Navigateur, né en 1958, diplomé de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage ma vie entre la France et la Grèce. Pour moi, le libéralisme est la seule option possible en matière économique.
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Entre les médias, les politiciens, les réseaux sociaux, nous subissons une véritable guerre de l’information entre des groupes de pression ou seulement d’influence défendant avant tout leurs intérêts dans le cadre d’une avalanche de déclarations qui se voudraient être des informations alors qu’elles ne sont, le plus souvent, que des prises de position idéologiques … c’est à dire ce qu’on appelait autrefois de la propagande !
Ainsi, les écolos marxistes, prônent la décroissance c’est à dire le retour à un monde présenté comme idyllique, bien qu’il n’ait jamais existé, et dont ils n’ont aucune idée. Leurs idées sont essentiellement celles de gosses de riches qui n’ont jamais manqué de quoique ce soit ; avec pour chef auto proclamé sainte Greta, partie en croisade pour bouter le capitalisme de la planète tout en morigénant les dirigeants de la planète !?!
Du haut de ses 16 ans, cette petite jeune fille, qui ne sait rien et ne connaît rien du monde et qui a toujours vécu dans un milieu ultra protégé, prétend, toute modestie mise à part, délivrer un message planétaire quant à l’avenir de l’humanité !
On se situe là dans l’irrationalité la plus ridicule ; surtout lorsque l’on s’intéresse aux personnes ainsi qu’aux groupes d’influence qui se cachent derrière elle et qui tirent les ficelles de cette marionnette !
Les faux prophètes qui agitent des peurs millénaristes de fin du monde ne sont que le paravent d’une écologie devenue, depuis la chute avérée du monde et des idées communistes, le moyen des doctrinaires et des idéologues de tous poils non seulement de renverser le capitalisme honni dont on affirme, au mépris de la vérité historique et économique, qu’il est la cause de tous les malheurs de la planète mais aussi pour mettre en place un système dirigiste, contraignant et privateur de libertés où l’idéologie l’emporte sur la science et la rationalité.
Le communisme a utilisé les mêmes techniques en faisant croire qu’on pouvait distribuer la richesse de manière idéologique et arbitraire en prenant l’argent aux riches (ou présumés tels). Seulement, bien souvent il n’y avait au bout du chemin que la misère voire la mort dans les camps (que ce soit en URSS, en Chine, au Cambodge) car le communisme n’a finalement laissé derrière lui qu’une longue traînée sanglante …
Le communisme s’est effondré parce que, bien que promettant le bonheur aux populations, il a été incapable de les satisfaire dans le cadre d’un système dirigiste et bien souvent dictatorial au sein duquel il n’y a pas de notion de prix de revient et de prix de marché. En fait, il s’est avéré incapable de concurrencer les pays dits capitalistes mais surtout libéraux.
Malheureusement, beaucoup de personnes sont désormais convaincues de l’urgence climatique ; ce qui démontre qu’une affirmation fausse assénée à longueur de journée finit par devenir LA vérité.
L’écologie politique promet un changement radical du monde tout en présentant de manière fallacieuse des évènements naturels dans le but évident d’accroître l’anxiété des populations. Car, là est le secret, il faut jouer sur les peurs des gens pour les rendre malléables et réceptifs à un discours extrémiste qui ne repose sur aucun fondement scientifique !
On s’attaque au CO2 présenté comme toxique ( ?!?), aux OGM dont il n’a jamais été démontré qu’ils présentaient un risque pour la santé mais le but est en fait de s’attaquer aux abominables multinationales apatrides sans foi ni loi prêtes, on vous l’assure, à empoisonner le monde entier pour faire des bénéfices indécents ! On nous demande de retourner à l’agriculture du 16° siècle, sans engrais ni pesticides car le salut est à ce prix … même si le prix est celui de l’effondrement des rendements agricoles et le retour de la famine !
Certains vont même jusqu’à rejeter les vaccins alors qu’ils ont permis un bon phénoménal de l’espérance de vie et l’éradication de certaines maladies (dont la variole) !
Jusqu’au 20° siècle (avant 1914), la vie était dure et l’espérance de vie faible (tout juste 40 ans). Il n’y avait ni congés payés, ni sécurité sociale. Veut-on vraiment en revenir là ?
En fait, tout cela n’est que la vision trompeuse d’un monde manichéen et simpliste !
La religion catholique a usé et abusé au moyen age de cette technique dans le but évident d’obtenir la soumission des populations à sa doctrine et à ses membres et elle y a parfaitement réussi en abusant de la crédulité d’une population ignorante. Pendant ce temps elle a accumulé une fortune colossale dont on peut encore voir les « restes » magnifiques en visitant le musée du Vatican à Rome (fermé le dimanche).
Car, là est le secret, on ne peut abuser que des populations ignorantes et crédules qui acceptent de croire à un discours dont elles ne peuvent et bien souvent ne cherchent pas à maîtriser les données !
Seulement, il faut toujours se méfier des positions et attitudes intransigeantes ; surtout que l’écologie politique n’est pas gratuite ! Son monde est pavé de taxes, d’impôts et de contraintes en tous genres absolument ridicules … sans aucun effet notable sur le climat malgré les sommes colossales dépensées !
L’écologie politique ne propose aucun progrès d’aucune sorte ; elle ne propose que la régression généralisée d’un monde de pénuries où tout sera plus cher ! Or, et c’est une constante incontournable, sans une énergie abondante, stable et bon marché, le monde s’écroule !
L’idéologie et les religions ont toujours eu un grand impact sur les populations et l’écologie politique a d’incontestables relents de religion en stigmatisant ceux qui ne sont pas de son avis ; les « climato sceptiques » étant présentés, il ne faut décidément reculer devant aucun excès, comme des criminels contre l’humanité.
Lénine a dit un jour : « la religion est l’opium du peuple » !
C’est d’ailleurs bien la seule idée que je partage avec lui !
L’écologie politique, en tant que « nouvelle religion », est aussi l’opium du peuple et celui-ci devrait s’en méfier …
Bon, rassurons-nous sainte Greta ne finira pas sur le bûcher … si ce n’est celui des vanités !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (De la Grèce : Preveza)
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Parce que la mission de TEMOIGNAGE FISCAL n’est pas seulement de dénoncer les abus du Fisc mais aussi d’informer les lecteurs, je viens vous soumettre un article de l’excellent Eric Verhaeghe sur son site Le courrier des stratèges – Le remue-méninges des décideurs
Il porte sur la notion d’abus de droit ; lequel, comme son nom ne l’indique pas, concerne les abus de droit commis par le contribuable et en aucun cas les abus qui pourraient être commis par l’administration fiscale ….
Cette notion d’abus de droit a toujours été plus ou moins fumeuse et le principe était que le Fisc pouvait remettre en cause un montage juridique “dont le but était essentiellement d’échapper à l’impôt”.
Bercy, dans le cadre de sa traque forcenée du dernier € taxable, a intrigué depuis plusieurs années pour faire modifier cette notion jugée trop souple à son gout !
Et Bercy vient d’obtenir gain de cause : Un contrôleur des impôts peut remettre en cause pratiquement n’importe quel montage juridique s’il estime que celui-ci a eu un but “principalement fiscal” et qu’il ne respecte pas l’esprit de la Loi telle qu’elle a été voulue par le législateur.
Cela revient à dire que désormais le contribuable sera en permanence sous la menace d’un redressement au motif que le montage ou l’opération qui a été faite est estimée contraire à l’esprit du législateur selon l’estimation seule qui en a été faite par Bercy.
Quand on sait que l’essentiel de nos investissements ou achats sont dictés par des considérations fiscales, on peut penser que le contentieux qui va se développer à partir de cette notion remaniée de l’abus de droit va connaître un développement catastrophique !
Comme le conclut Eric Verhaeghe : il ne faudra pas s’étonner qu’ensuite, à force de redressements, il y ait une accélération de l’exil fiscal !
L abus de droit principalement fiscal, le LBD juridique du gouvernement profond pour intimider les contribuables.
La réforme de l’abus de droit fiscal par la loi de finances pour 2019 devrait secouer plus d’un Français, et pas seulement dans le 0,1% des plus riches. L’entrée en vigueur de cette sinistre réforme est prévue pour le 1er janvier 2020. Dès cette date, le fisc pourra redresser un montage juridiquement conforme aux textes, mais contraire à l’intention du législateur! Autrement dit, il ne faudra plus seulement respecter la loi, il faudra aussi respecter l’intention de la loi, en prouvant que l’on n’a pas cherché à optimiser abusivement son impôt! Voilà une superbe façon de contrer le droit à l’erreur instauré par Emmanuel Macron. Le gouvernement profond de Bercy prend sa revanche sur les élus et impose des mesures contraires aux intentions affichées du gouvernement.
l’administration est en droit d’écarter, comme ne lui étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de droit, soit que ces actes ont un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes ou de décisions à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n’ont pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les charges fiscales que l’intéressé, si ces actes n’avaient pas été passés ou réalisés, aurait normalement supportées, eu égard à sa situation ou à ses activités réelles.
Autrement dit, toute personne qui appliquerait la loi avec l’intention de payer le moins d’impôt possible, en contradiction avec les « objectifs poursuivis » par le législateur est considérée comme fraudeuse, au même titre que les contribuables qui inventent des situations fiscales pour échapper à l’impôt. On le voit bien: diminuer sa charge fiscale en respectant la loi est une fraude… selon une règle extrêmement large qui donnera, à compter du 1er janvier 2020, un pouvoir discrétionnaire immense au fisc.
L’abus de droit principalement fiscal, une invention du gouvernement profond
Pour la petite histoire, cette invention baroque qui fragilise toute projection fiscale en France, et contribue un peu plus à pousser à l’émigration, n’est pas une invention nouvelle. La notion d’abus de droit fiscal est ancienne, et l’idée de pénaliser l’abus de droit principalement fiscal (et plus seulement exclusivement fiscal) était déjà venue sur le tapis en 2013. À l’époque, les députés d’opposition avaient saisi le Conseil Constitutionnel, qui avait annulé cette disposition de la loi de finances. Cinq ans plus tard, plus aucun député n’a songé à saisir les Sages de cette mesure toujours aussi scélérate.
On retrouvera ici la constance de ce gouvernement profond qu’est Bercy. Année après année, les projets de réglementation restent, avec l’obsession de taxer toujours plus, y compris lorsque le contribuable respecte la loi mais ne s’acquitte pas assez de l’impôt selon l’appréciation du contrôleur plus ou moins bien luné ce jour-là.
Le pouvoir discrétionnaire, l’arme fatale de l’inspecteur des impôts
Grâce à la définition très large de la loi, l’inspecteur des impôts se voit doté d’une arme juridique aussi puissante qu’un LBD dans une manifestation de Gilets Jaunes. Selon son humeur et ses impressions subjectives, il peut décider, avec un contrôle citoyen très limité, de considérer que le contribuable qu’il a face à lui est un fraudeur. Des cas ordinaires peuvent désormais basculer dans la fraude.
En attendant, des montages aujourd’hui considérés comme parfaitement légaux pourraient tout à fait devenir, parce qu’ils permettent une optimisation fiscale, des montages illégaux qui appellent de sévères sanctions. On voit bien ici qu’il s’agit, une fois de plus, d’insécuriser les contribuables en les jugeant non pas sur le respect de la loi, mais sur le respect des intentions de la loi, comme si l’impôt n’était pas une question technique, mais une question morale.
À vue d’oeil, l’inspecteur jugera si le montage qu’il découvre est malicieux ou non. Et cette appréciation morale guidera son action.
Une revanche du gouvernement profond sur Macron
Il y a quelques mois, les législateurs discutaient du droit à l’erreur. Cette disposition voulue par Emmanuel Macron était destinée à renforcer la confiance dans l’administration et sécuriser juridiquement les décisions individuelles. Et patatras! Bercy, qui entendait ne pas se laisser dicter sa conduite par un freluquet, fut-il inspecteur des finances élu Président, a trouvé sa parade. Les inspecteurs des impôts resteront bien les maîtres du jeu, et pourront sanctionner là où le doit à l’erreur ne le permettait plus.
Bien cordialement à tous !
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On parle beaucoup de la réforme des retraites et il faut bien dire qu’il s’agit là d’un véritable serpent de mer qui refait surface tous les 5 ans depuis plus de 30 ans !
En 1991, Michel Rocard, alors premier ministre, avait déjà préféré refermer le dossier sans y toucher en affirmant qu’il y avait là « de quoi faire sauter plusieurs gouvernements ». C’était avouer le côté sensible d’une telle réforme. Il n’avait alors trouvé comme solution que d’instaurer la fameuse CSG dont le taux fixé à 1.1% culmine désormais à 17.2% ! On a rarement vu pareille progression pour un impôt ; ce qui en dit long sur l’ampleur du problème !
E Macron nous a annoncé, sous prétexte de justice sociale, une refonte des 42 régimes de telle façon qu’il ne subsistera plus qu’un régime universel de retraite.
On certes peut envisager une telle réforme … à condition que les règles applicables, après la réforme, soient les mêmes pour tous.
Or, ce ne sera pas le cas !
Pourquoi ? Parce qu’en politique les buts réellement poursuivis ne sont pas toujours ceux annoncés !
Les buts réels de cette réforme
Le but de cette réforme est d’une part de permettre à l’Etat et à son administration de la main sur tous les régimes afin de mieux pouvoir les contrôler et d’autre part de pouvoir procéder à un regroupement des différents régimes dans le but de siphonner des régimes excédentaires au profit des régimes déficitaires.
Comme par hasard, ces régimes déficitaires concernent essentiellement les régimes dits spéciaux recouvrant EDF (au titre des IEG – industries électriques et gazières), la SNCF et la RATP, qui ne pourraient pas subsister sans de lourdes subventions mais aussi du régime des fonctionnaires.
Autrement dit, le but de la manœuvre est que les régimes du secteur privé, assez bien gérés, paient pour ceux, mal gérés, du secteur public !
Evidemment, quand on sait que depuis 40 ans, malgré tous ses moyens et malgré tous ses fonctionnaires et malgré une progression constante des impôts et des prélèvements, l’Etat n’a jamais réussi à équilibrer ses comptes, le doute est permis quant au sort qui sera fait à ce futur mastodonte des retraites !
Un petit inventaire des inégalités
En outre, alors que ces régimes sont structurellement déficitaires, leurs adhérents cotisent moins que le privé tout en percevant une retraite plus importante ! Et cette inégalité est aggravée par le fait qu’elle porte aussi sur l’age de départ en retraite !
En fait, contrairement à ce qu’on nous a affirmé dans le passé, les régimes spéciaux n’ont pas été réellement réformés (sous la présidence Sarkozy) et les agents ont reçu de nombreuses compensations pour faire passer les faibles modifications apportées en 2008 à ces régimes.
Pour EDF, son régime de retraite est adossé aux caisses du privé tout en étant directement alimenté par le consommateur par le biais de la CTA ; car une partie des subventions sont dissimulées dans votre facture d’électricité sous la rubrique « contribution tarifaire d’acheminement » ; laquelle représente pas moins de 25% des pensions versées aux agents.
Pour la RATP et la SNCF, les déficits des caisses de retraites sont comblés à hauteur respectivement de 709 Millions € (soit 59% des besoins de financement) et de 3.3 Milliards € par an directement par le budget de l’Etat ; ce qui représente une subvention de 14 551 € par retraité de la RATP et de 12 856 € par retraité de la SNCF.
L’ensemble des subventions s’élève à 5.5 Milliards € pour tous les régimes spéciaux qui couvrent aussi le personnel de la Comédie Française, l’Opéra de Paris, les mines …
L’âge de départ à la retraite n’a été en général augmenté que de 6 mois (en 11 ans) et reste très inférieur à l’age légal du privé (62 ans avec une incitation à ne partir qu’à 63). Il s’établit à 57 ans pour la SNCF et 56 ans pour la RATP et EDF.
Par contre, les pensions ont augmenté d’environ 10 % à la RATP et 5 % à la SNCF comme pour les fonctionnaires civils de l’État, alors qu’elle a plutôt stagné dans les collectivités territoriales et hospitalières.
En ce qui concerne les fonctionnaires, c’est encore plus simple : ils n’ont pas de caisse de retraite. Leurs pensions sont prélevées directement sur le budget de l’Etat c’est à dire sur vos impôts !
En ce qui concerne la retraite, 30,5 % des nouveaux retraités de l’année de la fonction publique civile de l’État et 37,8 % de ceux de la CNRACL (fonction publique territoriale) partent à 60 ans ou avant, contre seulement 21 % dans le régime général.
Dans la fonction publique, la pension est calculée à partir du traitement indiciaire moyen des 6 derniers mois, hors primes. Le taux de liquidation est de 75%.
Dans le privé, le calcul est fait sur la moyenne des 25 meilleures années de la carrière, dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale, pour la retraite de base (CNAV). Les salaires sont revalorisés au moment du départ en retraite par des coefficients établis par la Sécurité sociale. Le taux de liquidation est de 50%. Les retraites complémentaires dépendent des cotisations versées sur toute la carrière.
La réversion au conjoint survivant est accordée sans condition d’âge dans la fonction publique mais sous condition dans le privé (55 ans à la CNAV, 55 à l’ARRCO, 60 à l’AGIRC). Le taux de réversion est de 54% dans le privé (CNAV), 50% dans le public et 60% dans les complémentaires. Il est sans condition de ressources dans la fonction publique et dans les complémentaires mais sous condition à la CNAV (1676€/mois)
La pension brute moyenne est de 3 700 €/mois à la RATP et le fonctionnaire d’Etat touche une retraite moyenne de 2 572 €/mois alors que la moyenne n’est que de 1784 €/mois pour les salariés du régime général. (un différentiel de 788 € soit 44 % de plus !).
Quant on voit le différentiel au niveau du montant des pensions versées, ainsi que l’age réel de départ en retraite, on n’imagine pas un seul instant que cette réforme va à la fois réduire les pensions de 2.000 €/mois pour les retraités de la RATP et de 788 €/mois pour les fonctionnaires et repousser l’age effectif de la retraite de 6 années ; surtout lorsque l’on connaît le courage désormais proverbial de nos politiciens fonctionnaires dont le principal souci est de ne prendre aucune responsabilité susceptible de nuire à leur précieuse carrière.
Par contre, la réforme entraînerait par exemple pour les avocats alors que leur régime est excédentaire et que la CNBF (caisse nationale des barreaux français dont la création remonte à 1938) dispose de réserves à hauteur de 2 milliards €, un doublement des cotisations (de 14 à 28 %) et une division par deux des prestations qui, statutairement, ne sont versées qu’à compter de 65 ans !
Avec cette réforme, ce serait donc pour les avocats cotiser plus pour percevoir moins à seule fin d’équilibrer les régimes spéciaux et publics. Plusieurs milliers de cabinets (en exercice individuel) pourraient être mis en grave difficulté voire disparaîtraient.
Mais même si ces chiffres sont contestés, au ministère on reconnaît néanmoins une hausse des cotisations « de l’ordre de 5 à 7 points » même si on affirme, histoire de tranquilliser les intéressés, que « La transition entre le régime existant et l’intégration avec le régime universel sera très longue et pourrait durer 15 ans ».
Conclusion
La conclusion qui s’impose est que les régimes spéciaux seront peu ou pas touchés bien que déficitaires et que les régimes du secteur privé ainsi que ceux des indépendants et libéraux seront siphonnés parce qu’excédentaires par un phénomène de vases communicants auquel personne ne pourra plus s’opposer du fait du regroupement.
De la même façon, l’age de départ en retraite sera toujours à l’avantage des régimes spéciaux et de la fonction publique. Les gagnants seront encore une fois toujours les mêmes. Devinez qui seront les perdants ?
Mais, il faut aussi être lucide. Au-delà de l’argument parfaitement infondé et illégitime de « justice sociale » il s’agit de la dernière réforme avant la faillite générale de tous les régimes basés sur la répartition qui n’ont été viables que tant que le chômage était à peu près inexistant (soit environ la fin des années 70) et que la retraite était fixée à 65 ans.
C’est un défaut récurrent des démocraties modernes que d’abuser l’électeur et le citoyen en leur communiquant des informations fausses ou très partielles et cette prétendue réforme en est l’archétype !
Or, c’est une technique habituelle que de fusionner les bons et les mauvais (on fait d’ailleurs la même chose pour les banques ou pour les caisses de retraite complémentaires ARCCO- IRCANTEC-AGIRC) afin de noyer les dettes dans la masse globale et surtout gagner du temps avant l’échéance fatale !
Par ailleurs, on sait que lorsque l’administration prend le contrôle d’un système, elle le manipule et le stérilise de tout ce qui pourrait porter atteinte à ses propres intérêts !
On va donc créer un monstre administratif à la soviétique mais les illusions d’une réforme équitable des retraites finiront par apparaître eu égard à l’iniquité des mesures proposées.
Quand on parle « d’Etat stratège », il serait plus exact de parler de stratégie de captation des ressources par l’Etat pour masquer ses défaillances et ses échecs !
En fait, c’est à un braquage en règle, mais légalisé, auquel nous sommes en train d’assister !
On n’a pas fini de se poser la question formulée par les Gilets Jaunes « où passe notre pognon ? ».
Bien cordialement à tous.
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)
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Un récent sondage vient d’indiquer que seuls un quart des français feraient confiance au gouvernement pour l’amélioration du pouvoir d’achat.
A contrario, on en conclut donc que 75% des français ne lui font pas confiance !
Au-delà de ce chiffre qui démontre que E Macron ne décolle pas de son électorat du premier tour des élections de 2017 et qu’il gouverne de fait avec une majorité de députés qui ne représentent absolument pas la réalité du corps électoral, il s’avère que cette question formulée par un institut de sondage et rapportée de manière racoleuse par la presse résulte d’une vision complètement faussée de l’économie et de la société.
Néanmoins, la question mérite d’être posée : le gouvernement serait-il en mesure d’augmenter le pouvoir d’achat surtout que d’une part nous nous rappelons les manifestations des gilets jaunes qui ont abouti à quelques mesures et que, d’autre part, du fait de l’omniprésence de l’Etat et de ses fonctionnaires, beaucoup de français en viennent à penser que l’Etat peut tout ?
Il dispose en l’occurrence de deux types de moyens : les moyens directs c’est à dire ceux ayant un effet immédiat, il s’agit essentiellement de ses décisions en matière de recettes et de dépenses publiques, et les moyens indirects qui portent sur l’activité économique en général qui, elle, ne dépend pas directement de l’Etat.
I- Les moyens directs
Pour augmenter le pouvoir d’achat il faut soit réduire les prélèvements fiscaux et sociaux, soit décider d’une augmentation générale des salaires ou des retraites soit augmenter les distributions d’aides sociales.
La réduction des prélèvements fiscaux
Elle peut s’organiser autour d’une réduction de l’impôt sur le revenu, ou de la fiscalité sur la consommation (TVA, taxes diverses) ou sur la propriété (immobilière notamment).
Seulement, si l’on prend pour référence les mesures adoptées récemment sous la contrainte des gilets jaunes on s’aperçoit que l’essentiel des mesures prises ont été ce qu’on appelle des dispositions à somme nulle c’est à dire que ce qui est donné à certains est en fait repris à d’autres. C’est juste une histoire de vases communicants, un transfert de la charge fiscale des uns vers les autres car le taux global de la fiscalité reste en fin de compte le même.
Dans ce schéma, les cadeaux faits aux uns sont nécessairement payés par les autres car la politique économique du gouvernement se résume bien souvent à : qui vais-je pouvoir taxer, comment et de combien ? Ce faisant, l’Etat obéit à une politique clientéliste en décidant, plus ou moins arbitrairement, qui va avoir droit à la réduction d’impôt !
En fait, le gouvernement doit obéir à la règle budgétaire selon laquelle toute dépense nouvelle doit être financée et toute réduction d’impôts doit être financée essentiellement par une réduction des dépenses publiques ! Et, de réduction des dépenses publiques, à ce jour, … il n’y en a pas puisqu’elles continuent à progresser !
Elle peut aussi porter sur les cotisations sociales payées par les travailleurs. Or, ces cotisations servent à financer les aides sociales, l’assurance maladie et les retraites. Malheureusement, de ce côté il n’y a aucune marge de manœuvre puisque tous ces régimes sont déjà déficitaires …. En fait, il faudrait cotiser d’avantager pour couvrir ces déficits !
L’augmentation générale des salaires et des retraites
Elle concerne deux types de salariés. Ceux du privé et ceux du public.
Pour ceux du public, (les fonctionnaires et assimilés) il n’y a, a priori, pas de problème. Le gouvernement peut décider d’une augmentation des rémunérations de ses employés … avec cette restriction qui est que les fonctionnaires ne produisant rien d’un point de vue strictement économique, leur salaire résulte directement des impôts payés par les autres et qu’une augmentation des salaires de la fonction publique entraînera une augmentation des impôts des autres et donc une diminution de leurs revenus ….
Pour ce qui concerne les salariés du secteur privé : le gouvernement n’a d’action que sur le salaire minimum (SMIC) en sachant néanmoins qu’une telle augmentation pèse sur la trésorerie des entreprises privées ; lesquelles ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! En outre, on sait qu’une augmentation du SMIC provoque rapidement une hausse générale des salaires sous la forme d’un rattrapage des grilles salariales. C’est donc prendre le risque de mettre en difficulté nombre d’entreprises, de provoquer une vague de défaillances et … une augmentation du chômage c’est à dire exactement l’effet inverse de celui recherché !
C’est la voie qui avait été suivie par le gouvernement Jospin et ses grands économistes Martine Aubry et Dominique Strauss Kahn avec les 35 heures ; lesquelles ont provoqué une hausse considérable des rémunérations par la réduction du temps de travail (sans réduction proportionnelle des salaires) et … une dégradation catastrophique des marges des entreprises puisque cette hausse n’a pas été compensée par une réduction des charges sociales et fiscales ! Il est vrai que le but originel n’était pas l’augmentation des rémunérations mais la diminution du chômage … qui a augmenté !
L’augmentation générale des retraites obéit aux mêmes règles. Pour pouvoir distribuer des pensions supplémentaires, il faut que les caisses qui les paient en aient les moyens … Malheureusement, ce n’est absolument pas le cas actuellement du fait d’un manque de cotisants par rapport au nombre d’allocataires ! Il faut rappeler que le système actuel est basé sur la répartition (les actifs paient pour les retraités) depuis 1945 et qu’il constitue une gigantesque pyramide de Ponzi destinée à s’écrouler à terme du fait d’un déséquilibre entre le nombre de retraités et le nombre de cotisants. De fait, l’action du gouvernement depuis 3 ans est plutôt de rogner les retraites en limitant leur revalorisation annuelle et il cherche actuellement une issue « honorable » à sa réforme des retraites dont le but non avoué est de dégager des marges financières …
La distribution d’aides sociales
Ces aides peuvent prendre des formes diverses. Allocations familiales, allocation logement ou même revenu universel tel qu’il avait été évoqué à un moment sous le mandat de Hollande.
Seulement, il se trouve que l’Etat français est déjà un grand redistributeur (à vrai dire le premier de l’Union Européenne) et ces aides sociales ne sont jamais que le résultat des impôts collectés sur ceux qui ne perçoivent pas ces aides. Car, pour donner, il faut bien prendre à quelqu’un ! Or, on a vu que les régimes sociaux étant déjà déficitaires, il ne saurait être question d’augmenter les aides sociales … sans une augmentation générale des prélèvements obligatoires !
II- Les moyens indirects
En principe, et selon les règles économiques orthodoxes, la croissance des revenus résulte de la croissance économique et de la création de richesses ; que ce soit par le biais de la création de services ou de la production de biens manufacturés assurés par les entreprises.
Dans ce cadre, le rôle de l’Etat est donc de permettre aux entreprises de gagner de l’argent en produisant, en exportant biens et services. C’est ce qu’on appelle un modèle mercantiliste.
Le problème est qu’en France, sous domination de son administration, les entreprises sont mal considérées ; ce qui n’incite pas notre gouvernement de fonctionnaires à prendre de telles mesures ! En plus, il doit financer les « cadeaux » faits aux ménages à la suite des gilets jaunes et il a prévu de les faire financer par … les entreprises !
En outre, pas de chance, la conjoncture économique devient de plus en plus mauvaise, la croissance est faible, la récession se profile partout, et les espoirs d’une forte croissance économique française sont pratiquement réduits à peu de chose (1.2% en 2019).
Par ailleurs, le commerce extérieur français est structurellement déficitaire depuis des années le déficit variant de 4 à 6 milliards d’€ par mois (bon an mal an 50 à 70 milliards € par an) et donc l’espoir de récupérer des devises et des recettes au moyen d’exportations est très faible. On pourra gloser quant aux causes de ce déficit mais on sait qu’il résulte essentiellement d’un manque de compétitivité des entreprises françaises dont les marges bénéficiaires sont trop faibles du fait d’un poids excessif des prélèvements obligatoires.
Pour réduire les charges des entreprises, il n’y a pas de mystère : il faut réduire les prélèvements obligatoires et partant les dépenses publiques car on sait que plus l’emprise de l’Etat sur l’économie est importante et plus la croissance est faible ! Or, la réduction des dépenses publiques, bien que plusieurs fois annoncée, n’a jamais été concrétisée dans les faits et elle a d’ailleurs été complètement abandonnée par le gouvernement …
III- Les moyens alternatifs
Il s’agit essentiellement de l’emprunt et lorsque les vannes du crédit sont grandes ouvertes, c’est un moyen de financement commode dont il ne faut toutefois pas abuser … car la constante de l’emprunt, surtout quand il devient abusif, c’est que tôt ou tard l’emprunteur se trouve confronté au remboursement de sa dette !
C’est essentiellement une manière d’étaler dans le temps des dépenses d’investissement qui représentent une charge trop lourde pour être financée comptant.
Le problème est qu’actuellement, l’Etat français fait financer ses dépenses de fonctionnement par l’emprunt c’est à dire qu’il vit à crédit, comme un ménage surendetté qui compte sur son banquier pour assurer ses fins de mois, et que le montant de la dette publique tangente désormais avec les 100% du PIB à 2.400 Milliards € !
Pour l’instant, tout va bien, les intérêts sont à zéro mais cela pourrait ne pas durer car l’Allemagne, meilleure signature de la zone €, vient de rencontrer un échec avec sa dernière levée. Clairement, les investisseurs ont boudé son dernier emprunt à taux négatif sans que l’on puisse savoir, à ce jour, s’il s’agit d’un tournant ou d’un simple épiphénomène !
Ces taux à zéro s’expliquent par le fait que les banques centrales se sont lancées dans une politique monétaire expansionniste, jamais vue dans l’histoire ; laquelle va forcément un jour ou l’autre rencontrer ses limites. On ne peut pas déverser ainsi impunément des masses colossales d’argent à seule de maintenir artificiellement la valeur des actifs et empêcher une crise de solvabilité des Etats qui ont trop dépensé tels que l’Italie ou la France !
On sait que le but actuel est juste d’empêcher l’écroulement de tout le système et de contenir le risque de récession/déflation qui entraînerait la baisse des prix et des valorisations, boursières notamment, et la réduction de la consommation. D’ailleurs, la nouvelle présidente de la BCE (Christine Lagarde) a déclaré, avant même sa prise de fonctions, qu’il fallait soutenir l’activité c’est à dire continuer à injecter des liquidités. Et le gouvernement s’accroche comme un pendu à ces distributions de liquidités qui assurent ses fins de mois c’est à dire sa solvabilité budgétaire !
IV- Une réalité économique et budgétaire mauvaise
On voit que la condition essentielle de la distribution, quoiqu’on dise et quoiqu’on fasse, est fort simple : il faut que l’Etat dégage des moyens financiers soit en augmentant les impôts, soit en réduisant ses dépenses soit en empruntant encore plus sur les marchés financiers.
La politique est un exercice qui fait beaucoup dans les apparences et les déclarations tapageuses ; notamment en faisant croire qu’on agit efficacement pour le bien commun. E Macron, qui devait faire de la politique autrement, qui devait réduire les déficits et les dépenses publiques, ne fait finalement du Hollande ; c’est à dire qu’il a délibérément opté pour la croissance … des dettes ; dettes qu’il faudra un jour rembourser !
Sans croissance mondiale, dans un pays perclus de dettes et de déficits, les marges manœuvres sont nulles ; complètement nulles mais le gouvernement va évidemment continuer à utiliser des artifices budgétaires pour masquer une situation catastrophique dans laquelle la solvabilité de l’Etat n’est assurée que par un recours systématique et déraisonnable à l’emprunt ! (Le déficit 2019 devrait être de 3.3% du PIB après des « ajustements comptables » dont Bercy s’est fait le spécialiste ainsi que la Cour des comptes a pu le dénoncer).
En fait, la réalité est que le gouvernement a surtout les moyens de réduire les revenus des français et c’est d’ailleurs ce qu’il fait depuis déjà pas mal de temps à travers une augmentation massive des prélèvements sociaux et fiscaux.
L’Etat fait penser à un prédateur psychopathe persuadé que ses victimes sont contentes du mal qu’il leur fait et qu’en plus, elles aiment ça ! Donc, il continue puisqu’il ne peut pas s’arrêter ; en frappant une fois les ménages puis une autre fois les entreprises avant de revenir sur les premiers tout en promettant qu’il ne le fera plus !
Les français ont donc raison de penser que le gouvernement ne fera rien pour améliorer le pouvoir d’achat … sans que l’on sache s’il s’agit d’une prise de conscience de la réalité ou de la manifestation d’un sentiment d’insatisfaction ou pire de rejet … la population française en général n’attendant en fait du gouvernement qu’une hausse de ses rémunérations ; quelles qu’elles soient et d’où qu’elles viennent !
Gageons que le jour où il y aura une réelle politique de rigueur dictée par des évènements catastrophiques, la réaction populaire risque d’être violente !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Levkada)
Toute reprise de cet article vaut acceptation de la licence suivante : La reproduction de cet article n’est autorisée qu’à la condition de le rependre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site de publication originel.
