Sans nous ce serait pire

C’est le mantra des dictateurs, les clefs de la caverne de Platon.

C’est avec cette formule, dans sa version ultime :« Sans nous les autres vont vous tuer », qu’a pu être édifié le mur de Berlin.

Sans vouloir faire ombrage à La Boétie, depuis toujours les despotes présentent la servitude comme protectrice, alors qu’elle aboutit à l’exact inverse, elle expose.

L’alliance des rois et de l’église menaçait les populations des foudres de Dieu en cas de désobéissance libertaire.

Étrangement cette folie gagne en premier ses bénéficiaires.

Je veux dire que rares sont les dictateurs non habités par elle, sans excuse, qui n’auraient comme discours que : « j’ai les fusils vous faites ce qui est bon pour moi, point barre ».

Toujours l’on trouve l’idée — du plus petit regroupement la famille au plus grand le monde –, répandue chez les despotes, qu’ils sont les garants de l’intégrité des autres, payable en soumission. J’ai l’intime conviction qu’ils croient eux-mêmes à ce concept, dit « du bon berger ».

Quant aux victimes, aux soumis, aux esclaves.

Il y a bien sûr parmi eux des complices par intérêt tel que cela est décrit par La Boétie, mais il y a aussi et surtout des peureux de la liberté.

Cette liberté, support prétendu de Mai 68, dont on sait aujourd’hui qu’elle était en réalité une façade pour, tout simplement, une bande de pédophiles ou de hippies — j’ironise cela va de soi —

La liberté : « que vais-je en faire ? » se dit le taulard, projeté sur le trottoir devant la prison où il a passé dix ans, sans savoir que son angoisse est partagée par une foultitude qui n’a jamais été incarcérée mais à qui cependant la liberté procure le même vertige.

Ce vertige précède la crédibilité du despotisme, sa signature : « sans nous ce serait pire ».

A partir de ce concept, implacable, non critiquable, théorème majeur, la liberté va pouvoir être bridée de façon illimitée.

Il est inutile d’avancer des arguments qui ne trouveront jamais de preuve. Comment savoir si ce qui n’a pas été fait aurait pu être mieux que ce qui a été fait, puisque ce ne sera jamais fait ?

En même temps, cette devise oblige ceux qui l’utilisent à contrôler la liberté, elle suppose que personne n’aura la liberté de faire autrement au risque de prouver que cet autrement est mieux.

Macron est un despote, au moins sanitaire.

Il applique, de façon drastique, systématique, la complainte du « sans nous ce serait pire », chaque jour qui passe, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de ses ministres.

Je le soupçonne de ne pas être très intelligent tant il le fait sans finesse. Comme Todd, je pense que l’ENA n’est pas un lieu de sélection de d’intelligence, même si cette école mesure la capacité à apprendre, à retenir et à recracher, mais exclusivement dans l’ordre établi.

Jusqu’où le despote Macron va-t-il se laisser entrainer par le mantra dont nous parlons ?

Jusqu’au bout probablement. Pour deux raisons.

Je le crois suffisamment naïf, à l’égal de tous ceux qui acceptent de se faire tripoter par leur curé ou leur prof de gym – même s’ils le regrettent amèrement plus tard –, pour ne pas percevoir que le postulat « sans nous ce serait pire », qui doit lui être seriné à longueur de journée, est l’assise du despotisme.

Je le crois suffisamment noyé, perdu, débordé, mais orgueilleux, pour ne pas percevoir les signes évidents de son erreur amplifiée par l’adhésion des soumis de naissance.

Nous allons donc devoir supporter cette situation, le lavage de cerveau qui va avec, la destruction systématique de toutes les tentatives de solutions alternatives, la restriction de toutes nos libertés de penser et de circuler, l’effondrement des initiatives privées par asphyxie, finalement l’effondrement de l’économie et les servitudes aux autres que cela entrainera.

Tout un programme toxique lié à peu de chose, l’idée que  » sans eux se serait pire ».

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « Sans nous ce serait pire »

  1. Réjouissons-nous, le crash contre le mur des réalités se rapproche. Il va obliger les français à être moins soumis, moins crédules, moins naïfs, moins stupides. On le sait depuis des années.

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