourd’hui à expulser un locataire de mauvaise foi, il faut parfois attendre deux ans et débourser jusqu’à 3 000 euros de frais d’huissier et 2 000 euros de frais d’avocat, sans aucune garantie de récupération des loyers impayés. Or, le quart des bailleurs français, selon la Fnaim, ne sont pas imposables à l’impôt sur le revenu et les loyers qu’ils attendent leur sont parfois indispensables pour vivre. La ministre du Logement souhaite créer, de plus, “des logements très sociaux, à des niveaux de loyers et de charges inférieurs à ceux pratiqués dans le parc social”. On s’attend au pire ! Il n’est pas sûr que la jeune Mme Pinel soit plus compétente à ce poste que la jeune Mme Duflot.
Pour les entreprises françaises, la malédiction fiscale continue. Selon une étude de l’iFRAP parue la semaine dernière, “quand il faut plus d’argent pour la dépense publique, on va d’abord le chercher chez les entreprises puisqu’elles ne votent pas, et quand elles étouffent sous la charge et que l’opinion s’en rend compte, les allégements sont conçus de façon complexe et dirigiste ou assortis decontreparties pour éviter de faire un cadeau aux patrons”. Ainsi de ce suramortissement des nouveaux investissements industriels qui vient d’être annoncé. Cette nouvelle petite niche fiscale est tellement compliquée et comporte tellement de conditions qu’elle en devient inapplicable.
Prime d’activité des jeunes : François Hollande a voulu distribuer de nouveaux cadeaux aux jeunes et l’a annoncé l’autre jour à Canal+, sans même avoir prévenu son gouvernement ni son entourage. Au départ, il était prévu que cette prime d’activité remplacerait à la fois le RSA activité et la prime pour l’emploi, ce qui n’était pas idiot et allait dans le sens d’une simplification avec un coût global inchangé de l’ordre de 4 milliards par an. Hollande a voulu ajouter de nouveaux bénéficiaires, les apprentis et les étudiants salariés, à ce dispositif déjà onéreux. Coût supplémentaire prévisible : 1 milliard ! Pas grave : c’est l’État qui paye !
Droits de vote double : ça va mal finir entre l’État et Renault, entre Macron et Ghosn. L’État détient 15 % de Renault et veut y faire la loi avec ses nouveaux droits de vote double face aux autres actionnaires. Le PDG du groupe Renault-Nissan, Carlos Ghosn, n’est pas d’accord. Le conseil de Renault non plus, pas plus que celui de Nissan. Le jeune ministre de l’Économie a déclaré dans une tribune parue dans Le Monde du 25 avril qu’il irait jusqu’au bout, car, a-t-il précisé, “nous avons les moyens de façonner un capitalisme à l’image de nos ambitions”, ajoutant qu’il “n’y aura pas de réindustrialisation française sans transformation du capitalisme français”. Le jeune freluquet inexpérimenté a décidé de révolutionner le capitalisme à lui tout seul ! Attention : risque de tsunami chez Renault et sans doute ailleurs…
LIRE aussi notre article “Droit de vote double : l’État contre les actionnaires”
Pour clore cette litanie de mauvaises nouvelles, ce jugement d’un brillant entrepreneur irlandais, Michael O’Leary, le PDG de la compagnie low cost Ryanair qui a révolutionné le ciel européen. Dansune interview au JDD du 25 avril, il a fait une déclaration d’amour à la France, mais avec une réserve de taille : “J’adore la France et les Français. Je méprise juste sa classe politique qui détruit avec beaucoup d’application l’économie française en pensant qu’on peut répondre à la mondialisation par le protectionnisme.”
Qui sait jusqu’où ce protectionnisme pourrait nous conduire ? Une ligne Maginot économique pour protéger notre modèle social ? Ce serait un échec assuré avec des conséquences incalculables.

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LA DUPLICITÉ DES POLITICIENS SIGNE-T-ELLE L’ÉCHEC DES DÉMOCRATIES? par Patrick Aulnas

Par Patrick Aulnas.

Napo xilografia credits Esculapio Perez (CC BY-NC-SA 2.0)

 

Les politiciens sont aujourd’hui totalement déconsidérés. Ils ne le doivent qu’à leur soif d’accumuler du pouvoir et corrélativement de priver les individus de la capacité de décider par eux-mêmes et pour eux-mêmes. La construction de l’État-providence a été l’occasion pour les professionnels de la politique de répondre à des demandes sociales multiples en se posant en détenteurs de toutes les solutions. En feignant d’être responsables de tout, ils obtenaient des moyens sans cesse croissants. Mais comme il est impossible de trouver des solutions politiques pour tout problème, ils ont promis l’impossible et n’ont plus désormais la confiance de personne.

Des exemples récents illustrent cette démesure des politiciens : le transport de personnes et la collectivisation totale de la santé. Il s’agit toujours d’interdire, de réglementer finement, d’accumuler du pouvoir au détriment du libre choix individuel.

Le maquis règlementaire du transport de personnes

En France, la saga du transport de personnes contre rémunération, avec d’un côté les taxis, de l’autre les VTC (voitures de tourisme avec chauffeurs), enfin le système UberPOP, a pu laisser pantois bon nombre d’observateurs ne connaissant pas initialement le maquis réglementaire dans ce domaine. Quoi ! Il était interdit de transporter librement des personnes contre rémunération ! Il était même interdit de mettre en relation une personne souhaitant transporter et une personne souhaitant être transportée. Impossible même, avant la loi Macron, de créer une société privée de transport collectif de personnes car il fallait protéger le monopole de la SNCF. Nombreux sont ceux qui ont découvert avec sidération que notre liberté n’est qu’une fiction, un slogan pour tribune politique, et qu’en réalité nous sommes emprisonnés dans un filet réglementaire aux mailles de plus en plus serrées. Le bon sens le plus élémentaire conduit d’ailleurs à penser qu’à plus ou moins long terme, toute cette réglementation archaïque, destinée à protéger des professions monopolistiques, va s’effondrer, quelles que soient les pitoyables gesticulations des politiques.

Comment en effet pourrait-on brider à ce point les moyens de communication modernes sans sortir totalement de la démocratie ? Comment interdire le rapprochement offre-demande en toute liberté par internet (UberPOP) ? On s’aperçoit que le web gêne de plus en plus les politiciens car il est facteur de liberté. Les dictatures tentent de le censurer et les démocraties essaient de le réglementer. Pas pour protéger les citoyens, mais pour conserver la mainmise sur l’organisation de la société par de multiples normes juridiques. Cette mainmise est l’apanage d’un tout petit groupe de politiciens professionnels qui tirent de l’élection une légitimité de plus en plus chancelante. Car la pathologie réglementariste dont ils sont atteints les coupe de plus en plus de la société. Ils construisent un pays légal dont ils maîtrisent tous les ressorts, mais qui est rejeté par le pays réel.

L’illusion des soins de santé gratuits

Dans le domaine de la santé, une loi récente vise à généraliser le tiers-payant et à imposer aux médecins de nouvelles contraintes réglementaires liées à sa mise en œuvre. Pourquoi diable généraliser le tiers-payant ? La réponse officielle est qu’il permet aux plus modestes de ne pas faire l’avance du prix de la consultation médicale et qu’il constitue une meilleure solution organisationnelle en diminuant les flux financiers. Mais ce ne sont là qu’arguments invoqués par des personnes appartenant à la superstructure du système de santé actuel (cadres de la Sécurité sociale, technocrates d’État). En réalité, ne jamais payer pour se faire soigner induit une mentalité collectiviste. La santé est présentée comme gratuite, entièrement prise en charge par la collectivité étatique qui, par conséquent, doit aussi en assumer la responsabilité. Une telle solution est une dérive évidente vers une dépossession totale des individus en matière de santé. On voit bien, à plus ou moins long terme, se profiler une société dans laquelle la santé d’une personne sera entièrement prise en charge par le groupe sans que l’individu puisse même donner son avis. Si l’on croit que la liberté individuelle ne peut être éradiquée à ce point, il en résulte que cette orientation est encore une erreur politique majeure visant à confisquer à terme la liberté de choix pour permettre aux politiciens d’accumuler du pouvoir.

Bien sûr, cela n’aura pas lieu pour des raisons financières. Le système public de santé est financièrement à bout de souffle. Des mesures drastiques de rééquilibrage dépenses-recettes devront être adoptées, sinon le système explosera dans quelques décennies. On peut donc penser qu’à long terme, le monopole de la Sécurité sociale disparaîtra car seule la concurrence peut induire une gestion efficace. Mais visiblement, pour l’instant, le court terme a le vent en poupe : accroître encore le degré d’irresponsabilité par le tiers-payant ne peut conduire qu’à creuser davantage les déficits et à accélérer la chute. Nos politiques n’en ont cure puisque ce sont leurs successeurs qui en supporteront les conséquences. Il suffit donc de susurrer à l’oreille des électeurs : « Laissez-nous faire, votre santé c’est notre problème ».

La dissipation du mirage politique

Il y a une duplicité inhérente à la fonction politique dans toutes les démocraties. Si les dictatures sont brutales et annihilent toute liberté, les démocraties sont douces et promettent un monde meilleur. Mais elles étouffent la liberté par la réglementation tous azimuts et les prélèvements obligatoires croissants. Savante manœuvre des politiciens, dont peu de citoyens ont une claire conscience mais qu’ils ressentent désormais de plus en plus. Quand il n’est plus possible de prendre la moindre initiative sans déposer au préalable un dossier dans une administration, les individus commencent à se poser des questions sur leur marge de liberté. Quand les impôts et les cotisations ne cessent d’augmenter pour un service public qui se dégrade, nombreux sont ceux qui pensent pouvoir faire un meilleur usage de leur argent.

Le subtil discours qui consistait à prétendre que seul le politique détient les solutions, qu’il est seul légitime du fait de son élection, ce discours prend l’eau de toutes parts. La médiocrité éthique de nos dirigeants, impliqués dans de multiples affaires, financières ou non, a permis aux yeux de se déciller : le ministre du budget fraudeur fiscal, le président-candidat aux prises avec les mystères du financement de sa campagne électorale, l’ancien ministre de l’économie et directeur général du FMI menotté à New York. Et la liste pourrait être longuement poursuivie. Comment pourraient-ils encore feindre d’agir pour le bien public ? Chacun a désormais senti ou compris qu’ils n’agissent que pour conquérir le pouvoir à tout prix.

La démocratie en tant que régime politique a-t-elle échoué ? Peut-on encore parler de démocratie lorsque les espaces de liberté se réduisent de décennie en décennie. Plus exactement, la liberté sociétale s’accroit (contraception, IVG, mariage homosexuel) mais la liberté économique et sociale s’estompe. Sous couvert de justice sociale, la démocratie sacrifie l’individu au collectif, la liberté à l’ambition de quelques-uns. Le risque est aujourd’hui considérable car nous ne disposons pas de solution de rechange. Comment concilier politique et liberté ? S’il existe des théories dans ce domaine, l’expérience manque et les démagogues assoiffés de pouvoir rôdent.