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L’un des évènements majeurs du moyen age (476-1492), à l’échelle européenne, est sans contestation possible, à côté du phénomène viking et de la conquête de l’Angleterre par les normands, l’épisode des croisades qui a abouti en 1099 à la prise de Jérusalem et à la création de plusieurs royaumes latins en Orient.
En effet, à partir du 11°s, il s’est produit une véritable ruée vers l’Orient avec le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes de l’Europe de l’ouest vers la Palestine, le Liban et la Syrie actuels.
Le contexte politique en occident :
Lorsqu’il lança son appel à la croisade, Urbain II, pape en 1095, était sans doute l’homme le mieux informé de son temps et connaissait la structure politique de l’Orient faite d’une multitude de royaumes en conflit les uns avec les autres. L’époque était aussi à la « reconquista » qui avait commencé en Espagne.
Par ailleurs, il savait qu’il existait une opposition schismatique entre le khalifat abbaside de Bagdad (dominé par les turcs) et le khalifat fatimide du Caire (dominé par les arabes) et justement la Palestine était revendiquée par les deux partis (les arabes reprendront Jérusalem en 1098 aux turcs).
La poussée musulmane depuis 632 était continue et avait pris pied jusque dans la péninsule ibérique (passage du détroit de Gilbratar en 711). Jérusalem, berceau de la religion chrétienne, était tombée aux mains des musulmans en 638. Le dernier rempart était l’empire byzantin qui avait de plus en plus de difficultés à faire face et avait subi une grave défaite à Mantzikert en 1071 face à un nouvel adversaire bien plus coriace que les arabes : les turcs seldjoukides, ces terribles guerriers nomades venus de la steppe et récemment convertis à l’islam. Ces derniers avaient très vite conquis la presque totalité de l’Anatolie (en gros la Turquie actuelle). A vrai dire, à cette époque, l’empire romain d’Orient n’est déjà plus que l’ombre de ce qu’il avait été et Alexis 1er Comnène, basileus de Constantinople, avait sollicité à plusieurs reprises l’aide de l’Occident face à la menace turque.
Et le prétexte était tout trouvé : il s’agissait de permettre l’accès des lieux saints aux pèlerins ; ce qui n’était plus autorisé depuis que les turcs avaient conquis la ville sur les fatimides d’Egypte en 1055. Les motivations étaient aussi fondées sur la pression musulmane qui devenait de plus en plus forte de la part des turcs qui menaçaient de passer le Bosphore et d’envahir l’Europe. Enfin, les pays européens s’étaient aussi trouvés dans l’incapacité de faire face aux raids musulmans dans toute la méditerranée ; lesquels ont entraîné la capture de centaines de milliers de chrétiens réduits en esclavage avec pour effet de déstabiliser toute la structure économique et politique des zones dévastées.
La croisade
La vraie croisade (des chevaliers) aboutit à la conquête de Jérusalem en 1099 et à la fondation des royaumes latins d’Orient ; lesquels devaient durer jusqu’en 1235. Le premier roi de Jérusalem fut Godefroy de Bouillon qui ne pris que le titre « d’avoué du Saint Sépulcre » parce qu’il ne s’estimait pas suffisamment digne de porter le titre de roi de cette prestigieuse cité !
L’armée qui se lança à la conquête était forte de 50.000 à 100.000 hommes et constituait un rassemblement hétéroclite de français du nord, de français du midi (occitans qui dépendaient du roi d’Aragon et non du roi de France), de flamands, de normands de Normandie et de normands de Sicile.
Ils se sont appelés eux-mêmes francs en souvenir de l’époque où l’Europe composée de la Gaule, de l’Italie et de la Germanie) était sous la domination des francs (Charlemagne).
Cette troupe était composée d’hommes habités par une vraie foi mais aussi de véritables aventuriers sans scrupules ; en n’oubliant pas que cette expédition avait lieu en échange de la promesse papale d’une absolution des péchés dans un monde qui était à l’époque particulièrement violent !
Néanmoins, la toute première croisade fut menée quelques mois plus tôt par Pierre L’Hermite, (prédicateur parti du Berry) et fut appelée la croisade populaire. Elle s’est surtout caractérisée par de nombreux massacres et pillages le long de son trajet en Allemagne, Hongrie et dans l’empire byzantin. Composée de nombreux vagabonds et de repris de justice, elle fut massacrée en 1096 par l’armée turque dans la région de Nicée (Anatolie occidentale).
La croisade des chevaliers fut un long chemin semé d’embûches (3 ans) avec notamment la traversée du plateau anatolien et plusieurs batailles (Nicée, Dorylée, Antioche) qui ont établi pour longtemps la supériorité de la cavalerie lourde franque sur les archers montés turcs.
Il faut imaginer ces soldats endurcis pleurer en tombant à genoux en apercevant au loin la Ville Sainte tout en n’oubliant pas qu’ils étaient de redoutables soldats animés d’un esprit fanatique.
La prise de Jérusalem, le 15 juillet 1099, défendue par une garnison arabe et soudanaise, donna lieu à un abominable massacre ; les chevaliers chrétiens n’étant pas en mesure de distinguer les populations chrétiennes, juives ou musulmanes qui s’habillaient toute la même façon. « On pataugeait dans le sang jusqu’à la cheville » rapporta un témoin de l’époque !
L’évolution historique
Cette croisade a permis la création du royaume latin de Jérusalem, mais aussi en raison des ambitions individuelles de certains seigneurs de la principauté d’Antioche, des comtés d’Edesse (Syrie actuelle) et de Tripoli (au Liban actuel). C’est aussi sur la Terre Sainte que sont nés les ordres de moines soldats : templiers et hospitaliers.
Le fait constant de cette conquête fut que les conditions initiales n’ont pas duré et que la lutte des musulmans pour la reconquête a été constante ; notamment sous la direction du Kurde Saladin qui a reconquis Jérusalem après avoir réunifié les royaumes de Damas et d’Egypte et ensuite par les Mamelouks d’Egypte sous le commandement du terrible Baybars.
Par ailleurs, l’intérêt pour les croisades ne fit que diminuer d’autant plus que des conflits sont apparus en Europe de l’Ouest mobilisant les effectifs. De ce fait, les royaumes latins d’Orient ont toujours manqué d’hommes alors que l’essentiel des soldats et chevaliers est reparti vers l’Europe une fois la conquête de Jérusalem réalisée. Les croisades de peuplement ultérieures ont toujours été très insuffisantes.
Il y eu en tout 8 croisades successives d’inégale importance.
La deuxième croisade (1146-1149) fut une coalition franco-germanique (avec du côté franc Louis VII roi de France et Aliénor d’Aquitaine qui quittera son époux pour convoler avec Henri II Plantagenêt futur roi d’Angleterre) et un échec total.
La troisième croisade (1189-1192) avec notamment la participation de Richard 1er Cœur de Lion roi d’Angleterre (qui n’était pas anglais mais angevin et sera capturé au retour ; ce qui obligera l’Angleterre à verser une énorme rançon) et Philippe Auguste, roi de France, avait permis un certain rétablissement mais seulement avec la reconquête de la frange littorale. S’y était joint l’immense armée de Frederik Barberousse (100.000 hommes) mais ce dernier s’étant noyé dans la traversée d’une rivière, elle se désagrégea immédiatement.
La quatrième (1202-1204) a scandalisé le monde chrétien de l’époque puisqu’elle a entraîné la prise de Constantinople par les croisés en 1204, à l’instigation de la république de Venise qui en détourna les objectifs parce que les croisés … n’avaient pas les moyens de payer leur transport jusqu’en Terre Sainte. Il en résulta le démantèlement de l’empire byzantin et la fondation de l’éphémère empire latin de Constantinople. Venise en profita pour s’approprier les îles de la mer Egée (création du duché de Naxos).
La cinquième (1217-1221), consista à essayer de conquérir l’Égypte afin de l’échanger contre Jérusalem mais elle se termina noyée par la crue du Nil ( !?!) ; alors que la période était favorable pour attaquer l’Islam puisque les mongols, ethniquement proches des turcs mais non islamisés, venaient d’attaquer la Perse et menaçaient le Khalifat abbasside de Damas en le prenant à revers.
La sixième croisade (1228-1229) fut celle de Frédéric II de Hohenstaufen, descendant de normands, élevé en Sicile, très influencé par l’islam, excommunié par le pape, qui récupéra temporairement Jérusalem par la seule diplomatie et s’y fit couronner roi. Il était parvenu à ce résultat par des moyens qui n’avaient alors jamais été envisagés auparavant !
La septième croisade (1248-1254) fut la première de Louis IX, roi de France. Dirigée contre l’Égypte, elle se termina par un désastre et la capture de l’armée entière ! Louis IX dut payer une rançon pour obtenir sa libération mais resta ensuite quatre années en Terre Sainte afin de continuer sa mission qui aurait pu réussir puisqu’il noua des relations diplomatiques avec les mongols, souvent affiliés au christianisme nestorien ; lesquels prirent Bagdad en 1258, Alep et Damas en 1260.
La huitième fut celle de Louis IX, mort en 1270 devant Tunis du cholera ou de dysenterie. On se demande encore aujourd’hui quel était le but véritable de cette expédition si loin de la Palestine.
Un déclin inéluctable
Les colons latins d’Orient furent surnommés par dérision « poulains » mais s’intégrèrent à la société d’alors et ces grands chevaliers épousèrent des femmes du cru (arméniennes, musulmanes converties ou byzantines).
Mais leur puissance, toute relative eu égard à leur faible nombre par rapport aux musulmans, n’a duré que tant qu’a persisté une cohésion autour du royaume de Jérusalem car ce fut à la fois une lutte incessante contre les musulmans et des relations souvent difficiles avec des grecs « schismatiques » (les orthodoxes grecs dépendent du patriarcat de Constantinople et ne reconnaissent pas l’autorité du pape).
Seulement, d’une part les barons se diviseront en plusieurs factions et se partageront le pouvoir avec d’autres groupes (Templiers, Hospitaliers, Génois, Vénitiens, Pisans) dans une confrontation haineuse sans fin menant à l’anarchie et d’autre part, l’incurie de Guy de Lusignan, dernier et incapable roi de Jérusalem, entraîna l’anéantissement total de la chevalerie franque d’Orient lors du désastre de Hattin.
Le déclin fut alors inéluctable et rien ne put empêcher la chute de Jérusalem en 1187.
En 1291, après un long siège extrêmement meurtrier, St Jean d’Acre fut prise par les mamelouks d’Egypte, qui avaient réussi à réunifier les royaumes d’Egypte et de Damas après leur victoire sur les mongols. Ce sera alors la fin de la présence franque en Orient.
Les conséquences des croisades
Le fanatisme qui animait de nombreux européens croisés, pour qui il fallait d’abord tuer du Sarrazin et conquérir de nouveaux territoires, se trouvait être en opposition avec l’esprit des Francs d’Orient, qui, conscients de leur infériorité numérique, tenaient compte les réalités politiques du Proche Orient et nouaient des alliances locales avec les royaumes musulmans.
Seulement, le besoin constant de nouvelles troupes ne laissait pas aux colons latins le choix de leur politique.
Alors, évidemment, la question que l’on peut se poser et à laquelle il est difficile de répondre est : les croisades ont-elles utiles et ont-elles servi à quelque chose ?
Il est certain qu’elles ont permis de faire reculer de plus de trois siècles la chute de Constantinople (en 1453) mais n’ont pas finalement empêché l’expansion de l’empire ottoman vers l’ouest (Vienne, capitale autrichienne, a été assiégée deux fois par les turcs).
Néanmoins, le bilan est probablement négatif eu égard au nombre de morts et au coût astronomique de ces expéditions.
Elles ont suscité enfin et suscitent encore, mille ans plus tard, chez les populations musulmanes du Moyen Orient un fort ressentiment qui est à ce jour exploité par des islamistes qui revendiquent une contre croisade (djihad) contre les croisés chrétiens d’Amérique et d’Europe.
Bien cordialement à tous !
ΑποτηνΕλλαδα (de la Grèce – Pylos)
Vous pouvez lire « l’épopée des croisades » de l’immense historien que fut René Grousset (1885-1952) spécialiste de l’Asie. C’est le condensé en 300 pages d’une histoire des croisades en 3 volumes chez le même éditeur. «Librairie académique Perrin » édition de 1995.
Ce livre se lit comme un roman et raconte une formidable aventure avec ses preux chevaliers, son roi lépreux (Baudouin IV), ses hommes d’honneur, ses fanatiques mais aussi ses véritables bandits (Renaud de Châtillon).
Vous pouvez aussi télécharger ce livre sur le site de l’uqac.ca (Canada) en format Pdf mais je ne suis pas sûr que cela soit légal en France car l’auteur est mort il y a moins de 75 ans. (Au Canada les règles en matière de droits d’auteurs sont différentes).
Pour avoir une vision des croisades du côté adverse, vous pouvez lire l’excellent livre de Amin Maalouf « les croisades vues par les arabes ». Editions J’AI LU
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Sans doute, comme 98% de la population, vous respectez la loi, non par idéal, mais en raison de la peur du gendarme. C’est à dire que vous obéissez à des règles qui ont été fixées par d’autres, que vous soyiez d’accord ou pas !
Exemple le 80 km/h …
La question n’est évidemment pas innocente car elle pose le problème du rapport à l’autorité et de la légitimité de toute autorité sur une population.
L’obéissance intervient face aux ordres donnés par une figure disposant d’une certaine autorité. Cette obéissance concerne les lois, les normes sociales, la morale, le gouvernement, les églises et la religion, certaines organisations non gouvernementales, un parent ou un conjoint, ou encore un supérieur hiérarchique sur le lieu de travail.
Des expériences sur la soumission à l’autorité ont été réalisées afin de déterminer le degré d’acceptabilité des ordres reçus et la capacité d’une population donnée de s’y soumettre ou de les refuser ; et notamment l’expérience de Milgram (on donne l’ordre à un cobaye de torturer une personne à l’électricité), celle de Stanford (on partage un groupe entre gardiens et prisonniers avec des effets dévastateurs).
On s’est aperçu ainsi que la soumission à l’autorité peut aller jusqu’à l’exploitation ou l’oppression d’une partie de la population par une autre ! Ainsi les fonctionnaires nazis qui ont participé au génocide juif ont eu pour argument principal de défense qu’ils n’ont fait qu’obéir aux ordres (ainsi Adolf Eichmann, jugé et pendu à Jérusalem, dont on a pu dire qu’il n’était qu’un bureaucrate du crime).
Mais ce schéma intellectuel peut s’appliquer aussi à l’armée, à la police ou même aux fonctionnaires des impôts ; surtout lorsque le pouvoir est exercé sans contrôle et nous allons voir que l’action de l’Etat se répartit entre deux modes d’action : le dirigisme répressif et la soumission volontaire.
La France : un Etat dirigiste à tendance autoritaire
En France, nous avons une autorité principale qui domine toutes les autres : l’Etat avec, à sa tête un président de la république qui dispose de tous les pouvoirs du fait des dispositions de la constitution de la Vème république et qui se comporte à peu près comme un autocrate, sans contrôle !
L’Etat s’appuie sur un ensemble de textes législatifs et réglementaires pour donner une légitimité à son autorité et en outre sur une armée de fonctionnaires dont une partie constitue l’élite de l’élite ; il s’agit bien entendu de cette caste des (hauts) fonctionnaires qui estime qu’elle dispose du droit légitime de commander et de diriger le reste de la population qu’elle considère comme globalement inapte à comprendre les problèmes de nos sociétés si complexes !
Nous avons aussi quelques affirmations bien pratiques pour justifier l’autorité de l’Etat : l’intérêt supérieur de la nation, l’intérêt public, la raison d’Etat, l’utilité publique qui ne sont en fait que des accommodements bien pratiques avec la propriété privée et la liberté individuelle quand ce n’est pas carrément la justification des agissements illégaux des dirigeants au pouvoir !
Il faut dire que la France présente la caractéristique d’un système étatique qui donne la prééminence à l’Etat sur l’individu (à la grande différence des pays anglo-saxons). Et, dans ce schéma, on attend de vous la soumission à l’autorité de l’Etat !
En fait, l’Etat apparaît comme une organisation qui tente de canaliser vos choix dans le sens de ce qu’il veut et qui vous retire, sans que vous vous en rendiez compte, votre libre arbitre et la liberté de choix. Et, de fait, sans même que l’on en ait conscience, de nombreuses décisions échappent à notre contrôle et nous sont tout simplement imposées ; telles que :
Accepter de payer vos impôts sans rechigner ni frauder quelque soit leur montant, sans aucun contrôle ; les rapports de la cour des comptes ne servant à rien et les abus dans l’usage des deniers publics étant continuels et jamais sanctionnés,
Croire et d’accepter la transition énergétique décidée par le gouvernement sans aucune nécessité et jeter votre voiture en bon état ainsi que le fait qu’on vous interdise l’accès au centre de certaines villes au nom de la sauvegarde de la planète,
Accepter que l’Etat et ses fonctionnaires connaisse tout de votre patrimoine, de vos comptes bancaires et qu’il vous espionne par le biais de vos boites email au mépris de la règle du secret des correspondances mais au nom d’une lutte contre le terrorisme qui a tout d’une lutte contre les tentatives d’échapper au contrôle étatique et à la pression fiscale,
Accepter le système de retraite par répartition étatisé parce que le système par capitalisation est interdit en France (sauf curieusement pour les fonctionnaires),
Accepter le régime de sécurité sociale étatisé qui ne vous permet pas de faire une comparaison entre les coûts et les prestations de concurrents car l’Etat déteste la concurrence qui lui ferait perdre sa position dominante,
En fait, cette « autorité supérieure » ne veut pas de citoyens responsables, elle veut des citoyens obéissants et soumis qui acceptent les choix qui ont été faits pour eux par une élite éclairée … il n’est donc pas question d’invoquer les droits du citoyen et autres fadaises du type RIC !
Bien souvent, la coercition est bien réelle mais elle est masquée pour devenir acceptable ; c’est à dire qu’on vous y oblige tout en vous faisant croire que vous avez encore un choix : Ainsi le Prélèvement à la source en vous rassurant que vous aurez de toute façon la possibilité de le moduler … ce qui s’est avéré faux. Vous pouvez toujours continuer à payer vos impôts par chèque mais vous devrez vous acquitter de 25€ d’amende fiscale !
Par ailleurs, vous pouvez croire à la justice de votre pays mais l’Etat n’est pas un justiciable ordinaire car il ne relève pas de la justice commune mais du droit administratif et des tribunaux administratifs ; c’est à dire que le contentieux avec les citoyens et/ou contribuables est examiné par des juges qui sont les employés de l’Etat. Cela est évidemment bien loin de présenter les garanties nécessaires à l’exercice d’une justice équitable … mais le but est de faire croire à une justice alors que la fonction des tribunaux administratifs est essentiellement de protéger les intérêts de l’Etat !
En outre, l’Etat a su se donner les moyens de la contrainte : c’est le cas du droit fiscal qui regroupe essentiellement les moyens juridiques alloués à l’Etat pour vous spolier ; c’est à dire que cette branche du droit est pratiquement exclusivement en faveur de l’Etat ! Ceci est allié au fait que l’Etat dispose de la puissance exorbitante du droit commun ; laquelle lui permet de faire exécuter par lui-même ses propres décisions sans avoir besoin de recourir à la justice et vous avez en main tous les éléments de l’oppression !
On a aussi vu que la police en France constitue un évident moyen d’oppression du pouvoir et les violences policières sont en fait une tradition républicaine. Il n’est qu’à voir l’utilisation abusive et délibérée de LBD sur les gilets jaunes (la vingtaine d’éborgnés sont là pour en témoigner) qui ne doit rien au hasard ou aux circonstances mais tout à l’intention de mater une rébellion. Ou encore lors de la ténébreuse affaire Steve où l’on découvre que la police charge sans raison et ensuite refuse d’aider les jeunes tombés à l’eau (avec un beau délit de non assistance à personne en danger – reste à savoir si le Parquet fera son travail ?).
On sait que les gilets jaunes ont fait vaciller le pouvoir macroniste mais les violences policières évidentes sont là pour rappeler que l’Etat n’aime pas la contestation qu’il assimile à l’anarchie. Il craint la populace, il n’aime pas que la rue lui impose ses décisions et la réaction d’E Macron aux gilets jaunes a été tout à fait symptomatique : il a refusé tout dialogue avant de finalement lâcher du lest pour calmer la rue tout en se plaçant dans la position du sauveur au dessus de la mêlée.
Cela ne l’a pas empêché de se réfugier dans le déni affirmant que la patrie ( ?!) des droits de l’homme ne pouvait pas être suspectée de violences policières.
En dépit d’une évidente falsification de l’Histoire, on se rappellera quand même la répression sanglante de la commune de Paris en 1871 ou lorsque la gendarmerie tire sur une manifestation de carriers à Davreil en 1908, de mineurs à Fourmies en 1891 ou encore avec la rafle du Vel d’Hiv en 1942 ou enfin la milice de joseph Darnand en 1944 …).
Il ne faut jamais oublier que ce sont ces fameux droits sur lesquels Danton puis Robespierre et leurs acolytes se sont assis dès 1793 avec le comité de salut public, la Terreur, la terrible « loi des suspects » et enfin le génocide vendéen avec ses colonnes infernales (150.000 morts minimum).
Certes, nous avons dépassé le stade de la chambre des « aveux spontanés » qui existait dans certains commissariats mais la France reste le premier exportateur mondial de la morale qu’elle veut imposer aux autres tout en ne la respectant pas elle-même. Je me souviens des difficultés rencontrées lorsqu’il s’est agi de permettre, dans les années 1990, l’intervention de l’avocat pendant la garde à vue que la France a été l’une des dernières à appliquer en Europe ; et encore à des conditions tellement restrictives qu’elles en retiraient toute la portée !
La tentation de la soumission volontaire
On se rappelle cette déclaration du général De Gaulle « les français sont des veaux » sans qu’on sache s’il s’agissait d’un souhait ou d’un constat …
Or, en sus de la contrainte exercée par l’Etat, il existe toujours chez l’individu la tentation de laisser quelqu’un décider pour lui ; ce que l’on désigne par « la soumission volontaire ». C’est à dire que l’individu se soumet volontairement à l’autorité en échange de certains avantages ; en général des allocations sociales.
Ce concept a été développé au 16°siècle de manière tout à fait remarquable par Etienne de la Boétie alors âgé de 16 à 18 ans dans un essai intitulé « discours de la servitude volontaire » qui a établi que le fondement de cette servitude est la cupidité et le désir d’honneurs !
Or, l’Etat providence, qui se mêle de tout, constitue le terreau idéal pour opérer le contrôle de la population qu’il rend dépendante en se plaçant dans la posture du protecteur et du sauveur tout en fondant son action sur la crainte, la résignation, la conviction et la persuasion, sans oublier la manipulation de la population par le biais de l’information.
L’Etat alterne promesses et menaces, comme vous le feriez pour des enfants, et exploite cette servitude volontaire ; ce qui n’est rien moins qu’un moyen clientéliste de sa part d’obtenir la soumission de la population.
Le problème est que conférer le choix à autrui, s’il présente l’avantage de ne pas avoir à décider soi-même, présente quelques inconvénients : On aboutit à une forme d’infantilisation de la population qui ne fait plus aucun choix, s’en remet à une administration et n’assume plus jamais la responsabilité de ses actes … tout en étant généralement insatisfaite !
Car cette relation de dépendance permet à cette population de rejeter sa propre responsabilité dans tout ce qui lui arrive. Ne prenant aucune décision, elle n’a pas besoin de se remettre en question et en appelle toujours à l’Etat et à l’autorité de l’Etat pour résoudre ses problèmes ; et à la fin, tout ce qui arrive est toujours de la faute de ce dernier !
L’attitude du sauveur que l’on peut assimiler à du paternalisme politique est à la fois subtile et perverse. Elle permet de glorifier l’Etat et ses fonctionnaires aux yeux des autres ; en se présentant comme altruiste tout en maintenant la population en situation de dépendance.
En fait, il faut savoir que les règles contraignantes qu’on vous impose ne sont pas toujours légitimes car les dirigeants exploitent sans vergogne la capacité de l’humain à s’adapter notamment aux contraintes de toutes sortes. Pour votre sécurité, on réduit vos libertés et on attente à vos droits ! On procède à une augmentation lente de la pression pour ne pas choquer par des mesures brutales et les faire accepter en douceur.
Seulement, à la fin, vous avez oublié ce qu’est la liberté !
Bien sur, on vous fera des promesses de protéger vos intérêts et votre liberté mais on sait ce que valent les promesses en politique ; elles n’engagent que ceux à qui elles sont faites !
Néanmoins, aucun pouvoir, même quand il s’impose d’abord par la force, ne peut dominer et exploiter durablement une société sans la collaboration, active ou résignée, d’une partie notable de ses membres.
En conclusion
Il ne faut jamais donner les pleins pouvoirs à une autorité quelle qu’elle soit. En juillet 1940 les députés et sénateurs français, pris de panique (exception faite de 80 lucides) ou de lacheté, ont voté les pleins pouvoirs au profit de Pétain, alors qu’ils n’en n’avaient pas le droit constitutionnel ; on a vu où cela nous a menés !
La Déclaration des Droits de l’Homme proclame que la liberté est un bien précieux qui s’acquiert à la naissance. Seulement, elle doit se préserver par un combat quotidien contre la tendance systématique de l’Etat d’augmenter son contrôle sur les individus.
Car, l’image de l’Etat défenseur et protecteur des faibles n’est qu’une illusion !
L’Etat n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts et il pratique depuis toujours la menace, la peur, la violence, le meurtre, l’emprisonnement et le vol. Il n’a aucun scrupule et ne comprend qu’un seul langage, celui de la force, et il n’admet qu’une seule loi, celle du plus fort.
Finalement, à bien y regarder, l’État n’est qu’une organisation criminelle disposant du monopole de la force et de la violence, dite légitime, en s’appuyant sur un ensemble de textes qui sont présumés être acceptés et respectés par l’ensemble de la population ; même s’ils ont été décidés contre l’intérêt de celle-ci !
La tentation de l’autoritarisme et de la dictature sont inhérents à l’exercice du pouvoir et il appartient à chaque individu de ne pas accepter ce qu’il ne veut pas.
N’oublions pas que la démocratie telle qu’elle nous vient de l’Athènes de Périclès ce n’est pas tous les pouvoirs à l’Etat et à ses édiles, c’est le contrôle des élus par les citoyens pour éviter les abus car, si le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument !
Pour vous faire une idée d’un monde corrompu avec une population soumise qui accepte le règne de l’arbitraire vous pouvez lire l’excellent livre « j’ai couru vers le Nil » de Alaa El Aswany éditions Actes Sud (l’action se passe en Egypte en 2011 pendant la révolution de la place Tahrir).
Bien cordialement à tous
Απο την Ελλαδα (de la Grèce – Milos)
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On pourrait croire que les taux d’intérêts actuellement très bas constituent une bénédiction et, ils le sont effectivement pour les emprunteurs car on préfère toujours emprunter à 1.5% hors assurance qu’à 4% ; surtout lorsqu’il s’agit de crédits de longue durée destinés à financer des acquisitions immobilières.
Les taux bas présentent donc des avantages immédiats pour les emprunteurs.
Malheureusement, il ne s’agit là que d’une partie de la question car ces taux bas, voire nuls quand ils ne sont pas négatifs, présentent des inconvénients majeurs sur le moyen et le long terme.
L’origine des taux bas
On peut en situer l’origine à la crise des subprimes de 2007-2008, dont le point de départ est les USA, lorsqu’il a fallu sauver l’ensemble des institutions bancaires prises au piège de créances irrécouvrables, valorisées abusivement AAA par les agences de notation et titrisées ; c’est à dire noyées dans d’autres produits financiers et vendues à la planète entière.
Toutes les banques se sont aperçues que leurs bilans étaient contaminés par ces produits pourris et se sont mises à se méfier les unes des autres. Les flux financiers se sont arrêtés ; les banques ne se prêtaient plus entre-elles de peur de ne pas être remboursées ou par manque de liquidités !
Les Etats se sont alors énormément endettés pour sauver leurs banques et éviter une déroute financière aux effets dévastateurs (avec un risque réel de faillite généralisée de l’ensemble du système bancaire) ; si bien qu’arrivé à un certain stade il a fallu sauver … les Etats eux-mêmes de leurs propres dettes !
Les banques centrales sont alors entrées dans la danse et ont émis une masse énorme de monnaie ; c’est à dire qu’après avoir abusé de la politique budgétaire en s’endettant, les Etats se sont mis à abuser de la politique monétaire …
Auparavant, quand on émettait massivement de la monnaie, il y avait un effet immédiat : l’inflation puis l’hyperinflation (ex l’Allemagne de 1923 ou le Venezuela actuel). Or ce phénomène inflationniste ne s’est produit ni en Europe, ni aux USA ni au Japon. L’Allemagne emprunte désormais à -0,10%, la France à 0,00% !
L’arrivée des taux bas s’est donc faite progressivement lorsque les Etats et les banques centrales se sont aperçues qu’elles pouvaient augmenter considérablement la masse monétaire (l’argent en circulation) sans provoquer le phénomène tant redouté de l’inflation qui déstabilise les économies.
Le problème, c’est que les agents économiques que nous sommes n’ont jamais vu la couleur de cet argent !
Où est passé l’argent ?
Essentiellement dans des titres obligataires émis par les Etats et souscrits par les banques, les compagnies d’assurances, les caisses de retraite et les fonds de pensions. Autrement dit, l’argent gratuit des banques centrales a été utilisé pour financer la dette des Etats à des taux de plus en plus bas.
Avec des taux nuls il est évidemment difficile de dégager du rendement pour valoriser un portefeuille. C’est une des raisons pour lesquelles les gérants de portefeuilles se sont mis aussi à acheter des actions de sociétés ; ce qui explique la progression invraisemblable et complètement irrationnelle de Wall Street.
Ainsi donc, avec l’argent gratuit on achète du papier !
Ce surplus de monnaie n’est jamais arrivé au stade du consommateur et n’a donc pas entraîné un surplus de consommation ; car c’est ce dernier qui provoque la hausse des prix et entraîne ipso facto la poussée inflationniste !
Bien évidemment tout cela est totalement fictif et ne repose nullement sur l’économie réelle qui est de produire des richesses. On en est arrivé à un système où les actifs gonflés par le crédit facile constituent la contrepartie des dettes accumulées !
Les effets pervers des taux bas
Le prêt à intérêts constitue à la fois la contrepartie de l’immobilisation plus ou moins longue d’un capital et la prime pour le risque de voir ce capital ne jamais être remboursé (l’emprunteur fait défaut ou faillite).
Autrement dit, toute chose a une valeur et de tous temps le taux moyen d’intérêt a été (hors inflation) de l’ordre de 3 à 5% l’an depuis le moyen age. Or, dans cette configuration de taux bas ou nuls, l’argent n’a plus de valeur puisque vous pouvez l’emprunter sans payer d’intérêts.
Il s’agit évidemment d’une hérésie économique car ces taux bas ne sont pas le résultat du marché mais le résultat de manipulations monétaires par les banques centrales (Fed, BCE, Bank of Japan).
Il faut dire que la Bank of Japan a montré l’exemple jusqu’où on pouvait aller.
A partir des années 1990, le Japon s’est enfoncé dans la déflation avec l’explosion de plusieurs bulles (immobilière, marché des actions). Les mesures massives de doublement de la masse monétaire et de taux à zéro n’ont eu aucun résultat tangible hormis de propulser la dette publique de 60% à 240% du PIB ! Le Japon est toujours plus ou moins en déflation !
Le danger est qu’on se retrouve dans un système où l’épargne n’est plus rémunérée, les caisses de retraites sont asphyxiées et les banques se retrouvent sans rendement !
En contrepartie, on se retrouve avec des entreprises dites zombies qui survivent parce qu’elles peuvent bénéficier de ce crédit pas cher pour financer leurs dettes alors qu’en temps normal elles auraient fait faillite ; mais aussi avec des Etats sur endettés qui continuent à abuser du crédit !
C’est donc tout le tissu économique qui se retrouve mis en péril par cette politique de taux nuls !
Ce crédit pas cher a même des effets délétères sur le marché de l’immobilier car les détenteurs d’épargne ont tendance à délaisser les placements purement financiers qui ne rapportent plus rien pour se retourner vers la pierre. Or, il faut savoir que ce marché obéit à des règles spécifiques. Il suffit de faibles mouvements de hausse ou de baisse pour provoquer de fortes tensions sur les prix et d’ailleurs les prix augmentent actuellement dans de fortes proportions à Paris, Lyon et Nantes.
Enfin, avec D Trump, les Etats commencent à se livrer une guerre des monnaies dont la récente chute du Yuan chinois n’en n’est que le dernier avatar et une manière de contourner les droits de douane appliquées par Trump sur les produits chinois !
Il y a toujours danger quand les Etats se lancent dans la manipulation monétaire même si on nous propose toute une série de justifications fallacieuses qu’on n’hésite pas à appuyer par des théories fumeuses (telles la MMT ou théorie monétaire moderne qui n’est qu’une manière de faire fonctionner la planche à billets), ou encore en nous expliquant qu’il y a trop d’épargne ou qu’elle est mal orientée et qu’il faut user de moyens fiscaux pour en modifier la structure …
Le résultat inéluctable est qu’on aboutit toujours à l’euthanasie de l’épargnant qui voit son capital grignoté à la fois par les taux nuls et par l’inflation ; même faible.
La perversion jusqu’au bout
Avant, quand le système fonctionnait normalement, en cas de surchauffe économique, la banque centrale augmentait les taux et lorsqu’il y avait un risque de déflation ou de récession elle baissait les taux pour améliorer le crédit et faciliter l’activité économique.
Aujourd’hui, les dirigeants des banques centrales vivent dans la crainte permanente d’une récession économique ; ce qui fait que même en cas de simple ralentissement de la croissance économique on baisse les taux (la Fed vient de le faire) juste pour faire durer la croissance aussi faible soit-elle !
