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Une selection d’articles choisis sur le net par E. Bolling

Le foot est un jeu qui se joue à deux équipes de 11 joueurs. Et à la fin l’Allemagne gagne ! par Karl Descombes

Cette blague de footeux pourrait bien s’appliquer à l’économie de la zone Euro.

J’ai eu une conversation des plus intéressantes avec un économiste allemand ce week-end.

Elle m’a confortée dans ma conviction que le pays où investir dans la zone Euro est bien l’Allemagne.

Nous étions d’accord sur l’analyse:

  • de l’impact du COVID-19 avec différents scenarii
  • de l’éclatement de l’Euro
  • des « tonnes » de monnaie électronique qui vont être créées par le BCE, pour soutenir les entreprises et (surtout ?) la haute finance.

Toutefois, nous n’étions pas d’accord sur les risques et le timing.

Cette divergence reflétait en fait les forces relatives des deux côtés du Rhin.

Et mon interlocuteur a été convaincant.

Impact du COVID-19 :

En 2020 :

Son analyse macro (qui correspond à mon vécu micro d’entrepreneur) est que

  • 1/3 des sociétés vont prospérer grâce aux COVID (en particulier tout ce qui a trait aux réseaux de télécoms, au télétravail…)
  • 1/3 sera « business as usual ». Creux actuel, mais aides de l’état et reprise
  • 1/3 des entreprises vont être dans des situations très difficiles, voire désespérées.

Pour lui, le sort des sociétés les plus faibles du dernier tiers est scellé.
Le gouvernement allemand les aidera en façade, mais sans plus. En particulier, tout le secteur du tourisme et de la restauration va être sinistré.

Il soutiendra les autres sociétés; celles qui pourront repayer les aides accordées. Le gouvernement distribuera le moins possible d’argent gratuit, même au prix de chômage et de faillites.
Comme l’économie allemande était en surchauffe avant la crise, l’impact serait acceptable; voire bénéfique sur l’inflation

Mon interlocuteur table aussi sur un rattrapage fort sur le second semestre, car, les ménages n’ayant pas pris de vacances, auront de l’argent à dépenser.

En parallèle, le confinement moins strict en Allemagne est bien actuellement bien moins impactant, si bien que les sociétés allemandes en sortiront moins affaiblies. ( L’avenir dira qui aura eu raison, sur le plan sanitaire.)

A partir de la même analyse, la capacité de réaction en France est plus limitée, car:

  • Etat en déficit chronique et balance commerciale déficitaire
  • Poids du tourisme et de la restauration dans l’économie
  • Situation économique déjà tendue avant la crise.
  • Crainte des gilets jaunes…

Allemagne 1 : France 0



Après la crise sanitaire :

Le COVID-19 va être le déclencheur d’une ré-industrialisation massive en Europe; en particulier au détriment de la Chine.
Elle avait déjà un peu commencé, mais elle va s’accélérer.

En effet, les chinois ont fortement mécanisé/automatisé leurs productions ces dernières années (grâce à des machines allemandes en particulier !).

Les salariés nécessaires sont moins nombreux en proportion et avec des salaires qui augmentent fortement avec la montée en qualification. Ce faisant, la structure de coûts des produits chinois est de plus en plus fixe et le différentiel avec l’Europe de plus en plus faible.

Si l’on y rajoute les coûts cachés du « just-in-time » mondialisés qui deviennent maintenant cruellement apparents, le différentiel de prix ne sera plus justifiable dans bien des secteurs industriels.

Les grands donneurs d’ordre européens vont vouloir retrouver de la proximité. Les sous-traitants vont relocaliser.

(Ajoutons-z-y un soupçon de sentiment anti-chinois, pour couronner le tout, car c’est quand même de chez eux que viennent les problèmes et qu’il va bien falloir un jour contrer leur montée en puissance anti-démocratique.)

L’Allemagne est mieux placée que la France pour en profiter, du fait de sa base industrielle plus forte. Nombre de grands donneurs d’ordre sont en Allemagne.

Les entreprises françaises feraient bien de se tourner vers l’export en Allemagne ; surtout les PME du très grand est, dans des départements à faibles coûts structurels. (ex : Vosges, Haute-Saône…)

 

But de l’Allemagne, suivi d’une contre français.

Allemagne 2 : France 1

 

Et le poids des dettes étatiques qui vont exploser en 2020 ?

C’est ici que la distinction principale se fait entre la France et l’Allemagne.

L’état des finances allemandes et la santé de l’économie outre-Rhin sont tels que l’Allemagne peut s’endetter et espérer rembourser normalement ces dettes.
L’excédent commercial de l’Allemagne a régulièrement été entre 100 et 400 milliards d’euros par an, sur les dix dernières années.

Rembourser 1000 milliards d’Euros prendrait 10 ou 15 ans en Allemagne.

A contrario, la France ne pourra jamais rembourser des centaines de milliards de dettes supplémentaires en plus des 2000 milliards actuels.

Et c’est aussi pourquoi l’Allemagne n’acceptera jamais les Eurobonds et risquer de se retrouver dans la même situation.

D’une part, ce serait inconstitutionnel. (Mme Merkel avait fait graver ça dans le marbre, il y a quelques années. Trop forte !) Il faudrait un vote du parlement à la majorité des deux tiers.
D’autre part, les allemands de l’Est ont connu la misère économique et n’accepteront pas de risquer d’y retourner pour les beaux yeux du reste de l’Europe.

Même si cela était, d’autres pays tels les Pays-Bas s’y opposeront aussi.

Dans le cas le plus surprenant où, malgré tout, cela se mettrait en place, alors les parlements des pays du nord auraient capitulé sous une pression extérieure incompréhensible et non-démocratique.

C’est alors qu’il faudra se faire de gros soucis.

 

Allemagne 3 : France 1

 

Eclatement de l’Euro :

Pour moi, l’Euro est voué à l’échec en tant que devise commune.

Aucune devise ne peut résister à être écartelée entre différentes politiques nationales contradictoires. Pour la survie de l’Euro, une harmonisation politique est nécessaire. Mais les peuples n’en veulent pas.

L’Euro est donc condamné.

A quelle échéance ?

Pour mon interlocuteur, ce ne sera pas avant plusieurs années, sauf crise de la dette souveraine.

La raison en est que les gouvernements ne bougeront pas avant que les signes n’en deviennent évidents pour les populations.

Les populations ne comprendraient pas que l’on déconstruise l’édifice, sans risque apparent d’effondrement. Les politiques ne voudront pas rester à la postérité pour cela. Ils préféreront apparaître comme les sauveurs au milieu de la tempête.

Pour mon interlocuteur, un signal d’alarme serait une inflation à 4 – 5% et en hausse rapide.

Sous quelle forme les nouvelles devises?

Difficile à prédire. Une palette de scénarii possibles depuis deux devises « nord «  et « sud », jusqu’au retour aux devises nationales individuelles.

L’Euro pourrait même survivre, mais comme devise institutionnelle de référence auxquelles les devises nationales seraient rattachées, avec des mécanismes de flexibilité à définir: un retour à l’ECU.

La France et l’Allemagne dans la même zone monétaire ?

Cela supposerait un changement majeur de politique économique de la France ; en particulier, un retour à l’équilibre des comptes étatiques ; donc à une réduction des services publics aux fonctions régaliennes. En d’autres termes, une politique assumée d’austérité.

Cela ne pourra être accepté par le peuple français, que sous la pression des événements, mais il sera alors trop tard pour cela.

Ce n’est pas non plus l’intérêt de la France que d’avoir une devise forte. Le pays aura bien besoin d’une monnaie dévaluée pour soutenir son industrie.

Ma conviction est que l’Allemagne et la France ne pourront pas être dans la même zone monétaire. Il faudra 10 ans avant qu’une harmonisation des performances économiques rende cela possible.

Qui sortira de l’Euro en premier, les pays du « Nord » ou du « Sud » ?

L’Allemagne n’a pas intérêt à apparaître comme « le rat qui quitte le navire ».

Sa position historique rend la chose délicate. « Casser de l’Euro » ne doit pas déboucher sur « casser l’Europe ».  L’Allemagne aurait trop à perdre.

Si l’Allemagne devait sortir en premier, ce serait sur demande expresse des autres pays. L’Allemagne leur « rendrait alors service pour l’unité européenne».

De plus, les pays du « Sud » auraient intérêt à sortir en premier, car ils pourraient fixer les conditions de remboursement de leurs dettes souveraines dans leur nouvelle monnaie dévaluée. Les créditeurs n’auraient que leurs yeux pour pleurer.

Que la devise de l’Allemagne devienne le nouveau Deutschmark ou un Euro réduit, la situation économique de l’Allemagne fait que cette devise sera beaucoup moins dévaluée que son homologue français.

Pour un investisseur français, être investi en Allemagne, c’est un « hedge » des plus attractifs.

Même si la zone Euro devait aller mal, le pouvoir d’achat d’un résident français serait préservé par ses revenus allemands.

Et si je me trompe, le pays reste parmi les plus performants au monde.

Allemagne 4 : France 1

Coup de sifflet final.

Debriefing du match / Conclusion

Pour ma part, j’ai fait le choix de rester en Europe (pour des contraintes familiales: des parents âgés et dépendants).

Sans ces contraintes, j’irais vivre ailleurs, dans un pays qui cumule.

  • culture proche
  • système éducatif pour les enfants
  • qualité du système médical
  • petit pays en marge des grands enjeux stratégiques.

Je partage l’analyse de Charles Dereeper sur la volonté d’une « élite » de dominer le monde.
La période est à se mettre à l’abri de la marée montante.
Voir mon article sur les cycles générationnels.

En attendant, je cherche à tirer le meilleur parti de la situation.

Voilà pourquoi investir en Allemagne me semble le pari gagant.

Pour un français, investir à l’étranger demande un peu plus de travail et surtout d’audace, mais dans le cas de l’Allemagne:

  • Le pays est proche. On peut s’y rendre régulièrement pour s’assurer de la bonne marche de ses affaires.
  • La culture est proche.
  • Le droit des sociétés n’est pas très différent.
  • Avec un respect viscéral de la propriété privée, qui amène à une certaine modération fiscale.
  • Le pays est globalement francophile.
  • Les investissements peuvent être menées sans la barrière de la langue. Nombre d’interlocuteurs francophones existent, en particulier dans la région de Kehl: avocats, notaires, banquiers, assureurs… (Pour une gestion complexe au quotidien, cela ne sera pas vrai.)

Pour désamorcer des commentaires sur mon « admiration aveugle » pour l’Allemagne, ce n’est pas une question de supériorité, mais d’efficacité.

Tout est loin d’être parfait en Allemagne. La culture y est frustre, comparé à la France ou à l’Italie.

Mais quand on parle économie, c’est un pays qui a su repartir de zéro deux fois en 100 ans pour revenir au premier plan.
J’ai plutôt confiance pour y investir mon argent dans cette phase de crise latente.

 

sur le web:  http://www.objectifeco.com/riche-rentier/argent/investir/le-foot-est-un-jeu-qui-se-joue-a-deux-equipes-de-11-joueurs-et-a-la-fin-l-allemagne-gagne.html

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ENFIN DES NOUVELLES TOUTES CHAUDES DES « AIDES DE L’ETAT »

Comme nous nous en doutions les aides coulent à flots.
Merci à l’efficace duo Bruno et Gérard.

Voici l’exemple et les remerciements d’un restaurateur lambda:

https://www.facebook.com/357204225153662/videos/1369742669894499/UzpfSTEwMDAwMDQ4NDI0Mjg1Mzo0MjUyMjYwMzg4MTMzMzk0/

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Les hôpitaux français emploient presque 34% de personnes n’ayant aucune tâche médicale par J.B Boone

Voici un problème propre à la France : un système très centralisé, d’une lourdeur bureaucratique intenable, qui explique que les plans qu’on enchaîne depuis des décennies ne fonctionnent pas.

C’est même 54 % de plus que les établissements allemands, équivalent temps plein. Pour un groupe comme l’APHP, cela représenterait 1,54 milliards d’euros, ou une source d’économie d’un demi-milliard d’euros environ si l’on en revenait au taux observé en Allemagne.

REVOIR LE BUDGET DES HÔPITAUX À LA HAUSSE ?

Alors que l’épidémie éprouve le monde, les hôpitaux sont particulièrement sollicités. Le personnel hospitalier est loué pour son dévouement, et même applaudi tous les soirs. Il faut dire que le manque criant du matériel le plus élémentaire rend parfois leur travail assez acrobatique, voire dangereux.

Et ce sont des entreprises n’ayant souvent rien à voir avec le domaine médical qui pallient ces manques : pensons à Décathlon et son masque de plongée qui nous plonge justement dans l’absurde d’un système à bout de souffle. On entend donc déjà des appels à revoir largement à la hausse les budgets des hôpitaux.

Le gouvernement va même jusqu’à limoger un responsable d’ARS qui avait l’outrecuidance de dire qu’il poursuivrait la mise en œuvre… des mesures du gouvernement.

Bref, tout va mal. Mais est-ce bien l’argent qui manque, alors que les dépenses de santé représentent 11,3 % du PIB, soit le plus haut niveau de l’UE (9,8 %) avec l’Allemagne ? Que ce taux a augmenté de 1 point en 10 ans ? Et qu’enfin, 32 % de ces dépenses sont concentrées sur l’hôpital contre 29 % en moyenne en Europe ?

La théorie selon laquelle le problème se trouverait plutôt dans une mauvaise allocation des ressources n’est donc pas à négliger.

À ce propos, l’OCDE nous donne la répartition des emplois hospitaliers par fonction, dont « autre personnel employé en hôpitaux ». On se rend compte que l’importance de ces emplois en France est exceptionnelle, largement supérieure à ce qui se fait ailleurs.

Taux de personnel autres que médical ou paramédicalSource : OCDE (Autre personnel employé en hôpitaux)

LA BUREAUCRATIE, LE FARDEAU DES HÔPITAUX

Ce que ne cessent de dire les professionnels soignants, mais aussi de nombreux observateurs, à commencer par l’IREF, ne peut plus être négligé : la bureaucratie est un fardeau insoutenable, si ce n’est carrément un boulet. Même le président de fédération des hôpitaux français (FHF) en fait le diagnostic dans Les Échos du jeudi 9 avril.

Selon l’OCDE toujours, dans les hôpitaux français, 405 600 personnes (ETP) œuvrent à des tâches autres que médicales, soit 54 % de plus qu’en Allemagne, dont la population est pourtant près de 25 % supérieure à celle de la France.

Avant donc de parler de plan d’hôpital, qui ne serait que l’énième des versions que chaque gouvernement a proposées depuis plus de 20 ans, il convient de se saisir de ce problème propre à la France, à son système aussi extrêmement centralisé que complexe, de redonner aux hôpitaux leurs capacités à respirer par eux-mêmes.

Avant que de réclamer à cor et à cri plus de moyens, il faut être capable de bien allouer ceux dont on dispose, dans un pays aux finances délabrées. Et fermons d’ores et déjà une mauvaise piste : non ce n’est pas de personnel soignant dont manquent les hôpitaux français qui en comptent 765 000, 25 000 de plus qu’en Allemagne malgré sa plus forte population.

sur le web:  https://fr.irefeurope.org/Publications/Les-chiffres-cles/article/Les-hopitaux-francais-emploient-presque-34-de-personnes-n-ayant-aucune-tache-medicale

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C’est officiel, notre ministre de l’Économie est nul en économie ! par Nathalie MP

(NOUS, NOUS LE SAVIONS DEPUIS LONGTEMPS!)

En 47 petites secondes le ministre de l’Économie nous prouve sans équivoque qu’il est triplement nul en économie.

C’est agaçant à la fin : il faudrait que les Français consomment et investissent pour faire redémarrer l’économie et ils ne pensent qu’à remplir leur livret A et leur livret de développement durable et solidaire (LDDS) ! Foi de Bruno Le Maire, ça ne se passera pas comme ça ! Car sachez-le, Françaises, Français,

« ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui, pour notre économie, mais d’investissement » !