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POUR CHAQUE REGLEMENTATION NOUVELLE, IL FAUT EN SUPPRIMER DEUX! par Nicolas Lecaussin.

Quand on veut « résoudre » un problème, on crée un organisme administratif et/ou on rédige une nouvelle loi. C’est une véritable maladie en France. Le rapport Lambert-Boulard de 2013 avait bien montré que les Codes français comptent plus de 21 000 pages alors qu’ils n’avaient que 800 pages au début du XXe siècle. La France est classée (2013) 126ème sur 144 pays en matière de complexité administrative par le World Economic Forum.

 

Nous avons plus de 10 500 lois, 130 000 décrets et plus de 400 000 normes. A titre de comparaison, l’Allemagne est régie par « seulement » 1 728 lois. En France, l’inflation des réglementations dans les Codes dépasse toute imagination. Le Code du travail représente 3 492 pages et 10 000 articles et tous les ans, plus 10 % de son contenu change, alors que le du Code du travail suisse n’a que 54 articles. L’Allemagne n’a même pas de Code du travail ! Le Code du commerce français compte 26 livres et 2 939 pages (sic) tandis que le « UK Coorporate Governance Code » (le Code du Commerce britannique) ne fait que 26 pages !

Le système américain de « sunset clause » s’applique aux lois et aux administrations

Il est temps pour nous de guérir de cette maladie, en appliquant une méthode qui fonctionne ailleurs : la « sunset clause » (qui signifie à la fois coucher du soleil et clause d’extinction). Une « sunset clause » est un outil législatif qui propose une date d’expiration à une réglementation ou à une loi. – Chaque fois en effet qu’une nouvelle loi, ou une nouvelle réglementation (ou une norme) est votée, le législateur y applique obligatoirement une date d’expiration comme sur les produits alimentaires. Cette date correspond à une période qui varie en général de 2 à 10 ans. Au moment de l’expiration, la loi, la norme, ou la réglementation, est abrogée automatiquement. Cela signifie que seules les lois effectives survivent. On se débarrasse ainsi des règlementations superflues, et démodées, qui ne servent plus à rien !

Les Etats-Unis sont les plus grands utilisateurs de la « sunset clause ». Ce système a été introduit dans les années 1970, et aujourd’hui plus de la moitié des Etats américains l’utilisent. Certains d’entre eux vont même plus loin que de programmer l’expiration d’une loi, ou d’une réglementation.

L’Etat du Texas, par exemple, profite de manière très intéressante de ces « sunset clauses », en – appliquant également la philosophie législative de la « sunset clause » aux organisations gouvernementales. Au Texas, toute agence gouvernementale (à l’exception des universités et des lois (?) établies par la Constitution) a une durée de vie de 10 années maximales. En gros, cette mesure signifie que toute agence, qui ne serait pas efficace, et qui gaspillerait l’argent de l’Etat, disparaitrait, à moins qu’elle ne prouve sa raison d’être.

Selon la « Texas Sunset Commission », l’Etat a réalisé 945,6 millions de dollars d’économies, en fermant toutes les agences considérées comme inutiles.

Au Royaume-Uni, pour chaque réglementation nouvellement votée, on en supprime une plus ancienne

Plus récemment, la Coalition britannique de 2010 menée par David Cameron a promis d’augmenter l’utilisation des « sunset clauses » pour réduire l’énorme quantité de réglementations mises en œuvre par le gouvernement travailliste. Le Premier ministre britannique s’est surtout concentré sur le fardeau administratif qui pesait sur les entreprises. Des dizaines de réglementations et de normes ont été supprimées et l’on a introduit la règle du « One in, one out », ce qui signifie que pour chaque nouvelle réglementation adoptée, on en supprime une autre. Par ailleurs, toute nouvelle réglementation qui concerne une entreprise de moins de 10 salariés ne doit pas avoir une durée de vie de plus de 3 ans. Et aujourd’hui, chaque loi qui concerne le monde d’entreprises doit contenir une « sunset clause » ou une « review clause » après 5 ans en moyenne. Suite à ces mesures, on a estimé à 10.4 millions de livres sterling (14.4 millions d’euros) les économies de de coûts pour les entreprises.

Le gouvernement cherche des mesures pour relancer l’investissement et la création d’emplois. Il devrait commencer par laisser respirer les entreprises. Vu la quantité de réglementations qui pèsent sur elles, une « sunset clause » à la française devrait supprimer non pas une ancienne réglementation mais deux pour une nouvellle. Concernant les organismes administratifs et para-administratifs, il faudra même en supprimer trois d’un coup pour chaque création.

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ON EN COMPREND, DES CHOSES, QUAND ON EST UN ÂNE! par Jacques Clouteau



Après avoir vécu longtemps à la ville, une fois le moment de la retraite arrivé, je suis revenu dans le village où j’avais passé ma jeunesse et les premières années de ma carrière professionnelle. Un jour où je me promenais dans la campagne, j’aperçus un vieil âne que j’avais connu quelques années plus tôt travaillant sur les chemins de la commune. Me reconnaissant, il courut vers la clôture me prodiguer son amitié et mendier quelques caresses. Il s’appelait Grisou et possédait, comme de nombreux bourrins, le don de la parole, pour ceux, bien sûr, qui savent l’entendre. Je m’enquis de sa santé et de sa vie :

Moi : « Dis-moi, Grisou, tu tirais bien une charrette autrefois ? »

Grisou : « Oui, avec mon maître, on transportait des pierres depuis la carrière jusqu’aux chantiers de construction. Mais plus les années passaient, plus il fallait rajouter des pierres. Et à la fin je ne pouvais plus tirer. C’était devenu trop lourd. Alors mon maître a vendu la charrette l’année dernière et trouvé un travail salarié. »

Moi : « Comment ça il fallait rajouter des pierres ? »

Grisou : « Il fallait rajouter des pierres dans la charrette parce que travailler coûtait de plus en plus cher, et mon maître, pour payer ses charges, devait absolument vendre de plus en plus de pierres. »

Moi : « Mais pourquoi diable est-ce devenu si compliqué de transporter des pierres ? »

Grisou : « Ça se voit que tu as quitté le village depuis longtemps. Autrefois tu chargeais les pierres, tu roulais jusqu’au chantier, le maçon te payait ta charretée et tu rentrais chez toi peinard. Mais ça c’était avant… Au fur et à mesure des années, le gouvernement, sous la pression de quelques niaiseux qui n’avaient jamais charroyé un caillou de toute leur misérable vie, a estimé que le transport de pierres dans des charrettes à âne était un scandale permanent dont il fallait incontinent faire cesser les abus. »

Moi : « Ah oui donc, et quels étaient ces abus dont je ne me souviens même plus ? »

Grisou : « La sécurité, mon Dédé, tu te rends compte que mon maître graissait les essieux comme ça, au pif, avec son chiffon et sa boîte de suif, au risque d’un désaxage de la roue et d’un chavirage de la charrette. Il n’avait jamais eu d’accident, ni son père d’ailleurs, ni son grand-père non plus, qui avait construit cette charrette un siècle avant. Mais il aurait pu en avoir un, si la puissance publique n’était pas vigoureusement intervenue pour mettre un peu d’ordre. Le gouvernement a donc créé le CSE, le Comité de Surveillance des Essieux, dont les bureaux sont à côté de la mairie. Les contrôleurs des essieux se postaient souvent aux carrefours pour vérifier la solidité des fusées de roue, le taux de graissage, et l’absence de “trit-trit ” quand tu roulais. En cas d’infraction, c’était l’amende assurée, l’immobilisation de la charrette, et donc l’absence de revenu… »

Moi : « Certes c’est un peu stupide, mais en quoi ce CSE empêchait-il ton maître de travailler ?

Grisou : « Le Comité de Surveillance des Essieux ne l’empêchait pas de travailler, mais pour payer les contrôleurs des Essieux, leur bel uniforme, leur camionnette, leur local, leur secrétariat, leurs bureaux départementaux, leurs instances régionales, leur siège national, leurs représentants syndicaux, leur comité d’entreprise, leur école de formation et leurs villages de vacances, le gouvernement a institué une taxe de graissage, calculée selon le tonnage de pierres transportées. Au départ cette taxe était de 2%, puis elle est passée rapidement à 4%, et enfin à 5%. Et puis plus tard, comme la taxe rapportait moins, ils ont estimé un prix de référence pour une charretée de pierres, qui n’a rien à voir avec le prix réel. Pour eux c’est pratique : si la taxe donne moins, ils haussent le prix de référence… Donc ils marquent 5% sur le bordereau de taxation, mais au final ça te fait 10% sur le coût réel… »

Moi : « C’est vrai que 10%, c’est déjà beaucoup quand ça ne sert a rien, mais ton maître a-t-il arrêté à cause de cette taxe ? »

Grisou : « Eh ben non, il a continué, il fallait bien qu’il vive… Mais quelques années plus tard, le CSE a estimé que la graisse à essieux vendue dans le commerce par des entreprises privées ne donnait pas satisfaction, et qu’il fallait donc que l’Etat impose une graisse standard dont les normes soient rigoureusement contrôlées. Il a mis à contribution le CNRS, qui a fait travailler ses meilleurs chercheurs sur le problème. Ils ont cherché, ils ont trouvé, et c’est ainsi qu’est née la graisse UTS4500, dont chaque charretier doit acquérir une boîte par mois et par essieu de sa flotte de charrettes. Le gouvernement a construit une usine quelque part dans le nord du pays et embauché une horde de fonctionnaires graisseurs 1er échelon. Mais pour payer ces graisseurs, leurs chefs de service, leurs sous-directeurs, leurs directeurs, leurs camions de livraison, leur usine, leur secrétariat, leurs entrepôts départementaux, leur siège social, leurs représentants syndicaux, leur comité d’entreprise, leur école de formation et leurs villages de vacances, le gouvernement a fixé le prix au double des anciennes boîtes de suif. 100 euros la boîte au lieu de 50 euros auparavant… »

Moi : « Ouh là, ça commence à faire lourd à payer… »

