Ce cycle infernal est sans fin. Seul le dégoût pourra l’arrêter. Hélas nous sommes encore, et pour longtemps probablement, dans la phase jubilatoire de la haine de l’autre, dans l’attente impatiente de l’opportunité de le violenter, de le tuer.
L’exemple du jour
Il y a un demi siècle les architectes se sont fait confier le monopole de l’acte constructif. Ce qui, pour ce noble art qu’est l’architecture, a été un scandale, dont on commence à voir la trace aujourd’hui signée par la monotonie et par le manque de créativité de la majeure partie des constructions réalisées sur tout le territoire national.
Il faut dire qu’avant d’obtenir ce monopole les architectes avaient déjà sévi en bâtissant un peu partout les cités dortoirs HLM honnies, qui relevaient déjà de leur monopole.
A l’occasion de ce monopole « artistique » une organisation corporative s’est surajoutée : Le Conseil de l’Ordre des Architectes, organisé au profit de ses organisateurs.
Cette docte assemblée, qui se pousse du col, qui n’en peut plus, gère l’asservissement des architectes, de leur créativité, au pouvoir politique et bureaucratique. Logique retour du monopole consenti.
Pour ce faire l’Ordre émet une cotisation.
Qui ne la paie pas perd son titre d’architecte, enfin plutôt son droit d’exercer en France… Quel moyen de persuasion… pas vraiment tendre, plutôt violent…
Je suis en désaccord avec cette cotisation, que je paie régulièrement mais en la limitant à la case « sans activité en cours », ce qui est mon cas.
L’Ordre se prétend légitime à percevoir sa cotisation non sur les seuls revenus liés à l’architecture mais sur tous les revenus. C’est stupide.
Nous nous retrouvons au tribunal où je perds, sans avoir les moyens alors d’aller en cassation.
La problématique sociétale me parait importante puisqu’elle touche la notion de monopole d’un art majeur et de sa censure engendrée, ainsi que la légitimité de lever finalement un impôt en lieu et place d’une cotisation professionnelle.
Du bonheur pour un magistrat qui s’intéresserait à la marche de son pays et à son métier, non ?
Eh bien non, malheureusement.
Hier en audience de conciliation, précédant les abominations dont on m’a averti pour les 2 000 balles que je devrais, la juge m’a regardé droit dans les yeux pour bien me faire comprendre que ne pas payer sa cotisation, telle qu’elle est demandée par le conseil de l’ordre des architectes, est un acte de contestation inadmissible.
L’architecture, elle s’en fout comme de sa première guigne, elle n’est pas là pour ça.
Elle est là pour bien faire sentir la haine de ceux qui sont au pouvoir contre ceux qui se rebellent, surtout s’il s’agit d’une révolte contre la symbolique de ce pouvoir. Ce qui est le cas ici.
La haine, transmise par procuration, de la juge était accompagnée d’une jouissance des violences à venir dans les yeux de l’huissier qui représentait l’Ordre des Architectes. Pensez, ils vont saisir ma retraite : un exploit.
Pauvre bande de pieds plats, qui ne comprennent même pas que ce sont eux qui cassent tout en distillant ainsi la haine, sans même réfléchir aux situations.
Plus largement
Bercy fait journellement l’apologie de la haine du « fraudeur fiscal » sans que personne ne sache ce que représente cette qualification, y compris Bercy…
Les écolos font journellement l’apologie de la haine pour l’homme qu’ils imaginent négatif — tous les hommes, eux compris, il faut le faire –, de la haine pour le progrès, le capital, la confiance…
Les musulmans font journellement l’apologie de la haine pour tout ce qui n’est pas musulman.
Ces haines et d’autres sont synergiques, elles génèrent une violence qui se manifeste actuellement par le verbe, mais qui languit de se manifester physiquement.
Nous sommes aux portes de la guerre, dont la stupidité est avérée, mais qui ressurgit régulièrement malgré l’immensité des douleurs qu’elle génère.
Je suis sidéré, ce qui ne change pas grand-chose à la situation… et vous ?
Bien à vous. H. Dumas