« L’homo-socialistus » est, dans son essence même, un destructeur de lien social chronique.
Il poursuit l’idée d’une égalité matérielle et morale pour laquelle les seuls moyens immédiatement et directement accessibles sont la confiscation pour ceux qui possèdent et la limitation pour ceux qui vont posséder.
L’égalité morale socialiste
Il s’agirait d’imaginer que la connaissance et son usage, la morale et sa compréhension, le bonheur et son équilibre, la pensée et sa liberté, la justice et ses règles, l’éducation et sa valorisation, sont accessibles à tous et équitablement partageables. Pourquoi pas ? Mais comment le vérifier ? Il y a, en effet, une très grande difficulté à quantifier la morale.
A la limite, la cerner puis la diffuser serait probablement accessible à des hommes parfaits et de bonne volonté. Mais comment être sûr que ceux que l’on souhaiterait voir partager équitablement la dite morale y parviennent, autrement qu’en acceptant leurs déclarations sur le sujet ? Ce qui, chacun le comprend, poserait comme préalable l’éradication du mensonge. A première vue, les spécimens socialistes qui nous sont donnés à voir ne prennent pas le chemin de cette éradication. Le pourraient-ils ?
Faute de repères indiscutables pour quantifier l’égalité morale qu’il prône, le socialiste est amené à imaginer une liaison entre l’égalité matérielle et l’égalité morale.
Il présuppose que le riche est sans morale et que le pauvre est un saint, que donc donner les biens du riche au pauvre pour aboutir à une situation matérielle moyenne égale permettrait, du même coup, l’accès pour tous à la morale, de façon égale.
L’égalité économique socialiste
Fort de son raisonnement attaché à l’égalité morale, le socialiste légitime l’emploi de la force pour déposséder le riche au profit du pauvre, affirmant ainsi s’engager avec courage vers le graal de l’égalité morale.
Dans l’espace économique la vérification matérielle est possible, l’égalité accessible, le résultat n’est pas relatif mais au contraire parfaitement concret. Bercy prétend s’en charger, et Bercy s’en charge avec une grande violence.
Ici, pas de place pour le mensonge, pas d’échappatoire possible, la machine socialiste tourne à plein régime. Enfin… pourrait tourner à plein régime.
Trois types de socialistes
Le sincère. Perle rare. En effet, on présuppose que son empathie pour les pauvres est telle qu’il commence par donner ce qu’il possède, puis, face à l’insuffisance de ses dons, il propose que tout le monde en fasse autant. Une sorte de saint. Cherchez bien vous en connaissez un, ou, du fait de sa rareté, si ce n’est lui vous connaissez peut-être un de ses frères….
Le faux-cul. Très courant. Il ne donne pas ses biens, mais il milite pour que les autres donnent les leurs. Il considère que la limite, au-delà de laquelle il y a lieu de priver les possédants de leurs biens pour les redistribuer, est juste au dessus de sa propre richesse. Il est plus sujet à la jalousie qu’à l’empathie, mais il croit ou fait croire le contraire. Celui-là est la masse à partir de laquelle se propage l’idée socialiste égalitaire. Il est innombrable.
Le dingue de pouvoir. Plus courant qu’il n’y parait, mais limité par les places disponibles. Celui-ci est dangereux. Il s’infiltre partout, en politique évidemment, mais aussi en milieu associatif. Il a deux ambitions, dire la morale de l’égalité et vérifier qu’elle est atteinte. Il est à la fois le prédicateur et le glaive, l’incitateur et le délateur. La plupart du temps, il n’est ni un croyant ni un pratiquant de la pensée socialiste, il la représente par intérêt démocratique personnel. En effet, il se sert du socialiste sincère pour crédibiliser son discours et du socialiste faux-cul comme masse de pression.
L’humanité a-t-elle besoin du socialiste ?
Le socialiste n’en doute pas, il est convaincu que oui. D’autres, dont je fais partie, sont plus réservés.
En ce qui me concerne, je suis plus attaché à la notion de progrès bénéficiant naturellement à tous qu’à l’idée de plafonnement des acquis ou des ambitions pour une répartition égale, prétendue juste, par la force.
Au-delà de toutes les expériences catastrophiques à travers le monde de cette ambition égalitaire des socialistes, le raisonnement me parait suffisant pour s’en défier.
Quelques inconvénients du socialisme
En tout premier, notons l’usage banalisé de la force. Nul ne peut accepter d’être dépossédé de ses biens au profit d’un autre autrement que par la force. Le socialiste est prétentieux de s’imaginer une légitimité à l’emploi qu’il fait de la force. En aucun cas la force ne peut se prétendre légitime, sauf lorsqu’elle se limite à la préservation de sa propre vie.
Ici, nous touchons au premier paradoxe socialiste. Après avoir convaincu ses fidèles qu’ils ont une légitimité à employer la force, le socialiste va devoir affronter ceux qu’il a décidé de déposséder pour réaliser son transfert de richesse idéologique. Ceux qui sont dépossédés par la force vont alors penser qu’ils ont un droit légitime à utiliser eux aussi la force pour conserver leurs biens. La pompe est amorcée, le conflit est là, le lien social a volé en éclat.
En second, notons la négation de la réalité humaine par les socialistes. La nature humaine est faite d’une multitude de personnalités, toutes différentes, toutes réelles. La fiction est d’imaginer que de telles différences pourraient être gommées par une pensée unique imposée. Ce n’est pas le cas. La société ne peut vivre que si elle accepte les différences et évidemment les hiérarchies naturelles qui y sont attachées. Le souhait de nier ces différences et de remplacer les hiérarchies naturelles par des hiérarchies artificielles rend le groupe social explosif, du fait des frustrations induites.
Le socialisme est porteur de nombreux autres inconvénients tels que la perte d’ambition face aux limites des profits, la perte de l’esprit de responsabilité liée à l’absence de hiérarchie naturelle et, surtout, l’introduction à outrance de l’hypocrisie pour naviguer au mieux dans la hiérarchie imposée et affirmer sa soumission non quantifiable à la morale imposée.
Conclusion
Je n’ai pas honte d’affirmer que le socialisme ne m’inspire pas, quand bien même je reste attentif à la souffrance des autres, à leurs faiblesses, intervenant quand je le peux sans tambour ni trompette.
Je pense qu’avec toutes ses tares le socialisme, comme le cirrus qui précède le cumulus orageux, précède les guerres que l’usage qu’il fait à contre- emploi de la force amorce inévitablement.
Pendant que l’organisation libérale, qui ne permet surement pas une société égalitaire, reste la garante d’une société où le lien social peut s’exprimer et équilibrer les pouvoirs faute de gommer les inégalités qui sont universellement attachées à la condition humaine. Ainsi par exemple, le syndicalisme, partenaire incontournable du libéralisme, est ramené dans un système socialiste au rôle de figurant politisé exposé à tous les abus.
La destruction du lien social par le socialisme est sa plus grave tare, elle est rédhibitoire et a des conséquences désastreuses.
Bien cordialement. H. Dumas