Grisou : « Et ce n’est pas fini… Un an plus tard, sous la pression des Écologistes est né l’OHS, l’Observatoire de la Hauteur des Sabots, dont le but était de contrôler si la hauteur de la corne des sabots des ânes était suffisante. Les charretiers ont protesté en argumentant qu’ils étaient bien capables tout seuls de vérifier l’état des sabots de leur cheptel, et que leurs ancêtres faisaient ça très bien depuis quelques centaines de siècles. Rien n’y a fait. Le gouvernement n’a pas cédé et créé l’Observatoire. Il fallait se présenter régulièrement à leur bureau, près de la mairie, afin qu’un observateur assermenté inspecte les sabots, note la hauteur sur un formulaire et tamponne la fiche de circulation de l’âne. Mais pour payer les observateurs, leurs salopettes de travail, leur atelier, leur secrétariat, leurs agences départementales, leurs agences régionales, leur siège national, leurs représentants syndicaux, leur comité d’entreprise, leur école de formation et leurs villages de vacances, le gouvernement a institué une contribution égale à 5% de la valeur moyenne du chargement de pierres transporté au cours d’un mois. Ce qui impliquait pour mon maître de remplir un cahier chaque soir pour noter le tonnage charroyé, puis de faire la moyenne, sans tenir compte des jours fériés, enfin si, en en tenant compte par une multiplication du tonnage des trois jours précédents par un coefficient notifié par un décret en Conseil d’Etat. En cas de contrôle de son cahier par l’Observatoire, et si un manquement était constaté, mon maître écopait d’une contravention »

Moi : « Donc il en a eu marre et il a arrêté ? »

Grisou : « Pas encore… Un an après l’Observatoire de la Hauteur des Sabots est née la BLAT, la Brigade de Lutte anti-Taons. Avant chaque journée de travail, il fallait passer à leur hangar, près de la mairie, pour me faire asperger de produits contre les taons et les mouches plates dés que la température dépassait 26,5°. Bien entendu, chaque aspersion coûtait une vingtaine d’euros. Et pour financer cette brigade, pour payer les soigneurs, leurs pulvérisateurs, leur entrepôt, leur secrétariat, leurs agences intercommunales, leurs agences interrrégionales, leur siège national, leurs représentants syndicaux, leur comité d’entreprise, leur école de formation et leurs villages de vacances, le gouvernement a institué une taxe calculée sur la surface corporelle de l’âne pondérée par un coefficient de température. Les charretiers ont objecté qu’ils n’avaient attendu personne pour protéger leurs animaux par des applications régulières d’huile de cade les jours de grande chaleur. Ils n’ont pas été écoutés. Cette stupidité a coûté à mon maître encore 5% de plus en taxe sur ses charretées »

Moi : « C’est vrai que nous autres, à la ville, on n’est pas au courant de tout ça… »

Grisou : « Mais le meilleur est pour la fin… On a eu ensuite la grande grève du CSAM, le Comité Syndical des Ânes Municipaux, qui voulait nous empêcher de travailler le temps qu’on voulait. Ils ont bloqué les chemins deux semaines pour qu’on aligne nos horaires sur les leurs. Et en même temps ils ont exigé une prime de grain et une septième semaine de pâturage d’été pour améliorer leurs conditions de travail et diminuer les périodes de stress. Mon maître n’a pas cédé, mais il a commencé à en avoir par-dessus les rênes de ce métier où de parfaits abrutis venaient lui expliquer comment il fallait faire ce qu’il savait depuis l’âge de raison. Tu comprends maintenant qu’avec cette accumulation de taxes et de servitudes, transporter des pierres coûtait de plus en plus cher, tellement cher qu’à la fin ce n’était plus rentable. Voilà pourquoi je ne travaille plus depuis un an. Heureusement que la mairie m’a procuré le RSA, le Revenu de Secours des Anes, avec un pré où je puis brouter tranquillement »

Moi : « Tout ce que tu me dis est positivement effarant. Je ne me souviens plus de tout ce que tu m’as expliqué, mais raconte-moi la journée d’un âne et son maître avant que ce dernier ne jette l’éponge »

Grisou : « A la fin, pour transporter un chargement de pierres, ça devenait compliqué : d’abord mon maître devait aller à la mairie faire tamponner son autorisation de circuler en charrette. Mais il pouvait y aller seulement à pied, vu qu’il n’avait pas encore le tampon. Et il ne pouvait pas y aller trop tôt, vu qu’ils embauchaient seulement à 9 heures. Ensuite il revenait à la maison et m’attelait. Puis il vérifiait le thermomètre et devait revenir au village me faire asperger par la BLAT si la température dépassait la valeur maxima. Enfin il allait à la carrière et chargeait les pierres puis effectuait la livraison. Il devait alors noter les heures de départ et d’arrivée sur son carnet de circulation. Puis mesurer la hauteur de ma corne et la reporter sur le Bordereau HC6A avant de télécharger celui-ci sur le site internet de l’OHS. Au printemps dernier, mon maître en a eu assez. Comme tous les autres conducteurs de charrettes d’ailleurs. En quelques mois tous ont arrêté leur activité »

Moi : « Et que s’est-il alors passé ? »

Grisou : « Rien, il ne s’est rien produit de spécial. Sauf que la carrière de pierres a fermé, les chantiers se sont arrêtés, les charrettes ont disparu, les ânes sont allés au pré pour les plus chanceux, dans une usine de saucisson pour les autres, les conducteurs de charrettes et leurs familles sont partis travailler ailleurs, les marchands d’avoine ont déménagé, les maréchaux-ferrants aussi, de même que les deux vétérinaires. Du coup le café a déposé son bilan et l’épicerie n’a pas survécu. Dans la foulée, on a supprimé l’école du village et son instituteur par manque d’élèves »

Moi : « Et que font tous ces contrôleurs et gratte-papier maintenant qu’il n’y a plus ni ânes ni charrettes de pierres dans la commune ? »

Grisou : « Rien, ils ne font plus rien. Ils attendent les conclusions d’un rapport de la commission d’experts qui doit évaluer les possibilités et le coût de leur reconversion. Le préfet a assuré qu’il n’y aurait aucun licenciement et que les techniciens de la CSE, de l’OHS et de la BLAT seraient recasés dans d’autres organismes. Ce qui ne les pas empêchés de porter l’affaire au tribunal des prud’ânes au motif que leur absence d’activité leur causait un préjudice moral. Soucieux de tirer des leçons de l’histoire, le gouvernement a mis sur pied une mission interministérielle pour analyser les causes de la disparition des charrettes, mission qui doit se réunir chaque semestre et proposer des solutions. Pour faire bonne mesure, le gouvernement a aussi créé l’Observatoire de la Désertification Rurale, qui doit étudier des correctifs afin d’atténuer les conséquences du phénomène. Il a également décidé d’abonder un Fonds spécial d’assistance aux charretiers, alimenté par une taxe spécifique sur les engrais à base de crottins. Comme tu vois, nous avons de la chance, nos gouvernants ont vraiment pris conscience du problème »

Moi : « Merci Grisou, continue à brouter et, entre nous, toute ressemblance de ton histoire avec d’autres faits de société serait, bien entendu, une pure coïncidence… »

Jacques Clouteau

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CRASH DU CHÔMAGE: HOLLANDE ANNONCE UN “DEUIL RÉPUBLICAIN” par Nicolas Nilsen

Par Nicolas Nilsen.

Nicolas Nilsen 26 mars 2015

La tragique nouvelle du crash de Pôle emploi est tombée à 18h00 ce 25 mars 2015 : le chômage a fait en février 5,9 millions de victimes (pour la seule France métropolitaine, sans compter les DOM). À quelques jours à peine du deuxième tour des élections départementales, la nouvelle de la catastrophe a évidemment secoué le monde politique généralement peu mobilisé par le sort des malheureux chômeurs. Repérée et suivie par tous les radars depuis des mois, la trajectoire du chômage n’inquiétait pourtant personne. Pas même le Premier ministre dont l’ennemi n°1 n’était pas le chômage mais le Front national. À 18:00, à quatre jours seulement des élections départementales, la catastrophe s’est donc produite, semblant prendre de court toute la classe politique préoccupée davantage par son maintien au pouvoir que par le sort des 6 millions de Français privés d’emploi…

Hollande tweete sa sympathie aux chômeurs et à leurs familles

Alors que les experts du Gouvernement s’interrogent encore sur les causes exactes de cette catastrophe nationale inattendue, le Président de la République a tenu à exprimer aux familles des demandeurs d’emploi « toute la solidarité de la Nation ». C’est « un deuil et une tragédie » a tenu à préciser François Hollande à la suite de la publication des chiffres de février…

ChomageFev2015_C/ Nicolas Nilsen
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Dans une déclaration télévisée, le Premier ministre, Manuel Valls a assuré les demandeurs d’emploi que le Gouvernement était évidemment totalement mobilisé contre le Front National et qu’il défendrait la République avec fermeté et avec « une main qui ne tremblera pas »

ChomageFev2015_D/ nicolas nilsen
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En ce qui concerne les causes exactes de la montée inéluctable du chômage, le Premier ministre a indiqué qu’aucune piste n’était pour l’instant privilégiée et qu’aucune hypothèse n’était exclue. Le chômage reste donc un mystère total a t-il déclaré, et personne, jusqu’à présent, n’est en mesure de proposer une véritable explication. La trajectoire était sous contrôle a précisé Manuel Valls, nous ne comprenons pas ce qui s’est passé et pourquoi le pilotage automatique n’a pas pris en compte les instructions d’inversion de la trajectoire…

Des cellules d’aides psychologiques aux chômeurs

À l’heure où je vous parle, aucune hypothèse ne peut bien sûr être écartée pour expliquer le chômage a affirmé Manuel Valls devant l’Assemblée nationale. Ajoutant qu’une cellule psychologique pour les chômeurs allait être installée dans chaque antenne de Pôle emploi, le Premier ministre a indiqué que« tant que nous n’aurons pas retrouvé les boites noires, l’augmentation du chômage restera un complet mystère »

chomagefev2015_e3/ Nicolas Nilsen
.Plus personne ne pilote la trajectoire de l’emploi

Nos reporters envoyés immédiatement à Pôle emploi ont aussitôt fait part du traumatisme causé par la publication des chiffres de l’INSEE pour le mois de février : 5, 9 millions de chômeurs pour la seule France métropolitaine, hors DOM.

« Depuis des mois on nous demande de minimiser le choc des chiffres » nous a déclaré un responsable de Pôle emploi, « mais nous ne pouvions plus continuer à radier les chômeurs pour diminuer les statistiques. Nous ne sommes plus en mesure de contenir la colère des demandeurs privés d’emploi ! Avec près de 6 millions de chômeurs, on est arrivé à un seuil où tout peut exploser d’un moment à l’autre ». Interrogé par Europe1, un agent de Pôle emploi confirme que l’explosion était prévisible : « ça fait des mois et des mois que l’emploi n’est plus piloté et que le chômage évolue selon une trajectoire non contrôlée. Le crash était inévitable ».

Un numéro vert pour les familles de chômeurs

Depuis les studios de RTL, le Premier ministre a demandé qu’on envoie sur place des cellules d’aides psychologiques pour venir en aide aux familles. « Les demandeurs d’emploi ont besoin d’une aide d’urgence” a-t-il déclaré. “Tout cela va se mettre en place dans les meilleurs délais »… Le ministre du Travail a de son côté annoncé qu’il se rendrait sur place dans la soirée et annoncé que plusieurs numéros verts seraient ouverts pour les familles des demandeurs d’emploi frappés injustement par la crise.

