Les jeunes gens des banlieues qui cassent et brûlent la France sont des fils ou petits fils d’immigrés musulmans. Que reprochent-ils au pays qui a accueilli leurs parents ? De ne pas leur donner leur chance. C’est aussi simple que cela. Bien entendu, on peut disserter à l’infini sur les raisons de leur révolte et s’indigner autant qu’on voudra de leur comportement, il n’en reste pas moins que, comme toute action humaine, celle-ci a des causes et il faut savoir les analyser.
La religion n’a pas grand-chose à voir dans la crise actuelle. Certes les jeunes gens en révolte éprouvent un attachement envers la religion de leur famille, mais ils ne brûlent, cassent et pillent pas au nom du prophète. Ce qu’ils détruisent, ce sont les atours de la société française moderne, comme les magasins de fringues et d’instruments ménagers, et même ses institutions comme les mairies, les écoles et les hôpitaux. Parce qu’ils considèrent que tout cela n’est pas fait pour eux.
J’entendais un maire pleurnicher en invoquant la médiathèque qu’il a créée, comme si celle-ci était le meilleur outil de l’intégration. On a déversé des dizaines de milliards dans ce qu’on appelle « la politique de la ville ». En vain. Jean-Louis Borloo, le grand manitou de cette vertueuse tornade, se tord les mains de n’être pas écouté quand il veut rajouter des milliards aux milliards, alors que s’il avait deux sous de bon sens, il saurait que ces milliards sont arrachés à l’économie du pays et nuisent gravement à son progrès et à la création d’emplois. Ces emplois précisément qui pourraient offrir aux jeunes des banlieues une chance de s’insérer dans la société française.
On touche ici du doigt la cause de la crise actuelle. Bien sûr, il a été déraisonnable d’ouvrir grand nos frontières et d’accepter une immigration massive. Mais c’est fait ! Alors il faut en réparer les conséquences. Malheureusement, les politiciens français ne savent que faire appel à l’Etat. Et celui ne sait produire que des lois, des taxes, des impôts, des règlements, des hautes autorités, et des fonctionnaires, qui tous réunis fabriquent une ruineuse machine à broyer le vide, à ruiner les citoyens et à étouffer les initiatives.
Comme dans tout accident, les causes se conjuguent. L’immigration et l’étatisme (dans lequel il faut évidemment inclure l’Etat providence) ont créé la crise actuelle. Et comme on ne peut pas faire disparaître les immigrés, il faut faire disparaître l’étatisme. Il s’agit là du simple bon sens. Mais la tâche s’avère au-dessus des moyens de notre régime politique, qui ne parvient même pas à rétablir l’ordre ! Tout fait craindre que la crise ne devienne permanente, ce qu’elle est en fait depuis des décennies sans qu’on ne l’ait vraiment vue dérouler ses fastes jusqu’à l’explosion actuelle.
La seule mesure qu’on puisse prendre – et elle est de taille – est l’abrogation dans les faits du monopole de la sécurité sociale. Il n’y a pas de lois à prendre, elles sont votées. Il n’y a pas de mesures d’autorité à imposer, il ne s’agit là que de libertés. Le seul effort à produire est la garantie des retraites actuelles, que des économies du train de vie de l’Etat peuvent assurer. Rien que ne puissent faire des politiciens ordinaires.
La déroute française doit cesser. J’en appelle au patriotisme de tous. Il est réel. Allez dans un stade, vous y entendrez déferler les Marseillaises. Soyez orateur dans une réunion, comme je l’ai fait toutes ces années récentes, et terminez votre propos par « Vive la France », et vous entendrez la ferveur se manifester sans retenue. Dites à tous que nous avons un pays, la France, et que nous n’en aurons pas d’autre, alors faisons tout pour le conserver. Dites à ceux qui n’ont brillé que par la médiocrité de leur ministère d’Etat que la décence leur commande de laisser la place. Bref, prenez la parole et gardez-la jusqu’à ce que la France soit sauvée.
Une vague d’excuses parcourt l’Occident. Nous sommes coupables de tout. Or nous ne sommes coupables que de ne pas assumer notre position au sommet de la culture et du développement économique. Nous avons créé la civilisation la plus avancée que le monde ait connue. Nos erreurs ont été largement payées par nos échecs, que nous avons su surmonter. Nous n’avons pas à nous voiler la face. Surtout quand la plupart des 192 Etats de la planète sont dirigés par des dictateurs ou de faux démocrates. Nous avons su vaincre le nazisme et le communisme, qui furent d’abominables entreprises de négation de l’humanité. Rien dans ce bilan ne doit nous conduire à nous battre la poitrine. Tout, au contraire, nous engage à être dignes de notre passé. Ceux qui cassent la France par ressentiment cesseront de le faire face à notre fermeté et au nouveau cours des choses qui offrira à tous la promesse d’un accomplissement.
J’ai très envie de vous dire « Vive la France » !
Claude Reichman
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La France est le plus beau pays du monde. Y vivre devient de plus en plus difficile. Le signe le plus évident de ce mal-être est le nombre de personnes qui ne s’en sortent plus : vingt-cinq millions. Sur une population de soixante-sept millions. Soit près du tiers des Français. Pour qui la fin du mois commence le premier. Cette insécurité profonde est intolérable dans un pays riche. C’est la raison pour laquelle de nombreux esprits primaires clament que la solution est de faire payer les riches.
Je me souviens d’un débat télévisé où j’avais affronté le secrétaire général du parti communiste. Je lui avais demandé s’il était toujours favorable à la nationalisation des entreprises. Il m’avait machinalement répondu par l’affirmative. A quoi j’avais rétorqué que la confiscation des grandes entreprises françaises ne paierait pas plus de huit mois de retraite aux Français. Il s’ensuivit un long moment de silence qui, dans un média audiovisuel, paraît un siècle.
Faire payer les riches n’a jamais été, où que ce soit, la solution. Sauf pour ce qui concerne la satisfaction d’un des pires instincts de l’homme qui consiste à agresser son semblable. Jared Diamond raconte qu’en exploration en Nouvelle Guinée, marchant dans la jungle avec deux habitants d’un village qui l’avait accueilli, ils tombèrent sur deux habitants d’un village voisin que ses accompagnateurs voulurent massacrer. Parce que c’est ainsi. Parce que quand on ne se connaît pas, on se tue.
Méconnaître les particularités de l’homme est une des tares de notre époque. Car c’est le propre de tous les doctrinaires. Il faut admettre que le sujet est ardu. Découvrir en l’homme des stigmates préhistoriques, voire paléontologiques, est difficile à faire, et encore plus à dire. Car on vous accusera volontiers d’insulter votre prochain. Vous aurez beau vous défendre, et dire « mon prochain, c’est moi », la colère de votre interlocuteur ne s’apaisera pas et il vous accusera volontiers, à son tour, de l’avoir traité de primitif. Bref, on tient là une de ces querelles qui, à peine exagérées, sont un aliment bien connu des films comiques.
Mais la situation actuelle de la France n’est pas comique du tout. Le risque d’une guerre civile est réel. Et l’on cherche en vain les sages qui pourraient l’empêcher. Non qu’il n’en existe pas. Mais la plupart ont renoncé à se faire entendre, tant la confusion des esprits est grande et rend impossible toute discussion sérieuse. A quoi s’ajoute évidemment la médiocrité des médias, qui tient moins à celle des journalistes qu’aux propriétaires de ces organes d’information, qui ne sont pour leurs détenteurs que des organes d’influence.
La France contemporaine a fait sienne la formule de G.B.Shaw disant à une voisine de table trop entreprenante à son gré : « Madame, assez d’actes, des paroles ! » On en est là en France. Je veux parler surtout des milieux libéraux conservateurs, qui sont seuls à prendre en considération, les autres ne brillant que par l’insanité de leurs prédications. Un libéral, dans la France d’aujourd’hui, est quelqu’un qui parle encore à ses amis ou qui écrit quelques articles, mais qui hoche la tête en permanence, non par l’effet de quelque maladie neurologique, mais par tristesse face au spectacle d’un pays qui se noie. Et qui, en toute hypothèse, ne participe à aucune action susceptible de changer le cours des choses. Il est en quelque sorte « désintéressé », comme Don Cesare, le personnage de « La loi ». A ceci près – et au contraire de son modèle – qu’il n’a jamais, en France, détenu le moindre pouvoir. La France est depuis trois quarts de siècle un pays communiste et le reste en dépit des changements du monde.
Nous touchons là la véritable nature du mal français. Le communisme est venu s’y marier avec l’étatisme, et le résultat est une véritable catastrophe historique. Qui culmine avec la présidence Macron. Cet homme encore jeune est en fait un comédien, qui ne rêve que discours et attitudes incroyables, et qui, la même semaine, s’en va boire une bouteille de bière au goulot avec les rugbymen de Toulouse er réunit le monde en conférence pour venir en aide au Sud de la planète. The show must go on !
Pourtant, les choses vont changer. Parce qu’elles ne peuvent plus durer. L’esclavage a longtemps régi l’humanité, et il se perpétue sous sa forme modernisée qu’est l’Etat providence, mais il est menacé sans cesse par l’avion et le bateau porte-conteneurs qui mettent les individus et les productions en contact permanent. C’est toujours le contact qui a fait changer les hommes. Et c’est même pour cela, peut-être même sans le savoir, qu’ils ont toujours eu l’obsession de marcher vers l’horizon afin d’y découvrir l’inconnu.
Pour nous, Français, l’inconnu, c’est une société qui respectera la liberté et la propriété et qui laissera sa chance à chacun de ceux qui voudront la tenter. Cet inconnu-là est à notre portée. Il nous suffit d’un peu de détermination. Alors les amis, on y va ?
Claude Reichman
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Et voilà Macron à la tête d’un nouveau concept, celui de « décivilisation ». C’est à Jérôme Fourquet, un sondeur, qu’il l’a emprunté. Ce mot peu usité est une façon de tourner autour du pot. C’est « ensauvagement » qu’il aurait fallu dire. Là, tout le monde comprend. Il suffit d’ouvrir la télévision pour voir se dérouler la litanie des horreurs commises par des hommes à l’égard d’autres hommes.
Cet ensauvagement – pour ne parler que de la France – a pour cause première l’extinction progressive de la religion dominante. Il reste des catholiques, mais ils n’ont plus guère d’influence sur la société, parce que celle-ci a fini par faire sienne l’idée de l’évolution, qui rend incroyable l’idée de la création de l’homme par acte divin. Certains y croient encore, moins par conviction que par fidélité à leur religion. Et l’on peut parier sans risque de se tromper qu’il en sera de même pour les autres religions du Livre. L’humanité voit donc poindre devant elle des décennies, ou même des siècles, de remise en cause d’un dogme sous l’égide duquel s’est constituée la civilisation occidentale, la plus évoluée du monde.
Dans un monde sans barrières morales et donc sans interdits, tout peut arriver, surtout le pire. Car l’homme, tout civilisé qu’il soit, reste un animal aux pulsions sauvages plus ou moins maîtrisées. On assiste en ce moment à des tentatives de création de nouvelles religions à base d’humanisme mal compris et de sectarisme affiché. Elles ont en commun le fanatisme, qui est un dérivé pervers de toute croyance. Les individus modérés vivent mal cette intrusion dans leur monde. Mais ils n’y peuvent rien. Fouché, le ministre de la police de Napoléon, avait bien résumé le problème. « N’attaquez pas les sots, disait-il, en période de crise, ils sont tout puissants. »
L’enjeu de l’époque est donc bien l’évolution de notre civilisation, voire son remplacement par une autre. Ce qui rend dérisoires les débats des plateaux télévisés et même la plupart des articles plus ou moins savants qui meublent les journaux. Je n’ai plus la moindre illusion sur l’utilité des débats télévisés, mais j’avoue qu’il m’arrive encore d’ouvrir une revue en espérant y trouver une pensée utile à notre avenir. La déception est hélas fréquente.
L’attitude raisonnable est donc de désespérer de tout et de se replier sur sa vie intime. Mais même celle-ci est en permanence agressée par la folie du temps. Alors il ne reste plus qu’à se battre. Non pas avec des armes, contre les fous, mais avec des arguments issus de la culture qu’on a reçue et que les siècles ont forgés. Se référer aux anciens Grecs est à cet égard une méthode recommandée, tout comme à nos meilleurs penseurs français, dont le message n’a rien perdu de sa fraîcheur intellectuelle et de sa vigueur.
Si l’on doit s’accrocher à un concept et à un seul, c’est celui de liberté qu’il faut choisir. Il est consubstantiel au développement humain. Nous n’avons pu dominer notre état d’australopithèque pour devenir d’étapes en étapes homo sapiens que grâce à l’instinct de liberté. Il ne s’agissait pas à l’époque – il y a donc plus de trois millions d’années – d’une idée exprimée mais d’une attitude spontanée, maintenue sans défaillance à l’égard d’autrui. Et elle a été victorieuse. C’est le plus bel exemple de développement civilisationnel qui soit. Qu’on imagine un pauvre petit australopithèque échappant à la surveillance de la tribu pour aller voir ce qui se passe à l’horizon. C’était l’ancêtre de Christophe Colomb, c’était le père de la civilisation occidentale. Notre parent éloigné !
Ce concept de liberté doit nous permettre de juger notre civilisation et de lui assigner des perspectives. Nous devons impitoyablement traquer tout attentat à notre liberté. Ils sont légion en France, où sévit un régime communiste qui ne dit pas son nom mais pratique la chose. Qu’on songe aux méthodes de recouvrement des cotisations de sécurité sociale. Elles voient se succéder mises en demeure, contraintes, saisies, amendes, prison. Tout cela pour notre bien ! ll suffit de parcourir les allées de la société pour tomber à chaque pas sur un viol de notre liberté, et donc sur une atteinte à notre civilisation. J’ai écrit un livre intitulé « Les sauvages », qui peignait notre société sous un œil venu d’une autre civilisation.
La liberté sauvera l’homme. Car elle seule peut lui offrir des perspectives. Et parce qu’elle est le seul concept qui peut s’opposer victorieusement à tous les autres. Ce n’est pas pour rien qu’elle est le premier droit naturel et imprescriptible que cite la Déclaration des droits de l’homme. Qui est le faîte de notre Constitution. Face à lui, chacun, en France, devrait s’incliner. Comme devant notre drapeau !
Claude Reichman
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Le président de la République et son épouse ont reçu, à la préfecture d’Annecy, les acteurs du drame qui a vu un migrant poignarder de jeunes enfants, suscitant l’horreur des Français. Etrange cérémonie, empreinte de recueillement et d’amitié, étrange discours du président félicitant tout le monde d’avoir fait son devoir avec professionnalisme, étrange moment où la France semble unie dans l’épreuve et prête à affronter les difficultés et les malheurs du temps présent.
Comme on aimerait que cela soit vrai. Certes notre pays est parfois bien équipé en services de secours, et parfois aussi dispose-t-il dans ses profondeurs d’âmes bien nées, aptes à affronter l’adversité avec courage et détermination. Mais ce tableau d’une nation debout, sereine dans ses devoirs, et où règne une bienveillance réciproque qui assure la paix civile, n’est qu’un rêve éveillé. Et comme tout rêve, il se dissipe et ne laisse au réveil qu’un souvenir émerveillé et nostalgique. Qui se transforme bientôt en tristesse.
Oui, on aimerait que cela soit la France. Si l’on connaît l’histoire, on sait que nous avons fait mourir près d’un million et demi de jeunes hommes pendant la première guerre mondiale, et que cette saignée a compromis notre avenir pour toujours, que nous avons été vaincus dès l’entame de la deuxième guerre mondiale parce que nous nous étions consacrés aux joies bien méritées des congés payés tandis que l’adversaire construisait une armada de blindés et d’avions, que nous étions si fiers de nos colonies qu’il ne nous était pas venu à l’esprit qu’elles pussent vouloir se séparer de nous, que nous nous sommes redressés à force de courage et d’efforts au lendemain de la Libération mais que quelques mauvais présidents ont suffi pour nous faire à nouveau plonger dans la mal-gouvernance et les conflits internes.