Ainsi s’exprimait doctement le ministre de l’Économie devant les députés de la Commission des Finances qui l’interrogeaient mercredi 15 avril dernier sur les dispositions retenues par le gouvernement pour soutenir l’économie française brutalement mise à l’arrêt par le confinement généralisé érigé contre l’épidémie de Covid-19 (vidéo, 47″) :

 

Et n’imaginez surtout pas que les craintes du ministre sur la désaffection des Français à l’égard de l’investissement ne soient que le fruit d’un sentiment ministériel aussi vague que peu fondé. Pas du tout. Homme de terrain essentiellement attaché aux faits et aux réalités, Bruno Le Maire dispose des chiffres en béton armé que la Caisse des dépôts et consignations fournit chaque mois :

« Les encours du Livret A et du LDDS ont augmenté de 50 % entre mars 2019 et mars 2020. Quand on prend les encours bruts, ils ont doublé entre mars et février 2020. En février 2020, le montant total des dépôts sur le livret A et le LDDS était de 1,5 milliard d’euros ; ils sont passés en mars à 3,8 milliards d’euros. »

Inutile d’ergoter, l’affaire est entendue : l’investissement et la consommation sont en grave danger à tel point que Bruno Le Maire a « l’intuition économique » qu’il va falloir lutter contre la constitution d’une épargne de précaution par la politique interventionniste bien connue de tous les keynésiens, la relance de la demande.

Sauf qu’en 47 petites secondes, c’est-à-dire la durée de l’extrait-vidéo ci-dessus, le ministre de l’Économie nous prouve surtout sans équivoque qu’il est triplement nul en économie :

  1. En opposant épargne et investissement, il montre qu’il ne maîtrise pas du tout les notions d’emplois et de ressources ;
  2. En parlant d’encours, puis ensuite d’encours brut comme s’il s’agissait de quelque chose de subtilement différent, alors qu’il parle en réalité de collecte nette mensuelle, il montre qu’il ne maîtrise pas plus les notions de flux et de stocks ;
  3. En faisant une fixette à la fois sur le livret A et le LDDS et sur la collecte de mars 2020, il montre qu’il est incapable de la moindre vision globale pour interpréter ses chiffres – ce qui ne peut que conduire à des mesures gouvernementales au mieux absurdes et inutiles mais plus probablement absurdes et nuisibles.

L’ABERRANTE OPPOSITION ENTRE ÉPARGNE ET INVESTISSEMENT

Ainsi donc, selon M. Le Maire, « ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui, pour notre économie, mais d’investissement ». Cette formulation laisse entendre qu’il n’y aurait aucun rapport entre les deux choses. Ce serait l’une ou l’autre – sachant qu’il existe aussi la possibilité de consommer ou de faire des dons.

Mais en réalité, à part le cas particulier où l’épargnant placerait ses avoirs sous forme de billets bien cachés sous un matelas ou sous une lame de parquet, l’épargne a vocation à irriguer l’économie. Même les sommes laissées tout bêtement sur un compte courant servent à accorder des crédits aux particuliers et aux entreprises donc à financer l’économie. Les fonds placés par les épargnants sont des ressources, tandis que les crédits distribués ou les actifs achetés (actions, immobiliers) sont des emplois.

Concernant plus particulièrement les livrets A et les livrets de développement durable et solidaire, il s’agit de réserves d’épargne ouvertes spécifiquement par l’État pour faire affluer l’argent vers le logement social et l’économie sociale et solidaire. Il est particulièrement amusant que Bruno Le Maire vienne maintenant se plaindre de l’attrait que ces supports semblent avoir sur l’épargnant. À croire que le dirigisme étatique pourrait se révéler parfois pesant et à côté de la plaque…

Mais peut-être le ministre préférerait-il voir les Français se porter sur une épargne plus directement dirigée vers les entreprises du secteur marchand comme les actions ? Fort bien, mais il faut garder à l’esprit qu’en dehors de situations spécifiques d’augmentation de capital, l’investissement en actions consiste surtout à acheter des titres qu’un autre investisseur décide de vendre, ce qui n’aura pas pour effet d’accroître l’investissement dans l’économie.

Seuls la souscription à des augmentations de capital (en direct ou via des fonds) et l’octroi de nouveaux prêts sont en mesure d’apporter de l’argent frais à l’économie.

LA CONFUSION ENTRE COLLECTE ET ENCOURS

C’est probablement le comble du ridicule ministériel que de vouloir jouer à l’homme informé de près, tout en ne maitrisant pas du tout les notions dont on parle. En matière de livret A et de LDDS, Bruno Le Maire a voulu nous faire part de son angoisse face à la forte augmentation de la collecte nette du mois de mars 2020 (dépôts moins retraits du mois) mais il parle d’abord d’encours, puis d’encours brut puis enfin de dépôt, seul terme à peu près correct, quand il aurait dû parler de dépôts nets ou de collecte nette de bout en bout.

L’encours est un stock à un instant donné, tandis que la collecte nette est un flux sur une période donnée, c’est-à-dire le solde entre ce qui entre et ce qui sort du stock entre le début et la fin de la période considérée. Des notions précises et claires que le ministre ne connaît manifestement pas.

Ces approximations de débutant ne viennent pas de la Caisse des Dépôts dont le document est à cet égard très clair. Elles viennent plus probablement du cabinet du ministre, ce qui en dit long sur le niveau de connaissances des équipes bercynoises.

Mais il est encore plus inquiétant de penser que le ministre de l’Économie, qui prétend dicter sa loi au monde de l’économie et donner des conseils d’investissement aux Français, est incapable de corriger de lui-même des bêtises aussi évidentes qui ne peuvent que le décrédibiliser aux yeux des acteurs du secteur – si ce n’est déjà fait… Après tout, depuis qu’il est à Bercy, Bruno Le Maire s’est taillé une solide réputation de Ségolène Royal au masculin.

Remarquez que comme pour le point précédent – et le point suivant – les députés n’ont pas bronché. Ils font de la politique, façon élégante de dire qu’ils votent pour distribuer à leurs administrés l’argent des impôts des autres. La rigueur des concepts économiques n’est pas leur affaire.

INTERPRÉTATION HÂTIVE DES CHIFFRES ET MANQUE DE VISION GLOBALE

Enfin, sur le fond de l’affaire, y a-t-il vraiment motif à s’inquiéter des montants de la collecte du livret A et du LDDS de mars dernier ?

Quand on examine la situation des mois de janvier, février et mars en 2019 et en 2020 (voir tableau ci-dessous), on constate surtout que c’est le mois de février 2020 qui, par le faible montant de sa collecte, fait figure d’anomalie. Dans cette perspective, et sans information sur ce qui va se passer dans les mois à venir, le mois de mars 2020 ressemble plus à un rattrapage qu’à l’émergence d’un profil d’investissement radicalement différent.

Au final, la collecte cumulée du premier trimestre 2020 atteint 9,9 milliards d’euros, soit 2,6 % de plus que celle du premier trimestre 2019. Même si le recul de la consommation à partir du 16 mars, date de début du confinement, a incontestablement laissé plus d’espace pour l’épargne, ce n’est pas encore la révolution.

Source : Caisse des Dépôts, 17 avril 2020

De plus, l’examen des encours d’épargne des ménages français au troisième trimestre 2019 tels que communiqués récemment par la Banque de France montre que le livret A et le LDDS sont loin de constituer le placement favori des Français. Ils représentent à eux deux un stock de 410 milliards d’euros (et 421 milliards à fin mars 2020) soit 7,6 % des 5370 milliards d’euros d’encours totaux d’épargne contre 33,5 % pour les actions et les unités de compte de l’assurance-vie, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :

Sources : Caisse des Dépôts pour Livret A et LDDS et Banque de France pour le reste.

Autrement dit, l’intervention du ministre sur le sujet précis des livrets A et des LDDS, en plus d’être complètement bancale du point de vue des éléments techniques avancés, semble largement sans objet.

C’est pourtant ce même ministre sans qualité qui piétine la liberté d’entreprendre, ruine nos comptes publics et prépare les faillites et le chômage de demain avec une bonne conscience qui n’appartient qu’aux cuistres et aux imbéciles.
Ça promet.

sur le web:  https://leblogdenathaliemp.com/2020/04/18/cest-officiel-notre-ministre-de-leconomie-est-nul-en-economie/

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Masques : comment l’État a encouragé la pénurie par Olivier Maurice.

Encore un exploit du tout fonctionnaires.

Inutile de chercher midi à quatorze heures, la pénurie n’a qu’une seule et unique origine : c’est en effet un gigantesque cafouillage de la part des autorités qui a abouti à la situation de pénurie actuelle.

Par Olivier Maurice.

Bientôt un mois de confinement en France. Bientôt trois mois depuis les premiers cas recensés sur le territoire métropolitain. Bientôt cinq mois, sans doute plus d’ailleurs, que l’épidémie a démarré en Chine.

Et il est toujours impossible de se procurer des masques.

Inutile de se fâcher sur le maudit capitalisme mondialisé qui serait responsable de la délocalisation de la production à l’autre bout de la planète, ni sur les méchants Américains qui nous auraient volé nos masques sur le tarmac d’un aéroport chinois, ni sur la faute à pas de chance d’avoir envoyé un avion en chercher en Chine et dont le commandant de bord en parfaite santé au départ de Paris aurait été soudainement testé positif au Covid-19 une fois arrivé sur place.

Inutile de chercher midi à quatorze heures, la pénurie n’a qu’une seule et unique raison : c’est en effet un gigantesque cafouillage de la part des autorités qui a abouti à la situation de pénurie actuelle.

Retour sur cet énième épisode de « l’État se mêle de tout » qui commence le 3 mars 2020, quand le gouvernement, décide tout d’un coup, par décret de réquisitionner les stocks de masques en pharmacie. Ce jour-là, il devient donc interdit aux pharmaciens de vendre des masques au grand public, sous peine de se retrouver condamné à 6 mois de prison et à 10 000 euros d’amendes.

(Bon, il est vrai que de toute façon il était déjà interdit de porter des masques, et ce depuis belle lurette, rappelez-vous d’une certaine loi, qui avait fait pas mal débat, et qui interdisait aux femmes de se voiler le visage, mais bon…)

ÉTAPE 1 : PRENDRE LES CHOSES EN MAIN

Et oui, l’État ne pouvait pas acheter des masques comme l’ont fait tous les autres pays au monde. Il ne pouvait pas non plus en avoir stocké en prévision au cas où.

D’ailleurs, pourquoi stocker, puisqu’il n’y a jamais eu le moindre début du commencement de pénurie de masques au niveau mondial ?

Non, il fallait que la France soit quasiment le seul pays au monde qui prennent des mesures drastiques et définitives en tapant du poing sur la table : réquisitionner tous les masques afin de s’assurer (et claironner) que les médecins et les infirmiers n’en manqueraient pas.

La France sera donc le seul pays au monde où, non seulement il n’y aura pas de masques pour la population, mais où en plus, on mettra désormais les pharmaciens en prison pour en avoir vendu. Le seul pays au monde, où permettre de se protéger de l’épidémie sera puni par la loi. Le seul pays au monde où on enverra des gens en prison pour avoir tenté d’éviter de contaminer des proches, des personnes âgées, des personnes fragiles. Le seul pays au monde où seront sévèrement punis ceux qui auront essayé de ne pas propager l’épidémie.

… une pharmacienne d’Issy-les-Moulineaux condamnée à quatre mois de prison avec sursis, une pharmacienne de Nice interpellée, deux pharmaciens à Grasse, un autre à Lyon… Les pharmaciens sont subitement devenus des délinquants poursuivis pour le crime d’avoir vendu à leurs clients de quoi tenter de se protéger…

Mais tout cela pour la bonne cause : pour que les professionnels de santé ne manquent pas de masques. Il faut savoir faire des sacrifices vous savez. Il faut savoir prendre des décisions, même impopulaires !

ÉTAPE 2 : SE FÂCHER TOUT ROUGE

Sauf que très rapidement, on se rend compte que le compte n’y est pas, que même en réquisitionnant tout ce qui se trouve dans chaque pharmacie de quartier, les hôpitaux manquent toujours cruellement de masques, surtout que les ennuis logistiques s’accumulent au fur et à mesure que le « y a qu’à réquisitionner » se retrouve confronté aux multiples problèmes logistiques de collecte, réception, tri, préparation, envoi des masques confisqués. Après les décisions tonitruantes, vient alors la panique.

La logistique ne fonctionne pas à cause de la complexité, ajoutons donc un peu plus de complexité.

Des masques, il en existe plein d’autres catégories que ceux vendus en pharmacie. D’où réaction immédiate : deuxième décret dix jours plus tard, décrétant que toutes les sortes de masques sans exception seraient désormais réquisitionnées.

Ce ne seront donc pas seulement les pharmaciens qui risqueront en prison, mais aussi les peintres, les tatoueurs, les cyclistes, les sites de ventes en ligne, les bazars, les épiciers du coin. Désormais, c’est officiel : le masque est un produit illicite en France en dehors des hôpitaux. Tous les masques, tous les types de masques.

Alors que dans quasiment tous les pays du monde, et depuis le début de la crise on trouve des masques partout dans les grandes surfaces, les pharmacies, sur internet, les magasins de bricolage. En France, désormais, il n’y a quasiment plus qu’auprès des dealers de drogue et du grand banditisme qu’il est possible de s’en procurer à prix d’or.

Un chef d’entreprise toulousain est placé en garde à vue, etc. La liste des délinquants du masque s’allonge, pendant que l’on nous explique que les masques ne servent à rien.

BFMTV

@BFMTV

Sibeth Ndiaye: « Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n’est pas nécessaire si l’on n’est pas malade »

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ÉTAPE 3 : CHERCHER VITE UNE PORTE DE SORTIE

Et puis soudainement, nouveau coup de théâtre. Tout d’un coup. Mystère des réunions ministérielles ou des méandres des comités Théodule ? Ou encore manœuvre pour éviter de reconnaître que la stratégie « réquisition-distribution » est juste un immense fiasco ?

À moins que ce ne soit une soudaine inspiration venue en se rasant le matin ? (Traduction : à moins que ce ne soit quelqu’un dans l’entourage des salons dorés qui ne se soit rendu compte tout d’un coup en consultant Twitter, Facebook ou Instagram qu’il commençait à y avoir comme une étrange odeur de brûlé dans le pays…)

Dix jours plus tard donc, le 23 mars, troisième version du même décret avec un petit paragraphe alambiqué ajouté subrepticement entre les lignes de ce que les précédents précisaient :

« Les dispositions du I et du II ne sont applicables qu’aux stocks de masques déjà présents sur le territoire national et aux masques produits sur celui-ci. Des stocks de masques importés peuvent toutefois donner lieu à réquisition totale ou partielle, par arrêté du ministre chargé de la santé, au-delà d’un seuil de cinq millions d’unités par trimestre par personne morale. Le silence gardé par ce ministre plus de soixante-douze heures après réception d’une demande d’importation adressée par cette personne ou l’importateur fait obstacle à la réquisition. »

Ce qui une fois passé au traducteur de verbiage juridique signifie que le commerce de masques est toujours interdit (et puni par la loi), sauf à partir de la date de publication du décret pour les masques produits en France (c’est-à-dire qu’il ne l’est plus).

Pour les masques importés, la nuance est encore plus subtile : ceux-ci passent du statut de réquisitionnés à celui de potentiellement réquisitionnés. Potentiellement, car il faut pour cela que le ministre décide d’y procéder personnellement par arrêté dans les trois jours qui suivent une commande passée à l’étranger, et ce uniquement pour les très gros importateurs. Ce qui vous imaginez bien, ne se produira jamais, vu que dans ce cas-là les masques ne sont pas prêts d’arriver en France pour être aussitôt confisqués.

RÉSULTAT : LA TERRE BRÛLÉE

Et donc me direz-vous : puisqu’il est maintenant légal d’acheter et de vendre des masques, pourquoi n’en trouve-t-on toujours pas en France ?

Hé bien pour une raison toute simple : parce que les entreprises françaises qui importent et revendent des masques avaient en grande majorité passé des commandes exceptionnelles en Chine en prévision de la demande. Le 3 mars, elles les ont toutes suspendues, puisqu’il n’y avait plus rien à vendre, l’État ayant tout réquisitionné et la vente étant interdite. Le 13 mars, les bateaux à destination de la France qui ne l’avaient pas encore fait, ont tous fait demi-tour.

