Formule contre formule

Depuis les années 1970 environ, l’humanité a été soumise à un lavage de cerveau dont la formule est la suivante : « Pas de croissance infinie dans un monde fini. »

Il faut bien admettre que la formule n’est pas conne, même qu’elle est intellectuellement séduisante. En plus, nul besoin d’être sorti premier de Polytechnique pour la comprendre et imaginer tout ce qu’elle sous-entend.

Tous ceux qui rêvent d’éradiquer ce qu’ils ne sont pas alors qu’ils voudraient tellement l’être ont brodé autour de cette formule la plus formidable machine à piller qui n’ait jamais existé.

Ils ont créé le pillage désintéressé. Une arme fatale.

Car, en échange de la décroissance, de la limitation des naissances, d’un avenir durable, d’un climat sans surprise, d’un air pur, il n’y a en apparence que de la raison et de la bonne volonté. Mais, en réalité, il y a surtout la fin de la compétition, la planque pour les planqués, le nivellement qui rase les sommets et comble les crevasses qui dévaste le paysage.

Cette stupidité a eu raison du monde occidental, moteur du progrès qui nous a permis de quitter définitivement le monde des cavernes.

Les pitreries de ce pauvre Trump n’y changeront rien, le quiproquo entre lui et ses supporters quand ça va chauffer ne va pas lui laisser le temps de changer la donne. Si tant est qu’il aurait la lucidité nécessaire pour en être capable.

Nous ne sommes pas encore au niveau zéro où doit nous mener la formule, mais nous en approchons.

Il est une autre formule qui pourrait bien contrarier les zélotes de la première, qui est pratiquement aussi simple qu’elle, aussi facile à comprendre et à enfourcher pour changer de direction à 180°.

C’est : « Pas de prévision possible dans un monde aléatoire »

Elle va s’imposer quand les résultats programmés de la première formule auront totalement échoué et qu’il faudra bien comprendre pourquoi, ou du moins donner une explication à ce que peut-être personne ne comprendra jamais.

D’ailleurs est-il besoin, ou possible, de tout comprendre ? Certains n’hésitent pas à poser la question aujourd’hui. Question dangereuse qui ouvre la boite à Pandore des croyances, faut-il comprendre pour croire ou au contraire seule l’ignorance permet-elle ce confort trompeur ?

Une chose est sure, nul n’en doute : tout est aléatoire. Il suffit de regarder sa propre vie avec objectivité. Ce ne sont pas les prévisionnistes de Météo-France qui me contrediront, ni Macron…

Ce qui exclut raisonnablement les planifications, les projets individuels ou collectifs où l’homme est sacrifié sur l’autel des prévisions.

Donc, arrivée au bord du gouffre, ou au fond, l’humanité va étreindre, d’une manière que l’on ne connait pas encore, la deuxième formule.

Peut-être alors, pour un certain temps, serons-nous dans un de ces curieux moments de sagesse et de paix à grande échelle.

Les plannings existeront toujours, ils sont nécessaires, mais leur relativité sera reconnue. Les faiseurs d’avenir, les bonimenteurs politiques, seront obligatoirement modestes, puisque plus personne n’aura besoin d’eux.

Le progrès sera sans doute de nouveau possible, n’est-ce pas le destin de l’homme ?

Le présent reprendra sa place tel qu’il est, l’espace-temps imprévisible et éphémère entre le passé et l’avenir, forgé plus par le hasard que par la volonté. Volonté que l’on confond toujours avec la résilience face à l’aléatoire.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

5 réflexions sur « Formule contre formule »

  1. Il est surprenant que vous vous moquiez de Trump, pour sa rapidité à passer aux actes, conformément à ses promesses et que vous jugiez qu’il fait le nécessaire pour qu’on parle de lui alors qu’il ne fait qu’informer les américains sur les nombreuses décisions qu’il a prises pour amener le changement qu’ils attendent C’est si rare, en France, d’avoir un de nos dirigeants et encore moins, un président qui ait tenu ses promesses. Le meilleur exemple est Retailleau qui annonce vouloir réguler l’immigration à renfort de discours alors que l’échec récent de l’expulsion de l’influenceur algérien, montre que son incapacité à le faire. Il est encore plus choquant que vous jugez prématurer d’applaudir Trump alors que vous ne manquez une occasion pour le dépeindre négativement!!! N’êtes vous pas sous l’influence de la plupart de nos médias qui essaient à tout prix de le décrédibiliser?

    1. Je suis un peu déçu que sur un sujet aussi important que celui qui est traité dans ce billet vous ne reteniez que la moquerie de Trump, qui n’est pas agressive juste le constat de sa mise en scène que je trouve maladroite.
      Pour le fond, et là je suis sérieux, je me suis souvent expliqué sur l’idée que la démocratie n’est pas le reflet des dirigeants mais de la population.
      L’absence actuelle du libéralisme, dont je souhaite le retour, ne sera pas solutionnée par les hommes de l’Etat mais par leurs électeurs.
      Comme je suis totalement contre la contrainte, pour moi l’homme politique libéral doit commencer par convaincre la population des vertus du libéralisme avant toute possibilité d’action.
      C’est en cela que les méthodes de Trump me font sourire.
      J’attends le Messi du libéralisme, pas un agitateur du bazar actuel qui prend non seulement le risque de se fracasser, ça je m’en fous, mais aussi celui de décrédibiliser définitivement le libéralisme.
      Merci d’exposer sincèrement vos émotions, c’est la seule solution pour avancer.
      Bien à vous.

  2. Dernière tendance « automne-hiver » de ce blog :
    l’anti-Trumpisme systématique !

    Chaque billet signé « Henri Dumas » comporte désormais son « moment Donald ».

    On se croirait sur France-Inter ou dans Libération.

    Non, Donald Trump n’est ni un « pitre », ni « un camelot »,
    et son cornet de frites vaut bien la tronçonneuse de Javier Milei.

    Si ce président américain paraît excéder la mesure,
    alors c’est « un fou qui vend la sagesse » et qui lutte
    à visage découvert contre des ennemis de l’ombre,
    qui ont voulu par deux fois l’abattre.

    Disons plutôt, pour reprendre le titre d’une pièce de Carlo Goldoni,
    que c’est un « bourru bienfaisant »,
    contrairement à Joe Biden qui était… un « gâteux malveillant »
    (pour ne pas dire : « un sale type franchement hargneux »).

    Et, s’il existe encore en ce monde inversé,
    un ennemi résolu
    du « pillage »,
    de la « décroissance »,
    de « la limitation des naissances »
    et du « climat sans surprise »,
    il me semble qu’il se nomme incontestablement…Donald Trump !

    C’est même ce que toute la bien-pensance lui reproche !

    1. Cher M. Millerand,
      Je me moque un peu de Trump, pour ce qu’il dit et ce qu’il fait.
      Il fait quand même le nécessaire pour qu’on parle de lui, non ?
      Ne faut-il pas prendre les gens tels qu’ils sont et non tel qu’on les rêve, en bien ou en mal ?
      Sera-t-il ce que j’aimerais qu’il soit ? S’il le devient je serai le premier à l’applaudir.
      Juste il me semble qu’aujourd’hui c’est prématuré.
      Bien à vous.

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