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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

Gauchiste moralisateur et fraudeur fiscal ?

En France, il est de bon ton d’être de gauche et de mépriser l’argent … du moins en public !

D’ailleurs, en France, d’une manière générale, il est de bon ton, dans le cadre d’une morale catholique hypocrite, de mépriser l’argent, à la différence des pays de tradition protestante tels que les Pays Bas, le Royaume Uni ou les USA !

Or, nous venons d’apprendre qu’après Cahuzac, le pourfendeur de la fraude fiscale qui avait un compte dissimulé en Suisse, après Raymond Barre, l’honnête homme, le politicien intègre, qui avait lui aussi un compte bancaire dissimulé en Suisse, Anémone, la saltimbanque de la troupe du Splendid, avait, elle aussi, un compte en Suisse !

Ainsi donc, Anémone, née Anne Bourguignon d’un père psychiatre et élevée dans une famille très bourgeoise du 15°arrondissement de Paris, l’ancienne hippie et écolo qui affectait de mépriser l’argent et ne ménageait pas ses critiques contre « une société capitaliste qui exploite et met en danger la planète », qui était écoeurée par le métier (d’acteur) « pourri par le fric » et qui a fustigé Johnny parce qu’il votait à droite et passait sa vie à échapper au fisc, elle qui prétendait faire des films « pour le fric » et pour « exploiter le système », elle, la gauchiste, qui a appelé à voter JL Mélenchon aux élections présidentielles de 2012, a dissimulé une partie de son patrimoine au fisc français en Suisse !

Car on peut supposer que ce ou ces comptes suisses n’étaient pas révélés à l’administration fiscale.

Nous ne connaissons pas encore le montant des sommes concernées mais nous découvrons que le discours public d’Anémone était à l’exact opposé de son comportement privé.

Car, oui le milieu du spectacle draine de l’argent et parfois beaucoup d’argent (souvent public). C’est particulièrement le cas du cinéma qui est hyper subventionné par l’Etat au nom d’une exception culturelle française qui aboutit en général surtout à financer les « œuvres » des copains à travers ce qu’on appelle le capitalisme de connivence.

Nos élites, nos politiciens, nos comédiens, nos chanteurs, nos membres du showbiz, nos journalistes, toutes nos petites stars de la télé, ont à cœur de mépriser l’argent mais finalement s’avèrent être âpres au gain !

Or, il ne faut pas se faire d’illusions, la cupidité est un trait de la nature humaine mais l’hypocrisie, le mensonge et la dissimulation le sont aussi !

Toutefois, pas d’ambiguïté …

Je ne critique pas le fait qu’Anémone ait ouvert un compte en Suisse et je comprends fort bien le désir d’échapper à la spoliation fiscale … car il n’est jamais agréable de se faire voler, même légalement, 80% de ses revenus …

D’ailleurs, certains personnages publics (Alain Prost, Alain Delon, Gérard Depardieu) ont préféré plus simplement s’expatrier pour échapper à la rapacité inépuisable du fisc français !

Ce que je trouve par contre lamentable (et le mot est faible) c’est que l’on tienne en public un discours « de gauche », socialiste pour ne pas dire communiste, qu’on affiche un mépris pour l’argent mais que, dans la réalité d’une vie faite de duplicité, l’on concentre toute son énergie à en amasser le plus possible et en outre à le dissimuler … tout en faisant croire le contraire !

Mais on est habitués en France à ce type de comportement et certains dirigeants politiques en sont les vivants exemples.

Notamment JL Mélenchon, le lider maximo, le dirigeant de la France insoumise, le gauchiste pur et dur, s’est constitué, par le biais de ses divers mandats électoraux, un patrimoine qui dépasse très largement le million € … sans jamais avoir travaillé de sa vie !

On peut aussi évoquer Gérard Miller, psychiatre, soutien de Mélenchon, grand moralisateur médiatique et pourfendeur du grand capital, qui a du avouer posséder un compte en Suisse à la banque HSBC.

Dans le milieu du spectacle, nous avons aussi Dieudonné, Richard Cocciante, Doc Gynéco, Florent Pagny et Johnny bien sûr, mais tous n’affichent pas en public des idées « révolutionnaires » et un mépris de l’argent … accompagné d’un dénigrement de la société dont ils tirent les plus grands bénéfices !

A tout prendre, il vaut mieux ne rien dire … mais apparemment l’ego, la vantardise, la vanité et la fatuité prennent le dessus sur la raison !

On peut, à la rigueur, admettre que quelqu’un aime l’argent (quoique je trouve détestable de n’avoir pour seul but dans la vie que l’accumulation de signes monétaires) mais ce qui est le plus méprisable, c’est l’hypocrisie, la duplicité et ce ton moralisateur utilisé par certains personnages publics …. par ces gauchistes et révolutionnaires de pacotille aux comptes bancaires bien bourrés qui affectent de prendre la défense des pauvres ; ces gauchistes qui sont pour la socialisation des pertes et la privatisation des profits …

On est à mille lieues d’un Lino Ventura qui avait financé avec une extrême discrétion l’association Perce Neige qui s’occupe d’enfants handicapés …

Par contre, on peut aussi relever le silence de la presse à propos de ce genre de nouvelle alors que, lorsqu’il s’agit de s’en prendre à la fraude fiscale des odieux entrepreneurs capitalistes, la presse, et spécialement la radio, ont l’habitude de se déchaîner littéralement.

Ici rien ou presque … ce n’est pas de l’information … utile surtout lorsque l’on sait que 75% des journalistes se disent de gauche … tout comme les gens du spectacle …

Le microcosme médiatique se tient les coudes …

L’évocation des Bercy Papers, (à propos de ces hauts fonctionnaires qui émargent en toute discrétion à des salaires parfaitement indécents totalement défiscalisés au nom de l’intérêt public), avait abouti de la même manière à un silence assourdissant …

Il faudra quand même bien un jour sortir de ce gauchisme hypocrite, moralisateur et parvenu qui pervertit la société française et abuse des français qui sont bien naïfs de croire au discours de ces nantis, de ces comédiens de la vie qui affichent un mépris de façade de l’argent tout en étant « accros au pognon » et qui courent les gros cachets à la télé, au cinéma ou ailleurs !

Bien cordialement à tous !

Licence de publication : la reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

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La SNCF a perdu la bataille du rail

Peut-être en avez-vous entendu parler. Il existe un train quotidien appelé « le train des fruits et légumes » qui achemine depuis 1986 chaque année 400.000 tonnes de marchandises de Perpignan au marché de Rungis (1.400 tonnes par jour).

Ce train achemine les productions d’Occitanie mais aussi d’Espagne et du Maroc vers cette zone immense de 12 millions d’habitants et de consommateurs que représente la région parisienne.

Ce train comprend normalement 82 wagons réfrigérés car les wagons doivent être réfrigérés pour pouvoir conserver les fruits et légumes jusqu’à leur lieu de destination.

Le principe est simple et devrait fonctionner sans difficulté : on charge les wagons à Perpignan et on les décharge à Rungis.

Seulement, on est en France et évidemment un schéma aussi simpliste n’est pas acceptable !

Et effectivement, ça ne fonctionne pas … du tout !

Les wagons sont hors d’age, le matériel est complètement vétuste et finalement il ne permet pas de rendre le service pour lequel il a été mis en place !

La conséquence immédiate, évidemment on s’en doute, est la perte de la marchandise !

Par ailleurs, les grèves du printemps 2018 ont fait perdre la moitié des clients des chargeurs à cause des retards de livraison. Il vrai qu’à la CGT et à SUD RAIL, l’exigence d’une livraison en temps voulu et en bon état de la marchandise est une notion totalement inconnue !

L’effet immédiat est que les chargeurs, producteurs de fruits et légumes, n’utilisent plus ce train. Ils préfèrent confier leurs marchandises à des camions réfrigérés qui font le même trajet car le camion reste « moins cher et plus souple » !

Conclusion qui s’impose : la SNCF et ses employés ne sont même pas capables de transporter des fruits et légumes dans un train qui part d’un point A pour aller, sans arrêt, au point B !

La situation est devenue tellement irréelle que la direction de la SNCF avait décidé … d’arrêter le train avec cet argument massue : la SNCF perd de l’argent sur cette ligne !

Forcément, quand les wagons roulent à vide …

Le fin mot de l’histoire est qu’il faudrait renouveler un matériel hors d’age mais cela exigerait un investissement de 20 millions € et la SNCF n’en n’a pas les moyens. Eh oui, la SNCF qui est subventionnée à hauteur de 12 milliards € par an n’a pas les moyens d’investir 20 millions € pour remplacer un matériel vieux de plus de 33 ans et donc complètement amorti !

Et pendant ce temps, on nous abruti de pénalités fiscales sur les voitures, sur le carburant parce qu’il faut « sauver la planète » mais on n’hésite pas à lancer cinquante poids lourds de 40 tonnes qui polluent et défoncent les autoroutes parce que … la SNCF n’a pas les moyens !

Le total annuel représente quand même 20.000 camions ; chacun consommant environ 35 à 38 litres de diesel aux cent km !

A la suite d’une réunion tenue le 17 juillet à Perpignan et qui a rassemblé des représentants de l’Etat, de la SNCF, des collectivités locales et des transporteurs notamment, il a été décidé de suspendre la ligne de fret de fruits de légumes Perpignan Rungis, dans un premier temps, jusqu’au 1er novembre.

Le communiqué de presse a déclaré : « qu’il est prévu que le Train des primeurs reprenne sa ligne en novembre d’abord avec ses wagons actuels jugés obsolètes, avant de trouver une solution économiquement viable et pérenne en 2020. »

Toutefois, devant la grogne qui s’est mise à monter de toutes parts, la ministre des Transports Élisabeth Borne a décidé de réagir énergiquement et de ressusciter ce train qui a repris du service et roule … à vide !

Se moquerait-on du monde ?

Pas du tout et le ministère des Transports n’y est pas allé par quatre chemins : « Nous attendons que les clients qui souhaitent transporter leurs marchandises dans ce train s’engagent. La question n’est plus de savoir si ce train roule ou pas. Il roule. Point. Maintenant, il faut qu’on définisse avec eux la manière dont on pérennise cette ligne ».

Le matériel vétuste, les wagons réfrigérés qui ne fonctionnent pas, les grèves intempestives d’un personnel ultra syndiqué et si soucieux de la défense de ses intérêts professionnels qu’il en oublie d’exercer son métier, l’absence totale de fiabilité du service n’entrent absolument pas en ligne de compte !

On a compris, selon la ministre qui semble avoir totalement appréhendé la situation, c’est la faute des chargeurs qui ne veulent pas utiliser un service qui ne fonctionne pas !

Certains osent parler d’une situation ubuesque à propos d’un train fantôme mais finalement on hésite entre incompétence, sabotage, jean-foutisme et provocation …

Vous êtes scandalisés ? C’est normal mais la SNCF et ses employés s’en moquent !

D’ailleurs, la SNCF a délibérément abandonné le fret, estimé non rentable, au profit du trafic voyageurs, et essentiellement du tout TVG dont les billets, pourtant subventionnés, restent excessivement chers si on ne les achète pas par le biais de la plateforme Internet dédiée.

Mais, rassurez-vous, l’Etat finira bien par trouver une solution avec … vos impôts à moins qu’il ne se décide à confier l’exploitation de la ligne à un opérateur privé !

Cela me rappelle cette histoire marseillaise de la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée – publique) dont les bateaux faisaient une rotation par jour entre Corse et continent pendant que les bateaux de la Corsica (privée) en faisaient deux avec moitié moins de personnel !

Malgré des subventions délirantes, la SNCM a fait faillite et disparu !

Avez-vous remarqué ? Entre SNCM et SNCF il n’y a qu’une lettre qui change !

Regardez ce train et imaginez la France ! Vous comprendrez alors que cette situation complètement délirante est juste l’un des symptômes de la déliquescence générale du pays !

Ultime précision pour ceux qui n’auraient pas suivi l’actualité ministérielle : Mme Elizabeth Borne est aussi ministre de l’écologie … Elle est donc doublement concernée mais on n’est pas sûr qu’elle ait bien pris la mesure du problème …

Bien cordialement à tous !

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Retraites : le rêve fantasmé de l’égalitarisme

Le pouvoir politique prétend lutter contre les inégalités ; ce qui lui permet de justifier, dans une large mesure, la spoliation fiscale qu’il exerce sur une partie de la population à des fins de redistribution à la fois idéologique et clientéliste.

Toutefois, la société française, dans son ensemble, tend aussi à l’égalitarisme, c’est à dire vers une vision de la société où tout le monde aurait les mêmes revenus, le même patrimoine, la même retraite …. Cette vision s’accompagne d’un sentiment exacerbé d’inégalité s’accompagnant d’une détestation des entrepreneurs, de la bourse, des multinationales, du capitalisme, du libéralisme … et d’une vision fiscale singulière selon laquelle le meilleur impôt est celui qui est payé … par les autres !

Faire payer les riches, et seulement eux, semble être le fantasme absolu du français.

Et, justement, ce rêve d’égalitarisme revient sur le devant de la scène avec la réforme en cours des retraites dont les motifs entrent exactement dans ce cadre en prétendant réunifier tous les régimes en un seul de telle manière que tout le monde ait les mêmes droits.

Rappel de la situation existante

Nous savons qu’il existe en France trois types de régimes de retraite.

– le secteur privé constitué de caisses de retraite financées par les cotisations des salariés ET des employeurs,

– le régime des fonctionnaires, sans caisse de retraite, entièrement financé par l’impôt,

– les régimes spéciaux constitués de caisses de retraite toutes déficitaires et dont les insuffisances de trésorerie sont financées soit par un adossement aux caisses du privé (cela veut dire que les caisses du privé comblent les trous) soit par l’impôt !

Les subventions à ces régimes spéciaux représentent 2.5 milliards€/an pour la SNCF et 800 millions/an pour la RATP. On comprend dès lors que les salariés bénéficiant de ces régimes soit ne cotisent pas assez soit perçoivent trop par rapport aux cotisations versées … alors qu’ils cotisent moins, partent plus tôt en retraite et perçoivent des pensions plus élevées que les salariés du privé.

Dès lors, au-delà de cette problématique d’une retraite « juste et équitable », on comprend aisément que cette réforme devrait poser la question de la pérennité de ces avantages surtout que cela concerne des entreprises publiques si bien gérées qu’elles doivent être régulièrement renflouées par l’impôt !

Egalité impossible/égalitarisme ?

L’argument de l’égalitarisme n’est qu’une vision fantasmée d’une société collectiviste car il existe une constante du fonctionnement de toute société : A un moment ou à un autre, une fraction de la population parvient à obtenir, de gré ou de force, un statut favorable qui ne peut prospérer qu’au détriment du reste de la population.

Dans les époques antiques, c’étaient les prêtres (Egypte pharaonique), puis les aristocrates (qui est un mot d’origine grecque αριστοκρατες), et dans une époque plus récente le clergé et la noblesse dans la France de l’ancien régime et aujourd’hui les fonctionnaires et les salariés du secteur public. Même aux temps glorieux de l’URSS, il y avait les privilégiés du régime …

Car la société humaine, contrairement aux affirmations politiquement correctes d’égalité entre tous, est en fait profondément inégalitaire ; chaque individu essayant, d’une manière ou d’une autre, d’avoir plus d’avantages que le voisin.

Quelle réforme ?

La réforme envisagée par le gouvernement résulte d’une situation qui lui est imposée dans la mesure où l’on sait que tous les régimes de retraites sont sur la corde raide. Simple avocat de province, je savais déjà en 1991 que tous les régimes de retraites seraient en grande difficulté à partir de 2017 … il ne peut donc s’agir d’une surprise pour le gouvernement !

Rappelons au préalable que le système légal, en France, est celui de la répartition ; même si les fonctionnaires, et eux seuls, ont aussi la possibilité de cotiser aussi à un régime de capitalisation appelé Préfon.

Dans le cadre de la répartition, les salariés en activité cotisent et paient les pensions des retraités car, contrairement à une idée largement répandue, les actifs ne cotisent pas pour leur propre retraite mais bien pour celle des retraités. Les cotisations versées ne font donc qu’ouvrir des droits futurs qui seront payés, si tout va bien, par les futurs actifs !

On se situe dans le cadre d’un système que le gouvernement appelle abusivement « solidarité intergénérationnelle » alors qu’il s’agit plutôt, à bien y regarder, d’un système organisé de spoliation légale des gens qui travaillent au profit des retraités. Il est entendu que les gens qui travaillent actuellement escomptent bien pouvoir opérer la même spoliation lorsque eux-mêmes partiront à la retraite ; ce qui n’est même pas garanti !

Quel avenir pour la répartition ?

Le fond du problème est le mode de financement des retraites, lui-même ; ce qui explique que, depuis 1995, nous « ayons droit » à une réforme des retraites tous les 5 ans !

Tout allait bien jusqu’en 1975, époque à laquelle les gens mouraient en majorité avant l’age légal de la retraite (65 ans) alors qu’il y avait le plein emploi.  Les régimes étaient excédentaires avec beaucoup de cotisants pour peu de retraités.

Seulement, la durée de vie s’est allongée (79 ans pour les hommes et 84 pour les femmes) et, du fait de l’irruption d’un chômage de masse incompressible et d’une réduction importante de la natalité, on est passé de 7 cotisants pour un retraité à 1.7 cotisant pour un retraité. Cette situation a été aggravée avec la décision démagogique de Mitterrand de ramener l’age de la retraite à 60 ans alors que la démographie montrait déjà … qu’il fallait l’inverse !

Le mécanisme du financement par répartition est donc complètement déséquilibré alors que les moyens d’action du gouvernement sont très limités puisqu’il n’y a que trois variables sur lesquelles il peut agir : la durée de cotisation, le montant des cotisations, le montant des pensions.

Le gouvernement a présenté sa réforme en affirmant qu’il n’y aurait pas de modification de l’âge de départ à la retraite, ni de modification du niveau des pensions alors qu’une vision lucide imposerait d’augmenter considérablement l’age de départ à la retraite (au-delà de 67 ans) et le montant des cotisations ; ce qui … ne serait pas accepté par les intéressés !

En fait, le gouvernement, conformément à une habitude bien ancrée au sein du pouvoir composé essentiellement de « hauts » fonctionnaires à la vision purement technocratique, se limite à « gérer » la situation à cours terme en parant au plus pressé afin d’éviter à la fois la catastrophe finale et l’explosion de la rue !

Le but est donc, dans l’immédiat et en ces temps de disette budgétaire, de trouver des ressources financières pour gagner du temps. Et quoi de mieux que de siphonner les régimes excédentaires pour financer les régimes déficitaires au premier rang desquels on trouve ces fameux « régimes spéciaux » !

Or, le gouvernement, déjà sérieusement échaudé par l’épisode des gilets jaunes, ne peut pas se permettre une nouvelle explosion sociale … Et les syndicats de la SNCF et de la RATP le savent. Ils comptent donc bien en tirer parti et maintenir leurs avantages en faisant plier le gouvernement qui, lui, cherche désormais … une porte de sortie !

La dernière proposition du gouvernement viserait à ne soumettre au nouveau régime que les nouveaux entrants. La réforme décalerait donc dans le temps l’effet de la réforme par le biais d’une extinction des régimes spéciaux sur la (très longue) durée (40 ans minimum) par la disparition de leurs bénéficiaires ; ce qui n’est pas de nature à résoudre le problème !

C’est là où l’on comprend qu’un système qui se dégrade sans cesse repose sur un système de spoliation légale puisque les derniers entrants sur le marché du travail auront été contraints de contribuer à un mécanisme alors qu’ils sont à peu près certains de ne jamais percevoir de pension dans 40 ans.

La situation serait toute autre si chaque cotisant cotisait pour sa propre retraite. Il pourrait alors suivre la gestion et l’évolution de son patrimoine dédié et il saurait de manière exacte le montant des sommes épargnées lui revenant ! Mais évidemment, dans ce cas, il faudrait rendre au salarié les cotisations (part salariale et part patronale) afin de lui permettre d’en disposer dans le cadre qu’il aura choisi. C’est la fameuse capitalisation !

Ce n’est évidemment pas la voie choisie par le gouvernement, pour des raisons idéologiques mais aussi financières ; l’Etat ne pourrait plus pomper l’argent des autres pour financer ses « actions ».

Une situation explosive

Les syndicats de la SNCF ont lancé un préavis de grève illimitée pour le 05 décembre prochain, en coordination avec ceux de la RATP.

En dehors du fait qu’il y a un mouvement de grève par jour à la SNCF ( !?!), le 05 décembre étant le 24ème  anniversaire des grandes grèves de 1995 contre les réformes Juppé, qui portaient déjà sur les retraites, la stratégie a ici clairement pour but de bloquer le fonctionnement du pays.

Ces bénéficiaires des régimes spéciaux justifient la grève en expliquant qu’ils se perçoivent comme les victimes de la réforme mais aussi d’une humiliation. Se prétendant de gauche, ils sont en fait les partisans du service public à la française, financé par l’impôt sans considération de coût ou de rentabilité et les défenseurs sans complexes de leurs privilèges payés par le reste de la population !

Lutte contre les inégalités ?

La véritable lutte contre les inégalités serait plutôt de permettre à tout un chacun d’avoir un emploi et de pouvoir vivre de son travail. Malheureusement, on en est bien loin puisque le pays fait face à un chômage structurel de masse anormalement élevé (près de 9% officiel et 6 millions de sans emplois).

Nécessairement, cette partie de la population est maintenue dans un assistanat à la fois coûteux (pour les finances publiques) et bon marché (on ne peut pas vivre avec le RSA) qui permet juste de camoufler les inégalités les plus criantes, sans résoudre les problèmes.

Seulement, l’Etat, dirigé par des fonctionnaires qui n’ont aucune connaissance économique, a toujours fait preuve d’un mépris vis-à-vis des entreprises qui, seules, créent des emplois. Quarante années d’une fiscalité totalement inadaptée ont abouti à massacrer les entreprises, notamment industrielles ; ce qui explique que la France connaît l’un des taux d’industrialisation le plus faible de l’Union Européenne (avec la Grèce) !

D’un autre côté, nous avons toute une partie de la population qui bénéficie d’avantages significatifs qui sont payés par les impôts des autres,

Quand on prend en considération ces différents éléments ainsi que ceux du vieillissement de la population, du ralentissement économique général, du manque de compétitivité de notre économie et du manque de compétences de la population, nous avons en main tous les éléments d’une véritable bombe qui finira un jour ou l’autre par exploser !

A la fin, quand on fait le compte de la population sous assistance, des fonctionnaires et salariés des entreprises publiques payés par les autres, on a l’essentiel de l’explication de la situation française faite d’une fiscalité délirante et mortifère.

La vision égalitariste du gouvernement n’est en fait qu’une utopie tout en étant une escroquerie intellectuelle et fiscale.

– c’est une utopie parce que, si les hommes naissent, en principe, libres et égaux en droits (déclaration des droits de l’homme de 1789), ils n’ont jamais les mêmes talents, les mêmes capacités. Ils n’ont même pas la même durée de vie.

– c’est une escroquerie intellectuelle car on sait que certaines catégories socioprofessionnelles bénéficient d’avantages considérables et que ces avantages sont payés par ceux qui n’en bénéficient pas !

– c’est une escroquerie fiscale, au sens de la gestion des deniers publics, car cette pseudo réforme est essentiellement un moyen d’organiser une véritable spoliation des régimes excédentaires au profit des régimes déficitaires. La volonté du gouvernement de rassembler tous les régimes en une masse commune n’a pas d’autre but que de siphonner les réserves des régimes excédentaires (du privé) au profit des régimes déficitaires du … public.

Peut-on dès lors parler de bonne gestion, de morale, de vertu, de respect de l’égalité entre tous ?

La société française, contrairement au discours officiel, est en fait extrêmement inégalitaire dans la mesure où elle aboutit à maintenir dans une situation d’assistance et de faibles revenus une partie notable de la population (9 millions de personnes quand même) et à faire profiter une autre partie de cette même population d’avantages qui n’ont aucune justification tout en étant payés par le reste de la population qui n’y a pas droit !

E Macron le sait, le gouvernement le sait, mais ils ne feront rien pour changer les choses sur ces plans (pas de remise à plat des régimes spéciaux, pas de caisse de retraite des fonctionnaires, pas de capitalisation, pas de retraite individuelle, pas de ré industrialisation, pas de réduction autre que statistique du chômage).

Les salariés du public conserveront leurs avantages et ceux du privé continueront à payer jusqu’au jour où les caisses … seront vides !

Bien cordialement à tous !

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Fiat, le retour du Jedi !

C’est reparti pour un tour !

La grande annonce industrielle du moment est la nouvelle future fusion entre Fiat-Chrysler et PSA (Peugeot-Citroën).

La presse s’emballe, les spéculations vont bon train, et, comme pour la récente « arrestation » de Xavier Dupond de Ligonès, elle fait des annonces tonitruantes pour le moins spéculatives ; juste … histoire de vendre du papier !

On nous décrit une situation idyllique avec la constitution du quatrième groupe mondial derrière Renault, VW et Toyota … en reprenant les mêmes arguments que pour la fusion avortée Fiat-Renault.

L’essentiel des données que je vous avais communiquées dans mon précédent article à propos des louanges éditoriales d’une fusion Fiat-Renault reste d’actualité !

La réalité de la situation est que Fiat a des difficultés industrielles et que son avenir est compromis notamment parce qu’il est très en retard sur le concept de la voiture électrique et que ses usines européennes sont en mauvaise posture (Lancia est mort, Fiat ne survit qu’avec la 500, Alfa Roméo a une diffusion de plus en plus confidentielle malgré des modèles magnifiques mais peu fiables). Aux USA, Fiat ne survit que grâce aux Jeep et pick-ups, Chrysler étant quasiment mort !

Autrement dit, FIAT sait qu’il est sur la mauvaise pente et, aujourd’hui, c’est la métaphore du nageur en train de se noyer et qui cherche une bouée de sauvetage. Il cherche donc un partenaire susceptible de lui apporter à bon compte ces technologies qui lui font défaut sans avoir à en assumer les (lourds) investissements !

Le coup de génie de Sergio Marchione, ancien Pdg de Fiat aujourd’hui décédé, a été,en 2009, de mettre la main sur le groupe Chrysler alors en faillite ; ce qui a permis de sauver Fiat, qui allait déjà bien mal, d’une déconfiture inévitable !

Seulement, il est illusoire de croire qu’on peut renouveler tous les dix ans de tels coups car les proies de la taille de Chrysler sont rares ; d’autant plus que la famille Agnelli a une vision purement patrimoniale de la gestion de Fiat dont elle espère toujours tirer un maximum de revenus à travers la réalisation d’opérations de restructurations industrielles. La cession de la pépite Magnetti-Marelli (équipementier auto) est là pour en attester !

D’ailleurs, Fiat avant d’essayer de mettre la main sur Renault, avait essayé de se vendre à General Motors !

PSA, de son côté, souhaiterait, à en croire la presse, revenir sur le marché américain alors qu’il n’a … aucun modèle de voiture qui corresponde au marché américain ! Carlos Tavares, qui connaît les produits qu’il vend et les marchés qu’il prospecte, le sait ; donc ce ne sont que des annonces éditoriales qui ne reposent sur aucun fondement !

Dans ces conditions, PSA qui vient d’avaler avec succès Opel dont la gamme est très proche de celle de PSA, avec des synergies industrielles évidentes, pour un marché purement européen, n’a pas vraiment d’intérêt à engager des négociations avec Fiat ; surtout si c’est pour perdre le contrôle du nouvel ensemble !

Le risque industriel et financier pour PSA, qui a quand même frisé la faillite il y a quelques années et qui doit aussi gérer le problème du Brexit pour ses usines britanniques (Vauxhall), est considérable ; surtout que l’horizon de l’industrie automobile n’est plus au beau fixe compte tenu des nouvelles normes environnementales !

En outre, son actionnaire chinois (Dong Feng) souhaite se retirer du capital de PSA et l’activité de PSA en Chine est en train de péricliter !

Cela signifie que le marché mondial de l’automobile, du fait des nouvelles normes en matière de pollution et de voitures électriques, n’est plus à l’augmentation des volumes mais plutôt à la tentative (pas évidente) de consolider les situations acquises.

Cela signifie aussi que cette évolution technologique contrainte ne va pas se faire sans casse et qu’il va probablement y avoir des dégâts industriels considérables avec la disparition de constructeurs automobiles ; et Fiat est en tête de liste (après Rover, Saab).

La meilleure stratégie de PSA serait donc d’attendre et de voir surtout que l’on sait que plusieurs groupes industriels sont à l’affût et n’attendent en fait que la déconfiture de Fiat pour mettre la main sur les quelques pépites du groupe présentant un réel intérêt !

Il n’y a donc aucune raison que PSA ne fasse pas de même et il n’y a aucune urgence à se précipiter dans un montage financier et industriel risqué au terme duquel la famille Agnelli deviendrait le principal actionnaire du nouvel ensemble. La perte de contrôle capitalistique de PSA signifierait la perte de controle industrielle !

Enfin, l’Etat français, qui est aussi actionnaire de PSA (comme il est aussi actionnaire de Renault), refusera, comme il l’a fait pour Renault, que cette opération de restructuration industrielle se fasse dans un cadre de figure où la famille Agnelli prendrait le pouvoir du nouvel ensemble ! Le risque politique serait trop élevé surtout si Fiat se mettait à fermer des usines françaises pour sauver ses usines italiennes !

Heureusement, Carlos Tavares, président de PSA , qui n’est pas un perdreau de l’année, ne va certainement pas se laisser abuser par la danse du ventre de Fiat et les spéculations éditoriales n’y changeront rien !

Bien cordialement à tous !

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Le retour aux 90 km/h n’est pas possible !

Et vous n’imaginez pas les raisons pour lesquelles ce retour aux 90 km/h est impossible !

Je viens de lire un article sur CARADISIAC absolument renversant …

Alors que l’immense majorité des français (88%) souhaite le retour aux 90 km/h, alors que les 80 km/h n’ont pas permis une diminution significative des accidents mortels sur la route, on apprend que, malgré que le gouvernement ait ouvert au printemps dernier la voie à un assouplissement de cette réglementation, avec la possibilité pour les collectivités locales de remonter les limitations sur certains tronçons, il ne sera finalement pas possible de le faire.

Et vous n’imaginez pas la raison principale qui a été avancée par le pouvoir :

Le retour aux 90 km/h coûterait trop cher !

 Oui, le  retour aux 90 km/h, et le remplacement de 14 000 panneaux de signalisation, coûterait 1,4 million d’euros au contribuable et l’autorité vient affirmer qu’il est impossible de gaspiller ainsi l’argent public et les impôts payés par le contribuable !

Invoquer ainsi la nécessité de sauvegarder les intérêts des contribuables pour ne pas engager une telle dépense est tout à fait nouveau en France.

L’administration serait-elle devenue subitement vertueuse et soucieuse de l’intérêt du contribuable ?

Le problème est qu’on savait déjà que les données statistiques sur lesquelles étaient basées la mise en application du 80 km/h étaient plus que fantaisistes et reposaient essentiellement sur la volonté de l’administration d’imposer cette règle coûte que coûte !

Cela n’a pas empêché l’administration, par la voix du premier ministre, d’imposer sa décision et d’engager la dépense du changement des panneaux de signalisation … aux frais du contribuable.

On comprend dès lors que lorsqu’il faut prendre une mesure répressive décidée par l’administration, on n’hésite pas à dépenser l’argent du contribuable mais que lorsqu’il faut rapporter cette décision, on n’hésite pas à invoquer le coût excessif de cette mesure !

La réalité toute crue est que dans un pays comme la France où l’administration et le pouvoir jettent littéralement l’argent par les fenêtres pour engager des actions inutiles, mettre en place des comités théodules qui ne servent à rien si ce n’est à recaser les copains, invoquer une telle raison relève au minimum de la provocation mais plus probablement du foutage de gueule, pur et simple !

Car, la vérité est que  l’administration n’a jamais économisé l’argent du contribuable … au contraire, elle le dépense avec constance et prolixité sans jamais défaillir !