Que d’erreurs, que de drames, que de morts inutiles ! C’est donc cela la civilisation ? A dérouler tant d’évènements malheureux, on est pris de vertige. Comme si nous n’étions que des fétus de pailles emportés par la tempête et voués à une destruction certaine. Envolées nos traditions, envolés nos us et coutumes, envolé l’esprit français, envolée la galanterie qui faisait de nos femmes des reines, envolé le panache, qui n’est plus qu’un bouquet de plumes flétries. Mort Cyrano, mort le Cid, mort Hugo qu’un cortège de millions de Français accompagna au tombeau. Mort, mort, il n’y a plus que des morts dans notre vie. Et ressusciter nous paraît un songe creux.
De temps à autre dans notre histoire, surgit un grand roi ou un homme exceptionnel. Tel fut De Gaulle. Il fut critiqué plus que tout autre, et la providence le protégea d’être assassiné. L’histoire jugera son œuvre constitutionnelle. La Ve république tient depuis soixante-cinq ans. Et rien dans sa structure ne l’oblige à disparaître. Sauf ce qui n’avait pas été prévu par ses rédacteurs : la médiocrité du président. Doté d’un pouvoir plus large qu’aucun de ses pairs dans le monde, il parvient à se maintenir contre vents et marées. La crise en résulte forcément. Et l’échange d’arguments sur la légitimité du souverain ne cesse d’affaiblir le pouvoir. Aujourd’hui, le président n’a plus de majorité, et cela ne l’empêche pas de parader dans des avenues désertes. Le pouvoir n’est plus qu’une illusion, sauf pour ceux qu’il parvient à frapper par vengeance. Mœurs de bas-empire !
C’était une jeune femme du peuple. Elle tenait un petit restaurant. Une idée bizarre poussa un journaliste de télévision à l’interviewer. « On est sortis pour le foot, déclara-t-elle, on est sortis pour Johny, maintenant il faut qu’on sorte pour nous. » Comme elle avait raison. Quand l’histoire le réclame, le peuple doit sortir de ses foyers et se montrer au grand jour. Faire sentir sa force, briller de tout son bon droit. Pour remettre l’histoire d’aplomb, pour que tout recommence. Cela ne se fait pas sur ordre, ni sur convocation. Cela se fait par alchimie. Par mystère compris de tous.
Un élément, au cœur de la machinerie du pouvoir, va lâcher. Tout ce système s’enrayera. Ce n’est pas une intuition, c’est une certitude, née de l’intime connaissance de cette étrange mécanique constituée au fil des décennies et qui a oublié jusqu’au sens de sa construction. Six à sept décennies suffisent à la durée de vie de ce type d’édifice. Ils meurent alors d’usure, et d’une petite blessure envenimée. Après tout, c’est la durée d’une vie d’homme.
Ce qui rassure, c’est que le peuple est prêt. Il s’est préparé en silence et sa tranquillité dit bien sa force. L’autre jour, un accident s’est produit devant chez moi. Un motard gisait au sol. En quelques secondes des passants réglèrent la circulation, dispersèrent l’attroupement qui empêchait les secours et firent place aussitôt que les pompiers furent sur place. C’est ce qu’on appelle la démocratie !
Claude Reichman
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Une vague de stupidités déferle sur la France. « L’enfer est vide, tous les démons sont ici », disait Shakespeare. On dirait que 67 millions de Français ont perdu la raison. Il n’en est rien. Ceux qui sont devenus fous, ce sont ceux qui sont autorisés à s’exprimer. D’autres se sont donné à eux-mêmes cette autorisation et en usent sur les réseaux sociaux. Où la même épidémie sévit.
Manifestement, quelque chose manque à la France. Ce sont les vrais penseurs, dont notre pays a pourtant été prodigue tout au long de son histoire. Pourquoi ont-ils disparu ? Parce qu’on ne les écoutait plus. Certains ont conservé une petite chapelle, d’autres se sont réfugiés dans la recherche, où règne le silence de l’étude, d’autres enfin tentent une ultime incursion médiatique qui n’intéresse personne car personne n’est au courant de ce qui se passe dans le monde des idées. Et je ne parle pas de quelques-uns qui sont morts de maladie ou d’ennui.
Contrairement à une idée reçue, les vrais penseurs ne sont pas que des intellectuels. Ils aiment le plus souvent l’action, car elle seule est à même de donner corps à leurs idées. Mais là, ils se heurtent au phénomène français du vingtième siècle, la capture de l’Etat par une coterie de hauts fonctionnaires. C’est l’œuvre de Michel Debré, en 1945, sous l’autorité du général de Gaulle. Debré pensait que le dévouement à la chose publique des hauts fonctionnaires les maintiendrait au cœur de leur mission et que leur vertu rejaillirait sur la nation. Il se trompait évidemment sur la nature humaine.
J’ignore si Michel Debré s’était intéressé à la primatologie. J’en doute, car cette discipline n’a émergé que dans la deuxième moitié du vingtième siècle, alors que le mal était fait chez nous. S’il lui avait été donné de s’y plonger, il aurait compris que l’homme est un grand singe qui a de nombreux points communs avec d’autres espèces voisines de primates, et notamment avec les chimpanzés. Ces derniers constituent des sociétés très hiérarchisées, qui ne sont en paix qu’une fois que l’autorité d’un mâle dominant a pu s’affirmer. Quand ce n’est pas le cas, le plus grand désordre règne, avec son cortège d’affrontements et de violences. Bref, c’est la France.
Vous avez donc le culte du chef ? me demanderont certains. Evidemment pas. Mais dire qu’un chef est nécessaire dans une société humaine n’est pas lui vouer un culte. D’ailleurs là où existe un chef, à condition qu’il ne se soit pas imposé par l’arbitraire, la société vit en paix. Ainsi donc notre réflexion nous a amenés à poser le diagnostic du mal français. Et nous nous sommes arrêtés à l’idée que c’est le manque d’une autorité reconnue qui a mis la France en folie.
Reste à résoudre le mystère du processus qui nous a privés de chef. Là encore, la sociologie et la politique devraient nous amener à la solution. La France est un pays où l’Etat accapare les deux tiers de ce qui y est produit. Ce qui signifie que vous ne pouvez pas faire un pas sans que l’Etat ne se manifeste, et c’est le plus souvent pour vous empêcher d’agir. Aucun groupe de pensée et d’action ne peut donc se constituer, sauf pour applaudir et soutenir les actions de l’Etat. Dans le cas contraire, le groupe n’arrive à rien et végète. Ses membres se découragent et se dispersent, tandis que certains d’entre eux se remettent à l’ouvrage pour constituer un nouveau groupe qui échouera pareillement.
Tel ne serait pas le cas si l’Etat ne régnait pas sur plus du tiers de la production, comme d’ailleurs le recommandait le général de Gaulle. Dans ce cas, certains groupes pourraient prospérer et proposer des alternatives qui feraient progresser le débat. Et naturellement des chefs se dégageraient qui entreraient en compétition pour le pouvoir. L’existence de tels groupes ne laisserait pas de place aux divagations que nous connaissons actuellement, car celles-ci n’intéresseraient personne.
Des réflexions qui précèdent se dégage, à mon sens, la nécessité civique de faire baisser d’un tiers le poids de l’Etat. Cette nécessité m’a fait prendre la résolution de porter le fer sur la protection sociale, qui pèse à elle seule pèse plus de la moitié des dépenses publiques. Une opportunité historique s’est présentée, la décision de l’Union européenne de mettre en concurrence les régimes de sécurité sociale avec les sociétés d’assurance et les mutuelles. Dès lors, la stratégie du salut national passait par la suppression du monopole de la sécurité sociale, désormais illégal et que rien au demeurant ne justifiait plus dans une économie mondialisée.
Tel est le sens du combat que j’ai dû mener contre les gouvernants de mon pays, qui auraient dû me remercier de les aider à redresser celui-ci, quitte à perdre le pouvoir pour la bonne cause. Mais en bons chimpanzés qu’ils sont, ils ont préféré leur pouvoir plutôt que de donner raison, dans les faits, à un autre chimpanzé que la hiérarchie ne préoccupait pas mais seulement le sort de toute la tribu.
Assez parlé de singes. Luttons ensemble contre la folie française. Cela fera du bien à tout le monde.
Claude Reichman
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Notre civilisation est fondée sur le droit de propriété. Il est celui dont tout découle. A commencer par la liberté. Et ce n’est pas par hasard que tous les ennemis de cette civilisation s’attaquent en priorité au droit de propriété. Le meilleur exemple en est le communisme, où l’individu n’est propriétaire de rien. Mais le socialisme, qui n’en est que la version légèrement atténuée, n’est pas en reste. Le meilleur exemple en est la France, qui depuis 1945, a perdu l’essentiel de ce droit au profit d’organismes institués par l’Etat et que jamais la représentation nationale n’a remis en cause.
La situation désolante de notre pays actuellement n’a rien de surprenant. Elle est la conséquence logique du massacre de la propriété. Une personne très avisée mais un peu troublée par l’avancée sans frein de la prédation étatique me demandait récemment : « Mais pourquoi les gens ne se révoltent-ils pas ? ». Je lui répondis simplement : « Parce qu’ils ont été privés de l’essentiel de leur propriété. A commencer par celle de leur rémunération. » Je laissai mon interlocutrice dans un trouble que ma réponse n’avait pas levé. Je n’en fus pas surpris. Les Français les plus éclairés n’ont toujours pas compris ce qu’il leur est arrivé.
J’aime les Français. C’est le peuple le plus sympathique de la terre. Je souffre de ce qu’on lui a fait. On l’a privé de sa plus belle vertu : l’indiscipline. C’est elle qui le sauve des dictatures. Mais cette fois, cela n’a pas fonctionné. L’adversaire a été le plus malin. Il a usé d’un truc vieux comme le monde, mais bien amélioré. Il a mis la carotte au bout de son bâton, mais l’a donné à manger par petits bouts à la monture qui tirait sa carriole. Le résultat n’a pas manqué : celui qui tirait la charrette n’a jamais plus rué dans les brancards, heureux d’avoir à manger.
Et la fête continue. Nous arrivons au stade ultime de la confiscation. On va nous prendre nos demeures, impropres à la lute contre le carbone, et même les terrains dont nous avions pu rester propriétaires vont passer dans la poche de l’Etat, dont nous deviendrons les locataires. Ne pensez surtout pas qu’il s’agit de projets farfelus. Vous n’imaginez pas la célérité de nos dirigeants quand ils élaborent un projet à leur avantage. C’est fait avant même d’être acté !
Alors me direz-vous, puisque c’est fait, à quoi bon se battre ? Pour une raison simple. Parce que qui est fait peut être défait. Le tout est de choisir le bon terrain d’affrontement. C’est le propre de tous les généraux victorieux. J’entendais récemment un universitaire prophétiser qu’un jour prochain quelqu’un se lèverait et appellerait à la lutte pour la liberté. J’en accepte l’augure. Même si je n’y crois pas. Car l’appel à la liberté retentit aux oreilles des peuples maltraités, mais non des peuples repus. En France, il y a 25 millions de personnes qui ne s’en tirent pas, mais qu’on calme à coup d’allocations. Le reste est fait de retraités, d’enfants, et de membres des classes moyennes se regardant tomber le long de l’échelle de la société. L’unique ambition de la classe dirigeante est de conserver le pouvoir. Dût le pays s’effondrer.
En fait le salut viendra de la stratégie du beau-frère, dont j’ai l’honneur d’être l’auteur. La scène se déroule un dimanche à midi. Deux couples déjeunent, deux sœurs et leurs maris. L’une des deux jeunes femmes dit qu’au travail son époux vient d’être augmenté de 30 %. Comment ça ? s’écrie l’autre couple. Très simple, expliquent les bénéficiaires de l’augmentation, on s’est assuré dans le privé au lieu de la Sécu. Après quelques simples explications, l’autre épouse regarde son mari et lui lance, plutôt furieuse : « Tu vas faire pareil. Tu n’est quand même pas plus con que ton beau-frère ! ».
L’affaire est bouclée. Les Français viennent de retrouver la liberté. Parce qu’ils ont retrouvé la propriété, celle de leur rémunération. Rien de plus simple, mais surtout de plus révolutionnaire. Un peuple captif qui se libère, c’est toute l’histoire de l’humanité. Avec ses succès et ses échecs. Mais là le succès est garanti. Parce que l’action de libération s’inscrit dans la loi. Certains me demandent pourquoi cela ne s’est pas fait plus tôt. Je leur réponds : « Parce que vous ne m’avez pas aidé ». C’est un peu méchant, car l’interlocuteur n’était peut-être pas en situation d’agir, mais c’est collectivement mérité.
J’ai fait pendant plus de cinq ans le tour de France, à raison d’une ou deux réunions publiques par semaine où j’expliquais à mes nombreux auditoires la nouvelle donne juridique qui leur permet de se libérer. A chacune de ces réunions, des huissiers protégés par des gendarmes en tenue de combat tentaient de nous impressionner. Le système faisait plus que se défendre : il était prêt à tuer. C’est dire l’importance de l’enjeu. Eh oui ! Le pouvoir a tant d’attrait qu’on est prêt à tout pour le conserver !
De telles scènes sont inimaginables dans un pays démocratique. Elles ne le sont pas dans une dictature. Mais la victoire revient toujours à ceux qui sont prêts à mourir pour leur liberté. Celle de la France et des Français valait bien cette guerre. Même si un peu de lucidité aurait pu nous en épargner. Mais comme disait Kipling, « ceci est une autre histoire. »
Claude Reichman
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« J’ai des principes dans la vie, mais si vous ne les aimez pas, j’en ai d’autres. » Groucho Marx, l’auteur de cette belle maxime, n’était pas français mais il aurait mérité de l’être, d’autant que son père était originaire d’Alsace. Son cynisme grinçant faisait merveille dans le spectacle américain. Le spectateur riait d’autant plus qu’il se disait qu’un tel comportement était impossible dans la vie courante. Il se trompait. Groucho existe. En France.
Il existe même à quelques dizaines d’exemplaires. Il s’agit des participants aux débats politiques des radios et des télévisions. Peu d’entre eux ont la moustache de Groucho, mais presque tous, à l’exception des femmes, sont hirsutes et plus ou moins barbus. Et à longueur de temps ils tiennent des propos confus et péremptoires dont il ne ressort vraiment rien, sauf qu’ils sont contents d’eux. Quant aux femmes, elles sont de vraies harpies et vous déchireraient à crocs raccourcis si vous aviez la mauvaise idée de les croiser au coin d’un bois.
Bref, la démocratie se porte bien en France. En fait, c’est le music-hall qui se porte bien. Car ces émissions de débat ne participent pas de la vie politique, mais du spectacle. Ils sont montés comme de véritables shows, avec une distribution garantissant de divertissantes altercations et faisant craindre à intervalles réguliers des menaces de quitter le plateau ou d’en être exclu. Heureusement, cela n’arrive jamais. La dernière sortie de ce genre fut celle de Maurice Clavel le 13 décembre 1971, agrémentée de la célèbre formule « Messieurs les censeurs, bonsoir ! ».
Nous venons de vivre en France un long épisode de manifestations à propos de la réforme des retraites. On aurait aussi bien pu en inverser l’intitulé en adoptant celui de la retraite des réformes. Puisqu’il est acquis que sous le règne de Macron plus aucune réforme sérieuse ne pourra avoir lieu en raison du rejet du président et de son absence de majorité au parlement. Mais la cause principale de cette paralysie est l’impossibilité d’ouvrir un vrai débat en France. L’opinion ne peut donc pas se former et la confusion des idées finit par provoquer une fuite dans la violence.
Prenons l’exemple des retraites. Il est impossible de poser dans un débat médiatique la seule question qui vaille : le régime français est-il viable ? Toute question à ce sujet est impitoyablement chassée des plateaux où l’on n’a le droit de dire que ce que l’on vous a demandé de dire. En cas de refus de votre part, vous n’êtes plus invité, et condamné à aller ruminer vos arguments tout seul dans votre coin. Le spectacle public n’est pas écrit pour de mauvais acteurs comme vous, qui ne songez qu’à gâcher la représentation.