On a donc perdu tous les repères. Les taux d’intérêts deviennent inférieurs au taux de croissance, les banques et les Etats ne veulent plus payer d’intérêts et on découvre alors que les taux gratuits agissent comme une drogue. A la fin, on ne peut plus revenir en arrière et s’en passer car finalement pourquoi payer ce qu’on peut avoir pour rien !
Le principe selon lequel « plus je m’endette et moins je paie » ne résulte pas d’une logique économique mais d’une manipulation monétaire dangereuse à tous points de vue car, à terme, c’est l’insolvabilité généralisée qui menace !
Les conséquences désastreuses à terme
On est passé en mode de surendettement permanent alors qu’il faudrait réduire les dépenses. L’argent facile favorise la dépense. Mais l’inflation budgétaire nuit à l’économie qu’elle ne sert, le cas échéant, qu’à court terme tandis qu’elle détruit à long terme les bases de l’économie.
Les taux négatifs n’ont pas de rationalité. Ils entraînent la destruction de l’épargne (avant on pouvait épargner et se constituer un capital retraite – aujourd’hui ce n’est plus possible) et favorisent les mauvais placements. Ils créent des bulles sur les actifs financiers (actions), sur l’immobilier, et ces bulles éclateront un jour !
Seulement, comme en ce bas monde rien n’est gratuit, tout finit un jour, et surtout les excès, par se payer. Et l’addition risque d’être salée !
Le jour où tout cela se dégonflera, ce sera la catastrophe que l’on va essayer de retarder par tous les moyens par le biais d’une intensification de la répression financière et fiscale.
E Macron en a d’ailleurs tiré les conséquences : aucune réforme structurelle n’a été faite, aucune économie de fonctionnement n’a été réalisée, on continue d’empiler les déficits et on creuse la dette qui est d’ores et déjà impossible à rembourser ! On la laisse filer en … croisant les doigts et en espérant que tout cela durera le plus longtemps possible !
Jusqu’au moment où tout va se bloquer même si c’est fortuitement !
Car, il y aura fatalement un moment où les agents économiques vont refuser de continuer à jouer le jeu fixé par le pouvoir politique ; notamment parce que les bulles auront atteint un niveau tel qu’il deviendra évident qu’elles éclateront (pour l’immobilier, au-delà d’un certain niveau de prix les acheteurs refuseront de payer) et ce jour là il y aura un blocage qui obligera le pouvoir à prendre des mesures de coercition draconiennes.
Les Etats, pour ne pas faire faillite, vont alors intensifier la pression fiscale, la lutte contre la fuite devant l’impôt, mais aussi la fuite devant la répression financière. Ils vont aussi contrôler les comptes bancaires, les patrimoines, les dépenses, mais aussi, sous des prétextes divers, pratiquer des écoutes, le fichage de la population, le contrôle de l’information.
Nous sommes en marche vers un monde de surveillance, de contrôle, de répression fiscale et financière, de surveillance généralisée juste pour une histoire de dettes !
Lorsque la réduction des taux ne sera plus suffisante pour masquer la gravité de la situation, ce sera l’interdiction du cash. Votre argent sera bloqué dans une banque sous contrôle du pouvoir et la banque vous appliquera des taux négatifs. Et si jamais la situation s’aggrave trop, on liquidera l’ancienne monnaie devenue vraiment trop mauvaise (car l’excès de monnaie provoque toujours une dévalorisation de celle-ci) afin de la remplacer par une nouvelle qui aura l’effet de masquer une avantageuse dévaluation permettant de liquider à bon compte les dettes étatiques !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce : Leros)
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On parle beaucoup des USA en raison de la puissance des GAFAM mais aussi en raison de la personnalité très clivante de D Trump, populiste et réactionnaire, qui fait figure de personnage inculte et grossier après un Barack Obama réputé « de gauche » et donc considéré, vu de France, comme éclairé et progressiste.
Au-delà de l’anti américanisme primaire manifesté par une partie de l’élite française, il serait naïf de croire que cette attitude américaine ne date que d’un D Trump qui menace et vitupère à l’encontre de quiconque s’oppose à lui et qui a engagé une guerre commerciale avec son grand rival du moment : la Chine.
Qu’est-ce qu’un empire ?
Parler d’empire à propos des USA revient à définir ce qu’est un empire. C’est un pays ou un ensemble de pays disposant d’une suprématie en matière économique, financière, politique et militaire.
A ce jour, on pourrait penser qu’il y a 3 empires : les USA, la Chine et la Russie.
Dans les faits, la Russie bénéficie avant tout de l’image de l’URSS mais elle n’est plus un empire. En effet, bien qu’elle dispose du plus grand territoire de la planète, elle ne dispose d’aucune supériorité économique, technologique, militaire. Le budget de la défense russe est à peu près similaire à celui de la France (60 Milliards de $ à comparer aux 714 Milliards de $ des USA).
La Russie a une économie de pays en voie de développement et tire l’essentiel de ses ressources de son sous-sol. Elle n’a qu’une seule entreprise de taille mondiale : Gazprom.
Vis-à-vis des européens, la Russie fait pourtant toujours figure d’épouvantail avec un Vladimir Poutine offensif et soucieux de la défense des intérêts de son pays ; surtout lorsqu’il a constaté que les occidentaux grignotaient l’ancien empire par le biais de l’incorporation à l’OTAN des anciens pays du bloc soviétique et que cette extension allait aussi toucher l’Ukraine et la Géorgie. Cette action a nécessairement eu un impact sur le sentiment obsidional séculaire des russes et on connaît la réaction : annexion de la Crimée, écrasement de l’armée géorgienne, sécession de la partie orientale et russophone de l’Ukraine. Par contre, il est à peu près avéré que la Russie n’a aucune ambition d’expansion vers l’ouest. Les craintes européennes relèvent donc essentiellement du fantasme entretenu d’ailleurs par les … américains dans le cadre de l’OTAN !
Ne restent donc en lice, que les USA puissance dominante depuis la fin de la seconde guerre mondiale et la Chine qui, avec sa nouvelle puissance économique en développement accéléré, vient contester la suprématie américaine.
La puissance inégalée des USA
L’émergence des Etats-Unis en tant que grande puissance remonte à la fin de la première guerre mondiale ; laquelle a signé surtout le suicide de la civilisation européenne même si le Royaume Uni et la France ont pu, avec leurs empires, masquer pendant quelque temps leur lent déclin.
Les Etats unis sont entrés dans l’ère industrielle de la production de masse et ce processus s’est renouvelé et amplifié avec la seconde guerre mondiale alors que l’Europe en est sortie complètement anéantie et dans l’incapacité de faire face au risque d’invasion d’une URSS dirigée à l’époque par un Staline calculateur, impitoyable et machiavélique.
C’est donc logiquement que l’Europe ait recherché la protection de l’allié américain, déjà sur place, par le biais de l’OTAN ; traité d’assistance et de défense.
Au regard de l’Histoire occidentale, les USA ont été les libérateurs de l’Europe par deux fois et le plan Marshall a permis de redresser l’économie des pays de l’Europe de l’ouest ruinés par la guerre.
En 1918, ils sont entrés, tardivement, dans le conflit alors que l’essentiel de l’effort de guerre avait été supporté par la France et le Royaume Uni.
En 1944, le débarquement en Normandie a permis effectivement d’accélérer l’effondrement de l’armée allemande mais il ne faut pas oublier que l’essentiel de l‘effort de guerre a été assuré par l’URSS au prix d’un bain de sang. (23 millions de morts contre 300.000 GI’s).
En outre, le plan Marshall n’a pas été sans arrières pensées car dans l’esprit des américains il était évident qu’il valait mieux redresser économiquement les pays d’Europe pour s’en faire ensuite des clients plutôt que de les abandonner à leur misère … et à la tentation communiste.
Ils ont d’ailleurs joué à plein leur rôle de défenseurs de la liberté face au monde communiste et on se rappelle cette formule de J.F Kennedy, devant le mur de Berlin « Ich bin ein Berliner ».
Les USA, phare de la liberté, a donc été le schéma mental de l’Europe de l’ouest face à l’empire communiste. Mais ce monde a disparu et il n’est pas sûr que cette image soit vraiment celle que l’on doive aujourd’hui retenir des USA.
La Russie de Boris Eltsine s’y est laissé prendre en pensant que les USA allaient l’aider à sortir du communisme et à se redresser économiquement. Il n’en n’a rien été car le but des USA n’a jamais été que d’affaiblir la Russie en partant du principe que cela faisait un adversaire de moins !
En fait, on s’aperçoit très vite que les USA se comportent comme un empire dominateur et que, comme tout empire dominateur, il tend à étendre encore son pouvoir pour atteindre l’hégémonie ; et cela ne date pas de l’arrivée de D Trump à la Maison Blanche.
La guerre économique et militaire comme moyen de suprématie mondiale
Au niveau militaire :
Depuis 1945, les USA se sont lancés dans de nombreuses guerres en Irak, au Vietnam, en Syrie, en Afghanistan, en Libye, mais aussi dans des interventions au Guatemala, au Brésil, à St Domingue, à la Grenade, à Panama, au Nicaragua en finançant les contras ; sans oublier l’Iran de Mossadegh et le Chili d’Allende.
Les résultats ont été pour l’essentiel désastreux avec des effets collatéraux dont on n’a pas fini de prendre la mesure (Financement d’Al Quaeda de Ben Laden en Afghanistan et création de l’Etat islamique à la suite de l’intervention en Irak).
Autant la campagne « tempête du désert » en 1991 avait pour but de libérer le Koweit de l’invasion irakienne, autant l’invasion américaine de 2003 n’a eu pour but que de renverser Saddam Hussein et d’y établir la pax americana ; avec le succès que l’on sait.
Or, on ne peut leur reprocher quoique ce soit car les USA se placent hors du droit international en rejetant toute intervention de la CPI (Cour Pénale Internationale) dans leurs opérations ou interventions militaires.
Par ailleurs, les USA contrôlent directement ou indirectement par le biais de l’OTAN la défense de pratiquement tous les pays européens ; auxquels il faut y ajouter la Corée du sud et le Japon ; ce qui ne les empêche pas d’espionner aussi leurs alliés … comme s’ils étaient des ennemis et avec les moyens à la mesure de la puissance des USA. Certes, tout le monde espionne tout le monde mais on peut quand même légitimement se demander pourquoi un pays allié se comporte … comme un ennemi !
En fait, les USA ne nous considèrent pas comme des alliés mais comme des vassaux qui doivent leur obéir et D Trump a parfaitement intégré cette notion avec l’instauration d’un rapport de force à propos auquel l’Union Européenne n’a actuellement pas de réponse !
Ainsi le président Trump a déclaré que l’Union Européenne devait payer les frais de l’OTAN pour sa sécurité puisqu’elle en est la première bénéficiaire ; avec un double bénéfice pour les USA puisqu’ils imposent des dépenses de défense aux européens et ensuite leur vendent du matériel militaire (notamment le coûteux et complexe chasseur multirôle F35 à l’Italie, au Danemark, à la Norvège, aux Pays Bas, au Royaume Uni, à la Belgique – La Finlande, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, la Roumanie sont encore en phase de réflexion.)
D’un autre coté, les USA contrôlent aussi l’exportation de matériel américain intégré dans des systèmes d’armes européens ou même seulement industriels assemblés dans l’Union Européenne ; ce qui limite leur possibilité finale d’export en rendant les européens tributaires du bon vouloir américain. Pour certains pays, Dassault est ainsi obligé de modifier ses avions Rafales pour en retirer les composants américains.
Par contre, les USA respectent la force puisque Trump a fait ami ami avec Kim Jong Un le dictateur de la minuscule et insignifiante Corée du nord mais disposant de l’arme nucléaire.
Au niveau économique :
La supériorité des entreprises américaines est écrasante avec les désormais célèbres GAFAM mais aussi avec les compagnies pétrolières. La domination est quasi-totale dans le domaine des puces électroniques (Intel, AMD …) et les USA dominent aussi dans la banque, l’aviation, l’espace, l’armement.
Depuis 1945, le dollar est devenue la monnaie des échanges internationaux donnant de ce fait aux USA un avantage énorme : le monde entier devant acheter des dollars pour ses transactions, les USA peuvent faire financer leurs déficits par tous les autres pays de la planète !
Les USA n’hésitent pas non plus à exporter leurs crises financières. La crise des subprimes de 2008, qui s’est propagée à la planète entière, a bien pour origine la titrisation abusive, par les banques américaines, de créances insolvables ; sans aucune espèce de remord ou d’excuse de la part des USA !
D Trump a décidé en outre de sauver l’emploi américain en appliquant unilatéralement des droits de douanes sur toute une série de produits importés d’Europe, du Mexique, du Canada, de Chine ; avec des rétorsions inévitables !
A cela s’ajoute ce que l’on appelle l’extra territorialité de la loi américaine sur toutes les opérations réalisées en dollars, où qu’elles soient réalisées dans le monde et même si elles n’ont jamais transité par le territoire des USA. Il s’agit ni plus ni moins que d’un chantage exercé sur tous les acteurs économiques avec la menace de sanctions colossales.
L’exemple de l’Iran est révélateur de cette méthode d’action.
Les américains ont décidé d’asphyxier économiquement l’Iran (considéré comme un danger pour Israël), mais aussi de se venger de l’affront de 1979, pour faire chuter le régime des mollahs en escomptant une révolte de la population.
D Trump a donc brutalement rejeté le traité de non prolifération qui avait été laborieusement négocié avec l’Iran sous Obama (avec la France, le RU et l’Allemagne) et il a intimé à tous les autres pays de cesser toutes relations économiques avec l’Iran sous 6 mois avec la menace de sanctions. On s’aperçoit clairement que les USA n’hésitent pas à tordre le bras à quiconque s’oppose à leurs décisions.
Evidemment, il ne saurait être question d’y voir une quelconque morale puisque d’un autre côté les USA sont les garants du régime intégriste d’Arabie saoudite qui, de son côté, mène sa guerre personnelle au Yémen.
Les conséquences en sont dramatiques pour les entreprises européennes. Total et Peugeot (qui y vendait 400.000 voitures par an) ont été contraints de plier bagages sous la menace de représailles économiques dont la BNP a pu mesurer l’ampleur puisque elle a été condamnée (sous la présidence Obama) à payer 9 Milliards $ pour avoir enfreint l’embargo américain sur le Soudan, Cuba et l’Iran.
Il faut aussi évoquer les accords Fatca qui permettent aux USA d’imposer leurs règles fiscales partout dans le monde et de terroriser les institutions financières sous la menace de sanctions financières colossales (l’UBS Suisse a payé pour le savoir).
Aujourd’hui, la position des USA apparaît donc clairement comme celle de celui qui veut imposer sa puissance au reste du monde et il utilise une nouvelle arme : le droit américain ! La banque Natixis, dans une récente note de conjoncture, parle même d’une stratégie de prédateur !
D Trump veut aussi asphyxier la Russie et essaie de faire capoter l’accord de construction du pipeline Northstream (qui passe par la mer Baltique et évite de ce fait l’Ukraine) destiné à alimenter l’Allemagne en gaz russe ; le but secondaire étant de vendre à l’Allemagne du gaz de schiste américain !
L’ingérence américaine apparaît donc omniprésente et D Trump choque par ses propos mais, en fait, dit tout haut ce que ses prédécesseurs faisaient déjà avec plus … de discrétion. On peut rappeler que, sous Obama, l’élimination physique d’opposants au moyen de drones est devenue une méthode ordinaire de gestion des conflits.
La concurrence inexorable de la Chine
La caractéristique d’une grande puissance est qu’elle cherche toujours à accentuer sa puissance ou, à tout le moins, essaie de ne pas la perdre. C’est la principale raison pour laquelle les USA ont décidé de se lancer dans une guerre économique avec la Chine afin de l’empêcher de devenir la première puissance mondiale ; notamment en lui interdisant l’accès au marché américain pour certains produits (Huawaï et la 5G) ou encore en lui interdisant l’accès à certaines technologies sensibles.
La Chine bien évidemment conteste aujourd’hui cette suprématie et accroît sa puissance militaire et étend son influence sur toute la zone asiatique mais aussi en Afrique en faisant office de bailleur de fonds.
Les chinois affectent de ne pas être impressionnés par les menaces et sanctions américaines mais ils ont bien compris tout le danger d’une situation dans laquelle ils se placeraient en position de sujétion vis-à-vis des USA. Ils essaient donc d’organiser le rejet de l’utilisation du dollar pour ses échanges internationaux par le biais de l’instauration d’une zone yuan.
Et l’Europe ?
Elle est aux abonnés absents pour des raisons qui tiennent beaucoup à son histoire faite de conflits séculaires entre des Etats qui persistent à se méfier les uns des autres.
Trump d’ailleurs pousse à la division des pays européens et excite les dirigeants britanniques à faire un hard Brexit ; même si cela est contraire aux intérêts du Royaume Uni.
Il est évidemment plus facile d’imposer sa loi à une Europe divisée alors que l’Union Européenne représente la première puissance économique mondiale. Seulement, elle n’est qu’un nain politique et militaire et rien n’indique qu’il puisse intervenir quelque changement que ce soit à ce propos. De manière tout à fait surprenante, seuls 58% des échanges intra européens sont libellés en € ; ce qui est pour le moins surpenant !
De plus, les pays de l’est (baltes et Pologne) demandent le maintien du parapluie américain car ils ont peur de l’ours russe qui pourrait les envahir en 24 h chronos ; souvenir de ce qu’il leur est arrivé en 1939 !
Or, il faut être conscient que l’Union Européenne n’a absolument pas besoin des USA pour assurer sa défense. Elle en a les moyens financiers et techniques mais manque totalement de volonté ; il s’agit juste d’une espèce de confort intellectuel que de s’imaginer sous la protection du grand frère américain, si désintéressé, si généreux face à un ogre russe diabolisé …
Le général De Gaulle, qui n’avait nulle envie de devenir le petit soldat de Washington, se méfiait des agissements américains contre lesquels il avait dû batailler pied à pied pendant toute la deuxième guerre mondiale ; ce qui l’avait amené, il y a 60 ans, à sortir du commandement intégré de l’OTAN (que nous avons réintégré sous Sarkozy).
Les USA : un allié encombrant
On ne se débarrasse pas d’un voisin tel que les USA surtout qu’il ne faut pas escompter un déclin de l’empire américain. Ce n’est qu’un fantasme ou un vœu pieu et les attaques de D Trump à l’encontre de la Chine démontrent qu’il a clairement identifié celle-ci comme le seul challenger dangereux !
Le seul risque encouru par les USA serait que l’ensemble des pays utilisant le $ pour leurs échanges internationaux se mettent à utiliser le Yuan ou l’€ ; ce qui aurait pour effet de placer les USA face à leur seul véritable problème : leur endettement colossal. Toutefois, ce risque semble être pour l’instant complètement hypothétique.
Cela revient alors à se demander : les USA ne constituent-ils pas une menace pour notre indépendance et ne sommes-nous pas devenus une de leurs colonies ?
Bien cordialement à tous.
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce – Patmos)
Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez lire le petit livre de Pascal Boniface « Requiem pour le monde occidental » éditions Eyrolles.
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Cette déclaration de Jim Morrison, chanteur américain, leader des Doors décédé à 27 ans à Paris le 03 juillet 1971, amène à se poser la question suivante : Peut on manipuler l’opinion publique ou simplement l’influencer et quelles sont les techniques utilisées ?
Un concept ancien théorisé récemment
Il faut remonter à Sun Tzu, général chinois du sixième siècle avant notre ère, pour retrouver la plus ancienne théorie sur la guerre de l’information dans son ouvrage L’Art de la guerre ; essentiellement dans l’optique de stratégies de déstabilisation de l’adversaire. Toutefois, le premier a avoir théorisé ces concepts est Edward Bernays, un américain d’origine autrichienne, neveu de Sigmund Freud (le psychanalyste), dans un livre intitulé Propaganda publié en 1928 dont le but, à l’origine, était de convaincre les américains des bienfaits du capitalisme.
On s’aperçoit donc que la désinformation et la propagande sont aussi vieilles que l’homme lui-même et que nous sommes sans arrêt sollicités par des informations extérieures. En fait, à bien y regarder, tout le monde manipule tout le monde : les parents avec leurs enfants, les enfants avec leurs parents, les enseignants avec leurs élèves, les industriels, les politiciens.
Le premier utilisateur de la propagande de masse a été le régime nazi dans les années 30 avec son grand maître Joseph Goebbels et sa grande prêtresse Leni Riefenstahl, cinéaste de génie qui réalisa plusieurs films à la gloire du régime, dont le plus célèbre est « le triomphe de la volonté » dont il est dit qu’il s’agit d’un des plus grands documentaires de propagande jamais réalisés !
On se rappelle effectivement ces rassemblements grandioses de nuit à Nuremberg avec colonnes, flambeaux, oriflammes, drapeaux et musique destinés à donner un sentiment de puissance, de cohésion et d’appartenance à un groupe en exacerbant la supériorité de la race aryenne, le mythe du surhomme infaillible (Adolf Hitler) qui s’est imposé à la population allemande
Mais l’utilisation systématique, par le pouvoir, de la propagande avec pour but avéré de conditionner, voire de manipuler la population remonte pour l’essentiel à la première guerre mondiale. A l’époque on appelait ça du « bourrage de crâne » et on a oublié que l’hebdomadaire satyrique le Canard Enchaîné a été créé en 1915 pour contrer la propagande massive et mensongère du gouvernement.
Les techniques de l’information et de propagande ont évidemment suivi l’évolution technologique des médias et des moyens d’information en commençant par la presse écrite, les affiches, les tracts, la radio, les meetings politiques, le cinéma, la télévision et désormais Internet. La télévision a été longtemps été, et jusqu’à une période très récente, l’organe de propagande favori du pouvoir (il y eut à son époque une ligne directe entre le ministère de l’intérieur et le bureau du directeur de l’ORTF) ; jusqu’à l’arrivée d’Internet qui a violemment rebattu les cartes !
Mais il ne faut pas oublier qu’à l’origine, la manipulation de l’opinion avait lieu essentiellement par le biais de la rumeur colportée de bouche à oreille. Il y a quelques exemples célèbres dont celui de la rumeur d’Orléans qui accusait en 1969 des commerçants (juifs par hasard) de kidnapper des jeunes filles pour les envoyer dans des bordels du moyen orient dans le cadre de ce qu’on appelait alors la « traite des blanches ».
En 1895, Gustave Le Bon avait d’ailleurs fait paraître un ouvrage intitulé Psychologie des foules, dans lequel il tentait de théoriser le sujet. Selon lui, les rumeurs procèdent d’une approche psychologique, souvent pathologique, et sont l’expression d’un inconscient collectif. Il les assimilait à des maladies quasi épidémiques du corps social.
Qui manipule qui ?
Nous vivons désormais dans un monde dominé, saturé même, par une information, surabondante, vraie ou fausse dans des secteurs aussi divers que le commerce ou l’industrie (publicité), la politique (on parle alors de communication), la religion.
Il faut aussi être lucide, tous les Etats tentent de manipuler leurs populations pour les canaliser et éviter la contestation, les manifestations de rue, les émeutes ; car, compte tenu de l’organisation sociale qui est la nôtre, tout projet d’envergure doit être approuvé par l’opinion publique. D’ailleurs, quand une nouvelle désagréable doit être annoncée, le pouvoir la fait souvent fuiter pour habituer la population ou pour tester sa réaction.
Toutefois, les Etats n’ont pas le monopole de la manipulation car des groupes privés ou non étatiques se livrent aussi à des actions de propagande ; même si on utilise alors plutôt les termes de lobbying ou de cercles d’influence. Certaines ONG écologistes exploitent ainsi l’écologie à des fins pas forcément écologiques (lutte contre le capitalisme, contre les multinationales, contre le nucléaire en exploitant la peur de la bombe atomique).
Il faut bien entendu ne pas oublier non plus l’école de la République avec ses mythes fondateurs (la révolution de 1789 et son mythe égalitaire) enseignés dès le plus jeune âge dans le cadre d’une instruction soigneusement définie par le pouvoir (mais tous les Etats ont leurs mythes fondateurs) et la propagande marxiste résolument anti entreprise d’un corps enseignant politiquement engagé.
Bien souvent cette propagande se fait avec la complicité active de la presse, surtout en France où elle est très largement subventionnée ; trahissant de ce fait la règle qui devrait être la sienne : être au service de ses lecteurs et non au service du pouvoir.
Par ailleurs, certaines périodes sont plus propices que d’autres à la manipulation ; il s’agit notamment des périodes troublées voire même seulement instables. L’élection présidentielle en fait partie et 2017 représente presque un cas d’école avec le lynchage évident de F. Fillon dans le but d’amener à la victoire le seul candidat « possible » face à Marine Le Pen !
Les modes d’influence
Il y a en fait deux modes d’influence ou de manipulation :
– une positive : c’est la publicité pour vendre des produits et des services qui inonde tous les médias, et qui tend à exploiter l’appât du gain et la convoitise. Ainsi ces publicités qui prêtent certaines vertus (notamment thérapeutiques) à de simples aliments ou des vertus médicales à des procédés techniques totalement inefficaces. Il s’agit donc de vanter les qualités vraies ou fausses du produit ; au consommateur d’y croire ou non, de s’en faire une opinion ou non.
– une négative : il s’agit de toutes les formes de propagande qui exploitent les sentiments irrationnels tels que la crédulité, la peur ou la haine, et nous entrons alors dans le domaine royal du « complotisme » qui exploite à fond ces sentiments. L’influence se produit en jouant alors sur des biais cognitifs (nous n’avons pas tous les mêmes croyances) voire carrément sur la paranoïa des gens. L’écologie politique joue clairement sur le registre de la peur en faisant croire que la planète serait en urgence absolue.
La diabolisation constitue un élément clé de ce type de manipulation dans la mesure où elle met en jeu une charge émotionnelle tronquant le processus d’analyse objective de la situation par l’individu. Il en a été ainsi des juifs présentés par les nazis comme les responsables de la situation catastrophique de l’Allemagne avec les conséquences que l’on sait.
On entre alors dans le cadre d’un processus de désinformation qui n’est autre qu’une tromperie au besoin par amalgame ou dévalorisation des autres ; voire en faisant référence à l’existence de prétendues lois naturelles ou pire de prétendues lois scientifiques.
Mais il peut s’agir aussi d’un processus de victimisation qui joue sur l’insatisfaction d’une partie de la population (habitants des cités, musulmans opprimés par les croisés) ou par un message tel que les immigrés sont responsables du chômage.
Des techniques extrêmement variées
Les procédés d’influenciation de l’opinion sont en fait extrêmement variés et en constante évolution.
Internet et les réseaux sociaux jouent aussi leur rôle avec de nouveaux phénomènes tels que les Fake news (diffusion de fausses nouvelles) ou encore la manipulation de l’opinion avec la post vérité. Internet est devenu d’ailleurs le principal diffuseur de publicités ; notamment par le biais des réseaux sociaux.
Il existe aussi des procédés qui ne disent pas leur nom et qui, bien qu’ils soient effectivement de la publicité, n’apparaissent pas comme tels. Ainsi les publi-reportages avec souvent la caution d’un journal qui se fait payer pour un article qui n’émane bien évidemment pas de sa rédaction ou encore des images numériques manipulées (qui n’a pas vu cet ours blanc efflanqué sur son glaçon à la dérive ?) à l’appui d’un discours trompeur. A un moment, on a même craint le recours aux images subliminales dissimulées.
Mais la propagande et la manipulation peuvent aussi se dissimuler dans les arts, la musique, le théâtre, le cinéma, les livres, les documents pédagogiques sous des prétextes tout autres.
Ainsi, ces chansons passées en boucle sur certaines radios à seule fin de promotion, l’auditeur n’étant bien entendu pas informé que la diffusion de cette musique ne doit rien au talent de l’interprète mais tout au paiement par la maison de disques. Aucun film de cinéma ne sort plus sans un battage publicitaire « approprié ».
Pour intervenir dans une guerre, il faut retourner l’opinion publique qui est en général contre la guerre ; il faut la préparer aux conséquences de la guerre. Le gouvernement américain n’a pas hésité a présenter au public des preuves que Saddam Hussein possédait bien des armes de destruction massive … qu’on n’a jamais trouvées !
On peut estimer que l’on se situe alors dans le cadre de l’action psychologique pure et de ce qu’on a appelé « la fabrication du consentement » telle qu’elle a été théorisée par Noam Chomsky et Edward Herman en 1988 (avant l’irruption d’Internet) et dont le but est d’obtenir l’adhésion de la population à des mesures dont elle ne veut pas.
On se situe dans le même registre lorsque le pouvoir désigne un ennemi extérieur pour agréger la population derrière un leader (Chavez a désigné les USA comme la cause du malheur des vénézuéliens comme d’ailleurs Castro à Cuba).
L’utilisation de la propagande et de la publicité est devenue omniprésente avec des conseillers en communication qui guident les industriels mais aussi les politiciens avec les désormais fameux « éléments de langage ». On se situe alors dans le marketing politique.
Seulement, les gouvernements, quels qu’ils soient, n’aiment pas que l’information leur échappe et ils considèrent les réseaux sociaux comme des concurrents dont il faut limiter l’influence, voire éradiquer. Cela les amène à faire voter des lois dites « anti fake news » dans le but principal de contrôler l’information alors que le pouvoir se permet lui-même d’y déroger et d’utiliser ces fameuses fake news !
Nous nous situons bien dans ce registre lorsqu’on nous affirme que les dépenses publiques, y compris somptuaires, sont payées par l’Etat alors qu’elles ne sont jamais payées que par le contribuable auquel l’argent a été extorqué ou encore que la taxe carbone sert à financer des projets écologiques alors qu’elle n’a qu’un but purement budgétaire !
La référence à la voix du peuple ou à la volonté populaire est aussi une manipulation visant à faire croire à un unanimisme de nature à vaincre certaines résistances de certaines parties de la population. La voix du peuple n’est alors que l’expression de l’esprit populaire, lui-même forgé par des leaders en qui il a confiance et par ceux qui savent manipuler l’opinion publique, en utilisant préjugés, symboles et clichés, à quoi s’ajoutent quelques formules simplistes de nature à marquer l’opinion.
Une efficacité relative
La question qui demeure évidemment est l’efficacité de cette propagande et de cette publicité sur la population ; ce à quoi on peut répondre par l’aphorisme « calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose » que l’on attribue tantôt à Francis Bacon (1561-1626) tantôt à Beaumarchais (1732-1799).
Cela montre d’une part que le mensonge est indubitablement associé, et depuis fort longtemps, à la capacité de manipuler les foules et d’autre part que l’impact en est toujours plus ou moins incertain mais que, quelque soit le niveau de propagande utilisé, on peut espérer que qu’elle laissera des traces dans l’opinion publique.
Il en est évidemment de même à propos de la publicité purement commerciale.
D’ailleurs qui peut prétendre n’avoir jamais été influencé par des publicités, des images, des documents ou des informations et s’être aperçu ensuite que ce qu’on avait cru au départ était finalement faux ou que le produit acheté ne correspondait pas en fait à ce qui avait été annoncé ?
On peut même imaginer que répéter longtemps le même message finit par avoir un impact. Ainsi, quand on discute avec des personnes de moins de 40 ans, on s’aperçoit qu’elles sont toutes absolument convaincues par le discours écologique officiel : l’homme est mauvais pour la planète. C’est le signe évident que 30 ans de propagande continue ont fini par faire leur effet ; tout comme il existe dans toutes les familles des « vérités » constituant de véritables dogmes !
On l’a compris : la publicité et la propagande jouent sur les ressorts de la nature humaine surtout que, bien souvent, ces techniques de manipulation partent du principe que la population est idiote et que très peu de gens ont la capacité et les connaissances pour apprécier la réalité des choses.
En gros, l’action publicitaire ou d’influence est basée sur le fait que la plupart des gens se laissent dominer par leurs émotions et leurs impulsions. La publicité ne sera jamais non plus en mesure de transformer un mauvais produit en bon produit. (il faut savoir d’ailleurs que le messages publicitaires sont d’abord testés sur un panel représentatif afin d’en mesurer l’impact avant d’inonder les médias).
On a beau estimer que la publicité est une forme de lavage de cerveau, elle n’a pas encore le pouvoir de faire acheter à quelqu’un quelque chose qu’il ne veut pas !
Car, finalement, la publicité ne peut pas tout et il y a des limites à l’acceptabilité de certaines décisions. Il serait d’ailleurs naïf de penser que la population gobe tout ce qu’on lui raconte et on se souvient d’ailleurs de quelques loupés mémorables tels que l’éco taxe et la taxe carbone.
Pourtant, on obtient parfois des résultats spectaculaires. Ainsi, D Trump, si politiquement incorrect, a réussi à renverser l’ordre des choses en utilisant, dans le cadre d’une approche totalement novatrice pour le monde politique, les réseaux sociaux et en twittant sans arrêt face à une presse hostile ayant délibérément pris parti pour l’establishment de Washington.
Finalement, nous n’avons pas fini d’explorer les possibilités techniques et intellectuelles de l’action psychologique et on peut s’attendre, dans les prochaines années, à des résultats inattendus du fait de l’irruption de nouveaux procédés basés sur des algorithmes maîtrisés pour l’instant essentiellement par seulement quelques grandes entreprises au nombre desquelles on doit comptabiliser les GAFA.
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce – Patmos)
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Vous avez tous entendu parler de ce nouveau scandale : Encore un compte bancaire dissimulé dans un paradis fiscal par un politicien.
Evidemment, cela donne une tournure un peu curieuse à la chose fiscale car après Cahuzac, après les époux Balkany voilà que Raymond Barre, l’honorable premier ministre, le pourfendeur du microcosme (politique), l’ancien candidat aux élections présidentielles, avait lui aussi un compte en Suisse, dissimulé au fisc français !
Ce que l’on sait du dossier est que le montant de la dissimulation s’élèverait à 11 millions de CHF ou 7 millions €. On ne connait pas l’origine des fonds ni l’ancienneté de ce placement. Il semblerait enfin que le fisc en ait eu connaissance par le biais d’une dénonciation …
Cette révélation pose des questions à la fois d’ordre moral et législatif et les conclusions que l’on peut en tirer sont à la fois logiques et implacables !