Il faut donc comprendre que l’administration a décidé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière, qu’elle ne se déjugerait pas et qu’elle invoquerait pour cela tous les arguments possibles et imaginables !

Mais ce n’est pas tout !

Le ministère de l’intérieur a édicté, de son propre chef et sans en référer à quiconque, des conditions du retour aux 90 km/h qui sont extrèmement restrictives.

Vous allez apprécier …

Ne pourraient repasser à 90 km/h que les portions de plus de 10 km dotées de séparations physiques, d’alertes sonores en rive et dépourvues de tourne-à-gauche, de croisements, et où l’on ne trouve pas d’arrêt pour transports en commun.

 De plus, le tout devra s’accompagner d’un suivi des comportements et de l’accidentalité au niveau local avant et après modification des vitesses maximales autorisées.

On comprend dès lors que sur les 400 000 km de départementales et nationales à double sens de circulation qui sont concernées par les 80 km/h, seule une toute petite portion pourrait prétendre à un retour au 90.

Il apparaît dès lors évident que les conditions pour le moins extravagantes conditionnant le retour aux 90 km/h, telles qu’elles ont été posées par le ministère de l’intérieur et son administration, constituent une entrave manifeste à toute décision des autorités locales dans la mesure où celles-ci, devant la complexité des règles à respecter, renonceront bien évidemment à toute modification de la vitesse sur leur territoire.

Que doit-on en penser ?

Les conclusions à tirer de cette situation sont évidemment désagréables …

– nous sommes manifestement en présence d’une situation démontrant, de manière évidente, la toute puissance de l’administration et sa capacité à refuser de se déjuger en édictant des règles impossibles à respecter. En bon français, cela s’appelle un abus de pouvoir pour ne pas dire un pouvoir de nuisance !

– la mauvaise foi du pouvoir et de l’administration est absolument évidente,

– on comprend alors d’autant mieux l’immobilisme de la France et sa descente dans les classements internationaux pour l’ensemble de ses institutions, de ses résultats, de ses performances et même de ses infrastructures lorsque l’on a compris que l’administration s’oppose à toute modification de ses prérogatives, de ses décisions, mêmes mauvaises (la France est le seul pays de l’Union Européenne à avoir adopté le 80 km/h), et enfin n’hésite pas à prendre des décisions hors de toute concertation !!!!

L’administration a donc décidé qu’il n’y aurait pas de retour en arrière et met des bâtons dans les roues à toute tentative de modification des décisions qu’elle a prises et les collectivités locales n’ont, de facto, aucun pouvoir de décision sur leur territoire !

Il faut aussi ne jamais oublier que, pour l’administration, le seul facteur accidentogène est la vitesse mais jamais l’état du réseau routier et des infrastructures … dont elle est responsable !

La faute, c’est toujours celle des autres ….

La conclusion plus générale qui s’impose est que plus rien ne pourra jamais se faire dans ce pays tant que cette administration toute puissante qui exerce un pouvoir illégitime et nuisible n’aura pas été mise au pas et précipitée au bas du piédestal qu’elle s’est arrogée.

Les citoyens sont méprisés et leur avis ne compte pas, ils ne sont là que pour obéir (ici),

Les élus locaux sont tout aussi méprisés et leurs pouvoirs sont totalement annihilés par l’administration centrale qui fait la pluie et le beau (ou le mauvais) temps au gré de ses petits arrangements entre hauts fonctionnaires et petits marquis de la république !

Enfin, en menaçant les présidents de département de recours en justice de la part de victimes de la route, le gouvernement met clairement la pression sur les exécutifs départementaux pour les empêcher de prendre une telle décision.

La loi Mobilités permettant un retour (partiel) aux 90 km/h devrait être promulguée début 2020 mais le retour aux 90 demeure impossible techniquement.

Maintenant, vous saurez pourquoi !

Bien cordialement à tous !

Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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La peur meilleur argument politique des démocraties ?

Nos démocraties occidentales fonctionnent selon le mode représentatif, c’est à dire que la réalité du pouvoir est exercée par quelques uns au nom et pour le compte des autres qui les ont élus à cet effet.

On sait que ce système est très imparfait et qu’il fait l’objet de nombreuses dérives telles que abus de pouvoir, prévarications en tous genres, corruption, enrichissement indu, fraudes et la (très) longue liste des politiciens condamnés est là (ici) pour en attester.

Winston Churchill avait résumé de manière définitive la question : « la démocratie est le plus mauvais des régimes politiques à l’exclusion de tous les autres » ! Et, pour ce qui concerne le RU, qui a tout de même inventé ce mode d’exercice du pouvoir, cela tient lieu de prophétie lorsque l’on voit ce pays s’engluer dans les affres d’un Brexit sans fin, sans but, sans solution.

Si l’on fait abstraction de ces aspects, la question qui se pose de manière constante aux politiciens élus mais aussi à tous ceux qui ont pour ambition d’imposer leur volonté aux autres est la suivante : comment obtenir l’assentiment si ce n’est le consentement des populations quant aux décisions qui ont été prises par eux ?

Il y a un premier moyen qui a été largement, pour ne pas dire abusivement, utilisé en France :

La distribution de revenus sous forme de réduction d’impôts ou d’aides sociales.

Il s’agit clairement d’une pratique clientéliste dont le but est d’acheter des voix aux frais de l’Etat en vue d’obtenir l’assentiment de populations dont on veut s’assurer la fidélité.

Le discours des politiciens quant à la lutte contre la pauvreté et les inégalités ressort exactement de cette pratique. Or, il n’est en fait qu’une supercherie de nature clientéliste et électoraliste car le but réel, dans nos démocraties électives, est, pour une catégorie de gens dévorés d’ambition, de récupérer les voix des populations les plus défavorisées afin d’obtenir pour eux-mêmes un statut favorable (J-L Mélenchon, gauchiste sénateur pendant 20 ans rémunéré 12.000 € par mois, est un exemple typique du profiteur cynique de ce système).

Comme l’Etat n’est qu’une fiction, il s’agit clairement d’acheter des voix avec … l’argent des autres ; ce qui est quand même plus commode que de les payer avec son argent propre. Il ne s’agit donc que d’une forme différente de l’évergétisme pratiqué sous l’Empire Romain (ici).

Ce procédé a été très largement utilisé jusqu’ici mais on sait désormais qu’il présente plusieurs inconvénients majeurs :

– il nécessite de cibler les populations qui vont bénéficier de ces largesses, il ne peut donc pas avoir un effet général,

– les bénéficiaires prennent de mauvaises habitudes car on ne peut plus ensuite leur supprimer ces aides qu’ils considèrent comme faisant partie intégrante de leurs revenus.

– il met à mal les finances publiques car les dépenses sociales deviennent vite incontrôlables,

– enfin, cette technique se heurte à la versatilité des populations qui apparaissent bien peu reconnaissantes ; ce qui limite fatalement l’efficacité de cette pratique dans le temps ! Il faut donc sans cesse augmenter les distributions et pour cela augmenter sans cesse les prélèvements sur ceux qui peuvent payer !

Compte tenu du fait qu’on a probablement atteint (au moins en France) les limites du supportable avec cette première technique, il existe un autre argument beaucoup moins coûteux et qui sera probablement de plus en plus utilisé à l’avenir:

La peur !

Cet « argument » présente un immense avantage : il ne coûte presque rien et il s’avère d’autant plus efficace, pour un pouvoir relativement fragile électoralement, qu’il permet à la fois de toucher indistinctement l’ensemble de la population et de prendre des mesures qui seront d’autant mieux acceptées par des populations anxieuses que ces dernières se trouveront pratiquement en position de demande quant à ces mesures.

On se situe là dans le cadre d’une manipulation au moyen d’un mécanisme complètement irrationnel qui permet de surveiller et de contrôler, à bon compte, toute une population en prétextant que c’est « pour sa sécurité » que l’on prend des mesures liberticides et contraignantes. La légalité n’est même plus un problème puisque c’est pour votre bien qu’on vous bride, qu’on vous surveille, qu’on vous oblige … et qu’on vous spolie. Toutes les lois intrusives votées ces dernières années par un parlement aux ordres à propos du terrorisme et de la fraude fiscale ressortent de cette catégorie.

E Macron a parfaitement saisi toute l’opportunité et les avantages qu’il pourrait en retirer puisqu’il enchaîne délibérément les propos anxiogènes les uns après les autres ; sans aucun complexe :

Comme en 1919 et 1944, nous sommes à l’orée, si nous n’y prenons pas garde, d’un temps de guerre…

Cette économie de marché dans laquelle nous vivons est de moins en moins sociale…

La démocratie ne vous protège plus contre les inégalités de ce capitalisme devenu fou…

Sans oublier ses déclarations à propos de l’urgence climatique et sa posture martiale ayant abouti à la création d’un conseil de défense écologique à l’utilité plus que marginale… ou encore lorsqu’il exhorte les français, lors de l’hommage aux victimes de l’attentat islamiste de la préfecture de Paris, à une société de vigilance et de dénonciation !

Or, il faut être conscient qu’il s’agit là d’une politique purement opportuniste dont la dérive autoritaire n’a échappé à personne et qui dépasse les clivages idéologiques droite/gauche.

Après cela, la presse bien pensante peut bien se demander si E Macron ne serait pas en train de se « droitiser». Il ne fait que ratisser l’électorat dans le seul but de consolider un pouvoir assez fragile après avoir constaté, par des retours du terrain, que l’électorat « de gauche » grâce auquel il a été élu serait très mécontent et probablement perdu pour 2022 …

Toutefois, il y a un inconvénient à cette pratique : A force d’user et d’abuser de la peur et d’augmenter sans cesse les contraintes, tout cela ne peut finir que par l’axiome « pour votre sécurité nous avons aboli toutes vos libertés » comme dans … tous les régimes totalitaires !

Quel résultat ?

 Nous évoluons désormais dans un monde de peur et de dénonciation : Peur climatique, peur du gendarme, des radars, du terroriste, de l’autorité, de l’étranger, de la fin du monde, de l’inconnu, de la science (principe de précaution), de l’avenir, de la mondialisation, de la Chine, de la surpopulation, du CO2 …

Et ce phénomène tend à s’emballer car nombre d’organisations (ONG, groupes de pression, entreprises, syndicats) utilisent aussi ce procédé d’instrumentalisation de la peur pour influencer des populations crédules ou seulement mal informées avec pour effet de développer la peur des vaccins, des pesticides, des OGM, de l’agriculture qui empoisonnerait les populations, des centrales nucléaires !

On pousse même la perversion jusqu’à enrôler des enfants qui se précipitent alors dans les rues pour exhorter des adultes irresponsables, voire criminels, à sauver la planète !

La menace de la fin du monde est d’ailleurs un discours récurrent du pouvoir. Au moyen age, c’était une sanction divine (l’homme a commis des fautes pour lesquelles il doit être puni par Dieu) et l’église catholique a abusé clairement de cette technique. Des années 50 à la chute du rideau de fer, la fin du monde était nucléaire avec la menace, selon les opinions de chacun et le camp dans lequel on se trouvait, des abominables américains ou des terribles soviétiques. Désormais la fin du monde est climatique avec l’avantage de permettre de mettre en cause l’ensemble de l’humanité, au-delà de tout clivage politique ; laquelle sera punie pour ses excès de consommation de biens matériels, avec toutefois une petite préférence pour la stigmatisation des abominables multinationales, sans foi ni loi, qui pillent la planète pour remplir les caisses de leurs actionnaires !

Ces manipulateurs jouent sur le ressort irrationnel des populations hors de tout raisonnement. Il n’y a plus aucune réflexion, juste des slogans qui sont lancés à la face du monde et auxquels la population est censée croire en acceptant des vérités révélées. Cette instrumentalisation de la peur de la mort et de l’avenir prend désormais des proportions complètement insensées et ridicules.

Seulement, il ne faut pas se leurrer, l’argument peut devenir inefficace et les populations peuvent devenir rétives à cette pression car les individus sont susceptibles de s’organiser au sein de groupes de nature différente en vue de s’opposer à ce type de contraintes.

On l’a vu avec les gilets jaunes, peu sensibles à la hausse des températures (réchauffement climatique) mais très sensibles à la hausse de la fiscalité sur le carburant, qui ont résisté à une violente répression policière. E Macron, ayant pris conscience qu’il était face à une situation insoluble qui pouvait dégénérer, a préféré en revenir à la première technique et a lâché du lest en accordant, par le biais d’un creusement du déficit public, 12 milliards € d’aides sociales et de réductions fiscales en tous genres !

On le voit à nouveau avec la grève sauvage des cheminots ; lesquels ont saisi l’occasion d’un accident entre un camion et un TER pour bloquer nombre de lignes dans le but (inavoué) de faire pression sur le gouvernement à propos de la « future » réforme des retraites dont ils ont bien compris qu’elle pourrait porter atteinte à leurs privilèges. Le préavis de grève illimitée déposé par les salariés du secteur public pour le 05 décembre montre, sans aucune ambiguïté, qu’il existe une capacité de résistance de certains groupes à toute tentative de réforme ou de remise en cause de leurs avantages et privilèges.

Et le pouvoir a beau menacer, rien n’y fait !

Ne reste alors que l’impuissance ou la matraque (avec le désormais fameux LBD lanceur de balles de défense appelé aussi flash-ball) !

La résistance des populations à l’action des gouvernements fait qu’on se trouve désormais engagés dans un mécanisme d’antagonismes multiples entre groupes et le développement de ce type de relation non consensuel ne peut évidemment aboutir qu’à la colère et à des conflits de plus en plus violents.

La presse mainstream (Le Point) met le développement de ces conflits sur le compte du fait que les populations seraient « fatiguées du libéralisme ».

On croit rêver …

Cette affirmation est tout simplement risible car il n’y a pas plus illibéral que la France avec son système étatiste et dirigiste entièrement placé sous la férule de son administration toute puissante, irréformable, inefficace et coûteuse ; à l’opposé d’un pays qui fait peu parler de lui avec son approche très consensuelle des problèmes : la Suisse ; ce pays sans chômage, sans dettes, sans grèves et sans hommes politiques narcissiques ….

On peut néanmoins se poser la question de savoir si ce discours anxiogène ne finira pas un jour par se heurter au mur des réalités, car l’argument a beau être adapté et recyclé, annoncer une fin du monde qui … ne vient pas tout en confiscant toujours plus la liberté et les revenus de la population constitue un discours qui finit tôt ou tard par n’avoir plus aucune crédibilité ; surtout quand l’évènement prophétisé n’arrive pas !

A la fin, il ne reste alors plus que la colère et la violence !

Bien cordialement à tous !

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Faut-il investir au capital de la Française des Jeux ?

Le gouvernement va prochainement mettre en vente 80% des actions qu’il détient dans le capital de la Française des Jeux (FDJ).

Selon les propos de Bruno Le Maire, ministre des finances, l’opération devrait être très intéressante pour les investisseurs car il est prévu d’attribuer une action gratuite pour 10 achetées à condition de conserver les titres au moins 18 mois. ADP (Aéroport de Paris) devrait faire l’objet d’une procédure identique dans les prochains mois si cette première introduction sur le marché rencontre le succès.

Les motivations du gouvernement

Pour autant, il ne semble pas que nous en soyions revenus à la vague de privatisations qui avait été opérée sous les gouvernements Chirac puis Balladur pour un grand nombre d’entreprises publiques (Paribas, St Gobain, Elf-Aquitaine, Seita …) et qui avait permis l’émergence d’un capitalisme populaire (les français devenaient propriétaires des entreprises françaises).

Malheureusement, ce capitalisme populaire a très vite été laminé par Bercy notamment en raison d’une fiscalité sur le capital de plus en plus pesante (imposition des plus values, CSG). En outre, certains investissements se sont avérés être hasardeux (Eurotunnel, EDF qui a perdu 70% de sa valeur d’introduction, Natixis qui a perdu 90% de sa valeur).

Car l’investissement en actions reste un pari sur l’avenir et la rentabilité future d’une entreprise. Il y a donc toujours le risque de perdre tout ou partie de son capital investi !

De plus, les gouvernements postérieurs n’ont rien fait pour favoriser les investissements en bourse, bien au contraire, notamment parce qu’ils cherchaient essentiellement à canaliser l’épargne des français vers la dette publique (OAT du Trésor ou assurance-vie) au détriment des investissements des entreprises privées.

Les français ont donc préféré retourner à leurs placements préférés (la pierre et les contrats d’assurance vie à capital garanti).

De ce fait, en France, la détention d’actions est extrêmement faible ; à la grande différence des USA où tout le monde possède des actions ; notamment parce que leur système de retraites est assis sur la bourse et les fonds de pensions alors qu’en France nous sommes sous le régime étatique et monopolistique de la répartition.

Néanmoins, il ne faut pas se leurrer quant aux raisons profondes sur lesquelles est fondée cette volonté de mettre en vente une partie des actions d’une entreprise publique.

Alors que, dans les années 1990, il s’agissait de désengager l’Etat de secteurs de l’économie où il n’avait rien à y faire, ici il s’agit d’une simple ouverture du capital, et non d’une privatisation, afin d’obtenir du cash (estimé entre un et deux milliards €) pour essayer de parer aux insuffisances d’un budget gravement déficitaire. Autrement dit, les fonds obtenus serviront à boucher quelques trous !

La Française des Jeux cash machine du gouvernement ?

Il peut apparaître singulier que l’Etat cherche à se séparer de son patrimoine (la Française des Jeux est actuellement détenue à 72% par l’Etat) ; surtout qu’il s’agit d’une entreprise générant des revenus réguliers et constants : 15 milliards € de CA pour 185 millions de bénéfices compte non tenu des taxes fiscales et des redevances sur les jeux lesquelles représentent 3,5 milliards € l’an.

Alors, opportunité ou piège ?

Les caractéristiques de l’opération sont assez mal connues.

La répartition du capital serait, après mise sur le marché : 20% pour le public, 20% pour l’Etat, 5% pour le personnel et les buralistes ; le reste (55%) étant réservé aux zinzins (investisseurs institutionnels de type Caisse des Dépôts et Consignations, compagnies d’assurances, banques). Tout ce que l’on sait c’est que l’Etat va conserver une minorité de blocage et, de ce fait, le contrôle effectif de cette société.

Or, la règle de principe de tout investisseur avisé est qu’il ne faut jamais acheter des titres de sociétés qui sont sous le contrôle direct ou indirect de l’Etat car alors entrent en jeu des considérations politiques qui n’ont rien à voir avec la bonne gestion d’une entreprise ; quelle qu’elle soit !

Par contre, on sait que la Française des Jeux est rentable et qu’elle est basée sur l’addiction des classes populaires pour le jeu (loto, jeux de grattage). Le chiffre d’affaires demeurera donc au minimum constant.

L’autre intérêt est que la Française des Jeux détient le monopole des jeux de loterie et de loto sportif en France métropolitaine et d’outre mer. Les risques de perte en capital sont donc limités car la FDJ ne se situe ni sur le marché spéculatif ni sur le marché concurrentiel. Elle ne risque donc pas, du moins pour le moment, d’entrer en concurrence avec des entreprises privées plus performantes !

Par ailleurs, il faut tenir compte de trois tendances récentes :

– la fiscalité sur le capital a baissé depuis que E Macron a mis en place une flat tax à 30% même si cette taxe n’est pas vraiment flat. L’investissement en actions redevient donc intéressant.

– la fiscalité sur l’immobilier va connaître dans les prochaines années une évolution sensible à … la hausse car il faudra bien dégager des moyens financiers pour permettre aux collectivités locales de fonctionner.

– les taux d’intérêts étant à zéro, le rendement des contrats d’assurance-vie est en train de chuter et va probablement arriver, sous 2 ans, à … zéro ! Les nouveaux contrats des compagnies d’assurances sont d’ailleurs exclusivement proposés en unités de compte ; c’est à dire en actions !

D’un autre côté, l’Etat ayant un besoin chronique de revenus, il poussera toujours à la distribution de dividendes lesquels représentent 150 millions € par an. La distribution de dividendes est donc assurée. L’Etat a même tendance à se livrer au pillage systématique des sociétés qu’il détient et ce bien souvent au détriment des investissements ; l’exemple d’EDF est à cet égard symptomatique !

Par contre, s’il se prive, avec cette opération, d’une partie des dividendes, il garde le pouvoir de régulation interne (minorité de blocage) et externe (par le biais de la législation sur les jeux). Car le problème principal des entreprises qui restent sous le contrôle de l’Etat est qu’elles obéissent d’abord à l’Etat et à son administration et ensuite, éventuellement, aux règles économiques du marché. Cela a été particulièrement le cas pour EDF qui a dû procéder à des investissements non rentables dans les ENR ainsi que dans le développement d’une nouvelle technologie pour les centrales nucléaires de type EPR dont on s’est aperçu qu’elle était loin d’être au point (Flamanville). Le cours de l’action EDF a chuté de 70% depuis son introduction et l’opération s’est donc avérée catastrophique pour l’investisseur.

Enfin, le risque principal est que l’entreprise subisse des aléas qui sont actuellement imprévisibles (désaffection pour les jeux du fait de l’irruption d’une nouvelle forme de jeu par le biais d’Internet) et qui seraient susceptibles d’affecter la rentabilité de la FDJ et le cours de l’action. Néanmoins, en l’espèce, ce risque apparaît pour l’instant peu probable.

Il faudra aussi faire attention à ce que le titre ne soit pas trop valorisé lors de son introduction ; mais ici encore cela apparaît peu probable car il s’agit ici pour l’Etat d’une opération test et un échec compromettrait forcément les mises sur le marché des autres sociétés.

Par contre, une flambée du cours de l’action apparaît tout aussi peu probable. Il ne faudra donc pas escompter pouvoir réaliser des plus values rapides et conséquentes.

Conclusion

Au-delà du fait qu’en France on n’aime pas les capitalistes et qu’on se méfie de la Bourse, on peut donc investir et escompter des dividendes réguliers qui seront de toute façon supérieurs au taux de la plupart des placements qui tangentent actuellement avec le zéro (Livret A compris).

Néanmoins, le Fisc, toujours à la recherche du dernier € taxable, pourra toujours remettre ultérieurement en cause les conditions de détention de ces titres au gré de la fiscalité ; le pire du pire ayant été atteint sous la présidence de F Hollande avec une véritable confiscation fiscale des revenus du patrimoine.

Le problème est qu’on ne sait pas comment va évoluer la législation sur les jeux de hasard eu égard aux directives européennes visant à l’ouverture du marché ; étant entendu que la Française des Jeux restera toujours sous le contrôle de l’Etat et de ses fonctionnaires et on sait qu’il faut … se méfier de la gestion étatique même si certains persistent à vouloir nous vanter les mérites de l’Etat stratège.

Bien cordialement à tous !

 

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France : Ce pays est foutu !

La France est un pays où il fait bon vivre, à condition de ne pas y travailler et de n’y avoir ni revenu ni patrimoine !

On connaît bien ses problèmes : surendettée, sur imposée, noyée dans une réglementation dirigiste abusive sous la houlette d’une administration omniprésente, elle apparaît irréformable et sombre lentement.

Quelles solutions nous sont proposées ?

Certains économistes et politiciens, ont trouvé un responsable à cette situation – l’€ – (ils estiment que la zone € n’est pas/plus viable, que cette monnaie pénalise l’économie) et une solution (il faut revenir aux monnaies nationales afin de permettre aux pays surendettés de récupérer la compétitivité perdue du fait de la monnaie unique).

On nous explique doctement qu’avant l’€, comme la productivité du travail était plus élevée et le coût du capital plus bas en Allemagne, pour que les entrepreneurs français s’en sortent, il fallait que le FF dévalue de temps en temps pour compenser cet avantage concurrentiel. Le problème est que ce constat n’aborde pas les causes de cette situation.

De fait, ces personnes nous expliquent que la nation est le cadre indispensable et incontournable de l’activité économique car seul un pays, dans son cadre national, peut gérer utilement sa monnaie.

Il faut savoir que la nation est un concept intellectuel remontant à la révolution française et que, pas plus que la notion de peuple, elle ne recouvre aucune réalité tangible (ni économique, ni juridique). Il s’agit essentiellement de concepts identitaires réflexes chez des populations craintives devant les « menaces mondiales qui s’accumulent » et agitées par des groupes de pression politiques ou économiques sachant en tirer profit !

Les tenants de la nation et de « l’Europe des patries » sont avant tout des anti européens et la nation n’est que le porte-drapeau d’une union disparate de « patriotes » agglomérés contre de nouveaux grands ennemis avec au choix : le capitalisme, la Chine, le sionisme, la mondialisation, l’Allemagne trop puissante, le grand remplacement, l’Union Européenne technocratique, etc

Comme en matière climatique où il faut sauver la planète, ici il faut sauver les peuples menacés par un complot émanant d’une puissance occulte, d’un capitalisme apatride mondialisé (avant on y ajoutait juif) et, histoire d’enfoncer le clou dans le cercueil, on n’hésite pas à présenter l’Union Européenne comme une organisation totalitaire !

D’autres, proposent une variante consistant à ce que l’Allemagne sorte de l’€ pour ne laisser que les pays du Club Med avec un € faible ou encore une scission entre les pays du nord riches et les pays du sud pauvres ; mais ce n’est en fait qu’un préalable à la dissolution de l’€ !

Ce sont les mêmes qui applaudissent au Brexit dont on voudra bien m’expliquer quels avantages les britanniques vont pouvoir retirer d’une situation où l’on sait que tout sera plus complexe et plus cher !

La dévaluation compétitive : credo des anti€

L’argument principal est qu’une fois sortis de la zone €, on pourrait ajuster les parités monétaires afin de regagner des marges de compétitivité.

On en reviendrait au système des monnaies flottantes à propos duquel on oublie de dire que certaines surnageront … pendant que d’autres couleront dans le cadre d’une ardente spéculation. Car, soyez assurés que si un tel évènement se produisait, le retour au FF s’accompagnerait d’une dévalorisation de la nouvelle monnaie rendant toutes les importations beaucoup plus chères. Et comme la France a un commerce extérieur structurellement déficitaire …. le risque n’est pas seulement éventuel il est absolument certain !

Cela signifie, à moyen terme, une diminution, voire une forte diminution de votre niveau de vie, du fait du renchérissement des biens importés (manufacturés ou matières premières au premier titre desquelles il faut compter bien évidemment le pétrole).

Evidemment, aucun politicien ne vous le dira les yeux dans les yeux, il préfèrera biaiser sur la compétitivité et la protection !

Or, cette vision des choses est fausse car ce n’est pas l’€ qui fait que l’économie de pays tels que la France et l’Italie vont mal, c’est l’inverse : c’est parce que l’économie de ces pays est mauvaise qu’ils ont des difficultés avec cette monnaie !

Ce constat est confirmé par quatre études :

La première de la banque Natixis démontre que les pays qui ont utilisé récemment l’arme monétaire pour améliorer leur compétitivité n’en tiré aucun bénéfice.

Son étude établit que les pays qui ont utilisé la dévalorisation monétaire pour essayer de retrouver de la compétitivité, tels que le Japon et le RU, n’en ont pas tiré de bénéfice et, qu’au contraire, cela avait provoqué un fort recul de la croissance car le gain en exportations sur le plan industriel a été plus que compensé par les pertes enregistrées sur le reste de l’économie du fait de la hausse des prix des importations !Toutes_les_dépréciations_importantes_du_taux_de_change_ont__t__défavorables_aux_pays_qui_les_menaient_dans_les_périodes_récentes

En fait, la dévaluation monétaire ne résout aucun problème de fond, c’est juste un ajustement temporaire, une mesure conjoncturelle qui ne peut pas masquer durablement les vices structurels et les défaillances économiques d’un pays. La hausse du prix des importations due à la dévaluation conduit aussi à une hausse des coûts de production des entreprises, ce qui réduit l’investissement et donc la compétitivité.

La France a connu 17 dévaluations depuis 1914 avec notamment une de 80% en 1928, une de 35% en 1936 sous le front populaire, et encore une de 60% le 26 décembre 1945, puis encore 80% le 25 janvier 1948, puis 22% en 1949, et 20% en 1957, et 20% en juin 1958 et encore 18% en décembre 1958, 11% le 08 août 1969, 3% le 04 octobre 1981, 5,75% le 12 juin 1982, 8% le 21 mars 1983.

Ces dévaluations ne sont que le reflet de problèmes récurrents au niveau économique et fiscal et leur persistance dans le temps montre que ces problèmes ne trouvent pas de solution.

Et encore, entre 1955 et 1973, ces dévaluations répétées ont été plus ou moins compensées par une forte croissance économique (5% l’an). Seulement, aujourd’hui nous en sommes à 1.2% … si tout va bien ! La croissance ne pourra donc en aucun cas absorber les effets négatif d’une ou plusieurs dévaluations.

Ce constat confirme la règle intangible selon laquelle un pays avec une mauvaise économie a une mauvaise monnaie ; laquelle n’est acceptée par … personne ! Le pays en question est alors obligé d’emprunter sur les marchés les devises étrangères pour financer son économie et plus il emprunte … plus les taux montent ; ce qui n’a pas lieu avec l’€ !

Une sortie de l’€ suivie d’une forte dévaluation provoquerait donc une forte hausse des taux d’intérêts avec pour conséquence une explosion de la dette publique qui pourrait de surcroît être amplifiée par une émission monétaire massive destinée à assurer les fins de mois d’un Etat impécunieux.

Vous pourriez éventuellement espérer une plus forte rémunération de votre épargne à la condition que le taux d’intérêt « offert » soit inférieur à l’inflation !!!! Car, si les taux de la zone € sont nuls, l’inflation est aussi très basse. Imaginez une situation dans laquelle les taux offerts sont de 6% mais que l’inflation soit de 10% …ou plus !

Il existe enfin une règle économique développée au 18°s par Richard Cantillon appelée « l’effet Cantillon » qui se caractérise par le fait que l’inflation monétaire profite d’abord à ceux qui en sont les premiers bénéficiaires c’est à dire à ceux qui en sont les auteurs ou les organisateurs. Ceux qui sont en bout de chaîne n’en retirent que des … inconvénients (perte de pouvoir d’achat et laminage de l’épargne).

En fait, la dévaluation n’est pas la solution car elle ne règle nullement les problèmes de pays comme la France ou l’Italie dont les difficultés viennent d’un manque de compétitivité et d’un excès d’endettement.

La deuxième émane de la TAX FONDATION qui publie un indice combinant l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu des particuliers, les taxes à la consommation, les impôts fonciers et le traitement des bénéfices réalisés à l’étranger. Cette étude corrobore ce qui précède puisqu’elle établit, en examinant la compétitivité fiscale de 36 pays, que la France tient fermement son rang en se situant à la  36ème et dernière position. Comme l’écrit l’IREF qui publie cette étude : la France est bien la patrie des impôts et des taxes, elle en est même la championne ! C’est le pire pays sur le plan de la compétitivité fiscale (36e sur 36). Celui qui peut revendiquer les impôts (IS et IR) parmi les plus élevés (35e sur 36) et les plus belles taxes foncières (36e). C’est aussi le pays qui a élaboré la fiscalité la plus complexe et la plus changeante.indice-de-competitivite-fiscale-2019

La troisième émane de l’IFRAP. Elle montre que le budget pour 2020 fait preuve d’un total immobilisme ainsi que d’une nouvelle progression en valeur à la fois des dépenses publiques (+5 milliards €) et des prélèvements fiscaux ; la masse salariale de la fonction publique enregistrant en outre une progression de 2 milliards €.  Clairement, nous sommes en pleine dérive budgétaire.

La quatrième émane encore de la banque Natixis et montre que certains pays ont atteint un point de non retour. Natixis explique que : « la France et l’Italie ont accumulé pendant longtemps tellement de difficultés et de handicaps qu’il est devenu très difficile d’espérer aujourd’hui qu’il y ait une amélioration ? Ces handicaps, ce passif hérité du passé, concernent en particulier les finances publiques, les compétences de la population active, la modernisation des entreprises, la compétitivité-coût et la profitabilité des entreprises, le cercle vicieux du taux d’emploi et des transferts publics ». France_et_Italie___et_si_le_passif_h_rit__du_pass___tait_trop_lourd_pour_qu_on_puisse_esp_rer_une_am_lioration__

Les deux pays ont d’abord des finances publiques dégradées : le taux d’endettement public approche 100 % du PIB en France, 135 % du PIB en Italie ; compte tenu de la croissance à long terme de ces deux pays, le déficit public maximum qui évite une nouvelle hausse du taux d’endettement public est dans les deux cas de 2 % du PIB environ. Ceci montre que toute politique budgétaire expansionniste, visant à soutenir le pouvoir d’achat ou à stimuler la demande, se heurte immédiatement à la contrainte de solvabilité budgétaire.

