Nous assistons à un phénomène incompréhensible : malgré tous les efforts de nos dirigeants, malgré toutes les aides sociales, malgré tout ce pognon de dingue (pour reprendre une expression présidentielle) dépensé, la pauvreté ne cesse de progresser !
Comment expliquer pareille situation ?
On peut donner trois types d’explication
-un double phénomène structurel :
a-Nous sommes confrontés à une diminution lente et constante du PIB par habitant depuis 30 ans du fait en particulier de la disparition de l’industrie. C’est à dire que le PIB global progresse (faiblement) mais que, rapporté au nombre d’habitants, il diminue ce qui démontre clairement une dégradation du mécanisme de création de richesse. La France est devenue un pays de services ; seulement, les services à la personne (par exemple) ne créent pas de richesse.
Ce phénomène est en grande partie dû aux mesures fiscales et sociales prises depuis 40 ans et qui ont gravement pénalisé les entreprises du secteur en concurrence avec le monde extérieur ; ce que la population a faussement assimilé à la destruction des emplois du fait de la mondialisation. Les entreprises ont fait faillite ou ont délocalisé pour survivre avec de grosses pertes d’emplois à la clé (plusieurs millions).
Or, ce n’est pas la mondialisation qui a détruit les emplois mais les taxes, notamment sur la production, qui ont assommé les entreprises françaises qui, à elles seules en paient autant que toutes les entreprises des autres pays de l’Union Européenne ; et le tableau ci-après le démontre sans ambiguïté.
b-Malgré une pression fiscale très élevée, dont le but essentiel est de permettre le paiement des salaires de 6 millions de fonctionnaires – record de l’OCDE – la France vit au-dessus de ses moyens depuis 1974 c’est à dire qu’elle dépense plus que le montant de ses recettes fiscales ; lesquelles sont pourtant au maximum puisque nous détenons le record mondial de la pression fiscale.
Ce matraquage fiscal plombe l’économie et oblige l’Etat à se livrer en permanence à la répression financière (impôts sur les revenus du patrimoine et sur les successions les plus lourds de l’Union Européenne !) et bride la croissance potentielle structurelle. Celle-ci est faible, entre -1 à 1% par an, et contraint nos dirigeants fonctionnaires à recourir de manière permanente au déficit budgétaire (constant depuis 1974) financé par l’emprunt pour distribuer du pouvoir d’achat ; ce qui n’est rien moins que le révélateur d’un manque de ressources évoqué en « a » ci-dessus.
La faiblesse du secteur privé, qui est pourtant le seul à créer des richesses, et le développement excessif du secteur public, ont asphyxié le secteur productif avec pour effet de créer un chômage structurel de masse incompressible et pour conséquence, dans le cadre d’un cercle vicieux inexorable, d’entrainer la paupérisation de toute la partie de la population exclue de l’emploi, laquelle ne cotise pas et demeure à la charge du seul secteur privé par le biais de la distribution d’aides sociales et d’indemnités chômage ; avec l’effet pervers qu’on habitue toute une partie de la population à préférer les indemnités et les aides sociales au travail.
-un phénomène conjoncturel :
Le blocage de l’économie par l’administration, à la faveur de l’épidémie de Covid, va inéluctablement provoquer un fort développement du chômage ; lequel n’en est pour l’instant qu’à ses débuts parce qu’il est masqué par les aides et prêts accordés qui vont forcément prendre fin.
Cela veut dire que la situation déjà mauvaise va devenir pire et ce chômage de masse va provoquer une pression très forte à la baisse sur le niveau des salaires notamment par le biais de plans de sauvegarde de l’emploi lors desquels il sera expliqué aux salariés qu’ils devront accepter des diminutions de salaire pour éviter des licenciements.
En outre, pour les entreprises fermées administrativement, l’indemnisation du chômage partiel est passée, depuis le 1er février, à 60 % de la rémunération brute, soit 72 % du salaire net, contre 84 % auparavant.
Nous n’évoquerons que brièvement la situation de tous les indépendants qui vont se retrouver ruinés du fait de l’interdiction de travailler (restaurants, boites de nuit, stations de ski).
Révélateur des difficultés à venir, on s’attend, sans le dire, à une augmentation significative des défaillances sur le remboursement des crédits bancaires.