ChomageFev2015_F/ Nicolas Nilsen
Des scènes de grande tension à Pôle emploi où l’espoir a totalement disparu

En direct de Pôle emploi notre envoyé spécial nous déclare : « oui, je suis en direct sur le terrain et je peux vous dire qu’ici, aux côté des victimes, on assiste à des scènes de très grande tension. Il y a de longues files de gens complètement désespérés devant les guichets de Pôle emploi. C’est terrible toutes ces victimes de la crise ».

Sur la zone, nous confirmait notre correspondante, « l’espoir a totalement disparu. Ils auront beau trouver les boîtes noires et nous expliquer les raisons du désastre », nous a confié un chômeur, il restera tout de même ces pauvres 5,9 millions de victimes qui ont été sacrifiées et trahies par ce Gouvernement ».

Pôle emploi met son logo en deuil

ChomageFev2015_G/Nicolas Nilsen
Une minute de silence à l’Assemblée

À l’Assemblée nationale — dont, rappelons-le, les parlementaires viennent d’adopter à l’unanimité un texte de loi prévoyant le doublement de la durée d’indemnisation des élus en fin de mandat ou battus aux élections — le président Claude Bartolone a proposé une minute de silence en témoignage de « la considération qui est due aux malheureux frappés par la crise »

ChomageFev2015_H/Nicolas Nilsen
L’Europe de Bruxelles également en deuil…

Alors que Bruxelles est principalement responsable de la montée du chômage dans toute l’Europe, le Parlement européen a annoncé qu’il observerait demain une minute de silence en hommage aux victimes de l’austérité et de la crise.

ChomageFev2015_J/Nicolas Nilsen
Hollande annonce un « deuil républicain » de trois jours

Toujours soucieux de saisir la moindre catastrophe pour occuper les médias, le Président Hollande a fait deux gestes forts : le premier en annonçant un deuil républicain en hommage aux chômeurs.

ChomageFev2015_K/Nicolas Nilsen
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Le deuxième en se rendant dans la cour des Invalides pour déposer une gerbe et se recueillir devant« le chômeur inconnu » qui a droit, a-t-il dit, « à la reconnaissance de la Nation ».

ChomageFev2015_L/Nicolas Nilsen

Évidemment, ce post est simplement supposé montrer que — si depuis deux ans le Gouvernement s’était mobilisé pour lutter contre le chômage avec la même énergie qu’il déploie pour occuper les médias quand un avion tombe, qu’un train déraille ou qu’un autocar sort de la route, la France se porterait mieux. Mais il faudrait pour cela avoir de vrais dirigeants. Ceux-là n’en sont pas.

Les chiffres de la DARES publiés le mercredi 25 mars 2015

dares-fev2015/Nicolas Nilsen

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LES ÉNARQUES: UNE OLIGARCHIE DÉPASSÉE. par Patrick Aulnas.

Par Patrick Aulnas.

tampons administration bureaucratie credits frederic bisson (licence creative commons)

 

Pourquoi la France, pays disposant d’atouts naturels et humains, réussit-elle moins bien que certains de ses voisins ? Pourquoi le pessimisme sur l’avenir est-il un mal typiquement français ? Pourquoi ce pays ne parvient-il pas à s’adapter à la réalité contemporaine qui est le dépassement de l’État-nation et l’évolution vers une globalisation scientifique, économique, financière et parfois même associative ? Toutes ces questions comportent des réponses complexes, mais les quelques milliers de personnes qui constituent la haute administration française ont nécessairement, puisqu’elles dirigent le pays, une part importante de responsabilité dans la situation actuelle. D’autant que la situation française est tout à fait singulière.

Les spécificités historiques

Un État-nation très centralisé se construit très tôt en France et ses dirigeants accumulent un pouvoir écrasant la société civile. La monarchie absolue, le jacobinisme, l’Empire napoléonien, la troisième République sont des régimes politiques glorifiant l’État et mettant l’élite à son service. L’aristocratie d’Ancien régime a été remplacée par une aristocratie d’Empire puis par une aristocratie républicaine. Mais toujours, une petite oligarchie a détenu l’essentiel de la compétence et du pouvoir dans la sphère publique.

En 1945, ce travers bien français est accentué par la création de L’École nationale d’administration (ENA). Les hommes qui ont présidé à la naissance de l’ENA, sous le gouvernement provisoire de la République (1944-1946), sont le général de Gaulle, Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français, et Michel Debré. Inutile de préciser que ces hommes sont bien loin du libéralisme. Ce sont des étatistes convaincus, qui veulent construire un État puissant et s’en donnent les moyens. Leur réussite sera complète.

Compétence et conquête du pouvoir

La noblesse d’État sera donc désormais formée, et même formatée, dans une école spécifique. Coupée de la société civile, cette caste maîtrise parfaitement les rouages complexes de l’administration et des institutions républicaines. Elle connaît les finesses du droit public et dispose d’une compétence sans partage en matière de finances publiques. Les politiciens, désignés ou élus, doivent composer avec cette technocratie d’État, car sans elle, ils ne sont rien : sans la bonne volonté des administrations, impossible d’agir.

Peu à peu, à partir du milieu des années 1960, les énarques vont coloniser les cabinets ministériels et les fonctions politiques. Le statut de la fonction publique leur est très favorable. Un fonctionnaire élu est placé en position de détachement et peut retrouver son poste s’il n’est pas réélu. Le risque est donc nul. Pourquoi alors ne pas cumuler la compétence du haut fonctionnaire et le pouvoir du politique ? On imagine la puissance que cela représente : être beaucoup plus compétent que la plupart des députés du fait de l’expérience professionnelle et disposer de la légitimité démocratique par l’élection. La combinaison est presque toujours gagnante. Le risque, encore une fois, est pratiquement nul.

Un cas unique au monde

Il existe des études statistiques permettant d’apprécier l’importance numérique et le pouvoir des énarques dans le monde politique et les cabinets ministériels . Mais sans entrer dans ces détails, chacun peut très facilement constater cette spécificité française en se limitant aux plus hautes fonctions politiques. Après la période de fondation de la Ve République par le général de Gaulle (1958-1969), six Présidents de la République (PR) se sont succédés. Trois d’entre eux sont des énarques (Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, François Hollande). En ce qui concerne les premiers ministres (PM), sur la même période (1969 -2015), les énarques dominent également. Le tableau suivant fournit un panorama d’ensemble :

Patrick Aulnas article 10 mars 2015

Sur une période d’environ 46 ans, le Président a été un énarque pendant 21 ans et le Premier ministre pendant 25 ans, soit 55% du la durée totale. Mais les périodes où ni le Président ni le Premier ministre ne sont des énarques se limitent à une dizaine d’années. Un énarque a donc été présent dans le couple Président – Premier ministre pendant environ 36 années sur 46.
Ce phénomène est unique au monde. Une seule école a une place prépondérante en France dans le recrutement des gouvernants depuis la fin des années soixante. Dans tous les autres pays développés, le recrutement est beaucoup plus diversifié. Prenons deux exemples sur la même période : Allemagne et États-Unis.

Patrick Aulnas article 10 mars 2015 (2)

Pourquoi le système français conduit-il à l’échec ?

Tout simplement parce que la formation des énarques est étroite, sans ouverture sur la diversité sociale, économique, technologique, scientifique. Le secteur public, rien que le secteur public pour l’écrasante majorité de ces hauts fonctionnaires qui régentent le pays. L’actuel Président de la République constitue un exemple presque caricatural de cette expérience limitée. Candidat socialiste par défaut, il parvient au poste suprême pour l’unique raison que les meilleurs de son camp (Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn) ont été écartés par des ennuis judiciaires. L’improbable se produit donc et un énarque-apparatchik pur, sans aucune expérience ministérielle, accède à la présidence. Il maitrise parfaitement les combinaisons partisanes et électoralistes, dispose d’une vaste culture politique, économique et juridique, mais n’est jamais sorti du cercle de la technocratie publique et des cadres des partis politiques. Il ignore tout de la vie vécue par 99% de ses contemporains. Son monde est celui des équilibres politiques subtils et de l’évitement stratégique. Ce profil est archétypal de la haute fonction publique. Combien de petits François Hollande gouvernent la France ?

enarques rené le honzecLes énarques ne sont pas adaptés au monde ouvert qui est le nôtre. Créée par des étatistes après la seconde guerre mondiale, l’ENA pouvait représenter un atout dans une France aux frontières hermétiques, se protégeant de la concurrence par des droits de douane et des contingentements. Le capitalisme de connivence pouvait fonctionner avec une certaine efficacité dans un contexte purement national. Mais l’ouverture des frontières change la donne car la connivence n’existe pas à l’échelle internationale. Lorsque le pays doit affronter la concurrence des pays de l’Union européenne (libre circulation), celle des pays émergents et celle des pays développés extra-européens (abaissement des obstacles aux échanges), les petits arrangements au sein de l’élite politico-administrative représentent un handicap. Il n’est plus question d’utiliser les subterfuges traditionnels pour tromper la population, en particulier la dévaluation de la monnaie. La France était auparavant une grande adepte de la dévaluation qui permettait de masquer à la population l’inefficacité relative de sa gestion publique. L’inflation constituait une autre supercherie : la Banque de France pouvait créer de la monnaie sur instruction gouvernementale et rembourser ensuite la dette publique en monnaie de singe. Cette époque est définitivement révolue.

Il faut désormais être compétitif, s’adapter sans cesse aux évolutions, bref accepter la concurrence. Du fait de sa formation, l’aristocratie républicaine en est incapable. L’attitude archaïque de la France en Europe ressemble donc, dans son principe, à celle de la Grèce : promettre toujours, mais ne jamais tenir, mentir pour obtenir des délais, éviter la confrontation au réel par des manœuvres politiques. Ce ne sont pas les Français qui refusent le monde actuel, puisqu’ils fuient de plus en plus le pays pour s’installer à l’étranger. Ce sont leurs dirigeants, une caste fermée sur elle-même et protégeant ses privilèges au détriment de la population entière.

Les manœuvres politiques ne fonctionnent plus aujourd’hui. L’élite administrative et politique française est totalement rejetée par la population. Il suffit d’écouter. Deux thèmes reviennent souvent dans les discussions du Café du Commerce : on ne comprend rien à ce qu’ils racontent ; ils ne font qu’augmenter les impôts sans rien donner en contrepartie. L’insatisfaction grandissante des Français et les succès électoraux du Front National sont les premiers symptômes de la fin de l’énarchie.


Sources :

ENA généralités

Énarchie, Technocratie, noblesse d’État

Critique de l’ENA

Hauts fonctionnaires et ENA

Gouvernement Valls II

Liste gouvernants

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UN MASSACRE A LA CHARLIE HEBDO CHAQUE MOIS! par Jean Clouteau

   

Voici quelques semaines, 17 personnes sont mortes sous les balles de fous-furieux. Suscitant une émotion que nous avons tous partagée. Immédiatement nos hommes politiques ont réagi, les médias se sont dressés et la France s’est unie pour dire à ces malades de l’intégrisme et de la gâchette que nous n’avions pas peur d’eux.