Ils souffrent ensuite d’un problème grave d’employabilité de la population. Les compétences de la population active sont très faibles ce qui conduit à un taux d’emploi nettement plus bas que dans les autres pays de l’OCDE et un niveau faible de la production potentielle.

Ceci conduit au problème de l’« économie d’assistance ». Puisque le taux d’emploi est faible, les revenus salariaux distribués à la population sont faibles, de nombreuses personnes n’ont pas d’emploi ce qui accroît les inégalités et ceci contraint à un niveau élevé des prestations sociales, à des politiques redistributives ; ce qui dégrade les finances publiques et conduit à une dépendance forte de la population vis-à-vis des transferts publics.

France et Italie souffrent ensuite d’une faible modernisation des entreprises (robotisation), d’une recherche-développement faible ce qui contribue aux pertes de parts de marché puisque le niveau de gamme de la production est faible, que les biens et services produits sont de ce fait peu adaptés à la demande mondiale.

Enfin, depuis 20 ans en France et en Italie, les salaires réels augmentent plus vite que la productivité du travail même lorsque la compétitivité-coût est dégradée. Cette incapacité du fonctionnement du marché du travail à restaurer une compétitivité et une productivité normales conduit à une dégradation chronique de la compétitivité qui explique aussi le recul des parts de marché, et à une profitabilité faible des entreprises dont la conséquence est en Italie le sous-investissement et en France la hausse continuelle de l’endettement des entreprises.

Quels remèdes ?

On reproche à l’Allemagne de profiter de l’Europe parce qu’elle bénéficierait d’un taux de change ultra favorable. L’€ serait sous évalué pour elle et sur évalué pour nous. Quand on sait que les encours de l’Allemagne sur les autres pays de l’Union Européenne sont estimés à environ 900 milliards €, le doute est permis.

Ne serait-ce pas en fait plutôt le contraire avec des pays qui continuent d’emprunter massivement sur les marchés pour assurer leurs fins de mois et qui refusent obstinément de se réformer tout en continuant à utiliser un modèle dépensier qui, à terme, ne peut mener qu’à la catastrophe ?

Car, aujourd’hui, la France comme l’Italie (deuxième et troisième économies de l’Union Européenne) jouent le rôle de passagers clandestins de la zone € en refusant de respecter les règles communes et il arrivera un jour où la France, submergée par ses dettes, fera comme l’Italie : elle en demandera purement et simplement l’annulation ; sans aucune chance succès car personne n’a envie de payer les dettes des autres !

En fait, l’€ n’est nullement responsable de la situation dégradée de ces pays même si effectivement, à ce jour, les économies divergent et les handicaps se font de plus en plus lourds. Mais cela est dû au fait qu’ils refusent de faire des réformes qui seront rejetées par la population et l’Union Européenne n’est ni totalitaire ni anti libérale alors que la France est clairement anti libérale !

Comme l’écrit l’IREF : « Contrairement à ce soutient notre gouvernement, les taxes et les impôts ne cessent d’augmenter, pénalisant individus et entreprises. La baisse annoncée de l’IS (impôt sur les sociétés) est toujours repoussée. L’impôt à la source mis en place ne fera que peser encore plus sur les contribuables – même si on veut leur faire croire le contraire. Beaucoup de pays ont accompli avec succès des réformes fiscales d’envergure. Les Français, eux, croulent encore et toujours sous les impôts. »

Seulement, les emprunts et les dettes sont les impôts de demain et si les intérêts à zéro permettent seulement de ne pas payer d’intérêts et de diminuer la charge de la dette, ils ne permettent pas de faire n’importe quoi et de dépenser plus qu’on ne gagne ; ce que fait obstinément le gouvernement français.

La meilleure preuve est que nous avons le plus fort taux d’imposition mais aussi le déficit le plus élevé de l’Union Européenne ; ce qui veut dire que, malgré l’excès de fiscalité, la dépense publique n’est pas financée ! (La France emprunte 1 milliard € par jour en 2019). Nous sommes bien en face d’un phénomène délétère et mortifère de captation des revenus et de l’épargne par l’Etat qui doit financer coûte que coûte, au moyen d’une fiscalité abusive, ses déficits et ce au détriment du secteur privé.

Clairement, la sortie de l’€ et la dévaluation ne sont pas la solution aux problèmes structurels de la France qui n’a en fait pas d’autre solution que d’engager de grandes réformes de fond … qu’elle ne fera pas. Elle poussera donc son modèle jusqu’à la rupture ; laquelle apparaît inéluctable et avec des conséquences dont on mesure aujourd’hui difficilement l’ampleur !

Ce constat est aussi celui de la faillite d’un mode de gestion étatique basé sur une administration tentaculaire mais inefficace, une fiscalité excessive et fluctuante, une sur réglementation pesante et mortifère, une dépense publique totalement incontrôlable.

Cela veut dire aussi qu’il n’y a pas de repas gratuit et que les français paieront tôt ou tard, au prix fort, toutes ces années de gabegie et d’errance !

Pour ceux qui en ont encore la possibilité, il faut être lucide, il n’y a qu’une seule issue : la fuite ou l’exil car, contrairement à ce que pensent les tenants de la nation, l’Etat ne protège personne … en dehors de ceux qui se situent dans les premiers cercles du pouvoir !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Preveza)

La reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

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L’écologie politique nouveau messie ou seulement opium du peuple ?

Entre les médias, les politiciens, les réseaux sociaux, nous subissons une véritable guerre de l’information entre des groupes de pression ou seulement d’influence défendant avant tout leurs intérêts dans le cadre d’une avalanche de déclarations qui se voudraient être des informations alors qu’elles ne sont, le plus souvent, que des prises de position idéologiques … c’est à dire ce qu’on appelait autrefois de la propagande !

Ainsi, les écolos marxistes, prônent la décroissance c’est à dire le retour à un monde présenté comme idyllique, bien qu’il n’ait jamais existé, et dont ils n’ont aucune idée. Leurs idées sont essentiellement celles de gosses de riches qui n’ont jamais manqué de quoique ce soit ; avec pour chef auto proclamé sainte Greta, partie en croisade pour bouter le capitalisme de la planète tout en morigénant les dirigeants de la planète !?!

Du haut de ses 16 ans, cette petite jeune fille, qui ne sait rien et ne connaît rien du monde et qui a toujours vécu dans un milieu ultra protégé, prétend, toute modestie mise à part, délivrer un message planétaire quant à l’avenir de l’humanité !

On se situe là dans l’irrationalité la plus ridicule ; surtout lorsque l’on s’intéresse aux personnes ainsi qu’aux groupes d’influence qui se cachent derrière elle et qui tirent les ficelles de cette marionnette !

Les faux prophètes qui agitent des peurs millénaristes de fin du monde ne sont que le paravent d’une écologie devenue, depuis la chute avérée du monde et des idées communistes, le moyen des doctrinaires et des idéologues de tous poils non seulement de renverser le capitalisme honni dont on affirme, au mépris de la vérité historique et économique, qu’il est la cause de tous les malheurs de la planète mais aussi pour mettre en place un système dirigiste, contraignant et privateur de libertés où l’idéologie l’emporte sur la science et la rationalité.

Le communisme a utilisé les mêmes techniques en faisant croire qu’on pouvait distribuer la richesse de manière idéologique et arbitraire en prenant l’argent aux riches (ou présumés tels). Seulement, bien souvent il n’y avait au bout du chemin que la misère voire la mort dans les camps (que ce soit en URSS, en Chine, au Cambodge) car le communisme n’a finalement laissé derrière lui qu’une longue traînée sanglante …

Le communisme s’est effondré parce que, bien que promettant le bonheur aux populations, il a été incapable de les satisfaire dans le cadre d’un système dirigiste et bien souvent dictatorial au sein duquel il n’y a pas de notion de prix de revient et de prix de marché. En fait, il s’est avéré incapable de concurrencer les pays dits capitalistes mais surtout libéraux.

Malheureusement, beaucoup de personnes sont désormais convaincues de l’urgence climatique ; ce qui démontre qu’une affirmation fausse assénée à longueur de journée finit par devenir LA vérité.

L’écologie politique promet un changement radical du monde tout en présentant de manière fallacieuse des évènements naturels dans le but évident d’accroître l’anxiété des populations. Car, là est le secret, il faut jouer sur les peurs des gens pour les rendre malléables et réceptifs à un discours extrémiste qui ne repose sur aucun fondement scientifique !

On s’attaque au CO2 présenté comme toxique ( ?!?), aux OGM dont il n’a jamais été démontré qu’ils présentaient un risque pour la santé mais le but est en fait de s’attaquer aux abominables multinationales apatrides sans foi ni loi prêtes, on vous l’assure, à empoisonner le monde entier pour faire des bénéfices indécents ! On nous demande de retourner à l’agriculture du 16° siècle, sans engrais ni pesticides car le salut est à ce prix … même si le prix est celui de l’effondrement des rendements agricoles et le retour de la famine !

Certains vont même jusqu’à rejeter les vaccins alors qu’ils ont permis un bon phénoménal de l’espérance de vie et l’éradication de certaines maladies (dont la variole) !

Jusqu’au 20° siècle (avant 1914), la vie était dure et l’espérance de vie faible (tout juste 40 ans). Il n’y avait ni congés payés, ni sécurité sociale. Veut-on vraiment en revenir là ?

En fait, tout cela n’est que la vision trompeuse d’un monde manichéen et simpliste !

La religion catholique a usé et abusé au moyen age de cette technique dans le but évident d’obtenir la soumission des populations à sa doctrine et à ses membres et elle y a parfaitement réussi en abusant de la crédulité d’une population ignorante. Pendant ce temps elle a accumulé une fortune colossale dont on peut encore voir les « restes » magnifiques en visitant le musée du Vatican à Rome (fermé le dimanche).

Car, là est le secret, on ne peut abuser que des populations ignorantes et crédules qui acceptent de croire à un discours dont elles ne peuvent et bien souvent ne cherchent pas à maîtriser les données !

Seulement, il faut toujours se méfier des positions et attitudes intransigeantes ; surtout que l’écologie politique n’est pas gratuite ! Son monde est pavé de taxes, d’impôts et de contraintes en tous genres absolument ridicules … sans aucun effet notable sur le climat malgré les sommes colossales dépensées !

L’écologie politique ne propose aucun progrès d’aucune sorte ; elle ne propose que la régression généralisée d’un monde de pénuries où tout sera plus cher ! Or, et c’est une constante incontournable, sans une énergie abondante, stable et bon marché, le monde s’écroule !

L’idéologie et les religions ont toujours eu un grand impact sur les populations et l’écologie politique a d’incontestables relents de religion en stigmatisant ceux qui ne sont pas de son avis ; les « climato sceptiques » étant présentés, il ne faut décidément reculer devant aucun excès, comme des criminels contre l’humanité.

Lénine a dit un jour : « la religion est l’opium du peuple » !

C’est d’ailleurs bien la seule idée que je partage avec lui !

L’écologie politique, en tant que « nouvelle religion », est aussi l’opium du peuple et celui-ci devrait s’en méfier …

Bon, rassurons-nous sainte Greta ne finira pas sur le bûcher … si ce n’est celui des vanités !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (De la Grèce : Preveza)

 

Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Bercy qui joue, Bercy qui gagne à tous les coups !

Parce que la mission de TEMOIGNAGE FISCAL n’est pas seulement de dénoncer les abus du Fisc mais aussi d’informer les lecteurs,  je viens vous soumettre un article de l’excellent Eric Verhaeghe sur son site Le courrier des stratèges – Le remue-méninges des décideurs

Il porte sur la notion d’abus de droit ; lequel, comme son nom ne l’indique pas, concerne les abus de droit commis par le contribuable et en aucun cas les abus qui pourraient être commis par l’administration fiscale ….

Cette notion d’abus de droit a toujours été plus ou moins fumeuse et le principe était que le Fisc pouvait remettre en cause un montage juridique “dont le but était essentiellement d’échapper à l’impôt”.

Bercy, dans le cadre de sa traque forcenée du dernier € taxable, a intrigué depuis plusieurs années pour faire modifier cette notion jugée trop souple à son gout !

Et Bercy vient d’obtenir gain de cause : Un contrôleur des impôts peut remettre en cause pratiquement n’importe quel montage juridique s’il estime que celui-ci a eu un but “principalement fiscal” et qu’il ne respecte pas l’esprit de la Loi telle qu’elle a été voulue par le législateur.

Cela revient à dire que désormais le contribuable sera en permanence sous la menace d’un redressement au motif que le montage ou l’opération qui a été faite est estimée contraire à l’esprit du législateur selon l’estimation seule qui en a été faite par Bercy.

Quand on sait que l’essentiel de nos investissements ou achats sont dictés par des considérations fiscales, on peut penser que le contentieux qui va se développer à partir de cette notion remaniée de l’abus de droit va connaître un développement catastrophique !

Comme le conclut Eric Verhaeghe : il ne faudra pas s’étonner qu’ensuite, à force de redressements,  il y ait une accélération de l’exil fiscal !

L abus de droit principalement fiscal, le LBD juridique du gouvernement profond pour intimider les contribuables.

La réforme de l’abus de droit fiscal par la loi de finances pour 2019 devrait secouer plus d’un Français, et pas seulement dans le 0,1% des plus riches. L’entrée en vigueur de cette sinistre réforme est prévue pour le 1er janvier 2020. Dès cette date, le fisc pourra redresser un montage juridiquement conforme aux textes, mais contraire à l’intention du législateur! Autrement dit, il ne faudra plus seulement respecter la loi, il faudra aussi respecter l’intention de la loi, en prouvant que l’on n’a pas cherché à optimiser abusivement son impôt! Voilà une superbe façon de contrer le droit à l’erreur instauré par Emmanuel Macron. Le gouvernement profond de Bercy prend sa revanche sur les élus et impose des mesures contraires aux intentions affichées du gouvernement.

L’abus de droit fiscal est une notion particulièrement drolatique. Selon l’article 64 du Livre des Procédures Fiscales, il se définit comme suit :

l’administration est en droit d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que l’intéressé, si ces actes n’avaient pas été passés ou réalisés, aurait normalement supportées, eu égard à sa situation ou à ses activités réelles.

Autrement dit, toute personne qui appliquerait la loi avec l’intention de payer le moins d’impôt possible, en contradiction avec les « objectifs poursuivis » par le législateur est considérée comme fraudeuse, au même titre que les contribuables qui inventent des situations fiscales pour échapper à l’impôt. On le voit bien: diminuer sa charge fiscale en respectant la loi est une fraude… selon une règle extrêmement large qui donnera, à compter du 1er janvier 2020, un pouvoir discrétionnaire immense au fisc.

L’abus de droit principalement fiscal, une invention du gouvernement profond

Pour la petite histoire, cette invention baroque qui fragilise toute projection fiscale en France, et contribue un peu plus à pousser à l’émigration, n’est pas une invention nouvelle. La notion d’abus de droit fiscal est ancienne, et l’idée de pénaliser l’abus de droit principalement fiscal (et plus seulement exclusivement fiscal) était déjà venue sur le tapis en 2013. À l’époque, les députés d’opposition avaient saisi le Conseil Constitutionnel, qui avait annulé cette disposition de la loi de finances. Cinq ans plus tard, plus aucun député n’a songé à saisir les Sages de cette mesure toujours aussi scélérate.

On retrouvera ici la constance de ce gouvernement profond qu’est Bercy. Année après année, les projets de réglementation restent, avec l’obsession de taxer toujours plus, y compris lorsque le contribuable respecte la loi mais ne s’acquitte pas assez de l’impôt selon l’appréciation du contrôleur plus ou moins bien luné ce jour-là.

Le pouvoir discrétionnaire, l’arme fatale de l’inspecteur des impôts

Grâce à la définition très large de la loi, l’inspecteur des impôts se voit doté d’une arme juridique aussi puissante qu’un LBD dans une manifestation de Gilets Jaunes. Selon son humeur et ses impressions subjectives, il peut décider, avec un contrôle citoyen très limité, de considérer que le contribuable qu’il a face à lui est un fraudeur. Des cas ordinaires peuvent désormais basculer dans la fraude.

En attendant, des montages aujourd’hui considérés comme parfaitement légaux pourraient tout à fait devenir, parce qu’ils permettent une optimisation fiscale, des montages illégaux qui appellent de sévères sanctions. On voit bien ici qu’il s’agit, une fois de plus, d’insécuriser les contribuables en les jugeant non pas sur le respect de la loi, mais sur le respect des intentions de la loi, comme si l’impôt n’était pas une question technique, mais une question morale.

À vue d’oeil, l’inspecteur jugera si le montage qu’il découvre est malicieux ou non. Et cette appréciation morale guidera son action.

Une revanche du gouvernement profond sur Macron

Il y a quelques mois, les législateurs discutaient du droit à l’erreur. Cette disposition voulue par Emmanuel Macron était destinée à renforcer la confiance dans l’administration et sécuriser juridiquement les décisions individuelles. Et patatras! Bercy, qui entendait ne pas se laisser dicter sa conduite par un freluquet, fut-il inspecteur des finances élu Président, a trouvé sa parade. Les inspecteurs des impôts resteront bien les maîtres du jeu, et pourront sanctionner là où le doit à l’erreur ne le permettait plus.

Bien cordialement à tous !

 

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C’est un hold up ! (Les gagnants et les perdants d’un système truqué).

On parle beaucoup de la réforme des retraites et il faut bien dire qu’il s’agit là d’un véritable serpent de mer qui refait surface tous les 5 ans depuis plus de 30 ans !

En 1991, Michel Rocard, alors premier ministre, avait déjà préféré refermer le dossier sans y toucher en affirmant qu’il y avait là « de quoi faire sauter plusieurs gouvernements ». C’était avouer le côté sensible d’une telle réforme. Il n’avait alors trouvé comme solution que d’instaurer la fameuse CSG dont le taux fixé à 1.1% culmine désormais à 17.2% ! On a rarement vu pareille progression pour un impôt ; ce qui en dit long sur l’ampleur du problème !

E Macron nous a annoncé, sous prétexte de justice sociale, une refonte des 42 régimes de telle façon qu’il ne subsistera plus qu’un régime universel de retraite.

On certes peut envisager une telle réforme … à condition que les règles applicables, après la réforme, soient les mêmes pour tous.

Or, ce ne sera pas le cas !

Pourquoi ? Parce qu’en politique les buts réellement poursuivis ne sont pas toujours ceux annoncés !

Les buts réels de cette réforme

Le but de cette réforme est d’une part de permettre à l’Etat et à son administration de la main sur tous les régimes afin de mieux pouvoir les contrôler et d’autre part de pouvoir procéder à un regroupement des différents régimes dans le but de siphonner des régimes excédentaires au profit des régimes déficitaires.

Comme par hasard, ces régimes déficitaires concernent essentiellement les régimes dits spéciaux recouvrant EDF (au titre des IEG – industries électriques et gazières), la SNCF et la RATP, qui ne pourraient pas subsister sans de lourdes subventions mais aussi du régime des fonctionnaires.

Autrement dit, le but de la manœuvre est que les régimes du secteur privé, assez bien gérés, paient pour ceux, mal gérés, du secteur public !

Evidemment, quand on sait que depuis 40 ans, malgré tous ses moyens et malgré tous ses fonctionnaires et malgré une progression constante des impôts et des prélèvements, l’Etat n’a jamais réussi à équilibrer ses comptes, le doute est permis quant au sort qui sera fait à ce futur mastodonte des retraites !

Un petit inventaire des inégalités

En outre, alors que ces régimes sont structurellement déficitaires, leurs adhérents cotisent moins que le privé tout en percevant une retraite plus importante ! Et cette inégalité est aggravée par le fait qu’elle porte aussi sur l’age de départ en retraite !

En fait, contrairement à ce qu’on nous a affirmé dans le passé, les régimes spéciaux n’ont pas été réellement réformés (sous la présidence Sarkozy) et les agents ont reçu de nombreuses compensations pour faire passer les faibles modifications apportées en 2008 à ces régimes.

Pour EDF, son régime de retraite est adossé aux caisses du privé tout en étant directement alimenté par le consommateur par le biais de la CTA ; car une partie des subventions sont dissimulées dans votre facture d’électricité sous la rubrique « contribution tarifaire d’acheminement » ; laquelle représente pas moins de 25% des pensions versées aux agents.

Pour la RATP et la SNCF, les déficits des caisses de retraites sont comblés à hauteur respectivement de 709 Millions € (soit 59% des besoins de financement) et de 3.3 Milliards € par an directement par le budget de l’Etat ; ce qui représente une subvention de 14 551 € par retraité de la RATP et de 12 856 € par retraité de la SNCF.

L’ensemble des subventions s’élève à 5.5 Milliards € pour tous les régimes spéciaux qui couvrent aussi le personnel de la Comédie Française, l’Opéra de Paris, les mines  …

L’âge de départ à la retraite n’a été en général augmenté que de 6 mois (en 11 ans) et reste très inférieur à l’age légal du privé (62 ans avec une incitation à ne partir qu’à 63). Il s’établit à 57 ans pour la SNCF et 56 ans pour la RATP et EDF.

Par contre, les pensions ont augmenté d’environ 10 % à la RATP et 5 % à la SNCF comme pour les fonctionnaires civils de l’État, alors qu’elle a plutôt stagné dans les collectivités territoriales et hospitalières.

En ce qui concerne les fonctionnaires, c’est encore plus simple : ils n’ont pas de caisse de retraite. Leurs pensions sont prélevées directement sur le budget de l’Etat c’est à dire sur vos impôts !

En ce qui concerne la retraite, 30,5 % des nouveaux retraités de l’année de la fonction publique civile de l’État et 37,8 % de ceux de la CNRACL (fonction publique territoriale) partent à 60 ans ou avant, contre seulement 21 % dans le régime général.

Dans la fonction publique, la pension est calculée à partir du traitement indiciaire moyen des 6 derniers mois, hors primes. Le taux de liquidation est de 75%.

Dans le privé, le calcul est fait sur la moyenne des 25 meilleures années de la carrière, dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale, pour la retraite de base (CNAV). Les salaires sont revalorisés au moment du départ en retraite par des coefficients établis par la Sécurité sociale. Le taux de liquidation est de 50%. Les retraites complémentaires dépendent des cotisations versées sur toute la carrière.

La réversion au conjoint survivant est accordée sans condition d’âge dans la fonction publique mais sous condition dans le privé (55 ans à la CNAV, 55 à l’ARRCO, 60  à l’AGIRC). Le taux de réversion est de 54% dans le privé (CNAV), 50% dans le public et 60% dans les complémentaires. Il est sans condition de ressources dans la fonction publique et dans les complémentaires mais sous condition à la CNAV (1676€/mois)

La pension brute moyenne est de 3 700 €/mois à la RATP et le fonctionnaire d’Etat touche une retraite moyenne de 2 572 €/mois alors que la moyenne n’est que de 1784 €/mois pour les salariés du régime général. (un différentiel de 788 € soit 44 % de plus !).

Quant on voit le différentiel au niveau du montant des pensions versées, ainsi que l’age réel de départ en retraite, on n’imagine pas un seul instant que cette réforme va à la fois réduire les pensions de 2.000 €/mois pour les retraités de la RATP et de 788 €/mois pour les fonctionnaires et repousser l’age effectif de la retraite de 6 années ; surtout lorsque l’on connaît le courage désormais proverbial de nos politiciens fonctionnaires dont le principal souci est de ne prendre aucune responsabilité susceptible de nuire à leur précieuse carrière.

Par contre, la réforme entraînerait par exemple pour les avocats alors que leur régime est excédentaire et que la CNBF (caisse nationale des barreaux français dont la création remonte à 1938) dispose de réserves à hauteur de 2 milliards €, un doublement des cotisations (de 14 à 28 %) et une division par deux des prestations qui, statutairement, ne sont versées qu’à compter de 65 ans !

Avec cette réforme, ce serait donc pour les avocats cotiser plus pour percevoir moins à seule fin d’équilibrer les régimes spéciaux et publics. Plusieurs milliers de cabinets (en exercice individuel) pourraient être mis en grave difficulté voire disparaîtraient.

Mais même si ces chiffres sont contestés, au ministère on reconnaît néanmoins une hausse des cotisations « de l’ordre de 5 à 7 points » même si on affirme, histoire de tranquilliser les intéressés, que « La transition entre le régime existant et l’intégration avec le régime universel sera très longue et pourrait durer 15 ans ».

Conclusion

La conclusion qui s’impose est que les régimes spéciaux seront peu ou pas touchés bien que déficitaires et que les régimes du secteur privé ainsi que ceux des indépendants et libéraux seront siphonnés parce qu’excédentaires par un phénomène de vases communicants auquel personne ne pourra plus s’opposer du fait du regroupement.

De la même façon, l’age de départ en retraite sera toujours à l’avantage des régimes spéciaux et de la fonction publique. Les gagnants seront encore une fois toujours les mêmes. Devinez qui seront les perdants ?

Mais, il faut aussi être lucide. Au-delà de l’argument parfaitement infondé et illégitime de « justice sociale » il s’agit de la dernière réforme avant la faillite générale de tous les régimes basés sur la répartition qui n’ont été viables que tant que le chômage était à peu près inexistant (soit environ la fin des années 70) et que la retraite était fixée à 65 ans.

C’est un défaut récurrent des démocraties modernes que d’abuser l’électeur et le citoyen en leur communiquant des informations fausses ou très partielles et cette prétendue réforme en est l’archétype !

Or, c’est une technique habituelle que de fusionner les bons et les mauvais (on fait d’ailleurs la même chose pour les banques ou pour les caisses de retraite complémentaires ARCCO- IRCANTEC-AGIRC) afin de noyer les dettes dans la masse globale et surtout gagner du temps avant l’échéance fatale !

Par ailleurs, on sait que lorsque l’administration prend le contrôle d’un système, elle le manipule et le stérilise de tout ce qui pourrait porter atteinte à ses propres intérêts !

On va donc créer un monstre administratif à la soviétique mais les illusions d’une réforme équitable des retraites finiront par apparaître eu égard à l’iniquité des mesures proposées.

Quand on parle « d’Etat stratège », il serait plus exact de parler de stratégie de captation des ressources par l’Etat pour masquer ses défaillances et ses échecs !

En fait, c’est à un braquage en règle, mais légalisé, auquel nous sommes en train d’assister !

On n’a pas fini de se poser la question formulée par les Gilets Jaunes « où passe notre pognon ? ».

Bien cordialement à tous.

Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)

Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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L’Etat : ce prédateur psychopathe

Un récent sondage vient d’indiquer que seuls un quart des français feraient confiance au gouvernement pour l’amélioration du pouvoir d’achat.

A contrario, on en conclut donc que 75% des français ne lui font pas confiance !

Au-delà de ce chiffre qui démontre que E Macron ne décolle pas de son électorat du premier tour des élections de 2017 et qu’il gouverne de fait avec une majorité de députés qui ne représentent absolument pas la réalité du corps électoral, il s’avère que cette question formulée par un institut de sondage et rapportée de manière racoleuse par la presse résulte d’une vision complètement faussée de l’économie et de la société.

Néanmoins, la question mérite d’être posée : le gouvernement serait-il en mesure d’augmenter le pouvoir d’achat surtout que d’une part nous nous rappelons les manifestations des gilets jaunes qui ont abouti à quelques mesures et que, d’autre part, du fait de l’omniprésence de l’Etat et de ses fonctionnaires, beaucoup de français en viennent à penser que l’Etat peut tout ?

Il dispose en l’occurrence de deux types de moyens : les moyens directs c’est à dire ceux ayant un effet immédiat, il s’agit essentiellement de ses décisions en matière de recettes et de dépenses publiques, et les moyens indirects qui portent sur l’activité économique en général qui, elle, ne dépend pas directement de l’Etat.

I- Les moyens directs

Pour augmenter le pouvoir d’achat il faut soit réduire les prélèvements fiscaux et sociaux, soit décider d’une augmentation générale des salaires ou des retraites soit augmenter les distributions d’aides sociales.

La réduction des prélèvements fiscaux

 Elle peut s’organiser autour d’une réduction de l’impôt sur le revenu, ou de la fiscalité sur la consommation (TVA, taxes diverses) ou sur la propriété (immobilière notamment).

Seulement, si l’on prend pour référence les mesures adoptées récemment sous la contrainte des gilets jaunes on s’aperçoit que l’essentiel des mesures prises ont été ce qu’on appelle des dispositions à somme nulle c’est à dire que ce qui est donné à certains est en fait repris à d’autres. C’est juste une histoire de vases communicants, un transfert de la charge fiscale des uns vers les autres car le taux global de la fiscalité reste en fin de compte le même.

Dans ce schéma, les cadeaux faits aux uns sont nécessairement payés par les autres car la politique économique du gouvernement se résume bien souvent à : qui vais-je pouvoir taxer, comment et de combien ? Ce faisant, l’Etat obéit à une politique clientéliste en décidant, plus ou moins arbitrairement, qui va avoir droit à la réduction d’impôt !

En fait, le gouvernement doit obéir à la règle budgétaire selon laquelle toute dépense nouvelle doit être financée et toute réduction d’impôts doit être financée essentiellement par une réduction des dépenses publiques ! Et, de réduction des dépenses publiques, à ce jour, … il n’y en a pas puisqu’elles continuent à progresser !

Elle peut aussi porter sur les cotisations sociales payées par les travailleurs. Or, ces cotisations servent à financer les aides sociales, l’assurance maladie et les retraites. Malheureusement, de ce côté il n’y a aucune marge de manœuvre puisque tous ces régimes sont déjà déficitaires …. En fait, il faudrait cotiser d’avantager pour couvrir ces déficits !

L’augmentation générale des salaires et des retraites

Elle concerne deux types de salariés. Ceux du privé et ceux du public.

Pour ceux du public, (les fonctionnaires et assimilés) il n’y a, a priori, pas de problème. Le gouvernement peut décider d’une augmentation des rémunérations de ses employés … avec cette restriction qui est que les fonctionnaires ne produisant rien d’un point de vue strictement économique, leur salaire résulte directement des impôts payés par les autres et qu’une augmentation des salaires de la fonction publique entraînera une augmentation des impôts des autres et donc une diminution de leurs revenus ….

Pour ce qui concerne les salariés du secteur privé : le gouvernement n’a d’action que sur le salaire minimum (SMIC) en sachant néanmoins qu’une telle augmentation pèse sur la trésorerie des entreprises privées ; lesquelles ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! En outre, on sait qu’une augmentation du SMIC provoque rapidement une hausse générale des salaires sous la forme d’un rattrapage des grilles salariales. C’est donc prendre le risque de mettre en difficulté nombre d’entreprises, de provoquer une vague de défaillances et … une augmentation du chômage c’est à dire exactement l’effet inverse de celui recherché !

C’est la voie qui avait été suivie par le gouvernement Jospin et ses grands économistes Martine Aubry et Dominique Strauss Kahn avec les 35 heures ; lesquelles ont provoqué une hausse considérable des rémunérations par la réduction du temps de travail (sans réduction proportionnelle des salaires) et … une dégradation catastrophique des marges des entreprises puisque cette hausse n’a pas été compensée par une réduction des charges sociales et fiscales ! Il est vrai que le but originel n’était pas l’augmentation des rémunérations mais la diminution du chômage … qui a augmenté !

L’augmentation générale des retraites obéit aux mêmes règles. Pour pouvoir distribuer des pensions supplémentaires, il faut que les caisses qui les paient en aient les moyens … Malheureusement, ce n’est absolument pas le cas actuellement du fait d’un manque de cotisants par rapport au nombre d’allocataires !  Il faut rappeler que le système actuel est basé sur la répartition (les actifs paient pour les retraités) depuis 1945 et qu’il constitue une gigantesque pyramide de Ponzi destinée à s’écrouler à terme du fait d’un déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants. De fait, l’action du gouvernement depuis 3 ans est plutôt de rogner les retraites en limitant leur revalorisation annuelle et il cherche actuellement une issue « honorable » à sa réforme des retraites dont le but non avoué est de dégager des marges financières …

La distribution d’aides sociales

Ces aides peuvent prendre des formes diverses. Allocations familiales, allocation logement ou même revenu universel tel qu’il avait été évoqué à un moment sous le mandat de Hollande.