Lorsque Raymond Barre est arrivé au pouvoir, les prélèvements obligatoires, en France, s’élevaient à un peu moins de 35% du PIB ; ils sont aujourd’hui à 47%. Une telle progression ne peut bien évidemment pas se produire sans avoir quelques effets collatéraux indésirables et la fraude en fait partie.
On ne va pas se lancer dans un jugement de valeur sur le fait de planquer ses avoirs dans un paradis fiscal car, avec notre record du monde de la pression fiscale, il est fatal que les contribuables fortunés cherchent des échappatoires et quoi de plus pratique qu’un compte à l’étranger !
Et pourtant, il ne manquera pas d’ames sensibles pour affirmer, haut et fort, que frauder le fisc ce n’est pas bien et que payer des impôts (même si ce sont les plus élevés du monde) est un devoir citoyen !
Seulement, c’est déjà oublier que 57% des français ne paient pas d’impôt sur le revenu. Ces français là trouvent donc tout à fait légitime que le montant de la fiscalité ne soit jamais assez élevé … du moment qu’ils ne sont pas concernés. D’ailleurs, une certaine frange radicalisée des gilets jaunes demandait avec insistance le rétablissement de l’impôt sur la fortune auquels ils n’étaient eux-mêmes pas assujettis !
Néanmoins, la question que devrait immédiatement se poser tout un chacun est : Comment se fait-il que les politiciens qui font les lois, fiscales notamment, soient aussi des fraudeurs ? Et ce phénomène n’est-il pas le symptome d’un problème plus général concernant le fonctionnement de la société civile ?
Il faut d’abord être conscient que les quelques noms qui sont donnés en pâture ne sont que la partie émergée de l’iceberg de la fraude fiscale de la classe politique.
Un banquier de Monaco, paradis fiscal bien connu des spécialistes, avait affirmé il y a déjà bien longtemps, sans aucune ambiguïté et sur un ton goguenard, qu’il avait vu toute la classe politique française défiler dans son bureau ; ce qui tend à démontrer que la pratique est à la fois ancienne et fréquente !
Ainsi donc, les politiciens, qui disposent de revenus largement supérieurs à la moyenne, montrent si l’on peut dire, l’exemple … ce qui tend à démontrer qu’ils sont parfaitement conscients de la situation qu’ils ont eux-mêmes générée !
En d’autres termes : Ils ont créé consciemment un enfer fiscal mais se sont arrogés le droit individuel d’y échapper …
Seulement, il y a une autre vérité : En France, le pouvoir est entièrement exercé par l’exécutif et son administration. Le parlement qui vote les lois, fiscales notamment, n’a en réalité aucun pouvoir et ne constitue, sous la Vème république, qu’une simple chambre d’enregistrement des décisions de l’exécutif ; et, en matière fiscale, on sait que tout se décide à Bercy !
Bercy, ce temple de la fiscalité répressive, qui emploie une armée de contrôleurs et qui semble d’ailleurs avoir échappé à tout contrôle ; qui use et abuse sans complexe de moyens de plus en plus intrusifs !
Faut-il y voir, en ce qui concerne les politiciens, un aveu implicite d’impuissance ?
Nous sommes manifestement dans la logique d’un système implacable de pression et de spoliation fiscales dont la classe politique, qui en est la principale responsable, en est parfaitement consciente mais ne fait rien ou ne peut rien faire pour y remédier hormis de manière purement égoiste et individualiste en essayant, chacun de son côté, d’échapper aux conséquences d’un système qui a atteint un point de non retour.
Evidemment, le salarié ordinaire, le petit professionnel libéral ne peuvent qu’être les victimes d’un tel système auquel ils ne peuvent pas échapper puisqu’ils ne peuvent rien dissimuler !
On connait bien évidemment les causes de cet enfer fiscal : il faut financer les promesses irresponsables faites par les politiciens pour se faire élire ! Et l’augmentation exponentielle des dépenses publiques depuis 40 ans d’un État qui contrôle à peu près tous les aspects de la société nécessite toujours plus d’impôts et de taxes pour les financer !
En outre, il existe une conséquence déjà dénoncée dans ces colonnes : face au risque de spoliation fiscale, la tentation de la fraude fiscale ne fait qu’augmenter ; surtout que les règles deviennent de plus en plus complexes et que les risques de transgression fiscale, du fait de cette complexité croissante, ne font qu’augmenter ; sans même que le contribuable en soit conscient !
La fraude involontaire et non intentionnelle devient inéluctable !
Aveu d’impuissance ou d’incompétence, les politiciens n’en n’ont, semble-t-il, pas tiré les conséquences et montrent clairement que le seul moyen pour échapper à l’intrusion et à la spoliation fiscale est de planquer ses avoirs dans un pays étranger !
L’inquisition fiscale trouve donc ses limites du fait des frontières ; ce qui est tout sauf rassurant.
En outre, la France est un pays où règne un égalitarisme de façade et où s’enrichir est mal vu, voire impossible du fait des règles administratives ; et, il ne faut pas oublier qu’à la pression fiscale s’ajoute le risque de confiscation pure et simple … ce que l’État et son administration sauront pratiquer sans aucun complexe puisqu’en France l’intérêt général prime toujours l’intérêt particulier et que le juge administratif est d’abord là pour protéger les intérêts de l’État !
Les politiciens et les fonctionnaires en ont-ils tiré une conclusion ?
Oui, mais ce n’est pas celle de diminuer les prélèvements obligatoires ; c’est celle de voter l’augmentation des moyens de contrôle !
Autrement dit, on n’hésite pas à porter atteinte à la liberté individuelle afin de protéger les intérêts d’un État dépensier incapable de réfréner ses besoins !
Évidemment, la liberté du citoyen est quelque peu malmenée mais vous savez bien que c’est pour votre bien qu’on vous surveille et qu’on vous contrôle.
En Suisse, le secret bancaire existe. En France il n’y a aucun secret pour l’administration fiscale qui estime avoir le droit de tout savoir sur vous ; et cela déjà, d’un point de vue moral, est tout à fait inadmissible car il n’y a aucune raison pour que tout un chacun soit complètement mis à nu par une administration qui sait tout de vous et à l’intrusion de laquelle on ne peut pas échapper !
Il s’agit à n’en pas douter d’un système proche de la dictature comme il existait en URSS ou en RDA où tout le monde était surveillé !
Et la morale ?
C’est toujours celle de celui qui peut tricher parce qu’il en a les moyens à la fois matériels (il dispose de revenus susceptibles d’être dissimulés) et les connaissances (il sait comment faire et à qui s’adresser).
Evidemment, les gilets jaunes, coincés entre leurs salaires et leur incapacité à augmenter leurs revenus tandis que la pression fiscale ne fait qu’augmenter, ont trouvé une autre solution : la révolte fiscale mais elle traduit la même lassitude vis à vis d’une pression fiscale dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle est trop élevée !
Il est par ailleurs certain que la révélation de ce type de comportement ne peut qu’encourager de nouveaux mouvements de révolte.
Le côté « pas moral » est que ce sont les gens qui devraient montrer l’exemple qui trichent le plus !
Conclusion :
Les politiciens qui font les lois montrent sans ambiguité que si vous avez de l’argent ou un patrimoine important, il faut qu’il soit domicilié ailleurs qu’en France car la France est un enfer fiscal qui détruit les patrimoines.
Car en France, pays des prétendus droits de l’homme, personne ne doit pouvoir échapper à la rapacité implacable du fisc !
Néanmoins, rien ne vous interdit, du fait des règles européennes et à la grande colère des hiérarques de Bercy, de placer de l’argent ou d’acheter de l’immobilier à l’étranger … à condition de le révéler à l’administration fiscale.
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce)
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Nous vivons dans un monde d’abondance. Nous pouvons pratiquement tout nous acheter ; à condition bien évidemment d’avoir les ressources financières disponibles.
Mais il n’est pas sûr que notre futur à l’échéance de 10 à 20 ans soit identique ; il est même probable qu’il ne sera pas enthousiasmant et il s’articule entre plusieurs séries de questions qui ont trait, entre autres, à l’écologie, à la politique économique et monétaire, à la politique de santé.
L’écologie :
Elle prend aujourd’hui des proportions complètement surréalistes voire complètement délirantes et on ne peut que constater qu’elle interfère partout et guide l’action tant des Etats que des individus ; ce qui amène à parler de dictature verte !
Les ayatollahs de la pensée écologique sont en train de prendre le pouvoir et d’infliger à la population des règles de restrictions qui ne feront que s’aggraver au motif que la planète serait en urgence absolue (on croirait qu’elle est dans un service de réanimation) car on est en mesure de nous expliquer doctement et « scientifiquement » le temps qu’il fera dans 40 ans ; alors qu’on ne peut pas donner la météo sous 8 jours et l’épisode de la canicule (qui n’a rien à voir avec un éventuel réchauffement climatique) est un argument supplémentaire pour faire trembler les foules !
Les politiciens, E Macron en tête, même s’ils n’y croient pas un seul instant, en ont fait leur cheval de bataille et adoptent une attitude écolo responsable qui n’est essentiellement qu’une posture politique et médiatique destinée à se mettre dans la poche les groupes de pression écologistes et les électeurs conscientisés ; et les résultats des écolos aux dernières élections européennes les ont confortés en ce sens !
On va en mesurer prochainement les conséquences puisque E Macron a prévu d’organiser une modification constitutionnelle afin de placer en tête de la constitution des préoccupations écologiques qui n’ont absolument rien à voir avec les règles de fonctionnement d’un Etat mais qui ont tout à voir avec les scandales du sang contaminé et de l’hormone de croissance.
La conséquence directe, à terme, sera de bloquer tout progrès scientifique au nom d’un éventuel risque écologique ou sanitaire !
En fait, ce mouvement s’accompagne d’une intransigeance tout à fait semblable à ce qui s’est passé pour les religions ; à tel point que le climato scepticisme n’est pas toléré (c’est du négationniste climatique) et même seulement parler de variations climatiques au lieu de réchauffement climatique n’est pas admis. Le dogme du réchauffement climatique anthropique est devenu incontestable et il est d’ailleurs parfaitement intégré, sans contestation, par une grande majorité de la population après trente années de propagande intensive !
On y retrouve les accents millénaristes de destruction du monde propagée dans les années précédant l’an Mil avec une tentative de culpabilisation évidente de la population alors que nous ne sommes absolument pas confrontés à une pénurie ou un risque climatique. La culpabilisation est devenue la norme comportementale et la décroissance est devenue la norme économique.
Nous sommes en plein délire mystique de la nouvelle religion véhiculée à la fois par des organisations très puissantes et relayées par des médias complaisants ; religion qui, comme le socialisme et le communisme qui prétendaient refaire le monde et ont échoué, se trouve être, juste par hasard, anti capitaliste.
Il s’agit, pour le moins, d’une tentative de prise de contrôle des individus avec une repentance climatique qui tourne à l’hystérie collective (avec des adeptes du vegan se nourrissant d’herbe parce que la viande est nocive (?!) et des végétariens prosélytes qui attaquent les boucheries).
Les conséquences sur la vie quotidienne sont évidemment prévisibles car ce schéma de décroissance va à l’encontre du fonctionnement normal de l’économie ; laquelle ne peut fonctionner qu’avec de l’énergie. Sans électricité, sans pétrole sans gaz et sans charbon tout s’arrête et l’économie s’effondre !
Par ailleurs, il faut être conscient que le premier effet de l’écologie est l’augmentation des taxes et on en a vu l’effet sur le carburant auto ; mais elles se dissimulent aussi dans votre facture de gaz, d’électricité, de fuel domestique.
On invente des taxes sur le CO2 (en fait sur du vent) alors que l’on sait que ce gaz n’est pas un polluant. On prévoit de supprimer des centrales nucléaires pour mettre à la place des énergies dites renouvelables ; ces fameuses énergies alternatives intermittentes dont le coût explose alors qu’elles ne remplissent aucun des critères requis. Une source d’énergie pour être utilisable doit être stable, abondante et bon marché ; ce qu’elles ne sont pas !
Il est prévu de s’attaquer à la voiture à moteur thermique (qui sera interdite en 2040), au chauffage avec l’interdiction des chaudières au fuel avant sans doute ultérieurement de celles au gaz pour les remplacer par au mieux des pompes à chaleur grosses consommatrices d’électricité ou au pire par … rien ! Ne parlons surtout pas du gaz de schiste …
Les restrictions de circulation en voiture commencent à s’opérer autour des villes et le prochain objectif semble être l’avion.
A la fin, ces mauvais choix imposés par le pouvoir finiront par provoquer une crise de l’énergie et, fatalement, la seule énergie qui restera sera celle qu’on ne pourra pas se payer.
La politique de santé :
Les médecins disparaissent puisqu’ils partent à la retraite et ne sont pas remplacés en raison notamment du numerus clausus qui a limité l’accès aux professions médicales afin de limiter les dépenses de santé ; sans pour autant que ces dépenses de santé soient maîtrisées.
A cela s’ajoute la crise des urgences hospitalières avec de récents mouvements de grève et les fermetures d’hôpitaux dont on s’aperçoit après coup qu’elles ont des effets catastrophiques !
Les cotisations aux mutuelles de santé s’envolent, à la fois grâce aux taxes qui leur sont appliquées mais aussi parce que ces mutuelles sont obligées de prendre en charge de plus en plus de frais alors que la population vieillit.
Il fut une époque où se poser la question de la faillite des officines de pharmacie relevait de la bonne blague. Or, aujourd’hui les officines font faillite malgré le fait qu’elles bénéficient d’un monopole sur la vente des médicaments. L’explication est simple : Devant l’ampleur des déficits, l’Etat fixe lui-même le prix de vente des médicaments et il a tellement réduit les marges que les pharmacies ne gagnent plus rien sur leur vente. La marge bénéficiaire s’est déportée sur les médicaments non remboursés (dont le prix de vente est libre) et la parapharmacie !
En outre, les pharmacies sont désormais confrontées à des ruptures de médicaments ; ce qui laisse présager un futur rationnement. A terme, c’est évidemment le risque de défaut de soins, surtout ceux urgents pour les cas graves, qui se profile !
Les laboratoires de leur côté, n’ont aucune marge de manœuvre et ne peuvent pas rentabiliser les lourds investissements sur les nouvelles molécules (lesquelles sont par ailleurs très rares) alors que les normes à respecter deviennent de plus en plus complexes et que les AMM (autorisations de mise sur le marché) sont de plus en plus longues à obtenir.
L’administration a fini par totalement prendre le contrôle du secteur de la santé avec l’interdiction de la concurrence des compagnies privées d’assurance ; assurant un monopole à la sécurité sociale d’Etat sans concurrence ni sur les prix des prestations ni sur les cotisations !
Même la vie va devenir rationnée puisque l’espérance de vie décline ; ce qui risque d’être aggravé par le fait que certains mouvements, qu’on a du mal à catégoriser, se sont lancés dans une croisade anti-vaccination avec tous les dangers que comporte une exposition à des maladies autrefois mortelles et qui ont presque disparu grâce justement aux vaccinations !
Enfin, le gouvernement est en train d’organiser une modification des retraites dont le seul but sera de pouvoir continuer à partir à 62 ans (la peur des gilets jaunes fait qu’il n’ose pas reculer l’age de retraite) mais avec une forte décote ; compte non tenu du fait qu’avec 1,7 cotisant par retraité, le système de retraite par répartition obligatoire en France, et sans dérogation possible (sauf pour les fonctionnaires avec Préfon), va dans le mur !
La politique économique :
La France dirigée par ses fonctionnaires n’arrive pas à sortir du triptyque : droit du travail trop contraignant – charges sociales trop lourdes – chômage de masse et refuse clairement de regarder ce qui s’est fait chez nos voisins.
Évidemment, devant l’accumulation des dettes, et faute de créations suffisantes d’entreprises et donc d’emplois, le gouvernement en est réduit à durcir les conditions d’indemnisation des chômeurs. Il va donc lutter contre les contrats courts, en les taxant ( ?!), alors qu’ils sont une forme d’adaptation des entreprises au droit du travail français ; l’un des plus rigides du monde !
Contrairement à la version officielle, il n’y a aucune simplification du droit du travail puisque, depuis l’élection de E Macron, le Code du travail est passé de 3448 pages (édition 2017) à 3784 pages (édition 2019). L’État taxe et réglemente sans cesse et finalement … bloque l’activité.
Le gouvernement s’est lancé dans des économies purement budgétaires qui ne cherchent nullement à redresser la situation de l’emploi mais à limiter les dépenses d’indemnisation ; et, comme on continue à se tromper, la situation ne pourra que s’aggraver !
Parallèlement, on oblige les constructeurs auto à se convertir à la voiture électrique en balayant d’un revers de main des objections auxquelles les normateurs de l’administration n’ont pas de réponse (ressources, efficacité, durabilité des batteries) ; au détriment des emplois du secteur automobile. Les constructeurs auto vont s’adapter mais ils vont licencier en masse !
Le tabassage fiscal, qui a fini par faire fuir ceux dont le capital sert pourtant à créer des emplois, des richesses et financer les services publics, n’est malheureusement pas fini car l’Etat a toujours plus besoin de ressources alors qu’il n’est jamais question de réduire les dépenses.
On ne peut même pas exclure que nous ayions à faire face à une crise de la dette gravissime dont évidemment nous ferons les frais !
La politique monétaire
Les Etats empruntent désormais à des taux négatifs ; ce qui signifie que non seulement les prêteurs ne reçoivent aucune rémunération mais ils acceptent de payer pour prêter leur argent ; ce qui ne s’est jamais vu !
C’est évidemment une situation à la fois malsaine et anormale qui va avoir des répercussions à moyen terme puisque vos placements ne rapportent plus rien et que les banques ne gagnent plus d’argent ! L’épargne à taux négatifs est une épargne qui perd de sa valeur par le seul fait de l’inflation !
La raison tient au fait que les dettes étatiques accumulées sont énormes et désormais impossibles à rembourser alors que la croissance est en berne. Les banques centrales se livrent donc à des manipulations monétaires qui n’ont pas d’autre but que de sauver les Etats par le biais de l’euthanasie lente des épargnants, mais aussi des banques, des caisses de retraite, des fonds de pensions.
Nous vivons en fait sous la menace permanente d’une crise de la dette des Etats alors que l’on sait désormais que les banques centrales ne pourront plus jamais relever les taux d’intérêt par peur d’une insolvabilité généralisée d’Etats désormais incapables de faire face à leurs dettes ! En effet, si du fait d’un évènement fortuit, les taux d’intérêts se mettent à monter, nous courrons à la catastrophe et la perte de patrimoine par le biais d’une dévalorisation de l’épargne se complètera alors par une spoliation directe au profit d’un Etat prédateur en faillite.
La politique agricole
Au nom du fameux principe de précaution, le gouvernement a décidé d’interdire le glyphosate alors que les études qui tendent à prouver les dangers de cet herbicide apparaissent d’un point de vue scientifique très contestables mais … leur contestation est inaudible. Il en est de même pour les OGM qualifiés de dangereux sans aucune preuve scientifique !
En fait, on s’aperçoit que cette interdiction résulte de la pression exercée par des mouvements écologistes en lutte essentiellement contre certains groupes industriels qui sont surtout des multinationales honnies et qui ont définitivement décidé que le glyphosate et les OGM étaient dangereux ! C’est juste une version différente de la lutte contre le grand capital des années 70 !
Les agriculteurs deviennent subitement inaudibles alors qu’ils attirent l’attention sur le risque, faute de produits de remplacement pour le glyphosate, d’une baisse dramatique des rendements agricoles et d’une augmentation très importante du prix des denrées agricoles dont les français crédules devront assumer les conséquences !
Une étude de l’institut Montaigne a montré que c’est en France que l’opinion publique est la plus méfiante à l’encontre des progrès de la science et la plus ignorante aussi de la réalité des mécanismes économiques de base. Et cette ignorance fait le lit des arguments et des manipulations des radicaux de l‘écologie politique. Il faut quand même rappeler sans ambages que la science a plus fait pour l’humanité ces cent dernières années que le socialisme et le communisme qui prétendaient libérer les peuples mais les ont surtout massacrés !
La preuve vient encore d’en être donnée avec un sondage BVA qui vient de montrer qu’une large majorité de français croit que le nucléaire contribue au réchauffement climatique alors que c’est une énergie totalement décarbonnée ! (ce qu’on voit sortir des tours de refroidissement est de la vapeur d’eau !).
La question qui se pose à la fin est : dans quel but ; si ce n’est le désir de soumettre des populations entières à la volonté de quelques illuminés, doctrinaires, narcissiques, potentats, qui ont décidé d’enrôler de gré ou de force des populations crédules et craintives dans des schémas irréalistes !
Certains pensent que les buts réels des écologistes radicaux sont purement et simplement de faire tomber le capitalisme ; ce que ne sont arrivés à faire aucune des idéologies basées sur le marxisme. Et le gouvernement ne fait rien pour contrecarrer ce mouvement ; au contraire, il l’accompagne et le suit lâchement en espérant en tirer un avantage politique !
Il n’est pas sûr que tout un chacun puisse trouver son bonheur dans un monde rationné par la volonté de quelques uns car il est clair que, s’il y a pénurie, elle sera organisée au profit de quelques uns. Il ne faut pas se leurrer : ceux qui prêchent cette décroissance n’en seront pas les victimes !
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)
Bien cordialement à tous !
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Les français adorent les grands hommes providentiels qui sauvent le pays et plus encore ceux qui donnent une image prestigieuse à l’étranger. Cette propension est d’ailleurs sacralisée sur la façade du Panthéon où figure la devise : « aux grands Hommes la patrie reconnaissante ».
Un petit inventaire non exhaustif nous donne Napoléon Bonaparte (au bilan pourtant catastrophique), Napoléon III (descendu de son piédestal à la suite de la défaite de 1870), Pétain en 1940 (mais seulement jusqu’en 1942 et la mise en place du STO), de Gaulle en 1944 bien qu’il soit presque inconnu des français et en 1958 en pleine crise algérienne. Certains y voient aussi Louis XIV, qualifié de grand roi, alors qu’il a ruiné la France à la fois par ses guerres permanentes, sa désastreuse révocation de l’édit de Nantes et provoqué indirectement la révolution de 1789.
Finalement, à bien y regarder, nos grands hommes sont surtout des potentats autoritaires au bilan plus que contrasté, pour ne pas dire, pour certains, carrément négatif.
Et pourtant les français persistent à vouloir cultiver l’image du chef et semblent toujours attendre l’arrivée de l’homme providentiel, de l’homme d’Etat, le vrai, celui qui va les sauver et qui, quasi magiquement, remettra la France sur des chemins plus sereins et rattrapera toutes les erreurs du passé. Pour Napoléon Ier les errances de la révolution, Napoléon III les errances de la restauration, Pétain les errances de la IIIème république et de la défaite de 1940, De Gaulle les errances de la IVème république et de la crise algérienne.
Et cette image est elle-même renforcée par le rêve de tous nos politiciens d’accéder à ce firmament de l’idolâtrie républicaine.
Le concept d’homme d’Etat présuppose l’existence d’une structure étatique
L’expression homme d’Etat contient dans son énoncé le concept d’ « Etat » ce qui présuppose évidemment l’existence d’une organisation étatique. On se rend alors vite compte que la notion d’homme d’Etat se superpose, voire se confond avec l’étatisme, c’est à dire avec cette culture bien française d’un pouvoir centralisé omnipotent.
Cela amène d’ailleurs à observer que les cultures sont, à ce propos, fort différentes d’un pays à l’autre et surtout que ce concept d’homme d’Etat est avant tout très … français et qu’on en arrive très vite à cette vision si française de l’Etat ultra centralisé avec son organisation pyramidale, l’élection d’un chef à son sommet qui donne les ordres, une base qui les exécute et, entre les deux, toute la technostructure de la fonction publique qui sert de courroie de transmission et régit tous les aspects de la vie économique et sociale du pays.
Cette vision est de surcroît amplifiée par la constitution de la Vème république qui fait du président de la République une espèce de monarque autocrate disposant d’un pouvoir exorbitant lui permettant de dominer la situation. Il s’agit en fait rien moins que d’une conséquence de la conception paternaliste et autoritaire du pouvoir telle que la concevait le général De Gaulle qui considérait que le suffrage universel lui conférait les pleins pouvoirs !
D’ailleurs, chez nombre de français persiste une confusion entre compétence et autoritarisme puisqu’un sondage a montré que la moitié de la population verrait bien un militaire à la tête du pays ; ce qui conduit à se poser légitimement la question de la conception française de la démocratie.
On sait aussi que, en raison de l’organisation si typique de la France, la population est largement dépendante de l’Etat et de son chef dont elle a tendance à attendre beaucoup alors que le caractère monarchique du pouvoir, avec son décorum, ses palais et les ors de la république, encourage et accentue clairement cette manière d’exercer le pouvoir et que les politiciens ont une fâcheuse tendance à entretenir avec complaisance le mythe de cette grandeur et de cette toute-puissance !
L’imaginaire collectif d’un concept flou
En dehors du fait qu’il faudrait consacrer de longues pages pour essayer de déterminer les raisons de la prévalence d’un tel concept dans la population française, on pourrait essayer de se faire une idée de l’homme d’Etat en passant en revue les différentes qualités morales, techniques ou intellectuelles se rapportant à l’exercice du pouvoir afin de déterminer des critères objectifs de cet homme si exceptionnel. Seulement, on s’aperçoit très vite que les critères d’évaluation varient d’un individu à l’autre à partir d’opinions et de sentiments essentiellement personnels qui ne sont donc évidemment pas objectifs !
On se doute quand même que le contraire de l’homme d’Etat est le politicien prétentieux, vaniteux, cupide et lâche ; fort avec les faibles et faible avec les forts. Néanmoins, il est difficile d’avoir une image réaliste de la véritable personnalité du président car l’image donnée en public est essentiellement artificielle du fait de l’omniprésence de conseillers en communication dont l’unique mission est de préserver « l’image du président » à travers le filtrage de l’information et l’utilisation de techniques d’influence ou de manipulation basées sur l’apparence (le verbe et l’image).
On dit toujours que le politicien ne réfléchit qu’à sa prochaine réélection tandis que l’homme d’Etat pense à la prochaine génération ; ce qui laisse à penser que les qualités d’un homme d’Etat devraient essentiellement s’apprécier au niveau de la direction d’un pays et que ce devrait être avant tout des qualités de gestion. Or, l’expérience établit sans contestation possible que les politiciens (Chirac, Sarkozy et probablement E. Macron) sont nettement meilleurs pour conquérir le pouvoir que pour assurer la gestion quotidienne du pays.
Seulement, au delà des slogans électoraux forcément simplistes et réducteurs, convaincre la population, dans le cadre d’une gestion quotidienne, est une tâche particulièrement ardue en ces temps de défiance généralisée à l’égard de la classe politique mais aussi parce que l’homme de pouvoir doit faire face à des intérêts divergents pour ne pas dire contradictoires qu’il n’est évidemment pas en mesure de tous satisfaire !
La culture française du chef et le mode d’élection du président tendent d’ailleurs à exacerber ce sentiment en créant sans doute un lien plus fort entre le chef et la population mais avec l’inconvénient d’établir aussi une dépendance de cette dernière vis-à-vis d’une personne qui ne sera pas nécessairement à la hauteur de ses attentes. D’où la déception manifestée à chaque fois dans les urnes !
La situation peut être plus ou moins flagrante mais il suffit de se rappeler F. Hollande au bilan si calamiteux et à qui colle l’image du pauvre type arrivé par erreur à une fonction pour laquelle il n’avait ni les compétences ni les capacités.
Cela permet d’affirmer que finalement ce prestige de l’homme d’Etat est essentiellement attaché à la fonction mais que cela ne fait pas de son titulaire temporaire un homme exceptionnel !
Ainsi donc, au-delà de glorification d’un homme ordinaire et de l’aura quasi magique dont les politiciens aiment à s’entourer, on s’aperçoit que l’homme dit d’Etat n’est en fait ni un surhomme, ni un messie et l’image de l’homme providentiel présenté comme le sauveur du pays n’est avant tout qu’un mythe, une créature médiatisée, le produit d’une manipulation voire d’une propagande.
L’Histoire peut d’ailleurs révéler que l’homme providentiel ne l’est pas toujours. Ainsi, il ne faut pas oublier que le général De Gaulle a organisé la chute de la IVème république pour ensuite, après 12 ans de « traversée du désert » prendre le pouvoir et modifier ensuite les institutions à sa convenance.
L’homme d’Etat … homme d’action ?
Les responsables politiques sont en principe des représentants du peuple chargés d’écouter puis de synthétiser ses préoccupations et d’appliquer la politique qu’il désire à la lueur de l’expression qui en émane à l’occasion des élections.
Les politiciens aiment à faire croire à leur toute puissance. Néanmoins, il est dangereux de faire croire au peuple que la politique et le politicien peuvent tout changer car cela revient à minimiser l’importance des évènements et les complexités d’un monde sur lequel le dirigeant n’a pas toujours prise !
D’ailleurs, l’expression « action politique » semble n’être qu’un oxymore tant les politiciens sont vilipendés pour leur immobilisme ; le volontarisme politique n’apparaissant finalement bien souvent que comme des effets oratoires voire des phrases creuses dénuées de sens !
En effet, la classe politique est souvent brocardée pour son incapacité à trouver des solutions à la hauteur des défis présents ; bien qu’on puisse penser qu’un dirigeant exceptionnel saurait prendre les bonnes décisions malgré l’opposition de la population car il dispose des informations qui lui permettent d’agir. Courage et clairvoyance devraient être les piliers de l’action politique de l’homme d’Etat tout en prenant garde à ne pas confondre courage et obstination dans l’erreur.
Seulement, si l’on prend comme critère d’appréciation le réformisme, et pour ce qui concerne le cas français on connaît par le détail les maux qui affectent le pays :
– poids de l’Etat trop lourd,
– trop de dépenses publiques,
– trop de fonctionnaires improductifs donc à la charge des productifs,
– dévalorisation de l’entreprise, seule créatrice de richesse,
– trop d’assistanat social,
– une fiscalité écrasante qui désavantage les entreprises
– un chômage endémique à un niveau anormalement élevé.
on sait que l’expérience des 45 dernières années montre, qu’en France, cela est inimaginable parce que tout mouvement de réforme se heurte immédiatement à des intérêts contradictoires et parce que la société française est connue pour ses rigidités et son conservatisme. Aucune réforme d’ampleur n’a donc été entreprise, bien au contraire, nous n’avons eu droit qu’à un empilement de règlements et de taxes qui n’ont fait que rigidifier encore plus la société française.
Et E Macron, homme d’Etat ?
On sait que les français, lors du cérémonial des élections présidentielles qui concourt lui aussi à cette idée, ont cru qu’avec sa jeunesse, E Macron allait changer les choses, et il a été clairement perçu comme le vecteur du changement tant attendu. Il a d’ailleurs su exploiter habilement la déliquescence des partis politiques en faisant en sorte de sortir du clivage gauche/droite.
Parlant avec aisance, quoique souvent avec une arrogance cassante, étalant avec complaisance la morgue du haut fonctionnaire couronné, il s’est avéré surtout très autoritaire et peu réceptif.
Il a bien engagé de nombreuses réformes qui ne sont pour l’instant que des faux-semblants et les français ont vite vu que le réformisme macronien consiste surtout à embrasser tous les sujets à grand renfort de discours tout en se contentant de les effleurer dès lors qu’il est question d’agir.
Et finalement, E Macron, bien qu’il ait tous les pouvoirs et pas d’opposition, n’en n’a rien fait et ne s’est absolument pas attaqué aux problèmes pourtant bien connus de la société française. Il n’a d’ailleurs rien vu venir à propos de la crise des gilets jaunes et a engagé 17 milliards € de dépenses publiques pour essayer de calmer les choses sans pour autant y parvenir et sans pouvoir contrecarrer ce sentiment de défiance de la population vers ses élites !
Entre les nombreux mensonges proférés par le gouvernement et E Macron qui énonce des contre vérités à des fins électorales, notamment en s’en prenant à l’Europe ultra libérale, ou encore en essayant de se faire passer pour un libéral, ce qu’il ne l’est absolument pas puisqu’il ne fait que développer l’interventionnisme étatique dans tous les domaines (fiscalité pesante, santé, retraite, droit social, chômage), il ne reste qu’une impression de malaise qui sera difficile à dissiper.
Les français ont pu aussi constater qu’il est surtout dans la communication narcissique et le manichéisme (moi ou le chaos, moi ou les fachos) mais la communication ne fait pas un homme d’Etat !
Si donc E Macron a bien été perçu, lors de son élection, comme celui qui allait réformer le pays en profondeur, on sait aujourd’hui qu’il ne le fera pas ! Adoptant une attitude hautaine et méprisante, affectant de ne pas se soumettre à la volonté populaire tout en faisant finalement l’inverse, il n’a nullement enrayé la dérive des comptes publics et se cantonne dans l’immobilisme étatique tout n’envisageant ni la dissolution ni le référendum qui à coup sûr aboutiraient à son désaveu et son impuissance.
Il n’échappe finalement pas à la règle commune de l’immobilisme ; même s’il a voulu renouer avec la grandeur de la fonction et ne plus être un « président normal » ce amène nécessairement à faire le constat qu’il faut pas confondre grandeur et hubris c’est à dire envergure politique et égocentrisme narcissique.
Il ne reste de lui que l’image du président des riches qui affirme des inepties (l’URSSAF serait l’amie de l’entrepreneur), qui affiche un libéralisme de façade avant de le fustiger et qui a perdu la confiance initiale des français qui sentent que rien ne s’arrange !
