Incapacité du gouvernement ou action délibérée ?

Le but de tout gouvernement devrait être en principe de rechercher les moyens de permettre à la population de vivre le mieux possible.

En ce sens, il devrait faire en sorte de permettre à la population :

-de vivre en sécurité, tant au niveau des biens que des personnes,

-d’avoir un emploi stable et suffisamment rémunéré,

-de pouvoir se déplacer facilement et notamment d’acheter une voiture peu chère à l’achat comme à l’usage,

-de pouvoir se loger facilement,

-de pouvoir se chauffer facilement,

-de s’alimenter au meilleur prix avec les meilleurs produits.

Or, que constate-t-on ?

Que c’est exactement l’inverse qui se produit !

a-l’insécurité et les agressions se font de plus en plus fréquentes,

b-le nombre de chômeurs, les vrais, tourne autour de 6 millions et reste incompressible, entrainant dans la pauvreté et l’assistanat une part non négligeable de la population.

Bien évidemment, on en connait très bien les causes que le pouvoir refuse d’évoquer ; à savoir des couts de fonctionnement de l’Etat trop élevés qui ont entrainé un alourdissement de la fiscalité et des charges sociales ; lesquelles ont provoqué la disparition ou l’exil des entreprises (souvent industrielles) vers des cieux plus cléments et … la disparition des emplois !

c-non seulement les voitures sont de plus en plus chères mais les voitures anciennes vont être interdites de rouler (y compris tous les diesels quel que soit leur âge), dans les ZFE pour commencer et sans doute d’avantage dès que la population se sera habituée à cette nouvelle contrainte ; avec un effet désastreux pour ceux dont les revenus sont les plus faibles.

d-le logement devient carrément inaccessible à l’achat, il est devenu trop cher pour beaucoup compte non tenu de contraintes de plus en plus fortes sur les propriétaires. Depuis l’an 2000, le prix moyen du logement en France a augmenté 70 % plus rapidement que le revenu moyen des ménages, et la situation est encore plus sensible dans les grandes villes, comme Paris, où le ratio atteint 150 %.

Il faut aussi être conscient que l’immobilier constitue une proie fiscale facile et que les programmes immobiliers neufs privés sont taxés en vertu de la loi SRU afin de financer la construction de logements sociaux. Cette fiscalité dissimulée renchérit fatalement le prix du logement ; mais en France on part du principe qu’il faut rançonner fiscalement les propriétaires pour favoriser les locataires au nom de la solidarité et les actions de l’Etat en faveur des plus défavorisés !

Et, comme si cela ne suffisait pas, de nouvelles normes « écologiques » obligent les propriétaires de logements anciens à faire des travaux très importants qu’ils ne pourront pas financer ; ce qui va avoir pour effet de rendre un nombre importants de logements inaptes ou interdits à la location alors qu’il y a déjà une pénurie de logements ; compte non tenu du fait que les propriétaires sont obligés de transformer le système de chauffage de leur logement parce qu’il n’est plus possible d’acheter des chaudières au fuel et bientôt au gaz.

L’Etat en fait déteste les propriétaires car les locataires, dans l’attente d’un logement, constituent une clientèle et n’ont rien à perdre à se jeter à corps perdu dans les bras de l’Etat, alors que le propriétaire a quelque chose à défendre : son patrimoine contre les agressions de l’Etat ! Ce n’est plus alors un client c’est un adversaire qui défend son patrimoine !

e-le prix de l’énergie (carburants, électricité, gaz) ne fait qu’augmenter,

Il est évident que les couts de l’énergie et des matières premières fluctuent en fonction des cours mondiaux mais cela n’explique pas tout ; surtout lorsque l’on sait que :

-dans un litre TTC de carburant à 1.52€ il y a 60% de taxes ou, plus exactement, le prix de base du carburant (le gazole est 0.65€ ht) est majoré de 240% du fait des taxes et ce malgré les récentes déclarations du gouvernement !