Des difficultés croissantes à faire face aux dépenses courantes
Cette paupérisation générale de la population a un marqueur significatif : Le nombre de ménages rencontrant des difficultés de paiement de l’énergie est passé de 10 % en 2013 à 18 % en 2020, avec une hausse des interventions pour coupure.
En 2019, la « précarité énergétique » a affecté 11,9 % des Français et 30 % des plus pauvres. Au moins 3,5 millions de ménages modestes ont connu des difficultés à payer leurs factures d’énergie en 2019 alors que le seuil de pauvreté est fixé à 1060€ par mois ; et inutile de dire qu’à ce niveau de revenu on ne peut pas se permettre la moindre fantaisie.
Il faut donc s’attendre à une explosion des statistiques à ce propos !
Or, ces dépenses d’énergie sont ce que l’on appelle des « dépenses contraintes » car elles font partie de celles que l’on ne peut pas éviter.
Aucun membre du gouvernement ne peut donc ignorer que la politique énergétique ayant pour but d’éliminer les énergies fossiles et le nucléaire en vue de les remplacer par des énergies qui n’ont rien de renouvelable au nom d’une transition dont on a manifestement mal mesuré l’impact, ne peut aboutir qu’à un renchérissement de celles-ci.
Son effet inévitable sera que les populations les plus pauvres ne pourront pas suivre l’évolution des couts et en subiront les conséquences !
En dépit des affirmations du gouvernement quant à une accumulation indécente d’économies par les français du fait du confinement, sans toutefois préciser la catégorie socio-professionnelle concernée, on sait que celui-ci a en fait diminué les ressources de beaucoup de ceux qui ne peuvent pas travailler tout en augmentant sans coup férir les dépenses de chauffage et d’électricité de ceux qui ont dû rester à la maison.
Quelles conséquences en tirent les membres du gouvernement : qu’il faut changer de méthode et arrêter ces inepties ?
Pas du tout, ils enfoncent le clou et durcissent la fiscalité alors qu’ils savent très bien que nous ne pouvons nous passer, ni de chauffage, ni d’électricité, ni de voiture, ni de mutuelle santé !
Or, les tarifs du gaz et de l’électricité règlementés augmentent fortement depuis une dizaine d’années (3.5% pour le gaz et 1.6% pour l’électricité en février 2021 après 5.9% en juin 2019, 1.23% en aout 2019 et 2.4% en février 2020)
Si l’on prend l’exemple d’une puissance classique de 6 kva, avec une consommation moyenne annuelle de 2267 kWh, la facture d’électricité est passée de 332 € en 2010 à 481 € en 2020 ; soit une augmentation de 44,6 % sur dix ans, alors que dans le même temps, l’inflation a à peine atteint 10 %. Or, le prix de l’électricité augmente essentiellement du fait de l’augmentation de la fiscalité et du cout des subventions aux énergies dites renouvelables.
Les mutuelles de santé augmentent aussi en 2021 parce que Bruno Le Maire a décidé d’augmenter discrètement les taxes (+3.60%) qui les frappent.
Et, cerise sur le gâteau, le quidam qui n’a pas internet et qui doit donc utiliser la Poste subit en 2021 une augmentation phénoménale de 11.30% du prix du timbre (l’inflation officielle est à 0.60% l’an) parce que la Poste est incapable de s’adapter à l’évolution du marché et qu’elle n’a d’autre solution que d’augmenter les prix pour combler les pertes … accélérant de fait la diminution de sa part de marché tout en massacrant les plus faibles !
On va aussi interdire les chaudières au fuel puis au gaz pour imposer l’électricité comme seule source d’énergie alors que l’on sait que cette dernière est plus chère et qu’elle le sera encore plus à l’avenir du fait d’une évolution dramatique de la fiscalité applicable.
Une énergie doit être abondante, stable et bon marché mais nos gouvernants ont décidé de faire exactement l’inverse en privilégiant des sources d’énergies intermittentes, instables et couteuses ! Ils ont même pour ambition d’atteindre 100% d’énergies renouvelables en 2050 alors que l’on sait que ce scénario est totalement inepte !