Maintenant, il faut relancer les commandes. Et il faut payer cash : les industriels chinois n’étant pas près de se faire avoir deux fois, ce qui rend encore plus difficiles les importations. Sans compter l’explosion des prix suite à l’explosion de la demande…

Payer cash, c’est d’ailleurs clairement ce que ne sont pas prêts à faire les hôpitaux qui restent les plus gros consommateurs de masques et qui, ne pouvant pas en obtenir de l’État, se tournent désormais vers les importateurs, mais bien évidement en respectant les procédures publiques : appel d’offres, délais de paiement etc. D’où problèmes pour trouver des fournisseurs, délais de livraisons supplémentaires… à moins de contourner la bureaucratie

Il faudra donc attendre un bon mois, le temps que les bateaux arrivent. Nous serons alors, si tout va bien, disons vers le 9 ou 10 mai… Et il restera d’ailleurs encore à convaincre les pharmacies, un peu échaudées par toute cette histoire.

Et si ça ne se passe pas bien ? Si nous n’avions toujours pas de masques pour la date officielle du grand déconfinement national ? Si les hôpitaux, ravitaillés par les circuits d’urgence abracadabrantesques mis en place dans la panique se retrouvaient de nouveau sans masques ?

Hé bien ne vous inquiétez pas : le gouvernement réglera le problème par un nouveau décret.

sur web:

Masques : comment l’État a encouragé la pénurie

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L’IRRESPONABILITE A TOUS LES ETAGES DE L’ETAT FONCTIONNAIRE.

ENQUÊTE RADIO FRANCE – Les conseils municipaux décimés par le Covid-19

Jeudi 16 avril 2020 à 7:03 – Mis à jour le jeudi 16 avril 2020 à 9:10 –

Par France BleuFrance Bleu Pays d’AuvergneFrance Bleu AuxerreFrance Bleu BourgogneFrance Bleu Champagne-Ardenne

Plusieurs maires sont décédés, après avoir été contaminés pendant la campagne et lors du premier tour des élections municipales. Pour permettre aux mairies de continuer de fonctionner, le gouvernement a dû prendre une ordonnance modifiant les règles du code général des collectivités locales.

Premier tour des élections municipales à Crépy-en-Valois (Oise) le 15 mars 2020
Premier tour des élections municipales à Crépy-en-Valois (Oise) le 15 mars 2020 © Maxppp – Elie JULIEN/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Les habitants de Saint-Brice-Courcelles (Marne) n’en reviennent toujours pas. Quinze jours après avoir été réélu triomphalement au premier tour des municipales, leur maire sortant, une figure locale, Alain Lescouët, 74 ans, décède du coronavirus. Pour son adjoint, Alain Lalouette, il ne fait aucun doute que l’élu a contracté le virus le jour du scrutin, le dimanche 15 mars, alors qu’il tenait un bureau de vote avec lui. « Même si on avait mis en place les prescriptions du gouvernement pour les isoloirs et les distances, on était équipés de façon très sommaire » raconte-t-il à la cellule investigation de Radio France. « On a fait les élections à visage découvert. Pour les gens qui tenaient les bureaux, c’était comme en 14-18 sur le chemin des Dames, on était en première ligne ! »

Résultat, l’adjoint ressent les premiers symptômes du Covid-19 dans les jours qui suivent le scrutin. Mais il n’est pas le seul. « Une dizaine de personnes du conseil municipal sur dix-neuf ont aussi été infectées. Toutes avaient participé au scrutin », dit-il.

Six élus contaminés pendant le dépouillement dans l’Oise, à Tracy-Le-Mont, c’est l’adjoint du maire, Jean-Jacques Zalay, 67 ans, qui a été emporté le 31 mars. Lui aurait été contaminé au moment de la campagne municipale. « La semaine avant le premier tour, on avait distribué des tracts expliquant notre programme à la population. Il était assez fatigué, mais je n’ai jamais pensé au coronavirus », se souvient la maire Sylvie Valente-le-Hir. L’élue soutient que les recommandations du gouvernement ont bien été suivies le jour du vote : « On avait du gel et des gants, les documents d’identité n’étaient pas touchés. » En revanche, reconnait-elle, pendant le dépouillement, « les distances de sécurité n’ont pas été respectées, nous étions moins nombreux, mais plus proches. »

C’est justement à ce moment-là que l’élue remarque que son adjoint, Jean-Jacques Zalay, est en sueur, ainsi qu’un autre conseiller qui avait tenu un bureau de vote avec lui. « J’ai alors pensé au coronavirus », dit-elle, bouleversée. Quelques jours plus tard, ajoute-t-elle, « d’autres membres du conseil municipal qui ont participé au dépouillement avec mon adjoint ont été malades, ainsi que des personnes venues nous aider. Tous sont tombés malades, soit environ six personnes, dont une conseillère municipale qui a failli être hospitalisée. »

Un scenario qui se reproduit dans toutes les régions

Ces élus ne sont pas des cas isolés. Selon France Bleu Bourgogne, le maire de Beurey-Bauguay (Côte-d’Or) est mort dix jours après le premier tour. Dans le Haut-Rhin, Louis Jean-Marie Zoellé, 75 ans, réélu maire de Saint-Louis a succombé peu après le vote. Impossible de connaître le nombre réel de ces victimes élus. L’association des maires de France affirme ne pas avoir eu de remontées précises. Même réponse au ministère de l’Intérieur. Mais on retrouve des situations identiques dans de nombreuses autres communes. Ainsi, dans le territoire de Belfort, Corinne Coudereau, maire sortante de Valdoie et candidate à sa réélection a été testée positive le 9 mars. Elle aurait été contaminée par un habitant venu la voir à sa permanence de campagne, après avoir participé au rassemblement religieux de Mulhouse, l’un des foyers de l’épidémie. Dans le Nord, à Coudekerque-Branche, plusieurs assesseurs qui tenaient des bureaux de vote sont tombés malades, et dix-sept élus ont été infectés. Dans le Pas-de-Calais, à Anzin-Saint-Aubin, David Hecq, le maire qui a été battu, a été diagnostiqué ainsi qu’une de ses adjointes. Tous deux avaient tenu un bureau de vote le jour du scrutin. Même chose à Billom en Auvergne, où une assesseure a été contaminée et hospitalisée, selon France Bleu Pays d’Auvergne. A Caluire-et-Cuire, dans la métropole de Lyon, Claudio Parisi devait, quant à lui, présider un bureau de vote le dimanche 15 mars, mais il s’est désisté. « Quand j’ai vu qu’il y avait six bureaux (au lieu de trois habituellement) avec au moins trois personnes par bureau, soit dix-huit personnes dans une petite salle d’une trentaine de mètres carrés, j’ai refusé de rester, vu le risque sanitaire. Je suis repassé quelques heures plus tard. C’était plein, et les mesures de distance n’étaient pas respectées. »

Les élus qui s’embrassent et qui trinquent

Parmi les communes les plus emblématiques de ces contaminations, on peut encore citer Compiègne, dans l’Oise. Dans la semaine qui suit le premier tour trois élus et trois employés de la mairie sont diagnostiqués positifs. Si tous sont aujourd’hui guéris, ils ont un point commun : ils étaient présents à la soirée organisée au soir du premier tour. Selon Frederika Guillaume, journaliste de Oise Hebdo« au fur et à mesure que la liesse augmentait avec les résultats qui arrivaient, tout le monde se congratulait « , alors que dans le même temps temps, devant les caméras, le maire appelait avec gravité, la population à se protéger du virus. Dans une vidéo publiée sur le compte Facebook de la ville, et reprise par Oise Hebdo, on peut voir derrière le maire les élus s’embrasser et trinquer. « Les gestes barrières ont disparu. Plus personne ne pensait au coronavirus », se souvient Frederika Guillaume. « Ce qu’on ne sait pas », ajoute-t-elle, « c’est que le chef de la police municipale, qui participe à la soirée sera testé positif le lendemain. Que le directeur de cabinet, lui aussi présent dans la salle, va être dépisté positif la semaine suivante, de même que la directrice de communication de la ville, ainsi que l’adjoint à la culture, et le député Pierre Vatin ».

Des contaminations aussi pendant la campagne

D’autres contaminations d’élus ont eu lieu durant la campagne. On le voit notamment à Crépy-en-Valois, toujours dans l’Oise (le département où un est décédé le premier français qui ne s’était pas rendu dans un pays à risques). Bien avant le premier tour, le 1er mars, le maire sortant, Bruno Fortier, est dépisté positif. La campagne est alors suspendue, la commune confinée, les écoles, les cinémas, les lieux publics fermés, bien avant le reste de la France.

Selon l’Agence régionale de santé, il aurait pu être contaminé à la mi-février, lors d’un conseil des élus de la communauté de communes. Il sera donc confiné jusqu’au premier tour de l’élection inclus. Mais avant d’être testé, Bruno Portier a croisé – et donc contaminé potentiellement – près d’une centaine de personnes : « J’ai vu régulièrement le personnel, les élus », explique-t-il aujourd’hui. « Tout le monde a été confiné, le directeur général des services de la mairie, le personnel administratif au rez-de-chaussée de la mairie (une trentaine de personnes) et également tous mes adjoints (huit) par mesure de précaution ». Seront confinés aussi, à titre préventif, le directeur général de l’Agence régionale de santé et le préfet de l’Oise, qui avaient participé à une réunion de crise avec Bruno Fortier fin février.

A cela s’ajoute le cas d’un assesseur qui a tenu un bureau de vote lors du premier tour des élections à Crépy-en-Valois. Il a expliqué à la cellule investigation de Radio France qu’une semaine après le vote, il a ressenti des problèmes digestifs et a eu des nausées. « Mon médecin m’a dit qu’il avait pas mal de cas comme le mien et il s’est demandé si je n’avais pas été contaminé pendant le premier tour. Le protocole a été bien été respecté, mais les distances ne peuvent pas l’être quand un électeur met son bulletin dans l’urne. Il est à moins d’un mètre de nous. »

Une ordonnance pour assurer la continuité des services

Même s’il est impossible de chiffrer le nombre de maires victimes du scrutin, le nombre d’élus concernés a été tel que le gouvernement a dû publier une ordonnance le 8 avril, pour pouvoir assurer la continuité des services. « Quand le siège du maire devient vacant, il existe déjà un dispositif », précise Maître Juliette Viehl, avocate en droit des collectivités locales. « C’est le premier adjoint qui prend le relais. Mais normalement, l’intérim est de quinze jours avant qu’un nouveau maire soit réélu. Avec cette ordonnance, ce délai est prolongé jusqu’à la fin de l’état sanitaire ».

Ce nouveau texte a permis de débloquer les situations dans les mairies les plus touchées. C’est le cas à Saint-Brice-Courcelles : « On ne pouvait plus rien faire car on n’avait plus les signatures. On ne pouvait plus rien payer », explique Alain Lalouette, l’ex premier-adjoint qui assure l’intérim depuis la mort du maire-sortant. « Grâce à cette ordonnance, poursuit-il, on a tout remis en marche. On peut tout du moins, gérer le tout-venant. Car les décisions importantes, ce sera le futur maire qui les prendra quand il sera élu. » Alain Lalouette, gère en attendant qu’une solution pérenne soit trouvée. Il s’était retiré pour prendre sa retraite et jamais il n’avait jamais imaginé remplacer feu « Monsieur le maire ».

Le rôle des scientifiques

Pourquoi donc, dans ces conditions, le gouvernement a-t-il maintenu le premier tour, alors même qu’il fermait les bars, restaurants, les théâtres et les cinémas ? Pour le comprendre il faut revenir sur ce qui s’est joué en coulisses, à l’Elysée le 12 mars dernier. Ce jour-là, les dix membres du conseil scientifique Covid-19, arrivent à 10 heures 30. Ils s’assoient du même côté de la grande table du Conseil des ministres, face au président de la République et à ses collaborateurs. Ils expliquent à Emmanuel Macron pourquoi le nouveau coronavirus risque d’engorger les services de santé. La France ne réalise pas encore ce qui est en train de se passer, disent-ils au président. A cet instant, ce dernier est ébranlé. Il n’exclut pas un report du vote. A 13 heures, les experts ne quittent pas le palais. On leur apporte des plateaux repas, après quoi ils se retrouvent à huis clos pour répondre à la question suivante : y-a-t-il des arguments scientifiques plaidant en faveur de la suppression du premier tour des élections municipales ?

Pendant qu’Emmanuel Macron consulte les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que d’autres personnalités politiques qui plaident majoritairement pour un maintien du scrutin, les scientifiques débattent. La discussion est franche, « cash », nous a-t-on confié. Certains interviennent spontanément. D’autres réclament la parole. Le président Jean François Delfraissy veille à ce que chacun puisse préciser sa pensée. Il recherche un consensus qui, peu à peu, va se dégager autour de deux arguments.

D’un côté, les experts membres du corps médical considèrent qu’à partir du moment où l’on permet à la population de sortir en respectant des mesures barrières, il n’existe aucun argument scientifique permettant de considérer que le premier tour aggraverait la situation, à condition que soient imposées : une distanciation sociale, l’absence de contacts, une file dédiée aux personnes à risque, et la présence de gel hydro alcoolique.

Le risque d’un séisme politique et médiatique

Mais un autre argument, beaucoup moins scientifique, va aussi être avancé. Il est essentiellement développé par les experts en sciences sociales du groupe (anthropologue et sociologue notamment). Ces derniers font valoir qu’une annulation du premier tour des élections, risquerait d’entrainer un séisme politique et médiatique qui détournerait l’attention des Français de la menace qui pèse sur eux. Si la presse titrait sur la confiscation du scrutin par le chef de l’Etat, la polémique enflerait, expliquent-ils, l’opposition s’en emparerait, et les messages de mobilisation de l’opinion autour du Covid-19 deviendraient inaudibles.

A 16h30, Edouard Philippe rejoint le groupe. Il est accompagné du ministre de la Santé, Olivier Véran, et d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée. Le comité lui fait alors part de son avis. A 18h30, les informations remontent à Emmanuel Macron. Dans son allocution en direct à 20 heures, le chef de l’Etat dira : « J’ai interrogé les scientifiques sur les élections municipales. Ils considèrent que rien ne s’oppose à ce que les Français, même les plus vulnérables se rendent aux urnes ».

Ce soir-là, il ajoute : « Je fais confiance aux maires et au civisme de chacun d’entre vous. Je sais aussi que les mairies et les services de l’Etat ont bien organisé les choses. » Le 16 mars, il remerciera « les services de l’Etat, les mairies, l’ensemble des services des mairies, tous ceux qui ont tenu les bureaux de vote et qui ont permis l’organisation de ce scrutin. » Des élus et des électeurs ont pourtant bien été contaminés ce jour-là. Mais au sein du conseil scientifique, on assume : « On est parti du principe que les élus étaient des gens responsables » justifie aujourd’hui un de ses membres. « Les hommes politiques s’engagent à piloter une commune. Ils occupent des fonctions importantes. Ils sont censés mettre en place et faire respecter les mesures nécessaires. S’ils ne l’ont pas fait c’est inquiétant. »

Une enquête de Laetitia Cherel et Jacques Monin de la Cellule investigation de Radio France. le lien : https://radioenlignefrance.com/france-bleu-bourgogne:

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Le jour où les Islandais ont décidé de virer leur gouvernement…

ça laisse rêveur,non?

Il y a dix ans, l’Islande traversait une crise financière sans précédent. France Culture revient sur les faits, avec ceux qui l’ont vécue.

En 2008, l’Islande s’est effondrée. Une, puis deux, puis trois banques ont fait faillite. Une crise financière sans précédent. Pour La fabrique de l’Histoire, sur France Culture, Anaïs Kien nous emmène sur cette île au climat hostile et revient, avec ceux qui l’ont vécu, sur le jour où toute une économie a été anéantie. Les Islandais racontent le chômage, dont ils ne connaissaient jusqu’alors que le mot, et cette fronde des citoyens qui n’ont pas voulu payer pour des dirigeants fautifs. « Virer le gouvernement, cela n’a jamais été fait ? Alors, essayons », se sont-ils dit, en manifestant pendant des jours, armés de tonitruantes casseroles, devant le Parlement. De mémoire d’Islandais, une première. On écoute alors les témoignages d’un peuple singulier, entre détermination et naïveté, mais bien décidé à ne pas se laisser faire. Voilà une ténacité populaire inspirante.