« Et ainsi de suite », aimait à dire Anton Tchékhov, parfait illustrateur de l’âme russe perdue dans l’immuabilité des temps. Et ainsi de suite, peut gémir le citoyen français d’aujourd’hui, qui ne voit jamais venir l’ombre d’une réforme, ni le chuchotement d’un espoir. Seule la morne plaine conduisant à l’abîme s’offre à son regard noyé dans le vide et prêt à se révulser. Le spectacle politique et médiatique ne vaut plus la peine d’être regardé, ni même qu’on s’en moque. L’ennui gagne peu à peu les esprits, en même temps que l’envie d’agir les quitte. Est-ce grave, docteur ?
Oui, c’est grave. Un certain général de Gaulle avait une formule pour qualifier cet état d’esprit. Il disait : « Le peuple s’abandonne. » C’était bien vu. Mais si De Gaulle était marqué par la défaite de 1940, les Français d’aujourd’hui le sont par une déroute qui n’a rien de militaire. Il s’agit de celle que subit la France jour après jour dans la compétition internationale. Et que les dirigeants successifs du pays s’efforcent de masquer sans y parvenir, car tous les canaux d’information sont ouverts, au contraire des débats. Il suffit de lire un journal occidental pour apprendre que l’avenir se fait sans nous. Dans tous les classements mondiaux, nous ne cessons de reculer. Il ne nous reste plus que le football et le rugby pour nous réjouir un peu. Mais le sélectionneur du foot, Didier Deschamps, se met à parler comme un premier ministre, et celui du rugby, Fabien Galthié, comme un philosophe à l’esprit embrumé. Bref, tout va mal, rien ne s’arrange, et ainsi de suite …
Pourtant il va se passer quelque chose qui est de l’ordre de l’imprévu. Un beau matin, nous tous, Français, attendant le grand soir du redressement national, allons nous réveiller dans la stupéfaction. Nous nous étions endormis dans l’attente du grand soir, et il avait eu lieu sans nous, pendant notre sommeil. Il va falloir que nous le découvrions, sous toutes ses facettes. Il y aura du bon, il y aura du mauvais, mais il y aura quelque chose. Enfin.
Dans une autre vie, le Français était courageux et entreprenant. Voilà que de lointains souvenirs, de lointains réflexes remontent en lui. Et cet air qu’il hume ? Mais oui, c’est l’air de la France. Quel bonheur de le respirer à nouveau !
Claude Reichman
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Encore un petit effort et l’Etat confisquera la totalité de leurs revenus et de leurs biens aux Français. Chaque jour qui passe voit paraître une mesure qui va dans ce sens. Parfois elle est le fait de la Commission européenne, mais les gouvernements nationaux en sont les vrais responsables. De façon générale le fait de plumer le citoyen est une sorte de croisade pour son bien. En tout cas à écouter ses promoteurs.
Comme il n’y a pas de hasard dans l’art, ce maléfique état d’esprit n’est rien d’autre que le communisme recyclé. L’Europe ne s’est jamais remise d’avoir été le berceau du socialisme et du communisme, ce dernier n’étant que le socialisme en plus violent. La Révolution française a été un hymne à la liberté et à la propriété, et partout les gouvernements se sont acharnés à les faire disparaître. Aujourd’hui leur succès est complet. L’homme est bien devenu le singe nu que certains auteurs se plaisent à décrire.
Nous vivons bien l’ère des dictateurs. Tout chef d’Etat actuellement en est un, même contre son gré. Laisser les hommes se gouverner seuls est une proposition si scandaleuse que personne n’ose plus la formuler. Nous n’avons le choix qu’entre une dictature molle et une dictature féroce. Et pourtant les peuples pensent tous que la liberté est ce qu’il ya de meilleur pour eux. Mais vous chercherez en vain en France un auteur patenté qui le dise. Pour ne pas parler des hommes politiques, dont la carrière serait instantanément ruinée par une telle formulation.
Alors que faire ? Le jour où j’ai vu mon premier patient dans mon cabinet libéral, et qu’il m’a tendu une feuille de sécurité sociale, j’ai compris que je n’étais plus dans un colloque singulier, selon la formule traditionnelle, mais que nous étions trois. La présence d’un intrus dans mon exercice professionnel a toujours été une blessure intime. Né dans une famille médicale, je n’étais pas préparé à cette violation de nos principes. Toute ma vie a été guidée par la volonté de les rétablir. Non par égoïsme professionnel, mais parce que ces principes sont consubstantiels à la démocratie.
J’avais aussitôt compris que l’arme par laquelle la dictature allait s’infiltrer dans la société, puis la dominer, était la Sécurité sociale. Aujourd’hui, c’est une évidence pour tout le monde. La Sécurité sociale règne sur la société. Mais ceux qui n’ont pas le courage de lutter pour la liberté – et ils sont de loin les plus nombreux – invoquent l’avantage d’être soigné quoi qu’il arrive et de toucher une pension de retraite. Ils oublient de dire que cet avantage, c’est eux qui le paient. L’escroquerie de base est là : faire croire aux individus qu’ils se rendent esclaves pour leur bien.
Nous en sommes arrivés au point où, en France, la protection sociale mobilise les deux tiers des dépenses publiques. Autrement dit, la Sécu, nouvel Attila, dévore tout sur son passage, sur lequel l’herbe ne repousse pas, comme en témoignent la disparition ou le départ de nos entreprises. Bien entendu, tout le monde gémit, mais personne ne fait rien, pas plus qu’on n’ose remettre en cause le barbare envahisseur. Heureusement nous n’avons jamais abandonné le combat de notre jeunesse. Qui est devenu le combat d’une vie. Combat purement patriotique, évidemment. Et plus encore philosophique, tant ce sont les idées qui mènent le monde.
En 1986, la France a signé, conjointement avec les autres Etats de la Communauté européenne, un traité qui supprime toutes les frontières entre ces derniers. La concurrence devient la règle en Europe. Dans le même temps, la majorité de droite ayant remporté les élections législatives prend une ordonnance « relative à la liberté des prix et de la concurrence ». Le monopole de la sécurité sociale est donc supprimé. Mais le Premier ministre, Edouard Balladur, fait retirer subrepticement par le Sénat la Sécurité sociale des organismes concernés. Cette trahison dure donc depuis trente-sept ans !
Et depuis, nous n’avons cessé de nous battre pour rendre leur liberté et leur prospérité aux Français. Ce combat touche à sa fin et va être victorieux. Le maintien du monopole est contraire non seulement aux dispositions européennes, mais aussi aux lois françaises, qui les ont intégralement transposées. La messe est dite depuis 2001. Mais les officiants étaient insincères et ils n’ont cessé depuis d’attenter à leur foi supposée. Les flammes de l’enfer leur sont promises. Ils les auront bien méritées !
Les Français stupéfaits vont soudain devenir riches. Ils l’étaient déjà sur le papier. Ils le seront sur leur compte en banque. Les conséquences de cette révolution tranquille seront immenses. Tout un peuple va redécouvrir le pouvoir dont on l’a privé, celui de décider de sa vie. Finalement, où que ce soit, les seuls vrais ennemis du communisme ont été des dissidents. En France, on a respecté la règle !
Claude Reichman
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Si vous avez envie de récolter des asperges et de gagner 2000 euros par mois, rendez vous dans les Landes, où les producteurs vous accueilleront à bras ouverts. En vous attendant, ils sont contraints d’aller chercher leurs employés en Amérique du Sud.
Si vous avez besoin d’une pommade oculaire, armez-vous de patience, les pharmaciens sont en rupture de stock. Si vous avez besoin de renouveler votre carte d’identité, armez-vous également de patience. On ne vous la délivrera pas avant plusieurs mois. Et si vous voulez acheter un timbre rouge pour que votre lettre arrive le lendemain, là ce n’est plus la patience qui vous est recommandée, mais le regret, car le timbre rouge a disparu. Heureusement, il nous reste 78 000 facteurs, encore fonctionnaires pour la plupart, et qui amènent un peu de vie dans nos provinces retirées où s’est installé le désert français.
Mais le pire est à venir. Car si vous avez besoin de vérité, n’attendez aucune révélation. Vous ne la saurez jamais. Car le mensonge règne partout en France. Et surtout chez le personnel politique. Mais ne l’accablons pas. Les journalistes mentent aussi à tour de bras. Surtout par omission. Comme si la vérité sur la situation du pays ne devait être connue à aucun prix. Et comme le disait Coluche, « à la télé ils ne peuvent pas dire la vérité, il y a trop de gens qui regardent. »
Les Français regardent la télévision quatre heures par jour. Mais pas les jeunes gens. Ils ne la regardent plus du tout, préférant les plateformes et les réseaux. « Et tout ça, ça fait d’excellents Français », comme le chantait Maurice Chevalier à la veille de la guerre. Quelques mois après, les Français visitaient la France en tirant des charrettes où s’entassaient leurs meubles. La débâcle. Sommes-nous à la veille d’une nouvelle déroute ?
La réponse est oui. Elle sera différente de celle de juin 1940, parce que bien des choses ont changé depuis, sauf une : l’inconséquence de nos dirigeants. A cet égard, nous battons des records sous Macron. Notre président s’écoute parler, ses ministres nous disent tout le bien qu’il faut penser de leur action, les médias en rajoutent plusieurs couches, et le peuple grogne dans son coin en rêvant d’en venir aux mains. Tout cela pour dire qu’il ne se passe rien. Sauf la dette qui grossit comme un manteau de neige sur la montagne et qui se voit déjà en avalanche.
Il y a quelques années, j’avais été reçu par une association de très grandes entreprises françaises, qui souhaitait m’entendre afin de prendre connaissance de notre action visant à introduire la liberté dans la protection sociale. Je fus écouté avec attention et chaleureusement remercié. En me raccompagnant, le président me dit qu’en fait ces entreprises ne se désintéressaient pas de la situation du pays mais ne se sentaient pas concernées, leur siège et l’essentiel de leur activité se situant en Europe et dans le monde.
Le monde se fait sans nous. Non que les Français soient incapables d’y jouer un grand rôle, mais parce que nous sommes lestés de boulets de fonte dont on nous dit qu’ils sont la plus glorieuse des décorations et que personne dans l’univers ne peut arborer les mêmes. Et de nous asséner le mot qui chasse toute critique : solidarité. On ne peut s’empêcher de penser que le même mot a illustré la révolte polonaise contre le communisme et apporté la liberté au peuple. Triste comparaison pour nous, qui sommes pourtant les enfants de la liberté, celle que la Déclaration des droits de l’homme a proclamée à la face de l’univers.
Les Français sont d’accord sur un constat : plus rien ne marche dans notre pays. C’est le signe évident d’une paralysie de notre système démocratique. Face à un président de la République dont la seule ambition est de se maintenir en fonction contre vents et marées, les citoyens n’ont plus d’autre issue que de le renverser afin d’ouvrir à nouveau la porte de l’espoir pour la France. Chaque jour est devenu difficile à porter dans le malaise pesant qui règne sur notre pays. Les stupidités que profèrent les politiciens aggravent encore la situation, en fermant la porte aux bonnes décisions. Et la colère qui ne cesse de monter est grosse de déchirements et de folie.
Quand le tonnerre se mettra à gronder et que les éclairs déchireront le ciel, les Français commenceront à comprendre que la crainte de nos ancêtres les Gaulois est en train de devenir réalité : le ciel va nous tomber sur la tête. Cela nous est déjà arrivé dans l’histoire, et nous n’en sommes pas morts. Je connais beaucoup de Français qui rêvent d’un tel jour, où ils pourront enfin se lever et sauver la France !
Claude Reichman
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Pour résoudre le problème algérien, la France a dû changer de régime politique. Devra-t-elle faire de même pour résoudre le problème de son inadaptation au monde moderne ?
Tout indique qu’entre de meilleures mains, la Ve République serait parfaitement apte à prendre les décisions qui s’imposent aujourd’hui. Il n’est pas absolument nécessaire de changer nos institutions pour les rendre efficaces. Il faut simplement les mettre au service de la politique appropriée.
Mais c’est là que le bât blesse. Le processus décisionnel dans le monde moderne ne passe plus par les préaux d’école mais par les médias. Or ceux-ci sont, en France, aux mains de puissants industriels qui ont partie liée avec l’Etat et ne sont donc pas libres de leurs mouvements.
On a pu espérer qu’Internet viendrait au secours de la démocratie. Il n’en a rien été. Certes les réseaux sociaux véhiculent les opinions les plus variées, mais le pire côtoyant le meilleur, c’est le pire qui s’est imposé. Et comme le dit la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chasse la bonne. Cette dernière est thésaurisée parce qu’elle seule a encore de la valeur. Mais elle laisse lc champ libre à la mauvaise, qui produit les ravages qu’elle cause toujours.
Nos meilleurs intellectuels réservent aujourd’hui leurs réflexions aux seuls réseaux où ils puissent encore se faire entendre, et ces pensées n’enrichissent l’esprit que d’un petit nombre de citoyens. Il est dès lors impossible de faire basculer l’opinion vers les solutions permettant de résoudre les problèmes de notre pays.
Que peut-on donc espérer dans un tel contexte ? Je ne parle évidemment pas des solutions individuelles. Elles ont conduit plus de trois millions de Français à vivre à l’étranger. Ils sont les plus capables et ils manquent à notre pays. D’autres, dont les petites entreprises étaient étranglées par les impôts, les charges et les règlements, se sont laissé couler dans la précarité et l’assistance. Mais ces solutions, volontaires ou contraintes, n’ont pas fait progresser la France vers son salut.
Alors que reste-t-il ? Ce qu’on a appelé le miracle français et qui n’est rien d’autre que l’extraordinaire capacité de rebond de notre peuple. Bien des fois dans l’histoire, elle nous a sauvés. Mais elle ne s’est jamais produite sans qu’un individu, homme ou femme, ne l’incarne et ne la conduise.
Ce serait une erreur que de partir à la recherche d’un tel individu. Sa manifestation ne peut être que spontanée. C’est par la mystérieuse alchimie de l’âme que des forces de l’esprit naissent et produisent la geste salvatrice.
En attendant ces effets presque miraculeux, il nous reste à faire progresser les bonnes idées partout où nous le pouvons.
Personnellement, je suis convaincu que seule la liberté de la protection sociale peut nous apporter la solution à nos problèmes. Je l’ai dit à maintes reprises, les dépenses sociales de la France dépassent celles que font les Etats-Unis pour leur armée, la plus puissante du monde. Il y a là plus qu’un paradoxe : c’est l’expression d’une folie. Celle qui s’est emparée de notre pays sous la conduite et la pression du communisme. Celui-ci a eu l’habileté de déguiser ses menées sous l’habit de ce qu’ils ont appelé « le progrès social ». Et de qualifier d’infâmes, voire de « fascistes » ceux qui s’y opposaient. Il faut savoir que cette stratégie de diabolisation de l’adversaire a été édictée par le Komintern dès 1919.
L’appauvrissement général qui a résulté de la gigantesque ponction sociale sur les entreprises a fourni au communisme l’armée de réserve dont il avait besoin pour s’emparer du pays. C’est désormais chose faite, et le parti communiste a pu disparaître paisiblement, sa mission accomplie. Où que l’on aille en France, quoi que l’on fasse, on se heurte au communisme, sous l’une des multiples formes qu’il a prises.
Examinez les projets de réforme qui fleurissent chez nos gouvernants. Il s’agit toujours de combattre les méfaits du communisme. Les gouvernants ne le disent pas, parce qu’ils ne connaissent même pas l’histoire récente de notre pays. Bien entendu aucun de ces projets de réforme ne voit jamais le jour, tout simplement parce qu’on laisse en place le dispositif qui sous-tend l’ensemble, c’est-à-dire le système social.
L’histoire a une logique. Elle veut que les structures inadaptées disparaissent, même si elles mettent du temps à le faire. Il en sera ainsi pour l’Etat français. Il disparaîtra inévitablement sous sa forme actuelle. Nous sommes dans la phase ultime avant le craquement général, et nous en voyons les manifestations dans toutes les structures étatiques, qu’il s’agisse de l’hôpital, de l’école, de la sécurité etc.