Le gouvernement décide donc de taxer intentionnellement les dépenses contraintes, c’est à dire des dépenses que la population ne peut pas éviter, en sachant pertinemment que cela va mettre en difficulté une part importante de celle-ci !
On peut rappeler que le mouvement des gilets jaunes, qui était né d’une opposition à la volonté du gouvernement d’imposer une forte taxe carbone sur le prix du carburant, avait sonné comme un avertissement mais rien n’y fait, le pouvoir oublie, ignore et continue !
On comprend donc que les difficultés ne peuvent qu’augmenter pour la partie de la population qui dispose des revenus les plus faibles.
Par ailleurs, et seuls ceux qui les perçoivent s’en rendent compte : les APL diminuent sans cesse car l’Etat n’a plus d’argent et il cherche absolument à faire des économies ; même sur le dos des plus faibles car c’est le propre d’un Etat administratif : on raisonne en termes de gestion globale sans percevoir les effets mortifères des décisions prises parce qu’elles sont censées être prises pour le bien de la collectivité.
La solution du gouvernement
Mais le gouvernement a bien évidemment la solution : il va faire preuve d’une immense mansuétude en accordant des « aides » telles que le chèque énergie ; c’est à dire qu’après avoir mis les populations les plus pauvres en difficulté, on va leur fait sentir tout le bienfait de l’Etat qui vient les aider à payer leurs factures !
Quels sont les buts poursuivis ?
Sauver la planète au nom de l’urgence climatique ?
L’écologie n’est évidemment au mieux qu’un calcul électoral destiné à se mettre dans la poche le vote écologiste ; compte non tenu du fait que les arguments écologiques sont assez peu significatifs pour une personne qui a du mal à payer ses factures de chauffage et qui s’angoisse à la seule idée d’avoir à mettre 20€ de carburant dans le réservoir de sa vieille voiture !
C’est juste la mise en application du principe énoncé par La Boétie dans son « discours de la servitude volontaire » : les pauvres se soumettent à l’Etat parce qu’ils attendent de celui-ci les aides qui vont leur permettre de survivre même si, pour cela, ils doivent aliéner leur liberté !
C’est en fait l’enchainement d’une population entre pression fiscale et aides sociales car le pauvre n’a finalement aucune liberté. Après avoir été délibérément mis en difficulté par l’Etat par le biais de la fiscalité et de normes contraignantes, il doit s’en remettre à l’Etat pour pouvoir espérer un quelconque salut !
Bien sûr, les élites subissent aussi l’augmentation du prix de l’énergie mais il y a une grande différence de situation entre une personne qui gagne le smic et celle qui gagne 8.000 € ou plus par mois !
Vous en doutez ?
Les députés viennent de se voter, en toute discrétion, une augmentation de 15% de leur allocation pour frais ; ce qui est finalement tout à fait normal en ces temps de disette budgétaire.
Définitivement, la crise n’est pas la même pour tout le monde !
Le gouvernement a même prévu, pour limiter les dépenses de chauffage des plus pauvres, d’interdire à la location 90.000 logements définis par lui comme « passoires thermiques » (qui sont pour l’essentiel du secteur privé) à partir de 2023. Le seul problème est qu’il n’y a pas de logements de remplacement même si le gouvernement a affirmé qu’il allait faire construire 250.000 logements qui … ne sont pas encore sortis de terre ; et on sait ce que valent les promesses du gouvernement !
En France, le logement locatif ne peut être que social et financé par l’Etat ce qui rappelle un précepte de la doctrine mussolinienne « tout dans l’Etat, rien contre l’Etat, rien en dehors de l’Etat » !
Le propre du socialisme, ce n’est pas d’enrichir les pauvres mais de faire croire que l’Etat protège et distribue alors qu’il s’agit d’abord de placer toute une population en état de soumission aux lubies d’une classe dirigeante, appelée élite, qui vit grassement sur le dos de la bête !
Exactement le contraire de la liberté !
Bien cordialement à tous !
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– Les vagues d’épidémie ont emporté 700.000 emplois en France en 2020 (INSEE)
– chez les fonctionnaires aucuns (zéro) et payés bien sûr intégralement !
– pour faire l’équilibre il faut se séparer avec tristesse et regrets émus de 700.000 d’entre eux, non ? (sauf régaliens)