Seulement, il se trouve que l’Etat français est déjà un grand redistributeur (à vrai dire le premier de l’Union Européenne) et ces aides sociales ne sont jamais que le résultat des impôts collectés sur ceux qui ne perçoivent pas ces aides. Car, pour donner, il faut bien prendre à quelqu’un ! Or, on a vu que les régimes sociaux étant déjà déficitaires, il ne saurait être question d’augmenter les aides sociales … sans une augmentation générale des prélèvements obligatoires !

II- Les moyens indirects

En principe, et selon les règles économiques orthodoxes, la croissance des revenus résulte de la croissance économique et de la création de richesses ; que ce soit par le biais de la création de services ou de la production de biens manufacturés assurés par les entreprises.

Dans ce cadre, le rôle de l’Etat est donc de permettre aux entreprises de gagner de l’argent en produisant, en exportant biens et services. C’est ce qu’on appelle un modèle mercantiliste.

Le problème est qu’en France, sous domination de son administration, les entreprises sont mal considérées ; ce qui n’incite pas notre gouvernement de fonctionnaires à prendre de telles mesures ! En plus, il doit financer les « cadeaux » faits aux ménages à la suite des gilets jaunes et il a prévu de les faire financer par … les entreprises !

En outre, pas de chance, la conjoncture économique devient de plus en plus mauvaise, la croissance est faible, la récession se profile partout, et les espoirs d’une forte croissance économique française sont pratiquement réduits à peu de chose (1.2% en 2019).

Par ailleurs, le commerce extérieur français est structurellement déficitaire depuis des années le déficit variant de 4 à 6 milliards d’€ par mois (bon an mal an 50 à 70 milliards € par an) et donc l’espoir de récupérer des devises et des recettes au moyen d’exportations est très faible. On pourra gloser quant aux causes de ce déficit mais on sait qu’il résulte essentiellement d’un manque de compétitivité des entreprises françaises dont les marges bénéficiaires sont trop faibles du fait d’un poids excessif des prélèvements obligatoires.

Pour réduire les charges des entreprises, il n’y a pas de mystère : il faut réduire les prélèvements obligatoires et partant les dépenses publiques car on sait que plus l’emprise de l’Etat sur l’économie est importante et plus la croissance est faible ! Or, la réduction des dépenses publiques, bien que plusieurs fois annoncée, n’a jamais été concrétisée dans les faits et elle a d’ailleurs été complètement abandonnée par le gouvernement …

III- Les moyens alternatifs

Il s’agit essentiellement de l’emprunt et lorsque les vannes du crédit sont grandes ouvertes, c’est un moyen de financement commode dont il ne faut toutefois pas abuser … car la constante de l’emprunt, surtout quand il devient abusif, c’est que tôt ou tard l’emprunteur se trouve confronté au remboursement de sa dette !

C’est essentiellement une manière d’étaler dans le temps des dépenses d’investissement qui représentent une charge trop lourde pour être financée comptant.

Le problème est qu’actuellement, l’Etat français fait financer ses dépenses de fonctionnement par l’emprunt c’est à dire qu’il vit à crédit, comme un ménage surendetté qui compte sur son banquier pour assurer ses fins de mois, et que le montant de la dette publique tangente désormais avec les 100% du PIB à 2.400 Milliards € !

Pour l’instant, tout va bien, les intérêts sont à zéro mais cela pourrait ne pas durer car l’Allemagne, meilleure signature de la zone €, vient de rencontrer un échec avec sa dernière levée. Clairement, les investisseurs ont boudé son dernier emprunt à taux négatif sans que l’on puisse savoir, à ce jour, s’il s’agit d’un tournant ou d’un simple épiphénomène !

Ces taux à zéro s’expliquent par le fait que les banques centrales se sont lancées dans une politique monétaire expansionniste, jamais vue dans l’histoire ; laquelle va forcément un jour ou l’autre rencontrer ses limites. On ne peut pas déverser ainsi impunément des masses colossales d’argent à seule de maintenir artificiellement la valeur des actifs et empêcher une crise de solvabilité des Etats qui ont trop dépensé tels que l’Italie ou la France !

On sait que le but actuel est juste d’empêcher l’écroulement de tout le système et de contenir le risque de récession/déflation qui entraînerait la baisse des prix et des valorisations, boursières notamment, et la réduction de la consommation. D’ailleurs, la nouvelle présidente de la BCE (Christine Lagarde) a déclaré, avant même sa prise de fonctions, qu’il fallait soutenir l’activité c’est à dire continuer à injecter des liquidités. Et le gouvernement s’accroche comme un pendu à ces distributions de liquidités qui assurent ses fins de mois c’est à dire sa solvabilité budgétaire !

IV- Une réalité économique et budgétaire mauvaise

On voit que la condition essentielle de la distribution, quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, est fort simple : il faut que l’Etat dégage des moyens financiers soit en augmentant les impôts, soit en réduisant ses dépenses soit en empruntant encore plus sur les marchés financiers.

La politique est un exercice qui fait beaucoup dans les apparences et les déclarations tapageuses ; notamment en faisant croire qu’on agit efficacement pour le bien commun. E Macron, qui devait faire de la politique autrement, qui devait réduire les déficits et les dépenses publiques, ne fait finalement du Hollande ; c’est à dire qu’il a délibérément opté pour la croissance … des dettes ; dettes qu’il faudra un jour rembourser !

Sans croissance mondiale, dans un pays perclus de dettes et de déficits, les marges manœuvres sont nulles ; complètement nulles mais le gouvernement va évidemment continuer à utiliser des artifices budgétaires pour masquer une situation catastrophique dans laquelle la solvabilité de l’Etat n’est assurée que par un recours systématique et déraisonnable à l’emprunt ! (Le déficit 2019 devrait être de 3.3% du PIB après des « ajustements comptables » dont Bercy s’est fait le spécialiste ainsi que la Cour des comptes a pu le dénoncer).

En fait, la réalité est que le gouvernement a surtout les moyens de réduire les revenus des français et c’est d’ailleurs ce qu’il fait depuis déjà pas mal de temps à travers une augmentation massive des prélèvements sociaux et fiscaux.

L’Etat fait penser à un prédateur psychopathe persuadé que ses victimes sont contentes du mal qu’il leur fait et qu’en plus, elles aiment ça ! Donc, il continue puisqu’il ne peut pas s’arrêter ; en frappant une fois les ménages puis une autre fois les entreprises avant de revenir sur les premiers tout en promettant qu’il ne le fera plus !

Les français ont donc raison de penser que le gouvernement ne fera rien pour améliorer le pouvoir d’achat … sans que l’on sache s’il s’agit d’une prise de conscience de la réalité ou de la manifestation d’un sentiment d’insatisfaction ou pire de rejet … la population française en général n’attendant en fait du gouvernement qu’une hausse de ses rémunérations ; quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent !

Gageons que le jour où il y aura une réelle politique de rigueur dictée par des évènements catastrophiques, la réaction populaire risque d’être violente !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)

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Une formidable aventure ! (Notes de lectures)

L’un des évènements majeurs du moyen age (476-1492), à l’échelle européenne, est sans contestation possible, à côté du phénomène viking et de la conquête de l’Angleterre par les normands, l’épisode des croisades qui a abouti en 1099 à la prise de Jérusalem et à la création de plusieurs royaumes latins en Orient.

 En effet, à partir du 11°s, il s’est produit une véritable ruée vers l’Orient avec le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes de l’Europe de l’ouest vers la Palestine, le Liban et la Syrie actuels.

 Le contexte politique en occident :

 Lorsqu’il lança son appel à la croisade, Urbain II, pape en 1095, était sans doute l’homme le mieux informé de son temps et connaissait la structure politique de l’Orient faite d’une multitude de royaumes en conflit les uns avec les autres. L’époque était aussi à la « reconquista » qui avait commencé en Espagne.

 Par ailleurs, il savait qu’il existait une opposition schismatique entre le khalifat abbaside de Bagdad (dominé par les turcs) et le khalifat fatimide du Caire (dominé par les arabes) et justement la Palestine était revendiquée par les deux partis (les arabes reprendront Jérusalem en 1098 aux turcs).

 La poussée musulmane depuis 632 était continue et avait pris pied jusque dans la péninsule ibérique (passage du détroit de Gilbratar en 711). Jérusalem, berceau de la religion chrétienne, était tombée aux mains des musulmans en 638. Le dernier rempart était l’empire byzantin qui avait de plus en plus de difficultés à faire face et avait subi une grave défaite à Mantzikert en 1071 face à un nouvel adversaire bien plus coriace que les arabes : les turcs seldjoukides, ces terribles guerriers nomades venus de la steppe et récemment convertis à l’islam. Ces derniers avaient très vite conquis la presque totalité de l’Anatolie (en gros la Turquie actuelle). A vrai dire, à cette époque, l’empire romain d’Orient n’est déjà plus que l’ombre de ce qu’il avait été et Alexis 1er Comnène, basileus de Constantinople, avait sollicité à plusieurs reprises l’aide de l’Occident face à la menace turque.

 Et le prétexte était tout trouvé : il s’agissait  de permettre l’accès des lieux saints aux pèlerins ; ce qui n’était plus autorisé depuis que les turcs avaient conquis la ville sur les fatimides d’Egypte en 1055. Les motivations étaient aussi fondées sur la pression musulmane qui devenait de plus en plus forte de la part des turcs qui menaçaient de passer le Bosphore et d’envahir l’Europe. Enfin, les pays européens s’étaient aussi trouvés dans l’incapacité de faire face aux raids musulmans dans toute la méditerranée ; lesquels ont entraîné la capture de centaines de milliers de chrétiens réduits en esclavage avec pour effet de déstabiliser toute la structure économique et politique des zones dévastées.

 La croisade

 La vraie croisade (des chevaliers) aboutit à la conquête de Jérusalem en 1099 et à la fondation des royaumes latins d’Orient ; lesquels devaient durer jusqu’en 1235. Le premier roi de Jérusalem fut Godefroy de Bouillon qui ne pris que le titre « d’avoué du Saint Sépulcre » parce qu’il ne s’estimait  pas suffisamment digne de porter le titre de roi de cette prestigieuse cité !

 L’armée qui se lança à la conquête était forte de 50.000 à 100.000 hommes et constituait un rassemblement hétéroclite de français du nord, de français du midi (occitans qui dépendaient du roi d’Aragon et non du roi de France), de flamands, de normands de Normandie et de normands de Sicile.

 Ils se sont appelés eux-mêmes francs en souvenir de l’époque où l’Europe composée de la Gaule, de l’Italie et de la Germanie) était sous la domination des francs (Charlemagne).

 Cette troupe était composée d’hommes habités par une vraie foi mais aussi de véritables aventuriers sans scrupules ; en n’oubliant pas que cette expédition avait lieu en échange de la promesse papale d’une absolution des péchés dans un monde qui était à l’époque particulièrement violent !

 Néanmoins, la toute première croisade fut menée quelques mois plus tôt par Pierre L’Hermite, (prédicateur parti du Berry) et fut appelée la croisade populaire. Elle s’est surtout caractérisée par de nombreux massacres et pillages le long de son trajet en Allemagne, Hongrie et dans l’empire byzantin. Composée de nombreux vagabonds et de repris de justice, elle fut massacrée en 1096 par l’armée turque dans la région de Nicée (Anatolie occidentale).

 La croisade des chevaliers fut un long chemin semé d’embûches (3 ans) avec notamment la traversée du plateau anatolien et plusieurs batailles (Nicée, Dorylée, Antioche) qui ont établi pour longtemps la supériorité de la cavalerie lourde franque sur les archers montés turcs.

 Il faut imaginer ces soldats endurcis pleurer en tombant à genoux en apercevant au loin la Ville Sainte tout en n’oubliant pas qu’ils étaient de redoutables soldats animés d’un esprit fanatique.

 La prise de Jérusalem, le 15 juillet 1099, défendue par une garnison arabe et soudanaise, donna lieu à un abominable massacre ; les chevaliers chrétiens n’étant pas en mesure de distinguer les populations chrétiennes, juives ou musulmanes qui s’habillaient toute la même façon. « On pataugeait dans le sang jusqu’à la cheville » rapporta un témoin de l’époque !

 L’évolution historique

Cette croisade a permis la création du royaume latin de Jérusalem, mais aussi en raison des ambitions individuelles de certains seigneurs de la principauté d’Antioche, des comtés d’Edesse (Syrie actuelle) et de Tripoli (au Liban actuel). C’est aussi sur la Terre Sainte que sont nés les ordres de moines soldats : templiers et hospitaliers.

 Le fait constant de cette conquête fut que les conditions initiales n’ont pas duré et que la lutte des musulmans pour la reconquête a été constante ; notamment sous la direction du Kurde Saladin qui a reconquis Jérusalem après avoir réunifié les royaumes de Damas et d’Egypte et ensuite par les Mamelouks d’Egypte sous le commandement du terrible Baybars.

 Par ailleurs, l’intérêt pour les croisades ne fit que diminuer d’autant plus que des conflits sont apparus en Europe de l’Ouest mobilisant les effectifs. De ce fait, les royaumes latins d’Orient ont toujours manqué d’hommes alors que l’essentiel des soldats et chevaliers est reparti vers l’Europe une fois la conquête de Jérusalem réalisée. Les croisades de peuplement ultérieures ont toujours été très insuffisantes.

 Il y eu en tout 8 croisades successives d’inégale importance.

 La deuxième croisade (1146-1149) fut une coalition franco-germanique (avec du côté franc Louis VII roi de France et Aliénor d’Aquitaine qui quittera son époux pour convoler avec Henri II Plantagenêt futur roi d’Angleterre) et un échec total.

 La troisième croisade (1189-1192) avec notamment la participation de Richard 1er Cœur de Lion roi d’Angleterre (qui n’était pas anglais mais angevin et sera capturé au retour ; ce qui obligera l’Angleterre à verser une énorme rançon) et Philippe Auguste, roi de France, avait permis un certain rétablissement mais seulement avec la reconquête de la frange littorale. S’y était joint l’immense armée de Frederik Barberousse (100.000 hommes) mais ce dernier s’étant noyé dans la traversée d’une rivière, elle se désagrégea immédiatement.

 La quatrième (1202-1204) a scandalisé le monde chrétien de l’époque puisqu’elle a entraîné la prise de Constantinople par les croisés en 1204, à l’instigation de la république de Venise qui en détourna les objectifs parce que les croisés … n’avaient pas les moyens de payer leur transport jusqu’en Terre Sainte. Il en résulta le démantèlement de l’empire byzantin et la fondation de l’éphémère empire latin de Constantinople. Venise en profita pour s’approprier les îles de la mer Egée (création du duché de Naxos).

 La cinquième (1217-1221), consista à essayer de conquérir l’Égypte afin de l’échanger contre Jérusalem mais elle se termina noyée par la crue du Nil ( !?!) ; alors que la période était favorable pour attaquer l’Islam puisque les mongols, ethniquement proches des turcs mais non islamisés, venaient d’attaquer la Perse et menaçaient le Khalifat abbasside de Damas en le prenant à revers.

 La sixième croisade (1228-1229) fut celle de Frédéric II de Hohenstaufen, descendant de normands, élevé en Sicile, très influencé par l’islam, excommunié par le pape, qui récupéra temporairement Jérusalem par la seule diplomatie et s’y fit couronner roi. Il était parvenu à ce résultat par des moyens qui n’avaient alors jamais été envisagés auparavant !

 La septième croisade (1248-1254) fut la première de Louis IX, roi de France. Dirigée contre l’Égypte, elle se termina par un désastre et la capture de l’armée entière ! Louis IX dut payer une rançon pour obtenir sa libération mais resta ensuite quatre années en Terre Sainte afin de continuer sa mission qui aurait pu réussir puisqu’il noua des relations diplomatiques avec les mongols, souvent affiliés au christianisme nestorien ; lesquels prirent Bagdad en 1258, Alep et Damas en 1260.

La huitième fut celle de Louis IX, mort en 1270 devant Tunis du cholera ou de dysenterie. On se demande encore aujourd’hui quel était le but véritable de cette expédition si loin de la Palestine.

 Un déclin inéluctable

Les colons latins d’Orient furent surnommés par dérision « poulains » mais s’intégrèrent à la société d’alors et ces grands chevaliers épousèrent des femmes du cru (arméniennes, musulmanes converties ou byzantines).

 Mais leur puissance, toute relative eu égard à leur faible nombre par rapport aux musulmans, n’a duré que tant qu’a persisté une cohésion autour du royaume de Jérusalem car ce fut à la fois une lutte incessante contre les musulmans et des relations souvent difficiles avec des grecs « schismatiques » (les orthodoxes grecs dépendent du patriarcat de Constantinople et ne reconnaissent pas l’autorité du pape).

 Seulement, d’une part les barons se diviseront en plusieurs factions et se partageront le pouvoir avec d’autres groupes (Templiers, Hospitaliers, Génois, Vénitiens, Pisans) dans une confrontation haineuse sans fin menant à l’anarchie et d’autre part, l’incurie de Guy de Lusignan, dernier et incapable roi de Jérusalem, entraîna l’anéantissement total de la chevalerie franque d’Orient lors du désastre de Hattin.

 Le déclin fut alors inéluctable et rien ne put empêcher la chute de Jérusalem en 1187.

 En 1291, après un long siège extrêmement meurtrier, St Jean d’Acre fut prise par les mamelouks d’Egypte, qui avaient réussi à réunifier les royaumes d’Egypte et de Damas après leur victoire sur les mongols. Ce sera alors la fin de la présence franque en Orient.

 Les conséquences des croisades

Le fanatisme qui animait de nombreux européens croisés, pour qui il fallait d’abord tuer du Sarrazin et conquérir de nouveaux territoires, se trouvait être en opposition avec l’esprit des Francs d’Orient, qui, conscients de leur infériorité numérique, tenaient compte les réalités politiques du Proche Orient et nouaient des alliances locales avec les royaumes musulmans.

 Seulement, le besoin constant de nouvelles troupes ne laissait pas aux colons latins le choix de leur politique.

 Alors, évidemment, la question que l’on peut se poser et à laquelle il est difficile de répondre est : les croisades ont-elles utiles et ont-elles servi à quelque chose ?

 Il est certain qu’elles ont permis de faire reculer de plus de trois siècles la chute de Constantinople (en 1453) mais n’ont pas finalement empêché l’expansion de l’empire ottoman vers l’ouest (Vienne, capitale autrichienne, a été assiégée deux fois par les turcs).

 Néanmoins, le bilan est probablement négatif eu égard au nombre de morts et au coût astronomique de ces expéditions.

 Elles ont suscité enfin et suscitent encore, mille ans plus tard, chez les populations musulmanes du Moyen Orient un fort ressentiment qui est à ce jour exploité par des islamistes qui revendiquent une contre croisade (djihad) contre les croisés chrétiens d’Amérique et d’Europe.

 Bien cordialement à tous !

 Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Pylos)

 Vous pouvez lire « l’épopée des croisades » de l’immense historien que fut René Grousset (1885-1952) spécialiste de l’Asie. C’est le condensé en 300 pages d’une histoire des croisades en 3 volumes chez le même éditeur. «Librairie académique Perrin » édition de 1995.

 Ce livre se lit comme un roman et raconte une formidable aventure avec ses preux chevaliers, son roi lépreux (Baudouin IV), ses hommes d’honneur, ses fanatiques mais aussi ses véritables bandits (Renaud de Châtillon).

 Vous pouvez aussi télécharger ce livre sur le site de l’uqac.ca (Canada) en format Pdf mais je ne suis pas sûr que cela soit légal en France car l’auteur est mort il y a moins de 75 ans. (Au Canada les règles en matière de droits d’auteurs sont différentes).

 Pour avoir une vision des croisades du côté adverse, vous pouvez lire l’excellent livre de Amin Maalouf « les croisades vues par les arabes ». Editions J’AI LU

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Tout ce qu’on vous demande, c’est d’obéir !

Sans doute, comme 98% de la population, vous respectez la loi, non par idéal, mais en raison de la peur du gendarme. C’est à dire que vous obéissez à des règles qui ont été fixées par d’autres, que vous soyiez d’accord ou pas !

Exemple le 80 km/h …

La question n’est évidemment pas innocente car elle pose le problème du rapport à l’autorité et de la légitimité de toute autorité sur une population.

L’obéissance intervient face aux ordres donnés par une figure disposant d’une certaine autorité. Cette obéissance concerne les lois, les normes sociales, la morale, le gouvernement, les églises et la religion, certaines organisations non gouvernementales, un parent ou un conjoint, ou encore un supérieur hiérarchique sur le lieu de travail.

Des expériences sur la soumission à l’autorité ont été réalisées afin de déterminer le degré d’acceptabilité des ordres reçus et la capacité d’une population donnée de s’y soumettre ou de les refuser ; et notamment l’expérience de Milgram (on donne l’ordre à un cobaye de torturer une personne à l’électricité), celle de Stanford (on partage un groupe entre gardiens et prisonniers avec des effets dévastateurs).

On s’est aperçu ainsi que la soumission à l’autorité peut aller jusqu’à l’exploitation ou l’oppression d’une partie de la population par une autre ! Ainsi les fonctionnaires nazis qui ont participé au génocide juif ont eu pour argument principal de défense qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres (ainsi Adolf Eichmann, jugé et pendu à Jérusalem, dont on a pu dire qu’il n’était qu’un bureaucrate du crime).

Mais ce schéma intellectuel peut s’appliquer aussi à l’armée, à la police ou même aux fonctionnaires des impôts ; surtout lorsque le pouvoir est exercé sans contrôle et nous allons voir que l’action de l’Etat se répartit entre deux modes d’action : le dirigisme répressif et la soumission volontaire.

La France : un Etat dirigiste à tendance autoritaire

En France, nous avons une autorité principale qui domine toutes les autres : l’Etat avec, à sa tête un président de la république qui dispose de tous les pouvoirs du fait des dispositions de la constitution de la Vème république et qui se comporte à peu près comme un autocrate, sans contrôle !

L’Etat s’appuie sur un ensemble de textes législatifs et réglementaires pour donner une légitimité à son autorité et en outre sur une armée de fonctionnaires dont une partie constitue l’élite de l’élite ; il s’agit bien entendu de cette caste des (hauts) fonctionnaires qui estime qu’elle dispose du droit légitime de commander et de diriger le reste de la population qu’elle considère comme globalement inapte à comprendre les problèmes de nos sociétés si complexes !

Nous avons aussi quelques affirmations bien pratiques pour justifier l’autorité de l’Etat : l’intérêt supérieur de la nation, l’intérêt public, la raison d’Etat, l’utilité publique qui ne sont en fait que des accommodements bien pratiques avec la propriété privée et la liberté individuelle quand ce n’est pas carrément la justification des agissements illégaux des dirigeants au pouvoir !

Il faut dire que la France présente la caractéristique d’un système étatique qui donne la prééminence à l’Etat sur l’individu (à la grande différence des pays anglo-saxons). Et, dans ce schéma, on attend de vous la soumission à l’autorité de l’Etat !

En fait, l’Etat apparaît comme une organisation qui tente de canaliser vos choix dans le sens de ce qu’il veut et qui vous retire, sans que vous vous en rendiez compte, votre libre arbitre et la liberté de choix. Et, de fait, sans même que l’on en ait conscience, de nombreuses décisions échappent à notre contrôle et nous sont tout simplement imposées ; telles que :

Accepter de payer vos impôts sans rechigner ni frauder quelque soit leur montant, sans aucun contrôle ; les rapports de la cour des comptes ne servant à rien et les abus dans l’usage des deniers publics étant continuels et jamais sanctionnés,

Croire et d’accepter la transition énergétique décidée par le gouvernement sans aucune nécessité et jeter votre voiture en bon état ainsi que le fait qu’on vous interdise l’accès au centre de certaines villes au nom de la sauvegarde de la planète,

Accepter que l’Etat et ses fonctionnaires connaisse tout de votre patrimoine, de vos comptes bancaires et qu’il vous espionne par le biais de vos boites email au mépris de la règle du secret des correspondances mais au nom d’une lutte contre le terrorisme qui a tout d’une lutte contre les tentatives d’échapper au contrôle étatique et à la pression fiscale,

Accepter le système de retraite par répartition étatisé parce que le système par capitalisation est interdit en France (sauf curieusement pour les fonctionnaires),

Accepter le régime de sécurité sociale étatisé qui ne vous permet pas de faire une comparaison entre les coûts et les prestations de concurrents car l’Etat déteste la concurrence qui lui ferait perdre sa position dominante,

En fait, cette « autorité supérieure » ne veut pas de citoyens responsables, elle veut des citoyens obéissants et soumis qui acceptent les choix qui ont été faits pour eux par une élite éclairée … il n’est donc pas question d’invoquer les droits du citoyen et autres fadaises du type RIC !

Bien souvent,  la coercition est bien réelle mais elle est masquée pour devenir acceptable ; c’est à dire qu’on vous y oblige tout en vous faisant croire que vous avez encore un choix : Ainsi le Prélèvement à la source en vous rassurant que vous aurez de toute façon la possibilité de le moduler … ce qui s’est avéré faux. Vous pouvez toujours continuer à payer vos impôts par chèque mais vous devrez vous acquitter de 25€ d’amende fiscale !

Par ailleurs, vous pouvez croire à la justice de votre pays mais l’Etat n’est pas un justiciable ordinaire car il ne relève pas de la justice commune mais du droit administratif et des tribunaux administratifs ; c’est à dire que le contentieux avec les citoyens et/ou contribuables est examiné par des juges qui sont les employés de l’Etat. Cela est évidemment bien loin de présenter les garanties nécessaires à l’exercice d’une justice équitable … mais le but est de faire croire à une justice alors que la fonction des tribunaux administratifs est essentiellement de protéger les intérêts de l’Etat !

En outre, l’Etat a su se donner les moyens de la contrainte : c’est le cas du droit fiscal qui regroupe essentiellement les moyens juridiques alloués à l’Etat pour vous spolier ; c’est à dire que cette branche du droit est pratiquement exclusivement en faveur de l’Etat ! Ceci est allié au fait que l’Etat dispose de la puissance exorbitante du droit commun ; laquelle lui permet de faire exécuter par lui-même ses propres décisions sans avoir besoin de recourir à la justice et vous avez en main tous les éléments de l’oppression !

On a aussi vu que la police en France constitue un évident moyen d’oppression du pouvoir et les violences policières sont en fait une tradition républicaine. Il n’est qu’à voir l’utilisation abusive et délibérée de LBD sur les gilets jaunes (la vingtaine d’éborgnés sont là pour en témoigner) qui ne doit rien au hasard ou aux circonstances mais tout à l’intention de mater une rébellion. Ou encore lors de la ténébreuse affaire Steve où l’on découvre que la police charge sans raison et ensuite refuse d’aider les jeunes tombés à l’eau (avec un beau délit de non assistance à personne en danger – reste à savoir si le Parquet fera son travail ?).

On sait que les gilets jaunes ont fait vaciller le pouvoir macroniste mais les violences policières évidentes sont là pour rappeler que l’Etat n’aime pas la contestation qu’il assimile à l’anarchie. Il craint la populace, il n’aime pas que la rue lui impose ses décisions et la réaction d’E Macron aux gilets jaunes a été tout à fait symptomatique : il a refusé tout dialogue avant de finalement lâcher du lest pour calmer la rue tout en se plaçant dans la position du sauveur au dessus de la mêlée.

Cela ne l’a pas empêché de se réfugier dans le déni affirmant que la patrie ( ?!) des droits de l’homme ne pouvait pas être suspectée de violences policières.

En dépit d’une évidente falsification de l’Histoire, on se rappellera quand même la répression sanglante de la commune de Paris en 1871 ou lorsque la gendarmerie tire sur une manifestation de carriers à Davreil en 1908, de mineurs à Fourmies en 1891 ou encore avec la rafle du Vel d’Hiv en 1942 ou enfin la milice de joseph Darnand en 1944 …).

Il ne faut jamais oublier que ce sont ces fameux droits sur lesquels Danton puis Robespierre et leurs acolytes se sont assis dès 1793 avec le comité de salut public, la Terreur, la terrible « loi des suspects » et enfin le génocide vendéen avec ses colonnes infernales (150.000 morts minimum).

Certes, nous avons dépassé le stade de la chambre des « aveux spontanés » qui existait dans certains commissariats mais la France reste le premier exportateur mondial de la morale qu’elle veut imposer aux autres tout en ne la respectant pas elle-même. Je me souviens des difficultés rencontrées lorsqu’il s’est agi de permettre, dans les années 1990, l’intervention de l’avocat pendant la garde à vue que la France a été l’une des dernières à appliquer en Europe ;  et encore à des conditions tellement restrictives qu’elles en retiraient toute la portée !

La tentation de la soumission volontaire

On se rappelle cette déclaration du général De Gaulle « les français sont des veaux » sans  qu’on sache s’il s’agissait d’un souhait ou d’un constat …

Or, en sus de la contrainte exercée par l’Etat, il existe toujours chez l’individu la tentation de laisser quelqu’un décider pour lui ; ce que l’on désigne par « la soumission volontaire ». C’est à dire que l’individu se soumet volontairement à l’autorité en échange de certains avantages ; en général des allocations sociales.

Ce concept a été développé au 16°siècle de manière tout à fait remarquable par Etienne de la Boétie alors âgé de 16 à 18 ans dans un essai intitulé « discours de la servitude volontaire » qui a établi que le fondement de cette servitude est la cupidité et le désir d’honneurs !

Or, l’Etat providence, qui se mêle de tout, constitue le terreau idéal pour opérer le contrôle de la population qu’il rend dépendante en se plaçant dans la posture du protecteur et du sauveur tout en fondant son action sur la crainte, la résignation, la conviction et la persuasion, sans oublier la manipulation de la population par le biais de l’information.

L’Etat alterne promesses et menaces, comme vous le feriez pour des enfants, et exploite cette servitude volontaire ; ce qui n’est rien moins qu’un moyen clientéliste de sa part d’obtenir la soumission de la population.

Le problème est que conférer le choix à autrui, s’il présente l’avantage de ne pas avoir à décider soi-même, présente quelques inconvénients : On aboutit à une forme d’infantilisation de la population qui ne fait plus aucun choix, s’en remet à une administration et n’assume plus jamais la responsabilité de ses actes … tout en étant généralement insatisfaite !

Car cette relation de dépendance permet à cette population de rejeter sa propre responsabilité dans tout ce qui lui arrive. Ne prenant aucune décision, elle n’a pas besoin de se remettre en question et en appelle toujours à l’Etat et à l’autorité de l’Etat pour résoudre ses problèmes ; et à la fin, tout ce qui arrive est toujours de la faute de ce dernier !

L’attitude du sauveur que l’on peut assimiler à du paternalisme politique est à la fois subtile et perverse. Elle permet de glorifier l’Etat et ses fonctionnaires aux yeux des autres ; en se présentant comme altruiste tout en maintenant la population en situation de dépendance.

En fait, il faut savoir que les règles contraignantes qu’on vous impose ne sont pas toujours légitimes car les dirigeants exploitent sans vergogne la capacité de l’humain à s’adapter notamment aux contraintes de toutes sortes. Pour votre sécurité, on réduit vos libertés et on attente à vos droits ! On procède à une augmentation lente de la pression pour ne pas choquer par des mesures brutales et les faire accepter en douceur.

Seulement, à la fin, vous avez oublié ce qu’est  la liberté !

Bien sur, on vous fera des promesses de protéger vos intérêts et votre liberté mais on sait ce que valent les promesses en politique ; elles n’engagent que ceux à qui elles sont faites !

Néanmoins, aucun pouvoir, même quand il s’impose d’abord par la force, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d’une partie notable de ses membres.