On pourrait penser que seule l’Histoire permet de distinguer les véritables hommes d’Etat, en reconnaissant ceux qui ont su prendre de la hauteur par rapport aux évènements et se détacher de la nécessité. En fin de compte, on s’aperçoit, au-delà du mythe populaire et d’un volontarisme essentiellement médiatique, que l’homme d’Etat n’existe pas, et qu’avec E Macron, l’homme d’Etat, vrai ou supposé, est surtout un homme de l’Etat et du contrôle du pays sous la férule de l’administration !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (De la Grèce)
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PS : Je viens de me rendre compte que j’avais aussi publié en fin d’article, par pure inadvertance, le brouillon de mes idées. Je l’ai supprimé bien entendu en priant ceux qui ont surpris de trouver ces éléments de réflexion de bien vouloir m’en excuser
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Nous savons que l’Italie se trouve actuellement dans une situation difficile avec une croissance économique absente, des comptes publics catastrophiques, une dette énorme alors que les populistes Salvini et Di Maio ont annoncé des mesures de dépenses sociales et de réduction d’impôts qui ont séduit l’électeur …
Or, je lis ici et là des papiers nous expliquant que l’Italie a un projet de monnaie alternative qui devrait lui permettre de faire un pied de nez à Bruxelles. Les anti européens, masqués ou déclarés, affirment que l’organisation totalitaire de Bruxelles va être mise en échec par l’Italie !
Et par quel procédé l’Italie compte-t-elle s’y prendre ?
Elle envisagerait l’émission d’une monnaie parallèle à l’€. Cela se traduirait par l’introduction de bons du Trésor à court terme, appelés mini bots ; et on nous explique que ce serait la reprise de l’idée émise par Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, lorsque la Grèce menaçait de quitter l’€ en 2015 … avant finalement de reculer devant le risque financier !
Il s’agirait donc de mettre en place un système de paiement parallèle à l’€ par le biais de l’émission de reconnaissances de dettes par l’État italien et qui lui permettraient de solder ses arriérés ; et cela pourrait porter sur l’équivalent de plusieurs milliards € de titres. Ces titres seraient négociables ; ce qui les rapprocherait d’une monnaie, que les usagers pourraient utiliser pour payer leurs impôts et acheter des services ou des biens fournis par l’État.
Le but avoué serait donc de résoudre le problème des dettes publiques qui pèsent sur l’économie italienne depuis des années.
Or, tout économiste moyen sait d’où vient cette idée. Elle remonte aux années trente et elle est sortie du cerveau de Hjalmar Schacht, président de la Reichsbank sous la république de Weimar de 1923 à 1930 (et qui a permis de sortir l’Allemagne de l’hyperinflation), puis ministre des finances du Reich de 1933 à 1937 et cela s’appelait les « bons MEFO ».
Un peu d’histoire
Ces bons MEFO avaient pour but de permettre à l’Allemagne de payer les industries d’armement sans augmenter officiellement la masse monétaire puisque ces bons n’étaient pas comptabilisés dans celle-ci. Ils servaient essentiellement à contourner les restrictions financières imposées par le traité de Versailles afin de lui permettre un réarmement plus ou moins clandestin.
Concrètement, c’était un système de troc basé sur des reconnaissances de dettes échangées par les entreprises et émises par la Metallurgische Forschung (société de recherche métallurgique) ou MEFO ; sans que ces transactions apparaissent dans les livres de la Reichsbank.
Le mécanisme était le suivant : l’Allemagne passait commande des matières premières dont elle avait besoin auprès de pays situé en Europe de l’Est et en Amérique latine. Ces pays, forcément complices, obtenaient de l’Allemagne des produits manufacturés pour un montant équivalent. Chacun des deux pays ouvrait alors à l’intention de l’autre un compte auprès de sa banque centrale, sur lequel chacun réglerait ses importations en provenance de l’autre, dans sa propre monnaie.
Les échanges commerciaux, marchandises contre marchandises, avaient donc lieu sans utiliser d’opérations de change et l’invisibilité du système aux yeux de l’étranger était assurée par le fait que ces échanges se faisaient à l’aide des bons émis par la MEFO Gmbh, qui n’était qu’une compagnie fictive fondée par les firmes Krupp et Siemens et n’ayant aucune activité en dehors du rôle de façade pour ces opérations financières.
Pour rassurer les créanciers, la MEFO bénéficiait de la garantie illimitée de l’Etat allemand et les banques étaient autorisées à faire jouer à ces bons le rôle de réserves en capital. Le montant des bons MEFO en circulation est devenu considérable puisqu’il s’élevait à 4,8 milliards de Reichmarks en 1934 et 1935, pour une masse monétaire officielle de 6 milliards de marks. En 1939, la valeur des bons MEFO était de 12 milliards de marks alors que la dette officielle était de 19 milliards.
En 1938, la moitié du commerce international de l’Allemagne se faisait par ce truchement mais cela n’a rien changé au fait que l’Allemagne était en fait en faillite et que le but de ces bons n’était que de contourner des interdictions résultant du traité de Versailles. Pour le reste, on sait qu’elle a financé sa guerre et son économie, à partir de 1939, par le pillage systématique des pays occupés (Pologne et France en tête).
Première conclusion qui s’impose : rien de nouveau sous le soleil, on est même plutôt dans le recyclage des vieilles idées (mais dans les années 30 l’Allemagne était sous contrôle étranger et elle cherchait des échappatoires pour financer son économie de guerre).
En quoi ce système intéresse-t-il l’Italie ?
Le gros problème actuel, mais pas récent, de l’Italie est sa dette publique de 2.500 Milliards € (132 % du PIB en 2018 avec une perspective à 135,2 % en 2020) qui l’étrangle financièrement.
Avec des taux d’intérêts qui montent à 2.6%/2.7% l’an pour l’instant et un déficit de 3.5% en 2020 qui va peser lourdement sur le budget alors que la croissance est à zéro, la dette augmente donc plus vite que le PIB ; ce qui ne permet d’assurer ni baisse de la dette, ni baisse du déficit. En 2020, la charge d’intérêts devrait frôler les 4% du PIB italien.
En fait l’Italie se trouve dans une trappe à dettes c’est à dire que la dette augmente mécaniquement plus vite que la croissance et à terme c’est forcément la banqueroute ; et la situation est compliquée par le fait que les banques italiennes sont en grande difficulté alors que 30% des crédits sont irrécouvrables et qu’elles sont gavées de dette italienne. Unicredit, la plus grande banque italienne, est en quasi faillite.
Le gouvernement veut donc contourner les traités européens et créer de la dette afin de pouvoir dépenser plus. Seulement, la zone € ce n’est pas open Bank et les traités ne permettent pas une expansion infinie de la dette ; raison pour laquelle Bruxelles a clairement tiré la sonnette d’alarme en ouvrant une procédure pour déficit excessif.
Or, Salvini, chef de la ligue et vice-premier ministre, sorti grand vainqueur des dernières élections européennes avec 34% des voix, a ironisé sur « la petite lettre de Bruxelles » en annonçant qu’il ne gouvernerait pas un pays « à genoux » !
Autrement dit, auréolé de sa victoire aux dernières élections européennes à l’occasion desquelles son parti est devenu le premier de la Péninsule, il ne peut pas reculer vis-à-vis de Bruxelles car il subirait alors un véritable camouflet et cela signifierait sa mort politique !
Alors, pour l’instant, il menace et fanfaronne, fort de son succès électoral, mais il est en fait dans la fuite en avant ; sans savoir où cela pourrait le mener ! Et les électeurs italiens sont, sans s’en rendre compte, dans la situation des grecs en 2015 en pensant pouvoir sortir de la mauvaise situation économique par la facilité ; c’est à dire par la manipulation monétaire !
Que cherche officiellement Salvini ?
L’Italie, comme la France d’ailleurs, a choisi de soutenir les revenus des ménages par l’accroissement du déficit public ; ce qui provoque une forte hausse des taux d’intérêts. Pour l’instant ça ne bouge pas en France car les prêteurs estiment que la croissance potentielle est plus importante que l’accroissement de la dette et que les réformes structurelles décidées par Macron vont augmenter cette croissance. Par ailleurs le déficit français de 2019 est officiellement transitoire et devrait disparaître en 2020 ; ce qui n’est pas le cas de l’Italie puisqu’il ne fait que s’aggraver
Salvini pense donc sortir de la croissance zéro en finançant une hypothétique croissance de la consommation par la dette, sans que celle-ci soit comptabilisée dans les chiffres de l’Etat italien. Autrement dit, il cherche à rééditer les fameux bons MEFO mais en occultant le fait qu’il ne s’agit que d’une monnaie parallèle pour faire plus de dettes qui seront impossibles à rembourser ; sans compter qu’il ne faut jamais oublier que la souveraineté monétaire ne sert à rien quand on est dans la main de ses créanciers.
Les mesures prévues par Salvini n’ont donc absolument pas pour but de redresser les comptes publics, mais juste de satisfaire son électorat en distribuant l’argent que l’Italie n’a pas par le biais de la manipulation monétaire !
Seulement, cela ne fera qu’augmenter la fragilité du pays alors qu’elle menace déjà toute la zone € et c’est d’ailleurs à ce titre que la Commission sonne l’alarme avec, à la clé, une amende de 3Md € !
Autrement dit, l’Italie va dans le mur mais Salvini est fermement décidé à accélérer. Salvini, qui prétend que l’Italie va reconquérir son indépendance monétaire, confond en fait indépendance et irresponsabilité.
Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte a d’ailleurs marqué son désaccord avec ces méthodes et en déclarant “Nous sommes appelés à dessiner l’avenir du pays, ce qui est autre chose que de faire plaisir aux foules sur les places publiques ou de récolter des “likes” » sur les réseaux sociaux”. Cette attaque visait bien sûr Matteo Salvini et sa perpétuelle campagne électorale menée sur les réseaux sociaux et il a publiquement menacé de démissionner si ses deux vice-Premiers ministres, Salvini et Di Maio, dont l’alliance n’était que de circonstance, ne parvenaient pas à s’accorder.
La seule question que les italiens doivent se poser est qui paiera la note finale car la monnaie n’est pas une marchandise ordinaire et la manipuler ne peut mener qu’au désastre (voir le Venezuela et le Zimbabwe) ; ce qui signifie qu’on finit toujours par payer les conséquences des manipulations monétaires !
Les partisans de Salvini nous disent : L’€ est intenable et que le carcan de l’€ empêche les ajustements économiques par le levier monétaire. Cela est vrai mais en fait les ajustements peuvent se faire par le biais de dévaluations internes (réduction des pensions, des salaires, des aides sociales) qui sont par définition extrêmement impopulaires !
Ils nous disent aussi qu’il ne reste plus que le levier budgétaire qui par définition étouffe les économies concernées. Cela est faux.
Ce qu’on oublie de dire c’est que si l’Italie avait conservé sa monnaie nationale (la Lire), l’adoption de la politique budgétaire expansionniste prônée par Salvini aurait abouti à une forte dépréciation de sa monnaie ; c’est à dire que les italiens auraient vu augmenter le nombre de zéros sur la valeur faciale des billets de banque alors que leur pouvoir d’achat aurait reculé ! C’est le mécanisme bien connu de l’inflation, voire de l’hyper inflation, qui lamine les revenus et les patrimoines (hors les biens réels de type immobilier ou or).
Seulement, dans la culture italienne, comme d’ailleurs dans la culture française, on aime pouvoir manipuler la monnaie au gré des idées politiques des dirigeants ; surtout que cela permet aussi, par le biais d’une inflation toujours assez élevée, de lessiver la dette publique sur le dos des nationaux ! Tant pis si la monnaie ne vaut rien !
Alors qu’on nous parle de crise de l’€, on voit bien que nous sommes bien en présence d’une crise de la dette ; ce qui n’est pas du tout la même chose. Et l’Allemagne, qui a expérimenté toutes ces techniques de manipulations monétaires, est désormais fermement contre car elle en connaît le résultat !
D’ailleurs, si l’Italie sortait de l’€, ce que ne veulent pas les italiens, elle ferait faillite sur ses engagements extérieurs et tous les agents économiques privés feraient aussi faillite car ils ne pourraient pas rembourser leurs dettes en € avec une monnaie ne valant rien et se dépréciant sans cesse !
Pour finir, il n’est pas inutile de rappeler que les banques les plus exposées sur la dette italienne sont françaises et allemandes puisque les banques françaises ont prêté 285 milliards d’€ et que les banques allemandes ont prêté plus de 58 milliards sur un total de 435 milliards.
On sait donc où se trouve le risque en cas de catastrophe italienne !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce).
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L’information n’a pas pu vous échapper, Fiat a proposé une fusion à Renault et, à en croire certains commentateurs, ce serait l’opération du siècle car elle permettrait à Renault de devenir le numéro I mondial et d’atteindre des volumes de production énormes permettant de réduire considérablement les coûts de fabrication ; dans le cadre de ce qu’on appelle les économies d’échelle.
Ca, évidemment, c’est la version officielle … car tout n’est pas si simple et il s’agit en fait d’une partie de billard à 5 bandes dans laquelle les intérêts ne sont pas forcément ceux que l’on croit ni concordants entre Fiat, Renault, l’Etat français, l’Etat italien et Nissan.
Et vous remarquerez que dans cette partie, l’intérêt du consommateur n’apparaît … nulle part !
Il s’agit évidemment d’une opération industrielle et capitalistique de très grande ampleur et cela pourrait donner lieu à des restructurations industrielles relativement importantes dans un secteur en pleine mutation !
Giovanni Agnelli, alors président de Fiat, avait déjà prophétisé, il y a plus de 30 ans, qu’il ne resterait que 4 ou 5 constructeurs sur la planète. ..Il semblerait bien qu’on s’oriente vers cette phase de concentration ; sauf que tout n’est pas si simple …
Ce qui parait tout à fait surprenant, quand vous lisez la presse, c’est que personne n’a compris qu’en fait il s’agit d’une tentative de sauvetage de Fiat au moyen du rachat de Renault ; et nous allons voir pourquoi !
En effet, comment appeler autrement une opération au terme de laquelle le capital serait principalement détenu par la famille Agnelli, actuel propriétaire de Fiat ?
On peut imaginer que les administrateurs de Renault ne seront pas aussi crédules que les « spécialistes » de la presse, vite emballés par une opération qui sent, à la réflexion, le coup fourré !
– l’intérêt de Fiat
Fiat a fusionné avec Jeep-Chrysler en 2014 après que le constructeur américain ait fait faillite en 2009 et avoir racheté progressivement son capital.
Une précédente opération de fusion avait déjà été tentée en 1998 entre Chrysler et Daimler Benz (Mercedes) mais ce dernier avait fini par jeter l’éponge en estimant que les cultures d’entreprises étaient trop différentes mais aussi et surtout que le redressement de Chrysler coûterait beaucoup trop cher !
Ces opérations entre constructeurs sont d’ailleurs souvent à haut risque et les échecs nombreux. PSA avec Simca devenue Talbot, BMW avec la BMC (Rover) abandonnée pour ne garder que Mini créée ex nihilo, Ford avec Jaguar-Land Rover, Ford avec Volvo, GM avec Saab, GM avec Fiat.
On ne peut comprendre la stratégie américaine de Fiat sans connaître l’histoire de Fiat.
Fiat a été pendant longtemps le premier groupe industriel privé italien, propriété de la famille Agnelli. Seulement, sa situation s’est lentement dégradée avec des volumes de ventes de plus en plus faibles alors qu’elle possède un catalogue de marques important après avoir racheté toutes les marques italiennes !
Alfa Roméo, Fiat, Lancia, Ferrari, Maserati … Que des noms qui font rêver les amateurs de belles voitures.
Or, si l’on s’intéresse de près à ce groupe on s’aperçoit qu’il va mal … et depuis longtemps !
Ferrari, seule véritable pépite technologique, a été extournée et ne fait plus partie du groupe Fiat. Maserati n’a qu’une diffusion confidentielle et Ferrari refuse désormais de leur livrer des moteurs ; Lancia est en état de mort cérébrale ; Fiat ne survit en Italie que grâce à ses petites voitures (Fiat 500 et Fiat Punto) dont les modèles n’ont pas été renouvelés. Alfa Roméo produit à nouveau de belles voitures mais sa diffusion est désormais confidentielle.
A cela s’ajoute des problèmes de fiabilité qui deviennent désormais inquiétants et qui tendent à détourner la clientèle de voitures, bon marché, mais coûteuses voire problématiques en entretien !
Pendant des années, Fiat a dû aussi composer avec le gouvernement italien qui a masqué les difficultés de l’industrie italienne en la subventionnant indirectement par l’intermédiaire de la cassa integrazione. Celle-ci permettait de masquer les difficultés de l’économie italienne en empêchant les licenciements de salariés qui se retrouvaient être payés …sans avoir aucune espèce d’activité pendant des années !
En fait, Fiat a racheté Chrysler quand cette dernière ne valait plus rien et a déplacé fort astucieusement son centre de gravité économique de l’Italie, qu’elle estimait sans avenir, vers les USA et ce calcul s’est avéré gagnant car Fiat, devenue FCA (Fiat Chrysler automobiles) génère l’essentiel de ses profits aux USA grâce essentiellement aux marques Jeep et RAM et ses gros 4×4 !
On aura donc compris que Fiat ne gagne pas d’argent en Europe, que ses voitures se vendent mal et ne sont pas fiables !
Alors, pourquoi Fiat a-t-il proposé cette opération à Renault ?
En fait, Fiat a approché plusieurs constructeurs, dont PSA (Peugeot) mais Carlos Tavares, son président, n’est pas quelqu’un de crédule ni de facile et il n’a probablement pas accepté le deal surtout que PSA vient déjà de racheter Opel-Vauxhall.
L’opération de rapprochement avec Renault est en fait « dans les tuyaux » depuis certainement un certain temps et les négociations étaient déjà bien avancées au moment de leur annonce. Fiat a probablement fait preuve de beaucoup d’opportunité en profitant d’une situation fragilisée au niveau de Renault en raison des déboires judiciaires de son ancien président (Carlos Ghosn).
Pourquoi cette démarche ?
Parce que FCA va mal et qu’en dehors des USA et de l’Amérique du sud, elle voit sa situation se dégrader dangereusement ; surtout que, depuis l’édiction des nouvelles normes anti pollution et d’émission de CO2, elle n’est absolument pas conforme. Elle s’est même vue contrainte de s’entendre avec Tesla, producteur de voitures exclusivement électriques qui ne demandait pas mieux eu égard à sa situation fragile, pour lui racheter des quotas de carbone et éviter des amendes colossales à partir de 2020 (se chiffrant en milliards €) !
Par ailleurs, Fiat n’a pas du tout investi dans le véhicule électrique et n’y a en fait aucune compétence alors qu’il s’agit, pour les constructeurs, de la meilleure opération de green washing du moment pour entrer dans les quotas d’émission de carbone ! Il n’est qu’à voir le développement de l’électrique chez VW et Daimler-Benz pourtant adeptes forcenés du diesel !
Fiat tente donc tout simplement de mettre la main sur un constructeur susceptible de lui apporter ces technologies et de la sortir du pétrin ; sans en payer le prix ce qui se voit clairement quand on sait qu’il valorise Renault au minimum de sa valeur boursière !
Vu sous cet angle, la mariée fait évidemment beaucoup moins envie …
– l’intérêt de Renault
La question de l’intérêt de l’opération pour Renault n’est pas claire !
Renault, avec son groupe comprenant Renault, Dacia, Avtovaz (Lada), Alpine, Samsung motors (en Corée), a constitué avec Nissan et Mitsubishi le premier groupe automobile mondial. Il est plutôt en phase ascendante et possède une bonne expérience en matière de production de voitures électriques via Nissan.
En fait, il n’a aucun besoin de Fiat qui n’a rien à lui apporter hormis un hypothétique accès au marché américain qui n’a jamais réussi à Renault et des possibles économies d’échelle en augmentant la production des plates formes et des moteurs !
Par ailleurs, il semblerait qu’il soit dans les intentions de la famille Agnelli de prendre le pouvoir au sein du nouveau groupe et là on peut se demander ce que peuvent bien rechercher les dirigeants de Renault dans une opération de ce type en apportant savoir faire et technologie tout en perdant le leadership ?
– l’intérêt de l’Etat italien,
Il voit depuis déjà plusieurs années le groupe Fiat prendre le large et craint évidemment que ce dernier ne lâche prise tout à fait et abandonne ses usines européennes et principalement italiennes qui sont peu rentables (salariés trop chers et peu productifs). Il a déjà vendu sa prestigieuse filiale Magnetti-Marelli au printemps 2019.
A la clé, cela aurait pour effet de provoquer une augmentation du chômage dans une Italie déjà en pleine crise et qui, alors que sa situation est franchement mauvaise et en récession, n’a pas besoin de ça d’un point de vue politique !
Il n’est donc pas sur que l’Etat italien voit cette opération d’un bon œil … et il pourrait bien mettre quelques bâtons dans les roues !
– l’intérêt de l’Etat français,
Le problème pour l’Etat français est la dilution du capital qui résulterait de la fusion ; puisque premier actionnaire de Renault, il verrait sa part dans le capital passer de 15 à 7.50% alors qu’il a beaucoup intrigué en 2015 pour obtenir la majorité de blocage avec des droits de vote double malgré l’opposition de carlos Ghosn !
De plus, l’Etat français a toujours aimé mélanger les genres dans le cadre de ce qu’on appelle, de manière pompeuse et tout à fait usurpée, « l’Etat stratège » surtout que Renault est un fleuron du capitalisme public français ; en oubliant au passage que l’entreprise était au bord de la faillite dans les années 1980, avant sa privatisation en 1990, du fait des influences syndicales et politiques. Renault était la « vitrine sociale » de la France quitte à perdre des milliards de francs !
Il est évident que les dirigeants politiques français regardent cette opération avec un oeil critique, sans pour autant le déclarer clairement, car la fusion lui ferait perdre sa place de premier actionnaire au profit de la famille Agnelli ; sans aucun bénéfice politique visible !
On n’a probablement pas fini d’en discuter dans les ministères (Bercy en particulier) qui ne vont pas manquer de convoquer les dirigeants de Renault ; car en France les entreprises privées doivent rendre des comptes au gouvernement et à l’administration avant d’en rendre à leurs actionnaires …
– l’intérêt de Nissan
Nissan joue ici une carte tout à fait personnelle car le but de ses dirigeants est en fait de faire un Nissanexit c’est à dire se retirer de l’organisation que l’on présente comme l’alliance entre Renault et Nissan !
Il est vrai que Nissan a des raisons pour cela : il est deux fois plus gros que Renault et occupe particulièrement les marchés asiatiques (japonais, chinois) mais aussi américain puisqu’il produit aux USA alors que Renault n’y produit ni n’y vend rien !
C’est aussi celui qui réalisait les bénéfices du groupe ; quoique cela se soit un peu amoindri ces derniers temps !
Seulement, il faut aussi connaître la culture japonaise qui est faite d’un mépris absolu pour tout ce qui n’est pas nippon et principalement pour les européens considérés comme des gens primaires, vulgaires et mal élevés !
Il faut aussi se souvenir que les dirigeants de Nissan n’ont accepté l’entrée de Renault dans le capital en 1999 que parce qu’ils n’avaient pas le choix ! C’était ça ou la faillite ; c’est à dire la honte absolue !
Alors, maintenant on nous parle aujourd’hui d’alliance et des états d’âme (bien réels au demeurant) des dirigeants de Nissan … qui n’ont en fait jamais admis l’irruption de Renault et l’ont pris pour une humiliation !
Ils ont subi la domination impérieuse de Carlos Ghosn mais les évènements récents ont prouvé qu’ils cherchaient les moyens de s’en débarrasser ; prélude sans aucun doute au Nissanexit !
En plus, il se trouve que les japonais n’aiment pas le mélange des genres et se posent beaucoup de questions à propos de l’irruption de l’Etat français dans le capital de Renault ; alors que l’on sait qu’un Etat obéit d’abord à des considérations politiques qui peuvent nuire au bon fonctionnement d’une entreprise !
Néanmoins, il faut quand même rappeler la réalité capitalistique : Nissan est la filiale de Renault à hauteur de 45% de son capital et si elle détient, dans le cadre d’une participation croisée, 15% du capital de Renault, ces 15% ne sont assortis d’aucun droit de vote ; c’est à dire qu’ils ne confèrent aucune espèce de pouvoir au sein du groupe et c’est ça qui dérange les japonais !
Cela veut dire que pour l’instant Renault essaie de ménager la susceptibilité des japonais mais, qu’à la fin, les dirigeants de Nissan devront se soumettre, que cela leur plaise ou non car le propriétaire est Renault !
Conclusion :
Tout bien considéré, Renault n’a absolument aucun intérêt à procéder à cette fusion qui a été présentée dans des termes qui seraient, selon la famille Agnelli, non négociables !?!
Renault n’aurait-il donc pas d’autre choix que de se soumettre !?!
Par ailleurs, la course au gigantisme n’est par forcément rentable et Toyota (3ème mondial) a refusé clairement de se lancer dans cette voie !
L’histoire est d’ailleurs pleine de ces groupes industriels qui se sont démesurément agrandis à force d’acquisitions avant de … s’écrouler ; le dernier en date étant le conglomérat américain General Electric !
En outre, la taille rend la gestion plus complexe et il ne faudrait pas que le résultat soit une sorte de Titanic industriel ; compte non tenu des inévitables restructurations qui seront nécessaires pour rationaliser la production du groupe. On peut imaginer l’opposition évidente des syndicats et des politiciens, alors que le secteur automobile est actuellement en phase de déclin et doit anticiper des difficultés considérables du fait de l’édiction de normes environnementales pour l’instant absolument impossibles à respecter !
En fait, plusieurs constructeurs sont intéressés par les marques du groupe Fiat mais pas du tout dans les termes proposés par ses dirigeants !
Ils attendent en embuscade que Fiat s’effondre pour mettre la main sur ses pépites industrielles au demeurant peu nombreuses : Jeep, RAM et Alfa Roméo ; le reste ne vaut rien !
On a donc compris que, pour la famille Agnelli, il s’agit essentiellement d’une opération de sauvetage de la dernière chance avant l’écroulement final car les investissements pour rattraper le retard accumulé se chiffrent en dizaines de milliards € et il n’est pas sûr qu’ils en aient les moyens !
Espérons que les dirigeants de Renault sauront échapper à la tentation du gigantisme improductif et ne pas tomber dans ce qui ressemble bien à un piège !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)
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Les annonces se suivent et se ressemblent : Carrefour va mal (1200 suppressions de postes), Auchan va mal (fermeture de plusieurs magasins), Casino va encore plus mal avec sa mise sous protection de justice.
Décidément, le secteur de la grande distribution n’est plus ce qu’il était !
Peut-on en conclure que quelque chose a changé ? A l’évidence oui !
Ce type de commerce, avec des surfaces de vente de plus en plus grandes, voire carrément démesurées, a connu son heure de gloire à partir des années 1970 (le premier supermarché était un Carrefour à Ste Geneviève des Bois).
Ce type de commerce, par ailleurs typiquement français, dont l’expansion a d’ailleurs souvent signifié la mort du petit commerce de détail, fonctionnait sur le principe des flux de trésorerie par l’intermédiaire de centrales d’achat très puissantes dont la réputation de dureté dans la négociation n’est plus à faire !
Plusieurs lois ont été édictées pour essayer de modérer leur puissance souvent abusive ; sans effet significatif !
Il faut dire que pour un fabriquant accéder à la force de vente d’un groupe comme Carrefour ou Leclerc constitue une assurance d’atteindre des volumes de ventes impossibles à réaliser en direct.
Seulement, en contrepartie, ces groupes achetaient la marchandise au prix le plus bas possible et la vendaient rapidement tout en ne la payant que 4 à 6 mois plus tard ; la trésorerie dégagée étant placée et rapportant à son tour des revenus ! Seulement, cela ne fonctionne plus aujourd’hui puisque les taux d’intérêts sont à zéro du fait de la politique monétaire de la BCE. Celà engendre probablement une perte de revenus de ce côté-là !
Ces grandes surfaces se sont d’ailleurs livré une concurrence féroce basée essentiellement sur les prix les plus bas, voire la vente à perte ; lesquels prix bas étaient fatalement obtenus en étranglant toujours plus le producteur, hormis quelques produits de marque avec lesquels … on ne peut pas négocier du fait de leur notoriété. (Coca cola, Nescafé …)
Dans la profession, il faut distinguer deux types d’organisation : les groupes intégrés et les regroupements de commerçants indépendants.
Carrefour est un groupe intégré c’est à dire que tous les magasins appartiennent à la même société. C’est le cas aussi pour Casino et pour Auchan.
Par contre, Leclerc, Intermarché et système U sont des regroupements de commerçants indépendants affiliés à une centrale d’achat ; laquelle négocie les achats en (gros) volumes afin de leur faire bénéficier des meilleurs prix. Les enseignes ne sont donc pas propriétaires des magasins.
L’effet capitalistique n’est donc pas le même bien qu’on ne puisse pas affirmer qu’un modèle soit supérieur à l’autre ; si ce n’est que l’on voit que ce sont bien les groupes intégrés qui ont actuellement le plus de difficultés.
Que se passe-t-il donc ?
Le fait principal est la modification du comportement des clients du fait de l’émergence d’Internet et on en connaît le principal artisan : Amazon, l’une des Gafa !
Mais elle n’est pas la seule, car il y a des dizaines de sites (Cdiscount, Alibaba qui est chinois …) qui vous permettent désormais de trouver, confortablement installés devant votre écran, l’objet convoité voire introuvable !
Mais, ce phénomène n’est pas propre à la grande distribution car il touche, à un moment ou à une autre, tous les domaines de l’économie.
Dans les années 70, la France a vu l’effondrement de ses industries textiles, de ses mines de charbon, de ses chantiers navals, de sa sidérurgie parce que des concurrents avaient émergés et qu’ils étaient plus compétitifs ! Et ce mouvement est à la fois irréversible et incontournable ; ce qui signifie que toutes les tentatives de l’Etat pour enrayer ce phénomène ont lamentablement échoué !
Le transport aérien avec l’émergence des compagnies low cost mais aussi la presse quotidienne en version papier (désormais lourdement subventionnée par l’Etat) ont connu et connaissent encore des difficultés. Les cinémas font face au marché de la vidéo à la demande (VOD) sur Internet avec des poids lourds comme Netflix ; tout comme les marchands de disques (CD) confrontés à la musique en ligne et les libraires confrontés au livre numérique.
Le modèle de la grande distribution a été très compétitif mais, aujourd’hui, il a beaucoup de mal à faire face à la concurrence d’Internet ! Il y a donc une modification des structures du commerce de (relative) proximité.
L’Etat est d’ailleurs en partie responsable de cette situation car il a poussé à la détention d’Internet parce que celà l’arrangeait ; notamment en transférant une charge de travail sur les contribuables. De plus, avec les smart phones et la connexion 4G puis bientôt la 5G les gens sont connectés en permanence et en profitent.
Or, il n’y a pas besoin d’être bien malin pour s’apercevoir que les prix obtenus sur Internet sans se déplacer, avec la livraison gratuite sont souvent 30% moins chers que ceux pratiqués dans les grandes surfaces pas toujours situées à coté de votre domicile ! Le bénéfice est donc double, des prix plus bas sans avoir à perdre son temps dans des déplacements interurbains !
Ces groupes de grandes surfaces ont d’ailleurs compris le danger, sans vraiment pouvoir y faire face pour l’instant car … ils ont beaucoup de mal à s’adapter. Ils se sont lancés, eux aussi, dans le e-commerce mais sans grand succès pour l’instant ce qui les amène à « réduire la voilure » ; en supprimant certains secteurs jugés insuffisamment rentables (Carrefour et Auchan) ou même en fermant certains magasins considérés comme non rentables (Auchan). Monoprix, pour sa part, tente de s’allier avec Amazon !
C’est en fait le modèle de la grande surface où l’on trouve tout, absolument tout, qui est en train d’évoluer et cette évolution n’est d’ailleurs pas finie parce que le modèle évolue sans cesse ; et, pour l’instant, les grandes surfaces ne peuvent pas lutter … il n’y a pas de parade alors que les ventes de CD audio et vidéo se sont écroulées, qu’on peut désormais acheter son matériel informatique sur Internet tout comme son matériel électroménager !
Aux USA, les magasins Walmart, numéro un mondial, ont trouvé une parade inapplicable en France en raison du droit du travail : ils sont ouverts 24 h sur 24 h ce qui fait que vous pouvez aller faire vos courses à 3 h du matin si ça vous chante !
Mais, Walmart s’est aperçu aussi que la livraison est le nerf de la guerre dans le e-commerce car les consommateurs veulent recevoir le plus tôt possible le produit commandé sur internet. Il a donc prévu de mettre en place un service de livraisons gratuites à domicile le jour suivant la commande et prévoit d’étendre ce service à 75% de la population américaine d’ici la fin de l’année !
Quelle conclusion en tirer : Que le monde change et qu’il évolue, quoique l’on en dise et quoique l’on fasse, et que c‘est un processus à la fois irréversible et inévitable et que s’y opposer et le refuser constitue la plus mauvaise solution !
Bien sûr, on peut incriminer la mondialisation, pas toujours heureuse, ou la globalisation des échanges mais il faut être conscient que la globalisation correspond à une vague de fond complexe liée au développement des communications (Internet, avions), à la suppression du rideau de fer et la chute de l’empire soviétique, au développement économique de la Chine et de l’Asie !
Le nier, c’est nier l’évolution du monde !
Cela amène d’ailleurs sans doute estimer que les grandes zones commerciales situées en périphérie des villes (du style Plan de Campagne au nord de Marseille) vont connaître des difficultés grandissantes parce que, tout simplement, le modèle économique a changé !
On n’arrête pas le progrès technologique et c’est le principe de la destruction créatrice qui s’applique alors ; c’est à dire que les entreprises inadaptées disparaissent pour laisser la place à des entreprises plus performantes !
Malheureusement, ces mutations s’accompagnent souvent de suppressions d’emplois ; ce qui explique que cette théorie économique soit violemment combattue par nombre de politiciens parce qu’elle ne correspond pas à leur vision du monde ni à celle de leurs électeurs.