-La facture d’électricité recèle en son sein une quantité impressionnante de taxes dont le montant dépasse désormais les 35% ; en augmentation rapide depuis une dizaine d’années ; notamment pour financer l’implantation et le rachat à un prix compétitif de l’électricité produite par les énergies dites renouvelables dont au premier chef les éoliennes.

Le graphique ci-après se passe de tout commentaire.

Devant la hausse des couts de l’énergie, à l’approche de l’hiver, le gouvernement prend des mesures d’urgence et fait essentiellement du clientélisme en distribuant des « chèques énergie » ou en bloquant l’évolution des tarifs (gaz et électricité).

Mais il ne faut pas être dupe, ce sont avant tout des aumônes, des solutions temporaires, pour éviter une révolte de la population car le gouvernement craint la colère de la rue ; mais ces solutions temporaires ne règlent en aucun cas le problème … car à aucun moment n’est envisagé une diminution des taxes qui avantagerait tout le monde y compris ceux …que l’on ne veut pas avantager !

C’est donc un constat d’échec alors que les gens du gouvernement affichent une satisfaction certaine devant le résultat de leur action … désastreuse !

Il y a là un mystère, pour ne pas dire une contradiction, qui ne semble avoir été relevée par … personne !

Et, de fait, il y a manifestement une distorsion schizophrène entre les volontés affichées et les résultats obtenus ; lesquels sont très mauvais puisque toutes les études le démontrent : la pauvreté ne cesse de progresser !

Une explication officielle ?

D’une manière générale, l’explication officielle traditionnelle est que, si tout va mal, c’est la faute des fraudeurs fiscaux, de l’Europe, de l’Allemagne, de la mondialisation.

La responsabilité des hommes de l’Etat et les conséquences néfastes de leur action ne sont jamais évoqués …

Et, à ce discours traditionnel, les hommes de l’Etat ajoutent désormais :

-c’est la faute de l’épidémie de Covid ; mais rien ne les obligeait à bloquer totalement l’économie du pays avec des confinements répétés,

-c’est en raison de la transition énergétique car il faut faire un effort pour sauver la planète ; seulement on s’aperçoit rapidement que l’écologie est surtout un argument pour justifier des augmentations de prix motivées essentiellement par des hausses … de taxes !

Parce que, curieusement, par un raisonnement particulièrement pervers, l’écologie doit rendre tout plus cher et finir par ruiner la population ?

Mais alors, l’écologie conçue de cette façon ne sert à rien si elle doit être un vecteur d’appauvrissement surtout que l’argument de la planète en danger relève essentiellement du mythe politique destiné à conditionner les foules ! Et, de fait, les contradictions de l’argument écologique rendent celui-ci peu crédible.

Ce matraquage idéologique à propos de l’écologie commence d’ailleurs à avoir des effets collatéraux tels que la chute du niveau des ventes de voitures neuves ; le consommateur commençant à devenir méfiant devant l’amoncellement des mesures pénalisant notamment l’automobile.

Quelle explication en donner ?

On a le choix entre deux possibilités :

-soit les gens du gouvernement et les hommes de l’Etat sont des incapables ou pire des inconscients ?

-soit les buts affichés ne sont pas réellement ceux poursuivis ?

Ce qui amène à se poser la question des buts réellement poursuivis par l’action publique ?

Le constat est sans doute choquant, mais il faut être conscient que l’action publique n’est nullement de rendre la population plus heureuse, elle est de la contrôler tout comme l’église catholique contrôlait les âmes et les populations dans les temps anciens !

Les méthodes de contrôle et in fine la religion ont donc changé de nature et la croyance en l’Etat omnipotent a remplacé celle de l’église. L’Etat agit en tant que vecteur de contrôle social !

Evidemment les buts sont un peu plus terre à terre : Les incertitudes des avantages de la vie éternelle après la mort ont laissé la place à la satisfaction plus immédiate des besoins terrestres de la société de consommation.