En conclusion

Il ne faut jamais donner les pleins pouvoirs à une autorité quelle qu’elle soit. En juillet 1940 les députés et sénateurs français, pris de panique (exception faite de 80 lucides) ou de lacheté, ont voté les pleins pouvoirs au profit de Pétain, alors qu’ils n’en n’avaient pas le droit constitutionnel ; on a vu où cela nous a menés !

La Déclaration des Droits de l’Homme proclame que la liberté est un bien précieux qui s’acquiert à la naissance. Seulement, elle doit se préserver par un combat quotidien contre la tendance systématique de l’Etat d’augmenter son contrôle sur les individus.

Car, l’image de l’Etat défenseur et protecteur des faibles n’est qu’une illusion !

L’Etat n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts et il pratique depuis toujours la menace, la peur, la violence, le meurtre, l’emprisonnement et le vol. Il n’a aucun scrupule et ne comprend qu’un seul langage, celui de la force, et il n’admet qu’une seule loi, celle du plus fort.

Finalement, à bien y regarder, l’État n’est qu’une organisation criminelle disposant du monopole de la force et de la violence, dite légitime, en s’appuyant sur un ensemble de textes qui sont présumés être acceptés et respectés par l’ensemble de la population ; même s’ils ont été décidés contre l’intérêt de celle-ci !

La   tentation de l’autoritarisme  et  de la dictature sont  inhérents à l’exercice du pouvoir et il appartient à chaque individu de ne pas accepter ce qu’il ne veut pas.

N’oublions pas que la démocratie telle qu’elle nous vient de l’Athènes de Périclès ce n’est pas tous les pouvoirs à l’Etat et à ses édiles, c’est le contrôle des élus par les citoyens pour éviter les abus car, si le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument !

Pour vous faire une idée d’un monde corrompu avec une population soumise qui accepte le règne de l’arbitraire vous pouvez lire l’excellent livre « j’ai couru vers le Nil » de Alaa El Aswany  éditions Actes Sud (l’action se passe en Egypte en 2011 pendant la révolution de la place Tahrir).

 Bien cordialement à tous

Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Milos)

Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

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C’est votre épargne et vos retraites qu’on assassine !

On pourrait croire que les taux d’intérêts actuellement très bas constituent une bénédiction et, ils le sont effectivement pour les emprunteurs car on préfère toujours emprunter à 1.5% hors assurance qu’à 4% ; surtout lorsqu’il s’agit de crédits de longue durée destinés à financer des acquisitions immobilières.

Les taux bas présentent donc des avantages immédiats pour les emprunteurs.

Malheureusement, il ne s’agit là que d’une partie de la question car ces taux bas, voire nuls quand ils ne sont pas négatifs, présentent des inconvénients majeurs sur le moyen et le long terme.

L’origine des taux bas

On peut en situer l’origine à la crise des subprimes de 2007-2008, dont le point de départ est les USA, lorsqu’il a fallu sauver l’ensemble des institutions bancaires prises au piège de créances irrécouvrables, valorisées abusivement AAA par les agences de notation et titrisées ; c’est à dire noyées dans d’autres produits financiers et vendues à la planète entière.

Toutes les banques se sont aperçues que leurs bilans étaient contaminés par ces produits pourris et se sont mises à se méfier les unes des autres. Les flux financiers se sont arrêtés ; les banques ne se prêtaient plus entre-elles de peur de ne pas être remboursées ou par manque de liquidités !

Les Etats se sont alors énormément endettés pour sauver leurs banques et éviter une déroute financière aux effets dévastateurs (avec un risque réel de faillite généralisée de l’ensemble du système bancaire) ; si bien qu’arrivé à un certain stade il a fallu sauver … les Etats eux-mêmes de leurs propres dettes !

Les banques centrales sont alors entrées dans la danse et ont émis une masse énorme de monnaie ; c’est à dire qu’après avoir abusé de la politique budgétaire en s’endettant, les Etats se sont mis à abuser de la politique monétaire …

Auparavant, quand on émettait massivement de la monnaie, il y avait un effet immédiat : l’inflation puis l’hyperinflation (ex l’Allemagne de 1923 ou le Venezuela actuel). Or ce phénomène inflationniste ne s’est produit ni en Europe, ni aux USA ni au Japon. L’Allemagne emprunte désormais à -0,10%, la France à 0,00% !

L’arrivée des taux bas s’est donc faite progressivement lorsque les Etats et les banques centrales se sont aperçues qu’elles pouvaient augmenter considérablement la masse monétaire (l’argent en circulation) sans provoquer le phénomène tant redouté de l’inflation qui déstabilise les économies.

Le problème, c’est que les agents économiques que nous sommes n’ont jamais vu la couleur de cet argent !

Où est passé l’argent ?

Essentiellement dans des titres obligataires émis par les Etats et souscrits par les banques, les compagnies d’assurances, les caisses de retraite et les fonds de pensions. Autrement dit, l’argent gratuit des banques centrales a été utilisé pour financer la dette des Etats à des taux de plus en plus bas.

Avec des taux nuls il est évidemment difficile de dégager du rendement pour valoriser un portefeuille. C’est une des raisons pour lesquelles les gérants de portefeuilles se sont mis aussi  à acheter des actions de sociétés ; ce qui explique la progression invraisemblable et complètement irrationnelle de Wall Street.

Ainsi donc, avec l’argent gratuit on achète du papier !

Ce surplus de monnaie n’est jamais arrivé au stade du consommateur et n’a donc pas entraîné un surplus de consommation ; car c’est ce dernier qui provoque la hausse des prix et entraîne ipso facto la poussée inflationniste !

Bien évidemment tout cela est totalement fictif et ne repose nullement sur l’économie réelle qui est de produire des richesses. On en est arrivé à un système où les actifs gonflés par le crédit facile constituent la contrepartie des dettes accumulées !

Les effets pervers des taux bas

Le prêt à intérêts constitue à la fois la contrepartie de l’immobilisation plus ou moins longue d’un capital et la prime pour le risque de voir ce capital ne jamais être remboursé (l’emprunteur fait défaut ou faillite).

Autrement dit, toute chose a une valeur et de tous temps le taux moyen d’intérêt a été  (hors inflation) de l’ordre de 3 à 5% l’an depuis le moyen age. Or, dans cette configuration de taux bas ou nuls, l’argent n’a plus de valeur puisque vous pouvez l’emprunter sans payer d’intérêts.

Il s’agit évidemment d’une hérésie économique car ces taux bas ne sont pas le résultat du marché mais le résultat de manipulations monétaires par les banques centrales (Fed, BCE, Bank of Japan).

Il faut dire que la Bank of Japan a montré l’exemple jusqu’où on pouvait aller.

A partir des années 1990, le Japon s’est enfoncé dans la déflation avec l’explosion de plusieurs bulles (immobilière, marché des actions). Les mesures massives de doublement de la masse monétaire et de taux à zéro n’ont eu aucun résultat tangible hormis de propulser la dette publique de 60% à 240% du PIB ! Le Japon est toujours plus ou moins en déflation !

Le danger est qu’on se retrouve dans un système où l’épargne n’est plus rémunérée, les caisses de retraites sont asphyxiées et les banques se retrouvent sans rendement !

En contrepartie, on se retrouve avec des entreprises dites zombies qui survivent parce qu’elles peuvent bénéficier de ce crédit pas cher pour financer leurs dettes alors qu’en temps normal elles auraient fait faillite ; mais aussi avec des Etats sur endettés qui continuent à abuser du crédit !

C’est donc tout le tissu économique qui se retrouve mis en péril par cette politique de taux nuls !

Ce crédit pas cher a même des effets délétères sur le marché de l’immobilier car les détenteurs d’épargne ont tendance à délaisser les placements purement financiers qui ne rapportent plus rien pour se retourner vers la pierre. Or, il faut savoir que ce marché obéit à des règles spécifiques. Il suffit de faibles mouvements de hausse ou de baisse pour provoquer de fortes tensions sur les prix et d’ailleurs les prix augmentent actuellement dans de fortes proportions à Paris, Lyon et Nantes.

Enfin, avec D Trump, les Etats commencent à se livrer une guerre des monnaies dont la récente chute du Yuan chinois n’en n’est que le dernier avatar et une manière de contourner les droits de douane appliquées par Trump sur les produits chinois !

Il y a toujours danger quand les Etats se lancent dans la manipulation monétaire même si on nous propose toute une série de justifications fallacieuses qu’on n’hésite pas à appuyer par des théories fumeuses (telles la MMT ou  théorie  monétaire moderne qui n’est qu’une manière de faire fonctionner la planche à billets), ou encore en nous expliquant qu’il y a trop d’épargne ou qu’elle est mal orientée et qu’il faut user de moyens fiscaux pour en modifier la structure …

Le résultat inéluctable est qu’on aboutit toujours à l’euthanasie de l’épargnant qui voit son capital grignoté à la fois par les taux nuls et par l’inflation ; même faible.

La perversion jusqu’au bout

Avant, quand le système fonctionnait normalement, en cas de surchauffe économique, la banque centrale augmentait les taux et lorsqu’il y avait un risque de déflation ou de récession elle baissait les taux pour améliorer le crédit et faciliter l’activité économique.

Aujourd’hui, les dirigeants des banques centrales vivent dans la crainte permanente d’une récession économique ; ce qui fait que même en cas de simple ralentissement de la croissance économique on baisse les taux (la Fed vient de le faire) juste pour faire durer la croissance aussi faible soit-elle !

On a donc perdu tous les repères. Les taux d’intérêts deviennent inférieurs au taux de croissance, les banques et les Etats ne veulent plus payer d’intérêts et on découvre alors que les taux gratuits agissent comme une drogue. A la fin, on ne peut plus revenir en arrière et s’en passer car finalement pourquoi payer ce qu’on peut avoir pour rien !

Le principe selon lequel « plus je m’endette et moins je paie »  ne résulte pas d’une logique économique mais d’une manipulation monétaire dangereuse à tous points de vue car, à terme, c’est l’insolvabilité généralisée qui menace !

Les conséquences désastreuses à terme

On est passé en mode de surendettement permanent alors qu’il faudrait réduire les dépenses. L’argent facile favorise la dépense. Mais l’inflation budgétaire nuit à l’économie qu’elle ne sert, le cas échéant, qu’à court terme tandis qu’elle détruit à long terme les bases de l’économie.

Les taux négatifs n’ont pas de rationalité. Ils entraînent la destruction de l’épargne (avant on pouvait épargner et se constituer un capital retraite – aujourd’hui ce n’est plus possible) et favorisent les mauvais placements. Ils créent des bulles sur les actifs financiers (actions), sur l’immobilier, et ces bulles éclateront un jour !

Seulement, comme en ce bas monde rien n’est gratuit, tout finit un jour, et surtout les excès, par se payer. Et l’addition risque d’être salée !

Le jour où tout cela se dégonflera, ce sera la catastrophe que l’on va essayer de retarder par tous les moyens par le biais d’une intensification de la répression financière et fiscale.

E Macron en a d’ailleurs tiré les conséquences : aucune réforme structurelle n’a été faite, aucune économie de fonctionnement n’a été réalisée, on continue d’empiler les déficits et on creuse la dette qui est d’ores et déjà impossible à rembourser ! On la laisse filer en … croisant les doigts et en espérant que tout cela durera le plus longtemps possible !

Jusqu’au moment où tout va se bloquer même si c’est fortuitement !

Car, il y aura fatalement un moment où les agents économiques vont refuser de continuer à jouer le jeu fixé par le pouvoir politique ; notamment parce que les bulles auront atteint un niveau tel qu’il deviendra évident qu’elles éclateront (pour l’immobilier, au-delà d’un certain niveau de prix les acheteurs refuseront de payer) et ce jour là il y aura un blocage qui obligera le pouvoir à prendre des mesures de coercition draconiennes.

Les Etats, pour ne pas faire faillite, vont alors intensifier la pression fiscale, la lutte contre la fuite devant l’impôt, mais aussi la fuite devant la répression financière. Ils vont aussi contrôler les comptes bancaires, les patrimoines, les dépenses, mais aussi, sous des prétextes divers, pratiquer des écoutes, le fichage de la population, le contrôle de l’information.

Nous sommes en marche vers un monde de surveillance, de contrôle, de répression fiscale et financière, de surveillance généralisée juste pour une histoire de dettes !

Lorsque la réduction des taux ne sera plus suffisante pour masquer la gravité de la situation, ce sera l’interdiction du cash. Votre argent sera bloqué dans une banque sous contrôle du pouvoir et la banque vous appliquera des taux négatifs. Et si jamais la situation s’aggrave trop, on liquidera l’ancienne monnaie devenue vraiment trop mauvaise (car l’excès de monnaie provoque toujours une dévalorisation de celle-ci) afin de la remplacer par une nouvelle qui aura l’effet de masquer une avantageuse dévaluation permettant de liquider à bon compte les dettes étatiques !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce : Leros)

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Le déclin de l’empire américain

On parle beaucoup des USA en raison de la puissance des GAFAM mais aussi en raison de la personnalité très clivante de D Trump, populiste et réactionnaire, qui fait figure de personnage inculte et grossier après un Barack Obama réputé « de gauche » et donc considéré, vu de France, comme éclairé et progressiste.

Au-delà de l’anti américanisme primaire manifesté par une partie de l’élite française,  il serait naïf de croire que cette attitude américaine ne date que d’un D Trump qui menace et vitupère à l’encontre de quiconque s’oppose à lui et qui a engagé une guerre commerciale avec son grand rival du moment : la Chine.

Qu’est-ce qu’un empire ?

Parler d’empire à propos des USA revient à définir ce qu’est un empire. C’est un pays ou un ensemble de pays disposant d’une suprématie en matière économique, financière, politique et militaire.

A ce jour, on pourrait penser qu’il y a 3 empires : les USA, la Chine et la Russie.

Dans les faits, la Russie bénéficie avant tout de l’image de l’URSS mais elle n’est plus un empire. En effet, bien qu’elle dispose du plus grand territoire de la planète, elle ne dispose d’aucune supériorité économique, technologique, militaire. Le budget de la défense russe est à peu près similaire à celui de la France (60 Milliards de $ à comparer aux 714 Milliards de $ des USA).

La Russie a une économie de pays en voie de développement  et tire l’essentiel de ses ressources de son sous-sol. Elle n’a qu’une seule entreprise de taille mondiale : Gazprom.

Vis-à-vis des européens, la Russie fait pourtant toujours figure d’épouvantail avec un Vladimir Poutine offensif et soucieux de la défense des intérêts de son pays ; surtout lorsqu’il a constaté que les occidentaux grignotaient l’ancien empire par le biais de l’incorporation à l’OTAN des anciens pays du bloc soviétique et que cette extension allait aussi toucher l’Ukraine et la Géorgie. Cette action a nécessairement eu un impact sur le sentiment obsidional séculaire des russes et on connaît la réaction : annexion de la Crimée, écrasement de l’armée géorgienne, sécession de la partie orientale et russophone de l’Ukraine. Par contre, il est à peu près avéré que la Russie n’a aucune ambition d’expansion vers l’ouest. Les craintes européennes relèvent donc essentiellement du fantasme entretenu d’ailleurs par les … américains dans le cadre de l’OTAN !

Ne restent donc en lice, que les USA puissance dominante depuis la fin de la seconde guerre mondiale et la Chine qui, avec sa nouvelle puissance économique en développement accéléré, vient contester la suprématie américaine.

La puissance inégalée des USA

L’émergence des Etats-Unis en tant que grande puissance remonte à la fin de la première guerre mondiale ; laquelle a signé surtout le suicide de la civilisation européenne même si le Royaume Uni et la France ont pu, avec leurs empires, masquer pendant quelque temps leur lent déclin.

Les Etats unis sont entrés dans l’ère industrielle de la production de masse et ce processus s’est renouvelé et amplifié avec la seconde guerre mondiale alors que l’Europe en est sortie complètement anéantie et dans l’incapacité de faire face au risque d’invasion d’une URSS dirigée à l’époque par un Staline calculateur, impitoyable et machiavélique.

C’est donc logiquement que l’Europe ait recherché la protection de l’allié américain, déjà sur place, par le biais de l’OTAN ; traité d’assistance et de défense.

Au regard de l’Histoire occidentale, les USA ont été les libérateurs de l’Europe par deux fois et le plan Marshall a permis de redresser l’économie des pays de l’Europe de l’ouest ruinés par la guerre.

En 1918, ils sont entrés, tardivement, dans le conflit alors que l’essentiel de l’effort de guerre avait été supporté par la France et le Royaume Uni.

En 1944, le débarquement en Normandie a permis effectivement d’accélérer l’effondrement de l’armée allemande mais il ne faut pas oublier que l’essentiel de l‘effort de guerre a été assuré par l’URSS au prix d’un bain de sang. (23 millions de morts contre 300.000 GI’s).

En outre, le plan Marshall n’a pas été sans arrières pensées car dans l’esprit des américains il était évident qu’il valait mieux redresser économiquement les pays d’Europe pour s’en faire ensuite des clients plutôt que de les abandonner à leur misère … et à la tentation communiste.

Ils ont d’ailleurs joué à plein leur rôle de défenseurs de la liberté face au monde communiste et on se rappelle cette formule de J.F Kennedy, devant le mur de Berlin « Ich bin ein Berliner ».

Les USA, phare de la liberté, a donc été le schéma mental de l’Europe de l’ouest face à l’empire communiste. Mais ce monde a disparu et il n’est pas sûr que cette image soit vraiment celle que l’on doive aujourd’hui retenir des USA.

La Russie de Boris Eltsine s’y est laissé prendre en pensant que les USA allaient l’aider à sortir du communisme et à se redresser économiquement. Il n’en n’a rien été car le but des USA n’a jamais été que d’affaiblir la Russie en partant du principe que cela faisait un adversaire de moins !

En fait, on s’aperçoit très vite que les USA se comportent comme un empire dominateur et que, comme tout empire dominateur, il tend à étendre encore son pouvoir pour atteindre l’hégémonie ; et cela ne date pas de l’arrivée de D Trump à la Maison Blanche.

La guerre économique et militaire comme moyen de suprématie mondiale

 Au niveau militaire :

Depuis 1945, les USA se sont lancés dans de nombreuses guerres en Irak, au Vietnam, en Syrie, en Afghanistan, en Libye, mais aussi dans des interventions au Guatemala, au Brésil, à St Domingue, à la Grenade, à Panama, au Nicaragua en finançant les contras ; sans oublier l’Iran de Mossadegh et le Chili d’Allende.

Les résultats ont été pour l’essentiel désastreux avec des effets collatéraux dont on n’a pas fini de prendre la mesure (Financement d’Al Quaeda de Ben Laden en Afghanistan et création de l’Etat islamique à la suite de l’intervention en Irak).

Autant la campagne « tempête du désert » en 1991 avait pour but de libérer le Koweit de l’invasion irakienne, autant l’invasion américaine de 2003 n’a eu pour but que de renverser Saddam Hussein et d’y établir la pax americana ; avec le succès que l’on sait.

Or, on ne peut leur reprocher quoique ce soit car les USA se placent hors du droit international en rejetant toute intervention de la CPI (Cour Pénale Internationale) dans leurs opérations ou interventions militaires.

Par ailleurs, les USA contrôlent directement ou indirectement par le biais de l’OTAN la défense de pratiquement tous les pays européens ; auxquels il faut y ajouter la Corée du sud et le Japon ; ce qui ne les empêche pas d’espionner aussi leurs alliés … comme s’ils étaient des ennemis et avec les moyens à la mesure de la puissance des USA. Certes, tout le monde espionne tout le monde mais on peut quand même légitimement se demander pourquoi un pays allié se comporte … comme un ennemi !

En fait, les USA ne nous considèrent pas comme des alliés mais comme des vassaux qui doivent leur obéir et D Trump a parfaitement intégré cette notion avec l’instauration d’un rapport de force à propos auquel l’Union Européenne n’a actuellement pas de réponse !

Ainsi le président Trump a déclaré que l’Union Européenne devait payer les frais de l’OTAN pour sa sécurité puisqu’elle en est la première bénéficiaire ; avec un double bénéfice pour les USA puisqu’ils imposent des dépenses de défense aux européens et ensuite leur vendent du matériel militaire (notamment le coûteux et complexe chasseur multirôle F35 à l’Italie, au Danemark, à la Norvège, aux Pays Bas, au Royaume Uni, à la Belgique – La Finlande, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie sont encore en phase de réflexion.)

D’un autre coté, les USA contrôlent aussi l’exportation de matériel américain intégré dans des systèmes d’armes européens ou même seulement industriels assemblés dans l’Union Européenne ; ce qui limite leur possibilité finale d’export en rendant les européens tributaires du bon vouloir américain. Pour certains pays, Dassault est ainsi obligé de modifier ses avions Rafales pour en retirer les composants américains.

Par contre, les USA respectent la force puisque Trump a fait ami ami avec Kim Jong Un le dictateur de la minuscule et insignifiante Corée du nord mais disposant de l’arme nucléaire.

Au niveau économique :

La supériorité des entreprises américaines est écrasante avec les désormais célèbres GAFAM mais aussi avec les compagnies pétrolières. La domination est quasi-totale dans le domaine des puces électroniques (Intel, AMD …) et les USA dominent aussi dans la banque, l’aviation, l’espace, l’armement.

Depuis 1945, le dollar est devenue la monnaie des échanges internationaux donnant de ce fait aux USA un avantage énorme : le monde entier devant acheter des dollars pour ses transactions, les USA peuvent faire financer leurs déficits par tous les autres pays de la planète !

Les USA n’hésitent pas non plus à exporter leurs crises financières. La crise des subprimes de 2008, qui s’est propagée à la planète entière, a bien pour origine la titrisation abusive, par les banques américaines, de créances insolvables ; sans aucune espèce de remord ou d’excuse de la part des USA !

D Trump a décidé en outre de sauver l’emploi américain en appliquant unilatéralement des droits de douanes sur toute une série de produits importés d’Europe, du Mexique, du Canada, de Chine ; avec des rétorsions inévitables !

A cela s’ajoute ce que l’on appelle l’extra territorialité de la loi américaine sur toutes les opérations réalisées en dollars, où qu’elles soient réalisées dans le monde et même si elles n’ont jamais transité par le territoire des USA. Il s’agit ni plus ni moins que d’un chantage exercé sur tous les acteurs économiques avec la menace de sanctions colossales.

L’exemple de l’Iran est révélateur de cette méthode d’action.

Les américains ont décidé d’asphyxier économiquement l’Iran (considéré comme un danger pour Israël), mais aussi de se venger de l’affront de 1979, pour faire chuter le régime des mollahs en escomptant une révolte de la population.

D Trump a donc brutalement rejeté le traité de non prolifération qui avait été laborieusement négocié avec l’Iran sous Obama (avec la France, le RU et l’Allemagne) et il a intimé à tous les autres pays de cesser toutes relations économiques avec l’Iran sous 6 mois avec la menace de sanctions. On s’aperçoit clairement que les USA n’hésitent pas à tordre le bras à quiconque s’oppose à leurs décisions.

Evidemment, il ne saurait être question d’y voir une quelconque morale puisque d’un autre côté les USA sont les garants du régime intégriste d’Arabie saoudite qui, de son côté, mène sa guerre personnelle au Yémen.

Les conséquences en sont dramatiques pour les entreprises européennes. Total et Peugeot (qui y vendait 400.000 voitures par an) ont été contraints de plier bagages sous la menace de représailles économiques dont la BNP a pu mesurer l’ampleur puisque elle a été condamnée (sous la présidence Obama) à payer 9 Milliards $ pour avoir enfreint l’embargo américain sur le Soudan, Cuba et l’Iran.

Il faut aussi évoquer les accords Fatca qui permettent aux USA d’imposer leurs règles fiscales partout dans le monde et de terroriser les institutions financières sous la menace de sanctions financières colossales (l’UBS Suisse a payé pour le savoir).

Aujourd’hui, la position des USA apparaît donc clairement comme celle de celui qui veut imposer sa puissance au reste du monde et il utilise une nouvelle arme : le droit américain ! La banque Natixis, dans une récente note de conjoncture, parle même d’une stratégie de prédateur !

D Trump veut aussi asphyxier la Russie et essaie de faire capoter l’accord de construction du pipeline Northstream (qui passe par la mer Baltique et évite de ce fait l’Ukraine) destiné à alimenter l’Allemagne en gaz russe ; le but secondaire étant de vendre à l’Allemagne du gaz de schiste américain !

L’ingérence américaine apparaît donc omniprésente et D Trump choque par ses propos mais, en fait, dit tout haut ce que ses prédécesseurs faisaient déjà avec plus … de discrétion. On peut rappeler que, sous Obama, l’élimination physique d’opposants au moyen de drones est devenue une méthode ordinaire de gestion des conflits.

La concurrence inexorable de la Chine

La caractéristique d’une grande puissance est qu’elle cherche toujours à accentuer sa puissance ou, à tout le moins, essaie de ne pas la perdre. C’est la principale raison pour laquelle les USA ont décidé de se lancer dans une guerre économique avec la Chine afin de l’empêcher de devenir la première puissance mondiale ; notamment en lui interdisant l’accès au marché américain pour certains produits (Huawaï et la 5G) ou encore en lui interdisant l’accès à certaines technologies sensibles.

La Chine bien évidemment conteste aujourd’hui cette suprématie et accroît sa puissance militaire et étend son influence sur toute la zone asiatique mais aussi en Afrique en faisant office de bailleur de fonds.

Les chinois affectent de ne pas être impressionnés par les menaces et sanctions américaines mais ils ont bien compris tout le danger d’une situation dans laquelle ils se placeraient en position de sujétion vis-à-vis des USA. Ils essaient donc d’organiser le rejet de l’utilisation du dollar pour ses échanges internationaux par le biais de l’instauration d’une zone yuan.

Et l’Europe ?

Elle est aux abonnés absents pour des raisons qui tiennent beaucoup à son histoire faite de conflits séculaires entre des Etats qui persistent à se méfier les uns des autres.

Trump d’ailleurs pousse à la division des pays européens et excite les dirigeants britanniques à faire un hard Brexit ; même si cela est contraire aux intérêts du Royaume Uni.

Il est évidemment plus facile d’imposer sa loi à une Europe divisée alors que l’Union Européenne représente la première puissance économique mondiale. Seulement, elle n’est qu’un nain politique et militaire et rien n’indique qu’il puisse intervenir quelque changement que ce soit à ce propos. De manière tout à fait surprenante, seuls 58% des échanges intra européens sont libellés en € ; ce qui est pour le moins surpenant !

De plus, les pays de l’est (baltes et Pologne) demandent le maintien du parapluie américain car ils ont peur de l’ours russe qui pourrait les envahir en 24 h chronos ; souvenir de ce qu’il leur est arrivé en 1939 !

Or, il faut être conscient que l’Union Européenne n’a absolument pas besoin des USA pour assurer sa défense. Elle en a les moyens financiers et techniques mais manque totalement de volonté ; il s’agit juste d’une espèce de confort intellectuel que de s’imaginer sous la protection du grand frère américain, si désintéressé, si généreux face à un ogre russe diabolisé …

Le général De Gaulle, qui n’avait nulle envie de devenir le petit soldat de Washington, se méfiait des agissements américains contre lesquels il avait dû batailler pied à pied pendant toute la deuxième guerre mondiale ; ce qui l’avait amené, il y a 60 ans, à sortir du commandement intégré de l’OTAN (que nous avons réintégré sous Sarkozy).

Les USA : un allié encombrant

On ne se débarrasse pas d’un voisin tel que les USA surtout qu’il ne faut pas escompter un déclin de l’empire américain. Ce n’est qu’un fantasme ou un vœu pieu et les attaques de D Trump à l’encontre de la Chine démontrent qu’il a clairement identifié celle-ci comme le seul challenger dangereux !

Le seul risque encouru par les USA serait que l’ensemble des pays utilisant le $ pour leurs échanges internationaux se mettent à utiliser le Yuan ou l’€ ; ce qui aurait pour effet de placer les USA face à leur seul véritable problème : leur endettement colossal. Toutefois, ce risque semble être pour l’instant complètement hypothétique.

Cela revient alors à se demander : les USA ne constituent-ils pas une menace pour notre indépendance et ne sommes-nous pas devenus une de leurs colonies ?

Bien cordialement à tous.

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce – Patmos)

Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire le petit livre de Pascal Boniface « Requiem pour le monde occidental » éditions Eyrolles.

Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

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Qui contrôle les médias contrôle les esprits

Cette déclaration de Jim Morrison, chanteur américain, leader des Doors décédé à 27 ans à Paris le 03 juillet 1971, amène à se poser la question suivante : Peut on manipuler l’opinion publique ou simplement l’influencer et quelles sont les techniques utilisées ?

Un concept ancien théorisé récemment

Il faut remonter à Sun Tzu, général chinois du sixième siècle avant notre ère, pour retrouver la plus ancienne théorie sur la guerre de l’information dans son ouvrage L’Art de la guerre ; essentiellement dans l’optique de stratégies de déstabilisation de l’adversaire. Toutefois, le premier a avoir théorisé ces concepts est Edward Bernays, un américain d’origine autrichienne, neveu de Sigmund Freud (le psychanalyste), dans un livre intitulé Propaganda publié en 1928 dont le but, à l’origine, était de convaincre les américains des bienfaits du capitalisme.

On s’aperçoit donc que la désinformation et la propagande sont aussi vieilles que l’homme lui-même et que nous sommes sans arrêt sollicités par des informations extérieures. En fait, à bien y regarder, tout le monde manipule tout le monde : les parents avec leurs enfants, les enfants avec leurs parents, les enseignants avec leurs élèves, les industriels, les politiciens.

Le premier utilisateur de la propagande de masse a été le régime nazi dans les années 30 avec son grand maître Joseph Goebbels et sa grande prêtresse Leni Riefenstahl, cinéaste de génie qui réalisa plusieurs films à la gloire du régime, dont le plus célèbre est « le triomphe de la volonté » dont il est dit qu’il s’agit d’un des plus grands documentaires de propagande jamais réalisés !

On se rappelle effectivement ces rassemblements grandioses de nuit à Nuremberg avec colonnes, flambeaux, oriflammes, drapeaux et musique destinés à donner un sentiment de puissance, de cohésion et d’appartenance à un groupe en exacerbant la supériorité de la race aryenne, le mythe du surhomme infaillible (Adolf Hitler) qui s’est imposé à la population allemande

Mais l’utilisation systématique, par le pouvoir, de la propagande avec pour but avéré de conditionner, voire de manipuler la population remonte pour l’essentiel à la première guerre mondiale. A l’époque on appelait ça du « bourrage de crâne » et on a oublié que l’hebdomadaire satyrique le Canard Enchaîné a été créé en 1915 pour contrer la propagande massive et mensongère du gouvernement.

Les techniques de l’information et de propagande ont évidemment suivi l’évolution technologique des médias et des moyens d’information en commençant par la presse écrite, les affiches, les tracts, la radio, les meetings politiques, le cinéma, la télévision et désormais Internet. La télévision a été longtemps été, et jusqu’à une période très récente, l’organe de propagande favori du pouvoir (il y eut à son époque une ligne directe entre le ministère de l’intérieur et le bureau du directeur de l’ORTF) ; jusqu’à l’arrivée d’Internet qui a violemment  rebattu les cartes !

Mais il ne faut pas oublier qu’à l’origine, la manipulation de l’opinion avait lieu essentiellement par le biais de la rumeur colportée de bouche à oreille. Il y a quelques exemples célèbres dont celui de la rumeur d’Orléans qui accusait en 1969 des commerçants (juifs par hasard) de kidnapper des jeunes filles pour les envoyer dans des bordels du moyen orient dans le cadre de ce qu’on appelait alors la « traite des blanches ».

En 1895, Gustave Le Bon avait d’ailleurs fait paraître un ouvrage intitulé Psychologie des foules, dans lequel il tentait de théoriser le sujet. Selon lui, les rumeurs procèdent d’une approche psychologique, souvent pathologique, et sont l’expression d’un inconscient collectif. Il les assimilait à des maladies quasi épidémiques du corps social.

Qui manipule qui ?

Nous vivons désormais dans un monde dominé, saturé même, par une information, surabondante, vraie ou fausse dans des secteurs aussi divers que le commerce ou l’industrie (publicité), la politique (on parle alors de communication), la religion.