De plus, en France, on a tellement rigidifié le marché du travail qu’on a fini par le scléroser complètement et que perdre aujourd’hui son emploi peut signifier ne plus jamais avoir d’emploi ; surtout que des politiciens en mal d’électeurs n’hésitent jamais à venir expliquer qu’ils vont tout faire pour essayer de sauver la situation ; le plus souvent en pure perte (voir mon dernier article sur Ascoval) !
Evidemment, cela va à l’encontre de la mentalité de beaucoup de salariés qui s’imaginaient avoir un emploi pour la vie et qui voient leur situation fragilisée du fait de cette innovation technologique ; bien qu’ils en profitent lorsqu’ils achètent des smart phones ou des télévisions à écran plat dont le prix serait multiplié par au moins 10 s’ils étaient fabriqués en Europe !
Dernier point et non des moindres qui risque de compliquer la situation : on ne peut absolument pas prévoir les effets à moyen ou long terme de la guerre commerciale engagée entre les USA et la Chine ; laquelle va inéluctablement impacter le commerce mondial car il ne faut pas oublier qu’hormis l’alimentaire, la plupart des produits vendus dans les grandes surfaces viennent de Chine.
Or, les USA ont décidé de bloquer à la fois les transferts de technologie vers la Chine et de puces électroniques « sensibles » sans lesquelles les smart phones de dernière génération ne sauraient fonctionner. Google vient même d’interdire à Huawei d’utiliser Android, le langage des smart phones non Apple.
Il faut aussi prendre en considération les effets de textes législatifs mal pensés voire inutiles qui faussent le marché par le biais d’une pénalisation fiscale (comme par exemple pour les véhicules diesel) ; sans que l’on puisse prévoir pour l’instant s’il y aura ou non un nouveau saut technologique rendant à son tour le véhicule électrique à batterie inadapté ou obsolète.
Certains diront que c’est le système, d’autres que ce sont les banques, d’autres y verront un complot mondial alors que, tout simplement, ce sont les consommateurs qui modifient leurs comportements !
Celui qui croit que l’on vit dans un monde figé se trompe et refuser l’évolution du monde, c’est s’exposer à de graves déconvenues. Il y a d’ailleurs un signe qui ne trompe pas : les pays qui s’en sortent le mieux sont ceux qui ont accepté la liberté économique !
Petite précision : la France n’en fait pas partie …
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (De la Grèce)
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Ascoval vous connaissez, c’est cette aciérie issue de la restructuration de Valourec, spécialiste du tube en acier, et qui était menacée de disparition.
British Steel vous connaissez, c’est l’entreprise britannique qui a repris Ascoval parce qu’elle redoutait les effets dévastateurs du Brexit sur son activité.
British Steel a obtenu gain de cause (par jugement de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg du 2 mai 2019) mais très vite sont apparues quelques « difficultés » puisque British Steel a annoncé la semaine dernière qu’elle était en grande difficulté et qu’elle avait besoin d’au moins 100 millions GB£, la veille du jour du versement des fonds pour le rachat d’Ascoval.
Néanmoins, British Steel n’aura pas eu à attendre longtemps car, Brexit ou pas, la Haute Cour britannique a ordonné sa liquidation judiciaire pure et simple ; ce qui signifie que les actifs de British Steel au Royaume-Uni vont être vendus pour payer les salariés et indemniser les fournisseurs …
British Steel va donc disparaître et 4 500 employés du groupe au Royaume-Uni vont perdre leur emploi.
Néanmoins, côté français on continue l’opération et là où ça devient intéressant c’est qu’elle est basée pour l’essentiel sur un financement public de 47 millions € apportés à la fois par l’Etat (25 millions €), la région Hauts-de-France (12 millions €) et Valenciennes Métropole (10 millions €).
De son côté, British Steel doit aussi apporter 47,5 millions € qui seraient, aux dernières nouvelles, payés par le contribuable britannique et le pire c’est que c’est en désespoir de cause que British Steel, propriété du fonds d’investissement Greybull Capital, a été retenue car les repreneurs d’Ascoval se sont succédés les uns derrière les autres … avec une caractéristique constante : la faillite du repreneur potentiel avant toute reprise ; ce qui ne manque pas d’interpeller !
Comment se fait-il que seuls des canards boiteux se soient intéressés à Ascoval ?
Il faut aussi replacer les choses dans leur contexte et rappeler que cette affaire constitue la suite d’une opération lancée en 2016 pour sauver Vallourec de la faillite et dans laquelle l’État stratège a déjà investi, conjointement avec le japonais Nippon Steel Sumitomo, un milliard € par le biais de Bpifrance, banque d’investissements publics entièrement financée par … vos impôts !
Investir 50 millions € de plus pour sauver l’emploi de 271 salariés ne constitue donc en regard de cette dépense que de la peccadille ; même si cela représente, pour chaque emploi « sauvé », un coût de 173 432 € à la charge du contribuable français et autant à la charge du contribuable anglais ; soit donc environ 350 000€ d’argent public par emploi au total.
Certes, il ne s’agit que de prêts qui ont donc vocation à être remboursés … si l’entreprise est sauvée mais, eu égard au passé de l’entreprise et à la fragilité des repreneurs, on peut légitimement en douter.
Bercy, par la voix de Bruno Le Maire, se montre néanmoins rassurant car « Cette procédure n’inclut pas l’aciérie de British Steel de Saint-Saulve, qui est détenue par Olympus la maison mère de British Steel » surtout que, en cas de problème, « on trouvera des solutions pour que les investissements se fassent …» même si selon le délégué CFDT local « On est dans le flou total et l’angoisse à nouveau ».
Nous voilà donc pleinement rassurés … quant au bien fondé et la viabilité de cette opération et on ne peut qu’admirer la splendide manoeuvre des cerveaux de Bercy et de l’Etat stratège car bien évidemment, sans l’argent de l’Etat c’est à dire vos impôts, rien de tout cela n’aurait été possible.
Néanmoins, la faillite de British Steel impacte d’ores et déjà la société France Rail d’Hayange, déjà filiale British Steel, située elle en Moselle, qui emploie environ 420 personnes et qui produit des rails et a été rachetée en 2016 à l’indien Tata Steel.
En fait, cette opération qui se résume pour l’instant à subventionner une entreprise en faillite pour reprendre une autre en faillite est, vous l’avez compris, essentiellement politique et se résumera donc juste à un gaspillage des derniers publics et le fait que le contribuable britannique soit mis aussi à contribution ne peut en aucun cas être considéré comme rassurant ou satisfaisant !
Mais, rassurez-vous, tout cela ne coûte rien puisque, conformément à la règle en vigueur chez nos élites, c’est l’Etat qui paie. On comprend mieux ensuite pourquoi le Trésor Public met ensuite autant acharnement à récupérer des impôts dus ou pas sur le pauvre contribuable français ; il faut financer toutes ces opérations qui ne coûtent rien !
Cela me rappelle, et certains d’entre vous s’en souviennent sûrement, les chantiers naval de La Ciotat (13) et de la Seyne sur Mer (83) « sauvés » à grand coups de subventions publiques avant de sombrer complètement après avoir coûté une véritable fortune aux finances publiques ! Les subventions payaient les salaires, les charges sociales et les frais de fonctionnement … sans pour autant permettre de faire de bénéfices !?!
Les hommes changent, les mauvaises pratiques restent surtout lorsqu’il s’agit, pour des politiciens fermement incompétents, de sauver, aux frais des autres, leur image publique !
On est donc en présence d’une cascade de faillites et, évidemment, on va passer d’une urgence à l’autre et recourir encore une fois aux fonds publics pour sauver France Rail, elle aussi !
Là où le procédé devient suspect c’est lorsque le gouvernement nous apprend par ailleurs que le chômage diminue et qu’il n’a jamais été aussi bas depuis 10 ans …. On en viendrait presque à croire que la situation s’améliore franchement de ce côté-là !
Pourquoi alors dépenser autant d’argent pour sauver si peu d’emplois ?
Les créations d’emplois compenseront naturellement ces défaillances ?
Ne serait-ce pas plutôt que le chômage continue de monter mais que des « aménagements statistiques » permettent pour l’instant de le masquer ?
Les politiciens français et leurs collègues hauts fonctionnaires n’essaient en fait que de gagner un peu de temps ; juste avant une échéance électorale qui s’annonce particulièrement difficile pour le pouvoir !
Néanmoins, ce n’est pas en maintenant en vie à coup de subventions publiques des canards boiteux qu’on redressera l’économie et l’industrie !
Tout cela est à la fois lamentable et choquant et qu’on ne me dise pas que maintenir en état de survie temporaire des entreprises non compétitives incapables de faire face à leurs charges constitue une stratégie industrielle et une gestion responsable des deniers publics !
Bruno le Maire, énarque et ancien haut fonctionnaire, ministre de l’économie qui ne connaît rien au monde de l’entreprise mais principal artisan de ce fiasco, va bien entendu s’excuser devant les français et démissionner de ses fonctions de ministre des finances ?
Euh, non même pas ; au contraire, il persiste et il signe !
Il faut se rendre à l’évidence, nous avons bien des champions de classe mondiale mais ce n’est pas dans l’industrie qu’on les trouve, c’est dans l’administration et on ne peut que rester admiratifs devant un tel talent !!!
Bien cordialement à tous
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)
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Les dirigeants français nous ont expliqué doctement pendant des dizaines d’années que le couple franco allemand était une réalité intangible, éternelle et inexpugnable ; que la France et l’Allemagne étaient les « moteurs » de l’Europe après en avoir été les promoteurs à la fin des années 50’ (la fondation de la communauté économique européenne remonte à 1957).
Sauf, qu’on a oublié de vous dire qu’il s’agit là essentiellement d’une vision purement française des relations entre l’Allemagne et la France ; autrement dit de la propagande française à destination de sa population !
Nous aurait-on menti une fois de plus ?
Disons que la vision française de l’Europe n’est pas tout à fait celle de l’Allemagne.
Alors que les dirigeants français aiment à se lancer dans des envolées lyriques à propos de l’Europe, les allemands regardent leur porte-monnaie pour savoir combien ça coûte ; et ils se méfient des dirigeants français qui ont tendance à voir dans la relation franco-allemande une France qui est le grand décideur et une Allemagne qui est le simple exécutant !
Ce schéma a pu fonctionner pendant un certain temps ; essentiellement parce que l’Allemagne souhaitait faire oublier son passé nazi mais trois générations plus tard, les politiciens allemands ne veulent plus se limiter à ce rôle du pénitent !
La seule vraie réussite de la classe politique française a été d’obtenir de l’Allemagne la création d’une monnaie commune en échange de la réunification des deux Allemagnes ; ce qui a permis à la France, à partir de 1999 (date de création de l’€), de bénéficier de la crédibilité germanique sur le plan monétaire et d’une monnaie forte et stable permettant de juguler l’inflation.
Néanmoins, il aurait fallu, pour en tirer de véritables bénéfices, que la France entre dans le chemin de l’orthodoxie budgétaire et accepte l’ordo libéralisme allemand ; ce que nous avons commencé à faire dans les années 90.
Mais, par opportunisme politique et par lâcheté, nos brillants dirigeants ont préféré emprunter à tout va sur les marchés, à des taux certes très bas, pour financer à crédit le train de vie des français.
Vous me direz, nous ne sommes pas les seuls puisque les grecs et les italiens ont fait de même !
On en connaît aujourd’hui le résultat : la dette publique culmine officiellement à 2.300 mds € soit 100% du PIB et elle est désormais virtuellement impossible à rembourser car le rendement fiscal de l’impôt est inférieur à la charge de la dette (remboursement du capital compris).
Coté allemand, on a en fait vite compris que la France, habituelle donneuse de leçon, ne suivrait aucune des règles communes et que, de ce fait, il convenait d’être particulièrement prudent si on ne voulait pas se trouver embarqué dans des situations ingérables !
Cela explique notamment que les allemands ont toujours refusé la mutualisation des dettes au niveau européen, pourtant ardemment souhaitée par les français, parce qu’ils n’avaient pas envie de payer pour les pays du club Med !
En outre, les allemands n’aiment pas, depuis l’épisode d’hyperinflation de 1923, que l’on manipule la monnaie … alors qu’il s’agit d’une pratique qui n’a jamais gêné les autorités françaises qui ont toujours eu une vision « politique » de la monnaie. En France, la monnaie doit être au service des politiques et non l’inverse ; quitte à ruiner l’épargnant !
L’arrogance française, qui est essentiellement celle de son élite administrative, n’a eu de cesse de tenter d’inverser cette tendance … sans succès jusqu’ici ; à tel point qu’ E Macron, président d’une France aux déficits budgétaires constants depuis 1976 et aux comptes publics fermement stabilisés dans le rouge, a, lors d’une réunion à Aix la Chapelle, manifesté son agacement en fustigeant « les excédents budgétaires compulsifs de l’Allemagne » !?!
Toujours le même schéma avec des français qui décident et des allemands qui exécutent … l’arrogance en plus !
Les modèles économiques des deux pays sont en fait totalement opposés, pour ne pas dire incompatibles puisque le modèle allemand est fondé, depuis la fin du 19ème siècle, sur l’exportation massive de produits industriels générant une balance des paiements très largement excédentaire (de l’ordre de 250 Md € par an) alors que le modèle français, qui était essentiellement agricole jusque dans les années 50, est fondé sur la consommation et enregistre de manière constante des déficits de la balance des paiements de l’ordre de 60 Md € par an !
On serait d’ailleurs bien en peine d’exporter des produits industriels puisque notre industrie est désormais réduite à sa plus simple expression … après avoir été dûment assassinée par nos politiciens fonctionnaires à grands coups d’impôts et de règlements !
Cela n’a néanmoins pas empêché notre président de se lancer, une nouvelle fois, en mars dernier, dans une tirade lyrique d’une refondation de l’Europe à destination des dirigeants des 27 ; ce qui a permis de se rendre compte que le pseudo libéral élu en 2017 n’est en fait qu’un technocrate manichéen et autoritaire voulant faire renaître l’Europe à grands coups de dirigisme centralisateur, d’impôts et de machins administratifs !
Evidemment, la réponse allemande ne s’est pas fait attendre par la voix d’AKK supposée successeur d’Angela Merkel, qui a précisé qu’elle entendait bien ne rien mutualiser (surtout pas les dettes publiques ni les systèmes de protection sociale) mais qu’elle était d’accord pour partager la police des frontières, la force nucléaire et le siège de la France au conseil permanent de l’ONU tout en demandant le déménagement à Bruxelles du siège du Parlement européen actuellement situé à Strasbourg (ce qui peut se justifier car ce siège à Strasbourg, qui n’était à l’origine qu’un caprice français, génère des déplacements inutiles et coûteux entre Bruxelles et Strasbourg – c’est donc une mesure d’économie).
Autrement dit, c’était la réponse du berger à la bergère ou … un bon coup de pied de l’âne qui a laissé notre président … sans voix et qui pourrait bien indiquer que le ton patelin et plein de rondeurs de Madame Merkel va prendre fin !
En fait, dans le cadre de cette « relation privilégiée entre l’Allemagne et la France », les élites françaises naviguent dans l’hypocrisie la plus complète en souhaitant pouvoir dépenser bien au-delà des capacités fiscales de la France et que … l’Allemagne paie la note !
Par contre, elles ne sont pas d’accord pour partager la puissance militaire française (traditionnelle et nucléaire) avec une Allemagne dont l’armée n’a, il est vrai, plus rien à voir avec la Wehrmacht ; même si son industrie conserve un véritable savoir faire en matière d’armes légères, de missiles, de blindés et de sous-marins !
Nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts ; ce qui revient à poser la question à laquelle il faudra bien un jour répondre : combien de temps ce faux-semblant de l’amitié franco-allemande va-t-il encore pouvoir durer alors que l’Allemagne se recentre sur son périmètre historique de l’Europe centrale et de l’Europe du nord ?
Car, il n’est pas sûr que les allemands acceptent ad vitam æternam les « caprices de diva » des français alors que se profilent à l’horizon les problèmes d’une Italie « insoumise » qui veut pouvoir violer ses engagements européens en dépit du risque réel que cela fait courir à la fragile construction européenne !
La construction européenne n’est pas une banque formée par les pays de l’Europe du nord à seule fin de financer les déficits et les caprices des pays de l’Europe du sud alors que l’Allemagne voit, du fait de la guerre idéologique engagée contre les énergies fossiles et de l’affrontement commercial entre la Chine et les USA, son modèle économique et sa puissante industrie mécanique (dont l’automobile) mis à mal avec le risque d’une diminution sensible des excédents budgétaires et des exportations !
L’avenir ne peut passer nécessairement que par une harmonisation des politiques budgétaires mais pour cela il faudrait que les politiciens fonctionnaires français renoncent à leurs pratiques antérieures et constantes et qu’ils diminuent la dépense publique pour revenir à l’équilibre budgétaire, sans recourir à l’habituel tabassage fiscal, et surtout qu’ils l’expliquent à des français qui … ne voudront certainement pas l’entendre de cette oreille !
Car, quand on sait que cela représente environ 100 Md € de dépenses par an, on ne peut que se dire : Ce n’est pas gagné !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα ! (de la Grèce)
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Nos fidèles lecteurs le savent déjà ; TÉMOIGNAGE FISCAL a fait l’objet d’une mesure arbitraire de fermeture qui l’a rendu inaccessible du vendredi 17 au dimanche 19 mai.
Passé le moment de l’incompréhension, il a fallu savoir ce qui se passait … et il s’avère que cette fermeture a eu lieu à la suite de l’intervention du syndicat des impôts solidaires finances publiques !
En l’espèce, ce syndicat n’a pas apprécié les propos tenus sur TÉMOIGNAGE FISCAL mais il est vrai que nous devons confesser que nous n’aimons ni les impôts ni la DGFIP (Direction générale des finances publiques).
Voici le communiqué qu’ils ont fait paraître :
Un site nauséabond dénoncé par Solidaires Finances Publiques
Le syndicat Solidaires Finances Publiques a dénoncé avec la plus grande fermeté les agissements et la campagne aux relents nauséabonds publiés par le site “témoignage fiscal”.
Les acteurs de cette campagne, dont la finesse d’esprit, la hauteur de vue et la tolérance ne semblent manifestement pas constituer leurs principales qualités, ne se contentent pas de tenir un discours violent et excessif sur l’impôt. Ils publient aussi les noms de certains de nos collègues vérificateurs en se permettant de les noter dans un « palmarès des contrôleurs fiscaux ». Pour ce faire, ils appellent les lecteurs du site à participer à cette campagne. Cette initiative, qui prend les allures de dénonciation calomnieuse et de diffamation, met clairement nos collègues en danger, elle doit être dénoncée et stoppée sans ambiguïté.
Le syndicat Solidaires Finances Publiques s’est adressé le 17 mai à la Direction générale en ce sens et a effectué un signalement au ministère de l’intérieur et auprès de l’hébergeur du site. Le site a été temporairement fermé le 17 après-midi. Solidaires Finances Publiques s’en félicite, mais dénonce néanmoins les publications de son auteur sur les réseaux sociaux (ce qui lui permet de « contourner » le blocage de son site). Nous les porterons à la connaissance des autorités. Publication : 20 mai 2019
Au-delà de ce communiqué de victoire, il s’avère que ce syndicat a fait pression sur l’hébergeur de TÉMOIGNAGE FISCAL pour l’obliger à rendre impossible tout accès au site et ceci est évidemment incontestable puisque cela résulte des propos mêmes du syndicat en question.
On peut d’ailleurs aisément imaginer la nature des pressions qui ont pu être exercées ; la moindre étant la menace (voilée ou pas) de l’engagement d’un contrôle fiscal. Mais bien évidemment les personnes concernées nieront avec véhémence une telle occurrence.
Ce sont pourtant des pratiques usuelles au sein de l’administration fiscale et même Michel Charasse, en son temps ministre du budget, avait pris l’habitude de menacer de sa vindicte fiscale ses adversaires politiques ou les gens qui lui déplaisaient. Ici – là et encore là.
Et tout le monde sait qu’un contrôle fiscal peut mener à de graves ennuis voire …. à la ruine du contrôlé. Je connais même des gens qui se sont suicidés à la suite d’un contrôle fiscal qui a « cartonné » !
Cette fermeture résulte d’un abus manifeste car il n’existe à ce jour aucun jugement intimant l’ordre de fermer le site. L’hébergeur du site n’a donc fait qu’obéir à des injonctions (probablement menaçantes de ce syndicat sinon pourquoi l’aurait-il fait ?).
S’il y avait eu jugement, toute requête vers TÉMOIGNAGE FISCAL aurait abouti à une page indiquant l’existence d’un jugement prononçant la fermeture et les raisons de cette fermeture alors, qu’ici, nous étions seulement en présence d’un message d’erreur et d’une page blanche.
La vérité est en fait très simple : les agents des impôts n’aiment pas que l’on parle d’eux et surtout que l’on révèle leurs agissements ou même seulement que l’on délivre une appréciation peu flatteuse les concernant.
En effet, ils se perçoivent comme les chevaliers blancs de la lutte contre la fraude fiscale sans se poser, outre mesure, de questions à propos des dégâts qu’ils occasionnent du fait de ces contrôles ! De plus, c’est bien connu, ce sont juste de simples exécutants des ordres qui leurs sont donnés !
En fait, c’est un biais bien connu en psychologie que l’on retrouve particulièrement chez les narcissiques et les pervers narcissiques qui veulent masquer, vis-à-vis des tiers, leurs mauvaises actions derrière le masque de l’innocence. C’est tout bêtement l’histoire du tortionnaire qui veut minimiser son rôle et souhaite se faire passer pour une victime parce que la victime est innocente … forcément !
Il est important de dissiper ici toute ambiguïté : Ces gens sont partisans non pas de l’Etat de droit mais d’un Etat qui a tous les droits y compris celui de l’impunité. Selon eux, leur lutte est légitime : c’est la sempiternelle lutte contre l’abominable fraude fiscale qui ruine la France ; fraude qui est un crime social devant être absolument éradiqué et dont les montants augmentent au fur et à mesure que s’accumulent les déficits budgétaires et qu’augmente le montant de la dette du pays (50, 60, 80 puis 100 milliards €) !
C’est d’ailleurs ce qu’un de leurs membres a écrit dans les commentaires de l’article « les pauvres chéris » : « D’un côté avec moins de voleurs, magouilleurs, de sociétés écran, d’évasion etc, on aurait moins de déficit et moins besoin de contrôle ».
Ils sont dans un monde bipolaire se répartissant entre contrôleurs et fraudeurs et les victimes de contrôles fiscaux abusifs … ça n’existe tout simplement pas ; sans voir que le problème numéro un de la France ce n’est pas la fraude fiscale mais une pression fiscale excessive en raison d’une dépense publique anormalement élevée !
Il existe d’ailleurs de nombreuses statistiques montrant que la dépense publique a progressé ces trente dernières années beaucoup plus vite que le PIB ; tout comme l’on sait que la France ne cesse de chuter dans les classements internationaux à cause d’une dépense publique devenue trop lourde à supporter.
En outre, il n’y a pas d’autre exemple en Europe d’une administration présentant des caractéristiques de puissance et d’impunité qui font de la France un enfer fiscal et tous les autres pays de l’Union Européenne des relatifs paradis fiscaux !
On sait que les impôts sont nécessaires au fonctionnement d’un Etat mais ce que l’on oublie bien souvent de rappeler c’est que d’une part le consentement à l’impôt, tel qu’il a été fixé dans la Déclaration des droits l’homme de 1789 (préambule de la constitution de 1958 et ayant valeur constitutionnelle) a été purement et simplement bafoué du fait de la pratique des trente dernières années et que d’autre part 80% des dépenses de l’Etat ne sont pas des dépenses en rapport avec les missions régaliennes énoncées en 1789 mais avec des missions de « redistribution » ou de soutien à des pans entiers de l‘économie.
Or, il ne faut pas oublier que l’impôt n’est qu’un vol légalisé qui est arrivé à un niveau tel qu’il a provoqué le raz le bol fiscal manifesté par les gilets jaunes en novembre dernier ; ce qui démontre clairement que le consentement à l’impôt républicain n’est qu’une vue de l’esprit pour faire « passer la pilule » !
Evidemment, ces professionnels du contrôle fiscal vous répondront : « mais si vous estimez avoir été maltraités, vous pouvez saisir le Tribunal Administratif » !
Le problème est que le Tribunal Administratif n’est pas un tribunal où vous pouvez vous défendre puisqu’il entérine dans plus de 80% des cas les contrôles et redressements opérés !
Ils vous répondront alors : « c’est donc bien la preuve que ces contrôles ont été bien faits » !
Hélas non, cela prouve seulement que la justice administrative est partiale et qu’elle a décidé de sacrifier les contribuables aux intérêts de l’Etat ; ce qui, vous en conviendrez, n’est pas tout à fait la même chose ! La statistique ne peut pas donner un tel résultat sans qu’il y ait un parti pris évident en faveur de l’Etat et de son administration et il n’est pas rare de devoir porter sa cause devant la CJUE à Luxembourg pour obtenir gain de cause contre l’Etat français !
En fait, ces gens là sont essentiellement les grands prêtres d’une religion (dont le dieu TOUTALETA est célébré en son temple de Bercy), qui tend à transférer à l’Etat tous les pouvoirs et tous les biens privés de ce pays. Ils se perçoivent comme les redresseurs des tords faits à l’Etat sans voir qu’ils se font juste les agents d’un instrument de répression.
Pour donner une idée de ce dont il s’agit je vais prendre pour exemple la Suisse. Dans ce pays, l’inspecteur des impôts est perçu comme un conseiller fiscal qui n’hésitera à donner des renseignements et aider le contribuable. Rien de tout cela n’est envisageable en France où la menace est toujours latente mais il est vrai que vu de France, la Suisse est seulement le paradis des fraudeurs fiscaux ….
Le pire, c’est que, non contents de maltraiter les contribuables contrôlés, ils veulent que personne ne s’insurge contre leurs pratiques et qu’en plus on les aime dans le cadre de ce que l’on est obligé d’appeler un véritable syndrome de Stockholm !
Or, cette vision du monde n’est tout simplement pas possible car il faudrait à tout le moins que le contribuable ait les mêmes droits que le fisc et là nous en sommes très très loin ; surtout dans un pays qui détient le record mondial de la pression fiscale des pays membres de l’OCDE et qui a pris l’habitude de créer un nouvel impôt à chaque nouveau problème !
Non messieurs les contrôleurs, l’impôt n’est pas la solution, c’est seulement un problème et un syndicat, même des impôts, n’est ni un juge, ni la loi ni même une simple autorité administrative ; c’est juste une organisation professionnelle dont le but est de défendre les intérêts de ses adhérents.
L’administration, même fiscale, ne doit pas être au dessus des lois et ses membres encore moins et en réponse à leur propos, il est légitime de se poser la question des pratiques nauséabondes des agents des impôts et de leur syndicat !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce).
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Nous reprenons nos publications après une interruption à propos de laquelle je reviendrai prochainement.
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un britannique écoeuré par ce qu’il a vu et entendu à propos du Brexit !
D’ailleurs, curieusement, tous les britanniques que j’ai interrogés m’ont répondu la même chose : le Brexit est une erreur mais … il se trouvera toujours des détracteurs pour me dire que questionner des anglais qui font du bateau en Grèce ne peut pas constituer un sondage significatif ….
Néanmoins, il ne faut pas croire tout ce que l’on vous dit et spécialement ceux qui prétendent détenir la vérité en promouvant des idées aussi simplistes que miraculeuses ; surtout celles qui permettraient de redresser une situation en mauvaise posture sans faire d’efforts et auxquelles, curieusement, personne n’aurait pensé ! En effet, il n’existe pas dans l’Histoire de cas où le bonheur d’une population a résulté d’une décision gouvernementale ou politique et le Brexit est l’archétype de la promesse électoraliste, populiste et démagogique qui n’engage que ceux qui y croient ou y ont cru !
Historique
David Cameron, premier ministre en 2016, a cru qu’il pourrait faire taire la partie anti-européenne frondeuse de son parti (conservateur) en organisant un référendum ; persuadé qu’une majorité de britanniques voteraient pour le Remain !
On sait que ce qu’il en est advenu, à la surprise générale ; alors que ce référendum a donné lieu à un déferlement de mensonges insensés de la part des brexiters (pro-brexit)!
La population la plus pauvre et la plus âgée du Royaume Uni a cru à trois affirmations proférées par Boris Johnson et Nigel Farage, principaux promoteurs du Brexit ; lesquels ne croyaient même pas à une possibilité de succès de leur action puisqu’ils n’avaient strictement rien prévu en une telle occurrence !
Les arguments
Les arguments utilisés sont ceux qui sont habituellement de nature à exploiter les penchants les plus irrationnels de la population et ils pourraient l’être tout aussi bien en France !
– La sortie de l’UE allait arrêter l’immigration alors que l’immigration est une constante humaine depuis la nuit des temps. En outre, il ne faut pas oublier que l’Europe est un îlot de prospérité au milieu d’un océan de pauvreté et que ces migrants sont pour l’essentiel économiques. Les USA rencontrent le même problème avec les sud-américains !
– La sortie de l’UE allait leur faire économiser de l’argent puisqu’ils ne contribueraient plus au budget de l’Union Européenne ; sans voir qu’en contrepartie se poserait le problème des droits de douane et des taxes et sans voir que nombre d’activités dépendent d’une organisation industrielle européenne ni que certains secteurs économiques sont largement subventionnés par l’Europe !
– Ils n’auraient plus à subir les diktats de Bruxelles alors que ce que l’on peut reprocher à Bruxelles c’est essentiellement un manque d’autorité et de cohésion mais surtout pas l’inverse ! D’ailleurs, le Royaume-Uni et son parlement sont restés souverains tout au long de la participation du Royaume-Uni à l’Union européenne en participant aux prises de décisions.
Le drame de cette histoire est que la politique tolère le mensonge ; c’est même le lieu où se concentre le plus le mensonge ; et, à ces mensonges, s’est ajouté l’inconscience car, détail stupéfiant, les brexiters avaient oublié l’Ulster c’est à dire l’Irlande du nord et la frontière entre l’Irlande et l’Ulster dont les irlandais ne veulent plus.
En outre, certains brexiters se sont imaginés que le Royaume Uni pourrait sortir de l’Union Européenne tout en conservant le libre accès au marché européen ; c’est à dire que les britanniques pourraient conserver les avantages de l’Europe sans en supporter les inconvénients. Cette démarche était en outre empreinte d’un certain machiavélisme puisqu’ils ont aussi spéculé à propos de la possibilité d’enfoncer un coin entre les membres de l’Union Européenne afin de provoquer, si ce n’est une désagrégation de l’Union, du moins un amoindrissement de la résistance à la négociation qui aurait permis de retirer les plus d’avantages possibles !
En fait, ils rêvaient tout éveillés en s’imaginant que l’Union Européenne n’avait plus qu’à se plier aux volontés du Royaume Uni.
Theresa May, membre du parti conservateur, est devenue premier ministre avec pour mission de mener à bien les négociations de sortie de l’Union Européenne alors qu’elle était partisan du Remain ; c’est-à-dire qu’elle s’est engagée à prêcher contre ses propres convictions.
Cela est à tout le moins contre nature et complètement illogique ; mais y-a-t-il une logique derrière tout ça ?
L’impasse démocratique
On peut se le demander car curieusement, personne n’a vu ou voulu voir que la situation allait être ingérable avec d’un côté les députés de l’Ulster, une partie des conservateurs (dont Boris Johnson) et le UKIP de Nigel Farage pour le Brexit et de l’autre côté une autre partie des conservateurs et les travaillistes (gauche) pour le Remain !
Aujourd’hui, certains britanniques essaient de se rassurer en s’imaginant que le Royaume Uni va pouvoir compenser sa sortie de l’Union Européenne par des relations avec l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Inde alors que plus de 60% de ses échanges se font avec les pays de l’Union Européenne ! En fait, ils persistent à croire que le Royaume Uni est toujours à la tête de l’Empire Britannique…
Or, la zone géographique du Royaume Uni est bien l’Europe et non l’Océan Indien. Le Royaume Uni est d’ailleurs le premier client de la France puisque c’est avec lui que nous enregistrons notre plus fort excédent !
Désormais, et parce que le Royaume Uni est une vraie démocratie représentative, les députés britanniques votent pour le Brexit tout en votant contre l’accord obtenu par Mme May auprès de l’Union Européenne mais aussi contre une sortie sans accord ! Les votes à la chambre des communes se sont enchaînés dans des sens contradictoires, sans résultat avec un minuscule parti unioniste (le NIDUP Northern Irish Democratic Unionist Party pour le Brexit) qui en a profité pour pratiquer une opposition systématique tout en faisant monter (au sens propre) les enchères !
En fait, au-delà des postures médiatiques, les députés redoutent désormais les effets du no deal et veulent donc d’un Brexit négocié mais pas celui négocié par Mme May ! Ils en veulent un sans doute plus favorable alors que les brexiters purs et durs veulent surtout une sortie sans accord mais sans savoir de quoi demain sera fait !
Autrement dit, dans cette histoire, on navigue entre l’inconscience et la perplexité et personne aujourd’hui ne sait exactement ce qu’il va se passer tant les avis divergent ; avec des écossais prêts à demander leur indépendance pour demander leur intégration à l’Union Européenne et des nord irlandais qui ont voté pour le Remain et vont demander leur rattachement à l’Irlande historique !
Ce serait un cruel retour en arrière, à une histoire de l’an mil, où l’Angleterre n’était que l’Angleterre. La situation est devenue complètement chaotique. Les britanniques n’en peuvent plus, ils finissent par souhaiter une solution … n’importe laquelle mais une solution ; alors que les promoteurs du Brexit sans deal n’ont rien à proposer de constructif puisqu’ils sont juste dans l’idéologie anti européenne (on a les mêmes en France) !
Personne ne sait désormais ce qu’il va se passer et on nage en plein incohérence. Le premier ministre a essayé, sans succès, de négocier une union avec les travaillistes (socialistes) …. Aux dernières nouvelles, il y aurait soit un Brexit négocié, soit pas de Brexit, du tout. Theresa May a sollicité un nouveau délai et le RU va participer aux élections européennes alors que la majorité des votants a souhaité s’extraire de l’Europe !
