Le passé de l’univers va bien au delà de ce que nous en connaissons.
Il est probable qu’il inclut une dimension de l’humanité que nous ignorons complètement, dont il nous reste simplement des traces véhiculées par les légendes.
C’est ainsi que la mythologie nous rapporte l’histoire des trois sœurs Gorgones.
Ce sont des monstres terrifiants, pas tout à fait finis puisqu’elles sont obligées de se partager un seul œil et une seule dent pour trois.
L’une d’elle, Méduse, tue d’un simple regard, les deux autres ne sont pas mortelles mais cependant gravement toxiques du côté gauche.
Indéniablement, les trois sœurs Gorgones sont la preuve que dans un passé lointain, dont nous n’avons que ce souvenir imprécis, Bercy, la Sécurité Sociale et l’Education Nationale ont déjà existé.
Car la ressemblance entre les sœurs Gorgones et ces trois administrations est frappante. Elles aussi nous regardent d’un sale œil et ont une dent contre nous.
Bercy-Méduse a le regard qui scrute et qui tue. Les deux autres sont toxiques du côté gauche, évidemment.
Par exemple, au hasard, l’Education Nationale
Chaque jour qui passe nous donne à contempler le carnage issu de l’Education Nationale, qui se traduit par la désorientation d’une partie importante de notre jeunesse.
Je vais vous dire une chose que je vous remercie de ne pas répéter à mes petits enfants : à l’école j’étais ce que l’on appelle un cancre, affublé d’une incapacité à subir la discipline bête et méchante de l’époque. A-t-elle changé ?
De ce fait, j’étais systématiquement exclu des cours, dès leur début. Il m’est resté de cette période une inadaptation à l’orthographe – la science des ânes parait-il – qui farcit de perles mes billets, malgré la grande attention que je porte au sujet.
Ce détail clos, admettons que l’Education Nationale ait une mission spirituelle consistant à nous apprendre à lire, à écrire, à compter, voire plus si affinité.
Pourquoi cette mission au service de l’esprit s’est-elle transformée, avec le temps, en une puissance temporelle qui régente toute la société ?
Acceptons l’idée que l’Education Nationale sache détecter ceux qui ont une grande mémoire, une force de travail et de soumission supérieure. Cela est-il suffisant pour avoir le culot, avec ces simples outils, de prétendre à l’exclusivité de l’organisation sociale ?
Remarquons qu’il manque quelques traits de caractère que l’Education Nationale ne peut pas quantifier et non des moindres : l’imagination, la créativité, l’honnêteté, la vision, l’équilibre, la compassion, le don, l’esprit de sacrifice, le courage et bien d’autres indispensables à la sélection qui rend acceptable la pyramide sociale sans laquelle la société n’a pas de squelette.
Je reprends bêtement mon exemple personnel.
Au sortir d’humanités laborieuses, je m’installe agent immobilier, activité alors libre, aujourd’hui adossée à un diplôme. Mon propos n’est pas de dévaloriser cette profession, mais, entre nous, un diplôme pour classer des clefs et faire visiter des maisons, est-ce utile ? En ce qui me concerne, j’ai appris cette activité en deux mois malgré mes compétences scolaires limitées.
Puis, passionné par le miracle de l’acte constructif, j’ai fait œuvre d’architecte sans le titre, qui à l’époque n’était pas obligatoire. J’ai construit des milliers de mètres carrés pour mon plus grand plaisir et, globalement, à la satisfaction de mes clients. Aujourd’hui, il faut un diplôme pour cette activité purement artistique, qui demande des qualités que l’Education Nationale est incapable de détecter, il s’en suit un carnage chez les architectes.
Une seule activité échappe au dictat de l’Education Nationale, à son filtrage « diplomesque », c’est l’informatique. Curieusement c’est cette activité qui est la plus vivante, la plus dynamique, la plus innovante, la plus riche.
J’affirme donc que l’Education Nationale, en enfermant la jeunesse jusqu’à 18 ans dans ses filets, en imposant ensuite à cette dernière une place exclusivement liée aux diplômes qu’elle délivre, détruit une partie importante de cette jeunesse.
L’Education Nationale n’a aucune légitimité à prétendre au pouvoir exclusif de classer les hommes et les femmes de ce pays. Ceux qu’elle exclut de son classement subissent une sanction inhumaine, injuste, qui induit une révolte proportionnelle à cette injustice.
Elle ferait mieux de laisser libres ceux qui très tôt n’imaginent pas leur vie de façon scolaire, plus ils commenceront rapidement mieux ils se connaîtront et réussiront dans le domaine qu’ils auront choisi librement.
Elle ferait mieux aussi de se faire discrète, d’enseigner ce qu’elle sait, de se limiter à cela, et de ne pas installer des barrages artificiels contre les hommes libres. L’inculture n’est pas synonyme de bêtise et peut se combler à tout moment, pour beaucoup le moment est plus tardif que l’adolescence.
Les autres sœurs Gorgones.
Passons rapidement sur la Sécurité Sociale, le sujet est connu de tous, la toxicité de celle-là est fameuse. Simple assurance elle s’est transformée par prétention, comme la grenouille voulant imiter le bœuf, en une usine du père Noël en direction de quémandeurs dont la masse augmente exponentiellement, pendant que ses revenus baissent inexorablement.
Elle survit en exploitant ses médecins esclaves et en diminuant drastiquement ses prestations. Le temps n’est pas loin où sa justification ne sera qu’elle-même, exclusivement.
Evidemment la plus dangereuse est Bercy-Méduse.
Celle dont le simple regard tue.
Ici, il faut se rappeler comment Persée a vaincu les Gorgones. En plus d’avoir des chaussons ailés, il était malin Persée. Il est entré dans l’antre des Gorgones avec un bouclier miroir et une épée offerte par Hermès – vous imaginez le prix –, ainsi le regard mortel de Méduse n’a pas pu l’atteindre, il lui a coupé la tête et l’a mise dans un sac. Point final.
Donc, pour se débarrasser des Gorgones, il faut attaquer Méduse, la plus méchante, et lui couper la tête.
Formidable, on est en plein dans la saison pour abattre Bercy-Méduse, en coupant sa tête et en la fourrant dans un sac.
Regardez autour de vous, il n’est pas un hypermarché qui n’a pas son stand de Noël où il se coupe des sapins que l’on fourre dans des sacs. Cela ne vous dit rien ?
Bien cordialement. H. Dumas