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POUR LES FONCTIONNAIRES LES MENSONGES ET L’INCOMPETENCE NE PRETENT PAS A CONSEQUENCE

Une pépite de FB qui nous fait rire entre deux pleurs…

https://www.facebook.com/As2TrefleLaPage/videos/887202998419032/?t=33

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METHODE POUR ENFIN BIEN CHOISIR LE PROCHAIN GOUVERNEMENT…

Merci à Richard Armenant de nous avoir envoyer cette méthode.

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Coronavirus : Vers une épidémie de plaintes et de recours contre la gestion de la crise par l’exécutif

  • Un tsunami se prépare t-il ou est ce un orage passager?
    Ci dessous un article beaucoup plus complet et documenté sur la mascarade gouvernementale.
  • Particuliers, associations, syndicats ou partis politiques : les recours dénonçant l’impréparation du gouvernement à la crise sanitaire commencent à affluer
    Suite de l’article: https://temoignagefiscal.com/il-pleut-des-plaintes-contre-le-gouvernement/
  • En France, le coronavirus a fait 1.331 victimes à l’hôpital depuis le début de l’épidémie, un bilan multiplié par 3,5 en une semaine.
  • Le gouvernement a durci le confinement afin de contenir l’épidémie.
  • Mais de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer la gestion de l’exécutif et menacent désormais d’actions en justice.

Emmanuel Macron l’a martelé, mercredi soir, à Mulhouse (Haut-Rhin) : « Nous devons n’avoir qu’une obsession, être unis. » Tout le monde ne semble pas d’accord… Alors que le cap fatidique de l’épidémie de coronavirus n’a pas encore été atteint dans l’Hexagone et que de nombreux morts seront à déplorer dans les jours à venir, le gouvernement va devoir faire face également à une multitude de recours en justice.

Plaintes contre des ministres devant la Cour de justice de la République, référés au Conseil d’État et menaces de commissions d’enquêtes parlementaires de la part de l’opposition : de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. 20 Minutes en dresse la liste…

Philippe, Véran et Buzyn visés par des plaintes devant la CJR

La Cour de justice de la République
La Cour de justice de la République – K.TRIBOUILLARD / AFP

Confinement oblige, la Cour de justice de la République (CJR) a fermé ses portes il y a dix jours. Mais quelqu’un est tout de même chargé de relever le courrier. Dans la pile, celui-ci a trouvé, selon nos informations, cinq plaintes visant nommément des membres du gouvernement :  le Premier ministre, Édouard Philippe, l’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, et son successeur actuellement en poste, Olivier Véran.

Elles émanent de particuliers ou d’associations telles que le Mouvement international pour les Réparations ou l’Association pour la sauvegarde du patrimoine martiniquais, et accusent les ministres d’homicides involontaires, de mise en danger de la vie d’autrui ou de non-assistance à personne en danger. La Cour de justice de la République est la seule institution capable de juger des ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.

Elle devrait d’ailleurs bientôt recevoir une nouvelle plainte rédigée par le collectif C-19 qui revendique aujourd’hui l’adhésion de 4.000 soignants en France dont Emmanuel Sarrazin, urgentiste à SOS-Médecins à Tours (Indre-et-Loire). « On critique l’impréparation et le manque d’anticipation du gouvernement, justifie-t-il. Quand je lis dans Le Monde qu’Agnès Buzyn avait alerté son gouvernement en janvier et que j’ai vu arriver chez moi, fin février, des malades qui revenaient de zones à risque (Italie, Chine, etc.) sans protection, je me suis dit que ce n’était pas possible… »

Et n’allez pas dire au praticien qu’il va à l’encontre de l’unité nationale indispensable en ces temps difficiles. « On ne dépose pas plainte pour le buzz : j’ai perdu un ami du Covid-19 ! Je nous vois comme des lanceurs d’alerte. C’est nécessaire pour avoir des moyens. Par exemple, à l’hôpital de Tours, aujourd’hui, nous n’avons plus d’écouvillons pour faire les dépistages… »

Raphaelle Bacqué

@RaphaelleBacque

«Quand j’ai quitté le ministère, je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu. »Aveux surréalistes d’Agnès Buzyn,à lire sans tousser @ArianeChemin
https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/03/17/entre-campagne-municipale-et-crise-du-coronavirus-le-chemin-de-croix-d-agnes-buzyn_6033395_823448.html  via @lemondefr

Les regrets d’Agnès Buzyn : « On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade »

Catastrophée par la crise sanitaire, l’ex-ministre de la santé revient pour « Le Monde » sur sa campagne à Paris et son départ du gouvernement.

lemonde.fr

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Référés en cascades au Conseil d’État

Un bureau de vote à Lyon le 15 mars 2020.
Un bureau de vote à Lyon le 15 mars 2020. – KONRAD K./SIPA

C’est la plus haute instance administrative de France. Coronavirus ou pas, le Conseil d’État a du travail en ce moment. Si tous les contentieux non urgents ont été reportés, les magistrats sont encore sur le pont pour trancher ce qu’on appelle les référés-libertés engendrés par la crise sanitaire. Dimanche soir, ils ont planché en urgence sur l’extension du confinement réclamée par un collectif de médecins, conduisant le gouvernement à adapter les règles. Ce jeudi, sur la réquisition de masques et d’usines demandée par des syndicats de soignants. Et lundi prochain, selon nos informations, sur la mobilisation de logements vacants pour abriter les sans-abri que sollicite la Fédération pour le droit au logement.

Mais le plus gros du travail est sans doute à venir. Plusieurs candidats battus dès le premier tour des élections municipales ont, en effet, déposé des recours pour faire annuler le scrutin qu’ils estiment entaché d’irrégularités en raison du coronavirus. Exemple ? Renaud Georges, maire sortant de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (Rhône), qui s’estime victime de l’abstention chez les personnes âgées à cause du virus. Si les tribunaux administratifs doivent se pencher sur ces litiges, ils finiront inévitablement devant le Conseil d’État en dernier recours…

La droite réclame déjà une commission d’enquête parlementaire

Le Premier ministre Edouard Philippe lors des débats à l'Assemblée sur l'état d'urgence sanitaire, dans la nuit du 21 au 22 mars 2020.
Le Premier ministre Edouard Philippe lors des débats à l’Assemblée sur l’état d’urgence sanitaire, dans la nuit du 21 au 22 mars 2020. – LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

Officiellement, à Matignon, il n’y a « aucune inquiétude particulière » sur le front politique. « Le temps est à l’unité nationale. Si certains veulent déposer plainte ou réclamer des comptes alors qu’on bosse, qu’ils le fassent !, tacle un conseiller d’Édouard Philippe. Les Français jugeront sur pièces… »

Damien Abad

@damienabad

Notre urgence est de mettre fin à cette pandémie avant l’été. Notre devoir est qu’elle ne se reproduise pas l’hiver prochain. Je propose dans @leJDD la création à l’automne d’une commission d’ pour tirer les leçons de cette crise:https://www.lejdd.fr/Politique/damien-abad-nous-allons-creer-une-commission-denquete-afin-de-tirer-toutes-les-lecons-de-lepidemie-3956859 

Damien Abad : « Nous allons créer une commission d’enquête afin de tirer toutes les leçons de…

Damien Abad, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, souhaite créer « une commission d’enquête » à l’automne pour tirer toutes les leçons de la crise du coronavirus.

lejdd.fr

240 personnes parlent à ce sujet

LR a bien compris qu’il ne fallait pas ajouter une crise à la crise. Mais cela n’empêche pas certains élus de fourbir leurs armes. « Le temps aujourd’hui est à la gestion de la crise. Cet été, il faudra penser à la relance économique, confie Damien Abad, député de la 5e circonscription de l’Ain. Mais, dès la première semaine d’octobre, nous demanderons la création d’une mission d’enquête parlementaire sur tous les dysfonctionnements politiques et administratifs qui ont entraîné cette crise sanitaire. »

La majorité a en tout cas déjà pris les devants : ce mardi, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, a annoncé la création d’une mission d’information qu’il présidera sur la gestion de l’épidémie de coronavirus. La mission, dont seront membres les présidents de tous les groupes politiques et qui doit démarrer la semaine prochaine,  pourrait se doter des prérogatives d’une commission d’enquête. LREM espère ainsi empêcher la création d’une commission d’enquête par l’opposition.

Déjà des modèles de plaintes en ligne pour les particuliers

Des patients dans un hôpital de Marseille pendant l'épidémie de coronavirus
Des patients dans un hôpital de Marseille pendant l’épidémie de coronavirus – FREDERIC MUNSCH/SIPA

Effet d’aubaine ? Volonté de faire le buzz ? Le magnifique monde d’Internet s’est enrichi, lundi, d’un nouveau site baptisé « Plaintecovid ». Bruno Gaccio, humoriste et ancien auteur des Guignols de l’Info, revendique sa création. Aujourd’hui très critique envers la politique menée par Emmanuel Macron, il propose via ce site des formulaires de plaintes préremplies pour « le personnel médical », « les personnes malades » ou « non-malades » avec les conseils pratiques pour pouvoir les envoyer.

gaccio bruno@GaccioB

Est ce qu’on pourrait, pour être honnêtes justement et être sûrs qu’ils n’ont vraiment rien vu venir, demander à la justice de trancher votre certitude. Par exemple ici http://plaintecovid.fr 
Une plainte n’est pas un jugement. Vos certitudes, elles, sonnent comme des jugements https://twitter.com/quatremer/status/1243086203894804481 

plaintecovid.fr – responsabilité de l’État français dans le drame en cours

Site de diffusion de modèles de plaintes pour le personnel médical, citoyens, malades, proches de victimes

plaintecovid.fr

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Contacté par 20 Minutes ce jeudi matin, le parquet de Paris – dont dépend notamment le pôle Santé Publique – indiquait n’avoir reçu pour l’instant aucune plainte contre X déposée en raison de la crise sanitaire du coronavirus.

 

sur le web:  https://www.20minutes.fr/justice/2748807-20200326-clement-coronavirus-vers-epidemie-plaintes-recours-contre-gestion-crise-executif?utm_medium=Social&xtref=facebook.com&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR

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UN CHEF EN DÉSARROIS S’EXPRIME : « LES REPORTS DES CHARGES, C’EST DU VENT. ON M’A DEMANDÉ HIER DE PAYER 50.000 € AUJOURD’HUI ! ÇA, C’EST LA RÉALITÉ, NOTRE RÉALITÉ.

Comme en 1995 après la grande grève, Juppé avait promis, craché par terre, croix de bois le report des charges.
L’URSSAF a bien ri de cette promesse et j’ai du régler illico sinon10%
Aujourd’hui c’est le remarke de 1995 avec plus d’enfumage et de com…

signature-food-and-sens C’est un message diffusé sur le compte Instagram d’un chef parisien à la tête d’un des meilleurs bistrot de Paris, s’est sur ce réseau qu’il a fait part de son désarrois. Les annonces du gouvernement pour soutenir les entreprises auxquelles on a imposé la fermeture sont nombreuses, mais sur le terrain les choses sont différentes …

Le report des charges sur les salaires, leur annulation même c’est une nécessité pour beaucoup d’entrepreneurs qui sans quoi ne passeront pas le cap de cette crise sanitaire et économique…

Un mauvais jeu s’est installé entre les banques, la BPI et les entrepreneurs – en effet pour obtenir ce fameux prêt de trésorerie qui permettra de soutenir la restauration et d’aider à la réouverture, il faut que les entreprises soient en bonne santé, tous ceux et celles qui avaient déjà des problèmes de trésorerie ne les obtiendront pas …  les banques ne suivent pas pour octroyer les prêts si la capacité de rembourser n’est pas prouvée.

Voilà ce que le chef Stéphhane Jégo a communiqué ce jour :

Le gouvernement promet des prêts garantis par l’État.
Mais plusieurs témoignages prouvent le contraire.
Aux plus fragiles, les banques ont refusé le prêt. Un scandale !.
Quelle entreprise n’est pas fragilisée en France ? Après les attentats ? Les Gilets jaunes ? Les grèves ? Et depuis QUATRE semaines la fermeture administrative ?
❗️❗️❗️.
Les prêts sont pour ceux qui n’en ont pas besoin aujourd’hui. .
Des annonces. Et notre détresse. Notre colère !!!
Nous avons tous appris hier que les reports des charges, c’était du vent.
On m’a demandé HIER de payer 50.000 € aujourd’hui ! Ça, c’est la réalité, notre réalité.
Après dix-sept ans chez L’Ami Jean, nous sommes dans le noir. On fait quoi demain ? De nos dix-huit employés qui ont leur vie, leurs enfants, leurs projets ? Et nos fournisseurs ?

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L’irresponsabilité des fonctionnaires au coeur du naufrage du coronavirus »

L’irresponsabilité des fonctionnaires est au coeur du naufrage auquel nous assistons dans la gestion de la pandémie. Didier Picot, dirigeant d’entreprise, basque, dénonce les protections extravagantes dont les fonctionnaires bénéficient du fait de leur statut, et appellent à la responsabilité individuelle des décideurs.

Alors que nous entamons notre troisième semaine de confinement, je suis abasourdi par l’état d’impréparation du pays face à cette épidémie. Après le SRAS en 2003 et la grippe porcine (H1N1) en 2009, nul besoin d’être un grand visionnaire pour savoir que nos pays ouverts et nos populations brassées sont particulièrement exposés à ce type d’agression. Devant tant d’impréparation, nos dirigeants sont-ils incompétents ?

La réponse est non, c’est plus grave que ça.

Des dirigeants techniquement compétents

Les personnes au pouvoir en matière de santé sont le Ministre de la Santé et son administration, la Direction de la Santé. En consultant les CV de notre ancienne ministre Agnès Buzyn, brillante praticienne hospitalière et professeur universitaire, et du Directeur de la Santé, le Professeur Jérôme Salomon, ex « Kouchner Boy », expert des maladies infectieuses et des épidémies, pas de doute, nos dirigeants santé sont techniquement compétents. Et même s’ils ne peuvent pas être « pointus » sur tous les sujets techniques, ils savent où trouver l’expertise. Les organigrammes du cabinet du ministre et de la Direction de la Santé débordent de compétence technique.

Une mission clairement identifiée

Seraient-ils passés à côté du problème du risque d’épidémie ? Après tout, face à l’étendue et à la diversité des missions du ministre des Solidarités et de la Santé, on peut craindre qu’il ne se disperse : la famille, l’enfance, les personnes âgées, la dépendance, l’organisation de la prévention et des soins, les professions médicales et la fonction hospitalière, la toxicomanie, etc. Ajoutez à ça la gestion du ministère, du Parlement, du Premier Ministre et j’en passe, il y a de quoi louper une marche.

Pourtant, tel n’a pas été le cas : le 12 Février 2018, Agnès Buzyn et le Directeur de la Santé ont signé le contrat d’objectifs et de performance de Santé publique 2018-2022. Six objectifs clairs dont les deux premiers sont, je cite :

  1. Améliorer et optimiser l’observation épidémiologique et la veille sur les risques sanitaires.
  2. Développer et garantir l’efficacité des actions de prévention et de promotion de la santé.

Donc les dirigeants de notre système de santé sont compétents et ils se sont donnés comme objectif prioritaire de se préparer à une crise du type Coronavirus. Arrive l’épidémie, impréparation totale ! Comment est-ce possible ?

Des fonctionnaires statutairement irresponsables

Le Directeur de la Santé est fonctionnaire, de même que tous ses collègues et que Mme Buzyn et la plupart des ministres avant elle. Or, aux termes de la loi Le Pors de 1983, article 11,  les fonctionnaires ne sont ni civilement ni pénalement responsables. Ils sont statutairement irresponsables de leurs actions ou inactions dans l’exercice de leurs fonctions. Ils ont le pouvoir mais aucune responsabilité.

Vous allez me répondre, particulièrement si vous êtes fonctionnaire, que nos fonctionnaires dirigeants sont des gens d’une grande qualité humaine et qu’ils prennent leur mission à cœur. Leur rectitude morale, leur sens du devoir et leur engagement sont absolus et la question de leur statut juridique ne saurait entrer en ligne de compte dans des circonstances ou des missions à ce point graves et prioritaires.