La folle détermination de Macron à se maintenir au pouvoir face à l’hostilité du peuple ne durera pas. Son départ peut être le signal du renouveau, ou celui du chaos. Soyons prêts !
Claude Reichman
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La chanson « Je cherche après Titine » a été composée en 1917 et a connu aussitôt le succès. Elle a franchi l’Atlantique, et Chaplin l’a chantée en 1936 dans « Les temps modernes ». Ce fut la première fois où il parla au cinéma. Puis d’autres interprètes, dont Yves Montand, la mirent à leur répertoire. Aujourd’hui, c’est au tour d’Emmanuel Macron de s’inscrire dans cette prestigieuse lignée d’artistes avec une version filmée et muette de la chanson.
Il l’a interprétée le 21 avril dernier au sortir d’un restaurant. C’est une jeune internaute qui passait par là qui a mis cet évènement en ligne. Elle s’écrie d’abord « Je viens de croiser Brigitte Macron », puis on voit plusieurs hommes, dont Emmanuel Macron, courir à toutes jambes et notre internaute stupéfaite et amusée de leur lancer : « Vous cherchez Brigitte ? Ah ! Ah ! C’est Macron qui vient de passer ! ».
Voilà, c’est tout le film. Bref, mais intense. Car il s’agit d’une crise au plus haut sommet de l’Etat. Le couple présidentiel dînait à son restaurant habituel, La Rotonde. Vers la fin du repas, Brigitte s’est absentée pour passer aux toilettes. Macron l’a attendue patiemment à la table. Puis, ne la voyant pas revenir, il a compris qu’elle avait en fait quitté seule le restaurant. Affolé, il a rameuté ses gardes du corps qui dînaient à une table voisine et les cinq hommes sont partis en courant pour rattraper Brigitte, craignant pour sa sécurité. La fuyarde fut bientôt mise à l’abri dans une des voitures d’escorte et ramenée à l’Elysée, tandis que son époux continuait à pied, ce qui le mena jusqu’au carrefour Saint-Placide où il rencontra des étudiants et chanta avec eux une chanson pyrénéenne, ce qu’on a vu sur toutes les chaînes de télévision.
Que s’est-il passé entre Brigitte et Emmanuel ? Non pas une banale dispute de couple. Brigitte ne serait pas partie seule pour si peu. En fait les deux époux se sont affrontés au sujet de leur avenir présidentiel, si l’on veut bien admettre que Brigitte en est partie prenante depuis le début. Il n’est pas difficile de comprendre que l’entêtement d’Emmanuel, sa façon bravache de narguer le peuple, ses mots blessants inquiètent Brigitte au plus haut degré. Elle sait que les époux Macron courent un grand danger face à un peuple régicide. Et qu’il vaudrait mieux qu’Emmanuel la ramène un peu moins et calme le jeu en attendant des jours meilleurs. Ne parvenant pas à l’en convaincre, elle a choisi un geste dramatique et ô combien significatif en quittant seule le restaurant. Cela ne voulait pas dire « tu périras sans moi »…mais presque !
La France est plongée dans une crise politique majeure. En fait, elle ne veut plus de son président. Ce n’est certes pas la première fois, mais jamais aucun chef de l’Etat n’a connu un tel rejet. La raison en est non seulement la personnalité clivante d’Emmanuel Macron, mais aussi et surtout son impuissance à proposer aux Français des solutions crédibles et acceptables à leurs problèmes. On touche ici du doigt la fonction médiatrice et thaumaturgique d’un président français. Héritier d’un millénaire de monarchie, il n’est plus sacré à Reims mais n’en est pas moins revêtu des attributs que confère l’onction. Qui l’obligent à se comporte comme tel.
Or Emmanuel Macron est resté un enfant gâté qui ne fait que ce qui lui plaît. Si les affaires de l’Etat marchaient convenablement, le peuple accepterait les caprices du souverain. Mais comme la France connaît une crise majeure d’adaptation au monde moderne, les citoyens sont à bout de patience et sont résolus à changer de président, pensant que celui-ci ne leur apportera jamais les apaisements et les satisfactions qu’ils attendent.
Emmanuel a-t-il compris la leçon de Brigitte ? Les prochains jours nous le diront. Mais le fait d’avoir dû entonner « Je cherche après Titine » à la face du monde restera pour lui une véritable ordalie. Le peuple va savoir si son souverain a pu marcher sur des charbons ardents sans se brûler. L’examen des pieds va se faire sous le regard de tous. Car rien ne se fait aujourd’hui sans qu’un œil curieux n’observe la scène. Rendons grâce à notre jeune internaute. Sans elle, nous aurions dû attendre encore avant de savoir.
L’histoire s’écrit par le ministère de témoins. Certains se sacrifient pour une vérité. La langue grecque appelle « martyrs » ces témoins. D’autres s’efforcent de relater les faits avec honnêteté. Mais les uns et les autres sont animés par la certitude que les hommes forment une communauté et que celle-ci mérite d’être respectée et traitée en adulte. Il arrive que, pour ce faire, on ait besoin de la jeunesse. Parfois excessive, celle-ci parle souvent avec une authenticité qui manque aux adultes. La jeune fille qui a vu Macron passer en courant est entrée dans l’histoire !
Claude Reichman
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A Marseille, il y a un jeu traditionnel qui s’appelle le trompe-couillon. Il consiste à poser sur le trottoir un gros caillou coiffé d’un chapeau. Et d’attendre qu’un passant balance un grand coup de pied dans le chapeau et se torde de douleur. On s’amuse comme on peut.
Nous vivons en ce moment en France un gigantesque jeu de trompe-couillon. Toute la population, toutes les institutions, tous les médias ont semé des chapeaux dans les rues. Avec un gros caillou dessous appelé « retraite par répartition ». Et tout le monde de shooter dans les chapeaux au nom des grands principes, quand ce n’était pas pour sauver la République.
Même quand on ne veut pas exagérer, on est bien obligé de se dire que les Français sont devenus fous. A commencer par ceux qui ne pensent aucun bien de la retraite par répartition et qui se gardent de le dire. On a rarement vu une nation entière verser dans une sorte de folie collective. Le dernier exemple fut celui de l’Allemagne nazie. Une tragédie. En France on n’y est pas encore, mais on y va avec entrain.
En fait on n’est pas vraiment dans la psychiatrie, mais plutôt dans la dynamique des foules. Gustave Le Bon l’avait bien compris, une foule n’est pas l’addition de ses composants. C’est un être distinct, qui a ses propres sentiments et ses propres réactions. Et qui réagit de façon identique qu’elle soit composée de quarante analphabètes ou de quarante académiciens.
Donc la France, d’un seul souffle, d’un seul pas, s’est mobilisée sous les couleurs de la retraite par répartition pour prôner ou refuser de travailler deux ans de plus. Etant entendu que tout le monde ne travaillerait pas davantage, en vertu du principe orwellien qui veut que si tous sont égaux, certains sont plus égaux que les autres.
A l’issue de cette formidable parade de coups de pieds dans des chapeaux, il n’y a que des boiteux en France. Le président de la République croit qu’il a gagné parce qu’il a promulgué sa loi dans la nuit après le nihil obstat du Conseil constitutionnel, mais il a les deux tiers du pays contre lui et ne pourra plus gouverner que par la force, ce qui finit toujours mal. Les syndicats ont magnifiquement démontré que la déambulation paisible ne sert strictement à rien. Les partis politiques ont démontré eux aussi qu’ils ne servaient à rien sous la Ve République. Et les citoyens ont tous été invités à rentrer chez eux pour soigner leurs orteils endoloris.
Que reste-t-il de la démocratie française à l’issue de ces mois d’affrontement ? Un champ de ruines. Le pays vit dans l’amertume, la colère et la rumination. Il ne s’agit plus de relancer l’économie et de redresser les finances publiques, mais de savoir, pour les uns, comment on pourra continuer d’imposer aux Français un sort qu’ils refusent, ou bien, pour les autres, de trouver le moyen d’en finir avec Macron. Le résultat en peut être que la poursuite des affrontements avec à chaque fois plus de violence.
Or toute cette couillonnade est à la fois stupide et inutile. La retraite par répartition ne peut fonctionner qu’avec au moins quatre actifs pour un retraité. On n’y parviendra plus jamais en France à vue d’homme. Vouloir la sauver est mission impossible. Et c’est de l’acharnement thérapeutique. Au-delà, vouloir à tout prix une retraite d’Etat n’a pas de sens au 21e siècle. Il faut une retraite individuelle et libre, où chacun épargne comme il l’entend, dans le cadre d’une fiscalité équitable, et prend sa retraite quand il le peut et le veut. Il reste beaucoup de moyens de mettre en œuvre la solidarité, à commencer par l’impôt proportionnel tel que l’ordonne la Déclaration des droits de l’homme.
La volonté acharnée de Macron de sauver la répartition quel qu’en soit le prix est insensée. On a peine à utiliser ce mot s’agissant du chef de l’Etat, mais il n’en est pas d’autre. Le prix à payer pour la paix civile est immense. Il y a longtemps que la France n’a pas été aussi divisée. Elle se retrouve en outre sans solution politique. Des élections législatives laisseraient les trois blocs actuels à peine modifiés. Un référendum ne pourrait avoir de sens que si Macron mettait sa présidence en jeu. Et on en connaît le résultat. Il ne le fera donc pas.
Reste la démission du président. A mon avis elle s’impose. Seul un nouveau président peut reconstituer sous son égide une force majoritaire. C’est l’alchimie de la Ve République. Elle l’a prouvé à plusieurs reprises. Mon pronostic est que Macron ira jusqu’au bout de son aventure personnelle. Et donc que le pire peut arriver. J’espère me tromper.
Claude Reichman
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Le spécialiste des questions de sécurité sociale estime que le système par répartition est condamné
Le docteur Claude Reichman est sans doute celui qui connaît le mieux l’économie de la Sécurité sociale et des retraites. Ancien conseiller de Raymond Barre, ce militant libéral a été très médiatisé dans les années 2000 pour avoir organisé la fronde des indépendants contre le monopole de la Sécurité sociale, entraînant ainsi des dizaines de milliers d’artisans et de commerçants à quitter le RSI pour rejoindre des assurances privées en Angleterre ou en Belgique. Un combat perdu devant les tribunaux. Cependant, cette affaire a entraîné la disparition du RSI… Aujourd’hui, à 85 ans, le docteur Reichman continue de se battre pour faire appliquer les directives européennes sur la libre concurrence à la protection sociale et à la retraite. Il estime que les jeunes qui manifestent pour la retraite à 60 ans, ou à 62 ans, perdent leur temps car, peu importe l’âge de la retraite, le système par répartition est condamné en raison de la démographie française.
Kernews : Vous avez combattu pendant des décennies le monopole de la Sécurité sociale et vous avez été condamnés il y a quelques années pour avoir incité des milliers de personnes à se désaffilier de la Sécurité sociale. Où en êtes-vous ?
Claude Reichman : C’est la justice qui a été saisie par la Sécurité sociale pour nous faire taire. En réalité, elle nous a condamnés pour un motif assez extravagant : celui d’avoir dit fortement que les lois françaises disaient ce qu’elles disent. Ce n’est pas un acte d’extrême violence que de dire que la loi dit quelque chose. C’était un procès assez comique. J’ai demandé aux juges ce qu’ils pensaient du monopole de la Sécurité sociale et si, dans leur esprit, ce monopole existe ou n’existe plus. Ils sont restés muets de stupéfaction, car c’était visiblement la première fois qu’un justiciable demandait aux juges de se justifier. Nous avons hérité d’une condamnation pas très sévère et qui restera dans l’histoire, car chaque fois qu’un monopole est tombé, ou qu’une injustice a été réparée, les citoyens ont toujours été condamnés par la justice dans les dernières heures de leur combat. Cela se vérifie partout. Depuis, j’ai pu observer, avec la disparition du RSI, que le besoin se faisait moins sentir parmi tous ceux qui étaient décidés à quitter la Sécurité sociale. D’ailleurs, le RSI a admis que plus de 500 000 personnes l’avait quitté en utilisant nos arguments ! Donc, plus de 500 000 personnes ont pu sauver leur entreprise et c’est quand même une immense victoire.
On peut dire que vous êtes celui qui a eu la peau du RSI…
Il faut aussi saluer notre ami et ancien ministre Frédéric Lefebvre, qui avait pris fait et cause à l’Assemblée nationale contre le monopole de la Sécurité sociale et sur le fait qu’il fallait arrêter de martyriser les commerçants et les artisans.
Aujourd’hui, on doit attendre des semaines avant de voir un médecin, les urgences sont débordées, c’est une mécanique infernale que l’on observe dans toute la France : malgré le professionnalisme et le dévouement du personnel de santé, le système semble saturé…
Tout cela est le fruit d’une décision qui a été prise le 12 mai 1967, avec la publication d’un décret qui a mis les médecins aux mains de la Sécurité sociale, parce qu’à l’époque le gouvernement s’était aperçu qu’il était difficile de passer des conventions avec les médecins qui n’obéissaient pas au doigt et à l’œil. Comme d’habitude, le gouvernement pensait qu’il serait le mieux placé pour mettre de l’ordre. Cet ordre, c’est la situation que vous décrivez. L’hôpital est en plein effondrement. Il y a 35 % de fonctionnaires à l’hôpital : c’est un chiffre ahurissant. Il nous faut des soignants, pas des fonctionnaires. Un chef de service en radiologie m’a expliqué récemment qu’il fallait installer un nouveau scanner à l’hôpital. On avait convoqué une réunion pour décider du type de scanner et de son équipement, le chef de service et son adjoint sont arrivés et il y avait dix fonctionnaires… Finalement, ils étaient isolés au sein d’une commission qui était chargée de dire ce qui était la bonne conduite en matière de médecine. Tout cela est bel et bien le fruit du monopole de la Sécurité sociale. Je continue de dire que ce monopole a été abrogé en 1986, au moment du traité de l’Acte unique européen, qui a été signé par la France et par tous les États de la Communauté européenne de l’époque. Ce traité dit une chose extrêmement simple : le marché intérieur européen est constitué par un espace unique dans lequel les marchandises, les services et l’ensemble de ce qui fait la vie d’un pays circulent librement. À partir de là, il y a eu en 1992 des directives européennes qui ont tout simplement repris les impératifs de ce traité international. Il se trouve que l’article 55 de la Constitution française indique que les traités internationaux ont une valeur supérieure aux lois. J’estime que la France viole allègrement sa Constitution dans ce domaine.
Ce qui est intéressant, c’est que vous n’avez pas été condamnés pour avoir dit cela. Vous avez été condamnés pour avoir incité des dizaines de milliers d’entrepreneurs à quitter le système de la Sécurité sociale pour aller s’affilier dans le privé. Faisons le parallèle avec la question de l’énergie : le marché européen de l’énergie s’exerce au détriment des Français car il augmente artificiellement le prix de l’électricité, mais on nous martèle que que ce n’est pas possible, car les lois européennes sont supérieures aux lois nationales. En revanche pour la Sécurité sociale, on allègue l’inverse…
C’est effectivement une contradiction comique, mais grave, puisque nous avons une capacité énergétique remarquable grâce à la décision prise par le général de Gaulle pour que la France dispose de l’énergie nucléaire. Nous n’avions aucune obligation de partager cette énergie avec d’autres pays. Malheureusement, nos gouvernants n’ont jamais rien compris. Ils expliquent que la concurrence est meilleure que le monopole et j’ai toujours pensé que c’était vrai. Mais en l’occurrence, il n’y avait pas de monopole en matière d’énergie, puisque tout le monde pouvait acheter librement de l’énergie. Or ils ont voulu créer artificiellement un marché de l’énergie pour justifier de leur bonne foi européenne. Ils ont obligé EDF à vendre son énergie à prix coûtant à de nouveaux concurrents, en laissant ces nouveaux concurrents lui faire concurrence, ce qui était ridicule, puisque ces concurrents n’apportaient rien. Un concurrent, c’est quelqu’un qui apporte quelque chose. En ce qui concerne la Sécurité sociale, c’est une vraie folie, puisque les choses tournent à la catastrophe en matière de santé. Il ne reste debout qu’un corps médical de grande qualité. Je précise que nous n’avons jamais incité les gens à quitter la Sécurité sociale : j’ai fait de l’information, en expliquant la loi et en expliquant que les entrepreneurs avaient la possibilité de quitter la Sécurité sociale en tant que citoyens et consommateurs. Finalement, il paraît que je n’avais pas le droit de dire cela…
Abordons maintenant la question des retraites : vous indiquez que, peu importe le débat, les jeunes ne toucheront aucune retraite !
