Comment il faut garder les vaches !
L’élection de Trump fait souffler un vent de panique sur tous ceux qui, dans le monde occidental, font semblant de travailler. Ils sont légion, que ce soit dans les administrations ou les innombrables comités officiels, et, juste équilibre des choses, dans les organisations dites sociales qui s’occupent de tâches bidons, comme l’insertion professionnelle de ceux qui ne savent vraiment rien faire, ou le recyclage des objets usés que nos industries produisent par milliards et que nous ne parvenons plus à nous payer tant nous sommes devenus improductifs et insolvables.
Donc riches et pauvres de la planète sont unis dans leur désir acharné de vivre aux crochets des autres. Et les rares qui savent encore faire quelque chose mais qui ploient sous la besogne se demandent pendant combien de temps encore ils parviendront à faire vivre tout le monde. Trump vient de donner la réponse : plus pour longtemps. La campagne américaine nous a offert le spectacle d’une somptueuse paire de claques. Celle qui a été administrée à Obama. Le retraité de Martha’s Vineyard, l’île des milliardaires de gauche dans le Massachusets, où il s’est offert une somptueuse propriété, avait repris du service pour tenter de faire élire Kamala Harris. Il a donc répandu sur les Etats-Unis son habituel prêchi-prêcha de phrases toutes faites et de bons sentiments frelatés au profit de sa protégée, mais ce fut en vain. Piteux, il s’est replié sur lui-même en attendant des jours meilleurs.
Sans perdre une minute, Trump a constitué son équipe qui attend avec impatience le 20 janvier pour entrer en action et tout semble indiquer que ce sera bien une tornade. Evidemment, comme tous les évènements historiques, celui-ci n’aura de conséquences que progressives, mais le monde vient de franchir un cap. Nous avons abusé de toutes les facilités que nous offre le progrès technologique, au point que des illuminés nous parlent d’une nouvelle humanité, comme si vivre, pour certains, jusqu’à cent ans nous faisait changer d’espèce, quand on sait – enfin les Ecritures nous le disent – que Mathusalem a vécu jusqu’à 969 ans.
Le grand défi de notre époque est de se doter de dirigeants responsables. Quand on pense que les pays occidentaux se sont figés dans l’immobilité pendant deux ans à cause d’une épidémie banale qui n’a tué que les personnes âgées et malades, on se dit que tout reste à faire dans la sélection de nos hommes politiques. D’autant que la politique chez nous n’est qu’une succession de postures et de déclarations invraisemblables. Voyez le débat en France sur le budget. Tout le monde politique dit n’importe quoi et se garde bien de proposer une méthode pour sortir du déficit abyssal qui nous plombe. Pendant ce temps les usines – ou ce qu’il en reste – ferment chaque jour par dizaines tandis que les fins limiers cherchent en vain les 50 milliards qui ont disparu on ne sait comment des comptes de la nation.
Quand la situation financière d’un pays devient désespérée, il ne peut se sauver que par des décisions vigoureuses. Ce fut le cas quand la cinquième République succéda à la quatrième. La situation actuelle est pire. C’est dire que la vigueur devra être plus prononcée. Mais qui le dit ? Quelques blogs s’efforcent de sonner l’alarme, mais les médias du système se taisent obstinément, comme s’il s’agissait d’un secret d’Etat. En fait, il s’agit de laisser la population dans son sommeil, comme si son réveil devait sonner l’heure de la révolution, alors qu’on ne devrait mettre en œuvre qu’un plan de sévères économies. Mais le pouvoir est si impopulaire qu’il en est arrivé à avoir peur de tout.
Les juges contribuent allègrement à ce climat délétère en poursuivant à tout va les dirigeants de droite, les seuls à subir ce sort puisque les dirigeants de gauche sont par nature honnêtes et intouchables. En ce moment c’est le Rassemblement national qui passe son temps devant le tribunal correctionnel pour avoir utilisé des assistants parlementaires à s’occuper de politique, alors que par nature un parti a surtout cela à faire. Pas de quoi condamner son principal dirigeant à de la prison et à l’inéligibilité. Mais c’est pourtant ce que les juges s’apprêtent à faire, puisque c’est la mission qu’on leur a assignée. La seule sanction que les juges encourent pour leurs actions abusives est morale, c’est-à-dire inexistante. Pas de quoi les freiner. Seul le peuple peut le faire. Mais il ne faut pas le déranger dans son profond sommeil.
La démocratie est un système très imparfait, car il génère d’incessantes disputes entre les citoyens en raison du fait qu’ils sont égaux devant la loi. Mais la dictature est bien pire. Or le choix n’est qu’entre ces deux systèmes. C’est pourquoi nous devons faire vivre la démocratie du mieux que nous pouvons. La meilleure solution est de ne pas donner à l’Etat des moyens disproportionnés. Car il suffit qu’un groupe malfaisant s’empare de l’Etat – fût-ce par la voie électorale – pour que le pays tout entier tombe sous sa coupe. On l’a vu en Allemagne avec l’hitlérisme. Des moyens appropriés à sa mission régalienne doivent suffire à l’Etat. Et les vaches seront bien gardées !
Claude Reichman