Ce type de défense est irrecevable et montre la profondeur du fossé d’incompréhension qui nous sépare de nos dirigeants. Les conditions de l’engagement du chef sont essentielles à la réussite de sa mission. Le commandant du navire est le dernier à descendre (ou pas) du navire et le pilote d’avion sera le premier arrivé sur les lieux du crash. Ils sont personnellement responsables.

Dans le privé, le chef d’entreprise est responsable civilement et pénalement de l’hygiène et de la santé de ses employés, entre autre. Si la législation sanitaire n’est pas respectée dans un site lointain, si des salariés malheureux se suicident comme à France Telecom etc., la responsabilité personnelle, je répète, la responsabilité personnelle du patron est engagée. Il peut être poursuivi en justice, il est potentiellement passible de prison et c’est bien ainsi.

Qu’a fait le Directeur de la Santé, Haut Fonctionnaire de Défense et de Sécurité, pour remplir ses objectifs et préparer le pays à une épidémie ? Quel plan de bataille, quelle chaine de commandement de crise, quelles procédures d’urgence, quelles « manœuvres » de type militaire ont été étudiées, préparées pour faire face à une épidémie majeure ? De toute évidence, rien.

Comme le Maréchal Joffre en 1914 qui envoyait nos hommes en pantalon rouge dans la grisaille du front se faire déchiqueter par les mitrailleuses allemandes, il a envoyé pendant des semaines les personnels soignants, les policiers, les assesseurs des bureaux de vote et tant d’autres au front de l’épidémie sans masque et sans gants. Quelle est sa responsabilité personnelle dans ce désastre, dans son terrible échec à préparer notre organisation de santé ? Juridiquement, aucune.

L’irresponsabilité statutaire de nos fonctionnaires et de nos dirigeants politiques, eux-mêmes à peu près tous fonctionnaires, est au cœur du désastre humain, social et économique qui se déploie sous nos yeux incrédules.

Nos dirigeants ne sont pas incompétents, ils sont irresponsables. Juridiquement.

sur le web:  https://lecourrierdesstrateges.fr/2020/04/01/didier-picot-lirresponsabilite-des-fonctionnaires-au-coeur-du-naufrage-du-coronavirus/

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« L’irresponsabilité des fonctionnaires est à la fois source d’arrogance, de déconnexion et de corruption »

Didier Picot revient pour nous sur l’irresponsabilité des fonctionnaires et sur son impact pour le service public qu’ils sont supposés animer.  Attention, ça pique les yeux…

La semaine dernière, j’ai rappelé que les hauts fonctionnaires au pouvoir n’étaient juridiquement pas responsables de leurs actions ni de leur inaction (sauf en cas de « faute personnelle détachable de l’exercice de (leurs) fonctions » c’est à dire en Français si leur action problématique se situe en dehors du cadre autorisé). Le  Directeur de la Santé ne peut pas être et ne sera pas poursuivi à titre personnel pour n’avoir pas préparé le pays à une épidémie majeure bien qu’il en ait reçu la mission explicite : c’est la loi. Nos hauts fonctionnaires ont le pouvoir, pas la responsabilité. Or cette absence de responsabilité les coupe du monde : dotés d’un pouvoir que personne ne peut remettre en cause, ils en conçoivent un esprit de supériorité qui devient arrogance, et leurs décisions en deviennent non pertinentes.

Sans responsabilité, la décision est non pertinente

Nombreux sont les Français qui souscrivent à la croyance qu’un décideur compétent et objectif prendra les bonnes décisions. Il vaut évidemment mieux qu’il ne soit pas incompétent, mais la compétence seule n’est pas suffisante et l’objectivité n’existe pas. Trois autres conditions doivent être remplies :

  • Le décideur doit être responsable de ses actes
  • Les décisions qu’il prend doivent s’appliquer à lui
  • Le décideur et ceux qui le mandatent doivent avoir des intérêts alignés

Le premier point est décisif car un décideur qui n’est pas responsable ne peut pas prendre de bonnes décisions. Pourquoi ?

Que signifie le mot « responsable » ? D’après le dictionnaire Larousse en ligne que je vous laisse consulter, l’adjectif « responsable » a cinq significations qui, pour notre sujet, peuvent se résumer ainsi : être responsable signifie devoir rendre compte de ses actes à une autorité, devoir en supporter les conséquences, prendre en considération les conséquences de ses actes.

Je rappelais la semaine dernière qu’un patron d’entreprise privée était responsable pénalement en cas de non-respect des règlementations sanitaires, entre autres. C’est indispensable parce que les pressions du quotidien sur le dirigeant sont telles qu’elles peuvent aisément le distraire de ces risques vitaux dont l’avènement peut sembler improbable ou ne pas le concerner.

Ainsi, devoir rendre des comptes impose au décideur de mettre de l’ordre dans ses priorités. Inversement, en l’absence de sanction potentielle, le décideur ne doit de comptes à personne, il n’a pas besoin de confronter son point de vue avec d’autres. Ainsi, isolé des contraintes du monde, raisonnant dans le vide, ses décisions deviennent non pertinentes.

Le Parlement impuissant à contrôler l’Exécutif

A qui le Directeur de la Santé rend-il compte de ses actes ? Théoriquement, dans l’ordre ascendant, au Ministre, au Premier Ministre et au Parlement.

L’irresponsabilité du gouvernement et de toute l’administration est organisée par la Constitution, elle est au cœur de notre système de gouvernement. Cette absence de responsabilité ne permet pas à ceux à qui nous gouvernent de prendre les bonnes décisions. Personne ne peut leur apporter la contradiction, même le Ministre ne peut pas forcer nos chers hauts fonctionnaires à exécuter une décision dont ils ne veulent pas. Car en plus d’être irresponsables, ils sont employés à vie.

Que dit la Constitution sur le rôle du Parlement ? Art 24 : « Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. » C’est le premier alinéa des 27 articles sur le sujet. Or, 26 et demi d’entre eux expliquent comment on vote les lois et un demi article comment le Parlement contrôle et évalue l’action du gouvernement :

Art 47-2 : La Cour des comptes assiste le Parlement dans le contrôle de l’action du Gouvernement. Elle assiste le Parlement et le Gouvernement dans le contrôle de l’exécution des lois de finances et de l’application des lois de financement de la sécurité sociale ainsi que dans l’évaluation des politiques publiques. 

Rien d’autre. Un demi article seulement sur 27 concerne le contrôle de l’action du gouvernement par le Parlement. Et le seul outil à sa disposition est la Cour des Comptes qui n’a aucun pouvoir disciplinaire. Dénonçant de nombreuses situations honteuses voire scandaleuses, ses excellents rapports accumulent la poussière dans les placards. Elle est un arbitre sans sifflet, un gendarme sans carnet de contravention ni bâton, sans menottes ni prison. Ainsi, le Parlement n’a aucun moyen de s’opposer à l’Exécutif s’il ne respecte pas les lois, ne fait pas son travail ou prend des décisions ineptes.

L’irresponsabilité statutaire engendre l’arrogance et la corruption

L’irresponsabilité du gouvernement et de toute l’administration est organisée par la Constitution, elle est au cœur de notre système de gouvernement. Cette absence de responsabilité ne permet pas à ceux à qui nous gouvernent de prendre les bonnes décisions. Personne ne peut leur apporter la contradiction, même le Ministre ne peut pas forcer nos chers hauts fonctionnaires à exécuter une décision dont ils ne veulent pas. Car en plus d’être irresponsables, ils sont employés à vie. C’est le pouvoir sans contrôle, la recette du désastre. Et de la corruption.

Irresponsabilité et emploi à vie placent en effet nos hauts fonctionnaires (et leurs subordonnés) hors du monde dans lequel vit le reste des Français. Regardant ces derniers se débattre dans des contraintes financières et légales dont ils sont exempts, nos fonctionnaires en conçoivent un sentiment de supériorité qui alimente naturellement leur arrogance. Ainsi s’explique également le très mauvais classement de la France au palmarès de la non-corruption : en l’absence de contrepouvoir et de sanction possible, le seul argument pour faire évoluer un décideur est d’atteindre son intérêt personnel. C’est le résultat logique de la toute-puissance de nos hauts fonctionnaires.

L’irresponsabilité construite de nos dirigeants et de l’administration est un obstacle à la qualité du gouvernement de la France. Elle explique leur non pertinence, leur arrogance et la corruption dans notre pays, dénoncée dans les classements mondiaux.

Parce qu’ils sont juridiquement irresponsables, nos dirigeants publics sont non pertinents et inaptes à gouverner.

Sur le web:  https://lecourrierdesstrateges.fr/2020/04/09/picot-lirresponsabilite-des-fonctionnaires-est-a-la-fois-source-darrogance-de-deconnexion-et-de-corruption/?fbclid=IwAR2TuXaTvIRyeofsMWdCfwbc6jL2n-sT-jKzM9

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LA SURVEILLANCE GENERALISEE DES CITOYENS, réalité ou SF? par Antoine Larache.

Ça y est, l’idée du « tracking » est lancée. Castaner l’a reconnu, il est envisagé de surveiller à grande échelle les déplacements individuels de la population, les rencontres, au moment du « déconfinement ». Une surveillance généralisée de la population est en gestation, avec plusieurs exemples déjà en place au niveau international.

Le tracking est la possibilité de suivre, de « géolocaliser » des personnes grâce à la puce GPS de leur smartphone. En Chine, l’application Alipay Health Code, obligatoire pour circuler dans de nombreuses villes chinoise, classe les citoyenNEs par couleurs, en fonction de leur « dangerosité », c’est-à-dire la probabilité d’être porteur/ses du virus. C’est le gouvernement qui évalue cette dangerosité. Le code rouge oblige ensuite à un confinement de 14 jours, le code orange, de 7 jours, tandis que seul le code vert permet de se déplacer dans certains endroits et passer certains péages. Une fonction, « reportInfoAndLocationToPolice », transmettrait toutes les informations… à la police.1

En Israël, l’agence Shin Bet collecte « les données de géolocalisation de smartphone pour retracer les mouvements des individus testés positifs au Covid-19. […] Les personnes étant entrées en contact avec une personne infectée seront averties par SMS. Selon les experts interrogés par le New York Times, le gouvernement israélien est en mesure de suivre la position géographique de chaque citoyen.2 » En Italie, le gouvernement va collecter les données de géolocalisation fournies par les opérateurs téléphoniques pour vérifier que leurs possesseurs respectent le confinement.

On n’en est pas encore là en France, mais le gouvernement semble y travailler sérieusement, alors que mercredi 1er avril, Édouard Philippe disait y être opposé. Mais Dimanche 5 avril, Christophe Castaner a indiqué que « Le tracking fait partie des solutions retenues par un certain nombre de pays, donc nous aurons fait le choix de travailler avec eux pour regarder ces solutions » et « Je suis convaincu que si elles permettent de lutter contre le virus et si évidemment, elles respectent nos libertés individuelles, c’est un outil qui sera retenu et soutenu par l’ensemble des Français ».

Le projet est donc sur les rails. Selon le gouvernement, ce serait pour engager un déconfinement. Deux hypothèses sont envisagées : soit une surveillance complète des déplacements, soit « simplement », des connexions entre deux individus. Dans ce deuxième cas, on saurait si deux personnes se rencontrent, sans savoir où.

Mais, quelques soient les intentions affirmées, ce serait un outil de surveillance gigantesque, dont s’inquiète même la Cnil, qui pourtant n’hésite pas à laisser les géants informatiques ou l’Éducation nationale collecter massivement des informations sur les enfants. Sa présidente interroge : « S’agit-il d’informer celles et ceux ayant été en contact avec une personne porteuse du virus ou de vérifier le respect du confinement. »« Tout dispositif visant à limiter de manière importante et durablement la protection des données des individus pourrait, selon la situation, constituer une ligne rouge à ne pas dépasser »3.

En parallèle, le site La quadrature du net rapporte, sources à l’appui, que la police a déployé de nombreux drones pour informer, filmer et verbaliser la population. À Paris, sur les places d’Ajaccio, Nice, Metz et bien d’autres villes. Les exemples sont édifiants4. Il y a quelques jours, Google a publié les données de géolocalisation des utilisateurs d’Android, de façon anonyme. Le ministère de l’intérieur a déployé une application pour générer des attestations de déplacement. Celle-ci ne collecte pas, actuellement, de données personnelles5, mais il n’y a pas d’information sur l’application utilisée par la police pour vérifier les codes QR générés.

Cette déclaration de Castaner se fait donc dans un contexte général de surveillance et de renforcement d’un état autoritaire depuis le début du confinement.Comme dans bien des domaines, la crise du coronavirus permet des bouleversements dans le fonctionnement de notre société. Collective massive des données, surveillance des individus, de leurs déplacements, de leurs rencontres, tout est en place techniquement. Les étapes suivantes ne sont plus de la science-fiction. Il est possible de n’autoriser à se déplacer que les personnes acceptant de partager leurs données de géolocalisation, voire des informations sur leur santé, et donc de savoir qui va où (comme le permet par exemple déjà le pass Navigo en Île-de-France…) et rencontre qui. Ces données, les multinationales les utilisent déjà pour étudier les comportements des consommateurs, les États n’ont pas de scrupules et les utiliseront pour la surveillance policière. Imaginons, ce qui est loin d’être de la science-fiction, que dans quelques semaines, une manifestation pour obtenir des tests, des masques, des moyens pour la santé et contre les modifications du droit du travail soit interdite, il serait facile de connaître toutes les personnes y ayant participé et de les verbaliser… Castener is watching you

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La haine du DON, cette autre forme de la haine de la LIBERTÉ par nathalie MP.

Et c’est reparti pour un tour !

« Commence par rendre l’ISF », s’exclame Gérard Filoche sur Twitter en direction du ministre du budget Gérald Darmanin. « L’appel aux dons, quelle honte ! » s’insurgent des soignants chez Mediapart« Trop, c’est trop, la solidarité nationale, c’est l’impôt », tempête de son côté le secrétaire national d’EELV Julien Bayou.

 

Mais qu’a donc fait notre ministre du budget pour arracher autant de cris indignés à tout ce que notre pays compte d’anticapitalistes professionnels ?

Il a annoncé la création d’une plateforme de dons (gouvernementale, la plateforme, ne rêvons pas !) afin de permettre à ceux qui le souhaitent de participer à l’effort de solidarité de la nation en ces temps difficiles de coronavirus :

Gérald DARMANIN

@GDarmanin

Je lance un grand appel à la solidarité nationale. Une plateforme de dons sera mise en ligne pour permettre à tous ceux qui le peuvent, particuliers ou entreprises, d’apporter leur contribution à l’effort de solidarité de la nation envers les plus touchés.https://www.lefigaro.fr/conjoncture/gerald-darmanin-cette-crise-est-bien-plus-forte-que-celle-de-2008-20200330 

Gérald Darmanin : «Cette crise est bien plus forte que celle de 2008»

ENTRETIEN – Le ministre de l’Action et des Comptes publics lance un vibrant appel à la mobilisation nationale, des citoyens et des entreprises, pour aider ceux qui souffrent le plus.

lefigaro.fr

10 k personnes parlent à ce sujet

.
Alors oui, il y a bel et bien quelque chose d’indécent dans cet appel.

M. Darmanin n’est-il pas le ministre de Bercy qui passe son temps à nous expliquer que les comptes de la France sont « courageusement » tenus ? N’a-t-il pas affirmé dernièrement au micro de Jean-Jacques Bourdin :

« C’est parce que nos finances publiques étaient saines, c’est parce que nos prêteurs nous prêtaient à 0 %, c’est parce que nous avons fait des efforts économiques, qu’en temps de guerre nous pouvons dépenser, et si j’ose dire dépenser quasiment sans compter. » (BFMTV, 18 mars 2020, à partir de 10′ 10″)

.
Un seul éclair de lucidité dans ce ramassis de langue de bois : la France dépense sans compter ! Et encore le ministre est-il beaucoup trop modeste. Cette frénésie dure depuis plus de 45 ans, « temps de guerre » ou pas.