Il faut aussi être lucide, tous les Etats tentent de manipuler leurs populations pour les canaliser et éviter la contestation, les manifestations de rue, les émeutes ; car, compte tenu de l’organisation sociale qui est la nôtre, tout projet d’envergure doit être approuvé par l’opinion publique. D’ailleurs, quand une nouvelle désagréable doit être annoncée, le pouvoir la fait souvent fuiter pour habituer la population ou pour tester sa réaction.

Toutefois, les Etats n’ont pas le monopole de la manipulation car des groupes privés ou non étatiques se livrent aussi à des actions de propagande ; même si on utilise alors plutôt les termes de lobbying ou de cercles d’influence. Certaines ONG écologistes exploitent ainsi l’écologie à des fins pas forcément écologiques (lutte contre le capitalisme, contre les multinationales, contre le nucléaire en exploitant la peur de la bombe atomique).

Il faut bien entendu ne pas oublier non plus l’école de la République avec ses mythes fondateurs (la révolution de 1789 et son mythe égalitaire) enseignés dès le plus jeune âge dans le cadre d’une instruction soigneusement définie par le pouvoir (mais tous les Etats ont leurs mythes fondateurs) et la propagande marxiste résolument anti entreprise d’un corps enseignant politiquement engagé.

Bien souvent cette propagande se fait avec la complicité active de la presse, surtout en France où elle est très largement subventionnée ; trahissant de ce fait la règle qui devrait être la sienne : être au service de ses lecteurs et non au service du pouvoir.

Par ailleurs, certaines périodes sont plus propices que d’autres à la manipulation ; il s’agit notamment des périodes troublées voire même seulement instables. L’élection présidentielle en fait partie et 2017 représente presque un cas d’école avec le lynchage évident de F. Fillon dans le but d’amener à la victoire le seul candidat « possible » face à Marine Le Pen !

Les modes d’influence

Il y a en fait deux modes d’influence ou de manipulation :

– une positive : c’est la publicité pour vendre des produits et des services qui inonde tous les médias, et qui tend à exploiter l’appât du gain et la convoitise. Ainsi ces publicités qui prêtent certaines vertus (notamment thérapeutiques) à de simples aliments ou des vertus médicales à des procédés techniques totalement inefficaces. Il s’agit donc de vanter les qualités vraies ou fausses du produit ; au consommateur d’y croire ou non, de s’en faire une opinion ou non.

– une négative : il s’agit de toutes les formes de propagande qui exploitent les sentiments irrationnels tels que la crédulité, la peur ou la haine, et nous entrons alors dans le domaine royal du « complotisme » qui exploite à fond ces sentiments. L’influence se produit en jouant alors sur des biais cognitifs (nous n’avons pas tous les mêmes croyances) voire carrément sur la paranoïa des gens. L’écologie politique joue clairement sur le registre de la peur en faisant croire que la planète serait en urgence absolue.

La diabolisation constitue un élément clé de ce type de manipulation dans la mesure où elle met en jeu une charge émotionnelle tronquant le processus d’analyse objective de la situation par l’individu. Il en a été ainsi des juifs présentés par les nazis comme les responsables de la situation catastrophique de l’Allemagne avec les conséquences que l’on sait.

On entre alors dans le cadre d’un processus de désinformation qui n’est autre qu’une tromperie au besoin par amalgame ou dévalorisation des autres ; voire en faisant référence à l’existence de prétendues lois naturelles ou pire de prétendues lois scientifiques.

Mais il peut s’agir aussi d’un processus de victimisation qui joue sur l’insatisfaction d’une partie de la population (habitants des cités, musulmans opprimés par les croisés) ou par un message tel que les immigrés sont responsables du chômage.

Des techniques extrêmement variées

Les procédés d’influenciation de l’opinion sont en fait extrêmement variés et en constante évolution.

Internet et les réseaux sociaux jouent aussi leur rôle avec de nouveaux phénomènes tels que les Fake news (diffusion de fausses nouvelles) ou encore la manipulation de l’opinion avec la post vérité. Internet est devenu d’ailleurs le principal diffuseur de publicités ; notamment par le biais des réseaux sociaux.

Il existe aussi des procédés qui ne disent pas leur nom et qui, bien qu’ils soient effectivement de la publicité, n’apparaissent pas comme tels. Ainsi les publi-reportages avec souvent la caution d’un journal qui se fait payer pour un article qui n’émane bien évidemment pas de sa rédaction ou encore des images numériques manipulées (qui n’a pas vu cet ours blanc efflanqué sur son glaçon à la dérive ?) à l’appui d’un discours trompeur. A un moment, on a même craint le recours aux images subliminales dissimulées.

Mais la propagande et la manipulation peuvent aussi se dissimuler dans les arts, la musique, le théâtre, le cinéma, les livres, les documents pédagogiques sous des prétextes tout autres.

Ainsi, ces chansons passées en boucle sur certaines radios à seule fin de promotion, l’auditeur n’étant bien entendu pas informé que la diffusion de cette musique ne doit rien au talent de l’interprète mais tout au paiement par la maison de disques. Aucun film de cinéma ne sort plus sans un battage publicitaire « approprié ».

Pour intervenir dans une guerre, il faut retourner l’opinion publique qui est en général contre la guerre ; il faut la préparer aux conséquences de la guerre. Le gouvernement américain n’a pas hésité a présenter au public des preuves que Saddam Hussein possédait bien des armes de destruction massive … qu’on n’a jamais trouvées !

On peut estimer que l’on se situe alors dans le cadre de l’action psychologique pure et de ce qu’on a appelé « la fabrication du consentement » telle qu’elle a été théorisée par Noam Chomsky et Edward Herman en 1988 (avant l’irruption d’Internet) et dont le but est d’obtenir l’adhésion de la population à des mesures dont elle ne veut pas.

On se situe dans le même registre lorsque le pouvoir désigne un ennemi extérieur pour agréger la population derrière un leader (Chavez a désigné les USA comme la cause du malheur des vénézuéliens comme d’ailleurs Castro à Cuba).

L’utilisation de la propagande et de la publicité est devenue omniprésente avec des conseillers en communication qui guident les industriels mais aussi les politiciens avec les désormais fameux « éléments de langage ». On se situe alors dans le marketing politique.

Seulement, les gouvernements, quels qu’ils soient, n’aiment pas que l’information leur échappe et ils considèrent les réseaux sociaux comme des concurrents dont il faut limiter l’influence, voire éradiquer. Cela les amène à faire voter des lois dites « anti fake news » dans le but principal de contrôler l’information alors que le pouvoir se permet lui-même d’y déroger et d’utiliser ces fameuses fake news !

Nous nous situons bien dans ce registre lorsqu’on nous affirme que les dépenses publiques, y compris somptuaires, sont payées par l’Etat alors qu’elles ne sont jamais payées que par le contribuable auquel l’argent a été extorqué ou encore que la taxe carbone sert à financer des projets écologiques alors qu’elle n’a qu’un but purement budgétaire !

La référence à la voix du peuple ou à la volonté populaire est aussi une manipulation visant à faire croire à un unanimisme de nature à vaincre certaines résistances de certaines parties de la population. La voix du peuple n’est alors que l’expression de l’esprit populaire, lui-même forgé par des leaders en qui il a confiance et par ceux qui savent manipuler l’opinion publique, en utilisant préjugés, symboles et clichés, à quoi s’ajoutent quelques formules simplistes de nature à marquer l’opinion.

Une efficacité relative

La question qui demeure évidemment est l’efficacité de cette propagande et de cette publicité sur la population ; ce à quoi on peut répondre par l’aphorisme « calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose » que l’on attribue tantôt à Francis Bacon (1561-1626) tantôt à Beaumarchais (1732-1799).

Cela montre d’une part que le mensonge est indubitablement associé, et depuis fort longtemps, à la capacité de manipuler les foules et d’autre part que l’impact en est toujours plus ou moins incertain mais que, quelque soit le niveau de propagande utilisé, on peut espérer que qu’elle laissera des traces dans l’opinion publique.

Il en est évidemment de même à propos de la publicité purement commerciale.

D’ailleurs qui peut prétendre n’avoir jamais été influencé par des publicités, des images, des documents  ou des informations et s’être aperçu ensuite que ce qu’on avait cru au départ était finalement faux ou que le produit acheté ne correspondait pas en fait à ce qui avait été annoncé ?

On peut même imaginer que répéter longtemps le même message finit par avoir un impact. Ainsi, quand on discute avec des personnes de moins de 40 ans, on s’aperçoit qu’elles sont toutes absolument convaincues par le discours écologique officiel : l’homme est mauvais pour la planète. C’est le signe évident que 30 ans de propagande continue ont fini par faire leur effet ; tout comme il existe dans toutes les familles des « vérités » constituant de véritables dogmes !

On l’a compris : la publicité et la propagande jouent sur les ressorts de la nature humaine surtout que, bien souvent, ces techniques de manipulation partent du principe que la population est idiote et que très peu de gens ont la capacité et les connaissances pour apprécier la réalité des choses.

En gros, l’action publicitaire ou d’influence est basée sur le fait que la plupart des gens se laissent dominer par leurs émotions et leurs impulsions. La publicité ne sera jamais non plus en mesure de transformer un mauvais produit en bon produit. (il faut savoir d’ailleurs que le messages publicitaires sont d’abord testés sur un panel représentatif afin d’en mesurer l’impact avant d’inonder les médias).

On a beau estimer que la publicité est une forme de lavage de cerveau, elle n’a pas encore le pouvoir de faire acheter à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas !

Car, finalement, la publicité ne peut pas tout et il y a des limites à l’acceptabilité de certaines décisions. Il serait d’ailleurs naïf de penser que la population gobe tout ce qu’on lui raconte et on se souvient d’ailleurs de quelques loupés mémorables tels que l’éco taxe et la taxe carbone.

Pourtant, on obtient parfois des résultats spectaculaires. Ainsi, D Trump, si politiquement incorrect, a réussi à renverser l’ordre des choses en utilisant, dans le cadre d’une approche totalement novatrice pour le monde politique, les réseaux sociaux et en twittant sans arrêt face à une presse hostile ayant délibérément pris parti pour l’establishment de Washington.

Finalement, nous n’avons pas fini d’explorer les possibilités techniques et intellectuelles de l’action psychologique et on peut s’attendre, dans les prochaines années, à des résultats inattendus du fait de l’irruption de nouveaux procédés basés sur des algorithmes maîtrisés pour l’instant essentiellement par seulement quelques grandes entreprises au nombre desquelles on doit comptabiliser les GAFA.

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce – Patmos)

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Affaire Barre ou la schizophrénie de la classe politique française !

Vous avez tous entendu parler de ce nouveau scandale : Encore un compte bancaire dissimulé dans un paradis fiscal par un politicien.

Evidemment, cela donne une tournure un peu curieuse à la chose fiscale car après Cahuzac, après les époux Balkany voilà que Raymond Barre, l’honorable premier ministre, le pourfendeur du microcosme (politique), l’ancien candidat aux élections présidentielles, avait lui aussi un compte en Suisse, dissimulé au fisc français !

Ce que l’on sait du dossier est que le montant de la dissimulation s’élèverait à 11 millions de CHF ou 7 millions €. On ne connait pas l’origine des fonds ni l’ancienneté de ce placement. Il semblerait enfin que le fisc en ait eu connaissance par le biais d’une dénonciation …

Cette révélation pose des questions à la fois d’ordre moral et législatif et les conclusions que l’on peut en tirer sont à la fois logiques et implacables !

Lorsque Raymond Barre est arrivé au pouvoir, les prélèvements obligatoires, en France, s’élevaient à un peu moins de 35% du PIB ; ils sont aujourd’hui à 47%. Une telle progression ne peut bien évidemment pas se produire sans avoir quelques effets collatéraux indésirables et la fraude en fait partie.

On ne va pas se lancer dans un jugement de valeur sur le fait de planquer ses avoirs dans un paradis fiscal car, avec notre record du monde de la pression fiscale, il est fatal que les contribuables fortunés cherchent des échappatoires et quoi de plus pratique qu’un compte à l’étranger !

Et pourtant, il ne manquera pas d’ames sensibles pour affirmer, haut et fort, que frauder le fisc ce n’est pas bien et que payer des impôts (même si ce sont les plus élevés du monde) est un devoir citoyen !

Seulement, c’est déjà oublier que 57% des français ne paient pas d’impôt sur le revenu. Ces français là trouvent donc tout à fait légitime que le montant de la fiscalité ne soit jamais assez élevé … du moment qu’ils ne sont pas concernés. D’ailleurs, une certaine frange radicalisée des gilets jaunes demandait avec insistance le rétablissement de l’impôt sur la fortune auquels ils n’étaient eux-mêmes pas assujettis !

Néanmoins, la question que devrait immédiatement se poser tout un chacun est : Comment se fait-il que les politiciens qui font les lois, fiscales notamment, soient aussi des fraudeurs ? Et ce phénomène n’est-il pas le symptome d’un problème plus général concernant le fonctionnement de la société civile ?

Il faut d’abord être conscient que les quelques noms qui sont donnés en pâture ne sont que la partie émergée de l’iceberg de la fraude fiscale de la classe politique.

Un banquier de Monaco, paradis fiscal bien connu des spécialistes, avait affirmé il y a déjà bien longtemps, sans aucune ambiguïté et sur un ton goguenard, qu’il avait vu toute la classe politique française défiler dans son bureau ; ce qui tend à démontrer que la pratique est à la fois ancienne et fréquente !

Ainsi donc, les politiciens, qui disposent de revenus largement supérieurs à la moyenne, montrent si l’on peut dire, l’exemple … ce qui tend à démontrer qu’ils sont parfaitement conscients de la situation qu’ils ont eux-mêmes générée !

En d’autres termes : Ils ont créé consciemment un enfer fiscal mais se sont arrogés le droit individuel d’y échapper …

Seulement, il y a une autre vérité : En France, le pouvoir est entièrement exercé par l’exécutif et son administration. Le parlement qui vote les lois, fiscales notamment, n’a en réalité aucun pouvoir et ne constitue, sous la Vème république, qu’une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif ; et, en matière fiscale, on sait que tout se décide à Bercy !

Bercy, ce temple de la fiscalité répressive, qui emploie une armée de contrôleurs et qui semble d’ailleurs avoir échappé à tout contrôle ; qui use et abuse sans complexe de moyens de plus en plus intrusifs !

Faut-il y voir, en ce qui concerne les politiciens, un aveu implicite d’impuissance ?

Nous sommes manifestement dans la logique d’un système implacable de pression et de spoliation fiscales dont la classe politique, qui en est la principale responsable, en est parfaitement consciente mais ne fait rien ou ne peut rien faire pour y remédier hormis de manière purement égoiste et individualiste en essayant, chacun de son côté, d’échapper aux conséquences d’un système qui a atteint un point de non retour.

Evidemment, le salarié ordinaire, le petit professionnel libéral ne peuvent qu’être les victimes d’un tel système auquel ils ne peuvent pas échapper puisqu’ils ne peuvent rien dissimuler !

On connait bien évidemment les causes de cet enfer fiscal : il faut financer les promesses irresponsables faites par les politiciens pour se faire élire ! Et l’augmentation exponentielle des dépenses publiques depuis 40 ans d’un État qui contrôle à peu près tous les aspects de la société nécessite toujours plus d’impôts et de taxes pour les financer !

En outre, il existe une conséquence déjà dénoncée dans ces colonnes : face au risque de spoliation fiscale, la tentation de la fraude fiscale ne fait qu’augmenter ; surtout que les règles deviennent de plus en plus complexes et que les risques de transgression fiscale, du fait de cette complexité croissante, ne font qu’augmenter ; sans même que le contribuable en soit conscient !

La fraude involontaire et non intentionnelle devient inéluctable !

Aveu d’impuissance ou d’incompétence, les politiciens n’en n’ont, semble-t-il, pas tiré les conséquences et montrent clairement que le seul moyen pour échapper à l’intrusion et à la spoliation fiscale est de planquer ses avoirs dans un pays étranger !

L’inquisition fiscale trouve donc ses limites du fait des frontières ; ce qui est tout sauf rassurant.

En outre, la France est un pays où règne un égalitarisme de façade et où s’enrichir est mal vu, voire impossible du fait des règles administratives ; et, il ne faut pas oublier qu’à la pression fiscale s’ajoute le risque de confiscation pure et simple … ce que l’État et son administration sauront pratiquer sans aucun complexe puisqu’en France l’intérêt général prime toujours l’intérêt particulier et que le juge administratif est d’abord là pour protéger les intérêts de l’État !

Les politiciens et les fonctionnaires en ont-ils tiré une conclusion ?

Oui, mais ce n’est pas celle de diminuer les prélèvements obligatoires ; c’est celle de voter l’augmentation des moyens de contrôle !

Autrement dit, on n’hésite pas à porter atteinte à la liberté individuelle afin de protéger les intérêts d’un État dépensier incapable de réfréner ses besoins !

Évidemment, la liberté du citoyen est quelque peu malmenée mais vous savez bien que c’est pour votre bien qu’on vous surveille et qu’on vous contrôle.

J’avais écrit un article : les incroyables moyen de la traque fiscale. Il est bon de le relire et de méditer son contenu afin de percevoir toute l’ampleur du problème.

En Suisse, le secret bancaire existe. En France il n’y a aucun secret pour l’administration fiscale qui estime avoir le droit de tout savoir sur vous ; et cela déjà, d’un point de vue moral, est tout à fait inadmissible car il n’y a aucune raison pour que tout un chacun soit complètement mis à nu par une administration qui sait tout de vous et à l’intrusion de laquelle on ne peut pas échapper !

Il s’agit à n’en pas douter d’un système proche de la dictature comme il existait en URSS ou en RDA où tout le monde était surveillé !

Et la morale ?

C’est toujours celle de celui qui peut tricher parce qu’il en a les moyens à la fois matériels (il dispose de revenus susceptibles d’être dissimulés) et les connaissances (il sait comment faire et à qui s’adresser).

Evidemment, les gilets jaunes, coincés entre leurs salaires et leur incapacité à augmenter leurs revenus tandis que la pression fiscale ne fait qu’augmenter, ont trouvé une autre solution : la révolte fiscale mais elle traduit la même lassitude vis à vis d’une pression fiscale dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est trop élevée !

Il est par ailleurs certain que la révélation de ce type de comportement ne peut qu’encourager de nouveaux mouvements de révolte.

Le côté « pas moral » est que ce sont les gens qui devraient montrer l’exemple qui trichent le plus !

Conclusion :

Les politiciens qui font les lois montrent sans ambiguité que si vous avez de l’argent ou un patrimoine important, il faut qu’il soit domicilié ailleurs qu’en France car la France est un enfer fiscal qui détruit les patrimoines.

Car en France, pays des prétendus droits de l’homme, personne ne doit pouvoir échapper à la rapacité implacable du fisc !

Néanmoins, rien ne vous interdit, du fait des règles européennes et à la grande colère des hiérarques de Bercy, de placer de l’argent ou d’acheter de l’immobilier à l’étranger … à condition de le révéler à l’administration fiscale.

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (de la Grèce)

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Notre futur : le rationnement mais … pas pour tout le monde

Nous vivons dans un monde d’abondance. Nous pouvons pratiquement tout nous acheter ; à condition bien évidemment d’avoir les ressources financières disponibles.

Mais il n’est pas sûr que notre futur à l’échéance de 10 à 20 ans soit identique ; il est même probable qu’il ne sera pas enthousiasmant et il s’articule entre plusieurs séries de questions qui ont trait, entre autres, à l’écologie, à la politique économique et monétaire, à la politique de santé.

L’écologie :

Elle prend aujourd’hui des proportions complètement surréalistes voire complètement délirantes et on ne peut que constater qu’elle interfère partout et guide l’action tant des Etats que des individus ; ce qui amène à parler de dictature verte !

Les ayatollahs de la pensée écologique sont en train de prendre le pouvoir et d’infliger à la population des règles de restrictions qui ne feront que s’aggraver au motif que la planète serait en urgence absolue (on croirait qu’elle est dans un service de réanimation) car on est en mesure de nous expliquer doctement et « scientifiquement » le temps qu’il fera dans 40 ans ; alors qu’on ne peut pas donner la météo sous 8 jours et l’épisode de la canicule (qui n’a rien à voir avec un éventuel réchauffement climatique) est un argument supplémentaire pour faire trembler les foules !

Les politiciens, E Macron en tête, même s’ils n’y croient pas un seul instant, en ont fait leur  cheval de bataille et adoptent une attitude écolo responsable qui n’est essentiellement qu’une posture politique et médiatique destinée à se mettre dans la poche les groupes de pression écologistes et les électeurs conscientisés ; et les résultats des écolos aux dernières élections européennes les ont confortés en ce sens !

On va en mesurer prochainement les conséquences puisque E Macron a prévu d’organiser une modification constitutionnelle afin de placer en tête de la constitution des préoccupations écologiques qui n’ont absolument rien à voir avec les règles de fonctionnement d’un Etat mais qui ont tout à voir avec les scandales du sang contaminé et de l’hormone de croissance.

La conséquence directe, à terme, sera de bloquer tout progrès scientifique au nom d’un éventuel risque écologique ou sanitaire !

En fait, ce mouvement s’accompagne d’une intransigeance tout à fait semblable à ce qui s’est passé pour les religions ; à tel point que le climato scepticisme n’est pas toléré (c’est du négationniste climatique) et même seulement parler de variations climatiques au lieu de réchauffement climatique n’est pas admis. Le dogme du réchauffement climatique anthropique est devenu incontestable et il est d’ailleurs parfaitement intégré, sans contestation, par une grande majorité de la population après trente années de propagande intensive !

On y retrouve les accents millénaristes de destruction du monde propagée dans les années précédant l’an Mil avec une tentative de culpabilisation évidente de la population alors que nous ne sommes absolument pas confrontés à une pénurie ou un risque climatique. La culpabilisation est devenue la norme comportementale et la décroissance est devenue la norme économique.

Nous sommes en plein délire mystique de la nouvelle religion véhiculée à la fois par des organisations très puissantes et relayées par des médias complaisants ; religion qui, comme le socialisme et le communisme qui prétendaient refaire le monde et ont échoué, se trouve être, juste par hasard, anti capitaliste.

Il s’agit, pour le moins, d’une tentative de prise de contrôle des individus avec une repentance climatique qui tourne à l’hystérie collective (avec des adeptes du vegan se nourrissant d’herbe parce que la viande est nocive (?!) et des végétariens prosélytes qui attaquent les boucheries).

Les conséquences sur la vie quotidienne sont évidemment prévisibles car ce schéma de décroissance va à l’encontre du fonctionnement normal de l’économie ; laquelle ne peut fonctionner qu’avec de l’énergie. Sans électricité, sans pétrole sans gaz et sans charbon tout s’arrête et l’économie s’effondre !

Par ailleurs, il faut être conscient que le premier effet de l’écologie est l’augmentation des taxes et on en a vu l’effet sur le carburant auto ; mais elles se dissimulent aussi dans votre facture de gaz, d’électricité, de fuel domestique.

On invente des taxes sur le CO2 (en fait sur du vent) alors que l’on sait que ce gaz n’est pas un polluant. On prévoit de supprimer des centrales nucléaires pour mettre à la place des énergies dites renouvelables ; ces fameuses énergies alternatives intermittentes dont le coût explose alors qu’elles ne remplissent aucun des critères requis. Une source d’énergie pour être utilisable doit être stable, abondante et bon marché ; ce qu’elles ne sont pas !

Il est prévu de s’attaquer à la voiture à moteur thermique (qui sera interdite en 2040), au chauffage avec l’interdiction des chaudières au fuel avant sans doute ultérieurement de celles au gaz pour les remplacer par au mieux des pompes à chaleur grosses consommatrices d’électricité ou au pire par … rien ! Ne parlons surtout pas du gaz de schiste …

Les restrictions de circulation en voiture commencent à s’opérer autour des villes et le prochain objectif semble être l’avion.

A la fin, ces mauvais choix imposés par le pouvoir finiront par provoquer une crise de l’énergie et, fatalement, la seule énergie qui restera sera celle qu’on ne pourra pas se payer.

La politique de santé :

Les médecins disparaissent puisqu’ils partent à la retraite et ne sont pas remplacés en raison notamment du numerus clausus qui a limité l’accès aux professions médicales afin de limiter les dépenses de santé ; sans pour autant que ces dépenses de santé soient maîtrisées.

A cela s’ajoute la crise des urgences hospitalières avec de récents mouvements de grève et les fermetures d’hôpitaux dont on s’aperçoit après coup qu’elles ont des effets catastrophiques !

Les cotisations aux mutuelles de santé s’envolent, à la fois grâce aux taxes qui leur sont appliquées mais aussi parce que ces mutuelles sont obligées de prendre en charge de plus en plus de frais alors que la population vieillit.

Il fut une époque où se poser la question de la faillite des officines de pharmacie relevait de la bonne blague. Or, aujourd’hui les officines font faillite malgré le fait qu’elles bénéficient d’un monopole sur la vente des médicaments. L’explication est simple : Devant l’ampleur des déficits, l’Etat fixe lui-même le prix de vente des médicaments et il a tellement réduit les marges que les pharmacies ne gagnent plus rien sur leur vente. La marge bénéficiaire s’est déportée sur les médicaments non remboursés (dont le prix de vente est libre) et la parapharmacie !

En outre, les pharmacies sont désormais confrontées à des ruptures de médicaments ; ce qui laisse présager un futur rationnement. A terme, c’est évidemment le risque de défaut de soins, surtout ceux urgents pour les cas graves, qui se profile !

Les laboratoires de leur côté, n’ont aucune marge de manœuvre et ne peuvent pas rentabiliser les lourds investissements sur les nouvelles molécules (lesquelles sont par ailleurs très rares) alors que les normes à respecter deviennent de plus en plus complexes et que les AMM (autorisations de mise sur le marché) sont de plus en plus longues à obtenir.

L’administration a fini par totalement prendre le contrôle du secteur de la santé avec l’interdiction de la concurrence des compagnies privées d’assurance ; assurant un monopole à la sécurité sociale d’Etat sans concurrence ni sur les prix des prestations ni sur les cotisations !

Même la vie va devenir rationnée puisque l’espérance de vie décline ; ce qui risque d’être aggravé par le fait que certains mouvements, qu’on a du mal à catégoriser, se sont lancés dans une croisade anti-vaccination avec tous les dangers que comporte une exposition à des maladies autrefois mortelles et qui ont presque disparu grâce justement aux vaccinations !

Enfin, le gouvernement est en train d’organiser une modification des retraites dont le seul but sera de pouvoir continuer à partir à 62 ans (la peur des gilets jaunes fait qu’il n’ose pas reculer l’age de retraite) mais avec une forte décote ; compte non tenu du fait qu’avec 1,7 cotisant par retraité, le système de retraite par répartition obligatoire en France, et sans dérogation possible (sauf pour les fonctionnaires avec Préfon), va dans le mur !

La politique économique :

La France dirigée par ses fonctionnaires n’arrive pas à sortir du triptyque : droit du travail trop contraignant – charges sociales trop lourdes – chômage de masse et refuse clairement de regarder ce qui s’est fait chez nos voisins.

Évidemment, devant l’accumulation des dettes, et faute de créations suffisantes d’entreprises et donc d’emplois, le gouvernement en est réduit à durcir les conditions d’indemnisation des chômeurs. Il va donc lutter contre les contrats courts, en les taxant ( ?!), alors qu’ils sont une forme d’adaptation des entreprises au droit du travail français ; l’un des plus rigides du monde !

Contrairement à la version officielle, il n’y a aucune simplification du droit du travail puisque, depuis l’élection de E Macron, le Code du travail est passé de 3448 pages (édition 2017) à 3784 pages (édition 2019).  L’État taxe et réglemente sans cesse et finalement … bloque l’activité.

Le gouvernement s’est lancé dans des économies purement budgétaires qui ne cherchent nullement à redresser la situation de l’emploi mais à limiter les dépenses d’indemnisation ; et, comme on continue à se tromper, la situation ne pourra que s’aggraver !

Parallèlement, on oblige les constructeurs auto à se convertir à la voiture électrique en balayant d’un revers de main des objections auxquelles les normateurs de l’administration n’ont pas de réponse (ressources, efficacité, durabilité des batteries) ; au détriment des emplois du secteur automobile. Les constructeurs auto vont s’adapter mais ils vont licencier en masse !

Le tabassage fiscal, qui a fini par faire fuir ceux dont le capital sert pourtant à créer des emplois, des richesses et financer les services publics, n’est malheureusement pas fini car l’Etat a toujours plus besoin de ressources alors qu’il n’est jamais question de réduire les dépenses.

On ne peut même pas exclure que nous ayions à faire face à une crise de la dette gravissime dont évidemment nous ferons les frais !

La politique monétaire

Les Etats empruntent désormais à des taux négatifs ; ce qui signifie que non seulement les prêteurs ne reçoivent aucune rémunération mais ils acceptent de payer pour prêter leur argent ; ce qui ne s’est jamais vu !

C’est évidemment une situation à la fois malsaine et anormale qui va avoir des répercussions à moyen terme puisque vos placements ne rapportent plus rien et que les banques ne gagnent plus d’argent ! L’épargne à taux négatifs est une épargne qui perd de sa valeur par le seul fait de l’inflation !

La raison tient au fait que les dettes étatiques accumulées sont énormes et désormais impossibles à rembourser alors que la croissance est en berne. Les banques centrales se livrent donc à des manipulations monétaires qui n’ont pas d’autre but que de sauver les Etats par le biais de l’euthanasie lente des épargnants, mais aussi des banques, des caisses de retraite, des fonds de pensions.

Nous vivons en fait sous la menace permanente d’une crise de la dette des Etats alors que l’on sait désormais que les banques centrales ne pourront plus jamais relever les taux d’intérêt par peur d’une insolvabilité généralisée d’Etats désormais incapables de faire face à leurs dettes ! En effet, si du fait d’un évènement fortuit, les taux d’intérêts se mettent à monter, nous courrons à la catastrophe et la perte de patrimoine par le biais d’une dévalorisation de l’épargne se complètera alors par une spoliation directe au profit d’un Etat prédateur en faillite.

La politique agricole

Au nom du fameux principe de précaution, le gouvernement a décidé d’interdire le glyphosate alors que les études qui tendent à prouver les dangers de cet herbicide apparaissent d’un point de vue scientifique très contestables mais … leur contestation est inaudible. Il en est de même pour les OGM qualifiés de dangereux sans aucune preuve scientifique !

En fait, on s’aperçoit que cette interdiction résulte de la pression exercée par des mouvements écologistes en lutte essentiellement contre certains groupes industriels qui sont surtout des multinationales honnies et qui ont définitivement décidé que le glyphosate et les OGM étaient dangereux ! C’est juste une version différente de la lutte contre le grand capital des années 70 !

Les agriculteurs deviennent subitement inaudibles alors qu’ils attirent l’attention sur le risque, faute de produits de remplacement pour le glyphosate, d’une baisse dramatique des rendements agricoles et d’une augmentation très importante du prix des denrées agricoles dont les français crédules devront assumer les conséquences ! 

Une étude de l’institut Montaigne a montré que c’est en France que l’opinion publique est la plus méfiante à l’encontre des progrès de la science et la plus ignorante aussi de la réalité des mécanismes économiques de base. Et cette ignorance fait le lit des arguments et des manipulations des radicaux de l‘écologie politique. Il faut quand même rappeler sans ambages que la science a plus fait pour l’humanité ces cent dernières années que le socialisme et le communisme qui prétendaient libérer les peuples mais les ont surtout massacrés !

La preuve vient encore d’en être donnée avec un sondage BVA qui vient de montrer qu’une large majorité de français croit que le nucléaire contribue au réchauffement climatique alors que c’est une énergie totalement décarbonnée ! (ce qu’on voit sortir des tours de refroidissement est de la vapeur d’eau !).

La question qui se pose à la fin est : dans quel but ; si ce n’est le désir de soumettre des populations entières à la volonté de quelques illuminés, doctrinaires, narcissiques, potentats, qui ont décidé d’enrôler de gré ou de force des populations crédules et craintives dans des schémas irréalistes !

