Port du masque obligatoire, protection ou soumission?
Emmanuel Macron dans son intervention du 30 avril a bien précisé que les gestes barrière étaient maintenus après le 30 juin, dernière étape de son plan dit « de déconfinement. » Il peut être intéressant de s’arrêter sur le port du masque.
1 Rappel utile
« Les études scientifiques sur l’utilité du masque pour lutter contre les épidémies, en protégeant une population des virus respiratoires, restent encore peu nombreuses et s’appuient principalement sur des données observationnelles. Il est en effet difficile de réaliser des études randomisées de qualité sur cette question, puisqu’on ne peut pas demander à des gens de s’exposer au virus avec ou sans masque pour mesurer l’efficacité de ce dernier. » Source
Le masque est conçu pour un usage médical
Le « masque chirurgical » a été conçu initialement pour un usage médical. Il « aurait été utilisé la première fois en 1897. »Lors d’une intervention chirurgicale il protège de l’infection le champ opératoire et la plaie opératoire. Dans la même logique, porté par un patient contagieux ce masque protège l’entourage. C’est pourquoi, très tôt, en particulier en Asie, il a été utilisé pour essayer de protéger les populations lors d’épidémies. Aujourd’hui il y est devenu habituel en période d’infection. Le but du masque facial est de protéger le porteur et l’entourage de la transmission aéroportée de germes, et accessoirement contre un risque de projection de liquides biologiques. Il y a deux types de transmission aéroportée.
Les gouttelettes : gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures émises lors de la toux, la parole, l’éternuement. > 5μ elles sédimentent rapidement dans l’environnement immédiat (moins d’1 m). Elles entrent en contact avec les muqueuses ORL et/ou oculaire. Elles sont fréquemment associée à une transmission par contact (mains sales, surfaces, objets souillés.)
Les aérosols : Aérosols de fines gouttelettes < 5 μ (sécrétions bronchiques émises lors de la toux) ou de poussières portant le germe. Ils sont relativement résistants dans l’environnement et véhiculés sur de longues distances. Ils sont inhalés par l’hôte.
La protection est toujours imparfaite quel que soit le type de masque.
Pour considérer l’efficacité il ne faut pas se limiter à comparer la taille du virion de SARS-coV2 à la taille du « trou » du masque. La taille du coronavirus varie de 60 nanomètre à 140 nanomètre (0,06 micron et 0,14 micron). Un masque chirurgical a une efficacité de filtration pour une particule à partir de 3 µm. Un masque FFP est filtrant pour une particule à partir de la taille de 0,6 µm (Source) Une particule virale ne peut se déplacer seule à l’extérieur. Elle est portée par un vecteur . Il faut tenir compte de la taille du vecteur. Pour faire une comparaison, une personne sur un vélo peut entrer par une porte. Plusieurs personnes dans un bus ne passeront jamais. Il faut aussi tenir compte des fuites vers l’intérieur et vers l’extérieur et du fait que le masque est souvent touché et mal porté.
2 Vint la COVID-19
Au commencement la négation
Le gouvernement avait, aux premiers temps de l’épidémie, prêché l’inutilité du masque. Il faut dire que la France en était dépourvue à cause de l’incurie étatique, allant du non renouvellement à leur destruction.
En début d’épidémie les pays asiatiques ne confinaient pas mais testaient, traçaient, rompaient les chaînes de contamination, isolaient les malades, les traitaient immédiatement et leur population portait des masques. Il est probable que le port du masque ait joué un rôle dans leur réussite de la gestion de l’épidémie. Lequel précisément on ne sait pas. Au même moment la France démunie de tout, manquait de tests, de gel hydroalcoolique, de tenues de protection, ne traitait pas les malades en phase précoce, détournait les malades des cabinets médicaux, déclarait inutile le port du masque et enfermait sa population. Or, compte tenu de ces circonstances, face à un virus inconnu, quand tout partait à vau l’eau, le bon sens aurait voulu que la France mobilise tous les moyens disponibles. L’utilisation de masques, foulards ou autres avaient un sens. Même une efficacité faible n’était pas à négliger.
Aujourd’hui l’obligation
Le gouvernement a fini par rendre obligatoire le port du masque, y compris en extérieur. Le contexte est très différent. Les tests sont largement disponibles au point qu’ils sont effectués à tire-larigot dans une logique politique. Pour le gouvernement le nombre de tests effectués est un gage de qualité de la prise en charge de la COVID. Le nombre de tests positifs sert à effrayer la population. Les masques sont abondants et, corollaire, obligatoires en de multiples lieux. Cette obligation relève d’une directive politique.