Pour le reste, si les prêteurs prêtent à 0 %, c’est uniquement parce que d’une part la BCE fait pression sur les taux et parce que d’autre part l’Allemagne et sa solvabilité ne sont pas loin.

Quant à nos finances publiques, non, elles ne sont pas « saines » !

Je vais finir par lasser mes lecteurs à force de le répéter mais la France n’est pas seulement championne du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires dans l’OCDE, c’est aussi un pays en déficit public chronique qui accumule ainsi une dette publique qui figure aujourd’hui parmi les plus élevées d’Europe (100 % du PIB en 2019). C’est également le pays de l’Union européenne qui dépense le plus pour la santé (11,3 % du PIB en 2017).

Tour ceci se constate aisément sur les quatre graphiques ci-dessous :

Quelques repères sur la place de la France dans l’OCDE et dans l’UE

Dépenses publiques, OCDE, 2018 – Prélèvements obligatoires, OCDE, 2018 – Dette publique, UE, 2019 – Dépenses de santé, UE, 2017.

       Dépenses publiques     Prélèvements obligatoires       Dette publique


Dépenses de santé des pays de l’UE – (En % du PIB, échelle de droite)

.
Résumons toute cette incohérence : les comptes sont tenus, les finances sont saines, on taxe plus que tout le monde, on dépense plus que tout le monde, y compris pour la santé… et pourtant, curieusement, tout va plutôt très mal.

Notre système de santé et nos hôpitaux n’ont pas attendu le coronavirus pour entrer en crise suraigüe et nous n’avons plus aucune marge de manœuvre budgétaire pour faire face à l’imprévu, comme en témoigne très clairement ce recours aux dons de la dernière chance pour obtenir des financements supplémentaires sans augmenter le taux facial des prélèvements obligatoires déjà colossaux (46 % par rapport au PIB).

Autrement dit, la France déverse depuis des années des sommes absolument astronomiques dans des administrations publiques dont le récit national veut qu’elles soient en perpétuel manque de moyens. Mais comparativement aux autres pays plus performants, qui dépensent moins, taxent moins, sont moins endettés et disposent de vraies marges de manœuvre face à la crise du coronavirus, la question cruciale de l’efficacité de l’action publique française est posée.

Mais inutile de dire que ce n’est pas la question que se posent Gérard Filoche, Julien Bayou ou les soignants réunis par Mediapart.

Pour eux, qui se refusent à voir notre niveau olympiquement collectiviste de dépenses et de prélèvements, la question reste uniquement celle des moyens qui font défaut, c’est-à-dire celle de l’ultra-libéralisme qui, tel un boa constrictor sans pitié, étreint nos pauvres services publics si naturellement efficaces dans l’étau inique des profits et des dividendes.

Ce qui les choque dans l’appel de Gérald Darmanin, ce n’est pas la demande de financements supplémentaires après tous ceux que l’État exige déjà des Français. Au contraire, la demande de nouveaux moyens, quoi qu’on ait déjà dépensé auparavant, est un des automatismes chroniques de la gauche. Non, le crime épouvantable du ministre, celui qui signe indéniablement son ultra-libéralisme forcené, c’est qu’il soit question de dons. Pour eux, comme le titrait Mediapart, Darmanin, c’est ce « Tartuffe qui préfère les dons à l’impôt. »

Car il y a en effet quelque chose de fondamentalement différent entre l’impôt et le don.

Le premier est obligatoire et sert à financer des actions sélectionnées unilatéralement par les gens au pouvoir selon une seule échelle de valeur, la leur. Dès lors, les contribuables n’ont plus aucune possibilité de choix. Au-delà des compétences régaliennes de l’État, en plus du tonneau des Danaïdes que représentent l’Éducation nationale ou la sécurité sociale et en dépit des échecs répétés de l’État-stratège, sans compter toutes les gabegies et toutes les indélicatesses financières des syndicats et des élus, ils en sont à financer à contrecœur – par exemple – telle exposition pompeuse d’art moderne qu’ils n’iront voir en aucun cas ou tel spectacle affligeant de bien-pensance qui leur paraît ennuyeux à mourir.

A l’inverse, le don restitue les citoyens dans leur liberté de choix et leur permet d’aller directement vers ce qui leur tient à cœur ou leur semble le plus rationnel. Comme nous n’avons pas tous les mêmes goûts ni les mêmes priorités, il s’ensuit que des problèmes ou des situations d’une grande diversité trouveront par ce biais une multitude de réponses adaptées, et plus seulement une seule, imposée d’en haut par le pouvoir en place au mépris des aspirations différentes de citoyens différents.

C’est précisément cette liberté de choix inhérente au don qui irrite considérablement nos censeurs. Non pas que l’argent du contribuable, surtout si ce dernier fait partie des « riches », ne constitue pas l’objet de tous les désirs de la gauche. Bien au contraire. Mais en aucune façon cet argent ne doit provenir d’un choix effectué librement en ce qui concerne son moment, son montant et sa destination. En aucun cas il ne doit permettre au donateur d’être identifié comme un généreux donateur.

D’ailleurs, le terme de généreux donateur est particulièrement inapproprié. Si le donateur en question, pour peu qu’il combine les horribles caractéristiques d’être rich & famous, fait un don, c’est forcément parce qu’il y trouve un intérêt inavouable comme « soigner son image » et c’est forcément parce qu’il jouit par ailleurs des privilèges douteux de l’évasion fiscale :

Pascal Boniface

@PascalBoniface

Florent Pagny fait une chanson dont les droits seront reversés à « la communauté hospitalière ».Un évadé fiscal qui veut soigner son image en faisant la charité c’est pas de foutre du monde?

5 962 personnes parlent à ce sujet

Comme si les pouvoirs publics ne dépensaient pas des sommes folles en communication pour soigner leur image. Comme si l’on ne voyait jamais de ronds-points en travaux surmontés d’un panneau nous informant que « ici, le Conseil départemental investit pour votre avenir ». Investit pour notre avenir avec notre argent, notons-le, tandis que Florent Pagny compte utiliser les droits qu’il aura lui-même générés par son travail.

Quant à l’évasion fiscale, il est difficile de ne pas la mettre en rapport avec notre titre de champion du monde des prélèvements obligatoires. S’il fallait rajouter les 100 milliards d’euros calculés (à la grosse louche) par le syndicat Solidaires-Finances publiques au titre de l’évasion fiscale aux sommes effectivement prélevées, notre taux ne serait plus de 46 % du PIB mais atteindrait carrément le niveau stratosphérique de 50 % du PIB !

Dans la vision parfaitement autoritaire de la gauche, dans son esprit enragé de collectivisme, tout se passe comme si l’homme venait au monde non pas avec des droits naturels comme la liberté, la propriété et la sécurité, mais avec une assignation éternelle à résidence et un devoir naturel qui prime sur tout le reste, celui de tenir tout son revenu et tout son patrimoine à la disposition discrétionnaire d’un État omnipotent, omniscient et omniprésent. Un État qui est aussi supérieurement gaspilleur et inefficace et qui ne rend jamais de comptes.

Dans cette optique, la haine du don qu’on voit se manifester aujourd’hui n’est jamais qu’une variante de la haine de la liberté qui forme le véritable cœur du socialisme. Car sans coercition fiscale, que d’aucuns voudraient voir fonctionner en France à la façon d’un mur de Berlin, tout s’effondrerait.

sur le web:  https://leblogdenathaliemp.com/2020/04/05/la-haine-du-don-cette-autre-forme-de-la-haine-de-la-liberte/#more-62937

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UNE PETITE ETUDE COMPARATIVE ENTRE LES PAYS TOUCHE PAR LE COVID19.

Loin de l’anti Trup primaire et con, voici un regard sur ce qui se passe aux US… description faite par Eber Haddad.

« J’ai pris les derniers chiffres officiels au 4 Avril 2020 et je les ai ensuite pondérés sur Excel pour avoir une image plus réelle que ce qu’on lit dans les médias et sur les réseaux sociaux, surtout quand c’est pour attaquer les États-Unis et montrer que la situation y est lamentable comparée à l’Europe.

Avant de donner des leçons les journalistes, les politiciens, leurs affidés sur les réseaux sociaux et ceux qui parlent pour ne rien dire devraient consulter ce simple document. Comparons ce qui est comparable et ne faisons pas de raisonnements à l’emporte-pièce souvent inspirés de la propagande gouvernementale et médiatique, particulièrement véhémente, sur les deux plans, en France.

Pour une population équivalente à celle des États-Unis (331 millions d’habitants), ces pays européens, les plus atteints, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la France, la Belgique et le Royaume-Uni (335 millions d’habitants) ont 497.179 cas de Covid-19 pour 311.635 aux États-Unis. Le nombre de morts est de 34.349 dans ces pays européens contre 8.454 aux États-Unis.

Le pourcentage de cas par habitants est encore plus significatif, il est de 0,15% pour l’Europe et 0,09% pour les États-Unis. La mortalité par cas est de 6,91% en Europe, pour les pays cités, et de 2,71% aux États-Unis.

Ces chiffres glaçants sont sinistres et même sordides mais ils sont les seuls qui témoignent de la réalité. J’ai également ventilé par pays et les pourcentages varient énormément d’un pays à l’autre. Le pays d’Europe ou les pourcentages sont le plus faibles est l’Allemagne avec respectivement 0,11% et 1,50%, l’Espagne et l’Italie sont les plus mal loties. La France et la Belgique viennent juste derrière. Pas vraiment de quoi pavoiser…

Cela montre aussi l’impréparation de la plupart des grands pays occidentaux.

Certains me répondront que les choses vont changer et que la courbe changera. Ca c’est de la spéculation pure et simple. On donne la situation à aujourd’hui. Je ne suis ni dans la spéculation ni dans les prédictions. Personne ne connait la tournure que les évènements prendront, donc je me cantonne aux derniers chiffres existants.

À moins d’avoir une boule de cristal atomique, ou de consulter les oracles on ne peut ABSOLUMENT pas savoir l’évolution que connaitront certains pays, plus favorable pour les uns, moins pour les autres. »
Aucune description de photo disponible.

Trouvé sur FB sur Sarah P.
Merci à elle…

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Coronabonds ou la FARCE de l’appel à la « solidarité » dans l’UE

Les riches paieront, aime-t-on à répéter en France. La complainte émotionnelle pour plus de « solidarité » européenne apparaît pour ce qu’elle est réellement : la triste farce de clowns politiques irresponsables.

Par Nathalie MP Meyer.

Publier le 1er avril, jour des farces et attrapes, ou repousser au lendemain eu égard au « sérieux » terriblement technocratique véhiculé par le terme Coronabonds ?

Je me décide finalement pour ce mercredi 1er avril car si la demande pour l’émission d’une dette européenne est effectivement en train d’atteindre un volume sonore non négligeable dans les débats entre les dirigeants de l’Union européenne, il est difficile de prendre totalement au sérieux cette exigence de « solidarité » exprimée surtout par les pays membres les plus enfiévrés d’interventionnisme étatique qui se révèlent pourtant être les moins armés pour encaisser la crise du coronavirus.

QUE SIGNIFIE « SOLIDARITÉ » POUR NOS DIRIGEANTS ?

La première remarque coule de source : si la dépense publique, l’inflation des services publics, les déficits et la dette étaient le baume indépassable de la justice sociale et de la prospérité, jamais la France, l’Espagne ou l’Italie, sans parler de la Grèce, n’auraient besoin de faire appel à la « solidarité » européenne pour se tirer d’affaire tant elles sont expertes en ce domaine, clientélisme et capitalisme de connivence inclus.

Car ne nous y trompons pas : il n’est nullement question pour ces pays de se montrer eux-mêmes « solidaires » avec les autres. Emmanuel Macron peut fanfaronner tant qu’il le veut sur les milliers de masques et de blouses que la France a envoyé à l’Italie, on se demande devant quel public de naïfs il s’imagine jouer les chefs de guerre avisés puisque tout le monde en France est à même de constater combien nous manquons cruellement nous-mêmes de tous ces équipements.

Non, dans la bouche d’un collectiviste invétéré, « solidarité » ne signifie qu’une seule chose : laissez-moi jouer au généreux, laissez-moi dépenser, laissez-moi distribuer des postes et des prébendes… bref, laissez-moi chanter à ma guise pendant plus de 45 étés (cas de la France) et ne venez surtout pas me dire « Eh bien ! Dansez maintenant. »

Au contraire, payez mes dettes avec vos surplus budgétaires, indemnisez mes chômeurs avec votre plein-emploi et ne posez pas de questions : ce serait à l’évidence la marque d’un égoïsme, ou d’une pingrerie, ou d’une sécheresse de cœur humainement inadmissibles alors qu’on compte les morts.

LES PAYS-BAS ET L’ALLEMAGNE, DERNIERS DE LA CLASSE « SOLIDARITÉ »

On voit la mauvaise foi du discours. Il est pourtant très en vogue actuellement et tend à faire des pays qui ont mené à terme des réformes de structures approfondies et qui se trouvent aujourd’hui – grâce à ces réformes, pas par hasard – au plein emploi et en possession d’excédents budgétaires appréciables, les mauvais élèves de la classe européenne, les Pays-Bas et l’Allemagne étant particulièrement visés.

Ce n’est pas nouveau. Dès son arrivée au pouvoir en mai 2017, Emmanuel Macron filait à Berlin pour tenter d’extorquer un peu de compréhension de la part de madame Merkel à propos d’un budget de la zone euro et d’une possible mutualisation de la dette. En filigrane, se profilaient déjà les surplus budgétaires allemands que les pays déficitaires comme la France n’ont aucun scrupule à vouloir mettre à contribution plutôt que de chercher à baisser leurs propres dépenses.

Un point de vue qu’il partage avec Christine Lagarde, la nouvelle Présidente de la Banque centrale européenne (BCE). Ou disons plutôt un point de vue que la serviable madame Lagarde partage opportunément avec celui qui l’a propulsée à ce poste.

Au moment d’entrer en fonction, elle s’offrait le luxe très socialiste (personnellement, je dirais plutôt la honte) de fustiger sévèrement des pays européens qui n’auraient « pas vraiment fait les efforts nécessaires » !

LA FRANCE N’EST PAS UN PAYS COMME LES AUTRES !

Lesquels à votre avis ? La France, qui a été l’un des derniers pays à sortir de la procédure de déficit excessif ? Bien sûr que non ! Ne jamais oublier que selon les propres mots d’Emmanuel Macron sans sa Lettre aux Français :

La France n’est pas un pays comme les autres. Le sens des injustices y est plus vif qu’ailleurs. L’exigence d’entraide et de solidarité plus forte.

Non, les fautifs, les mauvais élèves de la classe européenne, ce sont bien évidemment… les Pays-Bas et l’Allemagne ! Ils ont eu le culot de se réformer avec succès et maintenant ils ne veulent même pas aider ceux qui ne se sont surtout pas réformés au nom de leur sens très particulier de la solidarité !

Dieu sait pourtant qu’avec la crise d’abord sanitaire puis économique du coronavirus, les instances dirigeantes de l’Union européenne n’ont pas tardé à mettre fin aux principales contraintes macro-économiques qu’elles exigeaient des pays membres via le Pacte de stabilité et de croissance.

Qu’elles exigeaient assez mollement, osons le dire, comme en témoigne le temps qu’il aura fallu à la France pour revenir à un déficit public inférieur à 3 % après la crise de 2008, ainsi que son endettement proche de 100 % du PIB en 2019 alors qu’il devrait se limiter à 60 %.

Eh bien, il n’est même plus question de mollesse puisque ces digues ont purement et simplement sauté. Finis les 3 % et finie la limite d’endettement à 60 % du PIB ! Sachant que si un pays était en grande difficulté, il pourrait aussi se tourner vers le Mécanisme européen de stabilité (ou MES), sorte de FMI à l’échelle de l’Union européenne. Et sachant de plus que la BCE s’est mise à nous pondre de la monnaie de singe (Helicopter Money disait Friedman) par centaines de milliards.

Tout le monde est content, tout le monde fait mine de croire que l’argent pousse dans les arbres et qu’il suffit de faire tourner la planche à billets pour retrouver instantanément la prospérité. Ou balancer du Quantitative Easing (QE), c’est savant, c’est plus classe, mais c’est exactement la même idée. Comme si les citoyens n’allaient pas être mis in fine à rude épreuve sous leur triple casquette d’actifs, de contribuables, et d’épargnants.

