VERS LA DICTATURE, PAISIBLEMENT.

L’histoire récente nous prémunit contre l’arrivée d’une dictature par la violence. Celle qui s’installe à partir du coup de fièvre d’une minorité au service d’un homme aux ambitions démesurées. Hitler et le fascisme, Lénine et le communisme, etc…

Mais, nous avons perdu de vue le risque plus insidieux de la dictature s’installant paisiblement, de bonne foi, pour notre bien.

La dictature c’est, pour tous à l’exception des  proches du pouvoir, la suppression ou la restriction abusive des libertés individuelles fondamentales, sans pour autant apporter un avantage indéniable à la collectivité. La dictature ne peut naitre que de la politique. L’apanage de la politique étant de disposer de la force, légale.

La dictature paisible s’installe simplement, par la loi. Chaque loi édictée touchant aux libertés génère une obligation de sanction pour ceux qui ne l’appliquent pas. Donc, l’utilisation d’un outil de répression. Inévitablement, cet outil de répression est à l’image de la société. Dans une société avancée il est incisif, intelligent,  performant, ses dérapages sont dangereux. Très vite, il se prend au jeu de sa mission, c’est humain. Il aime réprimer. Il ne peut que déraper.

Prenons un exemple, non fiscal:

La route en 1970 tuait environ 17.000 personnes par an. Trois causes: les véhicules, la route elle-même et le comportement des conducteurs. Les progrès techniques des véhicules, les autoroutes et la limitation de vitesse ramènent le “score” à moins de 4.000 aujourd’hui. Sans que soit déterminée avec précision la part de chacun. Sans non plus que soient prises en compte la part naturelle et raisonnée de la baisse de la vitesse et la part due à la loi sur ce point précis. L’action des politiques, elle, se sera bornée à la limitation drastique de la vitesse. L’aménagement des routes secondaires sera  quasiment abandonné, les autoroutes sont eux privés. La  répression n’a cessé de prendre de l’ampleur. Au point que la route est devenue un espace où chacun est un délinquant en puissance. Assommée par la répression, la population finit par croire qu’elle lui est imposée par la cupidité. Elle perd de vue sa réalité pour croire, dur comme fer, à un racket volontairement organisé par l’Etat. Vous avez pu en faire la constatation si vous avez participé à un de ces stages de récupération de points facturés 250€. Les automobilistes ordinaires qui les composent s’épanchent largement sur le sujet. Mais, la répression va plus loin. Aujourd’hui des travaux sur les routes sont réalisés pour que le “délinquant” soit puni immédiatement par la destruction totale ou partielle de son véhicule. Des dos d’ânes, des plots peu ou mal signalés mais sur le trajet des véhicules, des rétrécissements, des stops inversés placés sur la route principale, de solides et hautes bordures de trottoirs, autant d’obstacles qui sont mis là pour cette punition. La répression se répand, devient un acte civique, devient le bien. Plus globalement la voiture est le mal, presque absolu. Cette  voiture, qui apportait tant de plaisir, dans laquelle on se déplace à l’abri des intempéries, dans un silence et un confort exceptionnels, outil de liberté dont l’homme n’a jamais eu l’équivalant, devient l’objet à abattre. Moralité: Janvier 2012 baisse des immatriculations en France 22%, hausse en Allemagne 18%, cherchez l’erreur. Evidemment, nos ministres roulent toujours dans de belles voitures, sans limitation de vitesse.

En clair, la dictature s’est paisiblement installée sur la route. Elle fait même l’objet d’un consensus général. De plaisir, la route est devenue angoisse.

La dictature paisible, c’est ça. A partir d’une idée (peut-être généreuse???), le politique installe des lois. Ces lois imposent un système répressif sanctionnant celui qui ne les applique pas. La multiplication de ces lois nous rend tous délinquants à un titre ou à un autre, à la merci des systèmes répressifs eux-aussi multipliés. Nous vivons dans une angoisse permanente, où de ce fait celui qui n’agit pas est privilégié. Où les risques d’injustices sont multipliés. C’est la paralysie d’un système qui ne peut plus se projeter dans l’avenir. La peur s’installe. Elle paralyse tout, favorisant les funestes cassandres.

Pour conclure sur l’exemple automobile, il parait aujourd’hui que cet outil incroyable n’a pas fait sa dernière mutation qui, avec l’aide de l’automatisme, lui permettrait de circuler en anticipant tout risque d’accidents, indépendamment des qualités de son conducteur. Quel jeune français pourrait être mû par l’envie de travailler à la recherche sur ce sujet, alors qu’il aura été victime de la diabolisation de l’automobile.

Cette situation, cette invasion de la dictature paisible se retrouve en tout, fiscalité, construction, industrie, santé, emplois, etc… Le résultat c’est la régression, la peur du lendemain, l’abandon de la joie, de la curiosité, de l’avenir. La place est aux grincheux, aux réactionnaires, aux champions du surplace et du passé. Les “écolos” en sont l’image, encore pire que la réalité.

Nous ne sommes pas mieux lotis que les Egyptiens, ce ne sont pas l’armée ou la religion qui possèdent nos  richesses et nous imposent une somme inacceptable d’interdits, nous enfermant dans une dictature comparable à celle de l’Egypte, c’est Bercy. C’est la Caisse des Dépôts et les Inspecteurs Généraux des Finances qui instillent et profitent de cette dictature paisible. Eux et, comme en Tunisie, 30% de la population qui les sert. Les autres, injustement culpabilisés, sont face à leur désespoir inaudible, sans issue.

Cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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