Pendant ce temps de recueil, qui a duré une semaine, 4 artisans, agriculteurs et petits chefs d’entreprise se sont suicidés.

Ruinés, saignés, écrasés, bafoués par une montagne de charges telle qu’ils n’ont pas pu la porter.

Laissant une famille dans le deuil et des dizaines d’ouvriers sur le carreau.

180 artisans et petits chefs d’entreprise se donnent la mort chaque année, dont personne ne parle jamais. Un seul postier met fin à ses jours et la presse et la télévision en font des confitures et des couvertures. Mais un petit artisan au fond de la province, quelle importance, n’est-ce pas. Après tout ce n’est qu’un salaud de patron. Il n’avait qu’à mieux calculer.

Ils voulaient seulement faire vivre leur famille, voir leur entreprise prospérer. En Suisse, en Hollande, en Angleterre, au Portugal, ils auraient effectivement prospéré. En France c’est interdit. L’Urssaf et toutes les caisses d’assurance monopolistiques se chargent de vous le rappeler chaque fin de mois, en vous escroquant 54% de ce que vous avez gagné, afin de vous garantir une ” protection sociale ” que vous n’avez jamais demandée et qui vous protège tellement de tout qu’elle vous en fait crever.

Il faut aussi se souvenir que ce ” modèle social “, élaboré en 1945, au sortir de la guerre, censé assurer à tous les citoyens une sécurité et un revenu même en cas d’accident de la vie (c’est inscrit dans le marbre de la Constitution), en est arrivé 70 ans plus tard à les ruiner et les jeter à la rue quand il ne peuvent plus payer leurs ” cotisations sociales “. Ah, j’oubliais, une fois sur le trottoir, le petit artisan pourra mendier le RSA…

Dans ce combat plombé, certains tiennent le coup, difficilement, et sont toujours à la limite de la survie, d’autres quittent le pays, les plus jeunes n’y rentrent même pas après leurs études. Mais 180 pauvres bougres, un tous les deux jours, n’y arrivent pas. Un massacre à la Charlie Hebdo chaque mois, et personne ne lève le poing pour dire « ça suffit ».

Les assassins de ces gens courageux, qui ont déjà fait leurs 35 heures dès le mercredi, nous les connaissons tous. Ils fleurissent sur les panneaux à l’entrée de nos villes, au premier rond-point. Levez la tête et vous les verrez : CAF, CPAM, URSSAF, RSI, MSA, Pôle emploi, etc. Afin d’indiquer au bon peuple l’endroit où il peut aller quérir ses ” droits ” et ses allocations diverses pour boucler le mois sans trop travailler. Aux yeux de ceux qui portent le pays à bout de bras, il ne manque que le panneau STASI. Ces sigles abscons désignent un ensemble de caisses “sociales” qui n’ont de social que le nom, dont la critique est quasi-interdite, au pouvoir discrétionnaire et illimité, et qui vous mènent à la ruine si vous avez le malheur de ne pouvoir verser leur obole obligatoire et solidaire.

La suite, nous l’avons tous connue dans notre entourage : il n’y a pas de Restaurant du Cœur pour un petit artisan parvenu au bout de sa fatigue.
Hors ceux qui ont préféré le suicide, il y a les centaines de milliers d’autres, agriculteurs, artisans, commerçants, professionnels libéraux, qui ont un jour jeté l’éponge, fermé leur entreprise, laissé les employés au bord du chemin, perdu toutes leurs économies, et aussi perdu dans le même naufrage toutes leurs illusions. Il ne faut pas oublier, dans cette sinistre statistique, les enfants, les amis, les voisins de ceux qui ont cessé le combat, qui ont vu la fatigue, l’angoisse, la désespérance, et qui de ce fait jamais, jamais ne créeront une entreprise.

Derrière ce découragement des entrepreneurs, c’est un champ de ruines que nous pouvons contempler en ce début 2015 : 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3 millions de personnes assistées. La conséquence de la disparition des centaines de milliers de petits artisans, voici quelques années, ce sont les chômeurs d’aujourd’hui. Et la promesse de ceux qui nous quittent aujourd’hui, désespérés, ce sont les chômeurs de demain, nos enfants et petits-enfants qui nous regarderont dans les yeux dans quelques années et nous demanderont : « Qu’avez-vous fait du pays ? ».

Toutefois dormez bien, bonnes gens qui haussez les épaules à la lecture de ces lignes. Il paraît que la France possède le meilleur modèle social, que le monde entier nous envie. Alors relisez, vous qui avez traversé en diagonale le paragraphe précédent : 6 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, 3 millions de personnes assistées.

Mais ne craignez rien, on va l’améliorer encore ce modèle. Il suffit de détruire le libéralisme, de mener une vraie politique sociale, de travailler moins, de pressurer les riches, de faire payer les entreprises. Puisqu’on vous le dit !

Jacques Clouteau

PS: et si l’on rajoute les contrôles fiscaux… ( Emmanuel Bolling )

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5 CONDITIONS POURRAIENT RENDRE L’IMPÔT “MORALEMENT ACCEPTABLE”. par V. Benard

Par Vincent Bénard.

Les collecteurs d'impôts credits Mazières (licence creative commons)

 

Je me doutais qu’en prenant la défense des évadés fiscaux ayant choisi de soustraire une partie de leurs revenus à la rapacité d’un État prétendant leur laisser moins du quart de ce qu’ils gagnent, je n’attirerai pas que des réactions favorables. Passons sur les quelques insultes, sur l’argumentaire de bas étage classique tel que « si tu trouves que l’État français est trop cher, casse toi pauvre con », que je ne perdrai pas de temps à démonter, et sur les sous-entendus sur ma santé mentale. Intéressons-nous à la seule question critique qui vaille la peine d’être débattue, à savoir :

« Dans le fond, vous dites que le fraudeur est moins coupable que l’État parce que celui-ci est trop gourmand. Peut-on en déduire que si l’État l’était moins, la fraude deviendrait immorale à vos yeux ? Et quelles sont vos limites ? »

La question est bonne, la réponse un peu plus complexe que ne suggère la question. Au risque de me fâcher avec la frange la plus libérale de mon lectorat, oui, il est possible de définir un cahier des charges « libéralement acceptable » pour l’impôt, étant entendu que dans le monde réel, les pouvoirs publics étatiques et locaux ne disparaîtront pas demain, et qu’il faut bien les financer. Si ce cahier des charges était respecté, alors effectivement, la dissimulation fiscale, dont le coût est toujours supporté par la classe moyenne, serait impossible à justifier. Quelles seraient ces conditions ? J’en identifie cinq.

1. Un impôt servant à financer un État limité

Ce n’est pas la peine d’empiler des impôts « techniquement bien dessinés » si c’est pour alimenter un État obèse qui dépense à tort et à travers votre argent dans des politiques contre-productives. À défaut de se limiter au « cœur d’activités » défini par John Locke, à savoir la défense de la propriété et le jugement des fautes et défaillances contractuelles, l’État doit tout faire pour s’en rapprocher.

2. Les institutions en charge du prélèvement de l’impôt devraient être contraintes d’opérer strictement sous le règne de la loi commune, au sens de la « rule of law » anglo-saxonne

Dans quasiment tous les pays du monde, les États ont octroyé à leurs services fiscaux des privilèges d’action exorbitants : droit d’enquête fiscale arbitraire sur tout citoyen, même en l’absence de tout signe présumant une dissimulation, droits exceptionnels d’intrusion dans la vie privée des citoyens sans aucun mandat judiciaire, voire même, en France, concernant certains impôts, une inversion de la charge de la preuve, le contribuable devant prouver son innocence face à des notifications de redressement parfois parfaitement bidonnées de l’administration. Il n’est d’ailleurs pas rare que le contrôle fiscal soit utilisé comme une arme contre un journaliste trop curieux ou un industriel qui ne se plierait pas aux oukases du ministère des Finances.

La France voulait même légaliser l’usage par le fisc de documents volés ou obtenus par corruption, ce qui a été cassé par le Conseil constitutionnel. Les Allemands ont eu moins de chance, l’obtention d’éléments à charge de manière illégale étant autorisée en matière fiscale, ce qui contrevient à tous les principes de bonne justice et d’État de droit connus. On pourrait craindre que l’usage de preuves obtenues illégalement ne devienne la norme dans tous les autres domaines de l’exercice du droit, avec les conséquences désastreuses que l’on peut imaginer sur la qualité et la fiabilité des preuves servant à obtenir une condamnation.

On peut donc dire qu’en France et presque partout ailleurs, les droits de la défense des contribuables sont moins bien garantis que ceux du braqueur.

De même, le droit à la violation de la vie privée est total pour nombre d’administrations fiscales. Or, le droit à la vie privée n’est pas une simple convenance petit-bourgeoise, comme voudraient nous faire croire les tenants de l’absurde « rien à se reprocher, rien à craindre ». Pas plus que vous n’aimeriez que vos conversations avec votre médecin (ou votre avocat) ne soient publiques, ou votre vie sentimentale étalée au grand jour, ce que vous faites de votre argent ne devrait absolument pas regarder l’État, hors du mandat d’un juge fondé sur de réelles présomptions de dissimulation. Or, le régime qui s’instaure est celui de l’échange automatique généralisé d’informations entre banques et États, ce qui constitue à l’évidence une collection de renseignements arbitraires violant la vie privée. Il est évident que les renseignements recueillis peuvent être utilisés par un État en dérive autoritaire pour de tout autres motifs que fiscaux.

Le retour des institutions fiscales sous un régime de droit « normal », avec protection de la vie privée, refus des investigations arbitraires, protection des droits de la défense et de la présomption d’innocence, est une condition sine qua non de la moralisation de l’impôt.

3. La fiscalité devrait toujours viser la plus grande neutralité. Pas de fiscalité « comportementale » !

La fiscalité « neutre » n’existe pas, toute taxation d’un flux ou d’un objet modifie le comportement du contribuable. Mais à tout le moins, l’État ne devrait pas s’arroger le droit d’infléchir nos comportements à travers la fiscalité.

Tout d’abord, parce que toute niche fiscale est le signe de la victoire d’un lobby au détriment du reste de la société. La niche fiscale des uns est toujours l’augmentation de l’addition fiscale des autres, en vertu du principe que c’est le volume des dépenses qui induit la pression fiscale totale, et non l’inverse.

Ensuite, parce que le résultat des distorsions comportementales est parfois catastrophique, comme en témoigne l’exemple frappant de la crise des subprimes, où les déductions d’intérêts bancaires pour les acheteurs, ou le traitement inégal de la dette et du dividende par les impôts « corporate » du monde entier, ont favorisé un recours excessif à l’endettement, tant des ménages que des entreprises financières, avec les conséquences que l’on connaît. Un autre exemple est celui des filières d’énergie dites renouvelables, où les investissements sont lourdement subventionnés au détriment de tous les ménages consommateurs d’électricité, plongeant les ménages pauvres dans une grave situation de précarité énergétique largement documentée en Allemagne, en France et en Grande-Bretagne.