Il est plus que probable que le Brexit aura lieu mais beaucoup ont peur de ses conséquences imprévisibles car personne ne sait ce que cela peut donner hormis, assurément, un tas de problèmes alors que 500.000 français vivent au Royaume Uni et 200.000 britanniques en France.
En fait, Brexit ou pas, le Royaume Uni se trouve, qu’il le veuille ou non, très imbriqué dans l’Europe, entité géographique. Il ne pourra en fait jamais vraiment sortir de l’Union Européenne, entité économique, car trop de liens existent ; compte non tenu du fait que, depuis 40 ans, il a intégré des milliers de règlements européens.
Des conséquences difficilement appréciables
Les milieux économiques savent qu’évidemment le Brexit aura des effets collatéraux et que nos entreprises (et nos emplois) pâtiront eux aussi de la situation car on sait que tout le monde sera perdant dans l’affaire même si l’économie du RU se maintient pour l’instant en raison de la faiblesse de la GB£.
On prévoit déjà des effets cataclysmiques au niveau des mouvements de marchandises avec des files de camions de plusieurs centaines de km de part et d’autre du Channel, plusieurs grandes banques ont décidé de déplacer leurs sièges vers l’Union Européenne, Airbus menace de fermer ses sites de construction d’ailes d’avions (35.000 emplois) et les constructeurs automobiles révisent leurs plans d’investissements (Nissan, Honda, Toyota, BMW) !
Seuls des inconscients ou des idéologues obtus peuvent prétendre que le Royaume Uni ira mieux après sa sortie de l’Union Européenne ! Il pourra seulement s’adapter, ce qu’il ne manquera pas de faire, mais il n’est pas sûr que la population qui a voté pour le Brexit en tirera le bénéfice qu’on lui a fait miroiter.
Le bouc émissaire
Et quel était l’argument de départ à ce délire ? C’est la faute de l’Europe ; cette organisation totalitaire !
Brandir l’existence d’une pseudo dictature européenne à l’appui de ses propres convictions antieuropéennes est juste risible mais désigner un responsable extérieur est une (classique) solution de facilité qui permet de ne pas aborder les vrais problèmes qui fâchent …l’électeur !
Seulement, l’Europe n’est ni la foire d’empoigne ni l’auberge espagnole (celle où l’on apporte son repas) ni le lieu où le génie français ou britannique peut imposer ses vues à tous les autres !
Malheureusement, il était facile de s’en prendre à l’Europe qui joue en l’espèce le rôle du bouc émissaire car, l’Europe, ce n’est personne et, d’ailleurs, c’est si loin que même les politiciens nationaux ne veulent pas être élus du parlement européen ; c’est un exil, un ostracisme (au sens grec).
On préfère, à propos de l’Europe, parler de dictature, d’organisation non démocratique alors que les directives européennes sont des textes votés par le parlement européen élu par tous les européens. On ne peut pas faire plus démocratique même si on peut se poser la question du bien fondé de certains textes. Mais, il en est de même au niveau de notre droit purement national !
En fait, on a plutôt l’impression d’une incapacité générale de l’Union Européenne à régler les problèmes posés par certains Etats membres, France et Italie en tête !
Un éclair de lucidité ?
En fait, le mieux ce serait d’arrêter tout ça mais les politiciens en sont-ils capables ?
Dans cette affaire, la population a manifestement été trompée et l’argument populiste du peuple souverain n’empêche pas que le peuple n’est pas infaillible ; il peut être trompé par ses élus et dirigeants !
Cela pose in fine la question déjà posée dans mon précédent article : que faire si la décision du peuple est mauvaise car ce n’est pas parce que la majorité a décidé une chose aberrante que cette chose devient bonne ?
Bien entendu, il y aura toujours des gens pour vous expliquer que tout serait tellement mieux retranchés derrière des frontières avec de gros droits de douanes pour protéger notre industrie qui … n’existe pratiquement plus !
Le RU comme la France restent des petits marchés qui ne peuvent en aucun cas concurrencer des poids lourds comme les USA et la Chine et nous dépendons de marchés complexes avec des flux croisés d’échanges commerciaux et industriels sans lesquels nous ne saurions exister !
Sortir de cette intégration économique ne peut se faire sans dégâts majeurs sur la structure économique et sociale et il est probable que les britanniques le découvriront à leurs dépens car, in fine, ce sont eux qui paieront les droits de douanes appliqués aux produits importés alors que nous, nous pourrons trouver des substituts ailleurs, en Europe, sans droits de douane !
L’Union Européenne est imparfaite mais il faut être conscient que, face à des géants comme les USA et la Chine, et dans une moindre mesure la Russie, il n’y a pas d’issue pour les pays européens en dehors de l’Europe, Suisse et Norvège comprises, et il en est de même pour la France … n’en déplaise aux partisans du Frexit !
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα (de la Grèce).
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Un certain nombre d’entre vous savent que je pratique la navigation de plaisance en Grèce pendant la saison estivale.
Pourquoi la Grèce ? Parce que ce pays est un paradis de la navigation avec du beau temps assuré, de nombreuses îles, de nombreux mouillages et du vent à peu près constant entre juillet et août ; le fameux Meltem, mot turc qui désigne un vent du nord balayant la mer Egée avec quelque fois une certaine violence.
Les plaisanciers ne s’y sont pas trompés tout comme les loueurs de bateaux ; il y a beaucoup de bateaux de plaisance en Grèce et encore plus depuis qu’il y a des problèmes islamiques en Turquie. Beaucoup de bateaux ont en effet fui ce pays devant les risques d’attentats mais aussi en raison des tracasseries policières ; compte non tenu de la mise en application d’une législation contraignante et d’une augmentation très sensible du prix des marinas.
Par ailleurs, la Grèce fait partie de l’Europe et utilise l’€ ; il n’y a donc pas de problème de change.
Par contre, les infrastructures sont souvent défaillantes car la Grèce est le pays le plus pauvre de l’Union Européenne ! Il existe quelques marinas, souvent en l’état de futur achèvement depuis de nombreuses années notamment parce qu’il arrive que les financements (souvent européens) aient été dissipés au profit d’acteurs locaux dans le cadre de détournements relevant de la justice pénale.
On sait aussi que la Grèce est un pays en faillite avérée pour des raisons que j’ai largement développées dans cet article.
Fiscalité défaillante, fonction publique abondante, coûteuse et inefficace, dette publique énorme (185% du PIB) impossible à rembourser ; la Grèce paie aujourd’hui ses errances budgétaires des 20 dernières années tout en vivant complètement à la charge des autres pays de l’Union Européenne. En effet, l’Union Européenne continue à subventionner son économie par le biais de prêts remboursant des prêts précédents et permettant d’affirmer que la Grèce ne se trouve pas en défaut de paiement.
La fiscalité y a néanmoins connu un développement considérable avec notamment une TVA portée à 23% depuis deux ans (sauf dans certaines iles notamment du Dodécannèse) mais il y a toujours quelques approximations puisqu’il n’y a toujours pas de cadastre et que l’église orthodoxe, premier propriétaire foncier, ne paie pas d’impôts !
La Grèce vit essentiellement du tourisme puisqu’elle a peu d’industrie et qu’elle importe à peu près tout hormis les fruits et légumes, les produits des fermes marines et bien sûr l’huile d’olive. Les céréales viennent souvent de Turquie (l’ennemi héréditaire car les turcs ont beaucoup massacré pendant leurs 400 ans d’occupation), le pétrole de Russie, d’Iran ou de Libye.
J’ai connu la Grèce dans un état de sous développement dramatique avec des routes étroites, en très mauvais état (la terre bouge beaucoup ici) et très dangereuses (avec un record européen de mortalité routière), un parc automobile digne d’un pays en voie de développement, des maisons en très mauvais état.
Et pourtant, la Grèce est un pays calme où la sécurité n’est pas un vain mot si l’on fait abstraction des grandes villes que sont Athènes, Thessalonique et Patras. Les risques de vols sont à peu près inexistants … ce qui s’explique par le fait que la Grèce est un pays de villages où tout le monde se connaît.
Son intégration à l’Union Européenne à la requête de François Mitterrand, parce que la Grèce classique (celle de Périclès) est le berceau de la civilisation européenne, et surtout son intégration à la zone €, lui ont permis un développement spectaculaire par le biais des fonds structurels mais aussi en raison d’un recours abusif à l’emprunt … qui, à une époque, finançait presque totalement son économie. Grâce à l’€, elle a pu contracter une dette extérieure de 350 milliards € ; ce qui lui aurait été absolument impossible avec la drachme !?!
Le pays est toujours en faillite notamment parce que l’Allemagne a refusé d’annuler les dettes du pays pour des motifs tenant essentiellement à la morale : on doit rembourser l’argent que l’on a emprunté et il est vrai que la Grèce a beaucoup emprunté mais très peu remboursé.
J’ai vu, lorsque les vannes du crédit étaient ouvertes, les grecs se lancer dans l’acquisition de biens de consommation et notamment de voitures allemandes mais aussi dans des programmes de construction immobilière complètement débridés qui ont été stoppés net par la crise de 2012-2015.
Mais cela n’inquiète pas, outre mesure, les grecs qui ont toujours vécu plus ou moins au jour le jour avec une monnaie à la valeur plus qu’incertaine. Il ne faut pas oublier que, depuis 1830, la Grèce a fait au moins six fois faillite !
Seulement, du fait de son intégration à l’Union Européenne et à la zone €, elle doit désormais respecter certaines règles ; compte non tenu du fait qu’elle s’est lancée dans une politique de grands travaux notamment routiers et autoroutiers. La technique est d’ailleurs assez curieuse car on commence par faire une moitié d’autoroute, une moitié des ponts ( !?!) et on fait le reste ensuite en fonction des fonds disponibles ! Les routes sont construites par tronçons successifs ; la tâche étant compliquée par le fait que la Grèce est un pays montagneux avec des communications difficiles.
Entre ses dettes, ses aménagements et ses dépenses courantes, l’Etat grec a évidemment besoin d’argent ; ce qui n’a rien de surprenant et nous savons qu’il n’est pas le seul dans ce cas !
Et il pense avoir trouvé une partie de la solution à ses besoins de financement ; laquelle est vieille comme le concept de finances publiques : faire payer les autres et en l’occurrence les propriétaires de bateaux de plaisance stationnant dans les eaux helléniques !
L’année 2013 avait déjà donné lieu à une première tentative qui avait tourné court mais cette année la taxe TEPAI est obligatoire et elle est d’une rationalité à toute épreuve !
– la taxe est obligatoire dès que le bateau est dans les eaux grecques, et tout mois commencé est dû en totalité même si vous ne naviguez qu’un jour dans le mois,
– la taxe, fixée à 8€ par mètre linéaire, explose littéralement pour les bateaux de plus de 12 m sans que l’on sache pourquoi ! Pour ce qui me concerne cela monte à 110 € par mois soit donc pour 5 mois la somme non négligeable de 550 € !
– le paiement, pour les étrangers, doit être impérativement fait en espèces. Or, il faut savoir que les retraits en espèces aux ATM font l’objet de frais (entre 2 et 5 € par retrait) et que la banque prend aussi des frais (commissions) pour paiement en espèces !?! L’impression d’être une boule dans un flipper fiscal est finalement assez désagréable,
– il n’y a aucun coefficient de vétusté ; ce qui fait le propriétaire d’un bateau de 30 ans joignant difficilement les deux bouts paie comme le millionnaire qui vient de s’acheter un 50 pieds (15 m) flambant neuf à un million € !
– les bateaux paient déjà une taxe de navigation appelée DEKPA, dont on ne connait même pas l’utilité,
– la plupart des bateaux paient par ailleurs une taxe de pavillon national (en France c’est un droit de francisation),
Évidemment, toute tentative d’échapper au paiement de la taxe fait l’objet de menaces explicites d’amendes à des montants faramineux s’accompagnant de l’arraisonnement du bateau !
Autrement dit, l’Etat grec après avoir dépensé sans compter l’argent qu’il n’avait pas, après avoir été renfloué par les autres Etats de l’Union Européenne, a décidé de récupérer de la main gauche ce qu’il est obligé de donner de la main droite en rançonnant les ressortissants de ces pays !
Le problème qui se pose est triple :
– un impôt, quelque soit sa justification, n’est qu’un vol ou une extorsion de fonds exercée à l’encontre d’une certaine catégorie de personnes,
– les plaisanciers dépensent pendant leur séjour en Grèce notamment au niveau de l’alimentation, du carburant et fréquentent les tavernas (restaurants) ; ils paient donc des taxes à la consommation et contribuent à l’économie du pays et dans des proportions non négligeables … mais cela n’était sans doute pas suffisant !
– d’autres pays se sont essayés à cet exercice du racket fiscal et s’y sont toujours cassés les dents car les bateaux sont des meubles immatriculés ; ils peuvent bouger et ils ne vont pas s’en priver. La France a ainsi essayé de taxer les gros yachts fréquentant la côte d’Azur et spécialement la baie de St Tropez avec pour résultat immédiat le départ des bateaux pour des mers plus accueillantes et un bénéfice pour le fisc français pratiquement nul !
Conclusion :
Les autorités helléniques s’imaginent sans doute qu’elles vont pouvoir impunément rançonner les plaisanciers et certes cela va fonctionner au moins cette année ; le temps que les intéressés trouvent une solution de rechange mais il est douteux qu’elles puissent en retirer à long terme les bénéfices escomptés.
Le résultat final sera inexorable : les plaisanciers vont fuir les eaux helléniques avec pour corollaire une diminution des rentrées fiscales … pour l’Etat grec et des pertes de chiffre d’affaires pour les commerçants et restaurateurs qui ont eu beaucoup de mal à se remettre de la crise de 2015 !
Car, la règle intangible est que nul n’est irremplaçable !
E Macron a appris à ses dépens qu’il fallait manier l’arme fiscale avec beaucoup de discernement mais, comme on peut le voir, la France n’a malheureusement pas le monopole des politiciens imbéciles !
l’Etat grec pourra toujours revenir ultérieurement sur cette loi mais le mal sera fait …
Bien cordialement à tous !
Απο την Ελλαδα !
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Partager la publication "Quand des imbéciles font n’importe quoi !"
Si l’on revient sur les interventions de E Macron, en ne s’intéressant qu’aux dispositions à caractère fiscal, on s’aperçoit qu’à aucun moment il n’est question de réduire les dépenses de l’Etat.
Les annonces du 10 décembre au coût total estimé de 10 milliards € sont :
– la suppression de la hausse de la CSG pour les pensions inférieures à 2.000 €
– la suppression de la taxe carbone,
– la hausse de la prime d’activité pour les petits salaires
– la défiscalisation de la prime de 1.000€ de fin d’année pour les salariés,
Les annonces du 25 avril au coût estimé de 7 à 10 milliards € sont :
– la réduction de l’impôt sur le revenu de 5 milliards € pour 12 millions de contribuables
– la ré indexation des pensions de retraite sur l’inflation (coût 2 milliards €) qui est en fait une sous indexation des retraites supérieures à 2.000 € car la sous indexation n’avait été décidée que pour deux ans (2019 et 2020) et a été disqualifiée par le conseil constitutionnel pour 2020,
– la réduction de 120.000 fonctionnaires est ajournée,
et il ne faut oublier la suppression de la taxe d’habitation totalement non financée dont le coût est estimé à 10 milliards € (il s’agissait d’une mesure purement démagogique destinée à permettre à E Macron de gagner les élections de 2017).
On remarque d’ailleurs, qu’à l’exception de la hausse de la prime d’activité et de la réduction du nombre des fonctionnaires qui sont des mesures de dépenses, les autres ne sont que des mesures d’annulation (immédiate ou rétroactive) d’impôts c’est à dire que l’Etat renonce à percevoir certains impôts.
Le problème est qu’avec un budget 2019, à l’origine largement déficitaire, ces nouvelles mesures, vont fortement amplifier le déficit alors qu’aucune mesure d’économie n’est prévue. Le gouvernement n’aura donc pas d’autre choix que de se livrer à son activité favorite : le bonneteau fiscal pour tenter de récupérer sur certains contribuables ces nouvelles « dépenses » et emprunter pour le surplus !
Après avoir beaucoup tabassé les ménages, le gouvernement veut désormais s’attaquer aux niches fiscales des entreprises qui (sic) « doivent se montrer solidaires ».
Le problème est que cet argument, totalement démagogique, est en parfaite contradiction avec les règles du droit commercial car l’objet social d’une entreprise n’est pas d’être solidaire. Le gouvernement affecte « d’oublier » aussi qu’en cas d’alourdissement de leurs impôts, les entreprises les répercutent toujours sur le client final parce qu’une entreprise, contrairement à un Etat, doit impérativement ajuster ses prix et ses coûts.
Néanmoins, on sait que la règle en politique est de prendre l’argent où l’on peut et peu importe si les entreprises françaises subissent déjà les impôts les plus lourds et ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! Les chômeurs attendront pour retrouver un emploi …
Clairement, on sent que, dans un accès de pure démagogie, E Macron cherche à caresser l’électeur dans le sens du poil alors que tout le monde sait que les comptes publics sont mauvais et que la seule issue passe impérativement par la réduction des dépenses publiques.
Le problème qui se pose à lui est le suivant : Une politique de redressement des comptes publics et de la compétitivité passe nécessairement par la fin de la dérive budgétaire et des déficits constants car l’amélioration des revenus des français passe par une forte diminution de la pression fiscale (et non pas par une augmentation des salaires qui aurait un effet inflationniste sur les prix des marchandises et des services).
La diminution de la pression fiscale peut passer entre autres par :
– la réduction du nombre des fonctionnaires, la suppression du statut de la fonction publique sauf pour les domaines régaliens, des avantages discrets et exorbitants de la haute fonction publique (détachement, cumuls de retraites, pantouflage …), le blocage voire la réduction des rémunérations de certains fonctionnaires,
– la réduction du mille feuille administratif et du nombre d’élus (nationaux et locaux),
– la réduction des allocations chômage et des durées d’indemnisation, la réduction du nombre des aides sociales, le report de l’age de la retraite à 65 ans, la suppression des régimes spéciaux de retraite, l’obligation pour les fonctionnaires de cotiser au chômage et à la retraite,
– la fin du monopole de la sécurité sociale et la suppression des 35 heures avec une durée hebdomadaire du travail fixée par accord d’entreprises, en établissant la liberté d’embauche et de licencier pour l’employeur, et de 90% du code du travail (comme en Suisse),
– la simplification du Code Général des Impôts, la suppression des niches fiscales et des tribunaux administratifs (l’Etat serait soumis aux règles de droit commun),
– la privatisation des entreprises publiques, la suppression du monopole étatique dans les secteurs concurrentiels et des subventions aux organismes sans utilité économique avérée,
– la suppression du financement public des syndicats,
On notera qu’aucune de ces mesures n’a été envisagée par E Macron mais on sait aussi qu’engager de telles réformes mettra aussitôt la population dans la rue. Pire, si l’on organisait un référendum à leur propos, ces mesures seraient rejetées massivement et surtout par ceux qui ont intérêt au maintien du système et notamment les fonctionnaires, les bénéficiaires des régimes spéciaux, des situations de rente et des régimes sociaux !
Cela explique que E Macron ait essayé de rétablir les comptes en augmentant la pression fiscale sous prétexte d’écologie car il pensait que celle-ci faisait consensus ; avec le succès que l’on sait.
Ce constat amène nécessairement à la question suivante : Un président est-il légitime à poursuivre des réformes malgré l’opposition de la population ou doit-il s’incliner et faire ce que veut cette dernière alors que l’on sait qu’il se trouvera toujours une majorité de la population pour vouloir l’augmentation de la dépense publique, le recrutement de nouveaux fonctionnaires, le rétablissement de l’age de la retraite à 60 ans, l’augmentation des dépenses sociales ; c’est à dire toujours plus d’avantages et toujours moins d’efforts. Même si, pour cela, il faut creuser les déficits et emprunter massivement sur les marchés tout en sachant que cette voie mènera au mieux à reporter sur les générations futures des dettes insupportables et au pire à la faillite pure et simple ….
Interpréter la volonté populaire ou la respecter ressort en principe de la mission du politicien dans le cadre de son mandat. Autrement dit, un politicien responsable doit-il nécessairement se soumettre à la volonté de la majorité même s’il sait que celle-ci se trompe ? Mais, n’est-ce pas tromper l’électeur que de lui laisser croire que ce qu’il veut est bon bien que ce soit mauvais ?
Cela reviendrait donc à s’incliner devant la majorité ou plus exactement devant la plus forte minorité, ou encore devant la plus agissante, la plus motivée, la plus nuisible, la plus violente … et n’est ce pas qu’est en train de faire E Macron qui a abandonné ses timides réformes pour se soumettre à la « volonté populaire » et ne plus rien faire du tout !
Peut-on parler de lâcheté ou de lucidité lorsqu’un dirigeant accepte de renoncer à son programme du fait d’une opposition populaire et, au contraire, devrait-on parler de trahison s’il refuse de faire ce que veut la population parce qu’il sait que ce qu’elle veut n’est pas conforme aux intérêts du pays ?
Clairement, Macron se trouve face au dilemme du politicien et que l’on peut résumer comme suit :
– promettre des efforts, la réduction des dépenses et des aides sociales ainsi que des temps difficiles avec l’assurance de n’être ni élu ni réélu,
– promettre la facilité et faire l’inverse avec l’assurance d’une contestation massive et de ne pas être réélu,
– être élu et ne rien faire avec l’assurance d’être réélu même si cela aboutit, à la fin, à la faillite du pays.
Car cela revient à expliquer à la population qu’il faut désormais faire l’inverse de ce que l’on a toujours fait depuis 40 ans avec l’argent public réputé gratuit et inépuisable mais qui … n’existe pas.
La question apparaît à ce jour pratiquement insoluble avec une France en plein déni de sa situation économique réelle et qui profite pour l’instant des facilités bancaires de la BCE. La France est actuellement dans la situation de la personne surendettée qui continue à dépenser tant que le crédit ne lui est pas coupé.
Il semble bien que E Macron, au-delà de ses discours emphatiques mais creux qui n’abusent personne, ait transformé, du fait du mouvement des gilets jaunes, sa toute petite intention réformatrice et très peu libérale du début de mandat en étatisme bon teint ; ce qui veut dire que la « start up nation » tant vantée est passée à la trappe tout comme le redressement du pays.
Finalement, on est passé des grands principes au misérable bricolage budgétaire …tout comme F Hollande !
Le dérapage budgétaire apparaît inévitable et il va exactement à l’encontre de toute possibilité de redressement du pays ! Aucune réforme d’envergure telle que les ont faites les autres pays de l’Union Européenne ne sera d’ailleurs esquissée !
Ce faisant, E Macron a choisi la troisième option du dilemme du politicien ; c’est à dire celle de celui qui préfère le (futur) désastre économique pour ne pas être confronté au désastre démocratique (présent).
Bien cordialement à tous !
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Je voudrais faire avec vous un petit tour de la situation financière et fiscale telle que ne l’a pas évoquée le président dans son grand oral et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas brillant !
Une situation économique mondiale sous tension
La situation économique mondiale est en plein ralentissement ; surtout en Europe et à un degré moindre en Amérique et en Asie ; et cela ne va pas s’arranger car nous allons vers des tensions sur les cours de l’or noir qui trouvent leur source à quatre niveaux :
– D Trump a décidé de faire tomber le régime iranien, coûte que coûte, et a donc durci les sanctions en interdisant à la planète entière ( !?!) d’acheter le pétrole iranien afin d’asphyxier le régime. La lex americana …ou l’extra territorialité de la loi américaine s’applique encore une fois au monde entier sous la menace de représailles qui se terminent toujours par des amendes colossales ! Hormis les russes et les chinois, tout le monde tremble …
– Le Venezuela s’enfonce un peu plus dans la crise économique et politique et ses exportations de pétrole s’effondrent tandis que la Libye connaît une guerre civile qui limite ses exportations de pétrole. L’Arabie saoudite a finalement renoncé à inonder le marché mondial de pétrole à bas coût pour essayer de faire s’effondrer le système d’exploitation du pétrole de schiste américain ! Cette stratégie s’est avérée ruineuse pour les finances saoudiennes et sans effet alors que ce pays commence à entrevoir la fin de la rente pétrolière (les gisements s’épuisent).
– le dollar est sur une tendance haussière par rapport à l’€ alors que les achats de pétrole sont libellés en dollars,
– Du fait de la faiblesse des rendements obligataires, certains gros investisseurs se sont tournés vers le pétrole pour y spéculer ; histoire de trouver un peu de rendement.
Evidemment, tout cela ne peut se faire qu’à notre détriment car le prix du pétrole, exprimé en dollars, ne cesse d’augmenter. Il est passé en quelques mois de 50 à 75$ le baril et certains pensent qu’il devrait atteindre les 100 dollars avant la fin de l’année. Cela nous promet un carburant à la pompe hors de prix (avec 75% de taxes sur le prix payé à la pompe).
L’inflation officielle est certes relativement faible (entre 1 et 2% l’an) mais le ressenti est quand même bien différent rien qu’avec une augmentation constante du prix de l’énergie (carburant, fuel de chauffage, électricité abonnement puis consommation, gaz ….). On ne peut pas en douter puisque l’on sait que cela a déclenché le mouvement des gilets jaunes !
Un marché de l’emploi en pleine mutation
Parallèlement, on sait qu’il y a actuellement une dégradation du marché de l’emploi avec une tendance à la disparition des emplois intermédiaires ; ce qui tire les salaires vers le bas dans la mesure où il y a un déplacement du marché du travail des emplois qualifiés vers des emplois dans les services à la personne qui sont beaucoup moins qualifiés et moins bien payés.
Le système de production semble aussi en pleine mutation avec une tendance au retour du nationalisme économique alors que se met en place une transition énergétique non justifiée qui va avoir des effets désastreux sur l’emploi et les entreprises. Sont concernés le secteur de l’automobile qui est contraint de se convertir à l’électrique et qui anticipe déjà un fort recul de son activité alors que la valeur ajoutée (batterie) est en train de se déplacer vers l’Asie (puisque Chine et Corée ont le quasi monopole de fabrication des batteries au Lithium) et celui de la production d’énergie du fait de l’obligation de subventionner par l’impôt des ENR aléatoires, très coûteuses et non rentables !
Une fiscalité qui reste pesante
Certes l’ISF a été supprimé mais cela ne concerne que quelques milliers de personnes, essentiellement les plus riches. Certes aussi, une flat tax a été mise en place pour limiter les prélèvements fiscaux mais ne nous leurrons pas, elle n’est pas flat du tout avec un taux très élevé de 30%. (flat c’est en dessous de 15%). Il y a néanmoins une amélioration car auparavant le prélèvement de base était de 39,5% et pouvait monter jusqu’à 65% !?!
Néanmoins, la fiscalité a largement continué à progresser (même si elle a subi un coup d’arrêt au niveau de la pseudo taxe carbone) notamment avec la CSG (impôt à haut rendement) qui a augmenté de 1.7% ; à la fois pour les pensions de retraite et les salaires (le taux est désormais de 9,1%) mais aussi pour les revenus de placement (le taux s’est envolé à 17,2%). Néanmoins, les pensions des retraités dont les revenus sont en dessous de 2.000€ par mois devraient se voir exonérer de cette hausse.
Les pensions de retraite subissent en outre un blocage de leur revalorisation à 0,3% par an ; ce qui revient à les taxer par le biais sournois d’un impôt invisible : l’inflation ! Le président vient néanmoins de promettre de revenir sur cette décision.
Une épargne sans taux
Néanmoins, il convient de relativiser l’effet de la diminution de la pression fiscale car ce que vous payiez auparavant en impôts vous ne le regagnez plus du fait de l’écrasement des taux d’intérêts lié aux politiques monétaires accommodantes des banques centrales (Fed US, BCE, Bank of Japan) qui ont ramené les taux des emprunts obligataires à presque zéro !
Pour l’instant, le placement obligataire ne paraît pas très dangereux même si les émissions des OAT (dette de l’Etat) ne rapportent plus rien. Il reste à la merci d’un accident imprévisible qui ne pourrait pas être corrigé ou compensé par la BCE car une brutale augmentation des taux provoquerait en effet un effondrement de la valeur des OAT émises à taux zéro !
L’effet induit de cette situation est que, l’assurance vie, placement préféré des français avec 1.700 milliards € d’encours, a désormais des rendements négatifs (revalorisation 1,8% – Flat tax 30% – inflation 1,8% = -0,54%) puisque l’argent confié par les épargnants aux compagnies d’assurances est placé en OAT qui ne rapportent désormais plus rien ! Et le pire est encore à venir car les rendements actuels ne sont obtenus qu’à partir des titres anciens qui arrivent à maturité et vont être remboursés.
Evidemment, l’effet induit de cette politique du taux zéro est double :
– l’épargnant ne gagne plus rien !
– les banques ne gagnent plus rien et voient leur valeur boursière s’effondrer puisque leur rentabilité est devenue nulle !
Il devient donc très difficile de trouver des placements qui permettront de s’assurer un complément de retraite alors que l’on sait que, d’un autre coté, les pensions sont appelées à être laminées, elles aussi, par le biais d’un allongement de la durée de cotisation qui ne dit pas clairement son nom et à propos duquel le président s’est montré très évasif !
Il s’agit donc bien d’un mécanisme de spoliation lente et continue des épargnants dans le cadre d’une répression financière qui ne dit pas son nom et qui est opérée dans le but de sauver des Etats surendettés ; car normaliser les taux déclencherait une crise des dettes étatiques de pays comme la France et l’Italie, l’Espagne et le Portugal, qui sont tous plus ou moins au bord de la faillite (l’Italie devrait porter le taux de TVA à 25% à la fin de l’année !). Le but de la BCE est d’éviter un défaut de paiement de l’un d’entre eux et un redoutable effet de contagion !
Une économie à la peine
En fait, les taux nuls ne peuvent se comprendre que dans le cadre d’une économie déflationiste c’est à dire avec des prix qui baissent ; sinon c’est du suicide économique. Et cela semble bien être le cas car la situation de la zone € est globalement mauvaise avec des perspectives de croissance à peu près nulles ; même en Allemagne, ce qui est loin d’être rassurant !
En fait, le ralentissement économique mondial est aggravé dans l’Union Européenne par une crise de la dette étatique qui semble ne pas pouvoir trouver de solution et particulièrement en France où la pression fiscale a atteint des niveaux tels que le pouvoir sait que ses marges de manœuvres en la matière sont désormais presque nulles !
Or, faute de croissance, il n’y aura pas d’augmentation du PIB, pas d’augmentation des marges fiscales et donc …pas de diminution de la dette qui va finir par nous étouffer alors que vous aurez noté qu’E Macron n’a annoncé aucune mesure de réduction de la dépense publique (la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires est même renvoyée sine die) !
Il est même probable que, sans les mesures de relance de décembre dernier, prises sous la pression des gilets jaunes, nous serions tombés en récession !
Seulement ces mesures de relance ne pourront pas durer d’abord parce que les traités européens l’interdisent mais surtout parce que la course à la dette est une activité dangereuse qui finit toujours mal !
Les poids excessifs de la fiscalité et des prélèvements de notre modèle social ont eu des répercussions économiques dont nous n’avons pas fini de mesurer les effets délétères à long terme. La dégradation permanente de la compétitivité des entreprises a eu pour effet d’entraîner un niveau de chômage élevé aujourd’hui considéré comme pratiquement incompressible ; avec l’effet évident de peser sur les finances publiques en mettant tous les régimes sociaux en péril !
La seule issue désormais, pour rétablir les comptes, va être, dans un environnement défavorable, de réduire les dépenses et il est probable que le gouvernement va devoir adopter une politique budgétaire plus restrictive en 2020 ; ce qui va être rejeté probablement violemment par la population. Le président a soigneusement évité d’en parler !
La réponse du pouvoir à la contestation populaire a été pour l’instant surtout policière mais il n’est pas sûr que cette réponse soit adaptée …et praticable longtemps et c’est pour cela qu’il a promis une diminution de l’impôt sur le revenu, sous conditions, ce qui laisse la porte ouverte à toutes les “adaptations”.
Une stratégie patrimoniale délicate
On peut être tenté de compenser l’absence de rendement par un investissement en actions. Il apparaît néanmoins relativement risqué car nous sommes, quoiqu’en disent certains, en présence d’une bulle liée au fait que l’émission d’argent gratuit de la BCE ne permet plus de gagner d’argent sur les taux d’intérêts et que la seule solution trouvée par les investisseurs institutionnels, pour avoir du rendement, est de prendre des risques ! Cela explique grandement, la montée continue du cours des actions alors que les indices économiques sont …mauvais !
Certains pensent avoir trouvé la solution avec l’investissement en Asie et notamment en Chine. Néanmoins, plusieurs risques entrent en ligne de compte :
Certes la zone Asie est beaucoup plus dynamique que l’Europe et elle est devenue l’usine du monde. Mais, spécialement concernant la Chine, le pays reste une dictature, la comptabilité publique est sujette à caution et, s’il existe un capitalisme débridé, c’est surtout un capitalisme d’Etat avec un crédit abusif qui laisse subsister des entreprises à la rentabilité incertaine et des prix faux qui ne correspondent à rien.
Le risque sur la valeur des actions se double en outre d’un risque monétaire car la monnaie (le Yuan) n’a aucune garantie de stabilité ; la Chine n’ayant jamais hésité à utiliser l’arme de la dévaluation pour améliorer sa compétitivité et ses exportations. Ce risque semble néanmoins s’éloigner puisqu’elle cherche actuellement à mettre en place une zone monétaire propre sur toute l’Asie afin d’en éjecter le dollar (ce qui d’ailleurs énerve beaucoup D Trump) !
Quant au Japon, il est en stagnation depuis 30 ans avec des taux complètement à zéro et un marché sous le contrôle de la Bank of Japan qui est elle-même complètement aux ordres du gouvernement. Il n’y a plus de marché. Il est probable que le Japon soit simplement en avance sur nous ; ce qui signifie qu’il suffit de regarder ce qu’il s’y passe pour comprendre ce qui va nous arriver (la dette publique est à 250% du PIB).