Aujourd’hui nous avons du recul. L’absence du port du masque en population générale n’entraîne pas d’apparition de foyer, ni de résurgence épidémique. « Lorsque le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a supprimé l’obligation de porter un masque et les autres restrictions liées au COVID imposées aux entreprises et aux particuliers, le Dr Anthony Fauci a qualifié cette décision de “risquée” et de “potentiellement dangereuse”. Mais aucune flambée n’a eu lieu. Plus tôt ce mois-ci, le Dr Fauci a eu du mal à expliquer comment le Texas a défié ses propres prédictions lors d’une apparition sur MSNBC, arguant à l’époque qu’il pouvait y avoir un “décalage”. Trois semaines plus tard, il n’y a toujours pas de recrudescence des cas au Texas. » Ceci est à rapprocher des manifestations sans gestes barrière regroupant plusieurs centaines, voire milliers, de personnes, telles que la carnaval de Marseille qui n’ont donné lieu à aucun foyer non plus. Contrairement à ce qui avait été largement annoncé.
Les gouttelettes et les aérosols diffusent bien sûr. Le fait qu’il y ait du virus sur les objets ou dans l’air, qu’on en porte sur les mains ou qu’on l’ inhale, n’implique pas automatiquement une infection. Il faut que la quantité de virus (charge virale) soit suffisante et que le seuil infectieux (Capacité des défenses immunitaires) de l’organisme soit dépassé. « À l’heure actuelle, ces observations contrastent toutefois avec les données issues de la pratique clinique. Si dans certaines conditions expérimentales et dans des environnements intérieurs mal ventilés il existe un potentiel de transmission du virus par les aérosols, l’expérience clinique de la gestion de la pandémie suggère plutôt que le mode de transmission du SARS-CoV-2 est de courte portée, par les gouttelettes et le contact étroit. » Source À l’air libre les virus sont vite dilués et éloignés. Il en est de même dans des locaux ventilés. La probabilité que la charge virale soit suffisante et que le seuil infectieux soit atteint est très faible, voire nulle. La transmission à l’extérieur représente 0,1% des cas de Covid-19 Il ne faut pas oublier la cinétique de ces épidémies que l’on ne connaît pas vraiment. Enfin, pour une réelle protection il faudrait former les utilisateurs.
Tout ces faits rassurants devrait entraîner la confiance pour un retour à la liberté. Malheureusement ces nouvelles sont occultées, comme tout ce qui rassérène et qui enlève une quelconque justification au totalitarisme étatique.
La soumission à l’Autorité Centrale
Certains voudraient qu’être masqué soit la norme. Si ce n’est que de vivre masqué n’a rien de normal. Si les mesures de coercition sociale rentrent dans les mœurs c’est la servitude qui est intériorisée. Le masque en population générale n’en est qu’un témoin plus visible que d’autres. Il est donc aisé pour les autorités et la population de repérer les dissidents et de les présenter comme « responsables » de l’infection. Cela facilite la répression et la délation. Nous sommes bien dans une logique totalitaire. En vérité ce qui se joue avec le port du masque obligatoire c’est la soumission.
3 Alors que faire ?
Le port du masque doit s’appuyer sur les circonstances et le bon sens. Ce qui est certain c’est que :
– Obstruer longtemps, hors nécessité professionnelle, les voies aériennes supérieures n’est pas sain, encore moins pendant une activité physique.
– Masquer la population générale ne protège pas les véritables cibles qui sont les personnes fragiles. – Imposer le masque aux enfants qui ne sont que rarement malades et peu contagieux est immoral.
Porter un masque doit être apprécié à travers deux éléments. – L’intérêt par efficacité objective. Il semble bien aujourd’hui qu’en population générale il est peu utile, encore moins en extérieur ou dans une pièce ventilée. – L’intérêt pour vaincre la peur. Il peut servir. Nous avons vu que, pour l’État, dans ces épidémies, la science compte moins que l’irrationnel, pour la population, les réactions sont émotionnelles.
Le port du masque doit reposer sur la Responsabilité personnelle, le libre choix. Le tout en tenant compte de la nécessité de faire attention aux personnes fragiles et de ne pas porter tort à autrui. Le libre choix c’est surtout le pouvoir dire « non ». Le pouvoir de dire non est protecteur parce que rien n’est imposé à autrui. (Non je ne reçois pas à ces conditions, non je n’entre pas dans ce lieu à ces conditions etc…) La liberté de choix et la responsabilité individuelle entraînent la disparition de la délation, et celle du flicage numérique.
4 Conclusion
Laissons la conclusion à Emmanuel Macron : « Je pense m’étouffer avec ça (…) j’ai dû absorber un truc du masque » C’est une synthèse de tous les inconvénients du masque.
N’oubliez pas de vous laver régulièrement les mains
« Faisons la Liberté, la Liberté fera le reste ».
Article paru dans Contrepoints : « Port du masque obligatoire : instrumentaliser pour soumettre »