Les choses sont assez simples et il y a toujours des gens qui viennent les compliquer. Quand le système par répartition a été créé, nous avions 15 cotisants pour un retraité. C’était juste après la guerre. Petit à petit, le nombre de cotisants a diminué et nous sommes arrivés à un chiffre qui est pratiquement le seul viable en matière de retraite par répartition : 4 cotisants pour un retraité. En 1989, Michel Rocard a fait un Livre blanc qui expliquait clairement que le système était fichu, évidemment en termes plus diplomatiques. Il a créé la CSG qui a permis de prélever 100 milliards aux Français et c’est ce qui a permis à la Sécurité sociale de tenir quelques années de plus. Mais cela a aussi permis de ruiner les Français. À partir de cette époque, tout le monde savait dans les milieux officiels que la Sécurité sociale n’avait plus aucune chance de subsister dans sa branche retraite. Or, il ne s’est rien passé. Si l’on voulait rester dans la répartition, il aurait fallu augmenter le nombre de cotisants, ou réduire les pensions. D’ailleurs, ils ont osé appeler cela la solidarité entre les générations. Elle est belle, la solidarité aujourd’hui, quand vous avez 1,4 cotisant pour un retraité !
Alors que faire ? Doit-on passer à la capitalisation ?
La capitalisation, c’est quelque chose qui n’est pas une invention des banquiers américains, contrairement à ce que certains disent. Cela a commencé quand les chasseurs-cueilleurs de la Préhistoire mettaient un peu de gibier de côté pour les mauvais jours. Le peuple français a toujours été économe, c’est une mentalité agricole, les agriculteurs doivent épargner du grain. Donc, capitaliser, ce n’est pas seulement donner de l’argent à des banquiers américains ! Pourquoi une retraite ? Cela peut paraître bizarre comme question, mais en réalité la retraite est une conception relativement récente et la retraite est née à la fin du XIXe siècle en raison de l’industrialisation. À la ferme, quand on ne pouvait plus faire de travaux difficiles, c’étaient les jeunes qui prenaient la responsabilité de la ferme et les personnes âgées aidaient comme elles pouvaient. Ensuite, les ouvriers ne pouvant plus travailler, il fallait trouver de nouvelles ressources. Le chancelier Bismarck est à l’origine de la toute première allocation de retraite, car il était face à une forte opposition socialiste, et il a lancé un régime pour rassurer les ouvriers. Il a convoqué un universitaire de renom en lui demandant l’âge auquel il fallait fixer le départ à la retraite de façon à ce que les retraités ne perçoivent jamais cette retraite ! Déjà, il s’agissait de savoir comment ne pas payer les retraites… L’universitaire a fait des recherches et il lui a dit que les Prussiens décédaient en moyenne à 65 ans. C’est donc à 65 ans qu’il fallait fixer l’âge de la retraite. C’est de cette manière que l’on a fixé l’âge de la retraite. Ce système destiné à aider les retraités était en fait destiné à les faire taire. C’est quelque chose qui est dans le tréfonds même des gouvernants. Le gouvernement généreux et responsable travaille pour le bien de ses compatriotes. Mais vous avez aussi le gouvernement vicieux qui ne pense qu’à une chose : comment tromper l’électeur et le concitoyen. Aujourd’hui, les gens sont plus vieux, et les hommes décèdent en moyenne à 80 ans et les femmes à 85 ans. Donc, si vous fixez l’âge de la retraite à 60 ans, vous allez devoir payer pendant 20 ans. On a raconté des histoires aux gens en expliquant que les jeunes payent pour les retraités et que lorsqu’ils seront eux-mêmes retraités, d’autres jeunes paieront pour eux. Mais ce n’est qu’une histoire fausse, puisque ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nous avons des décennies de mensonges. Aujourd’hui, la retraite par répartition est une pyramide de Ponzi, c’est-à-dire le système Madoff. Les premiers retraités ont été très contents, mais maintenant les choses sont devenues impossibles à gérer. Face à cela, j’estime que le régime de retraite est parfaitement inutile et nuisible, parce que la façon dont vous vivez, dont vous vous retirez, dont vous occupez votre temps et dont vous épargnez, vous appartient. Ce n’est pas à l’État de vous dire que vous allez devoir épargner pendant tant d’années, puis on vous prendra ceci pour payer cela. C’est dépassé. Il faut des impôts pour que l’État puisse vivre et vous protéger, mais certainement pas pour régler les retraites. Ensuite, il vous faut un système fiscal approprié. Vous avez différentes façons de capitaliser. Vous pouvez acheter un appartement, par exemple. À ce moment-là, il faut que l’État mette tous les placements sur un pied d’égalité. Si vous mettez 1 000 € chaque année dans une assurance, un appartement, ou un fonds de pension en vue de votre retraite, il faut que vous puissiez déduire fiscalement cette somme. Il faut une neutralité fiscale.
Vous connaissez bien ce sujet, vous avez 85 ans, vous avez consacré votre vie à combattre le monopole de la Sécurité sociale et vous avez réussi à avoir la peau du RSI…
Nous aurons la peau d’un système spoliateur. J’ai passé ma vie à me battre, non pas pour moi, mais pour autrui. C’est un bonheur. Ce que je fais ne m’apporte strictement rien de plus. Savoir que mon prochain peut être heureux et que j’ai pu lui apporter une aide, c’est une grande satisfaction. J’ai été vraiment choqué par l’intervention de Madame Macron. Je ne veux absolument pas l’attaquer, mais elle a pris la parole pour dire qu’elle voudrait que les jeunes comprennent que ce que le gouvernement fait, c’est pour eux, c’est pour qu’ils aient une retraite. Je suis persuadé qu’elle était sincère. Cette femme n’est pas une politique, elle ne peut pas mentir, mais elle a entendu une histoire et elle a cru à cela. En réalité, les retraites représentent 385 milliards de cotisations chaque année et ce sont les jeunes qui payent. Mais les jeunes sont les victimes de ce système. On les plume, c’est une honte. Les Français devraient se demander ce qu’ils font en massacrant l’avenir de leurs enfants. En plus, certains leur demandent de manifester pour le maintien de ce système. C’est criminel. Il faut que les jeunes soient libres.
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Par définition, le corps électoral est constitué d’adultes responsables. En France il comporte 48 millions de personnes inscrites sur les listes électorales. Comme le disait Pierre Desproges, « je vais aller vivre en théorie, parce qu’en théorie tout se passe bien ». En théorie donc, tout se passe bien en France. Mais la question qu’il faut se poser est la suivante : tous ces adultes électeurs sont-ils placés sur un pied d’égalité ?
Bien entendu, il ne s’agit pas de l’égalité en tout, qui n’est réalisée dans aucune société humaine, mais de l’égalité des moyens pour pouvoir élire des représentants dignes de confiance et capables de résoudre les problèmes du pays. On peut affirmer que jusqu’aux années soixante dix les électeurs étaient aptes à émettre des choix raisonnés. La France est un pays marqué par la violence de sa révolution de 1789 et par le communisme ambiant depuis la Libération. Les choix électoraux se sont toujours ressentis de cette filiation. Mais du moins n’empêchaient-ils pas la constitution de majorités représentatives.
Progressivement, la cohérence des choix électoraux français s’est effritée, jusqu’à porter au pouvoir des individus hors sol, qui connaissent mal leur pays et ses citoyens et qui s’échinent à les représenter sans jamais y parvenir vraiment. L’apothéose de cette tendance a été atteinte avec l’élection de M. Macron, qui n’a jamais eu de copains, qui ne s’est pas marié avec une fille de son âge, qui n’a pas eu d’enfants, qui n’a pas fait son service militaire et qui est devenu riche sans avoir vraiment travaillé, grâce au jeu des relations qu’il s’est habilement constituées. Pas vraiment un Français comme les autres !
Comment une telle élection a-t-elle pu avoir lieu ? Par le refus de voter ou le vote extrême de la moitié du corps électoral. Mais d’où vient cette masse de plus de vingt millions d’électeurs ? Tout simplement des conditions de vie dans notre pays. Leur surgissement n’est un mystère que pour ceux qui ne veulent pas voir. J’ai attiré en son temps l’attention du pays sur un ouvrage paru en 2009 et intitulé « Les nerfs solides ». Son sous-titre en disait long sur ce qu’il fallait en attendre : « Paroles à vif de la France moyenne ». Au départ, il s’agissait d’une enquête de la société Publicis et de son président, Maurice Lévy, destinée à mieux connaître les cibles de ses campagnes publicitaires. Rapidement, l’enquête s’est transformée en étude politique, tant ses résultats étaient instructifs. La révélation fracassante de cet ouvrage est que les vingt millions de Français représentant la classe moyenne de notre pays ne s’en sortent plus et sont en voie de radicalisation.
Cet ouvrage est aujourd’hui indisponible. J’engage vivement l’éditeur à le republier. Car il est un élément majeur de résolution de la crise française. Il explique très bien comment la moitié du corps électoral s’est éloigné des urnes ou les utilise comme arme de combat. J’engage également M. Macron à se le faire prêter. Il comprendra ce qui ne va pas en France. Et notamment qu’on ne peut pas gouverner un pays sans son peuple, et encore moins contre lui.
La vraie, et presque la seule question qui se pose aux vingt millions d’électeurs, devenus depuis au moins vingt-quatre millions, consiste à savoir comment ils peuvent se réinsérer dans leur pays et aspirer à une vie décente dans un monde civilisé, appartenant à l’Occident et à une économie libérale et mondialisée. La solution n’est pas dans la continuation de l’interventionnisme étatique. Celui-ci a ruiné la France. La solution est dans la liberté et la réduction drastique des charges et des dépenses publiques.
Et du coup la question majeure est de savoir quelle tendance politique pourrait être amenée au pouvoir et réussir cette transformation majeure. L’état actuel de l’offre politique ne permet pas de désigner une formation capable d’assumer cette tâche. Pas plus qu’un candidat à la présidence de la République qui conduirait cette mission de sauvetage. En somme, nous vivons dans le désert français ! Désert du moment, tant la France est riche de possibilités.
Seule une élection présidentielle pourra changer la donne. M. Macron devrait démissionner pour redonner sa chance à la France. Il sera peut-être contraint de le faire si la situation s’aggrave encore. Mais il s’entêtera plus probablement. Il risquera fort alors d’être emporté par l’émeute. Quoi qu’il en soit, les Français devront s’occuper enfin de leur pays, qu’ils ont abandonné à des mains incapables. On voit poindre ici et là, au gré des publications et des réseaux sociaux, des propositions d’action dont certaines sont ridicules mais dont d’autres ouvrent des pistes. L’une d’elles débouchera peut-être sur la route du salut.
La situation actuelle est désespérante à beaucoup d’égards. Mais passionnante à d’autres. Car chacun maintenant a chance de faire quelque chose pour son pays. L’histoire nous enseigne que le peuple est seul capable de provoquer les changements. C’est donc le peuple que nous devons écouter, armés de nos stéthoscopes spécialisés que sont les instruments d’analyse forgés par nos études ou notre expérience. Un bruit, un jour se fera entendre. Il sera le signe du réveil !
Claude Reichman
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C’est une image qui marquera une étape décisive dans la vie politique française. Macron entouré de quelques élus ceints de l’écharpe tricolore, debout devant le lac de Serre-Ponçon. Macron voulait aller « à la rencontre du peuple ». Il n’a rencontré personne, sauf l’habituel petit groupe d’officiels présents dans toutes les manifestations publiques. On ne pouvait mieux symboliser la rupture entre le président de la République et les Français.
Il faut toujours s’efforcer, quand on cherche à comprendre une maladie ou une crise politique, à en rechercher les causes lointaines. Car les causes immédiates ou récentes peuvent nous tromper sur la véritable nature du mal. La France va mal parce qu’on l’a forcée à se plier à une organisation sociale paralysante. Et aujourd’hui la paralysie a gagné au point qu’il faudrait mettre le pays en réanimation si l’on ne veut pas le voir mourir.
En politique, la réanimation se fait par injection de milliards. A chaque problème son chèque. C’est ce que fait Macron. Le malade ne meurt pas mais on voit bien qu’il n’ira pas très loin comme cela. La France est endettée de 3000 milliards d’euros, et si on lui prête encore de l’argent, c’est parce que nos partenaires européens savent que l’effondrement de la France provoquera celui de l’Union européenne, livrant chacun des Etats membres à lui-même et ouvrant une phase de grave instabilité sur tout le Vieux Continent.
L’Europe a connu une crise majeure au 20e siècle. La première guerre mondiale a permis la victoire du communisme en Russie et sa large expansion au cours de la seconde. La menace communiste a pesé sur toutes les nations du continent qu’il n’avait pas submergées militairement. C’est ainsi que se sont implantés dans tous ces pays des régimes sociaux de nature collectiviste destinés à dissuader les populations de verser dans le communisme. On a ainsi traité le mal par le mal, et aujourd’hui on est très malade.
Le communisme ruine toute nation qui le subit. Le collectivisme dit « socialiste » appauvrit tous les pays où il règne, un peu plus ou un peu moins selon les freins qu’on lui oppose. La France s’y est livrée avec la passion d’une femme amoureuse et la voilà maintenant vieille et laide avec sur les bras l’abominable marmaille issue de ses égarements.
Nous avons donc bien diagnostiqué « le mal français ». Alain Peyrefitte s’était arrêté en chemin dans son ouvrage. Je me suis permis de reprendre sa formulation pour la prolonger. Oui, c’est bien la Sécurité sociale qui est « le vrai mal français », comme l’a affirmé mon ouvrage paru en 1995. Les années qui se sont écoulées depuis ont confirmé mon analyse, et nous en sommes arrivés au point où le mal va nous tuer.
Pourtant, il y a un remède, et celui-ci est vraiment miraculeux. Car son application guérit à tout coup le malade, même si une période de convalescence chez les plus atteints retarde le retour à la pleine santé. Ce remède, c’est la libre concurrence. Elle détruit les monopoles et rend la liberté aux citoyens. Partout où elle a été mise en œuvre, elle a produit les mêmes bienfaits et permis à chacun d’assumer son humanité. L’Europe a eu la chance de bénéficier des idées éclairées d’un groupe d’hommes qui ne voulaient plus voir notre continent mis à feu et à sang par des Etats soumis à des nationalistes au front bas pour qui les monopoles de leur pays étaient l’alpha et l’oméga de la politique. C’est ainsi qu’est née la Communauté européenne, devenue ensuite l’Union européenne.
La plupart de ceux qui ont créé cette Union étaient socialistes. Ainsi s’est vérifié l’adage « à tout péché miséricorde ». Probablement leur détermination à faire le bien leur est-elle venue de leur parfaite connaissance du mal que leurs idées pouvaient faire. Peu importe, leur action a été déterminante. Le traité de Rome en 1957 a connu son apothéose en 1986 avec le traité de l’Acte unique européen qui a instauré la libre concurrence dans le Marché intérieur. Et depuis ses bienfaits se succèdent, même si trop souvent des aveuglements politiciens entravent sa route. Et notamment en France, où le communisme a du mal à mourir.
L’Acte unique a supprimé les monopoles, y compris bien entendu celui de la Sécurité sociale. Mais si la France a bien respecté la règle en faisant voter toutes les lois qui abrogent celui-ci, elle a inventé par sa justice des jurisprudences criminelles qui privent les Français des bienfaits de la concurrence. Ce faisant la justice ne faisait qu’obéir aux politiciens, mais nous sommes là en présence d’une honteuse trahison d’un pays par ses « élites ».