En conclusion
L’avenir apparaît bien incertain car nous nous situons actuellement à un moment de l’histoire monétaire et financière complètement nouveau avec des développements totalement inconnus puisque les Etats et les banques centrales créent de la monnaie qui ne correspond à rien sans provoquer d’hyperinflation ni même d’inflation !
Nous vivons dans un monde de dettes avec des records de dettes des Etats, des entreprises et des particuliers pendant que les banques centrales continuent d’émettre de l’argent gratuit ! Les dettes se sont plus la contrepartie d’une épargne et certains organismes acceptent même de payer pour prêter de l’argent (taux négatifs).
L’épargne est devenue inutile alors que le président a demandé aux français de travailler plus et plus longtemps pour gagner … moins ! Il n’est pas sûr qu’il soit entendu !
L’Etat providence des années 80 et 90 n’est plus adapté au monde tel qu’il est aujourd’hui et nul ne sait aujourd’hui ce qu’il va se passer. Il existe néanmoins une constante : Quand le politique prend le contrôle de la monnaie, cela se termine toujours par la manipulation et l’hyperinflation qui ruine les peuples !
Le risque évidemment se situe le jour où tout ce système complètement artificiel va s’effondrer car les dégâts seront alors colossaux !
Bien cordialement à tous !
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Le président de la république a différé sa communication aux français du fait de l’incendie de la cathédrale de Paris.
Il faut dire que, comme nous l’avons déjà écrit, E Macron est en fait très ennuyé parce qu’il ne sait pas vraiment comment clore le grand débat ; en particulier parce qu’il n’a pas grand-chose à annoncer aux français. La raison essentielle est qu’il n’a, du fait du poids à la fois des dépenses et des dettes publiques, pratiquement aucune marge de manœuvre. Il redoute donc, avec quelque raison, que son annonce soit mal accueillie.
Certaines informations ont néanmoins « fuité » dans la presse. En fait, l’Élysée a communiqué au préalable aux rédactions des médias la teneur des déclarations du président afin qu’elles ne soient pas prises au dépourvu ; mais l’incendie s’est développé quelques minutes seulement avant la communication présidentielle.
L’une d’entre elles peut apparaître surprenante de la part d’un ancien élève : la suppression de l’ENA !
On peut donc se poser la question : La suppression de cette école de la haute fonction publique serait-elle de nature à résoudre nos problèmes ou ne serait-ce pas plutôt une mesure gadget, cosmétique pour calmer les français et les revendications que le pouvoir ne peut pas satisfaire … avec l’avantage que cela ne coûterait pas grand-chose aux finances publiques ?
Un peu d’histoire :
L’ENA n’est pas apparue de but en blanc ; elle est en fait la suite « l’école des cadres » d’Uriage (à côté de Grenoble) créée en 1940 sous le très controversé régime de Vichy.
Bien que celle-ci ait été qualifiée d’école de la collaboration, le concept, comme souvent à la libération à propos de nombre des institutions créées pendant la période de l’Etat français du maréchal Pétain, a été conservé (c’est aussi le cas des ordres professionnels).
L’ENA a été créée par une ordonnance (du 09 octobre 1945) du gouvernement provisoire de la république française et elle est devenue, au fil des ans, une véritable école de management à la française.
L’ENA une école très décriée :
Cette école apparaît être en fait conforme à la tradition française qui a eu très tôt un Etat fortement centralisé avec la monarchie absolue, le jacobinisme, l’Empire napoléonien et la troisième République. D’ailleurs, les promoteurs de cette école (le général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, Michel Debré, maître des requêtes au conseil d’Etat et Maurice Thorez, secrétaire général du parti communiste et vice président du conseil c’est à dire vice premier ministre) étaient tous des partisans d’un Etat fort.
On sait d’ailleurs aujourd’hui ce que signifie Etat fort : c’est un pays avec une administration pesante et intrusive et des impôts très lourds !
La principale critique formulée à l’encontre de l’ENA est que l’aristocratie de l’ancien régime liée à la naissance s’est mutée en méritocratie du diplôme qui ouvre toutes les portes ; avec cette réserve toutefois que l’on sait que l’origine sociologique des élèves se concentre, pour l’immense majorité, dans des familles de cadres supérieurs donc aisées à très aisées.
On peut donc parler d’élitisme de classe et il est vrai que l’ENA ouvre en effet toutes les portes. Si vous avez réussi le concours de l’ENA, le monde est à vous ; enfin avec cette réserve que ce monde ne sera jamais que français car, curieusement, ce mode de formation n’a pas été copié dans les autres pays de l’OCDE ou de l’Union Européenne. La vision étatisée de la société reste donc essentiellement une vision française liée à son centralisme historique !
Aux USA, il se trouve que c’est exactement l’inverse car les meilleurs étudiants vont dans le privé – l’administration étant réservée aux « autres ». Mais, aux USA, on cultive la réussite sociale à travers la réussite dans les affaires alors qu’en France on glorifie le service de l’Etat et le dévouement désintéressé des hauts fonctionnaires …Image à la fois trompeuse et hypocrite … s’il en est !
Véritable caricature de l’élite technocratique, les anciens élèves cultivent un entre soi avec ses codes et ses réseaux tout en permettant à des jeunes gens de 25 ans n’ayant aucune expérience professionnelle d’accéder à des postes à responsabilité voire à très haute responsabilité.
Et pourtant, ce ne sont pas forcément les meilleurs qui entrent à l’ENA car c’est aussi, en dehors du fait qu’il faut connaître les codes d’accès, une question de moyens financiers.
Pour faire simple, il existe des boites de prépa qui permettent, contre confortable rémunération et dans le cadre d’un véritable entraînement d’une année, de former les candidats aux sujets et questions posés tant à l’écrit qu’au grand oral. On comprend alors que le système est surtout ouvert aux candidats dont les parents disposent de revenus confortables.
De temps en temps, un candidat isolé, en dehors de ce circuit de formation, soit par chance soit en raison de ses aptitudes intellectuelles, réussit le concours sans passer par le canal de ces instituts de formation spécialisés. J’ai connu un cas mais c’est très rare et c’est presque considéré comme un « accident » ! On comprend dès lors où se situe la norme !
Il n’est pas inutile de savoir que ce système de prépa est exactement le même pour le concours d’entrée à l’ENM (école de la magistrature).
Les non initiés découvrent alors que les conditions d’accès sont en fait biaisées ; compte non tenu du fait qu’il y a une sorte de déterminisme social et une tendance à la reproduction des cursus professionnels au cours des générations (les enfants d’énarques font l’ENA et les enfants de magistrats font l’ENM) ! Cela ne peut pas évidement être le fruit du seul hasard … et du seul mérite individuel !
On sait que la classe politique française se recrute majoritairement au sein des anciens élèves de l’ENA, surtout depuis les années 1970, mais il faut quand même préciser tous les énarques ne font pas de la politique…loin s’en faut !
On remarquera quand même que depuis 1958, 4 présidents de la république sur 9 sont issus de l’ENA (Giscard, Chirac, Hollande, Macron) ; avec une fréquence qui tend à s’intensifier puisque, sur les quatre derniers, trois sont issus de l’ENA (N Sarkozy était avocat) !
On ne peut pas considérer que l’ENA soit une école politique ; mais tous ceux qui ont approché les énarques se sont aperçus d’une caractéristique commune à tous les élèves : un formatage intellectuel et une fermeture d’esprit qui leur donne une vision du monde limitée à une note de synthèse en trois parties !
On pourrait même ajouter qu’ils font preuve d’un grand conformisme intellectuel en ce sens qu’ils sont tous des étatistes bon teint (on peut même parler de fétichisme de l’Etat) ; c’est à dire des tenants de l’interventionnisme d’Etat, de l’économie dirigée (sous leur férule) et que ce sont donc des adversaires du libéralisme.
D’ailleurs, comme on ne connaît pas d’énarque libéral … on doit en conclure que cette école dispense bien une formation spécifique aboutissant clairement à une conception bien particulière du rôle de l’Etat et de son administration !
L’un des effets pervers de ce mode de recrutement est qu’il aboutit à une société rigide avec ses codes et ses règles de fonctionnement. On ne peut accéder à certaines fonctions que parce qu’on a fait l’ENA … pas parce qu’on est compétent ! Or, l’ENA est avant tout un mode de recrutement …pas une preuve de compétence ; surtout dans ce monde de l’administration où la promotion se fait à l’ancienneté et non au mérite (en fonction des compétences) !
On comprend dès lors pourquoi la population a un sentiment de système bloqué au profit de quelques uns ! Dans l’ex URSS, il y avait un nom pour désigner ces insiders du pouvoir : les apparatchiks ; ce qui revient à décrire un système figé … au profit des anciens élèves et laisse le sentiment d’une caste fermée sur elle-même, protégeant ses privilèges au détriment de la population entière !
On voit des énarques partout, même à des postes où ils ne devraient pas être, et le ressenti de la population est celui d’une mafia qui a pris le contrôle de l’Etat alors que l’on connaît les liens, voire le copinage entre la politique et l’administration, en raison du fait que le fonctionnaire est devenu un intermédiaire obligatoire du fonctionnement de la société aboutissant à un développement anormal de privilèges, de clientélisme, de gabegie et de pillage de l’économie privée.
Certains ont brocardé cette main mise en évoquant le fait que le service de l’Etat était devenu se servir de l’Etat (à des fins personnelles pour établir des baronnies) !
On sait aussi qu’un certain nombre d’entre eux à Bercy bénéficient de privilèges insensés avec des salaires hors échelle, des primes substantielles (on parle de 100.000 à 150.000€) versées, en toute discrétion, en dehors de tout contrôle et de surcroît non imposables !?!
Vivant de l’impôt collecté, ils sont assurés en outre de pouvoir toujours survivre quelles que soient les conditions et sont de ce fait impitoyables dans la perception de celui-ci ! Cela peut expliquer aussi, au moins partiellement, la culture de l’impôt qui domine au sein de cette élite.
Néanmoins, il faut souligner l’opacité du système car l’élite concernée ne tient pas trop à ce que tout cela s’ébruite ! Cela fait immanquablement penser à un véritable Etat dans l’Etat avec ses codes, ses règles, ses avantages. La cour des comptes a d’ailleurs eu beaucoup de difficultés pour obtenir communication de l’organigramme et les grilles de rémunération des 5 ou 600 plus hauts fonctionnaires de Bercy.
Suppression : Mesure efficace ou gadget ?
En fait, ce n’est pas l’ENA en tant que telle qui pose problème, c’est :
– d’une part, le système abusivement avantageux, et tout à fait dérogatoire, qui a été mis en place au profit des énarques. Il permet à des hauts fonctionnaires de faire de la politique tout en étant encore fonctionnaire, de faire des allers et retours entre politique et mandats électifs et leur corps d’origine mais aussi entre administration et entreprises privées ou publiques avec l’assurance de retrouver leur poste tout en bénéficiant de la progression de carrière dans leur corps administratif d’origine et de cumuler des rémunérations et des retraites à des montants tout à fait stupéfiants (pour des gens comme Hollande, Eyrault et Chirac ce sont des retraites de l’ordre de 35.000 € par mois).
C’est un jeu dans lequel l’énarque gagne à tous les coups !
– d’autre part, le fait que ces hauts fonctionnaires ont pris le contrôle de l’Etat et de son fonctionnement et qu’ils sont passés d’exécutants à décideurs en étendant, telle une araignée, une toile de réseaux qui aboutit à un véritable auto contrôle sans contrôle extérieur.
Les élus sont contraints de composer avec cette technocratie d’État devenue incontournable, car sans elle, il est impossible de faire quoique ce soit ; et cette emprise tend à s’étendre au secteur privé par le biais de réglementations, normes et instructions diverses et nombreuses !
Or, malgré leur formation et malgré leur pouvoir, ces élites présentent un handicap lié à leur formation : ils ont une vision dépassée du monde avec un Etat centralisé, lourd et inefficace, totalement sous contrôle d’une administration fonctionnant de manière autonome avec ses règles propres ! Pour eux, le marché ne compte pas ; seule compte la hiérarchie !
Ce mode de fonctionnement, qui pouvait se comprendre dans les années 50, est désormais totalement obsolète dans le monde ouvert et concurrentiel d’aujourd’hui mais il n’a pas évolué !
Quelles mesures seraient efficaces ?
Plutôt qu’une suppression de l’ENA, qui serait de toute façon compensée par la mise en place d’un autre système de recrutement, il vaudrait mieux prendre un certain nombre de mesures destinées à empêcher le mélange des genres ; et notamment :
– la suppression du statut de la fonction publique,
– la démission obligatoire du fonctionnaire qui se lance en politique (comme au Royaume Uni),
– l’interdiction de cumuler des missions d’élu ou ministérielles sans avoir, au préalable, quitté la fonction publique,
– la suppression de la possibilité de faire du pantouflage et des allers et retours entre fonction publique et entreprises privées ou publiques,
– la modification du mode de recrutement des dirigeants d’entreprises publiques pour limiter l’accès des énarques,
L’ENA resterait alors seulement l’école de formation des cadres de l’administration ; mais sans être rien d’autre et sans pouvoir interférer ou noyauter tout le système !
En conclusion :
La suppression de l’ENA n’est probablement pas la solution pour limiter l’influence de la haute administration sur la vie publique si elle n’est pas accompagnée des préconisations ci-dessus ; compte non tenu du fait que cette élite, qui monopolise tous les postes de contrôle de la structure administrative, va s’opposer à toute réforme… tout comme elle s’oppose actuellement à la réduction du nombre (excessif) des fonctionnaires qui constituent l’armée des petites mains du pouvoir !
Car, les anciens élèves de l’ENA ont fini par former une espèce de caste se répartissant les meilleurs postes et se protégeant les uns et les autres en s’opposant à toute tentative de remise en cause de leurs avantages.
Faute d’une véritable volonté politique dans le cadre d’un ensemble de mesures cohérent, E Macron se limitera donc à faire ce qu’il fait depuis son arrivée au pouvoir : De la réforme cosmétique tout en proclamant, à grand renfort de comm’, qu’il réforme à tout va. Il se limitera donc encore une fois à l’apparence des choses.
La suppression de l’ENA est en fait l’archétype de la mesure spectaculaire qui ne coûte pas grand-chose et qui n’engage à rien ! C’est donc avant tout une manœuvre politicienne pour « donner des gages » à ses électeurs et à ses détracteurs.
On s’aperçoit, à cette occasion, que les fonctionnaires lancés en politique ont bien du mal à passer à l’acte car consciemment ou inconsciemment, il leur est pratiquement impossible de remettre en cause le système qui les a créés !
Fatalement, ce n’est pas comme cela qu’on sortira la France de l’ornière … et qu’on réduira le poids de l’Etat.
Bien cordialement à tous !
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Nous vivons dans un monde dominé par l’information ; bonne ou mauvaise, vraie ou fausse … avec des chaînes d’information permanente, radio ou télé et des intervenants qui deviennent des habitués ou des « stars » du petit écran et des ondes hertziennes. Ces intervenants deviennent des valeurs « sures » de l’audimat et en viennent à donner des avis qui deviennent « la vérité ».
Le problème est que ces chaînes et stations ne font pas toujours de l’information mais de l’interprétation des faits et même quelquefois tout simplement de la propagande ; surtout lorsque les « débats » sont clairement orientés par les animateurs.
Ainsi, j’écoute régulièrement la désormais bien connue émission de radio des « informés » sur France info ; sans que je soie un adepte ou un partisan de cette station de radio particulièrement orientée dans le sens d’un « certain conformisme vis-à-vis du pouvoir ». Mais il est vrai qu’en sa qualité de station de radio publique, elle ne doit sa survie qu’à la bienveillance du pouvoir et, c’est bien connu, on ne mord pas la main qui vous donner à manger …
J’ai pu constater qu’interviennent régulièrement dans cette émission des personnes dont la caractéristique principale est, là aussi, le conformisme politique et économique et un manque total d’imagination et de référence à la liberté.
Dernièrement, il m’a été donné d’entendre deux énormités qui sont aussi des horreurs économiques. Elles ont trait aux demandes formulées dans le cadre du « grand débat » et de la réponse qui devrait être faite par E Macron :
– la première portait sur la demande de diminution d’impôts qui semble être la demande principale apparaissant dans les contributions.
Alors que nous savons tous que la France est un pays à la fiscalité pesante, (en fait la plus lourde des pays de l’OCDE et de l’Union Européenne), un des intervenants a pu affirmer sans provoquer ni indignation ni même une quelconque réaction : « le problème de la demande de diminution d’impôts, c’est qu’elle risque d’être sans fin, c’est à dire que les gens vont demander sans cesse des diminutions d’impôts » avec le sous-entendu qu’elles allaient fatalement mettre en danger les finances publiques.
Pouvoir proférer, sans faire sursauter ses interlocuteurs, une telle absurdité m’a laissé perplexe !
– la seconde était la solution proposée par plusieurs intervenants pour satisfaire les revendications et améliorer les revenus des français. Une seule solution a été suggérée : une augmentation de la redistribution.
Prôner la redistribution n’est pas innocent ; c’est admettre le rôle central de l’Etat providence en ce qu’il a de plus intrusif dans la vie des gens dans la mesure où c’est lui qui attribue des aides sociales et des revenus.
Par ailleurs, pour distribuer il faut … prélever or les impôts ne sont pas neutres ; ils pénalisent l’activité économique surtout dans un pays comme la France où l’on sait qu’ils sont déjà les plus élevés d’Europe !
Conclusion qui s’impose selon les intervenants : il faut augmenter les prélèvements pour augmenter la distribution alors qu’ils sont déjà trop élevés !
On sait pourtant que le système de la redistribution a atteint ses limites puisqu’il pénalise trop ceux qui doivent payer pour les autres ; sans compter que c’est en fin de compte le choix du maintien dans l’assistanat au lieu d’encourager les gens vers l’emploi.
A ce stade, nous avons deux solutions : soit les intervenants n’ont rien compris aux mécanismes économiques et ne sont donc pas vraiment « informés » soit ce sont des adeptes de la dépense publique, des socialistes, des étatistes et des idéologues et l’émission n’est alors plus de l’information mais juste de la propagande !
Personne n’a eu l’idée de suggérer qu’il serait peut-être plus simple et plus neutre de réduire les impôts (directs et indirects y compris la CSG) et que cela permettrait à tout le monde de regagner du pouvoir d’achat … sans avoir besoin des services de l’Etat !
Car, ce que n’ont pas l’air de savoir ces « informés », c’est que lorsque l’argent transite par les services de l’Etat, se produisent deux effets significatifs :
– d’une part, l’Etat et ses fonctionnaires ont tendance à choisir ceux qui auront droit à la distribution c’est à dire à choisir d’avantager leur clientèle ; ce qui fait que la distribution devient inéluctablement ciblée idéologiquement. La redistribution ne devient plus un moyen de liberté mais au contraire un instrument de servitude puisque ceux qui perçoivent ces aides et redistributions deviennent dépendants des faveurs de l’Etat !
On touche là toute la perversité d’un système qui maintient toute une population dans l’assistanat !
– d’autre part, les services de l’Etat ne sont pas gratuits, contrairement à ce que pensent beaucoup. Il faut payer les fonctionnaires qui interviennent sur les missions ainsi dévolues à l’Etat ; et ils sont d’autant plus nombreux que la redistribution est importante. L’effet induit est évidemment qu’il se produit une « évaporation » au niveau des sommes redistribuées et qu’en fait, la redistribution bénéficie en premier lieu, sous forme de salaires, aux fonctionnaires chargés de l’effectuer et de la contrôler.
Tout cela pour dire, que nous avons la preuve éclatante qu’à force de propagande permanente depuis 40 ans, la vision d’un Etat dispensateur de ses bienfaits reste dominante en France ; ce qui amène d’ailleurs au constat que bon nombre de bénéficiaires de ces redistributions n’ont même pas conscience que l’argent qu’ils reçoivent a été extorqué à d’autres qui ne sont même pas des riches !
Évidemment, l’auditeur, qui n’est pas mesure d’appréhender tous les aspects des affirmations fondées ou non qui lui sont assénées, devient la victime toute désignée de cette pensée unique dont il faut bien dire qu’elle est totalement erronée !
Nous savons que la dépense publique est trop élevée en France, qu’elle a mené au surendettement et qu’elle pénalise l’économie. Ce dont nous avons besoin c’est de moins d’impôts et de prélèvements et de plus de liberté, pas de plus d’impôts et de redistribution !
Par ailleurs, avant de prendre la mauvaise habitude de réclamer sans arrêt des diminutions d’impôts, ainsi qu’il a été dit, je crois que nous pourrions déjà commencer par un début de diminution de la pression fiscale. Après 30 ans d’alourdissement continu des impôts, et compte tenu du niveau actuellement atteint, nous disposons en effet d’une marge … tout à fait confortable avant de simplement revenir au niveau d’un pays comme l’Allemagne !
Conclusion qui s’impose : à la question posée « ceux qui parlent, savent-ils vraiment de quoi ils parlent ? » on peut clairement répondre : Non !
Bien cordialement à tous !
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On se souvient des propos méprisants et condescendants délivrés par notre président de la république à propos de certains français incultes, analphabètes, fainéants alors qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail et se payer un costard …
Ces propos traduisent non seulement un mépris de classe mais l’expression de la négation des autres qui ne sont, à ses yeux, que des bons à rien et des incapables ; bref des gens qui ne représentent rien ni personne et qui ne méritent aucune considération ….
On en arrive fatalement à s’interroger sur la raison de pareilles attitudes et déclarations envers des gens pour lesquels il est censé agir et qui ont même peut-être voté pour lui ?
On avait déjà le sentiment très net que E Macron ne supportait pas la contradiction ; ce qui a été amplement démontré lorsqu’il a organisé une répression violente du mouvement de contestation des gilets jaunes (20 personnes éborgnées au minimum) puis le vote de lois liberticides (loi anti fake news et contre la liberté de manifester).
Il faut quand même rappeler qu’en novembre dernier, E Macron s’est muré dans une attitude psycho-rigide de refus méprisant à propos de la contestation populaire de la taxe carbone qui, si elle avait été suspendue rapidement, n’aurait pas eu les développements violents qui durent depuis 5 mois. Le résultat de cette attitude intransigeante est que le ton est monté, les demandes se sont exacerbées, le mouvement s’est radicalisé, des groupes violents ont profité de l’opportunité et les revendications sont devenues à la fois excessives et inacceptables !
On avait aussi le sentiment qu’il se sentait devenir un demi dieu et certains lui ont attribué le qualificatif de Jupiter !
On avait vu aussi qu’il était tombé non seulement dans la tentation autoritaire mais aussi dans le manichéisme le plus absurde : moi ou le chaos, moi ou les fachos, moi ou le désordre alors qu’au stade où nous en sommes ce serait plutôt « moi cause du désordre ! »
Beaucoup ont alors pensé que E Macron avait une très, très haute opinion de lui-même et une très mauvaise opinion des autres ; surtout de ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ou qui n’adhèrent pas à ses idées sans réserve et l’on sait que cette tendance peut être aggravée par l’esprit de cour et de servilité obséquieuse qui règne dans les cercles du pouvoir proche du président.
Certains de ses proches ont même déclaré qu’ils étaient prêts à tout pour le « protéger » car, malheureusement, en toutes époques, y compris lors des plus troublées, il se trouve toujours des gens pour légitimer et justifier les agissements des personnes qu’elles servent !
Seulement, cela ne s’arrête pas là car il n’est pas non plus l’ami des dirigeants des autres Etats. En effet, de propos en attitudes inutilement vexatoires, notre président est en train de se tailler, auprès d’eux, une image absolument détestable. Les français ne sont visiblement à ses yeux que des gueux, ils ne comptent pas (sauf quand ils commencent à tout casser) mais, visiblement, les autres dirigeants étrangers ne sont pas mieux traités !
On se souvient de ses propos incroyables tenus à Aix la Chapelle lorsqu’il a tancé l’Allemagne pour ses excédents budgétaires compulsifs !?!
On se rappelle aussi ses propos particulièrement désagréables vis-à-vis des dirigeants italiens Salvini et Di Maio dont le principal défaut est de ne pas penser comme lui ! On a frisé à ce moment là l’incident diplomatique …
Il s’en est pris aussi au dirigeant hongrois, à la Pologne (pour ses travailleurs détachés) … s’attirant à chaque fois des réparties peu amènes !
Il nourrit aussi une rancoeur visible vis à vis de D Trump à la suite de cette fameuse entrevue où E Macron a cru qu’il pourrait en imposer au président américain mais n’était finalement apparu que comme … un petit garçon ! Cela peut expliquer qu’il soit désormais opposé au traité de libre échange avec les USA alors qu’il y était favorable au départ.
On a vu enfin que, incroyablement sûr de lui, il s’était auto désigné chef implicite de l’Union Européenne en adressant à tous les chefs d’Etats membres de l’Union Européenne une « lettre de cadrage » du futur de l’Europe. E Macron y a proclamé sa vision napoléonienne de l’Europe (Napoléon était européen mais seulement pour mettre tous les pays d’Europe à sa botte ce qui avait déjà provoqué l’opposition des britanniques et … sa chute).
Evidemment, il est apparu particulièrement audacieux aux yeux des autres membres de l’Union Européenne que le dirigeant du pays qui présente les plus mauvais résultats économiques puisse venir s’auto ériger en moralisateur et donneur de leçon pour tous les autres !
Il a eu droit à quelques réparties cinglantes …
Et voilà qu’il vient de remettre ça lors du dernier conseil européen en s’opposant à ce que le Royaume Uni bénéficie d’autre chose que d’un bref délai pour résoudre ses problèmes liés au Brexit !
Seulement, l’autoritarisme qu’il peut se permettre d’exprimer vis-à-vis des français ne peut que prêter à sourire et à moquerie de la part de dirigeants d’Etats souverains.
Il n’a pas été suivi par les autres européens qui ont été agacés par son attitude jusqu’au-boutiste et le délai pour obtenir un accord négocié de sortie de l’Union Européenne par le Royaume Uni a été prorogé de 6 mois (jusqu’au 31 octobre 2019). Certains se sont d’ailleurs demandés s’il n’essayait pas de régler ses problèmes de politique intérieure sur la scène européenne.
Certes, nous savons que les Etats n’ont pas d’amis mais seulement des intérêts. Toutefois, tenir systématiquement des propos négatifs, désagréables ou carrément désobligeants ne fait pas une politique étrangère et n’est pas de nature à créer des relations de confiance entre les Etats …
Les britanniques sont nos alliés de longue date, nous entretenons avec eux des liens très étroits dans les domaines industriels, militaires et stratégiques. Alors pourquoi essayer de leur compliquer la tache alors qu’ils sont en train de se débattre à propos d’un Brexit dont tout le monde (sauf les habituels extrémistes) redoute les conséquences ?
Ce genre d’attitude est inutile et sans intérêt ! Il y a là manifestement un problème comportemental … et peut-on raisonnablement penser que cela va nous rendre service à l’avenir et améliorer les relations entre les deux pays ?
Fatalement, les britanniques n’ont pas vraiment apprécié … et ils sauront s’en souvenir.
Une question vient alors à l’esprit : est-ce volontaire et réfléchi (mais peut-être E Macron est-il pour un Brexit with no deal ?) ou simplement compulsif ; c’est à dire qu’il n’a pas pu s’en empêcher ?
Il se trouve qu’il existe un mot d’origine grecque pour décrire ce genre de comportement : l’hubris ! Et il n’a rien de rassurant …
Il s’agit de la tentation de la démesure ou de la folie imprudente des hommes, tentés de rivaliser avec les dieux et, de nos jours, ce terme est souvent utilisé pour désigner l’orgueil démesuré d’un dirigeant. On en revient à l’image déjà évoquée dans ces colonnes d’enfant roi, de tyran tout puissant et capricieux …
Beaucoup pensent que nos dirigeants politiques sont souvent des malades mentaux et on avait d’ailleurs déjà utilisé cette notion d’hubris à propos de N Sarkozy …
Le problème, c’est qu’en France, en raison des dispositions de la constitution de la Vème république, laquelle n’a rien de démocratique, le président dispose de tous les pouvoirs tout n’étant pas responsable politiquement. Le premier ministre n’est qu’un collaborateur, les autres ministres des faire-valoir et le parlement une chambre d’enregistrement des décisions du président. Il n’y a pas de pouvoir judiciaire. C’est la mise en pratique de cette détestable culture française du chef …
Il peut donc dire et faire n’importe quoi pendant 5 ans ; ce qui n’est pas de nature à calmer les ardeurs autoritaires d’un individu jeune qui, en raison de sa victoire aux élections de 2017 alors qu’il n’a jamais élu et n’a jamais rempli un seul mandat électif, pense avoir toujours raison envers et contre tous !
Un individu de ce genre est dangereux à tous points de vue, narcissique, dépourvu d’empathie, méprisant et hautain… il n’y a rien à en attendre ; il n’écoute que lui-même et ne respecte personne ! Il ne fait mine de s’intéresser aux autres que lors de la parade de la séduction …c’est à dire avant les élections.
Notre presse si conformiste, très marquée à gauche et si complaisante avec le pouvoir, s’en prend régulièrement aux propos et attitudes de D Trump, ce président américain hors normes définitivement classé parmi les personnes infréquentables et dont effectivement on peut se demander s’il n’a pas certains problèmes de comportement.
Curieusement, elle semble ne rien voir à propos du président de la république …
Seulement, les règles constitutionnelles font qu’il existe une grande différence entre les USA et la France. Trump peut tempêter, vitupérer, menacer … si le Congrès (parlement) ne veut pas lui donner les moyens de sa politique, il ne peut rien faire et s’il enfreint le droit constitutionnel, la Cour suprême est là pour le sanctionner ! On l’a nettement vu avec sa prétention farfelue à ériger un mur entre le Mexique et les USA.
Ces précautions constitutionnelles ne peuvent pas être considérées comme inutiles ; elles sont la garantie de la démocratie.
Or, en France, rien de tout cela, il n’existe aucune barrière, aucune limite au pouvoir du président ; bien au contraire, on lui permet même les dérives autoritaires. Mais il est vrai que si les américains se sont toujours méfiés des dictateurs, les français, eux, aiment les « grands hommes » providentiels. Question de culture sans doute.
Or, il se trouve qu’il va devoir répondre aux contributions du grand débat à l’occasion duquel on a surtout remarqué qu’il était capable de parler pendant des heures devant un auditoire « respectueux » et docile. Il est noter que le premier ministre n’a pas été en mesure d’évoquer ni devant le Sénat ni devant l’Assemblée Nationale la nature des propositions qui vont être faites. Il n’en sait rien … tout est décidé à l’Élysée !
Quels sont les points auxquels il va devoir répondre ?
– la hausse des bas salaires est impossible car elle provoquerait une dégradation de l’économie entraînant la dégradation de l’emploi peu qualifié (qui part alors à l’étranger s’il revient trop cher)
– la hausse globale des salaires n’est pas non plus possible car la France est mal placée avec des salaires trop élevés pour la gamme de produits (non compétitifs), sauf à diminuer fortement la fiscalité sur les entreprises ce qui provoquerait une forte dégradation du budget déjà en bien mauvaise posture,
– la hausse des retraites est impossible puisque tous les régimes sont au bord de l’effondrement alors qu’il faudra repousser l’age de départ en retraite à 65 ans ; ce recul de l’age de la retraite à 65 ans étant d’ores et déjà rejeté !
– l’alourdissement de la fiscalité sur les riches et le capital serait l’aveu d’une instabilité fiscale et le meilleur moyen de faire fuir les riches et les investisseurs,
– la baisse des impôts est impossible pour cause de surendettement et de frais de fonctionnements trop élevés de l’Etat ; notamment en raison d’une fonction publique trop développée qui résiste à toutes les tentatives de réformes,
– le développement des services publics est impossible sans alourdir les impôts que les français veulent voir diminuer,
– la diminution des aides sociales provoquerait une révolte.
L’aggravation de la dette est donc l’hypothèse la plus probable mais restera difficile à réaliser du fait des dispositions européennes qui nous interdisent de le faire !
Les conséquences de son attitude générale sont donc extrêmement graves et absolument insolubles actuellement …il ne pourra proposer que des mesures cosmétiques qui ne vont évidemment satisfaire personne. Sans aucune marge de manœuvre, il va devoir faire face à une forte contestation sans pouvoir y répondre sauf … par la force !
Il faut être conscient que la France est en passe de devenir le passager clandestin de l’Europe ; c’est à dire celui qui ne respecte aucune règle commune, qui rend la vie des français plus dure et plus compliquée (taxe carbone et chasse aux voitures), qui aggrave les dettes pour les générations futures et qui en plus se met à dos tous les autres membres de l’Union Européenne !
Est-ce que c’est pour cela que les français ont voté ?
Le haut fonctionnaire fort en thème, qui a une parfaite vision théorique du monde mais qui n’a rien vu tout en sachant tout et n’écoutant personne tout en méprisant tout le monde est juste … dangereux. On se situe évidemment à mille lieues d’un président bonhomme comme G Pompidou qui avait sermonné ses hauts fonctionnaires en leur intimant : « arrêtez d’emmerder les français » !
On ne peut pas gouverner en prétendant avoir raison seul contre le reste du monde tout en méprisant celui-ci. Diriger un pays c’est faire en sorte que, dans le cadre évidemment de ce qui est possible compte tenu d’évènements extérieurs qui peuvent être imprévisibles, la situation de la population s’améliore ; pas que tout aille de plus en plus mal et finisse par provoquer un affrontement généralisé !
L’attitude du chef déifié, omnipotent et cassant qu’il manifeste en menant une politique irresponsable est plus le signe d’un trouble du comportement que de la capacité à diriger un pays. Or, dans une démocratie, la population ne doit jamais devenir l’otage, l’instrument ou la victime des écarts de comportement de ses dirigeants !
Bien cordialement à tous !
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