TOUT LE MONDE EST CONTENT ?

Tout le monde est content, donc, mais aux yeux des pays cigales, tout ceci ne suffit pas. Car jusque-là, les pays membres restent directement responsables de leurs comptes publics et l’on continuera à voir lesquels ont eu une gestion avisée et lesquels ont été incapables de répondre à la crise faute de marges de manœuvre. Avec le MES, il pourrait même être question de devoir prendre des engagements de réforme.

Franchement, parler de se réformer alors qu’il y a urgence sanitaire criante, quel manque d’empathie, quel manque de solidarité !

Tandis qu’avec un endettement réalisé au niveau européen, tous les pays, les prévoyants comme les imprévoyants, sont mis dans le même sac. Plus de risque de distinguer les bons des mauvais élèves au sens du Pacte de stabilité et de croissance, mais la certitude que les mauvais toucheront prioritairement le pactole puisqu’ils sont objectivement en difficulté. Ni vu ni connu.

Cette issue qui consacre hélas l’irresponsabilité crasse de certaines orientations politiques « solidaires » pourrait bien finir par s’imposer. Tous ces morts… qui pourrait rester insensible ?

Mais elle ressemble surtout à une sorte de chantage façon « too big too fail ».

Quelques pays, au rang desquels la France d’Emmanuel Macron tient incontestablement le haut du pavé, ont décidé depuis des années d’ignorer les conseils de prudence qu’ils ont pourtant abondamment reçus.

Au moment où le gouvernement français préparait le PLF 2020, la Cour des comptes ne le mettait-elle pas en garde en ces termes :

Compte tenu de ses niveaux élevés de dette et de déficit, la France disposerait de peu de marges de manœuvre pour faire face à un ralentissement conjoncturel ou un choc financier.

Eh bien nous y sommes : le choc, peu importe sa nature inédite, est arrivé, et la France, malgré les alertes, n’a pas de marges de manœuvre. Comme prévu. Les riches paieront, aime-t-on à répéter en France, qu’on parle d’Allemagne ou de Bernard Arnault.

Dès lors, la complainte émotionnelle pour plus de « solidarité » européenne apparaît pour ce qu’elle est réellement : la triste farce de clowns politiques irresponsables.

sur le web:  https://leblogdenathaliemp.com/

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Extension de la banquise arctique cet hiver la plus élevée depuis 2013

29 mars 2020 / Usbek

La banquise arctique a atteint son maximum d’extension le 5 mars 2020 avec 15,05 millions de km². Cela place l’année 2020 au onzième rang des années ayant connu l’extension maximum la plus basse (Figure 1).

Figure 1 : classement des 11 années ayant connu le maximum d’extension la plus faible. Source NSDIC (national snow and ice data center)

La valeur mesurée cette année apparaît également comme la plus élevée depuis 2013 qui était de 15,17 millions de km², et la place à 2,9 % en dessous de la moyenne 1981-2010 qui est de 15,504 millions de km² (figure 2).

Figure 2 : Evolution de la surface de la banquise arctique à son maximum d’extension (2007-2020). (Source NSIDC)

La courbe de la figure 2 fait apparaître des fluctuations qui pourraient être liées à celle de la circulation atmosphérique qui a été cet hiver favorable à la concentration du froid près du bassin arctique. En effet, les méandres du jet-stream sont restés très limités. Aussi, l’Arctique n’a connu que peu d’intrusions douces et humides en provenance des latitudes plus basses ce qui est propice à la croissance de la banquise. Notons que cela confirme la thèse selon laquelle ce sont les fluctuations aléatoires du jet-stream qui influencent les températures de l’Arctique, et non l’inverse comme nous l’exposions récemment.

L’évolution de la surface de la banquise à son minimum d’extension (septembre ) montre que malgré le record de baisse de l’année 2012, la surface minimum de la banquise arctique a cessé de régresser depuis 2007. Cela est clairement mis en évidence par le graphique ci-dessous (Figure 3).

Figure 3 : Evolution de la surface de la banquise arctique à son minimum d’extension (2007-2019). La droite de tendance montre une stabilisation (Source NSIDC)

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L’hôpital français, victime de la bureaucratie et des mauvaises politiques publiques, secouru par l’efficacité allemande !

Rappelez-vous ! Nombreux étaient ceux qui disaient que la réforme de l’Etat et la baisse des dépenses publiques en Allemagne dans les années 2000 se faisaient au détriment de la qualité des services publics et du niveau de vie. Les dramatiques événements d’aujourd’hui infirment spectaculairement leurs critiques. C’est bien le système de santé des Allemands qui vient en aide au nôtre !

L’Etude de l’IREF sur les hôpitaux de Paris tirait le signal d’alarme

En septembre 2017, l’IREF publiait une Note sur les hôpitaux de Paris qui était – hélas – prémonitoire. Basée sur des chiffres et statistiques officiels, sur des comparaisons internationales ainsi que sur de nombreux témoignages de l’intérieur, notre Note tirait le signal d’alarme à propos d’un système hospitalier à bout de souffle, rongé par la bureaucratie, le manque d’efficacité et une fonctionnarisation excessive. Elle montrait que ce n’était pas l’argent qui manquait mais la bonne gestion et la recherche du travail bien fait. C’est toujours d’actualité : le monopole de la Sécurité sociale abaisse artificiellement les prix tandis que les hôpitaux tentent par tous les moyens d’augmenter leurs recettes. Les hôpitaux devraient disposer d’une vraie autonomie en ayant la possibilité de fixer les tarifs. Le mastodonte APHP (le plus important groupe hospitalier public d’Europe avec 100 000 employés pour plus de 7 mds € de CA) devrait être divisé en différents groupes indépendants et le personnel des hôpitaux devrait être recruté sous un statut de droit privé.

Lors de la privatisation de certains hôpitaux, on aurait pu aller plus loin en intégrant le personnel médical et non médical aux stratégies propres des établissements, le personnel pouvant être impliqué dans la bonne marche financière de la structure.

L’IREF avait aussi donné comme exemple étranger le système allemand : suppression du statut des fonctionnaires, vente de nombreux groupes et CHU, ce qui a donné naissance à de grands groupes privés comme Asklepios, 45 000 employés, 3 mds € de CA ou Helios, 71 000 employés pour 5,6 Mds€ de CA. Le risque est ainsi délégué à des sociétés privées.

Aujourd’hui, on ne peut que subir l’inefficacité des hôpitaux publics français comparés aux établissements allemands qui accueillent ces jours-ci des malades français du coronavirus. Et pourtant, il y a beaucoup plus de cas en Allemagne qu’en France !

CORONAVIRUS : FRANCE vs ALLEMAGNE (29 mars)
ALLEMAGNE FRANCE
NOMBRE DE CAS (29/03) 57 695 38 105
NOMBRE DE DECES 433 2 317
MORTALITE POUR 1 000 000 habitants 5,2 35,5
LITS REANIMATION (pour 100 000 habitants) 29.2 11.6
DEPENSES PUBLIQUES (2019) 44.3 % du PIB 53.8 % du PIB
DEPENSES DE SANTE (2018) 11.1 du PIB 11.5 % du PIB

La France a donc 5.3 fois plus de morts que l’Allemagne alors que celle-ci a 20 000 cas de plus. Il faut d’emblée couper court aux arguments budgétaires. La France ne manque pas d’argent : par rapport au PIB (2018), elle est le pays où les dépenses de santé le plus élevées en Europe : 11,5% contre 11,1 % en Allemagne, 11 % en Suède, 10,4 % en Autriche, entre 10 et 10.5 % aux Pays-Bas et en Belgique. L’Espagne et l’Italie, qui sont terriblement touchées par le virus, sont à environ 9 % du PIB. La France est aussi championne des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques (53.8 du PIB contre 44.3 % en Allemagne, 9 points de plus en 2019 !)

Non, l’argent ne manque pas, c’est la bureaucratie qui est excessive

Selon les chiffres de l’OCDE, 35,22% des emplois hospitaliers en France ne sont pas médicaux ou paramédicaux, contre 24,3% en Allemagne, une différence de 9 points. La fonction publique hospitalière, c’est environ 1.2 millions de personnes en France ou 21 % du total des fonctionnaires ; en Allemagne, les emplois publics consacrés au secteur hospitalier ne dépassent pas 5 % du total des emplois publics.

Cela n’a pas empêché l’Allemagne d’avoir plus de lits en réanimation (29.2 pour 100 000 habitants contre 11.6 en France) ! Dans notre pays, même le nombre de lits « normaux » d’hôpital a connu une chute vertigineuse ces dernières années : de 468 000 en 2003 à moins de 400 000 aujourd’hui. En 2018, environ 180 000 patients en urgence ont passé une nuit dans un couloir faute de lit disponible et près de 5 % des lits en région parisienne sont considérés hors d’usage faute de personnel. Au lieu de nous gargariser à longueur de journée avec notre prétendu « meilleur système de santé au monde », il faudra en tirer les leçons après cette crise et le réformer en profondeur. En prenant comme modèle les Allemands, par exemple…

sur le web  https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/L-hopital-francais-victime-de-la-bureaucratie-et-des-mauvaises-politiques-publiques-secouru-par-l

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J’AI ESSAYE D’OBTENIR LES FAMEUX 1500€ D’AIDE…

Bonjour à tous,

Je suis en train de remplir le formulaire disponible sur le site de l’Urssaf « aide financière exceptionnelle covid 19 ».

Pour le numéro de compte j’ai eu une réponse suite à mon appel au 3698 :

– dans votre espace autoentrepreneur.urssaf
– rubrique info personnelles
– numéro de compte autoentrepreneur TI 117
Et d’après eux on inscrit pas les zéros mais juste les 10 chiffres qui suivent.
Cela dit, moi je l’ai mis en entier.

Ensuite viennent mes quatre questions principales relatives à la rubrique « Impact crise Covid 19 ».

Ils nous est demandé de renseigner chiffre d’affaire 2018 et 2019 mais pas celui de 2020.

Question 1 : chiffre d’affaire de l’année2018 et 2019 où du mois de mars 2018 et mars 2019 ?
La logique voudrait qu’on parle de mars, mais s’il y avait une logique alors il nous demanderait aussi le chiffre d’affaire de mars 2020..

Question 2 : revenu professionnel = Ca – charges
Dans les charges on inclut aussi nos cotisations Rsi ? Moi je suis mensualisée donc pas de souci. Mais si on parle de mars 2018 et mars 2019 dois-je faire un prorata aussi de la CFE par ex ?

Question 3 : pour les entreprises qui existaient déjà avant le 1er mars 2019.
On nous demande de comparer la perte en CA entre mars 2019 et (enfin) mars 2020
Moi j’ai arrêté de travailler le 17 mars donc la logique veut que j’ai perdu 50% de mon chiffre d’affaire. Sauf que mes clients paient tous des carnet de promenade en avance (pas de factures à la fin du mois mais au moment de l’achat du carnet) donc j’ai réalisé 50% en moins en termes d’activité et par conséquent de CA mais pas forcement en encaissements, vous voyez ?

Question 4 :
Il n’y avait pas la possibilité de déclarer zéro pour mars aussi en reportant le montant encaissé à après le confinement ?
Je ne pourrai tout de même pas déclarer- 70% de CA avec 2 semaines travaillées et 2 semaines d’arrêt. La logique voudrait encore que j’estime à moins 50% ma perte en CA = pas d’aide.

Quelqu’un pourrait m’éclairer ?
D’avance merci
F.

Bref en mars je n’aurai rien c’est pratiquement sûre, mais je souhaiterais compiler ce formulaire au mieux pour être dans les règles.

ON VOUS TIENDRA INFORMER DE LA SUITE, mais ne vous faîtes pas beaucoup d’illusion, Bercy ne donne jamais rien…

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L’HOPITAL DE CAMPAGNE DE MULHOUSE, le savoir faire de l’administration française!

Vu sur FB:

Alain P. – Lettre d’un ami reçue aujourd’hui :

Je voudrais te parler de l’HOPITAL de CAMPAGNE à Mulhouse …
et de ses incohérences …
Ce jeudi 19 mars on démarre la mise en place de l’hôpital militaire de campagne avec engins de terrassement et une logistique incroyable pour …. 30 lits ‘sous la tente’ !

– Il a fallu 10 jours pour trouver un emplacement adéquat, pas trop loin du centre et de l’espace pour créer les parkings, amener et poser un périmètre de sécurité avec des barrières, des panneaux de protection occultants, etc. etc.
– Ensuite il faut affréter des avions militaires pour transporter tout le matériel et une semaine pour monter les tentes et installer les équipements sanitaires, les commodités pour le Personnel soignant, des vestiaires, des lieux de stockage du matériel médical, etc. etc.
Temps de mise en place : 3 semaines minimum entre la décision et le jour « J » Opérationnel

En comparaison et en rappel les Chinois ont installé en 10 jours un Hôpital provisoire de 1000 lits !

Mais attendez c’est la suite ci-dessous est encore plus cocasse ! Les allemands ont choisi d’utiliser les GYMNASES pour installer leurs bases opérationnelles sanitaires !
Et pourquoi ?
1 – Pas besoin de réquisitionner, ils sont vides (écoles et activités sportives fermées)
2 – Ils sont dans un périmètre immédiat ou au centre des villes (accès direct)
3 – Ils ont le plus souvent un parking attribué (pas besoin d’en aménager comme à Mulhouse avec des engins de terrassement)
4 – Ils sont déjà clôturés pour éviter les incivilités ou l’utilisation pendant la nuit par des bandes de jeunes
5 – Ils ont une hauteur de plafond intéressante pour disperser l’air vicié, contrairement à l’exiguïté des tentes de l’armée
6 – Ils ont une protection aux vents et aux intempéries bien meilleures
7 – Ils peuvent être pourvus de vasistas ou fenêtres d’aération pour éliminer l’air vicié
8 – Ils ont déjà les sanitaires installés, douches, lavabos, Toilettes
9 – Ils ont également des bureaux pour le Personnel et des vestiaires pour entreposer le matériel médical
10 – Le Gymnase peut se ‘cloisonner’ facilement et créer des box de lits ou de matériels ou zone pour Personnel sanitaire plus confortable que dans des tentes
11 – Un Gymnase doit certainement contenir plus de 30 lits surtout s’il est accolé à un autre local d’activité sportive

Un Gymnase est facile à nettoyer ou décontaminer : Pas de meubles, juste 2 Buts de Handball à sortir ou des Tapis et des ballons à enlever
Les vestiaires sont nettoyés régulièrement donc pas de gros problèmes pour assainir …
Alors pourquoi s’emmerder à transporter par avions des tentes militaires de Campagne prévues pour les ‘Sahel’ ou autres zones inhabitées
Je suis content de moi, les journalistes ‘radotent’ les mêmes choses à longueur la journée, ou plutôt ils répètent les commentaires des experts médicaux …… mais ce constat, c’était trop demandé pour eux !
Je ne l’ai lu nul part.

Je comprends ainsi les Allemands quand ils sont prudents avant de répondre aux directives venant de France

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LE PARCOURS DU COMBATTANT POUR OBTENIR L’AUMONE DE 1500€.

Bercy a pensé à vous, il vous a prévu une « aide » de 1500€.
Cette aide est évidemment conditionnés à de multiples conditions.
Ne croyez pas au miracle. Bercy fait de la com, sa spécialité, il n’a aucunement l’intention de vous donner de l’argent . Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais. C’est un concept qu’ils ne peuvent envisager avec leurs cerveaux d’énarques.

Coronavirus : quels sont les critères pour bénéficier de l’aide de 1 500 euros du fonds de solidarité créé par le gouvernement ?

Franceinfo
Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un fonds de solidarité pour aider les entreprises touchées par la crise. Cette aide, qui peut aller jusqu’à 1 500 euros, vise notamment les TPE et travailleurs indépendants, à condition de respecter certains critères.

