L’hôpital français, victime de la bureaucratie et des mauvaises politiques publiques, secouru par l’efficacité allemande !

Rappelez-vous ! Nombreux étaient ceux qui disaient que la réforme de l’Etat et la baisse des dépenses publiques en Allemagne dans les années 2000 se faisaient au détriment de la qualité des services publics et du niveau de vie. Les dramatiques événements d’aujourd’hui infirment spectaculairement leurs critiques. C’est bien le système de santé des Allemands qui vient en aide au nôtre !

L’Etude de l’IREF sur les hôpitaux de Paris tirait le signal d’alarme

En septembre 2017, l’IREF publiait une Note sur les hôpitaux de Paris qui était – hélas – prémonitoire. Basée sur des chiffres et statistiques officiels, sur des comparaisons internationales ainsi que sur de nombreux témoignages de l’intérieur, notre Note tirait le signal d’alarme à propos d’un système hospitalier à bout de souffle, rongé par la bureaucratie, le manque d’efficacité et une fonctionnarisation excessive. Elle montrait que ce n’était pas l’argent qui manquait mais la bonne gestion et la recherche du travail bien fait. C’est toujours d’actualité : le monopole de la Sécurité sociale abaisse artificiellement les prix tandis que les hôpitaux tentent par tous les moyens d’augmenter leurs recettes. Les hôpitaux devraient disposer d’une vraie autonomie en ayant la possibilité de fixer les tarifs. Le mastodonte APHP (le plus important groupe hospitalier public d’Europe avec 100 000 employés pour plus de 7 mds € de CA) devrait être divisé en différents groupes indépendants et le personnel des hôpitaux devrait être recruté sous un statut de droit privé.

Lors de la privatisation de certains hôpitaux, on aurait pu aller plus loin en intégrant le personnel médical et non médical aux stratégies propres des établissements, le personnel pouvant être impliqué dans la bonne marche financière de la structure.

L’IREF avait aussi donné comme exemple étranger le système allemand : suppression du statut des fonctionnaires, vente de nombreux groupes et CHU, ce qui a donné naissance à de grands groupes privés comme Asklepios, 45 000 employés, 3 mds € de CA ou Helios, 71 000 employés pour 5,6 Mds€ de CA. Le risque est ainsi délégué à des sociétés privées.

Aujourd’hui, on ne peut que subir l’inefficacité des hôpitaux publics français comparés aux établissements allemands qui accueillent ces jours-ci des malades français du coronavirus. Et pourtant, il y a beaucoup plus de cas en Allemagne qu’en France !

CORONAVIRUS : FRANCE vs ALLEMAGNE (29 mars)
ALLEMAGNE FRANCE
NOMBRE DE CAS (29/03) 57 695 38 105
NOMBRE DE DECES 433 2 317
MORTALITE POUR 1 000 000 habitants 5,2 35,5
LITS REANIMATION (pour 100 000 habitants) 29.2 11.6
DEPENSES PUBLIQUES (2019) 44.3 % du PIB 53.8 % du PIB
DEPENSES DE SANTE (2018) 11.1 du PIB 11.5 % du PIB

La France a donc 5.3 fois plus de morts que l’Allemagne alors que celle-ci a 20 000 cas de plus. Il faut d’emblée couper court aux arguments budgétaires. La France ne manque pas d’argent : par rapport au PIB (2018), elle est le pays où les dépenses de santé le plus élevées en Europe : 11,5% contre 11,1 % en Allemagne, 11 % en Suède, 10,4 % en Autriche, entre 10 et 10.5 % aux Pays-Bas et en Belgique. L’Espagne et l’Italie, qui sont terriblement touchées par le virus, sont à environ 9 % du PIB. La France est aussi championne des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques (53.8 du PIB contre 44.3 % en Allemagne, 9 points de plus en 2019 !)

Non, l’argent ne manque pas, c’est la bureaucratie qui est excessive

Selon les chiffres de l’OCDE, 35,22% des emplois hospitaliers en France ne sont pas médicaux ou paramédicaux, contre 24,3% en Allemagne, une différence de 9 points. La fonction publique hospitalière, c’est environ 1.2 millions de personnes en France ou 21 % du total des fonctionnaires ; en Allemagne, les emplois publics consacrés au secteur hospitalier ne dépassent pas 5 % du total des emplois publics.

Cela n’a pas empêché l’Allemagne d’avoir plus de lits en réanimation (29.2 pour 100 000 habitants contre 11.6 en France) ! Dans notre pays, même le nombre de lits « normaux » d’hôpital a connu une chute vertigineuse ces dernières années : de 468 000 en 2003 à moins de 400 000 aujourd’hui. En 2018, environ 180 000 patients en urgence ont passé une nuit dans un couloir faute de lit disponible et près de 5 % des lits en région parisienne sont considérés hors d’usage faute de personnel. Au lieu de nous gargariser à longueur de journée avec notre prétendu « meilleur système de santé au monde », il faudra en tirer les leçons après cette crise et le réformer en profondeur. En prenant comme modèle les Allemands, par exemple…

sur le web  https://fr.irefeurope.org/Publications/Articles/article/L-hopital-francais-victime-de-la-bureaucratie-et-des-mauvaises-politiques-publiques-secouru-par-l

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3 réflexions sur « L’hôpital français, victime de la bureaucratie et des mauvaises politiques publiques, secouru par l’efficacité allemande ! »

  1. a la fin c’est toujours l’Allemagne qui gagne .

    en France , pas d’obligation de résultat et que dire des moyens …’pitoyable »
    si on faisait un parallèle avec le système juridique si ont avait des avocats investit dans leur prime de réussite plutôt qu’a baver entre eux et se gaver avec l’argent de leur clients avec une justice qui se lave les mains .
    ils se bougeraient tous le cul afin que le système fonctionne correctement et essayez de ne pas avoir affaire a eux

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