Fiscalité en France, la loi pervertie

Au travers de la fiscalité, il est intéressant d’étudier le rapport entre la spoliation légale, c’est-à-dire le socialisme au pouvoir[1], et l’argent. Chacun sait que le socialisme est social et méprise l’argent. C’est un truisme. Pourtant, à y regarder de plus près, on constate que la vérité est très différente.

Nous passerons rapidement sur le fait que la spoliation légale est un vol légal et qu’il ne peut, par conséquent, être juste ni social. Nous passerons sur le fait que les hommes de l’État sont des êtres humains comme les autres et qu’ils succombent aux mêmes tentations.

Regardons l’approche socialiste de la société humaine. L’abord est invariable : un problème, une taxe,  ou un règlement et une amende, ou un règlement et une taxe. L’argent est omniprésent. Quel que soit le sujet considéré, pour le socialisme les difficultés sont liées à un manque d’argent…public évidemment. Donc la solution consiste à nationaliser l’argent des personnes pour en faire de l’argent public à la disposition des politiciens. Ils agissent à la place des individus. L’État prend l’argent aux gens qu’il appelle « riches » pour le distribuer à sa clientèle, parce que l’impôt doit être redistributif, au nom de la justice sociale et de l’égalité.

 

Autre truisme : le socialisme met l’Homme au centre du système. Comme le citron est au centre du presse-citron[2]. Il existe deux possibilités dans les relations humaines. La liberté ou la contrainte. La France a fait le choix de la contrainte. La loi y est pervertie[3]. La Loi pervertie porte tort aux Droits individuels naturels, qui sont la Liberté, la Propriété, la Personnalité. Elle pressure l’individu. Si l’on considère simplement la fiscalité, aujourd’hui l’intelligentsia se pose seulement deux questions. Quelle catégorie de population supportera la spoliation légale et quelle sera épargnée ? Quelle catégorie bénéficiera de la spoliation légale et quelle n’en bénéficiera pas.

 

L’action humaine, qui veut que les personnes soient des êtres agissants et responsables de leurs choix, n’est jamais prise en considération. L’harmonie économique des relations humaines libres n’est jamais prise en compte, pas plus que la coopération spontanée des êtres humains au travers de la spécialisation du travail. Or c’est précisément cette action humaine et ces harmonies économiques qui sont au cœur du bon fonctionnement de l’économie et de la société. Des notions telles que les incitations, les innovations, les entrepreneurs, les « business angels », agissant dans une économie libre, sont étrangères au socialisme.

 

Enfin la fiscalité est un puissant moyen de rétorsion. Le contrôle fiscal, comme le contrôle URSSAF, pour ne citer qu’eux, sont des armes pour soumettre les dissidents, faire plier les récalcitrants, faire rentrer les leaders dans le troupeau. Il y a tellement de lois et de règlements que personne ne peut être certain de ne pas être en infraction. Tout Français est un coupable qui n’a pas encore été pris. C’est gouverner par la peur au lieu de par la confiance. C’est le pouvoir en France aujourd’hui.

 

Patrick de Casanove

20 octobre 2015

 

[1] « La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres; c’est de généraliser la Spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières; de là une multitude infinie de plans d’organisation: tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, Droit au travail, Droit au profit, Droit au salaire, Droit à l’assistance, Droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc. Et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme. » Frédéric Bastiat La Loi

[2] http://www.contrepoints.org/2015/09/28/223495-moins-de-liberte-economique-plus-dure-sera-la-chute

[3] « La loi pervertie! La loi — et à sa suite toutes les forces collectives de la nation, — la Loi, dis-je, non seulement détournée de son but, mais appliquée à poursuivre un but directement contraire! La Loi devenue l’instrument de toutes les cupidités, au lieu d’en être le frein! La Loi accomplissant elle-même l’iniquité qu’elle avait pour mission de punir! » Frédéric Bastiat La Loi.

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A propos Patrick De Casanove

Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le docteur Patrick de Casanove, diplômé en 1985, exerce comme généraliste dans la ville d'Ondres. Il en a été le Maire de 1995 à 2001 Il écrit des articles pour le journal suisse "Le Temps" et pour diverses organisations libérales. Il est président du Cercle Frédéric Bastiat. Il est l’auteur de Sécu comment faire mieux. Livre facile à lire qui va bien au-delà de la Sécu. Après un bref rappel historique sur la création de la Sécu et ses problèmes récurrents il rappelle qu’elle est la clé de voûte et l’alibi du système de spoliation légale que constitue l’État providence. Il démontre que c’est l’État providence qui en détruisant la responsabilité individuelle est responsable de la situation dramatique de notre pays. Il prouve que dans la vie en société le libre choix est supérieur à la contrainte. C’est vrai dans le domaine économique comme dans celui de la protection sociale, en particulier de la santé et de l’assistance à autrui. Pour sortir la France de la crise économique et de confiance qu’elle traverse il propose des solutions nouvelles inspirées de la pensée de Frédéric Bastiat. Solutions qui tiennent en peu de mots : mettre fin à la spoliation légale. "Sécu comment faire mieux" Éditions Tatamis http://www.tatamis.fr/virtuelle.php/id/111213 ou http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=s%C3%A9cu%20comment%20faire%20mieux

Une réflexion sur « Fiscalité en France, la loi pervertie »

  1. Bj Monsieur Patrick,
    bravo ça:::
    L’abord est invariable : un problème, une taxe, ou un règlement et une amende, ou un règlement et une taxe. L’argent est omniprésent. Quel que soit le sujet considéré, pour le socialisme les difficultés sont liées à un manque d’argent…public évidemment. Donc la solution consiste à nationaliser l’argent des personnes pour en faire de l’argent public à la disposition des politiciens. Ils agissent à la place des individus. L’État prend l’argent aux gens qu’il appelle « riches » pour le distribuer à sa clientèle, parce que l’impôt doit être redistributif, au nom de la justice sociale et de l’égalité.
    …. plein dans le mille ! On ne pourrait pas écrire plus juste ! Merci
    et salutation d’un « spolié » …

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