Il n’en reste pas moins qu’il n’y a plus de monopole de la Sécurité sociale et que les Français, à commencer par les travailleurs indépendants, pour qui la démarche est plus facile, se libèrent de plus en plus des griffes du Minotaure. Demain, la « Sécu » ne sera plus qu’un mauvais souvenir, un cauchemar même pour beaucoup, et la France redeviendra la France. C’est bien, c’est beau, c’est grand d’être la France, comme disait quelqu’un qui a compté plus que beaucoup d’autres dans l’histoire de notre pays. Mais – et c’est bien dommage – il n’a pas eu de successeur !
Est-ce que M. Macron a conscience de la situation de la France ? Est-ce qu’il la comprend ? Est-ce qu’il a idée de ce qu’il faut faire pour l’améliorer et préparer son avenir ? Autant de questions qu’on ne devrait normalement pas se poser. En principe, un président de la République, même s’il n’est pas un génie, doit pouvoir répondre à ces questions. Or, alors que M. Macron est président depuis six ans, on a le sentiment qu’il ne sait pas où il est ni où il va.
Ce ne sont pourtant pas ses discours qui ont manqué. Pas un jour sans qu’il ne nous ait asséné ses vérités. Mais tout cela a été si contradictoire et si confus que le peuple ne sait toujours pas ce que pense vraiment son président, et encore moins ce qu’il veut faire. En revanche on a compris sa personnalité et son caractère. Et cela inquiète.
La principale caractéristique de M. Macron, c’est sa certitude d’avoir toujours raison. Et c’est un véritable drame. Car la politique dans le monde actuel est faite d’approximations successives et non de diktats. Se refuser à la pratiquer ainsi, c’est se condamner à l’échec. On nous rétorquera que M. Macron donne le spectacle d’une grande variabilité dans ses propos et ses actes. Mais ce sont des variations sur son propre thème. Il ne s’enrichit d’aucun apport extérieur et ses échecs ne sont pour lui que des agressions contre sa personne. Un tel homme ne devrait pas faire de politique.
Malheureusement, il en fait. Et il a même réussi à se faire élire à la faveur d’un véritable complot judiciaire qui a mis hors jeu le favori. De ce fait la France a un président mal élu et mal approprié à sa fonction. Alors quand il s’est agi d’aborder le problème des retraites, qui non seulement plombe l’équilibre financier du pays mais aussi menace près de vingt millions de retraités de voir fondre leurs pensions comme neige au soleil, M. Macron s’est noyé dans un projet de réforme fait de rustines, dont certaines, comme la prolongation du temps d’activité, ont fait l’effet d’une provocation. C’est dire à quel point le peuple ignorait la situation de son régime de retraite.
La retraite est une conséquence de l’industrialisation au dix-neuvième siècle, qui a transformé les agriculteurs en ouvriers. D’un système destiné à leur assurer une vie décente à la vieillesse, on a fait un attribut démocratique. Et surtout le système de répartition, adopté dans la plupart des pays marqués par le socialisme, est devenu un moyen de tenir le peuple en laisse. On ne peut s’empêcher de s’étonner que l’être humain ait pour ambition suprême de faire de ses semblables des prisonniers. Nous savons que l’esclavage existait dans toutes les sociétés antiques, mais au vingt et unième siècle …
Il faut s’y faire, c’est probablement génétique. Mais la génétique n’est pas une clause absolutoire. L’homme vaut moins par ses pulsions que par sa façon de les dominer. Le collectivisme, qu’il soit communiste, socialiste ou technocratique, est à bannir. La liberté doit être le maître mot des sociétés modernes. Il en est souvent l’emblème, mais il y a tout aussi souvent très loin du mot à la pratique.
Les combattants de la liberté ont fort à faire en France. Ils se réduisent à un petit groupe dont la plupart des membres sont des universitaires qui sont par obligation fonctionnaires. Cela n’enlève rien à leur sincérité, mais cela ne les encourage pas à prendre des risques. Les autres doivent faire face aux difficultés d’une société cadenassée par l’impôt, les charges et les règlements, et cela limite leur liberté d’action. Si bien que le pouvoir, confortablement installé dans son lit d’apparat, se rit des demandes de liberté et examine les libelles d’un derrière distrait.
Jusqu’au jour où, sans plus de raison que la veille, le peuple se rebelle. On a ainsi nombre de révoltes et de jacqueries, mais les révolutions sont plus rares. Surtout quand on regarde celles qui ont réussi. Pourtant, à chaque révolte, le peuple croit que c’est la bonne. Et déchante le lendemain. Si bien qu’il est difficile de savoir dans quelle catégorie ranger les protestations et surtout de prévoir leur avenir.
Tel est le cas avec l’actuelle crise des retraites en France, qui a d’ailleurs changé de thème en cours de route pour se transformer en chasse au Macron. Parviendra-t-elle à chasser son gibier de l’Elysée ? Nul ne le sait. La seule certitude est que les chasseurs n’ont aucune considération pour le président de la République et nourrissent même une véritable haine à son endroit.
Le pouvoir est à la merci d’une maladresse supplémentaire ou d’un hasard malencontreux. Mais la menace est forte. Le rideau de police qui protège Macron peut être enfoncé par une charge populaire. C’est pourquoi l’ancien préfet de police de Paris a déclaré, à propos des manifestations des gilets jaunes, qu’« on a frôlé l’ouverture du feu ». On peut craindre que Macron soit prêt à s’y résoudre !
Claude Reichman
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Tout se paie un jour, dit la sagesse populaire. On peut vérifier en ce moment la pertinence de cet adage. La France est entrée dans une période de crise et de manifestations qui semble ne pas pouvoir finir. Jusqu’au moment où la crise se dénouera par un évènement qui bousculera la donne et créera un nouveau paysage politique et social.
Ce que la France paie en ce moment, c’est la défaillance de ses institutions qui a permis, en 2017, l’élection de M. Macron. Jamais la justice n’aurait dû accepter l’action d’un juge qui, au lieu de s’abstenir d’agir en pleine période électorale comme le veut la tradition démocratique, a plombé la candidature de M. Fillon. Sans cette action judiciaire, M. Macron n’avait aucune chance d’être élu. Et il a été élu sans que le pays ait pu vraiment peser sa candidature au trébuchet.
Le seul élément sérieux d’information sur sa personnalité fut l’analyse d’un psychiatre italien qui qualifia M. Macron de psychopathe et avertit les Français que s’ils l’élisaient, ils allaient souffrir. Interrogé quelques années plus tard, le médecin indiqua qu’il ne s’était trompé que sur un point : les Français n’allaient pas être seuls à souffrir.
Force est de reconnaître que le pronostic (c’est ainsi qu’on appelle la prévision en médecine) n’était pas faux. Les Français souffrent, et à vrai dire ils ne savent pas exactement de quoi. Bien entendu, chacun est capable d’énumérer les points qui lui font grief, et collectivement une idée se dégage qui déplore le déclin de la France et le désordre général dans le pays. Pourtant, quand on interroge les citoyens, ils énumèrent les causes du mal, mais jamais la cause principale qui semble leur échapper. En vérité, ils connaissant parfaitement cette cause, mais semblent avoir peur de l’évoquer, comme s’il s’agissait d’un crime de lèse-majesté.
Cette cause, c’est évidemment le président de la République, puisque c’est ainsi qu’il faut appeler M. Macron. Les Français, à vrai dire, n’en peuvent plus de lui, de ses discours permanents, de ses déguisements, de ses sorties à l’étranger où quand il ne fustige pas la France il fait la leçon aux gouvernants du pays hôte. Mais surtout ils lui en veulent de n’avoir rien fait qui puisse relever la situation du pays.
Les jeunes gens qui occupent chaque soir la place de la Concorde crient « Macron démission ». Et n’ont pas un mot pour les retraites. Ils ont raison. La retraite, ce n’est pas pour eux, même si ce sont eux qui, pour l’essentiel, la paient. Sans espoir de retour, car le système de répartition est en voie avancée de faillite. En fait, les 80 % de Français qui sont contre la réforme des retraites sont surtout contre Macron.
Quand on atteint un tel degré d’impopularité, on doit se poser des questions. M. Macron s’en pose-t-il ? C’est peu probable, compte tenu de son psychisme. S’il se pose des questions, c’est à propos de ses ministres, qui, bien entendu, ne font pas ce qu’ils devraient, sans qu’on sache ce que M. Macron voudrait qu’ils fissent. Bref, l’Elysée et les ministères sont une pétaudière, à laquelle l’Assemblée nationale, sous l’impulsion des « insoumis », s’efforce de ressembler. « Il bordello », disent les Italiens, qui sont connaisseurs en la matière.
Les politiciens français ne semblent pas capables de renverser la vapeur du déclin. Quand on les voit ânonner leurs couplets sur la retraite, on est saisi d’une immense pitié. Car ils ne savent pas, ils ne savent vraiment pas. Ils ne savent pas que le paysage européen a changé depuis la fin du siècle dernier, où les pays membres de ce qui était alors la Communauté européenne ont décidé que le marché intérieur européen serait désormais « un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée ». Un espace, donc, où il n’y a plus de monopole. Y compris celui de la Sécurité sociale, donc celui des retraites.
N’importe quel résident en France peut assurer sa retraite en dehors du système officiel. C’est dans tous les textes de lois français. Alors votre réforme des retraites … ! Votre système est mort, non seulement pour cause démographique, mais parce que les Français, que vous vous êtes bien gardés d’informer, vont voter avec leurs pieds, maintenant qu’ils connaissent la vérité. Et s’il y en a un qui doit battre sa coulpe, c’est bien M. Macron. Il savait tout, il n’a rien dit. C’est un véritable crime contre la nation !
Alors Monsieur le professeur Segatori, puisque tel est le nom du psychiatre italien qui nous avait prévenus, soyez remercié de votre lucidité. Elle ne nous a servi à rien, car nous, Français, sommes au-dessus de tout conseil. Nous savons tout, et nous sommes les meilleurs en toutes les disciplines. Pardon à nos amis italiens de leur avoir emprunté « il bordello ». Nous n’avons aucun besoin de conseils en la matière, mais l’expression italienne est plus poétique que la nôtre. C’est le seul domaine où nous acceptons la concurrence, parce qu’il ne s’agit pas d’une affaire sérieuse.
Invité par André Bercoff à Sud Radio il y a quelques jours, j’ai eu le sentiment d’aborder une île déserte habitée par des naufragés de longue date. Ce n’est pas de la radio que je parle, mais de ses auditeurs. J’ai éprouvé la sensation physique qu’ils buvaient mes paroles. Car ce que je leur disais, ils ne l’avaient manifestement jamais entendu.
Je ne me prends pas pour un prophète inspiré et je ne tiens pas ceux qui m’entendaient pour des demeurés. Simplement, on ne leur avait rien dit jusque là sur la véritable nature du système de retraite qu’on leur impose depuis huit décennies et dont ils entendent débattre à longueur de journée et d’antenne en ce moment.
Dans le débat actuel sur les retraites, les Français s’envoient à la figure les propos les plus venimeux, se reprochant de profiter indument de traitements privilégiés. C’est parfaitement normal, puisque personne n’analyse objectivement les fondements du régime de retraite et la façon dont ils se sont érodés au fil du temps, jusqu’à ressembler à ces maisons construites sur une falaise et que l’océan menace d’emporter.
La seule question pourtant qu’on devrait se poser est la suivante : pourquoi un régime de retraite ? La réponse est simple : c’est parfaitement inutile et donc nuisible. L’âge a la particularité de produire partout et en tous temps le même effet : l’être humain n’est plus en mesure de faire les mêmes efforts que lors de sa jeunesse et de sa maturité. Pour survivre alors, il a besoin d’une protection. Ce fut pendant des temps immémoriaux la famille. Mais quand on en fut séparé par l’évolution technologique et sociétale, il fallut trouver un substitut, et ce fut le régime de retraite.
Sans doute un tel régime était-il nécessaire au début de l’industrialisation, mais l’évolution de la société et des connaissances permet aujourd’hui à chacun de se poser la question de son mode de vie quand l’âge sera venu et d’y apporter ses propres réponses. Il est donc monstrueux de verser des millions d’individus – toute une nation en fait – dans un système où il n’a pas son mot à dire ni même aucune marge de décision. Un tel système, au 21e siècle doit être aboli.
Il doit d’autant plus être aboli qu’il consiste à infliger à la jeunesse un traitement d’une grande sauvagerie. On lui demande de financer la retraite de ses parents en jurant ses grands dieux qu’il touchera la même en retour, alors qu’on sait très bien que ce système est en train de s’effondrer irrémédiablement et qu’il ne touchera jamais rien. « Mère grand, comme vous avez de longues dents. C’est pour mieux te croquer, mon enfant », dit le loup.
L’institution de la retraite par répartition fut une décision idéologique. Le communisme veut la disparition de l’individu dans une masse indifférenciée que les maîtres du régime mènent à la trique. Goulag, famine, massacres, tel est le lot des populations où le régime communiste s’est imposé. La France n’ayant pas été conquise par l’armée rouge, elle n’a subi qu’un sort atténué, mais foncièrement collectiviste. Aujourd’hui on en est toujours là, et c’est ce qu’il faut changer.
Personne en France n’a besoin d’un régime obligatoire de retraite. Il suffit de traiter également l’épargne de chacun. Un euro investi dans l’achat d’un appartement doit être déductible au titre de la retraite de la même façon qu’un euro versé à une assurance vie ou à un fonds de pension. Et les 345 milliards d’euros du régime de retraite doivent être rendus aux jeunes gens qui les paient pour qu’ils construisent leur épargne et leur avenir. Et ce sera justice !
Finalement, pourquoi devrions-nous nous indigner des sacrifices incas où l’on arrachait le cœur d’un enfant pour apaiser la colère des dieux, alors que c’est exactement ce que nous faisons pour rendre confortables les ultimes années de nos aînés ? Ce sont des mœurs sauvages, indignes de notre époque et de l’humanité.
Ceux qui pensent qu’en ajoutant une pincée de capitalisation à la répartition on rendra le système viable ne sont finalement que des Incas compatissants, qui étouffent l’enfant sacrifié pour qu’il souffre moins. Mais la jeunesse n’en restera pas moins sacrifiée.
Voilà les quelques vérités qui ont fait réagir en masse les auditeurs de Sud Radio. J’espère qu’il ne s’agit que d’un début. Nous devons sauver la jeunesse de France, et donc la France elle-même.
Nous ne devons plus supporter que des gouvernants indignes nous punissent et gâchent nos jours et nos nuits. L’art de gouverner n’est beau que dans la sobriété et quand le consul, tel Cincinnatus, se retire aux champs. Le débat des retraites est l’occasion de faire un grand ménage de la maison France et de n’y laisser subsister aucune poussière maléfique. Chacun pourra dire alors : je respire !
Claude Reichman
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Les jeunes doivent donner le signal de la réforme !
La retraite est l’antichambre de la mort. On s’étonne que tant de Français en rêvent. Cela signifie simplement que leur vie ne leur plaît pas. De là à rêver de la mort …
La crise actuelle est en fait le révélateur d’une crise beaucoup plus profonde, celle de l’Etat. Celui-ci pèse les deux tiers de la production, ce qui est pire qu’excessif : déraisonnable. Et pire, l’Etat est incapable de se réformer. Dans un monde qui change vite, c’est pire qu’un défaut, c’est une tare. Et même une tare mortelle.
Les Français ont bien conscience de la nécessité des réformes. C’est la raison pour laquelle ils ont élu Macron, après avoir été privés de Fillon par un coup d’Etat judiciaire. Fillon représentait une apparence de sagesse vaguement libérale. Il n’a pas eu l’occasion de le démontrer. Macron, c’était la jeunesse et la modernité. Elles étaient censées nous débarrasser des vieilleries d’une République usée jusqu’à la corde. Il n’en a rien été. Macron ne sait en réalité que remplacer les cordons des rideaux d’apparat.
Ce n’était évidemment pas un Macron qu’il fallait. Mais personne ne sonnait à la grille du parc. Alors ce fut lui. Et c’est toujours lui. Et rien ne bouge. Sauf la rue, qui retrouve les cortèges d’antan, leurs slogans, leurs étals de merguez, leurs militants professionnels au ventre rebondi, bref la vie comme avant. Avant quoi ? Avant rien. « On va tous pareil, moyen moyen », chante Souchon.