Certains pensent que les buts réels des écologistes radicaux sont purement et simplement de faire tomber le capitalisme ; ce que ne sont arrivés à faire aucune des idéologies basées sur le marxisme. Et le gouvernement ne fait rien pour contrecarrer ce mouvement ; au contraire, il l’accompagne et le suit lâchement en espérant en tirer un avantage politique !

Il n’est pas sûr que tout un chacun puisse trouver son bonheur dans un monde rationné par la volonté de quelques uns car il est clair que, s’il y a pénurie, elle sera organisée au profit de quelques uns. Il ne faut pas se leurrer : ceux qui prêchent cette décroissance n’en seront pas les victimes !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

Bien cordialement à tous !

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le reprendre en intégralité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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Ce mythe si français de l’homme d’Etat

Les français adorent les grands hommes providentiels qui sauvent le pays et plus encore ceux qui donnent une image prestigieuse à l’étranger. Cette propension est d’ailleurs sacralisée sur la façade du Panthéon où figure la devise : « aux grands Hommes la patrie reconnaissante ».

Un petit inventaire non exhaustif nous donne Napoléon Bonaparte (au bilan pourtant catastrophique), Napoléon III (descendu de son piédestal à la suite de la défaite de 1870), Pétain en 1940 (mais seulement jusqu’en 1942 et la mise en place du STO), de Gaulle en 1944 bien qu’il soit presque inconnu des français et en 1958 en pleine crise algérienne. Certains y voient aussi Louis XIV, qualifié de grand roi, alors qu’il a ruiné la France à la fois par ses guerres permanentes, sa  désastreuse révocation de l’édit de Nantes et provoqué indirectement la révolution de 1789.

Finalement, à bien y regarder, nos grands hommes sont surtout des potentats autoritaires au bilan plus que contrasté, pour ne pas dire, pour certains, carrément négatif.

Et pourtant les français persistent à vouloir cultiver l’image du chef et semblent toujours attendre l’arrivée de l’homme providentiel, de l’homme d’Etat, le vrai, celui qui va les sauver et qui, quasi magiquement, remettra la France sur des chemins plus sereins et rattrapera toutes les erreurs du passé. Pour Napoléon Ier les errances de la révolution, Napoléon III les errances de la restauration, Pétain les errances de la IIIème république et de la défaite de 1940, De Gaulle les errances de la IVème république et de la crise algérienne.

Et cette image est elle-même renforcée par le rêve de tous nos politiciens d’accéder à ce firmament de l’idolâtrie républicaine.

Le concept d’homme d’Etat présuppose l’existence d’une structure étatique

L’expression homme d’Etat contient dans son énoncé le concept d’ « Etat » ce qui présuppose évidemment l’existence d’une organisation étatique. On se rend alors vite compte que la notion d’homme d’Etat se superpose, voire se confond avec l’étatisme, c’est à dire avec cette culture bien française d’un pouvoir centralisé omnipotent.

Cela amène d’ailleurs à observer que les cultures sont, à ce propos, fort différentes d’un pays à l’autre et surtout que ce concept d’homme d’Etat est avant tout très … français et qu’on en arrive très vite à cette vision si française de l’Etat ultra centralisé avec son organisation pyramidale, l’élection d’un chef à son sommet qui donne les ordres, une base qui les exécute et, entre les deux, toute la technostructure de la fonction publique qui sert de courroie de transmission et régit tous les aspects de la vie économique et sociale du pays.

Cette vision est de surcroît amplifiée par la constitution de la Vème république qui fait du président de la République une espèce de monarque autocrate disposant d’un pouvoir exorbitant lui permettant de dominer la situation. Il s’agit en fait rien moins que d’une conséquence de la conception paternaliste et autoritaire du pouvoir telle que la concevait le général De Gaulle qui considérait que le suffrage universel lui conférait les pleins pouvoirs !

D’ailleurs, chez nombre de français persiste une confusion entre compétence et autoritarisme puisqu’un sondage a montré que la moitié de la population verrait bien un militaire à la tête du pays ; ce qui conduit à se poser légitimement la question de la conception française de la démocratie.

On sait aussi que, en raison de l’organisation si typique de la France, la population est largement dépendante de l’Etat et de son chef dont elle a tendance à attendre beaucoup alors que le caractère monarchique du pouvoir, avec son décorum, ses palais et les ors de la république, encourage et accentue clairement cette manière d’exercer le pouvoir et que les politiciens ont une fâcheuse tendance à entretenir avec complaisance le mythe de cette grandeur et de cette toute-puissance !

L’imaginaire collectif d’un concept flou

En dehors du fait qu’il faudrait consacrer de longues pages pour essayer de déterminer les raisons de la prévalence d’un tel concept dans la population française, on pourrait essayer de se faire une idée de l’homme d’Etat en passant en revue les différentes qualités morales, techniques ou intellectuelles se rapportant à l’exercice du pouvoir afin de déterminer des critères objectifs de cet homme si exceptionnel. Seulement, on s’aperçoit très vite que les critères d’évaluation varient d’un individu à l’autre à partir d’opinions et de sentiments essentiellement personnels qui ne sont donc évidemment pas objectifs !

On se doute quand même que le contraire de l’homme d’Etat est le politicien prétentieux, vaniteux, cupide et lâche ; fort avec les faibles et faible avec les forts. Néanmoins, il est difficile d’avoir une image réaliste de la véritable personnalité du président car l’image donnée en public est essentiellement artificielle du fait de l’omniprésence de conseillers en communication dont l’unique mission est de préserver « l’image du président » à travers le filtrage de l’information et l’utilisation de techniques d’influence ou de manipulation basées sur l’apparence (le verbe et l’image).

On dit toujours que le politicien ne réfléchit qu’à sa prochaine réélection tandis que l’homme d’Etat pense à la prochaine génération ; ce qui laisse à penser que les qualités d’un homme d’Etat devraient essentiellement s’apprécier au niveau de la direction d’un pays et que ce devrait être avant tout des qualités de gestion. Or, l’expérience établit sans contestation possible que les politiciens (Chirac, Sarkozy et probablement E. Macron)  sont nettement meilleurs pour conquérir le pouvoir que pour assurer la gestion quotidienne du pays.

Seulement, au delà des slogans électoraux forcément simplistes et réducteurs, convaincre la population, dans le cadre d’une gestion quotidienne, est une tâche particulièrement ardue en ces temps de défiance généralisée à l’égard de la classe politique mais aussi parce que l’homme de pouvoir doit faire face à des intérêts divergents pour ne pas dire contradictoires qu’il n’est évidemment pas en mesure de tous satisfaire !

La culture française du chef et le mode d’élection du président tendent d’ailleurs à exacerber ce sentiment en créant sans doute un lien plus fort entre le chef et la population mais avec l’inconvénient d’établir aussi une dépendance de cette dernière vis-à-vis d’une personne qui ne sera pas nécessairement à la hauteur de ses attentes. D’où la déception manifestée à chaque fois dans les urnes !

La situation peut être plus ou moins flagrante mais il suffit de se rappeler F. Hollande au bilan si calamiteux et à qui colle l’image du pauvre type arrivé par erreur à une fonction pour laquelle il n’avait ni les compétences ni les capacités.

Cela permet d’affirmer que finalement ce prestige de l’homme d’Etat est essentiellement attaché à la fonction mais que cela ne fait pas de son titulaire temporaire un homme exceptionnel !

Ainsi donc, au-delà de glorification d’un homme ordinaire et de l’aura quasi magique dont les politiciens aiment à s’entourer, on s’aperçoit que l’homme dit d’Etat n’est en fait ni un surhomme, ni un messie et l’image de l’homme providentiel présenté comme le sauveur du pays n’est avant tout qu’un mythe, une créature médiatisée, le produit d’une manipulation voire d’une propagande.

L’Histoire peut d’ailleurs révéler que l’homme providentiel ne l’est pas toujours. Ainsi, il ne faut pas oublier que le général De Gaulle a organisé la chute de la IVème république pour ensuite, après 12 ans de « traversée du désert » prendre le pouvoir et modifier ensuite les institutions à sa convenance.

L’homme d’Etat … homme d’action ?

Les responsables politiques sont en principe des représentants du peuple chargés d’écouter puis de synthétiser ses préoccupations et d’appliquer la politique qu’il désire à la lueur de l’expression qui en émane à l’occasion des élections.

Les politiciens aiment à faire croire à leur toute puissance. Néanmoins, il est dangereux de faire croire au peuple que la politique et le politicien peuvent tout changer car cela revient à minimiser l’importance des évènements et les complexités d’un monde sur lequel le dirigeant n’a pas toujours prise !

D’ailleurs, l’expression « action politique » semble n’être qu’un oxymore tant les politiciens sont vilipendés pour leur immobilisme ; le volontarisme politique n’apparaissant finalement bien souvent que comme des effets oratoires voire des phrases creuses dénuées de sens !

En effet, la classe politique est souvent brocardée pour son incapacité à trouver des solutions à la hauteur des défis présents ; bien qu’on puisse penser qu’un dirigeant exceptionnel saurait prendre les bonnes décisions malgré l’opposition de la population car il dispose des informations qui lui permettent d’agir. Courage et clairvoyance devraient être les piliers de l’action politique de l’homme d’Etat tout en prenant garde à ne pas confondre courage et obstination dans l’erreur.

Seulement, si l’on prend comme critère d’appréciation le réformisme, et pour ce qui concerne le cas français on connaît par le détail les maux qui affectent le pays :

– poids de l’Etat trop lourd,

– trop de dépenses publiques,

– trop de fonctionnaires improductifs donc à la charge des productifs,

– dévalorisation de l’entreprise, seule créatrice de richesse,

– trop d’assistanat social,

– une fiscalité écrasante qui désavantage les entreprises

– un chômage endémique à un niveau anormalement élevé.

on sait que l’expérience des 45 dernières années montre, qu’en France, cela est inimaginable parce que tout mouvement de réforme se heurte immédiatement à des intérêts contradictoires et parce que la société française est connue pour ses rigidités et son conservatisme. Aucune réforme d’ampleur n’a donc été entreprise, bien au contraire, nous n’avons eu droit qu’à un empilement de règlements et de taxes qui n’ont fait que rigidifier encore plus la société française.

Et E Macron, homme d’Etat ?

On sait que les français, lors du cérémonial des élections présidentielles qui concourt lui aussi à cette idée, ont cru qu’avec sa jeunesse, E Macron allait changer les choses, et il a été clairement perçu comme le vecteur du changement tant attendu. Il a d’ailleurs su exploiter habilement la déliquescence des partis politiques en faisant en sorte de sortir du clivage gauche/droite.

Parlant avec aisance, quoique souvent avec une arrogance cassante, étalant avec complaisance la morgue du haut fonctionnaire couronné, il s’est avéré surtout très autoritaire et peu réceptif.

Il a bien engagé de nombreuses réformes qui ne sont pour l’instant que des faux-semblants et les français ont vite vu que le réformisme macronien consiste surtout à embrasser tous les sujets à grand renfort de discours tout en se contentant de les effleurer dès lors qu’il est question d’agir.

Et finalement, E Macron, bien qu’il ait tous les pouvoirs et pas d’opposition, n’en n’a rien fait et ne s’est absolument pas attaqué aux problèmes pourtant bien connus de la société française. Il n’a d’ailleurs rien vu venir à propos de la crise des gilets jaunes et a engagé 17 milliards € de dépenses publiques pour essayer de calmer les choses sans pour autant y parvenir et sans pouvoir contrecarrer ce sentiment de défiance de la population vers ses élites !

Entre les nombreux mensonges proférés par le gouvernement et E Macron qui énonce des contre vérités à des fins électorales, notamment en s’en prenant à l’Europe ultra libérale, ou encore en essayant de se faire passer pour un libéral, ce qu’il ne l’est absolument pas puisqu’il ne fait que développer l’interventionnisme étatique dans tous les domaines (fiscalité pesante, santé, retraite, droit social, chômage), il ne reste qu’une impression de malaise qui sera difficile à dissiper.

Les français ont pu aussi constater qu’il est surtout dans la communication narcissique et le manichéisme (moi ou le chaos, moi ou les fachos) mais la communication ne fait pas un homme d’Etat !

Si donc E Macron a bien été perçu, lors de son élection, comme celui qui allait réformer le pays en profondeur, on sait aujourd’hui qu’il ne le fera pas ! Adoptant une attitude hautaine et méprisante, affectant de ne pas se soumettre à la volonté populaire tout en faisant finalement l’inverse, il n’a nullement enrayé la dérive des comptes publics et se cantonne dans l’immobilisme étatique tout n’envisageant ni la dissolution ni le référendum qui à coup sûr aboutiraient à son désaveu et son impuissance.

Il n’échappe finalement pas à la règle commune de l’immobilisme ; même s’il a voulu renouer avec la grandeur de la fonction et ne plus être un « président normal » ce amène nécessairement à faire le constat qu’il faut pas confondre grandeur et hubris c’est à dire envergure politique et égocentrisme narcissique.

Il ne reste de lui que l’image du président des riches qui affirme des inepties (l’URSSAF serait l’amie de l’entrepreneur), qui affiche un libéralisme de façade avant de le fustiger et qui a perdu la confiance initiale des français qui sentent que rien ne s’arrange !

On pourrait penser que seule l’Histoire permet de distinguer les véritables hommes d’Etat, en reconnaissant ceux qui ont su prendre de la hauteur par rapport aux évènements et se détacher de la nécessité. En fin de compte, on s’aperçoit, au-delà du mythe populaire et d’un volontarisme essentiellement médiatique, que l’homme d’Etat n’existe pas, et qu’avec E Macron, l’homme d’Etat, vrai ou supposé, est surtout un homme de l’Etat et du contrôle du pays sous la férule de l’administration !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα (De la Grèce)

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

PS : Je viens de me rendre compte que j’avais aussi publié en fin d’article, par pure inadvertance, le brouillon de mes idées. Je l’ai supprimé bien entendu en priant ceux qui ont surpris de trouver ces  éléments  de réflexion de bien vouloir m’en excuser

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La tentation italienne des manipulations monétaires

Nous savons que l’Italie se trouve actuellement dans une situation difficile avec une croissance économique absente, des comptes publics catastrophiques, une dette énorme alors que les populistes Salvini et Di Maio ont annoncé des mesures de dépenses sociales et de réduction d’impôts qui ont séduit l’électeur …

Or, je lis ici et là des papiers nous expliquant que l’Italie a un projet de monnaie alternative qui devrait lui permettre de faire un pied de nez à Bruxelles. Les anti européens, masqués ou déclarés, affirment que l’organisation totalitaire de Bruxelles va être mise en échec par l’Italie !

Et par quel procédé l’Italie compte-t-elle s’y prendre ?

Elle envisagerait l’émission d’une monnaie parallèle à l’€. Cela se traduirait par l’introduction de bons du Trésor à court terme, appelés mini bots ; et on nous explique que ce serait la reprise de l’idée émise par Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, lorsque la Grèce menaçait de quitter l’€ en 2015 … avant finalement de reculer devant le risque financier !

Il s’agirait donc de mettre en place un système de paiement parallèle à l’€ par le biais de l’émission de reconnaissances de dettes par l’État italien et qui lui permettraient de solder ses arriérés ; et cela pourrait porter sur l’équivalent de plusieurs milliards € de titres. Ces titres seraient négociables ; ce qui les rapprocherait d’une monnaie, que les usagers pourraient utiliser pour payer leurs impôts et acheter des services ou des biens fournis par l’État.

Le but avoué serait donc de résoudre le problème des dettes publiques qui pèsent sur l’économie italienne depuis des années.

Or, tout économiste moyen sait d’où vient cette idée. Elle remonte aux années trente et elle est sortie du cerveau de Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank sous la république de Weimar de 1923 à 1930 (et qui a permis de sortir l’Allemagne de l’hyperinflation), puis ministre des finances du Reich de 1933 à 1937 et cela s’appelait les « bons MEFO ».

Un peu d’histoire

Ces bons MEFO avaient pour but de permettre à l’Allemagne de payer les industries d’armement sans augmenter officiellement la masse monétaire puisque ces bons n’étaient pas comptabilisés dans celle-ci. Ils servaient essentiellement à contourner les restrictions financières imposées par le traité de Versailles afin de lui permettre un réarmement plus ou moins clandestin.

Concrètement, c’était un système de troc basé sur des reconnaissances de dettes échangées par les entreprises et émises par la Metallurgische Forschung (société de recherche métallurgique) ou MEFO ; sans que ces transactions apparaissent dans les livres de la Reichsbank.

Le mécanisme était le suivant : l’Allemagne passait commande des matières premières dont elle avait besoin auprès de pays situé en Europe de l’Est et en Amérique latine. Ces pays, forcément complices, obtenaient de l’Allemagne des produits manufacturés pour un montant équivalent. Chacun des deux pays ouvrait alors à l’intention de l’autre un compte auprès de sa banque centrale, sur lequel chacun réglerait ses importations en provenance de l’autre, dans sa propre monnaie.

Les échanges commerciaux, marchandises contre marchandises, avaient donc lieu sans utiliser d’opérations de change et l’invisibilité du système aux yeux de l’étranger était assurée par le fait que ces échanges se faisaient à l’aide des bons émis par la MEFO Gmbh, qui n’était qu’une compagnie fictive fondée par les firmes Krupp et Siemens et n’ayant aucune activité en dehors du rôle de façade pour ces opérations financières.

Pour rassurer les créanciers, la MEFO bénéficiait de la garantie illimitée de l’Etat allemand et les banques étaient autorisées à faire jouer à ces bons le rôle de réserves en capital. Le montant des bons MEFO en circulation est devenu considérable puisqu’il s’élevait à 4,8 milliards de Reichmarks en 1934 et 1935, pour une masse monétaire officielle de 6 milliards de marks. En 1939, la valeur des bons MEFO était de 12 milliards de marks alors que la dette officielle était de 19 milliards.

En 1938, la moitié du commerce international de l’Allemagne se faisait par ce truchement mais cela n’a rien changé au fait que l’Allemagne était en fait en faillite et que le but de ces bons n’était que de contourner des interdictions résultant du traité de Versailles. Pour le reste, on sait qu’elle a financé sa guerre et son économie, à partir de 1939, par le pillage systématique des pays occupés (Pologne et France en tête).

Première conclusion qui s’impose : rien de nouveau sous le soleil, on est même plutôt dans le recyclage des vieilles idées (mais dans les années 30 l’Allemagne était sous contrôle étranger et elle cherchait des échappatoires pour financer son économie de guerre).

En quoi ce système intéresse-t-il l’Italie ?

Le gros problème actuel, mais pas récent, de l’Italie est sa dette publique de 2.500 Milliards € (132 % du PIB en 2018 avec une perspective à 135,2 % en 2020) qui l’étrangle financièrement.

Avec des taux d’intérêts qui montent à 2.6%/2.7% l’an pour l’instant et un déficit de 3.5% en 2020 qui va peser lourdement sur le budget alors que la croissance est à zéro, la dette augmente donc plus vite que le PIB ; ce qui ne permet d’assurer ni baisse de la dette, ni baisse du déficit. En 2020, la charge d’intérêts devrait frôler les 4% du PIB italien.

En fait l’Italie se trouve dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette augmente mécaniquement plus vite que la croissance et à terme c’est forcément la banqueroute ; et la situation est compliquée par le fait que les banques italiennes sont en grande difficulté alors que 30% des crédits sont irrécouvrables et qu’elles sont gavées de dette italienne. Unicredit, la plus grande banque italienne, est en quasi faillite.

Le gouvernement veut donc contourner les traités européens et créer de la dette afin de pouvoir dépenser plus. Seulement, la zone € ce n’est pas open Bank et les traités ne permettent pas une expansion infinie de la dette ; raison pour laquelle Bruxelles a clairement tiré la sonnette d’alarme en ouvrant une procédure pour déficit excessif.

Or, Salvini, chef de la ligue et vice-premier ministre, sorti grand vainqueur des dernières élections européennes avec 34% des voix, a ironisé sur « la petite lettre de Bruxelles » en annonçant qu’il ne gouvernerait pas un pays « à genoux » !

Autrement dit, auréolé de sa victoire aux dernières élections européennes à l’occasion desquelles son parti est devenu le premier de la Péninsule, il ne peut pas reculer vis-à-vis de Bruxelles car il subirait alors un véritable camouflet et cela signifierait sa mort politique !

Alors, pour l’instant, il menace et fanfaronne, fort de son succès électoral, mais il est en fait dans la fuite en avant ; sans savoir où cela pourrait le mener ! Et les électeurs italiens sont, sans s’en rendre compte, dans la situation des grecs en 2015 en pensant pouvoir sortir de la mauvaise situation économique par la facilité ; c’est à dire par la manipulation monétaire !

Que cherche officiellement Salvini ?

L’Italie, comme la France d’ailleurs, a choisi de soutenir les revenus des ménages par l’accroissement du déficit public ; ce qui provoque une forte hausse des taux d’intérêts. Pour l’instant ça ne bouge pas en France car les prêteurs estiment que la croissance potentielle est plus importante que l’accroissement de la dette et que les réformes structurelles décidées par Macron vont augmenter cette croissance. Par ailleurs le déficit français de 2019 est officiellement transitoire et devrait disparaître en 2020 ; ce qui n’est pas le cas de l’Italie puisqu’il ne fait que s’aggraver

Salvini pense donc sortir de la croissance zéro en finançant une hypothétique croissance de la consommation par la dette, sans que celle-ci soit comptabilisée dans les chiffres de l’Etat italien. Autrement dit, il cherche à rééditer les fameux bons MEFO mais en occultant le fait qu’il ne s’agit que d’une monnaie parallèle pour faire plus de dettes qui seront impossibles à rembourser ; sans compter qu’il ne faut jamais oublier que la souveraineté monétaire ne sert à rien quand on est dans la main de ses créanciers.

Les mesures prévues par Salvini n’ont donc absolument pas pour but de redresser les comptes publics, mais juste de satisfaire son électorat en distribuant l’argent que l’Italie n’a pas par le biais de la manipulation monétaire !

Seulement, cela ne fera qu’augmenter la fragilité du pays alors qu’elle menace déjà toute la zone € et c’est d’ailleurs à ce titre que la Commission sonne l’alarme avec, à la clé, une amende de 3Md € !

Autrement dit, l’Italie va dans le mur mais Salvini est fermement décidé à accélérer. Salvini, qui prétend que l’Italie va reconquérir son indépendance monétaire, confond en fait indépendance et irresponsabilité.

Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte a d’ailleurs marqué son désaccord avec ces méthodes et en déclarant  “Nous sommes appelés à dessiner l’avenir du pays, ce qui est autre chose que de faire plaisir aux foules sur les places publiques ou de récolter des “likes” » sur les réseaux sociaux”. Cette attaque visait bien sûr Matteo Salvini et sa perpétuelle campagne électorale menée sur les réseaux sociaux et il a publiquement menacé de démissionner si ses deux vice-Premiers ministres, Salvini et Di Maio, dont l’alliance n’était que de circonstance, ne parvenaient pas à s’accorder.

La seule question que les italiens doivent se poser est qui paiera la note finale car la monnaie n’est pas une marchandise ordinaire et la manipuler ne peut mener qu’au désastre (voir le Venezuela et le Zimbabwe) ; ce qui signifie qu’on finit toujours par payer les conséquences des manipulations monétaires !

Les partisans de Salvini nous disent : L’€ est intenable et que le carcan de l’€ empêche les ajustements économiques par le levier monétaire. Cela est vrai mais en fait les ajustements peuvent se faire par le biais de dévaluations internes (réduction des pensions, des salaires, des aides sociales) qui sont par définition extrêmement impopulaires !

Ils nous disent aussi qu’il ne reste plus que le levier budgétaire qui par définition étouffe les économies concernées. Cela est faux.

Ce qu’on oublie de dire c’est que si l’Italie avait conservé sa monnaie nationale (la Lire), l’adoption de la politique budgétaire expansionniste prônée par Salvini aurait abouti à une forte dépréciation de sa monnaie ; c’est à dire que les italiens auraient vu augmenter le nombre de zéros sur la valeur faciale des billets de banque alors que leur pouvoir d’achat aurait reculé ! C’est le mécanisme bien connu de l’inflation, voire de l’hyper inflation, qui lamine les revenus et les patrimoines (hors les biens réels de type immobilier ou or).

Seulement, dans la culture italienne, comme d’ailleurs dans la culture française, on aime pouvoir manipuler la monnaie au gré des idées politiques des dirigeants ; surtout que cela permet aussi, par le biais d’une inflation toujours assez élevée, de lessiver la dette publique sur le dos des nationaux ! Tant pis si la monnaie ne vaut rien !

Alors qu’on nous parle de crise de l’€, on voit bien que nous sommes bien en présence d’une crise de la dette ; ce qui n’est pas du tout la même chose. Et l’Allemagne, qui a expérimenté toutes ces techniques de manipulations monétaires, est désormais fermement contre car elle en connaît le résultat !

D’ailleurs, si l’Italie sortait de l’€, ce que ne veulent pas les italiens, elle ferait faillite sur ses engagements extérieurs et tous les agents économiques privés feraient aussi faillite car ils ne pourraient pas rembourser leurs dettes en € avec une monnaie ne valant rien et se dépréciant sans cesse !

Pour finir, il n’est pas inutile de rappeler que les banques les plus exposées sur la dette italienne sont françaises et allemandes puisque les banques françaises ont prêté 285 milliards d’€ et que les banques allemandes ont prêté plus de 58 milliards sur un total de 435 milliards.

On sait donc où se trouve le risque en cas de catastrophe italienne !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce).

La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre dans sa totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.

 

 

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Fusion Renault/FCA : attention danger !

L’information n’a pas pu vous échapper, Fiat a proposé une fusion à Renault et, à en croire certains commentateurs, ce serait l’opération du siècle car elle permettrait à Renault de devenir le numéro I mondial et d’atteindre des volumes de production énormes permettant de réduire considérablement les coûts de fabrication ; dans le cadre de ce qu’on appelle les économies d’échelle.

Ca, évidemment, c’est la version officielle … car tout n’est pas si simple et il s’agit en fait d’une partie de billard à 5 bandes dans laquelle les intérêts ne sont pas forcément ceux que l’on croit ni concordants entre Fiat, Renault, l’Etat français, l’Etat italien et Nissan.

Et vous remarquerez que dans cette partie, l’intérêt du consommateur n’apparaît … nulle part !

Il s’agit évidemment d’une opération industrielle et capitalistique de très grande ampleur et cela pourrait donner lieu à des restructurations industrielles relativement importantes dans un secteur en pleine mutation !

Giovanni Agnelli, alors président de Fiat, avait déjà prophétisé, il y a plus de 30 ans, qu’il ne resterait que 4 ou 5 constructeurs sur la planète. ..Il semblerait bien qu’on s’oriente vers cette phase de concentration ; sauf que tout n’est pas si simple …

Ce qui parait tout à fait surprenant, quand vous lisez la presse, c’est que personne n’a compris qu’en fait il s’agit d’une tentative de sauvetage de Fiat au moyen du rachat de Renault ; et nous allons voir pourquoi !

En effet, comment appeler autrement une opération au terme de laquelle le capital serait principalement détenu par la famille Agnelli, actuel propriétaire de Fiat ?

On peut imaginer que les administrateurs de Renault ne seront pas aussi crédules que les « spécialistes » de la presse, vite emballés par une opération qui sent, à la réflexion, le coup fourré !

– l’intérêt de Fiat

Fiat a fusionné avec Jeep-Chrysler en 2014 après que le constructeur américain ait fait faillite en 2009 et avoir racheté progressivement son capital.

Une précédente opération de fusion avait déjà été tentée en 1998 entre Chrysler et Daimler Benz (Mercedes) mais ce dernier avait fini par jeter l’éponge en estimant que les cultures d’entreprises étaient trop différentes mais aussi et surtout que le redressement de Chrysler coûterait beaucoup trop cher !

Ces opérations entre constructeurs sont d’ailleurs souvent à haut risque et les échecs nombreux. PSA avec Simca devenue Talbot, BMW avec la BMC (Rover) abandonnée pour ne garder que Mini créée ex nihilo, Ford avec Jaguar-Land Rover, Ford avec Volvo, GM avec Saab, GM avec Fiat.

On ne peut comprendre la stratégie américaine de Fiat sans connaître l’histoire de Fiat.

Fiat a été pendant longtemps le premier groupe industriel privé italien, propriété de la famille Agnelli. Seulement, sa situation s’est lentement dégradée avec des volumes de ventes de plus en plus faibles alors qu’elle possède un catalogue de marques important après avoir racheté toutes les marques italiennes !

Alfa Roméo, Fiat, Lancia, Ferrari, Maserati … Que des noms qui font rêver les amateurs de belles voitures.

Or, si l’on s’intéresse de près à ce groupe on s’aperçoit qu’il va mal … et depuis longtemps !

Ferrari, seule véritable pépite technologique, a été extournée et ne fait plus partie du groupe Fiat. Maserati n’a qu’une diffusion confidentielle et Ferrari refuse désormais de leur livrer des moteurs ; Lancia est en état de mort cérébrale ; Fiat ne survit en Italie que grâce à ses petites voitures (Fiat 500 et Fiat Punto) dont les modèles n’ont pas été renouvelés. Alfa Roméo produit à nouveau de belles voitures mais sa diffusion est désormais confidentielle.

A cela s’ajoute des problèmes de fiabilité qui deviennent désormais inquiétants et qui tendent à détourner la clientèle de voitures, bon marché, mais coûteuses voire problématiques en entretien !

Pendant des années, Fiat a dû aussi composer avec le gouvernement italien qui a masqué les difficultés de l’industrie italienne en la subventionnant indirectement par l’intermédiaire de la cassa integrazione. Celle-ci permettait de masquer les difficultés de l’économie italienne en empêchant les licenciements de salariés qui se retrouvaient être payés …sans avoir aucune espèce d’activité pendant des années !

En fait, Fiat a racheté Chrysler quand cette dernière ne valait plus rien et a déplacé fort astucieusement son centre de gravité économique de l’Italie, qu’elle estimait sans avenir, vers les USA et ce calcul s’est avéré gagnant car Fiat, devenue FCA (Fiat Chrysler automobiles) génère l’essentiel de ses profits aux USA grâce essentiellement aux marques Jeep et RAM et ses gros 4×4 !

On aura donc compris que Fiat ne gagne pas d’argent en Europe, que ses voitures se vendent mal et ne sont pas fiables !

Alors, pourquoi Fiat a-t-il proposé cette opération à Renault ?

En fait, Fiat a approché plusieurs constructeurs, dont PSA (Peugeot) mais Carlos Tavares, son président, n’est pas quelqu’un de crédule ni de facile et il n’a probablement pas accepté le deal surtout que PSA vient déjà de racheter Opel-Vauxhall.

L’opération de rapprochement avec Renault est en fait « dans les tuyaux » depuis certainement un certain temps et les négociations étaient déjà bien avancées au moment de leur annonce. Fiat a probablement fait preuve de beaucoup d’opportunité en profitant d’une situation fragilisée au niveau de Renault en raison des déboires judiciaires de son ancien président (Carlos Ghosn).

Pourquoi cette démarche ?

Parce que FCA va mal et qu’en dehors des USA et de l’Amérique du sud, elle voit sa situation se dégrader dangereusement ; surtout que, depuis l’édiction des nouvelles normes anti pollution et d’émission de CO2, elle n’est absolument pas conforme. Elle s’est même vue contrainte de s’entendre avec Tesla, producteur de voitures exclusivement électriques qui ne demandait pas mieux eu égard à sa situation fragile, pour lui racheter des quotas de carbone et éviter des amendes colossales à partir de 2020 (se chiffrant en milliards €) !

Par ailleurs, Fiat n’a pas du tout investi dans le véhicule électrique et n’y a en fait aucune compétence alors qu’il s’agit, pour les constructeurs, de la meilleure opération de green washing du moment pour entrer dans les quotas d’émission de carbone ! Il n’est qu’à voir le développement de l’électrique chez VW et Daimler-Benz pourtant adeptes forcenés du diesel !

Fiat tente donc tout simplement de mettre la main sur un constructeur susceptible de lui apporter ces technologies et de la sortir du pétrin ; sans en payer le prix ce qui se voit clairement quand on sait qu’il valorise Renault au minimum de sa valeur boursière !

