Le bonheur d’être français !

Le bonheur d’être français !

En France, le secteur privé sortira essoré de l’épidémie du coronavirus, et le secteur public rayonnant de prospérité et de bonheur. Le seul problème est de savoir si une telle situation sera durable.

Tout individu raisonnable pensera que non. Une telle inégalité est contraire à tous les principes républicains. Les élus de la nation devront donc s’y attaquer d’urgence s’ils ne veulent pas voir la vie civile exploser.

Une fois cela posé, on est pris d’un doute immense. Cela fait des décennies qu’une telle situation règne dans notre pays et s’aggrave d’année en année sans que quoi que ce soit ne se produise, sinon la disparition progressive de l’activité économique, remplacée par l’inflation des lois et des règlements et la réduction à l’assistance de cohortes d’actifs.

L’âme des peuples est un grand mystère. Elle est comme l’âme des poètes que chantait Charles Trénet. Longtemps, longtemps après qu’ils ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues. Et voilà que tout à coup un gamin effronté entonne un air qui respire la fronde et qui se propage de rues en rues jusqu’à la prise du palais du gouvernement.

On ne comprend rien au comportement de l’actuel gouvernement de la France si l’on ne sait pas qu’il vit dans l’angoisse d’être renversé, tant il se sent illégitime. Mais comme tout gouvernement menacé, il fait exactement le contraire de ce qu’il faudrait. Atteint par une crise sanitaire inédite, au lieu de faire appel à toutes les bonnes volontés, il impose ses structures figées et impuissantes à une population qu’il laisse ainsi sans défense. Le dernier épisode, celui de la vaccination, offre au monde le désarroi des Français invités à la fête de l’injection et qui trouvent close la porte du paradis. Les soldats de l’an II ont bonne mine !

Je me souviens de ma première Marseillaise, à la Libération. Des hommes pleuraient dans leur moustache. Je me souviens des soldats américains passant sur leurs puissants camions, tranquilles, sûrs d’eux-mêmes et de leur pays, et qui nous lançaient des bonbons et du chewing-gum. De ces jours magnifiques, il me reste une immense nostalgie, celle du bonheur partagé avec les hommes et les femmes de mon pays. Voilà trop d’années que je ne l’ai plus connu. Mais j’espère encore.

Si vous voulez voir des patriotes, n’allez pas dans les réunions politiques, mais aux matches internationaux de rugby, quand ils seront rétablis avec tout le reste. On y chante la Marseillaise à pleine voix et l’on porte au dessus d’elle-même notre équipe nationale. Certains diront « nationalisme », d’autres « jeux du stade », d’autres encore « opium du peuple ». Ils se trompent. Il s’agit du bonheur d’être français.

Au moment où l’on veut faire des lois contre le séparatisme, on devrait se contenter d’un simple commandement, lancé à tous ceux qui vivent depuis toujours en France comme à ceux qui ont choisi d’y venir : Soyez Français ! Et le miracle s’accomplira.

Encore faudra-t-il trouver l’homme ou la femme qui incarnera le nouveau cours de la nation. Le mieux est de na pas le chercher. Les choses se font souvent d’elles-mêmes dans la vie, pour peu que certains montrent l’exemple. Il en a toujours été ainsi dans l’histoire de l’humanité. Comment croyez-vous que nous ayons pu en huit millions d’années devenir des hommes, partis que nous étions de notre condition de chimpanzés ?

Ce qui me navre par-dessus tout, ce sont les interminables débats des chaînes d’information. Non qu’ils soient inintéressants. Mais il y manque toujours la sagesse, celle qui questionne bien, réfléchit bien, conclut bien. Si telle est la condition mentale des Français d’aujourd’hui, nous allons devoir faire une longue marche. Ne nous décourageons pas et commençons sans tarder notre périple.

Audiard avait raison de dire que « deux intellectuels assis vont moins loin qu’un type qui marche ». Et Jean Cau aussi, parlant des journalistes du Monde, de célébrer, avec un rien de moquerie « la douceur française de Fauvet et Fontaine ». Oui, décidément, ce peut être un grand bonheur que d’être français !

Claude Reichman

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 5,00 sur 5 (10 avis)
Loading...

4 réflexions sur « Le bonheur d’être français ! »

  1. Magnifique texte qui devrait être lu, appris par cœur et déclamé sur les ondes radiophoniques, sur toutes les estrades, ou ce qu’il en reste…, et sur les émissions culturelles de TV par nos rares et meilleurs acteurs !
    Merci pour votre lucidité

  2. Depuis un an je me suis étonné du silence assourdissant de la solidarité des élus et fonctionnaires. Je vous remercie de votre billet. Cependant il y a très longtemps que je ne chante plus la Marseillaise, elle est trop violente pour moi, j’aimerais un hymne fédérateur inspirant l’enthousiasme dans l’harmonie de ceux qui ont décidé de vivre ici.
    Bonne journée

    1. Ce chant peut heurter…les âmes sensibles mais il prend tout son sens lorsque le pays traverse depuis des décennies une crise et que celle-ci atteint un tel paroxysme qu’il ne reste qu’un cri pour renverser la table
      Merci Monsieur Reichmann

      1. C’est un hymne national socialiste. C’est le chant de ceux qui ont exterminé les Vendéens en 1793 et de ceux qui ont prêté serment au maréchal Pétain avant d’aller arrêter des Juifs et des résistants. Donc beurk.

        Sinon entièrement d’accord avec Claude Reichman.

        Le diagnostic est établi et les solutions sont connus depuis longtemps. Ces dernières ne sont pas apppliquées car remettant en cause le pouvoir des élus qui repose sur la distribution du pognon des autres.

        Le socialisme commence par des mots et s’achève avec des morts.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *