Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Les révélations du Monde sur la crise des masques face à l’épidémie de coronavirus en France dénoncent un véritable scandale. Mais elles ne sont que la révélation du fonctionnement habituel de l’Etat.

Ayant eu le redoutable privilège d’affronter l’Etat depuis des décennies dans le seul but d’exiger le respect de l’état de droit et des droits de l’homme, j’ai pu constater que les politiciens n’ont aucune influence et que seule gouverne l’administration.

Pourtant cette situation révoltante ne résulte d’aucun texte, mais seulement de comportements humains.

Trois exemples. Arrivant au gouvernement au retour du général de Gaulle, Antoine Pinay réunit les directeurs du ministère des finances et leur expose son programme. Les hauts fonctionnaires se récrient et lui indiquent qu’ils ne pourront pas le mettre en œuvre. « Je vous remercie Messieurs, déclare le ministre, j’ai bien enregistré votre démission. » « Pas du tout, Monsieur le ministre, pas du tout, nous exécuterons vos décisions », répondent ces fonctionnaires.

Autre exemple. Un de mes amis est nommé au ministère des finances. Je suis président d’un syndicat médical et nombre de nos adhérents ont un sérieux problème avec l’administration fiscale qui leur refuse un droit établi par la loi. Je prends rendez-vous avec mon ami, qui me reçoit avec la plus grande amabilité, mais qui, lorsque je lui ai exposé le but de ma visite, me dit : « Mon administration n’acceptera jamais. » Je m’étonne : « Ton administration n’acceptera jamais d’appliquer la loi ? » Il me répond d’un sourire impuissant. Nous nous sommes quittés un peu en froid, après que je lui eus demandé : « Dis-moi, ça sert à quoi d’être ministre ? »

Troisième exemple. Président du Mouvement pour la liberté de la protection sociale (MLPS), je me bats depuis de longues années pour faire appliquer par la France les directives européennes qui mettent la Sécurité sociale en concurrence et que notre pays a transposées et intégrées à sa législation. Là encore, c’est l’administration qui est à la manœuvre et qui refuse d’appliquer la loi. Impossible d’obtenir le soutien d’un seul politicien. Tous sont tétanisés à l’idée d’affronter l’administration. Or voilà qu’un jour un adhérent me transmet une vidéo où l’on voit à l’Assemblée un député, Frédéric Lefebvre, interpeller le gouvernement, dans un hémicycle vide, sur les méfaits du Régime social des indépendants, dont le sigle, RSI, est un objet d’horreur et de ruine pour les trois millions de chefs d’entreprise français. Je prends immédiatement contact avec ce parlementaire, dont je n’avais nullement sollicité l’initiative, et lui indique que notre mouvement se propose de relayer son action, ce qu’il accepte de grand cœur. Quelques mois plus tard, le RSI est supprimé, en même temps que les tribunaux des affaires de sécurité sociale (TASS), sinistres zones de non droit que nous tentions en vain depuis des années de faire disparaître.

Il a donc suffi d’un seul député, certes ancien ministre des PME, mais isolé au sein de son groupe, pour faire basculer une situation figée depuis des années malgré nos actions déterminées et incessantes.

C’est ici qu’il faut se souvenir des mots de l’ancienne dissidente roumaine Doina Cornea : «Si nous avions été, je ne dis pas mille, je ne dis pas cent, je dis cinq, nous aurions vaincu le communisme. »

Quand on affronte le totalitarisme (et la France en est victime, il ne faut pas refuser de le constater), il y a un principe qu’il ne faut jamais oublier : le temps ne compte pas. Cela a un côté désespérant quand on voit défiler les années, mais le désespoir n’est pas de mise dans les grands combats.

Il se peut que le grand ébranlement provoqué par l’épidémie du coronavirus soit l’occasion que nous attendions depuis des décennies. Le peuple a enfin compris que l’Etat ne le protège pas, et même que ses dirigeants le détestent. La politique doit reprendre le pouvoir. Il faudra encore se battre, mais j’ai la conviction que nous y arriverons.

« Un peuple qui n’est plus capable de se mettre en colère est un peuple mort », a dit Confucius. Amis de la liberté, mettons-nous en colère !