4. Pas de double imposition, ce qui interdit tout impôt sur le capital

Un impôt juste ne devrait pas taxer deux fois le même revenu. Pourtant, partout dans le monde, le capital (immobilier ou total) est taxé, alors que le revenu ayant servi à former ce capital l’a déjà été. Payer un impôt sur ce capital, parfois supérieur à ce qu’il rapporte, veut dire « payer un droit de possession » à l’État : vous n’êtes plus tout à fait propriétaire, votre propriété vous oblige à payer un loyer à l’État, Il y a donc saisie partielle de votre propriété par l’État.

En outre, l’impôt sur le capital viole le principe de neutralité en privilégiant les dépensiers sur les épargnants. Enfin, il est contreproductif, car la formation de capital est la condition sine qua non de la création de nouveaux postes de travail productifs et donc pouvant être bien rémunérés.

De surcroît, les impôts sur le capital, lorsqu’ils sont perçus comme excessifs, sont un puissant incitant à l’expatriation, et donc… réduisent l’assiette sur laquelle l’État peut prélever ses taxes.L’institut Montaigne avait montré en 2006 que l’ISF, qui rapporte 3-4Mds/an, engendrait un manque à gagner annuel d’au moins 15 mds sur les autres impôts pour le Trésor public.

5. Des impôts aux taux marginaux raisonnables

L’impôt devrait être considéré par le législateur comme un mal nécessaire et non comme un moyen de punir ceux qui réussissent par le talent, la prise de risque et l’effort. Bien que tout le monde politique n’ait que les mots de « justice fiscale » à la bouche, personne ne sait donner une définition universelle de l’impôt juste. Toutefois, on peut considérer que, du point de vue empirique, ce qui est considéré comme juste devrait être mieux accepté et moins fraudé que ce qui ne l’est pas. Or, le remplacement d’impôts progressifs, et parfois hyper progressifs, dans les pays de l’est, par des impôts à taux unique et sans niche fiscale, alias « Flat Tax »,  a toujours correspondu à une hausse du civisme fiscal et une chute de la fraude, comme a dû le reconnaître le FMI dans ses études, malgré son opposition idéologique à cette fiscalité qu’il juge… injuste. Ils semble donc que les intellectuels du FMI et la classe politique n’aient pas du tout la même perception de ce qui est juste que des populations pourtant pauvres, habituées au communisme, mais entreprenantes.

L’examen des Flat Tax mondiales montre que celles qui marchent ont un taux marginal faible (inférieur à 20%), regroupent souvent plusieurs anciens impôts, évitent la double taxation des revenus de l’épargne, ne comptent aucune niche fiscale hormis celles liées au nombre d’enfants, s’accompagnent de réformes de structure généralement centrées sur la privatisation de services bureaucratiques, et laissent donc l’essentiel du produit de la réussite individuelle dans les poches de ceux qui savent le mieux faire fructifier cet argent. Ces impôts ont pour effet vertueux de réduire considérablement l’incitation à la fraude fiscale, car le gain associé à la dissimulation fiscale pour un taux de 20% n’est pas le même qu’à 50% et parfois beaucoup plus. Ils contribuent à refiscaliser toute la chaîne de création de valeur et donc permettent aussi d’augmenter les recettes d’autres taxes, comme la TVA. Enfin, il est bien plus facile de justifier de l’immoralité d’une dissimulation à un fisc qui prend 20% qu’à celui qui en prend 75%.

Je me suis fait à de nombreuses reprises l’avocat de réformes de fond de l’État centrées autour de l’adoption d’une flat tax. La France pourrait, sans sacrifier sa qualité de vie, bien au contraire, se transformer en paradis fiscal, où le monde entier serait heureux de venir payer ses impôts, compte tenu de nos autres avantages compétitifs, à savoir un art de vivre plaisant hérité de notre histoire.

Conclusion

Inutile de dire que sur les cinq points qui précèdent, le système fiscal français mérite des évaluations particulièrement mauvaises. L’impôt français cumule toutes les sources d’injustices connues et d’effets économiques pervers. Aussi peut-on dire, au risque de se faire descendre en flammes par la bien-pensance, que le riche qui dissimule une partie de son revenu à cet appareil fiscal-là ne commet rien de répréhensible, mais au contraire un acte de légitime défense.

Un système d’imposition libéral, sans possibilité d’abus de pouvoir de l’administration, n’interférant pas avec vos choix de vie, servant un État frugal, favorisant la création de postes de travail, et laissant l’essentiel du fruit de la réussite dans la poche des personnes et familles, serait bien plus acceptable par tous et permettrait de financer l’État sans recours à un arsenal coercitif digne des régimes les plus autoritaires.

(voir le but de temoignagefiscal.com en 6 points)

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SOS RACISME: TOUCHE PAS A MES AIDES! par Fabrice Durtal

Publié dans Nation et immigration

Par Fabrice Durtal.

sos racisme credits sos racisme concert (licence creative commons)

Une bérézina : à peine une vingtaine de personnes s’étaient réunies, en novembre dernier, sur le campus de Poitiers pour assister à l’assemblée générale constitutive d’un comité local de SOS Racisme. Il est loin le temps où les « potes » défilaient par milliers dans les rues de Paris pour créer un «cordon sanitaire» autour du FN. Aujourd’hui, à Poitiers comme ailleurs, l’association ne fait plus recette.

SOS Racisme ne fait plus recette mais a besoin d’argent et même de beaucoup d’argent si on se réfère aux demandes de subventions que l’association a adressées il y a un an à l’ACSÉ (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances, sur cette agence lire notre article « L’ACSÉ, un guichet à subventions »).

CC

Dans ce document, que Les Enquêtes du contribuable est parvenue à se procurer en exclusivité, l’association qui table sur un budget prévisionnel de près de 1,4 million d’euros en 2013, ouvre grande sa sébile. Après avoir encaissé 177 500 euros en 2011, puis 235 800 euros en 2012, elle réclame à nouveau, le 19 mars 2013, 160 000 euros au titre des aides qu’elle dispense aux victimes de racisme ou de discrimination ; 100 000 euros pour ses actions d’éducation populaire au nom du «vivre ensemble» et 75 000 euros pour une «mobilisation citoyenne par l’action militante».

sos racisme rené le honzec

Selon une note interne, il semble que Naïma Charaï, présidente de l’ACSÉ et conseillère régionale PS d’Aquitaine ait décidé de bien beurrer la tartine des potes en leur accordant immédiatement 150 000 euros d’aides. L’histoire ne dit pas si d’autres rallonges ont été accordées après le 19 mars 2013, l’association de Dominique Sopo quémandant aussi des subsides à travers un satellite comme la Fédération nationale des maisons des potes (FNDMP).

L’ACSÉ n’est pas la seule instance gratifiant cette association qui est progressivement passée de la défense des immigrés à la stigmatisation des autochtones. Si on se fie au budget prévisionnel que l’association a présenté à l’agence lors de sa demande de subventions, elle est aussi perfusée par le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Jeunesse et des Sports, la Ville de Paris, le Conseil régional d’Ile-de-France, sans qu’il soit possible d’évaluer ce qu’elle perçoit aux échelons locaux puisque le total de ces aides n’est pas comptabilisé.

À côté de ces monceaux d’argent public, SOS Racisme a estimé que les cotisations, dons et legs représenteraient une somme nulle lors de l’élaboration du budget prévisionnel 2013, ce qui en dit long sur son assise populaire.

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LA FRANCE EN 2014, C’EST L’URSS EN 1985 par Olivier Pichon.

 

Le propos peut paraître outrancier et l’on entend déjà la clique des dispensateurs de la pensée unique s’effaroucher de la comparaison. Or cette phrase est d’une Russe qui a vécu l’arrivée au pouvoir de Gorbatchev et qui, travaillant maintenant en France dans un cabinet comptable, sait de quoi elle parle surtout sur ce qui touche les entreprises.

La problématique est la suivante : ne jamais oublier que Gorbatchev fut un réformateur certes, mais qui, afin de rendre possible le fonctionnement de l’économie planifiée autant que faire se peut et donc de garder le pouvoir sur l’URSS, voulait changer pour que rien ne change !

On connaît la suite, le marché n’améliore pas l’économie dirigée, il la tue. Ayant ouvert la boîte de Pandore, le secrétaire général du PC d’URSS se retrouva à la tête d’une fédération qui n’existait plus. Gorbatchev devint le dirigeant soviétique le plus détesté de l’histoire russe et ne fut d’ailleurs jamais réélu.

Changer pour que rien ne change !

Hollande et Valls ont eux aussi ouvert la boîte de Pandore de la réforme, ce qui explique la réaction des frondeurs ,des mélanchonistes pour ce qu’il en reste, de Martine Aubry, de Montebourg et de quelques autres dinosaures. Pour ce dernier, en voulant s’initier à la conduite des entreprises et au marché, c’est le dinosaure qui se fait mammifère ! Ainsi l’échec probable du CICE et du pacte de responsabilité, aujourd’hui reconnu par la presse, serait de la faute du patronat, selon Emmanuel Macron. Ce dernier joue, avec son nouveau plan présenté à la chambre le mercredi 10 décembre, mutatis mutandis, le rôle que joua Abel Aganbeguian, bien oublié aujourd’hui, comme jeune et fringuant conseiller économique de Gorbatchev .

Tout au long de son histoire, le socialisme soviétique chercha la réforme sans la vouloir tout en la voulant (l’utopie cherche le réel pour exister). Ce fut la NEP dès Lénine, puis la réforme de Khrouchtchev ( les sovnarkhozes), puis les réformes de Libermann sous la Troïka pour les entreprises soviétiques, puis, après l’immobilisme brejnévien, la réforme Gorbatchev.

Il n’y a pas de différence de nature avec les réformes socialistes en France, seulement une différence de degré. Mitterrand, avec la nomination de Fabius en 1984, enterra le programme commun et ce fut le ni-ni, ni nationalisations ni privatisations, surtout ne pas bouger ! Bouger, Jospin le fit un peu, avec le mouvement des privatisations, mais la cohabitation avec le radical-socialiste de l’Elysée lui convint parfaitement pour ne rien changer mais, au final, avouer : «L’Etat ne peut pas tout faire ! ». Quand un ancien trotskyste découvre la réalité!

De nos jours, en l’absence de croissance, dans un contexte de grande crise depuis 2008 et de mondialisation intense, les failles structurelles, congénitales dirions-nous, du modèle économique à la française apparaissent béantes. Poids excessif de l’état (57% de prélèvements obligatoires), poids des actifs fonctionnaires (presque un sur quatre contre 14% pour les pays comparables), réglementations pléthoriques, doublons des tâches, régions, administrations, observatoires, comités Théodule… Les entrepreneurs honnêtes, les travailleurs consciencieux, les créateurs de richesses disparaissent, accentuant encore la crise.