La France, au destin sans pareil, pays grandiose et spirituel, n’est plus qu’une petite famille bourgeoise attendant la soupe du soir, tandis que les laissés pour compte grognent de plus en plus fort au risque de perturber la sieste. Triste tableau.
Les primatologues nous l’ont pourtant dit. Nous sommes des peuples hiérarchiques. Quand le chef n’est pas bon, tout va mal. Quelle erreur alors de ne pas attacher tous ses soins au choix du primus inter pares ! La malédiction du mauvais chef nous frappe depuis près d’un demi-siècle. Les plus blasés disent que c’est une statistique normale. Cela ne nous console pas. Car pendant la statistique, notre vie a passé.
Comme Macron ne peut se représenter, un début de compétition a lieu. Pour le moment, personne ne se détache vraiment. C’est un mauvais signe. Car le chef, cela se sent. Il y a alors comme un frétillement joyeux dans le peuple. Mais voilà, aujourd’hui cela ne frétille pas. Pire même, il y a comme un air de ridicule autour des prétendants.
Inutile de se désoler. C’est ainsi, et c’est la vie. Mais il y a une conséquence à en tirer. Comme on ne peut pas se résigner à la décadence de son pays, il faut prendre d’autres chemins. Ma certitude est que la réforme ne peut passer que par celle de la protection sociale. Nous y consacrons 872 milliards chaque année. Vite, les sels, des Français viennent de s’évanouir. Ils ne savaient pas.
872 milliards ! Vous savez ce que cela représente ? Cela représente la première armée du monde, celle des Etats-Unis d’Amérique. Elle domine la planète, obligée qu’elle est de sauvegarder la liberté, qui est consubstantielle au régime de son pays et de l’Occident. Certains, assez nombreux, accusent ce pays de vouloir coloniser le monde et de se constituer un empire. Ils se trompent. Les Américains n’ont aucun besoin d’un empire, leur pays est assez grand pour leur suffire. Ils sont même plutôt « isolationnistes » et ils doivent se forcer pour s’engager ailleurs que chez eux. Ce qui ne les garde pas de fréquentes maladresses, voire de conduites parfois stupides. Mais ils sont les garants de nos libertés, que cela nous plaise ou non.
Alors le poids du système social français apparaît pour ce qu’il est : un boulet au pied d’un forçat. Tant qu’on ne l’aura pas compris en France, rien ne sera possible. Les jeunes Français sont les mieux placés pour s’en rendre compte. Le système de retraite à lui seul les condamne à une vie médiocre. On leur prend 345 milliards chaque année pour payer la retraite de leurs anciens, et eux ne toucheront jamais rien car le régime est en voie de faillite rapide.
C’est donc d’eux que doit venir la révolte. Ils peuvent d’un simple geste donner le départ à la réforme. Il leur suffit de contracter une assurance vie, qui est une assurance retraite pour la législation, et de refuser de payer toute cotisation au régime de répartition. L’Etat n’aura d’autre choix que de s’incliner et de prendre ses dispositions pour honorer les engagements qu’il a bien légèrement pris à l’endroit des retraités.
Et le temps des réformes aura ainsi commencé. Suivront toute une série de mesures de libération, au terme desquelles la France sera redevenue un pays équilibré, porteur d’un avenir digne de son grand passé.
Claude Reichman
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La pharmacie Lopez sera de garde dimanche à Mexico !
Vous prenez un journaliste classé « à droite » et qu’on voit souvent sur les plateaux de télévision. Un présentateur le dit « de droite ». Le journaliste s’incline gracieusement et précise « pas libéral », avec un gentil sourire de connivence. Le journaliste s’appelle Louis de Raguenel. En fait, c’est Louis de Raguenel de Montmorel, apprend-on en consultant sa fiche sur Internet. Ses parents l’ont appelé Louis, comme beaucoup de nos rois de France. Sa mère est une descendante de Montesquieu. Et il n’est « pas libéral » !
Où en est-on arrivé en France ! La mère du libéralisme et, plus précisément des libertés, a banni de son territoire le libéralisme, sanction que même le communisme n’a pas reçue. Les libéraux n’existent plus dans l’espace médiatique, ni même dans leur espace propre, qui fut longtemps universitaire, et où Jacques Garello, Pascal Salin et quelques autres développèrent leurs brillantes analyses. Dans le morne désert de la pensée où les maîtres des médias font vivre les Français, les seuls libéraux qui ont le droit de s’exprimer, en fait ne le sont pas. Le bon Vincent Bolloré a bien invité personnellement Ivan Rioufol à s’exprimer sur CNEWS, mais il n’a rien fait de plus, alors qu’il a la possibilité de faire de ses chaînes des espaces de vraie liberté, où l’on se sente en Occident et non dans une dictature.
On se souvient de cette vieille chanson de carabin où, « dans un amphithéâtre un macchabée gueulait Ah ! c’qu’on s’emmerde ici ». J’éprouve une irrésistible envie de la chanter quand je regarde les débats des plateaux télévisés sur les chaînes d’infos. Le pire, c’est la génuflexion obligatoire des invités envers la pensée dominante du moment. Par exemple il est de mise de pousser un cri d’horreur au seul mot d’hydroxychloroquine. Le culte enjoint l’impétrant à la chasuble médiatique de prononcer ces mots « Ca ne marche pas ! ». « Et ainsi de suite », comme le faisait dire le docteur Tchekhov à un des personnages de son théâtre.
Oui, ainsi de suite. La morne plaine de Waterloo n’est plus seule au monde. L’information française l’a rejointe au panthéon de nos citations préférées. Bien entendu, nous savons que cela ne durera pas éternellement. Comme le dit Pascal Praud, « la nature de l’homme n’est pas d’aller toujours ; elle a ses allées et venues ». Rectificatif : la citation est de Blaise Pascal, un supporter du Football Club de Nantes. Un jour viendra où l’on s’exprimera librement à la télévision française, où l’on pourra dire tout le mal qu’on pense d’une politique qui piétine l’avenir du pays, où les intervenants connaîtront le poids de l’histoire et ne seront plus bannis des écrans à la moindre référence au passé, à la moindre critique du pouvoir en place. Bref un jour où la France reprendra sa place au sein du monde occidental.
Le pire est que le président de l’ARCOM, héritière du CSA, a absous CNEWS de toute partialité en faveur de la droite. Cela signifie que la peur du gendarme audiovisuel et de l’interdiction d’émettre a conduit les dirigeants de cette chaîne à s’aligner sur les autres et à faire de la guimauve politique. La pensée est morte en France. Il ne reste plus que des amuseurs qui ne savent même pas faire rire. J’éprouve de la peine à voir sur les réseaux sociaux, que les stations de radio colonisent de plus en plus jusqu’à en faire des annexes, des journalistes rire aux éclats aux tristes plaisanteries de l’humoriste maison. On dirait De Funès dans « Le grand restaurant », qui pouffe à s’en étouffer en écoutant l’histoire que le ministre Noël Roquevert n’a pas encore commencé de raconter.
On peut se dire qu’après tout il n’y a guère qu’un million de personnes qui écoutent les chaînes d’information en France, et que le bon sens populaire est à l’abri. C’est une erreur. Les gens qui s’informent sont ceux qui font l’opinion. En leur faisant avaler une pâtée indigeste, on empêche la France d’avancer dans la voie des réformes. Et on permet aux gouvernants de dormir paisiblement dans leur bonbonnière. Bref, tout va mal, ce qui se dit « tout va bien » dans la novlangue qui a supplanté le français dans les allées du pouvoir.
Heureusement que Chateaubriand a dit : « Je suis économe de mon mépris, étant donné le nombre des nécessiteux ». Cela console. De tous temps, il a été difficile de se faire entendre dans un groupe de chimpanzés en mal de progrès à faire. Mais ils ont fini par les faire, peut-on se dire. Et même par parler, d’accord. Et comme de plus, à Mexico, c’est la pharmacie Lopez qui sera de garde dimanche, on peut finalement se dire que tout n’est pas perdu !
Claude Reichman
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Tous les textes permettant aux Français de choisir leur mode de protection sociale, c’est-à-dire leur assurance maladie, leur régime de retraite, et leur assurance chômage figurent depuis 1992 dans les lois françaises. La raison en est simple. Les gouvernants de notre pays ne sont jamais revenus sur leur choix d’adhérer à la Communauté européenne, devenue l’Union européenne. Et de crainte de se mettre en porte-à-faux vis-à-vis de celle-ci, ils ont approuvé, voté et transposé toutes les dispositions découlant du traité de l’Acte unique européen de 1986.
Bien entendu, selon une tradition française bien établie, ils ont tout fait pour ne pas appliquer ce texte. C’est la justice qui a été chargée de cette basse besogne. Elle a été pilotée par un idéologue nommé Xavier Prétot qui, sans être magistrat, a été désigné à la 2e chambre civile de la cour de cassation pour en être l’inspirateur. Je tiens de la bouche d’éminents magistrats de la cour de cassation que M. Prétot y était surnommé l’ayatollah. Jusqu’à sa retraite, en septembre dernier, il a veillé à ce que la cour interdise toute remise en cause du monopole de la Sécurité sociale. Le plus « amusant » de l’affaire est que la 2e chambre civile avait été désignée pour traiter les problèmes de sécurité sociale en remplacement de la chambre sociale lorsque les directives d’application de l’Acte unique sont entrées en vigueur, au motif que la Sécurité sociale relevait désormais du contrat, et donc d’une chambre civile. On ne pouvait mieux enterrer le monopole … à ceci près qu’on l’a maintenu en vie par une réanimation artificielle permanente.
Comment cela a-t-il marché ? Un jour, la police a pris contact ave une de nos avocates pour lui demander si elle connaissait le propriétaire d’une serviette bleue trouvé dans le métro. Dans celle-ci figurait en effet des conclusions de cette avocate, qui n’a eu aucune difficulté à en désigner le destinataire, un président de tribunal des affaires de sécurité sociale de province. Celui-ci a ainsi pu récupérer sa serviette bleue et s’est confondu en remerciements envers l’avocate, lui expliquant qu’il avait oublié sa serviette alors qu’il se rendait à une réunion à la cour de cassation organisée par la présidente de la 2e chambre civile, Mme Flise. Celle-ci avait en effet convoqué tous les présidents de tribunaux de sécurité sociale, dont les jugements lui étaient soumis par les justiciables, pour leur donner ses consignes.
Comment cela, comment cela ? va s’indigner le lecteur. Des consignes à des juges indépendants ? Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Cette histoire, mon bon monsieur, c’est tout simplement l’histoire de la justice française, où tous les coups sont permis en faveur du mensonge et interdits quand il s’agit du droit et de la vérité ! Bon, me direz-vous, il en a toujours été ainsi. Peut-être. Mais il n’est pas interdit de s’indigner. Et encore moins de protester.
Cette histoire est connue de plusieurs journalistes, à qui nous l’avons racontée. Aucun n’a cru devoir en faire un article.
Voulez-vous une autre histoire ? Un jour on m’informe qu’à l’Assemblée nationale un député, ancien ministre, Frédéric Lefebvre, a dénoncé les mauvais traitements infligés aux commerçants et aux artisans par leur régime de sécurité sociale, le RSI. Je prends contact avec lui, que je ne connaissais que de nom, et nous décidons d’unir nos forces pour venir en aide aux victimes du RSI. Il ne nous a fallu que quelques mois pour le faire supprimer. Puis, M. Lefebvre n’ayant pas été réélu, l’administration s’est empressée de ressusciter le RSI sous un autre nom. Il est ainsi démontré que si les politiques veulent bien s’intéresser aux problèmes des Français, une amélioration se fait rapidement sentir. Mais elle ne se maintient que si on exerce une pression suffisamment longue pour que tout ne recommence pas comme avant.
Le lecteur comprendra pourquoi la liberté dans les textes ne s’est pas traduite par la liberté dans les faits. Les journalistes et les hommes politiques n’ont pas fait leur devoir. Il n’en reste pas moins que les textes que nous avons obligé la France à transposer sont là et bien là. Et que rien, hormis une sortie de l’Union européenne, ne pourra les supprimer. Les Français ont à leur disposition un véritable trésor qui a nom liberté et prospérité. Il ne tient qu’à eux de s’en saisir et de le faire fructifier.
Je dédis cet article à tous ceux que j’ai sollicités pendant plus de vingt-cinq ans et qui m’ont témoigné une amitié impuissante. Quelques-uns sont encore en vie et officient dans les médias. Autrement dit parlent en vain. C’est dommage !
Claude Reichman
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Au lycée, j’avais un copain qui portait une vieille canadienne été comme hiver. Je lui ai demandé un jour pourquoi il ne l’enlevait pas l’été. Il m’a regardé avec stupeur. Il ne voyait aucune raison de se défaire de son vêtement selon la saison. La conversation entre nous ne s’est même pas engagée. Il a tourné le dos et s’est éloigné comme on prend ses distances avec un fou.
Je vais prendre aujourd’hui le risque que mes lecteurs m’infligent le même sort que mon copain. En effet, je vais affirmer que la retraite est une institution qu’il faut faire disparaître d’urgence. On a commencé à prendre sa retraite depuis que les êtres vivants ont existé. On se retirait tout simplement. Selon les mœurs en vigueur dans l’espèce à laquelle on appartenait, on était secouru ou éliminé. Quand l’homme est devenu agriculteur, il s’est bâti une maison assez vaste pour y accueillir sa famille. Et quand l’âge venait, les anciens y gardaient toujours une place, aidant les plus jeunes comme ils le pouvaient par des travaux que permettait leur âge.
Quand l’ère industrielle est survenue, au XIXe siècle, les usines ont eu besoin de bras et les ont naturellement trouvés dans la population paysanne. C’est ainsi que les agriculteurs sont devenus des ouvriers. Ceux-ci durent se loger dans les villes et l’habitat urbain ne permit plus aux familles d’abriter leurs anciens devenus âgés. La solution retenue par la société fut donc de donner à ces derniers les moyens de subsister pendant leur vieillesse en créant des régimes de retraite.
Les régimes de retraite ont été créés sous l’égide des Etats. C’est la raison pour laquelle aucun, aujourd’hui, ne fonctionne très bien, même si certains vont mieux que d’autres parce qu’ils ont choisi la capitalisation plutôt que la répartition. La différence entre les deux réside dans le fait que la capitalisation est fondée sur l’épargne, au contraire de la répartition, qui elle consomme du capital. Mais le point essentiel est que ces régimes ne laissent pas aux travailleurs leur choix de vie. Et c’est cela qui les rend odieux. Car un travailleur moderne, dans les pays développés, est parfaitement capable de choisir où placer son épargne et à quel moment se retirer de la vie active.
Autrement dit, ce que prédisait Bastiat au milieu du XIXe siècle s’est réalisé. L’Etat s’est emparé de la mutualité et celle-ci a perdu son lien avec les individus, qui eux-mêmes ont perdu leur liberté. Le terme de mutualité ne vise évidemment pas ce qu’on appelle ainsi en France, mais simplement l’association de personnes autonomes qui se groupent pour donner plus d’assise à leurs efforts. La mutualité peut ainsi désigner tout ce qui se fait mutuellement, qu’il s’agisse de fonds de pension ou de placement. Le critère absolu dans tous les cas où l’on prépare son avenir de travailleur âgé est la liberté.
C’est la raison pour laquelle il faut supprimer les régimes de retraite et les remplacer par une fiscalité de l’épargne moderne et juste. Tout placement doit être traité de la même manière, dans une limite correspondant à ce qu’il est raisonnable de consacrer à son avenir. On en finira ainsi avec tous ces débats vaseux et parfois sordides où chacun a son opinion sur l’âge auquel on doit cesser de travailler, alors que ce choix ne doit relever que d’une décision personnelle au vu de ce que chacun a librement épargné.