Claude Reichman

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5 réflexions sur « Amis de la liberté, mettons-nous en colère ! »

  1. Monsieur Reichman
    J’avais soutenu et milite pour soutenir votre-notre combat contre le RSI lorsque nous avions une SARL familiale …c’était déjà hier !
    aujourd’hui, Ayant les 70 printemps dans le rétroviseur, 5 enfants et bientôt 9 petits, je suis votre homme ! Tant que mes circonvolutions pariétales ne sont pas trop amidonnées

    Il faut initier une action réfléchie et résolue.
    Je demeure persuadé que la méthode Gandhi reste pertinente et, si adaptée, parfaitement d’actualité

    En tous cas, le pire serait de vivre couché et ça je ne le souhaite pas pour les petits enfants.
    Je veux pouvoir les regarder, grandir le plus longtemps possible avec une santé préservée ( sinon rien ) mais plus encore droit dans leurs yeux pour qu’ils y lisent la valeur de la liberté…bien supérieure à la mort !

    Donc, j’attends votre appel car avec vous à la manœuvre j’ai mesurer votre pugnacité….la mienne n’est pas comparable même si j’ai mis 10 ans de ma vie à obtenir la contrainte du gouvernement de mon pays à modifier la loi. Ce n’est pas dans ma bouche un titre de gloire, mais une autre histoire…

    L’article de Ch.Gave publie le 4 Mai sur IDL est absolument dévastateur pour la propagande du gamin psychopathe car, seul à la manœuvre pour tirer les ficelles et jouir du désordre qu’il a fait naître et entretient, Macron est en passe de mettre à bas la cohésion de la Nation dans l’unique but de satisfaire, jusque dans l’extase ( partagée avec sa femme ? ), une pathologie dont je n’avais pas jusqu’alors mesuré le potentiel néfaste de ses effets délétères sur la société.

    Disposant de tous les pouvoirs, il met en avant Philippe et les ministres car il est « abrité » par la Constitution ( « Qu’ils viennent me chercher! » affaire Benalla)…

    Nous en revenons toujours à la Question : qui sera l’homme du redressement ?
    Si nous partageons la connaissance des qualités et vertus qui sont indispensables pour y prétendre, le « mystérieux » qui fera le déclic passe par une étrange alchimie qui m’échappe… le plus tôt sera le mieux pour nos enfants et les enfants de nos enfants et, j’en forme l’espoir le plus vif, en évitant l’étape de la faim avec la cohorte des épreuves qu’elle entraîne chez tout peuple qui a vécu d’opulence factice.

    Je n’ai aucun contact avec Charles GAVE…auriez-vous un moyen d’accès ?

  2. Merci Claude.
    Si cinq suffisent, même dix, nous devons pouvoir y arriver.
    En réalité nous sommes peut-être cinq cents, donc trois mille en arrivant au port, c’est possible et déterminant.
    Amicalement.

  3. Rien ne changera car les contrepouvoirs sont faibles et ont été affaiblis et les pouvoirs en place se sont renforcés.
    Je pense, malheureusement que les prévisions de Houellebecq ne seront, hélas, que le triste reflet de ce qui va se passer.
    Faisons l’effort d »écouter + de 5mn. Pour ma part j’aime aller au-delà de 5mn et donc j’ai pris un réel plaisir à écouter mais aussi à lire. Je suis donc d’accord avec MICHEL HOUELLEBECQ. Si vous avez 6mn devant vous, écoutez l’intégralité!
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/coronavirus-pour-michel-houellebecq-le-monde-dapr%c3%a8s-sera-le-m%c3%aame-en-un-peu-pire/ar-BB13zCe0?li=AAaCKnE

  4. L’irresponsabilité des administrations, des Hauts fonctionnaires et des politiques, des dizaines de milliards perdus depuis 1970, un exemple = Charles Prats Ancien magistrat : «La fraude sociale, c’est 30 milliards d’euros par an» Ancien magistrat de la Délégation nationale à la lutte contre la fraude (DNLF) au ministère du Budget, Charles Prats estime que 2,5 millions d’individus «fantômes» bénéficieraient de 30 milliards de prestations sociales indues. Cliquez pour lire la suite= https://www.lefigaro.fr/vox/economie/charles-prats-la-fraude-sociale-c-est-30-milliards-d-euros-par-an-20200430

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