Car, les gens ordinaires préfèrent désormais les avantages plus immédiats de la vie sur terre ; ce que l’on peut comprendre !

Mais finalement le but est toujours le même et, à l’idée que l’église protégeait la population s’est substituée l’idée que l’Etat peut tout et protège la population ; et les français, pour une grande part, y croient !

Ils aiment l’Etat et son interventionnisme rassurant même … s’il n’est pas très efficace.

L’effet le plus immédiat est qu’en échange de cette promesse du bonheur terrestre, la population accepte de se soumettre suivant le principe de la servitude volontaire en aliénant ses droits naturels (liberté, sécurité, propriété) dans le cadre d’une structure sécurisée.

Ce faisant, ils ont abandonné leurs droits naturels pour obtenir des droits matériels (sécurité sociale, allocations en tous genres, RSA, retraite, revenus garantis …)

Seulement, transformer l’Etat en croyance est évidemment une perversion puisque cela amène à la toute-puissance de l’Etat et à la substitution à l’État de droit une vision beaucoup moins avantageuse des droits d’un État omnipotent ; au mépris des règles énoncées dans la déclaration des droits de l’homme de 1789 qui avaient été édictées pour protéger les citoyens contre les abus du pouvoir politique.

Et sur quoi s’appuient les hommes de l’Etat pour remplir cette mission ?

L’église catholique traquait les hérétiques susceptibles de remettre en cause l’ordre établi et le Vatican, grâce à l’inquisition qui, malgré son appellation, n’avait rien de sainte. Elle excommuniait ceux qui pensaient différemment ou refusaient son autorité les vouant alors à la damnation éternelle !

L’Etat a son propre clergé, aussi intransigeant que celui de l’ancien régime : son administration pléthorique et couteuse qui, du fait de l’interventionnisme massif de l’Etat dans tous les domaines, est devenue incontournable !

Mais il a aussi son aristocratie, la haute fonction publique, qui vit sur le dos de la bête et exerce, dans le cadre d’un conflit d’intérêt permanent, à la fois des fonctions politiques de décision et des fonctions administratives d’exécution ; étant précisé que cette irruption des hauts fonctionnaires au plus haut niveau de l’Etat remonte à l’Etat français vichyssois du sinistre maréchal Pétain !

Le fer de lance en est bien sûr Bercy, la nouvelle inquisition, qui ne fait pas autre chose que traquer sans relâche les rebelles qui refusent de donner leur obole à la nouvelle idole étatique et écrase tous ceux qui lui résistent !

L’Etat s’appuie aussi sur toute une série de relais dont le plus visible est la presse écrite et audiovisuelle, publique ou privée mais toujours lourdement subventionnée et qui se fait forte de colporter la bonne parole officielle …

A cela s’ajoutent tout un tas de mesures ponctuelles :

-de nombreuses dispositions légales destinées officiellement à lutter contre la fraude fiscale ou contre le terrorisme mais dont le premier effet est surtout de contrôler les faits et gestes de la population en général … ni fraudeuse ni terroriste,

-des dispositions incohérentes décidant le confinement de la population et l’arrêt de toute activité économique, avec une évidente instrumentalisation de la peur de la mort,

-une loi contre les Fake news c’est à dire contre tout ce qui peut remettre en cause une vérité officielle, car la vérité officielle ne doit pas être remise en cause ; laquelle vient d’être « enrichie » d’une Commission Bronner chargée de « mesurer les dangers du numérique sur la cohésion nationale et nos institutions afin de mieux y faire face ». Le numérique, et là il faut comprendre Internet, sauf s’il est utilisé par Bercy pour traquer sans relâche les fraudeurs, est désormais considéré par les hommes de l’Etat comme un danger, comme une source de contestation voire de complotisme.

Seulement, tout cela a un cout !

Promettre la vie éternelle ne coutait pas grand-chose à l’église et lui rapportait beaucoup !

