Emmanuel et Bruno : pillage et mendicité

Ils auraient pu être les stars de l’époque du cinéma muet, une doublette d’anthologie comme d’autres.

Ils parlent beaucoup me direz-vous, même objectivement trop, c’est vrai. Alors quel rapport avec les stars du muet ? Eh bien comme ils parlent pour ne rien dire, leurs paroles sont si insignifiantes que leur gestuel s’impose. A la fin de leurs interventions, le discours est immédiatement oublié, il ne reste que leurs attitudes.

On revoit Emmanuel en étudiant vieilli, toujours émerveillé par sa capacité mémorielle, mais sec face à l’imprévu qui demanderait un imaginaire dont il est dépourvu.

On revoit Bruno en bourgeois de Neuilly, tiré à quatre épingles, à qui on pourrait imaginer un destin hors du commun s’il avait été maire d’Agen. Le Bruno d’Agen aurait probablement laissé une trace nationale durable dans les esprits moqueurs du français naturellement farceur.

Mais, les choses étant ce qu’elles sont, cette difficulté à s’exprimer pose non seulement problème aux deux intéressés mais, eu égard à leur fonction, à nous tous.

Il faudrait qu’ils expliquent que vivre au-dessus de ses moyens pose les mêmes problèmes à un individu, à une famille ou à n’importe quel groupe y compris une nation.

Il y a deux phases incontournables.

La première n’est que félicité, plaisir de dépenser et de profiter largement. Projection de son égo au firmament des rêves fous du fils de l’hominidé qui se prend rapidement pour Dieu.

Le deuxième n’est que panique, peur de manquer ou manque réel, et pour unique solution la mendicité ou le pillage, le travail ayant été exclu.

Faute de cette explication

Ils laissent libre cours aux bateleur et escrocs divers qui ne rêvent que de destruction et de chienlit en espérant y trouver des opportunités personnelles, même au prix d’actions humainement dégradantes. L’histoire abonde en situations de ce type.

Et pourtant c’est simple

Le statut fictif, irréel, du fonctionnariat, qui imprègne notre société, qui embarque sa majorité dans un rêve qui devient cauchemardesque parce que ruineux, sans possibilité de maîtrise, dépasse largement en coût les moyens de notre économie.

C’est quelque chose que tout le monde comprend.

Revenir à une organisation normale, sans privilège définitivement acquis hors raisons objectives et sans précaution pour l’économique, va être une grande souffrance. Aller de la facilité indue à la réalité prosaïque n’est jamais une partie de plaisir.

C’est quelque chose que tout le monde sait.

Il manque juste quelques hommes courageux pour le dire, les Français sont parfaitement capables de le comprendre.

Ensuite il y aura à affronter l’inertie du paquebot France et à tenir le cap pour revenir à la réalité, au travail et à l’aisance normale pour tous que notre pays à la chance d’être apte à nous procurer.

Sur ce chemin, il ne faudra pas se laisser distraire ou se laisser avaler par les multinationales qui ne sont pas au même niveau. Elles ont leurs réalités, leurs nécessités, mais elles évoluent dans un autre monde qui ne concerne pas la majorité du pays, elles ne devraient pas être incluses dans le PIB, elles sont ailleurs.

Et ça, non seulement les Français le comprennent, mais ils sont capables d’y faire face, ils l’ont déjà prouvé.

Au lieu de cela, nos deux zèbres ergotent sur des détails, solidifient et même amplifient les tares du système. Et, ils attendent la suite de pied ferme. Ben mon vieux… ils n’ont pas peur des mouches.

La suite on la connait : Pillage ou mendicité.

Ce sont les mamelles de la misère. Qu’ils ouvrent les yeux. Qu’ils regardent autour d’eux. Qu’ils sortent de leur bulle dorée. Ils verront alors que la misère générée par une redistribution factice, privilégiant le fumeux statut du fonctionnariat qui laisse à l’écart ceux qui n’en sont pas, génère le pillage ou la mendicité.

Qu’est un Etat réduit à ces solutions ?

L’Allemagne de 1930 ruinée par une guerre déclenchée et perdue est un bon exemple, la solution qu’elle a mis alors en œuvre face aux conséquences a été objectivement au-delà d’une catastrophe, jusqu’à un registre carrément inhumain.

Que dire de la Russie trahie par ses tsars et sa noblesse ?

Les exemples fourmillent de ce qui nous attend, il n’y a aucune exception.

Dissimuler la situation aux Français, les abandonner par intérêt électif personnel face à une situation certes séductrice sur le moment mais porteuse du pire, alors qu’ils sont parfaitement aptes à comprendre tout ça, est une très lourde responsabilité.

Avis à nos duettistes, l’époque du cinéma muet est révolue.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

Une réflexion sur « Emmanuel et Bruno : pillage et mendicité »

  1. bravo .. “toujours incisif et percutant ”
    mais notre capitaine de l équipe France a préféré jouer la fille de l air avec le retour des années 30 et l USS Macron (ZRS-49.3 ) !
    “tel l indemburg” j espères qu’ il est sévèrement burn-né car son gouvernement risque de se cracher dans le cresson avant la commémoration du 06 mai !!
    fini l’opulence et vive l’impudence
    https://www.bing.com/videos/search?&q=la+fille+de+l+air&docid=603547006530945521&mid=8E84AA21CAE46B1376A38E84AA21CAE46B1376A3&view=detail&FORM=VDRVRV&ajaxhist=0

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