Et si un certain patronat oligarchique et monopolistique (même syndicalement) n’est pas à l’abri des critiques, la vraie raison de l’échec du pacte responsabilité c’est justement l’irresponsabilité générale dans laquelle les hommes de l’Etat ont mis notre société. La société civile se dérobe, fait mentalement dissidence, la France fait grève sans préavis, jette l’éponge, réduit ses activités pour échapper à l’impôt (désutilité marginale du travail !) et l’impôt rentre mal, obligeant à toujours plus de contrôles, plus de lois. On nous tient alors, en prime, le discours sur les paradis fiscaux où se refugient quelques riches évadés, ce qui permet de masquer l’existence de l’enfer fiscal où croupit la majorité de la classe moyenne française.

Plusieurs milliers de patrons dans la rue !

Ah les ingrats ! On leur « donne » 40 milliard et voilà qu’ils ne sont pas contents. En effet c’est beaucoup, soit 2 points de PIB, 5% de la masse salariale et 12% de l’ensemble des impôts, et tout cela pratiquement sans effets sur l’emploi ! Dans ces conditions la cause ne peut-être qu’ailleurs ! D’abord qui donne ? Les Français, pas l’Etat qui redistribue. Ensuite qui pouvait penser que la baisse des charges suffirait à elle seule à l’embauche et qu’il était possible de mettre en équation les deux termes (embauche et réduction des charges) ? Voilà bien une équation impossible. Il eût mieux valu s’interroger sur le terme « carnet de commandes » : ce facteur, lui, est le vrai déterminant de l’embauche. Si j’ai besoin de cinq travailleurs pour remplir une commande, je n’en embaucherai pas un sixième au motif qu’il est moins cher !

Il faut bien reconnaître que ceux qui descendent dans la rue s’élèvent contre une politique qui ne date pas de 2012 mais de trente ans d’une action gouvernementale qui a littéralement bridé l’économie française et la société (selon un sondage 59% des Français comprennent le mouvement de protestation patronale). Le paradoxe est que ce sont les entreprises qui créent le plus d’emplois en France qui sont le plus exposées à l’obésité de l’Etat, tandis que les patrons des grands groupes du CAC 40 voguent au large et déjeunent avec les ministres.

Le soutien populaire aux patrons sera qualifié de populiste par les aveugles et les sourds qui font le bruit médiatique. Pour que le peuple, dans ses actions, mérite le qualitatif de populaire, il faut qu’il soit contre les patrons, avec c’est populiste ! La lutte des classes en est le discriminant. La France comme l’URSS croule sous les normes, les règlements, l’insécurité juridique par le vote compulsif de nouvelles lois. Qui peut se vanter aujourd’hui de connaître le code du travail, le code des impôts ? L’épaississement bureaucratique, voilà la vraie raison de l’échec du pacte de responsabilité, ce que ne veut pas voir une classe politique irresponsable, qui a stérilisé l’initiative, la volonté d’avancer, d’innover. On ne peut plus bouger, boire, fumer, plaisanter, faire un feu dans sa cheminée, ou une crèche, sans encourir les foudres d’innombrables commissaires politiques en jupon, en robe de magistrat, mais tous assurément d’esprit sans- culotte. Ces menues interdictions sont la partie émergée de l’iceberg de l’impuissance à laquelle un état omnipotent a réduit les Français, un soviétisme « soft » mais tout aussi envahissant.

Voilà pourquoi les entreprises n’ont pas repris confiance, voilà pourquoi aveugles, sourds, mais pas muets, les hommes de l’Etat n’ont plus que le ministère de la parlotte. En URSS, dans les années 80, on disait qu’il n’y avait pas de pravda dans les Izvestia et pas d’izvestia dans la Pravda (pas de vérité dans Les Nouvelles et pas de nouvelles dans la Vérité).

Les hommes qui nous gouvernent ne comprennent pas ce qui est en train de se produire. Un indicateur significatif : le recul de l’investissement des entreprises. L’investissement c’est l’anticipation, c’est l’avenir, c’est l’espoir. Or celles –ci (enquête INSEE) anticipent déjà un recul de 3% de leurs investissements qui affecte directement l’offre de biens et de services et la demande des mêmes. La France achète 3 000 robots industriels par an, l’Allemagne 18 000. La rentabilité du capital physique est faible en France (la moitié de celle des pays de l’OCDE), mais on ne veut pas voir, puisqu’il s’agit de capital, forcément mauvais, que cette rentabilité faible menace dangereusement la création d’emplois. Dans cette analyse, le CICE aura simplement évité une chute supplémentaire de cette rentabilité. Surtout si, dans le même temps que l’on crée le CICE, les hommes de l’Etat ne peuvent s’empêcher, tel le scorpion de la fable traversant la rivière sur le dos de la grenouille, d’entraver l’action économique par des textes défavorables aux entreprises : la loi Hamon sur l’annonce préalable de la recherche d’un acheteur par une entreprise, le compte pénibilité, le plafonnement du crédit d’impôt -recherche pour les sociétés holding.

Accélération de la pesanteur

Qui se souvient qu’à côté de la perestroïka et de la glasnost, un autre mot d’ordre fut en vogue à l’époque de Gorbatchev : uskurénié (yckopehne) qui voulait dire accélération ? En l’occurrence, il s’agissait d’accélérer les réformes (les Russes pratiquent l’humour comme moyen d’opposition et avaient classé ces trois termes dans l’ordre des initiales suivant : GPU !)

En fait, l’accélération des processus de réforme ne s’est pas produit, Gorbatchev n’a pas réformé le modèle, on sait que ce fut surtout l’accélération de sa chute. Tout se passe comme si les sociétés figées dans un modèle connaissaient, dès lors qu’elles lui impriment un mouvement de réforme, telle l’accélération de la pesanteur, une accélération vers la chute. Toutes choses égales par ailleurs, l’échec du CICE annonce que le modèle n’est pas réformable, ou du moins que la réforme doit s’attaquer au cœur du système et non à sa surface.

Voyez l’affaire Le Paon, emblématique d’un système syndical, financé par l’Etat. Des syndicalistes de la CGT se sont indignés de ce que leurs cotisations servissent au train de vie de leur secrétaire général. Ils auraient mieux fait, en cette occasion, de défendre les contribuables ! En URSS les syndicats étaient entièrement financés par l’Etat, mais, en France, qui se souvient de l’enterrement en novembre 2011du rapport Perruchot, député du Loir et Cher, sur le financement opaque des syndicats ? Officiellement il ne pourra être publié que dans trente ans, édifiante démocratie !

En France, la classe politique et consorts iront jusqu’ au bout de leur logique, le changement ne viendra pas d’eux. Il viendra de la déstabilisation et de la dissidence de la société française en ce qu’elle va se dérober progressivement, tandis que les appareils syndicaux, médiatiques, politiques se dessècheront sur pied loin du peuple et du pays réel. C’est déjà ce qui est en train de se produire dans un des domaines ou le caractère soviétoïde est le plus affirmé, l’éducation nationale. Le Mammouth s’est enfoncé dans les fondrières de la toundra, son agonie tragique s’accomplit sous nos yeux, le gender et la suppression des notes étant de la nature des perestroïka qui ne guérissent pas le malade mais qui l’achèvent. (1) L’exode vers le privé, sous toutes ses formes, s’accélère, sans mot d’ordre d’un quelconque parti. Les parents d’élèves votent avec leurs pieds, les Français ont déjà commencé à faire de même, nous sommes tous des dissidents potentiels et, comme disait Boukovski, 65 millions de prisonniers politiques…

Olivier Pichon

1) L’auteur de ces lignes avait publié en 2002 « Dernières nouvelles du Mammouth », annonçant la sénescence du système et sa fin proche. (Editions du Trident).

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SURVEILLANCE DU NET: LA MAINMISE DE L’ETAT SUR VOS COMMUNICATIONS. par Vincent Benard

Par Vincent Benard

La vie des autres. Florian Henckel von Donnersmarck. 2006. Ulrich Mühe.

 

Le gouvernement vient de prendre, ce 24 décembre, le décret d’application (au 1er Janvier 2015) de la trop fameuse « loi de programmation militaire » et de son article 20 qui autorise un certain nombre de services publics à accéder à l’ensemble de vos flux et données hors de tout contrôle d’un juge.

La passivité des Français face à ces atteintes à leurs libertés fondamentales fait peine à voir. La population, lobotomisée par quelques attentats terroristes certes spectaculaires, mais tout de même d’une efficacité « terroristique » très limitée, semble avoir intégré le double argument officiel, « c’est pour votre sécurité, et si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre ».

Passons sur le fait que les écoutes de la NSA aient permis, de l’aveu même de son directeur, aveu difficilement concédé de surcroît, de déjouer « peut-être un ou deux attentats », voire même moins, selon une récente commission sénatoriale. Le pays le plus riche du monde a mis en place à peu près la même plateforme de surveillance généralisée que chez nous. Résultat ? Nul. Pas plus que cela n’empêchera quelques cinglés de foncer dans des foules en voiture.

Mais que dire de la croyance selon laquelle « si vous n’avez rien à vous reprocher, vous n’avez rien à craindre » ? Désolé, mais si vous croyez cela, vous êtes sans doute la victime désignée des prochaines dérives de nos gouvernants.

contrepoints 032

  • Êtes-vous certains de n’avoir vraiment absolument rien à vous reprocher ? Que celui qui n’a jamais payé une baby-sitter au black jette la première pierre… Nous avons tous des « petits arrangements très limités avec les règles à la con » dans nos placards.
  • Nous pouvons, tout en respectant parfaitement la loi, être amenés à commettre des actes dont nous préférerions qu’ils soient ignorés : conspirations politiques pour évincer un concurrent, relation amoureuse extraconjugale, préparation d’une offre concurrente de sociétés établies, aide discrète à un parti libéral minoritaire, journalisme d’investigation, obtention d’une promotion par piston, etc. À tout moment, un ennemi peut récupérer ces informations pour vous nuire, malgré toutes les assurances que donne l’État sur la sécurité des données qu’il collecte.
  • Certaines « évasions » vis-à-vis de l’oppression étatique sont parfaitement légitimes. Je sais que cela choque même certains libéraux quand je dis cela, mais quand les impôts atteignent le niveau qu’ils atteignent, vouloir se protéger du léviathan étatique pour conserver, pour vous et vos proches, le fruit de votre travail, est parfaitement légitime. D’ailleurs, les dispositifs de surveillance censés « lutter contre le terrorisme » ont surtout servi à poursuivre des « délits » fiscaux ou des téléchargeurs de musique en ligne.
  • C’est l’État qui décide ce qui est légal ou pas, et qui, surtout, fait bouger les lignes de la légalité du jour au lendemain. Un comportement, une activité parfaitement légale peuvent devenir l’objet de poursuites du jour au lendemain. L’État peut donc décider que, finalement, vous avez enfreint la loi. Vous ne me croyez pas ? L’État vient de décider que l’utilisation de niches fiscales pourtant votées régulièrement par l’assemblée élue pouvait constituer un abus de droit ouvrant la porte à un redressement fiscal, et, pire encore, à la mise en cause non seulement du contribuable, mais de ses conseillers ! Si vous avez confiance dans notre État après cela, je ne peux plus rien pour vous.
  • Le caractère démocratique du régime qui nous gouverne n’est pas garanti dans le temps. Imaginez qu’un avatar de l’histoire pousse un Adolf Hitler bis au pouvoir, et que celui-ci ait accès à un fichier d’empreintes génétiques mis en place, « pour nous protéger », par le gouvernement démocratique précédent. Je vous laisse imaginer le potentiel destructeur…
  • Enfin, le fichage ou la surveillance généralisés reviennent à traiter tous les honnêtes gens comme des coupables potentiels. À considérer que chacun d’entre nous est par nature suspect ou coupable. C’est la fin de la présomption d’innocence, sans vouloir l’avouer ouvertement. La société du flicage est certainement le pire de ce que l’élitisme implicite induit par l’État-nounou peut engendrer.