En France, la retraite dirigée par l’Etat stérilise chaque année 350 milliards d’euros. Cette somme énorme ne vitalise pas l’économie mais est détruite chaque année par les retraités. Certes ces derniers consomment, mais l’impact de la consommation sur l’économie est sans commune mesure avec celui de l’investissement. On a donc détruit l’économie française par la retraite par répartition, et c’est l’œuvre du communisme qui a imposé ce système dans l’objectif évident de priver les citoyens de leur indépendance et de laisser ainsi libre cours aux menées collectivistes.
Le débat actuel sur les retraites dans notre pays illustre parfaitement les méfaits du système français. On va finir par s’entretuer entre compatriotes pour savoir qui doit partir plus tard ou plus tôt en retraite. Alors même que la diminution tragique du nombre de cotisants rend impossible le maintien du système. De grâce, enlevons notre canadienne dès cet été et revêtons des tenues adaptées au monde moderne. Et pour l’hiver, il existe des manteaux légers et chauds qui n’entravent pas nos mouvements. Bref, évoluons. C’est la loi de l’humanité !
Claude Reichman
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Retraites, un débat inutile : tout est réglé depuis trente ans !
C’est vraiment l’escroquerie du siècle. Cela fait trente ans que les Français ont le droit de choisir librement leur régime de retraite et qu’ils en sont empêchés par l’Etat. Mais au fait, qui est l’Etat ? Ce sont d’abord les gouvernements successifs, c’est l’administration qui leur obéit, et les juges, en principe indépendants, mais qui obéissent aussi aux gouvernants. Si une protestation de rue s’organise, ce sont les gendarmes et les policiers (au total 250 000 hommes) qui sont chargés de protéger les manifestants et, le cas échéant, de les réprimer.
Bref, en ma qualité de citoyen respectueux de la loi, j’ai tout pour être rassuré, puisque cette foule d’employés de l’Etat est à mon service.
Bien entendu, je suis moins naïf que j’en ai l’air. Je sais très bien que l’intérêt public, qui correspond tout à fait à mon intérêt particulier, est une notion qui, en France, a perdu beaucoup de sa vertu. Et que les allées du pouvoir, et plus largement celles de l’Etat, sont emplies d’individus qui pensent plus à eux-mêmes qu’à moi. Mais enfin, agissons comme si tout devait toujours bien se passer, car sinon il ne reste plus qu’à se renfermer dans sa coquille.
L’idée maîtresse qui nous conduit est que la France a choisi d’être dans l’Union européenne, dont elle est d’ailleurs une des fondatrices, et que cette appartenance l’oblige à se réformer. Ne serait-ce que parce que la concurrence entre pays européens est largement plus vive que celle qui régnait à l’intérieur de nos frontières avant qu’elles ne s’étendent. Nombre de citoyens français sont très sceptiques à l’égard de la construction européenne, qu’ils rendent responsable de nos difficultés. La réalité est que ces difficultés, nous les avons créées nous-mêmes en refusant de nous adapter au nouveau cours des choses.
Mais le plus piquant est que les partis politiques qui détestent l’Europe finissent par dire qu’ils ne veulent pas la quitter et qu’ils resteront dans la zone euro. Il est quand même rare que la détestation s’accompagne d’une telle fidélité ! La conclusion de tout cela, c’est qu’étant dans l’Union européenne, la France doit cesser de tricher avec ses règles.
La règle de base de l’Union, c’est la concurrence. Celle-ci est meilleure pour les nations que le monopole. Quand un gouvernant français se risque à l’affirmer, c’est avec la crainte d’être précipité dans la Seine ou pendu haut et court en place de Grève. Or ceux qui le menaceraient d’un tel sort ne sont pas la majorité de la population, loin de là. Cette dernière pense qu’une concurrence loyale ne peut qu’améliorer leur situation, d’autant qu’ils n’ont pas à se féliciter des agissements de leur Etat qui ne songe qu’à les opprimer et non à les servir.
Bref, l’Europe, c’est plutôt un bon choix, qui n’exclut évidemment pas la vigilance. Ce long préambule était nécessaire pour en venir à une décision fondamentale de l’Europe, l’adoption du traité européen de 1986, qui fait du marché intérieur un espace sans frontières où les produits, les services et les personnes peuvent circuler et s’installer librement. La date fixée pour cette formidable avancée était le 1er janvier 1993.
Pour ceux qui, comme nous, considèrent que la politique sociale française est une aberration, puisqu’elle rend notre pays incapable de rivaliser avec les pays développés, le traité de 1986 était une date fondatrice et libératoire. Désormais, les Français allaient pouvoir s’assurer librement pour la maladie, le chômage et la retraite, et ce serait une formidable avancée pour notre nation.
Las ! Les hommes politiques français ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils mirent en œuvre toutes les ficelles de la tricherie pour retarder l’échéance de la liberté, et ils y sont si bien parvenus que les caisses sociales françaises veulent toujours assujettir de force ceux qui résident dans notre pays. Ces caisses s’appuient sur des jurisprudences fabriquées à la hâte par des tribunaux affolés par la situation, tandis que la Commission européenne se garde d’intervenir, circonvenue qu’elle a été par la France qui en a fait une clause vitale, ce qu’elle n’est évidemment pas sauf peut-être pour ceux qui ronronnent dans leur corbeille ministérielle.
Mais le moment devait forcément venir où les difficultés des régimes sociaux français rendraient les réformes inévitables. C’est ce qui se passe en ce moment pour les retraites, qu’on ne pourra bientôt plus payer faute de cotisants. La France se débat à coup d’arguments plus fallacieux les uns que les autres pour tenter d’échapper au couperet de l’allongement de l’âge de retraite, mais elle n’a plus d’autre choix que de laisser les actifs s’envoler vers la liberté et d’assumer du mieux possible les responsabilités prises à l’égard des retraités qui, sinon, n’auront plus qu’à « crever la gueule ouverte », comme on le dit poétiquement dans les récit des grandes catastrophes.
L’Etat a vraiment trahi les Français au-delà des limites acceptables. Il doit maintenant nous laisser faire et nous laisser vivre. Sinon, d’autres citoyens moins démocrates que nous se chargeront de faire un ménage dont il ne sortira rien de bon.
Claude Reichman
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Mais qu’arrive-t-il à la France ? Ce pays de l’équilibre, de l’esprit, de l’intelligence, de la mesure est devenu comme fou. C’est une souffrance d’écouter ou de lire les propos insensés qui peuplent l’actualité des médias et des réseaux sociaux. Et que relatent religieusement les journalistes, qu’on a pourtant connus – mais il y a longtemps – plus regardants.
Sur les deux principaux sujets de l’actualité, la guerre en Ukraine et la réforme des retraites, c’est le même délire. Plus personne ne semble avoir une notion sérieuse des faits et de leurs conséquences. Et il semble ne plus y avoir que deux catégories d’individus dans le monde : les Français, que l’étranger ne pense qu’à détruire, et les Américains, qui attendent en ricanant le moment de s’enrichir de nos dépouilles.
De temps à autre, une réflexion lucide parvient à émerger du fatras ambiant. Ce fut le cas cette semaine du géographe bien connu Christophe Guilluy qui dans une longue interview au Figaro explique que « les classes moyennes ne croient plus et n’écoutent plus ceux qui les dépossèdent ». L’effondrement des services publics, l’insécurité, l’emploi, l’inquiétude de l’avenir font que la classe moyenne ne se reconnaît plus dans la France d’aujourd’hui. A quoi il faut ajouter le fait que les retraites, qui étaient jusque là, l’épanouissement d’une société heureuse, ressemblent de plus en plus au nez de Pinocchio mais à l’envers : elles se rétrécissent autant qu’il s’allongeait !
Il manque cependant à l’analyse de M. Guilluy un élément essentiel : la politique de rechange. Autrement dit, s’il était médecin, il aurait fait une bonne observation du malade mais n’aurait pas énoncé un plan de traitement. Or c’est bien d’un tel plan que la France a besoin. Car on ne guérit pas le mal français par des saignées comme au temps de Molière, ni par des incantations, comme à présent.
Ce qui est en jeu dans la guerre d’Ukraine, c’est le régime politique et le mode de vie occidental. La démocratie donc, et la liberté économique. Même imparfaites, elles sont irremplaçables. Jusqu’à présent, les pays occidentaux, y compris les Européens, ont fait preuve dans ce conflit de maîtrise et de détermination. C’est une heureuse surprise, car ils ne sous avaient pas habitués à cela. Ceux qui craignent la troisième guerre mondiale ont raison. Mais tout le monde la craint. Y compris ceux qui ne veulent pas laisser les Russes s’emparer de l’Ukraine. Le débat n’est pas nouveau. Depuis que l’arme atomique est entre les mains de plusieurs puissances, on peut redouter la vitrification du monde. La lâcheté n’est cependant pas la garantie qui écarterait son emploi. Au contraire. Et c’est là une des rares lois crédibles de l’histoire.
Quant à l’effondrement de la France, il a une cause majeure : l’inflation des dépenses sociales. Rappelons qu’elles se montent à plus de 800 milliards d’euros, dépassant de peu le budget américain de la défense ! Nous sommes donc bien une grande puissance mondiale, mais nous consacrons nos forces à la destruction de notre économie, les dépenses sociales n’étant en rien un investissement et donc en aucun cas un gage de prospérité.
Le plus navrant, c’est que l’Europe avait très bien compris ce qui péchait chez elle. En 1986, elle avait adopté l’Acte unique européen, un traité qui signait la fin du communisme chez ses signataires. En faisant du marché intérieur communautaire un espace de libre concurrence, on hissait nos pays au rang des gagnants de la compétition mondiale. Tous ont bénéficié de cette formidable réforme. Sauf la France. Qui l’a stupidement rejetée pour sauver « la Sécurité sociale que le monde entier nous envie », selon le cantique en vigueur chez nous.
J’ai eu le triste privilège, en tant que combattant de première ligne de la liberté, de vivre chaque minute de ce drame et de fouler chaque pouce de terrain du champ de bataille. Je n’ai jamais douté de notre victoire finale, même si l’Etat français a déployé contre nous toute son administration et tous ses juges. Tout simplement parce que l’on ne peut, comme le fait la France, être favorable à la construction européenne et mettre toute sa force à la combattre.
La mise en concurrence de la Sécurité sociale sauvera notre économie et redonnera vie à l’emploi. Elle nous redonnera aussi le moral. Au lieu de se dire qu’il n’y a rien à espérer dans notre pays, nos jeunes retrouveront « la pêche ». Et ils infuseront de nouveau leur joie de vivre dans les familles. Qui au lieu de se confiner dans l’univers de la retraite regarderont vers l’avenir de tous ceux qu’elles aiment et vers le succès de leur pays.
Ayant dépassé l’âge d’être un enfant, je me retrouve à crier, comme dans le conte d’Andersen, que le roi est nu. Franchement, je n’en suis pas vraiment gêné. Car celui sur qui se pose le doigt du destin n’a en général rien fait pour cela. Sauf ce qu’il estimait être son devoir. Chaque matin, j’ouvre ma fenêtre et je regarde les enfants que leurs parents conduisent à l’école. Et j’ai envie de leur crier « Allez les petits ! ». Comme Roger Couderc aux grands costauds de l’équipe de France de rugby. Oui, tout cela, c’est la France. Et je l’aime !
Nous ne nous connaissons pas, mais cela n’empêche pas de se parler. Vous êtes souvent mis en cause en ce moment sur ce qu’on appelle « les réseaux sociaux », que j’appellerais plutôt « les réseaux asociaux ». On y dit que votre fortune permettrait de sauver notre régime de retraite et qu’il suffirait en somme de vous la confisquer. Passons sur le fait qu’il s’agit tout simplement de vous voler, ce qui à ma connaissance est interdit par la loi, et venons-en à ce qui est l’essentiel de cette revendication.
Votre fortune est estimée à 195 milliards d’euros. Elle fait de vous l’homme le plus riche du monde. Félicitations. Et en même temps je vous plains bien, car vous êtes exposé à toutes les concupiscences et à tous les sentiments violents qui peuplent l’âme humaine. Imaginons qu’on vous vole cette somme et qu’on la verse au régime français de retraite. Celui-ci distribue chaque année 345 milliards d’euros. Grâce à votre argent, les cotisations de retraite des Français seront payées pendant 7 mois. Mais le huitième mois, ils devront à nouveau verser 28 milliards d’euros pour leur retraite …et ainsi de suite. Vous n’aurez sauvé nos retraites que pendant un peu plus de la moitié d’une année. Vous verrez : on vous traitera de minable !
Bien entendu, on se mettra aussitôt en chasse d’autres milliardaire, et comme la plupart de ceux-ci ont mis leur fortune à l’abri à l’étranger, on se rabattra sur la classe moyenne, puis, faute de rapines suffisantes, on finira – comme toujours – par taxer les pauvres. Alors, comme toutes ces manœuvres n’auront rien rapporté, on baissera drastiquement les pensions, avant de les ramener à l’euro symbolique.
Cette histoire n’a rien d’original. Partout où l’on a voulu croire que voler les riches enrichirait les pauvres, les choses se sont terminées de cette manière. Le plus bel exemple est celui du communisme qui a appauvri le peuple partout où il s’est imposé. Et qui a ruiné les productions des pays où il régnait. C’est ainsi que des milliers de Cubains sont morts d’avoir ingurgité des boissons frelatées, le rhum ayant disparu de leur pays. Plus de rhum à Cuba, il fallait le faire ! Eh bien ils l’ont fait.
Pour autant, cher Monsieur Arnault, votre fortune n’est pas sauvée. A défaut d’être vraiment utile, sa confiscation sera une belle satisfaction pour tous les envieux qui peuplent notre beau pays, comme – soyons juste – tous les autres. Mais vous le savez certainement, ce qui caractérise un bon régime politique, c’est le fait qu’il soit capable par des moyens démocratiques de tenir en lisière le peuple des envieux. Le régime politique français n’a pas cette qualité.
Vous préparez votre retraite, cher Monsieur Arnault, en confiant la direction de vos entreprises à vos enfants. C’est une façon comme une autre de se retirer. C’est surtout une façon de gérer votre fortune. Les retraités français ne peuvent pas en faire autant. D’abord parce qu’ils n’ont pas de fortune, leur épargne étant engloutie au fur et à mesure par leurs cotisations à la retraite par répartition et, quand ils meurent, leur retraite ne va pas à leurs enfants. Car leurs droits disparaissent à l’instant même de leur mort ! Alors ça, pour être social, c’est social !
De vous à moi, cher Monsieur Arnault, le régime français de retraite est une pure folie. Une folie communiste, instituée par le parti du même nom à la Libération, alors qu’il était en position de force. Et tous les prétendus politiciens de droite n’y ont rien changé depuis cette époque. Mieux : les Français défilent en foule aujourd’hui pour le conserver. Oh non, ils ne sont pas fous. Ils sont simplement aveugles.
Vous possédez, cher Monsieur Arnault, des médias. Que ne menez-vous pas une campagne d’information sur ce que pourrait être une véritable retraite pour les Français ? Ce n’est vraiment pas compliqué à expliquer. Les Français savent qu’il faut placer de l’argent pour parer les mauvais coups du destin. C’est ce qu’il faut leur permettre en supprimant l’abominable régime de répartition qui les ruine. Nous avons fait le calcul : un smicard peut se faire un appréciable capital en plaçant pendant quarante ans une somme équivalente à celle que le régime actuel de retraite lui confisque. Avec en plus une rente mensuelle supérieure à ce qu’il touche aujourd’hui. Voilà ce dont on prive les Français.
Cher Monsieur Arnault, pardonnez-moi de vous avoir importuné. C’était pour le bien de la France, qui m’importe au plus haut point. En fait, ce que je voulais expliquer à mes compatriotes, c’est qu’il est facile et inutile de s’en prendre aux milliardaires. Ce qu’il faut, c’est permettre à tous les Français de vivre dans une aisance qui corresponde à l’état de leur pays. Et pour cela, cesser de leur confisquer plus de 80 % de leurs revenus en impôts, taxes et cotisations, comme le fait un Etat qu’ils ont eu grand tort de laisser croître à ce point. Voilà le programme qu’il faut à la France. On n’attend plus que les hommes pour l’appliquer !
Claude Reichman
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