Vu sous cet angle, la mariée fait évidemment beaucoup moins envie …

– l’intérêt de Renault

La question de l’intérêt de l’opération pour Renault n’est pas claire !

Renault, avec son groupe comprenant Renault, Dacia, Avtovaz (Lada), Alpine, Samsung motors (en Corée), a constitué avec Nissan et Mitsubishi le premier groupe automobile mondial. Il est plutôt en phase ascendante et possède une bonne expérience en matière de production de voitures électriques via Nissan.

En fait, il n’a aucun besoin de Fiat qui n’a rien à lui apporter hormis un hypothétique accès au marché américain qui n’a jamais réussi à Renault et des possibles économies d’échelle en augmentant la production des plates formes et des moteurs !

Par ailleurs, il semblerait qu’il soit dans les intentions de la famille Agnelli de prendre le pouvoir au sein du nouveau groupe et là on peut se demander ce que peuvent bien rechercher les dirigeants de Renault dans une opération de ce type en apportant savoir faire et technologie tout en perdant le leadership ?

– l’intérêt de l’Etat italien,

Il voit depuis déjà plusieurs années le groupe Fiat prendre le large et craint évidemment que ce dernier ne lâche prise tout à fait et abandonne ses usines européennes et principalement italiennes qui sont peu rentables (salariés trop chers et peu productifs). Il a déjà vendu sa prestigieuse filiale Magnetti-Marelli au printemps 2019.

A la clé, cela aurait pour effet de provoquer une augmentation du chômage dans une Italie déjà en pleine crise et qui, alors que sa situation est franchement mauvaise et en récession, n’a pas besoin de ça d’un point de vue politique !

Il n’est donc pas sur que l’Etat italien voit cette opération d’un bon œil … et il pourrait bien mettre quelques bâtons dans les roues !

 – l’intérêt de l’Etat français,

Le problème pour l’Etat français est la dilution du capital qui résulterait de la fusion ; puisque premier actionnaire de Renault, il verrait sa part dans le capital passer de 15 à 7.50% alors qu’il a beaucoup intrigué en 2015 pour obtenir la majorité de blocage avec des droits de vote double malgré l’opposition de carlos Ghosn !

De plus, l’Etat français a toujours aimé mélanger les genres dans le cadre de ce qu’on appelle, de manière pompeuse et tout à fait usurpée, « l’Etat stratège » surtout que Renault est un fleuron du capitalisme public français ; en oubliant au passage que l’entreprise était au bord de la faillite dans les années 1980, avant sa privatisation en 1990, du fait des influences syndicales et politiques. Renault était la « vitrine sociale » de la France quitte à perdre des milliards de francs !

Il est évident que les dirigeants politiques français regardent cette opération avec un oeil critique, sans pour autant le déclarer clairement, car la fusion lui ferait perdre sa place de premier actionnaire au profit de la famille Agnelli ; sans aucun bénéfice politique visible !

On n’a probablement pas fini d’en discuter dans les ministères (Bercy en particulier) qui ne vont pas manquer de convoquer les dirigeants de Renault ; car en France les entreprises privées doivent rendre des comptes au gouvernement et à l’administration avant d’en rendre à leurs actionnaires …

– l’intérêt de Nissan

Nissan joue ici une carte tout à fait personnelle car le but de ses dirigeants est en fait de faire un Nissanexit c’est à dire se retirer de l’organisation que l’on présente comme l’alliance entre Renault et Nissan !

Il est vrai que Nissan a des raisons pour cela : il est deux fois plus gros que Renault et occupe particulièrement les marchés asiatiques (japonais, chinois) mais aussi américain puisqu’il produit aux USA alors que Renault n’y produit ni n’y vend rien !

C’est aussi celui qui réalisait les bénéfices du groupe ; quoique cela se soit un peu amoindri ces derniers temps !

Seulement, il faut aussi connaître la culture japonaise qui est faite d’un mépris absolu pour tout ce qui n’est pas nippon et principalement pour les européens considérés comme des gens primaires, vulgaires et mal élevés !

Il faut aussi se souvenir que les dirigeants de Nissan n’ont accepté l’entrée de Renault dans le capital en 1999 que parce qu’ils n’avaient pas le choix ! C’était ça ou la faillite ; c’est à dire la honte absolue !

Alors, maintenant on nous parle aujourd’hui d’alliance et des états d’âme (bien réels au demeurant) des dirigeants de Nissan … qui n’ont en fait jamais admis l’irruption de Renault et l’ont pris pour une humiliation !

Ils ont subi la domination impérieuse de Carlos Ghosn mais les évènements récents ont prouvé qu’ils cherchaient les moyens de s’en débarrasser ; prélude sans aucun doute au Nissanexit !

En plus, il se trouve que les japonais n’aiment pas le mélange des genres et se posent beaucoup de questions à propos de l’irruption de l’Etat français dans le capital de Renault ; alors que l’on sait qu’un Etat obéit d’abord à des considérations politiques qui peuvent nuire au bon fonctionnement d’une entreprise !

Néanmoins, il faut quand même rappeler la réalité capitalistique : Nissan est la filiale de Renault à hauteur de 45% de son capital et si elle détient, dans le cadre d’une participation croisée, 15% du capital de Renault, ces 15% ne sont assortis d’aucun droit de vote ; c’est à dire qu’ils ne confèrent aucune espèce de pouvoir au sein du groupe et c’est ça qui dérange les japonais !

Cela veut dire que pour l’instant Renault essaie de ménager la susceptibilité des japonais mais, qu’à la fin, les dirigeants de Nissan devront se soumettre, que cela leur plaise ou non car le propriétaire est Renault !

Conclusion :

Tout bien considéré, Renault n’a absolument aucun intérêt à procéder à cette fusion qui a été présentée dans des termes qui seraient, selon la famille Agnelli, non négociables !?!

Renault n’aurait-il donc pas d’autre choix que de se soumettre !?!

Par ailleurs, la course au gigantisme n’est par forcément rentable et Toyota (3ème mondial) a refusé clairement de se lancer dans cette voie !

L’histoire est d’ailleurs pleine de ces groupes industriels qui se sont démesurément agrandis à force d’acquisitions avant de … s’écrouler ; le dernier en date étant le conglomérat américain General Electric !

En outre, la taille rend la gestion plus complexe et il ne faudrait pas que le résultat soit une sorte de Titanic industriel ; compte non tenu des inévitables restructurations qui seront nécessaires pour rationaliser la production du groupe. On peut imaginer l’opposition évidente des syndicats et des politiciens, alors que le secteur automobile est actuellement en phase de déclin et doit anticiper des difficultés considérables du fait de l’édiction de normes environnementales pour l’instant absolument impossibles à respecter !

En fait, plusieurs constructeurs sont intéressés par les marques du groupe Fiat mais pas du tout dans les termes proposés par ses dirigeants !

Ils attendent en embuscade que Fiat s’effondre pour mettre la main sur ses pépites industrielles au demeurant peu nombreuses : Jeep, RAM et Alfa Roméo ; le reste ne vaut rien !

On a donc compris que, pour la famille Agnelli, il s’agit essentiellement d’une opération de sauvetage de la dernière chance avant l’écroulement final car les investissements pour rattraper le retard accumulé se chiffrent en dizaines de milliards € et il n’est pas sûr qu’ils en aient les moyens !

Espérons que les dirigeants de Renault sauront échapper à la tentation du gigantisme improductif et ne pas tomber dans ce qui ressemble bien à un piège !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)

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La grande distribution trinque

Les annonces se suivent et se ressemblent : Carrefour va mal (1200 suppressions de postes), Auchan va mal (fermeture de plusieurs magasins), Casino va encore plus mal avec sa mise sous protection de justice.

Décidément, le secteur de la grande distribution n’est plus ce qu’il était !

Peut-on en conclure que quelque chose a changé ? A l’évidence oui !

Ce type de commerce, avec des surfaces de vente de plus en plus grandes, voire carrément démesurées, a connu son heure de gloire à partir des années 1970 (le premier supermarché était un Carrefour à Ste Geneviève des Bois).

Ce type de commerce, par ailleurs typiquement français, dont l’expansion a d’ailleurs souvent signifié la mort du petit commerce de détail, fonctionnait sur le principe des flux de trésorerie par l’intermédiaire de centrales d’achat très puissantes dont la réputation de dureté dans la négociation n’est plus à faire !

Plusieurs lois ont été édictées pour essayer de modérer leur puissance souvent abusive ; sans effet significatif !

Il faut dire que pour un fabriquant accéder à la force de vente d’un groupe comme Carrefour ou Leclerc constitue une assurance d’atteindre des volumes de ventes impossibles à réaliser en direct.

Seulement, en contrepartie, ces groupes achetaient la marchandise au prix le plus bas possible et la vendaient rapidement tout en ne la payant que 4 à 6 mois plus tard ; la trésorerie dégagée étant placée et rapportant à son tour des revenus ! Seulement, cela ne fonctionne plus aujourd’hui puisque les taux d’intérêts sont à zéro du fait de la politique monétaire de la BCE. Celà engendre probablement une perte de revenus de ce côté-là !

Ces grandes surfaces se sont d’ailleurs livré une concurrence féroce basée essentiellement sur les prix les plus bas, voire la vente à perte ; lesquels prix bas étaient fatalement obtenus en étranglant toujours plus le producteur, hormis quelques produits de marque avec lesquels … on ne peut pas négocier du fait de leur notoriété. (Coca cola, Nescafé …)

Dans la profession, il faut distinguer deux types d’organisation : les groupes intégrés et les regroupements de commerçants indépendants.

Carrefour est un groupe intégré c’est à dire que tous les magasins appartiennent à la même société. C’est le cas aussi pour Casino et pour Auchan.

Par contre, Leclerc, Intermarché et système U sont des regroupements de commerçants indépendants affiliés  à une centrale d’achat ; laquelle négocie les achats en (gros) volumes afin de leur faire bénéficier des meilleurs prix. Les enseignes ne sont donc pas propriétaires des magasins.

L’effet capitalistique n’est donc pas le même bien qu’on ne puisse pas affirmer qu’un modèle soit supérieur à l’autre ; si ce n’est que l’on voit que ce sont bien les groupes intégrés qui ont actuellement le plus de difficultés.

Que se passe-t-il donc ?

Le fait principal est la modification du comportement des clients du fait de l’émergence d’Internet et on en connaît le principal artisan : Amazon, l’une des Gafa !

Mais elle n’est pas la seule, car il y a des dizaines de sites (Cdiscount, Alibaba qui est chinois …) qui vous permettent désormais de trouver, confortablement installés devant votre écran, l’objet convoité voire introuvable !

Mais, ce phénomène n’est pas propre à la grande distribution car il touche, à un moment ou à une autre, tous les domaines de l’économie.

Dans les années 70, la France a vu l’effondrement de ses industries textiles, de ses mines de charbon, de ses chantiers navals, de sa sidérurgie parce que des concurrents avaient émergés et qu’ils étaient plus compétitifs ! Et ce mouvement est à la fois irréversible et incontournable ; ce qui signifie que toutes les tentatives de l’Etat pour enrayer ce phénomène ont lamentablement échoué !

Le transport aérien avec l’émergence des compagnies low cost mais aussi la presse quotidienne en version papier (désormais lourdement subventionnée par l’Etat) ont connu et connaissent encore des difficultés. Les cinémas font face au marché de la vidéo à la demande (VOD) sur Internet avec des poids lourds comme Netflix ; tout comme les marchands de disques (CD) confrontés à la musique en ligne et les libraires confrontés au livre numérique.

Le modèle de la grande distribution a été très compétitif mais, aujourd’hui, il a beaucoup de mal à faire face à la concurrence d’Internet ! Il y a donc une modification des structures du commerce de (relative) proximité.

L’Etat est d’ailleurs en partie responsable de cette situation car il a  poussé à la détention d’Internet parce que celà l’arrangeait ; notamment en transférant une charge de travail sur les contribuables. De plus, avec les smart phones et la connexion 4G puis bientôt la 5G les gens sont connectés en permanence et en profitent.

Or, il n’y a pas besoin d’être bien malin pour s’apercevoir que les prix obtenus sur Internet sans se déplacer, avec la livraison gratuite sont souvent 30% moins chers que ceux pratiqués dans les grandes surfaces pas toujours situées à coté de votre domicile ! Le bénéfice est donc double, des prix plus bas sans avoir à perdre son temps dans des déplacements interurbains !

Ces groupes de grandes surfaces ont d’ailleurs compris le danger, sans vraiment pouvoir y faire face pour l’instant car … ils ont beaucoup de mal à s’adapter. Ils se sont lancés, eux aussi, dans le e-commerce mais sans grand succès pour l’instant ce qui les amène à « réduire la voilure » ; en supprimant certains secteurs jugés insuffisamment rentables (Carrefour et Auchan) ou même en fermant certains magasins considérés comme non rentables (Auchan). Monoprix, pour sa part, tente de s’allier avec Amazon !

C’est en fait le modèle de la grande surface où l’on trouve tout, absolument tout, qui est en train d’évoluer et cette évolution n’est d’ailleurs pas finie parce que le modèle évolue sans cesse ; et, pour l’instant, les grandes surfaces ne peuvent pas lutter … il n’y a pas de parade alors que les ventes de CD audio et vidéo se sont écroulées, qu’on peut désormais acheter son matériel informatique sur Internet tout comme son matériel électroménager !

Aux USA, les magasins Walmart, numéro un mondial, ont trouvé une parade inapplicable en France en raison du droit du travail : ils sont ouverts 24 h sur 24 h ce qui fait que vous pouvez aller faire vos courses à 3 h du matin si ça vous chante !

Mais, Walmart s’est aperçu aussi que la livraison est le nerf de la guerre dans le e-commerce car les consommateurs veulent recevoir le plus tôt possible le produit commandé sur internet. Il a donc prévu de mettre en place un service de livraisons gratuites à domicile le jour suivant la commande et prévoit d’étendre ce service à 75% de la population américaine d’ici la fin de l’année !

Quelle conclusion en tirer : Que le monde change et qu’il évolue, quoique l’on en dise et quoique l’on fasse, et que c‘est un processus à la fois irréversible et inévitable et que s’y opposer et le refuser constitue la plus mauvaise solution !

Bien sûr, on peut incriminer la mondialisation, pas toujours heureuse, ou la globalisation des échanges mais il faut être conscient que la globalisation correspond à une vague de fond complexe liée au développement des communications (Internet, avions), à la suppression du rideau de fer et la chute de l’empire soviétique, au développement économique de la Chine et de l’Asie !

Le nier, c’est nier l’évolution du monde !

Cela amène d’ailleurs sans doute estimer que les grandes zones commerciales situées en périphérie des villes (du style Plan de Campagne au nord de Marseille) vont connaître des difficultés grandissantes parce que, tout simplement, le modèle économique a changé !

On n’arrête pas le progrès technologique et c’est le principe de la destruction créatrice qui s’applique alors ; c’est à dire que les entreprises inadaptées disparaissent pour laisser la place à des entreprises plus performantes !

Malheureusement, ces mutations s’accompagnent souvent de suppressions d’emplois ; ce qui explique que cette théorie économique soit violemment combattue par nombre de politiciens parce qu’elle ne correspond pas à leur vision du monde ni à celle de leurs électeurs.

De plus, en France, on a tellement rigidifié le marché du travail qu’on a fini par le scléroser complètement et que perdre aujourd’hui son emploi peut signifier ne plus jamais avoir d’emploi ; surtout que des politiciens en mal d’électeurs n’hésitent jamais à venir expliquer qu’ils vont tout faire pour essayer de sauver la situation ; le plus souvent en pure perte (voir mon dernier article sur Ascoval) !

Evidemment, cela va à l’encontre de la mentalité de beaucoup de salariés qui s’imaginaient avoir un emploi pour la vie et qui voient leur situation fragilisée du fait de cette innovation technologique ; bien qu’ils en profitent lorsqu’ils achètent des smart phones ou des télévisions à écran plat dont le prix serait multiplié par au moins 10 s’ils étaient fabriqués en Europe !

Dernier point et non des moindres qui risque de compliquer la situation : on ne peut absolument pas prévoir les effets à moyen ou long terme de la guerre commerciale engagée entre les USA et la Chine ; laquelle va inéluctablement impacter le commerce mondial car il ne faut pas oublier qu’hormis l’alimentaire, la plupart des produits vendus dans les grandes surfaces viennent de Chine.

Or, les USA ont décidé de bloquer à la fois les transferts de technologie vers la Chine et de puces électroniques « sensibles » sans lesquelles les smart phones de dernière génération ne sauraient fonctionner. Google vient même d’interdire à Huawei d’utiliser Android, le langage des smart phones non Apple.

Il faut aussi prendre en considération les effets de textes législatifs mal pensés voire inutiles qui faussent le marché par le biais d’une pénalisation fiscale (comme par exemple pour les véhicules diesel) ; sans que l’on puisse prévoir pour l’instant s’il y aura ou non un nouveau saut technologique rendant à son tour le véhicule électrique à batterie inadapté ou obsolète.

Certains diront que c’est le système, d’autres que ce sont les banques, d’autres  y verront un complot mondial alors que, tout simplement, ce sont les consommateurs qui modifient leurs comportements !

Celui qui croit que l’on vit dans un monde figé se trompe et refuser l’évolution du monde, c’est s’exposer à de graves déconvenues. Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont accepté la liberté économique !

Petite précision : la France n’en fait pas partie …

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)

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La puissance invincible de l’Etat à … dépenser inutilement vos impôts !

Ascoval vous connaissez, c’est cette aciérie issue de la restructuration de Valourec, spécialiste du tube en acier, et qui était menacée de disparition.

British Steel vous connaissez, c’est l’entreprise britannique qui a repris Ascoval parce qu’elle redoutait les effets dévastateurs du Brexit sur son activité.

British Steel a obtenu gain de cause (par jugement de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg du 2 mai 2019) mais très vite sont apparues quelques « difficultés » puisque British Steel a annoncé la semaine dernière qu’elle était en grande difficulté et qu’elle avait besoin d’au moins 100 millions GB£, la veille du jour du versement des fonds pour le rachat d’Ascoval.

Néanmoins, British Steel n’aura pas eu à attendre longtemps car, Brexit ou pas, la Haute Cour britannique a ordonné sa liquidation judiciaire pure et simple ; ce qui signifie que les actifs de British Steel au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et indemniser les fournisseurs …

British Steel va donc disparaître et 4 500 employés du groupe au Royaume-Uni vont perdre leur emploi.

Néanmoins, côté français on continue l’opération et là où ça devient intéressant c’est qu’elle est basée pour l’essentiel sur un financement public de 47 millions € apportés à la fois par l’Etat (25 millions €), la région Hauts-de-France (12 millions €) et Valenciennes Métropole (10 millions €).

De son côté, British Steel doit aussi apporter 47,5 millions € qui seraient, aux dernières nouvelles, payés par le contribuable britannique et le pire c’est que c’est en désespoir de cause que British Steel, propriété du fonds d’investissement Greybull Capital, a été retenue car les repreneurs d’Ascoval se sont succédés les uns derrière les autres … avec une caractéristique constante : la faillite du repreneur potentiel avant toute reprise ; ce qui ne manque pas d’interpeller !

Comment se fait-il que seuls des canards boiteux se soient intéressés à Ascoval ?

Il faut aussi replacer les choses dans leur contexte et rappeler que cette affaire constitue la suite d’une opération lancée en 2016 pour sauver Vallourec de la faillite et dans laquelle l’État stratège a déjà investi, conjointement avec le japonais Nippon Steel Sumitomo, un milliard € par le biais de Bpifrance, banque d’investissements publics entièrement financée par … vos impôts !

Investir 50 millions € de plus pour sauver l’emploi de 271 salariés ne constitue donc en regard de cette dépense que de la peccadille ; même si cela représente, pour chaque emploi « sauvé », un coût de 173 432 € à la charge du contribuable français et autant à la charge du contribuable anglais ; soit donc environ 350 000€ d’argent public par emploi au total.

Certes, il ne s’agit que de prêts qui ont donc vocation à être remboursés … si l’entreprise est sauvée mais, eu égard au passé de l’entreprise et à la fragilité des repreneurs, on peut légitimement en douter.

Bercy, par la voix de Bruno Le Maire, se montre néanmoins rassurant car « Cette procédure n’inclut pas l’aciérie de British Steel de Saint-Saulve, qui est détenue par Olympus la maison mère de British Steel » surtout que, en cas de problème, « on trouvera des solutions pour que les investissements se fassent …» même si selon le délégué CFDT  local « On est dans le flou total et l’angoisse à nouveau ».

Nous voilà donc pleinement rassurés … quant au bien fondé et la viabilité de cette opération et on ne peut qu’admirer la splendide manoeuvre des cerveaux de Bercy et de l’Etat stratège car bien évidemment, sans l’argent de l’Etat c’est à dire vos impôts, rien de tout cela n’aurait été possible.

Néanmoins, la faillite de British Steel impacte d’ores et déjà la société France Rail d’Hayange, déjà filiale British Steel, située elle en Moselle, qui emploie environ 420 personnes et qui produit des rails et a été rachetée en 2016 à l’indien Tata Steel.

En fait, cette opération qui se résume pour l’instant à subventionner une entreprise en faillite pour reprendre une autre en faillite est, vous l’avez compris, essentiellement politique et se résumera donc juste à un gaspillage des derniers publics et le fait que le contribuable britannique soit mis aussi à contribution ne peut en aucun cas être considéré comme rassurant ou satisfaisant !

Mais, rassurez-vous, tout cela ne coûte rien puisque, conformément à la règle en vigueur chez nos élites, c’est l’Etat qui paie. On comprend mieux ensuite pourquoi le Trésor Public met ensuite autant acharnement à récupérer des impôts dus ou pas sur le pauvre contribuable français ; il faut financer toutes ces opérations qui ne coûtent rien !

Cela me rappelle, et certains d’entre vous s’en souviennent sûrement, les chantiers naval de La Ciotat (13) et de la Seyne sur Mer (83) « sauvés » à grand coups de subventions publiques avant de sombrer complètement après avoir coûté une véritable fortune aux finances publiques ! Les subventions payaient les salaires, les charges sociales et les frais de fonctionnement … sans pour autant permettre de faire de bénéfices !?!

Les hommes changent, les mauvaises pratiques restent surtout lorsqu’il s’agit, pour des politiciens fermement incompétents, de sauver, aux frais des autres, leur image publique !

On est donc en présence d’une cascade de faillites et, évidemment, on va passer d’une urgence à l’autre et recourir encore une fois aux fonds publics pour sauver France Rail, elle aussi !

Là où le procédé devient suspect c’est lorsque le gouvernement nous apprend par ailleurs que le chômage diminue et qu’il n’a jamais été aussi bas depuis 10 ans …. On en viendrait presque à croire que la situation s’améliore franchement de ce côté-là !

Pourquoi alors dépenser autant d’argent pour sauver si peu d’emplois ?

Les créations d’emplois compenseront naturellement ces défaillances ?

Ne serait-ce pas plutôt que le chômage continue de monter mais que des « aménagements statistiques » permettent pour l’instant de le masquer ?

Les politiciens français et leurs collègues hauts fonctionnaires n’essaient en fait que de gagner un peu de temps ; juste avant une échéance électorale qui s’annonce particulièrement difficile pour le pouvoir !

Néanmoins, ce n’est pas en maintenant en vie à coup de subventions publiques des canards boiteux qu’on redressera l’économie et l’industrie !

Tout cela est à la fois lamentable et choquant et qu’on ne me dise pas que maintenir en état de survie temporaire des entreprises non compétitives incapables de faire face à leurs charges constitue une stratégie industrielle et une gestion responsable des deniers publics !

Bruno le Maire, énarque et ancien haut fonctionnaire, ministre de l’économie qui ne connaît rien au monde de l’entreprise mais principal artisan de ce fiasco, va bien entendu s’excuser devant les français et démissionner de ses fonctions de ministre des finances ?

Euh, non même pas ; au contraire, il persiste et il signe !

Il faut se rendre à l’évidence, nous avons bien des champions de classe mondiale mais ce n’est pas dans l’industrie qu’on les trouve, c’est dans l’administration et on ne peut que rester admiratifs devant un tel talent !!!

Bien cordialement à tous

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

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Le naufrage de la vision française du couple franco allemand

Les dirigeants français nous ont expliqué doctement pendant des dizaines d’années que le couple franco allemand était une réalité intangible, éternelle et inexpugnable ; que la France et l’Allemagne étaient les « moteurs » de l’Europe après en avoir été les promoteurs à la fin des années 50’ (la fondation de la communauté économique européenne remonte à 1957).

Sauf, qu’on a oublié de vous dire qu’il s’agit là essentiellement d’une vision purement française des relations entre l’Allemagne et la France ; autrement dit de la propagande française à destination de sa population !

Nous aurait-on menti une fois de plus ?

Disons que la vision française de l’Europe n’est pas tout à fait celle de l’Allemagne.

Alors que les dirigeants français aiment à se lancer dans des envolées lyriques à propos de l’Europe, les allemands regardent leur porte-monnaie pour savoir combien ça coûte ; et ils se méfient des dirigeants français qui ont tendance à voir dans la relation franco-allemande une France qui est le grand décideur et une Allemagne qui est le simple exécutant !

Ce schéma a pu fonctionner pendant un certain temps ; essentiellement parce que l’Allemagne souhaitait faire oublier son passé nazi mais trois générations plus tard, les politiciens allemands ne veulent plus se limiter à ce rôle du pénitent !

La seule vraie réussite de la classe politique française a été d’obtenir de l’Allemagne la création d’une monnaie commune en échange de la réunification des deux Allemagnes ; ce qui a permis à la France, à partir de 1999 (date de création de l’€), de bénéficier de la crédibilité germanique sur le plan monétaire et d’une monnaie forte et stable permettant de juguler l’inflation.

Néanmoins, il aurait fallu, pour en tirer de véritables bénéfices, que la France entre dans le chemin de l’orthodoxie budgétaire et accepte l’ordo libéralisme allemand ; ce que nous avons commencé à faire dans les années 90.

Mais, par opportunisme politique et par lâcheté, nos brillants dirigeants ont préféré emprunter à tout va sur les marchés, à des taux certes très bas, pour financer à crédit le train de vie des français.

Vous me direz, nous ne sommes pas les seuls puisque les grecs et les italiens ont fait de même !

On en connaît aujourd’hui le résultat : la dette publique culmine officiellement à 2.300 mds € soit 100% du PIB et elle est désormais virtuellement impossible à rembourser car le rendement fiscal de l’impôt est inférieur à la charge de la dette (remboursement du capital compris).

Coté allemand, on a en fait vite compris que la France, habituelle donneuse de leçon, ne suivrait aucune des règles communes et que, de ce fait, il convenait d’être particulièrement prudent si on ne voulait pas se trouver embarqué dans des situations ingérables !

Cela explique notamment que les allemands ont toujours refusé la mutualisation des dettes au niveau européen, pourtant ardemment souhaitée par les français, parce qu’ils n’avaient pas envie de payer pour les pays du club Med !

En outre, les allemands n’aiment pas, depuis l’épisode d’hyperinflation de 1923, que l’on manipule la monnaie … alors qu’il s’agit d’une pratique qui n’a jamais gêné les autorités françaises qui ont toujours eu une vision « politique » de la monnaie. En France, la monnaie doit être au service des politiques et non l’inverse ; quitte à ruiner l’épargnant !

L’arrogance française, qui est essentiellement celle de son élite administrative, n’a eu de cesse de tenter d’inverser cette tendance … sans succès jusqu’ici ; à tel point qu’ E Macron, président d’une France aux déficits budgétaires constants depuis 1976 et aux comptes publics fermement stabilisés dans le rouge, a, lors d’une réunion à Aix la Chapelle, manifesté son agacement en fustigeant « les excédents budgétaires compulsifs de l’Allemagne » !?!

Toujours le même schéma avec des français qui décident et des allemands qui exécutent … l’arrogance en plus !

Les modèles économiques des deux pays sont en fait totalement opposés, pour ne pas dire incompatibles puisque le modèle allemand est fondé, depuis la fin du 19ème siècle, sur l’exportation massive de produits industriels générant une balance des paiements très largement excédentaire (de l’ordre de 250 Md € par an) alors que le modèle français, qui était essentiellement agricole jusque dans les années 50, est fondé sur la consommation et enregistre de manière constante des déficits de la balance des paiements de l’ordre de 60 Md € par an !

On serait d’ailleurs bien en peine d’exporter des produits industriels puisque notre industrie est désormais réduite à sa plus simple expression … après avoir été dûment assassinée par nos politiciens fonctionnaires à grands coups d’impôts et de règlements !

Cela n’a néanmoins pas empêché notre président de se lancer, une nouvelle fois, en mars dernier, dans une tirade lyrique d’une refondation de l’Europe à destination des dirigeants des 27 ; ce qui a permis de se rendre compte que le pseudo libéral élu en 2017 n’est en fait qu’un technocrate manichéen et autoritaire voulant faire renaître l’Europe à grands coups de dirigisme centralisateur, d’impôts et de machins administratifs !

Evidemment, la réponse allemande ne s’est pas fait attendre par la voix d’AKK supposée successeur d’Angela Merkel, qui  a précisé qu’elle entendait bien ne rien mutualiser (surtout pas les dettes publiques ni les systèmes de protection sociale) mais qu’elle était d’accord pour partager la police des frontières, la force nucléaire et le siège de la France au conseil permanent de l’ONU tout en demandant le déménagement à Bruxelles du siège du Parlement européen actuellement situé à Strasbourg (ce qui peut se justifier car ce siège à Strasbourg, qui n’était à l’origine qu’un caprice français, génère des déplacements inutiles et coûteux entre Bruxelles et Strasbourg – c’est donc une mesure d’économie).

Autrement dit, c’était la réponse du berger à la bergère ou … un bon coup de pied de l’âne qui a laissé notre président … sans voix et qui pourrait bien indiquer que le ton patelin et plein de rondeurs de Madame Merkel va prendre fin !

En fait, dans le cadre de cette « relation privilégiée entre l’Allemagne et la France »,  les élites françaises naviguent dans l’hypocrisie la plus complète en souhaitant pouvoir dépenser bien au-delà des capacités fiscales de la France et que … l’Allemagne paie la note !

Par contre, elles ne sont pas d’accord pour partager la puissance militaire française (traditionnelle et nucléaire) avec une Allemagne dont l’armée n’a, il est vrai, plus rien à voir avec la Wehrmacht ; même si son industrie conserve un véritable savoir faire en matière d’armes légères, de missiles, de blindés et de sous-marins !

Nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts ; ce qui revient à poser la question à laquelle il faudra bien un jour répondre : combien de temps ce faux-semblant de l’amitié franco-allemande va-t-il encore pouvoir durer alors que l’Allemagne se recentre sur son périmètre historique de l’Europe centrale et de l’Europe du nord ?

Car, il n’est pas sûr que les allemands acceptent ad vitam æternam les « caprices de diva » des français alors que se profilent à l’horizon les problèmes d’une Italie « insoumise » qui veut pouvoir violer ses engagements européens en dépit du risque réel que cela fait courir à la fragile construction européenne !

La construction européenne n’est pas une banque formée par les pays de l’Europe du nord à seule fin de financer les déficits et les caprices des pays de l’Europe du sud alors que l’Allemagne voit, du fait de la guerre idéologique engagée contre les énergies fossiles et de l’affrontement commercial entre la Chine et les USA, son modèle économique et sa puissante industrie mécanique (dont l’automobile) mis à mal avec le risque d’une diminution sensible des excédents budgétaires et des exportations !

L’avenir ne peut passer nécessairement que par une harmonisation des politiques budgétaires mais pour cela il faudrait que les politiciens fonctionnaires français renoncent à leurs pratiques antérieures et constantes et qu’ils diminuent la dépense publique pour revenir à l’équilibre budgétaire, sans recourir à l’habituel tabassage fiscal, et surtout qu’ils l’expliquent à des français qui … ne voudront certainement pas l’entendre de cette oreille !

Car, quand on sait que cela représente environ 100 Md € de dépenses par an, on ne peut que se dire : Ce n’est pas gagné !

Bien cordialement à tous !

Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)

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