Vous me direz que l’État, avec son inefficacité habituelle, va amasser un nombre incalculable de données individuelles sur chacun d’entre nous, mais ne pourra évidemment pas poursuivre toutes les peccadilles qu’il découvrira chez la moitié de la population. Mauvais raisonnement. Le danger n’est pas une société de poursuites généralisées de tout contrevenant, évidemment impossible, mais celui où un gouvernement inquiet pour la survie du système qui le fait vivre pourra ressortir une vieille casserole sur toute personne représentant un danger. Voire, pire encore, dans un monde où tout est numérique et tout se manipule, attribuer à Monsieur X une casserole appartenant en fait à Monsieur Y.

« Mais si cela permet d’attraper plus de terroristes ? », me direz vous…

Vu que l’excès de bruit numérique n’aidera pas à distinguer un signal particulier dans la masse, on peut douter de l’efficacité de la méthode. Pire, trop se reposer sur un espionnage numérique de masse peut conduire les services en charge de la protection intérieure à négliger les méthodes plus traditionnelles d’investigation. Et de toute façon, les vrais criminels se donneront toujours les moyens de déjouer la surveillance publique. Nous ne ferons aucun progrès dans la lutte contre les menaces des temps actuels, mais nous serons sous l’épée de Damoclès d’un gouvernement qui dériverait vers une phase autoritaire.

Très mauvais deal…

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BERCY OU COMMENT LE PASSE REDEVIENT LE PRÉSENT. 1789 est à refaire!

Mazarin = Sapin
Colbert = Macron

Colbert/Macron :
« Pour trouver de l’argent, il arrive un moment ou tripoter ne suffit plus.
J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou… »
Mazarin/Sapin :
« Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison.
Mais l’État, lui, c’est différent.
On ne peut pas jeter l’État en prison.
Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça. »
Colbert/Macron :
« Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent.
Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ? »
 Mazarin/Sapin :
« On en crée d’autres. »
 Colbert/Macron :
« Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà. »
Mazarin/Sapin :
« Oui, c’est vrai, c’est impossible ! »
Colbert/Macron :
« Alors, les riches ? »
Mazarin/Sapin :
« Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus.
Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres ! »
 Colbert/Macron :
« Mais alors, comment fait-on ? »
Mazarin/Sapin :
« Colbert, tu raisonnes comme un fromage
(ou comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) !
Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches…
Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres !
C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus !
Ceux-là… plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser;
c’est un réservoir inépuisable. »

  Extrait du “Diable Rouge”

                           …et c’était il y a 4 siècles !  

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LA GRÈVE GÉNÉRALE A COMMENCE… par Charles Sannat

Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !

L’un de mes amis, qui se reconnaîtra, m’avait plus que vivement conseillé de lire le livre La Grèved’Ayn Rand. C’est un très vieux bouquin américain, le deuxième le plus lu après la Bible, ce qui n’est pas rien. Il a été traduit très récemment en français et il est disponible auprès de la maison d’édition Les belles lettres. Cet ouvrage est très puissant et devrait être lu par le plus grand nombre.

« D’après l’auteur elle-même, Atlas Shrugged a pour thème « le rôle de l’esprit humain dans la société ». Il décrit ce qui se passe lorsque la violence de l’État empêche l’esprit de fonctionner, soit directement, soit en poussant les « hommes d’esprit », les créateurs de richesse, à refuser de servir une société qui trouve normal de les traiter comme des esclaves. L’intrigue met donc en scène des « hommes d’esprit » (scientifiques indépendants, entrepreneurs honnêtes, artistes individualistes, travailleurs consciencieux) dont la disparition mystérieuse provoque crises et catastrophes. Celui qui les entraîne dans cette « grève », dans ce retrait, est John Galt, héros randien type, à la fois entrepreneur, philosophe et grand savant inventeur. »

Pour celles et ceux qui ne l’auraient pas compris, c’est exactement ce qu’il s’est passé dans l’ex-URSS, devenue tellement étouffante qu’évidemment tous les hommes d’esprit ont jeté l’éponge. Il faut noter qu’un créateur de « richesses » ce n’est pas forcément un patron… loin de là ! D’ailleurs dans cet ouvrage, il y a des patrons créateurs de richesses mais également tout plein de patrons imbéciles ; cela montre la finesse de la connaissance de l’humain de l’auteur et surtout l’intemporalité de son livre publié en… 1957.

Pourquoi vous parler de ce livre aujourd’hui ? Tout simplement parce que, fait très rare, les patrons sont dans la rue et manifestent leur mécontentement.

Ils ont raison et voyons pourquoi.

Fronde des patrons : 10 000 manifestants selon la CGPME

Voici ce qu’en raconte Le Parisien : « Peu habitués à battre le pavé avec des pancartes, plusieurs milliers de patrons sont descendus dans la rue lundi matin à Paris et Toulouse, en ouverture d’une semaine de mobilisation des chefs d’entreprise contre 30 années d’une politique qui a, selon eux, « bridé » l’économie. »

Encore plus symptomatique… « Grogne des patrons : 59 % des Français comprennent le mouvement… »

Pourquoi les patrons ont raison et pourquoi les gens soutiennent les patrons ?

Tout d’abord, il faut différencier deux types d’entreprise. Le grand groupe coté en bourse c’est une chose, la PME ou la TPE du coin c’en est une autre : la seconde est infiniment plus fragile que la première et participe beaucoup plus aux créations d’emplois d’ailleurs puisque 80% de l’emploi est dans les TPE.

C’est la grève générale et le soutien du peuple à ses patrons c’est la fin de la lutte des classes au profit de l’unification. Les intérêts de tous désormais convergent. Il faut pour tous moins d’État. Non pas plus d’État du tout. Mais moins d’État oppressant.

Les patrons ont raison car cet État, notre État est devenu obèse et étouffant. Les citoyens, qu’ils soient patrons ou simples citoyens, étouffent tout simplement. Il y a le poids des charges et des impôts mais pas uniquement. Il y a des règles infinies, des alinéas, des paragraphes, des tonnes de normes et de règlements.
Mais pas uniquement.

Il y a une stérilisation de la pensée, une interdiction d’aborder certains dogmes, une confiscation du débat démocratique, une stérilisation du langage. Le politiquement correct est étouffant.

En réalité, notre système devient tout simplement une immense entreprise de stérilisation. On n’a plus envie de créer, on n’a plus envie d’avancer, on n’a plus envie de réfléchir, on n’a plus envie, on n’a plus envie parce que tout est devenu épuisant. Faire quelque chose est risqué économiquement, socialement, politiquement.

On ne peut plus rien dire, on ne peut plus rire, on ne peut plus manger, on ne peut plus fumer, très prochainement on ne pourra plus vapoter, on ne peut plus picoler, on ne peut plus rien faire et dès le 1er janvier, les feux de cheminée avec ou sans foyer ouvert seront purement et simplement interdits dans Paris. Dans l’Île-de-France, ce sont les cheminées qui seront interdites… Pensez donc ! Votre santé c’est sacré. Les feux de cheminée vous tuent à petit feu… Pas les gaz d’échappement du diesel…

Lorsque le peuple étouffe, la révolution est proche

C’est immanquablement ce qui se passera dans notre pays. À force de nous emmerder, à force d’emmerder tout le monde, eh bien dans une première étape on constate une diminution drastique de la création de richesses. Nous y sommes. Entre les Français qui partent se faire tondre ailleurs et ceux qui ne font plus d’efforts ici, ce n’est qu’une question de temps pour que l’État-providence français ne s’effondre sous son propre poids faute de joueurs. La grève mes amis… la véritable grève, celle capable de tout renverser pacifiquement ce n’est pas la révolution par les armes ou par la violence. Non, c’est la grève qui consiste à se mettre en retrait du système. N’achetez plus rien. Ne consommez plus. Uniquement l’essentiel et l’indispensable. C’est légal après tout. On paye ses factures, on paye ses impôts, mais on ne change plus sa voiture, on part en vacances chez des amis. Plus de séjours organisés, plus de soldes, plus d’achat en promotion. Rien. Ne changez pas votre téléphone ni votre tablette et encore moins votre écran tout plat. Épargnez comme vous ne l’avez jamais fait. Voilà une grève fantastique car l’État obèse a besoin de joueurs, de consommateurs pour collecter sa TVA, ses taxes sur l’essence, etc.

Si demain tous les Français faisaient la grève de la consommation, si demain tous les patrons faisaient la grève des embauches, si demain nous refusions tous pacifiquement de jouer le jeu du système, alors en quelques semaines, le système s’effondrerait…

Utopique ? Évidemment que non. C’est ce qui va se passer par la force des choses. Entre ceux qui ne peuvent plus consommer et ceux qui auront peur de ne plus pouvoir consommer, entre les patrons qui ne veulent plus embaucher parce qu’ils ne veulent plus en prendre le risque et ceux contraints de licencier, le chômage va encore augmenter plus vite et la consommation chuter plus rapidement… Les recettes de l’État ne seront pas au rendez-vous. L’État, dans sa logique mortifère, ira jusqu’au bout de son propre fonctionnement et taxera encore plus, décourageant encore plus. Au bout du compte, avec ou sans mot d’ordre, avec ou sans grève, le résultat sera le même. Comme dans l’ex-URSS. L’État français s’effondrera, comme l’éducation nationale est en train de s’effondrer sous son propre poids et sa propre idéologie, toutes les classes moyennes la fuyant au profit des établissements privés.

Pourtant, la grève a déjà commencé, et pour la première fois de ma vie, moi aussi, j’ai envie de faire grève. Je me demande qui est John Galt.

Il est déjà trop tard, préparez-vous.

À demain… si vous le voulez bien !!

Charles SANNAT

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