Promettre le bonheur terrestre à une population en attente coute évidemment beaucoup plus cher et la dérive des comptes publics montre qu’il s’agit d’une tendance de fond du système étatique.

Alors les hommes de l’Etat ont trouvé 3 « solutions » :

-augmenter sans cesse les impôts sous couvert de solidarité, afin de distribuer des aides sociales destinées à compenser les pertes de revenus ; sans vouloir voir que cette fuite en avant dans la folie fiscale portait gravement atteinte à la compétitivité du pays et des entreprises,

-réduire le temps de travail (35h) en espérant que le « gâteau » de l’emploi serait d’avantage partagé ; ce qui n’a pas eu lieu puisque le principal effet a été de réduire encore plus la compétitivité des entreprises privées et donc …d’augmenter le chômage,

-embaucher des fonctionnaires au-delà de toute utilité car un fonctionnaire de plus c’est un chômeur de moins même si c’est avant tout, en moyenne, 40 ans de salaires, 15 ans de retraite et 5 ans de rente de réversion à payer !

-et quand ces deux premières « solutions » ont atteint leurs limites, ils se sont mis à emprunter ; et comme les prélèvements obligatoires sont toujours insuffisants, on emprunte toujours plus !

Car, faute de réforme sérieuse depuis des dizaines d’années, les hommes de l’Etat n’ont trouvé que l’endettement forcené pour faire survivre un système au bord de l’implosion.

Les conséquences en sont évidemment désastreuses et elles sont aujourd’hui bien connues :

  • Le PIB par habitant diminue de manière constante depuis 1990 ; signe que ces mesures sont inefficaces et traduisent un déclin de l’économie qui a généré des millions de chômeurs qui ne trouvent pas à se recaser et des déficits chroniques sur à peu près tous les postes (commerce extérieur, budget, sécurité sociale, retraites, indemnisation du chômage) alors que nous avons les dépenses sociales les plus fortes (en % du PIB) de tous les pays de l’OCDE.
  • des prélèvements obligatoires les plus élevés de tous les pays de l’OCDE.
  • un endettement public extrêmement élevé, tutoyant les 120% du PIB.

Seulement, il faut être conscient que cela ne peut pas durer indéfiniment car faire de la France un pays d’assistés et de fonctionnaires est une voie sans issue …

L’Etat fonctionnaire fonce désormais tête baissée dans le surendettement avec pour seul argument la relance qui est, à bien y regarder, surtout une relance de la dépense publique.

La réalité est que l’Etat ne peut plus s’en sortir, il se contente désormais de boucher les trous les plus criants et de laisser les autres à la dérive !

Jusqu’à l’échéance fatale !

Bien cordialement à tous

Απο την Ελλαδα – Πορος (De la Grèce – Poros)

Licence de publication : la reproduction de cet article est autorisée à la condition de le reprendre en totalité, d’en rappeler l’auteur et le site originel de publication.

 

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A propos Dominique Philos

Navigateur, né en 1958, après un DEA de droit commercial de l’université de Paris I Panthéon-Sorbonne, je suis devenu Conseil Juridique, spécialisé en droit des affaires et fiscalité. L'Etat ayant décidé l'absorption des Conseils juridiques par les avocats, j'ai poursuivi mon activité en tant qu'avocat jusqu'à ce que je sois excédé par les difficultés mises à l'exercice de mon activité professionnelle. J'ai démissionné du Barreau en 1998 et partage désormais ma vie entre la France et la Grèce. Européen convaincu, je suis persuadé que le libéralisme est la seule option possible en matière économique.

2 réflexions sur « Incapacité du gouvernement ou action délibérée ? »

  1. Moi je dirais plutôt que le but des Démons (sans connotation religieuse) de l’Etat est d’amener la contrôle total par la souffrance…

  2. En 1970, un Français gagnait autant qu’un Suisse. En 2021, il gagne trous fois moins.

    Le but des hommes de l’Etat est d’instaurer la dépendance.

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