Ce qui me gêne ? Moi : l’homme.

Depuis Etienne de la Boétie jusqu’à Frédéric Bastiat, en passant par l’école autrichienne, Ayn Rand, H16 ou Nathalie MP, le libéralisme me séduit, l’oppression me choque.

Pourtant nulle part je ne vois d’organisation libérale, même pas chez les GAFAS. Tout pouvoir organisateur est, ou devient, oppressif.

Pourquoi le libéralisme n’est qu’un rêve, une utopie, qui ne se transforme jamais en une réalité durable ?

Tout simplement à cause de moi, de nous : des hommes, animaux ordinaires à l’imagination délirante, en bien ou en mal, que la réalité se charge de réguler.

En effet nous sommes hélas, biologiquement :

Serviles avec les plus puissants que nous, haineux avec les moins puissants que nous.

La compassion étant l’effet paroxystique de la haine et la critique celui de la servilité.

Convenons que ce constat est dérangeant, mais c’est cela la réalité. C’est elle qui crée la soumission au pouvoir, qui interdit le libéralisme.

Pendant que la technique s’envole vers ce qu’elle dit être la liberté, l’homme reste l’animal grégaire indécrottable qu’il est inexorablement.

Peut-on arriver à un divorce total entre les deux ?

Probablement pas, l’homme a les moyens d’anéantir la technique, le progrès, qui ne sont qu’une émanation insaisissable de lui.

Tentative d’explication

Je soumets à votre lecture ce “reportage” datant de 1651 (LIEN), venant d’un aïeul d’une relation qui me l’a très aimablement adressé.

A cette époque, l’enthousiasme de l’observateur est parfaitement conforme à ce que nous dirions aujourd’hui dans les mêmes conditions. Aucun changement dans la tête des hommes en bientôt quatre siècles

En revanche, à cette époque le Québec ne compte que 20.000 habitants, principalement des Hurons et leurs envahisseurs les Iroquois, à la fois nomades et agriculteurs, se massacrant pour la possession du territoire, vitale pour eux.

Aujourd’hui les Québécois, sur le même territoire, sont 8,5 millions environ.

En 1651 on sait que 20.000 autochtones avaient la nécessité de s’entre tuer pour posséder l’espace indispensable à la vie sur le site, alors que 8,5 millions peuvent y vivre aujourd’hui en paix.

En tant qu’homme, peu d’évolution de la pensée, le récit de notre ami est là pour en apporter la preuve.

La grande surprise c’est le progrès qui a totalement modifié l’environnement et offert la possibilité, pour les mêmes hommes sur le même lieu, de vivre de façon totalement différente.

La grande question : qui crée le progrès ? A qui appartient-il ?

Des noms sont attachés au progrès, mais ils ne sont que des porte-drapeaux, sans eux le progrès eut existé, peut-être plus tard, peut-être autrement, mais il aurait existé.

C’est un drôle de truc le progrès, qui plus est en accélération constante après avoir stagné pendant des millénaires.

Je n’ai pas d’explication en ce qui concerne la genèse du progrès, pourtant je le crois indépendant des hommes, puisqu’il change tout… sauf eux.

Je prétends que les hommes font plus d’efforts – heureusement globalement vains – pour tuer le progrès plutôt que pour le favoriser.

Les inquisiteurs catholiques ont tenté d’éradiquer le progrès, aujourd’hui ce sont les croyants écologiques qui s’y collent. Pas plus que les premiers ils ne vont arrêter le progrès. En revanche ils vont sans doute faire beaucoup de dégâts humains en cherchant à l’entraver. Erreur inutile puisque si les hommes sont les vecteurs et les bénéficiaires du progrès, ils en sont exclus à titre personnel. Le progrès entoure les hommes, mais ne les modifie pas.

Donc, et c’est pour moi le mystère, les hommes et le progrès sont deux choses distinctes, interdépendantes mais chacune indépendantes.

Renonçant à savoir qui est à son origine, qui le maîtrise, je constate toutefois que le progrès à venir, inconnu, fait peur. Il n’est pas prévisible et fait courir un risque certain aux croyances et aux situations établies.

Il s’infiltre contre vents et marées, rompt les digues élevées par les hommes pour le terrasser.

Par exemple :

Incapable de se défendre, s’écroulant, l’empire Romain a organisé l’église, terrible frein au progrès. Deux mille ans après, les Romains sont encore les maîtres d’un milliard d’individus, uniquement en s’arc boutant contre le progrès.

L’occident, fils de Rome, s’écroule. Il projette le venin de l’écologie qui, comme l’église romaine, sera probablement là fort longtemps à lutter contre le progrès.

Les procès en sorcellerie ne font que commencer. L’inquisiteur écologique représente l’homme immuable, indécrottable, principal obstacle au progrès, à son alchimie qui inquiète.

Et les libéraux dans tout ça ? Ce sont des hommes de progrès… tout est dit.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « Ce qui me gêne ? Moi : l’homme. »

  1. Bonjour M DUMAS,

    J’admire depuis longtemps votre courage et votre pugnacité.
    Au regard de votre parcours en justice, vous avez une grande expérience du choix d’un avocat. Sans expérience de la justice, je m’en remets à votre jugement pour le choix du type d’avocat pour mon cas.
    Pourriez vous me répondre en message privé, pour que je vous expose l’objet de ma recherche?
    Au plaisir de continuer à vous lire.
    Pierre

  2. Il n’y a pas de contre pouvoir en France pour info De Stephanie Gibaud 16 août, 13:40 · Que je remercie=
    Connaissez-vous Richard Armenante ? Si vous avez lu “La Traque des Lanceurs d’Alerte”, vous y trouverez ses propos suite à son expérience avec la justice de notre pays.
    Ci-dessous un petit extrait de son Blog sur Mediapart : “Les politiques du passé disaient que la terre était plate et ils emprisonnaient ceux qui disaient qu’elle était ronde , rien n’a changé encore, mais espérons. En France le fascisme et la dictature sont sournois , l’injustice est un métier. Tant que l’on ouvre pas une huitre l’on croit que c’est un caillou. Mais Monter c’est SURMONTER !”
    Je vous prie donc de lire la supplique MAJ le 23 aout 2019 en deux volets adressée à « Monsieur Le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, accordez moi une audience » = Vous pouvez voir la suite à l’adresse suivante sur MEDIAPART : https://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/030419/monsieur-le-president-de-la-republique-emmanuel-macr

  3. En France certains sont privilégiés et les autres sont les esclaves. Il n’y a pas entre les salariés d’égalité devant la retraite, les avantages sociaux, les congés, le temps de travail. Il n’y a pas de fraternité chacun défend son intérêt . Il n’y a pas de liberté les GJ le démontrent . Les Politiques depuis 1970 sont responsables de cette médiocratie !
    Si rien n’est fait, la population du secteur privé devra encore apprendre à travailler plus au lieu de vivre pour nourrir cette médiocratie . Moralité la France était coupée en 2 maintenant elle est pliée en 4.

  4. La culture en France c’est ce qui manque le plus et Jean Rostand se posait la question – Qu’est-ce que la culture ?=
    La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison ; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.( J.Rostand 1968)

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