© Fournis par FranceinfoLes ordonnances publiées mercredi 25 mars l’ont confirmé. Un fonds de solidarité va être créé pour soutenir les plus petites entreprises frappées de plein fouet par la crise liée à l’épidémie de coronavirus. Un fonds qui doit s’élever à près d’un milliard d’euros, dont 250 millions d’euros apportés par les régions. Par ailleurs, certaines entreprises, notamment des assureurs, ont indiqué qu’elles allaient y contribuer à hauteur de 200 millions d’euros.

L’aide peut aller jusqu’à 1 500 euros, sous conditions. En attendant la publication du décret qui précise les conditions d’éligibilité et d’attribution, le ministère de l’Économie a apporté une précision jeudi 26 mars : cette aide financière n’est pas forfaitaire. Bercy a aussi publié un document pour expliquer quelles sont les démarches à suivre pour bénéficier de cette aide.

Moins de 11 salariés et d’un million d’euros de chiffre d’affaires

Le gouvernement a posé plusieurs conditions autour de cette aide financière de 1 500 euros. Pour pouvoir la réclamer, il faut être une très petite entreprise (moins de 11 salariés), un artisan, un commerçant, être en profession libérale ou auto entrepreneur (dans des conditions qui restent à préciser). Ensuite, il faut réaliser un chiffre d’affaires de moins d’un million d’euros par an et un bénéfice annuel imposable inférieur à 60 000 euros.

Le ministère de l’Economie indique que toutes les entreprises concernées pourront faire une déclaration sur le site des impôts (impots.gouv.fr), dès le 1er avril. Bercy précise aussi que cette aide sera défiscalisée.

Fermeture administrative ou baisse de 70% de son chiffre d’affaires

Deux autres conditions s’ajoutent pour bénéficier de l’aide. Si l’activité a été suspendue par les autorités dans le cadre de la crise sanitaire (comme les restaurants ou les commerces non alimentaires), il n’y a rien à justifier, l’aide de 1 500 euros pleine et entière sera versée sur simple demande.

En revanche, si l’activité se poursuit, c’est plus compliqué. Pour réclamer l’aide de l’État, il faut pouvoir démontrer une baisse de 70% de son chiffre d’affaires en mars 2020 comparé à mars 2019. Si c’est le cas, alors l’aide financière pourra être réclamée. Mais elle ne sera pas forfaitaire. Elle viendra couvrir seulement la perte de chiffre d’affaires dans la limite de 1 500 euros.

Cette précision vise principalement les auto-entrepreneurs qui ont de faibles revenus. Par exemple, si la perte de chiffre d’affaires entre mars 2020 et mars 2019 s’élève à 300 euros. Elle sera compensée à hauteur de 300 euros par le fonds de solidarité. Et non de 1 500 euros. Le décret qui précise les conditions d’éligibilité et d’attribution sera publié dans les prochains jours.

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L’AIDE AUX PETITES ENTREPRISES: UN COUP DE COM DE BERCY!

Comme on pouvait s’en douter Bercy enfume.

 

Le gouvernement annonce dès les premiers jours du confinement, un fond de solidarité de 1500€, destiné aux petites entreprises pour faire face à leur perte d’activité. Les conditions d’éligibilité à cette aide s’avèrent inaccessibles sans que cette information ne soit relayée par les médias. Elle n’est visible que sur le site des impôts! Bonne pub pour les uns, difficulté pour les autres!

L’annonce généreuse du gouvernement d’un fond de solidarité pour soutenir les entreprises de moins de dix salariés (entreprises individuelles,indépendants et sociétés) dans le contexte du coronavirus n’a pas été un mince soulagement pour ces nombreux professionnels, la perte de chiffre d’affaire ou la fermeture obligatoire de leurs lieux de travail entraînant une baisse de revenus catastrophique.

Or cette aide qui se présente sous le visage de la solidarité et d’un état providence subitement restauré en ce temps de «guerre» s’avère en réalité, une peau de chagrin au fil des jours.

Certes les professionnels que nous sommes peuvent reporter certaines charges, mais il n’échappe  à personne qu’il faudra néanmoins les assumer ultérieurement.

Mais pour l’heure la totalité de nos revenus a disparu :  ce n’est pas simple de vivre avec zéro revenu !!!

L’aide annoncée très tôt par le gouvernement pour ce mois de mars était donc plus que bienvenue et a été un intense  soulagement pour ces professionnels. Le texte fourni par la direction générale des impôts stipule que l’aide de 1500€ « aura deux niveaux: un pour faire face à la perte d’activité, l’autre pour prévenir les faillites. »

Seul bémol, les modalités précises de ce soutien sont passées sous silence. Cette obscurité  pouvait faire craindre que cette annonce ne soit qu’une simple opération de communication : nous n’avons pas été déçus !!!

En effet qu’elle est la réalité de cette annonce ?

Faisons un petit calcul des conditions d’obtention de cette aide de 1500€  pour le mois de mars, mois durant lequel comme chacun sait nous n’avons pu travailler que jusqu’au 13.

Du 1er mars au 31 mars, nous comptons 22 jours ouvrés, mais l’obligation de fermeture de notre espace de travail nous a fait perdre 12 jours de travail, soit une perte de chiffre d’affaires de 55%.

Or les conditions pour obtenir cette aide impose une perte d’au moins 70%!!! Pour avoir droit à cette aide il eut fallu que notre chiffre d’affaire 2020  soit minoré  de 15% avant même la fermeture de nos lieux de travail!  Qui peut dès lors prétendre à ce soutien en trompe l’oeil ?

Mais s’ajoute à cette misérable astuce un nouveau coup bas, le  gouvernement estimant sans doute la dépense encore trop importante.

En consultant le site de la direction générale des impôts, dans l’article « CORONAVIRUS -COVID 19: LE POINT SUR LA SITUATION », mis à jour le 22/03/2020, on découvre en effet que la période de référence qui logiquement devait s’étendre du 1er mars au 31 mars, s’étend en réalité  du 21 février au 31 mars. Rien n’arrête le gouvernement qui, pour les besoin de la cause restructure le calendrier et invente un mois de mars de 40 jours pour arranger ses petits calculs et priver en fait les professionnels d’une aide désormais impossible à percevoir.

Qui dans ces conditions aura perdu 70% de son chiffre d’affaire ?  En effet, si nous répétons le calcul précédent avec cette nouvelle donne, sur 37 jours  ouvrés, nous n’avons pu travailler que 12 jours, ce qui aboutit à une perte de 32,5%, très loin du seuil des 70% de perte minimale exigée, puisque dans ce cas de figure, notre chiffre d’affaire aurait dû préalablement à la fermeture ordonnée par le gouvernement être minoré de 37,5%. Le gouvernement ne recule devant rien pour ne pas honorer ses promesses.

La gestion comptable et médiatique du gouvernement force l’admiration! Cette manœuvre indigne et mesquine est une véritable insulte à des professionnels en difficulté. Les petites entreprises sont l’objet d’une manipulation servant de faire-valoir pour le gouvernement qui se montre généreux en laissant pour compte les professionnels dans cette situation de crise sanitaire et financière. Elle permet au gouvernement d’afficher une posture altruiste en ne déboursant rien ! Il y a tout lieu de craindre dès lors  que l’Etat Providence opportunément ressorti des cartons s’apparente a un pur effet d’annonce : une fois de plus les promesses n’engageront que ceux qui y croient !

Ce nouvel épisode démontre à quel point, le seul objectif de ce gouvernement est comptable! Dans la start-up nation l’humain est une simple variable d’ajustement. Tous les trompe-l’œil, tous les mensonges, tous les coups bas sont permis au mépris de la décence, de la solidarité, et aujourd’hui de la vie nos concitoyens.

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Critique Objective de la Fin du monde (Pour Jugement Dernier Magazine) par Fabien Nivaggioni.

Trouvé sur FB.
Un joli résumé rigolo par Fabien Nivaggioni.

C’est une fin du monde sans le moindre panache à laquelle nous assistons. Parlons des décors. C’est franchement bof. Des hôpitaux vétustes, des vitres cassées qui tiennent avec du scotch des fils électriques qui pendent dans les couloirs, des néons qui clignotent…. Poncifs éculés du registre de l’angoisse qui n’amusent plus personne… (Non non j’ai bien dit éculé). Une apocalypse fade qui nous mène de Charybde en Scylla et d’écueils en clichés. Quant au casting parlons en… Un ramassis d’enculés…. (Là j’ai bien écrit enculé par contre…) Un président qui n’est définitivement pas convaincant… Il ne sait pas jouer… Une palette d’émotions et de jeu d’acteur à peu près identique à celle d’un Koala… Personne n’y croit… Même quand il prend son air grave…. Ou constipé on ne sait pas trop… Un peu le même que celui qu’il a quand il se fait fister dans les backroom de Guyane ou dans les sous-sols du château de Chambord. Les seconds rôles sont tout aussi consternants… La porte parole du gouvernement dont je ne lui ferai pas l’honneur de retenir son nom s’illustre par son indigence… Un scénario cousu de fils blancs écrit sans doute par un auteur qui doit picoler du gel hydro alcoolique… Qui semble improviser…. Un médicament existe mais on veut pas le donner… ensuite le stock du dit médicament a été volé… Un confinement qui cache la misère… Bref… Rien n’est crédible… Ça ne veut rien dire… On dirait une chanson de Jul mise en scène par Maurice Béjart… Un fiasco qui évoque une production amateur au budget Hongrois…. Des masques pour le personnel soignant périmés depuis 2013, des brancards de la guerre de 14..
Ma note est sans appel. Je ne mets que deux champignons atomiques sur cinq…. Uniquement parce que c’est en 4K… Ça ne mérite vraiment pas plus.

Un mot sur l’auteur: Fabien Nivaggioni est spécialiste en fin du monde, il a déjà couvert le Bug de l’an 2000, l’apocalypse Maya de 2012, l’éclipse solaire totale de 1999, le Brexit, Fukushima, le H1N1, le trou dans couche d’Ozone, le réchauffement climatique et le dernier EP de Larousso.

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On y est. Le pillage va bientôt commencer: Coronavirus : une loi d’urgence fourre-tout pour faire face à l’épidémie

Grâce à l’excuse du Covid 19, l’état va enfin pouvoir vous faire les poches pour « le bien commun »…

Ce mercredi est présenté en Conseil des ministres un projet de loi permettant de reporter le second tour des municipales, de déclarer l’état d’urgence sanitaire sur tout ou partie du territoire et d’autoriser le gouvernement à prendre par ordonnances les mesures d’urgence économique et d’adaptation à la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Les champs concernés sont extrêmement vastes. Un avant-goût des immenses conséquences de cette crise inédite.

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Ce mercredi est présenté en Conseil des ministres plusieurs textes de loi dont un projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19. (Ludovic Marin/AFP)

« situation d’exception », selon l’expression d’Emmanuel Macron lundi soir , mesures d’exception. Ce mercredi, pour le deuxième Conseil des ministres de la semaine, le gouvernement examine une série de textes pour affronter l’épidémie de coronavirus et ses conséquences : un projet de loi de Finances rectificative bien sûr, mais aussi un projet de loi organique d’urgence qui prévoit que les délais de trois mois de transmission des questions prioritaires de constitutionnalité par le Conseil d’Etat et la Cour de Cassation ainsi que le délai de trois mois dans lequel le Conseil constitutionnel statue sur une question transmise soient suspendus jusqu’au… 30 juin 2020, face à l’impossibilité, pour ces juridictions, de se réunir en formation collégiale.

Le Conseil des ministres examine également un « projet de loi d’urgence pour faire faire à l’épidémie de Covid 19 » aux nombreuses dispositions. Tour d’horizon :

Report du second tour

Le premier titre de texte, sur les dispositions électorales, reporte le second tour des municipales au plus tard au mois de juin 2020, avec fixation de la date par décret en Conseil des ministres. Le 10 mai 2020 au plus tard, le gouvernement devra transmettre au Parlement un rapport fondé sur une analyse du conseil scientifique sur la situation sanitaire.

Tous les conseillers municipaux et communautaires, conseillers d’arrondissement et conseillers de Paris élus dès le premier tour entrent en fonction immédiatement. Les autres voient leur mandat prolongé jusqu’au second tour et les élus actuels comme les futurs élus achèveront leur mandat en mars 2026. Le gouvernement sera habilité à prendre par ordonnances toute mesure relevant de la loi permettant d’adapter le droit électoral jusqu’au second tour.

Etat d’urgence sanitaire

Le deuxième titre du texte permet de déclarer l’Etat d’urgence sanitaire sur tout ou partie du territoire, par décret en Conseil des ministres, sur rapport du ministre de la Santé. Au-delà de douze jours, l’état d’urgence ne peut être prorogé que par une loi. Il donne pouvoir au Premier ministre de prendre par décret « les mesures générales limitant la liberté d’aller et venir, la liberté d’entreprendre et la liberté de réunion » et il permet également toutes réquisitions, de biens et services afin de « lutter contre la catastrophe sanitaire ». Ce qui encadre, entre autres, l’utilisation de taxis pour transporter les personnels soignants.

Réquisitions

Le ministre de la Santé est habilité à prendre toutes les autres mesures générales et individuelles pour lutter contre l’épidémie, mesures « proportionnées aux risques encourus. » En cas de non-respect des réquisitions qui pourront être décidées, est prévu six mois d’emprisonnement et 10.000 euros d’amende. C’est aussi là qu’est prévue l’amende de 135 euros pour tous ceux qui ne respectent pas les mesures de confinement annoncées à ce jour et à venir.

Ce projet de loi d’urgence détermine dans sa dernière partie les « mesures d’urgence économique et d’adaptation à la lutte contre l’épidémie de Covid-19 », les champs pour lesquels le gouvernement va pouvoir procéder par ordonnance, dans un délai de trois mois après la publication de la loi. Ainsi, « dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution », le gouvernement pourra prendre par ordonnance « toute mesure, conforme au droit de l’Union européenne, relevant du domaine de la loi » pour faire face aux conséquences économiques, financières et sociales et notamment « pour limiter les cessations d’activités d’entreprises quel qu’en soit le statut, et les licenciements ».

Ordonnances pour soutenir les entreprises

Le texte encadre les mesures déjà annoncées, « provisoires », de soutien à la trésorerie des entreprises, d’aide directe ou indirecte aux entreprises via un fonds abondé aussi par les collectivités – c’est le fonds de solidarité. Même chose en matière de droit du travail, de la Sécurité sociale et de la fonction publique, avec la possibilité donc de prendre des mesures pour « limiter les ruptures de contrats de travail », en facilitant et en élargissant comme annoncé le recours à l’activité partielle et pour les indépendants, la perte de revenus.

Durée de travail et repos

Il ouvre aussi la possibilité de prendre des ordonnances pour modifier les conditions d’acquisition de congés payés, permettre à tout employeur d’imposer ou modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés, des RTT, ou des repos affectés sur le compte épargne-temps du salarié, sans respecter les délais habituels de prévenance. De même, pour les secteurs « particulièrement nécessaires à la sécurité de la nation ou à la continuité de la vie économique et sociale », de déroger aux règles de durée du travail ou de repos hebdomadaire et dominical.

Le droit des procédures collectives et des entreprises en difficulté pourra être modifié pour faciliter « le traitement préventif des conséquences de la crise sanitaire ». Pour aider les TPE, le report ou l’étalement du paiement des loyers, des factures de fluide ou d’énergie et le renoncement aux pénalités financières ou aux interruptions de fournitures en raison du non-paiement de ces factures d’énergie.

Prestations sociales, droit de la copropriété, visas et titres de séjour

Mais au-delà des entreprises, c’est tout le champ de la justice qui est concerné (déroulement des gardes à vue avec intervention à distance de l’avocat, etc), du social (possibilité d’adapter les conditions de versement de certaines prestations sociales), du droit de la copropriété (pour tenir compte de l’impossibilité de réunion d’assemblées générales)-, du fonctionnement des collectivités…

Ou encore, comme à l’avant-dernier article de ce projet, l’autorisation de prolonger par ordonnance la durée de validité des visas, titres de séjour et attestations de demande d’asile pour respecter les règles de confinement.

Ces projets de loi seront proposés au vote de l’Assemblée et du Sénat ces jeudi et vendredi.

Sur le WEB:  https://www.lesechos.fr/politique-societe/gouvernement/coronavirus-ce-que-contient-le-projet-de-loi-durgence-pour-faire-face-a-lepidemie-1186554

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