Trottinette et cancer social

Nos amis, Wikipédia, définissent le cancer de la façon suivante :

Un cancer (ou tumeur maligne) est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire (tumeur) anormalement importante au sein d’un tissu normal de l’organisme, de telle manière que la survie de ce dernier est menacée.”

Nous sommes composés de cellules dont les différents arrangements forment les tissus de nos organes. Chacun comprend que sans ces cellules et ces organes nous n’existerions pas, ils sont essentiels à notre vie. Ils sont nos amis.

C’est une grave trahison quand les cellules saines d’un de nos tissus, pour des raisons mal connues, se mettent à proliférer, pètent un câble en quelque sorte.

Au début, hôte involontaire de cette prolifération nous ne nous apercevons de rien. Nous ne sommes pas agressés de l’extérieur par je ne sais quel microbe, bactérie ou virus, non, ce sont nos cellules personnelles, à qui nous faisons confiance depuis toujours, qui rythment notre vie, qui sont prisent de folie, qui nous envahissent et qui nous tuent. Effrayant non ? Terrible, quelle souffrance physique et morale, quelle trahison.

Est-il stupide d’imaginer que l’ensemble de nos cellules obéissent à une organisation qui permet la vie, que ce soit par ordre ou par synergie d’intérêts ? Puis que, certaines s’affranchissant de cette organisation, irresponsables, roulent soudain pour elles sans prendre conscience que, ce faisant, elles rompent l’équilibre subtil établi entre elles toutes, permettant notre vie ?

In fine, sont-elles conscientes d’avoir détruit leur propre habitat par égoïsme, invasion, irresponsabilité ?

Les bureaucrates-fonctionnaires sont initialement des cellules saines de la société, ils ont une utilité certaine, sans eux pas de corps social. Ils sont nos amis.

Comment peuvent-ils proliférer et se transformer en cancer social ?

Proliférer jusqu’à déformer le contrat social, nous étouffer, nous tuer. Vaste sujet auquel je vous propose de réfléchir à partir d’un exemple symbolisant les errements induits par l’irresponsabilité.

La trottinette.

Nous avons tous eu une trottinette. Jouet peu coûteux des années de pauvreté qui ont succédé à la guerre mondiale de 1940.

Ce moyen de déplacement puéril, au look ridicule d’une poussette unijambiste, fut un temps complètement oublié, démodé. Puis, la puérilité s’installant chez les adolescents ces dernières années, la trottinette a repris du service, mais glorifiée comme outil de glisse en freestyle.

Les adolescents font la mode, les écolos ont suivi, prudemment, en faisant de la trottinette l’outil de déplacement parisien intra-muros, pliée et mise sur l’épaule avant d’arriver en ville pour les banlieusards.

A la recherche du service qui crée la start-up licorne, de grands enfants ont inventé la trottinette en libre-service. Le jackpot.

Après l’échec de la voiture en libre-service, le coût exorbitant pour les deniers publics du vélo en libre-service, la trottinette rafle la mise. Électrifiée, elle passe partout à plus de 20 km/h (jusqu’à 85 Km/h). Elle coûte si peu qu’elle se finance sans problème pour les loueurs, quant aux utilisateurs le tarif locatif vaut de ne pas la trimbaler sur son épaule, notamment lorsqu’elle est alourdie par son électrification.

Pour les écolos, c’est la preuve que l’automobile est morte, vive la trottinette. Hidalgo en tête, tous s’esbaudissent et ovationnent en cœur.

Hélas, tout cela n’est que de courte durée. Le succès est tel que les opérateurs se bousculent, mettent des milliers de trottinettes sur les trottoirs, qui vont en être bientôt jonchés.

Finie la liberté de “trottinotter” cheveux au vent au gré de sa fantaisie, en larguant l’engin n’importe où. “Un peu d’ordre là-dedans”, dit l’adjudant.

Hidalgo craint pour son élection, en tant qu’écolo(e) elle est pour, mais il faut bien reconnaître que les utilisateurs sont minoritaires par rapport à ceux qui se prennent les pieds dans les tas de trottinettes au sol.

Mais aussi, les utilisateurs tombent et se blessent de plus en plus souvent, voire font tomber les autres. Sale coup pour les urgences qui n’ont pas besoin de ça.

Donc, exit la trottinette, qui ne survivra pas aux règlements qui vont fondre sur elle.

Mais dans tout cela il y a une morale, c’est la suivante : “pas de liberté possible sans responsabilité”.

Ce qui implique inversement que l’irresponsabilité induit inévitablement, l’oppression, l’esclavagisme, la dépendance, tout ce qui est contraire à la liberté.

Si les utilisateurs de trottinette étaient responsables, par exemple si la trottinette n’était utilisable que par ses propriétaires, ils devraient prendre la peine de la surveiller et de l’utiliser correctement sous peine de la perdre, tant l’objet est insignifiant.

Mais, simples locataires irresponsables, ils se moquent que d’autres les jettent dans la Seine, les laissent n’importe où. Ils se moquent de leur devenir dès qu’ils les abandonnent.

L’irresponsabilité tue les trottinettes, mais pas que… elle favorise le cancer de notre société.

La bureaucratie de la fonction publique, Everest d’irresponsabilité.

Tout comme l’irresponsabilité produit des montagnes de trottinettes sur les trottoirs, elle génère des montagnes de fonctionnaires dans nos administrations.

Ceux-ci, du fait de leur irresponsabilité, attentent gravement à nos libertés.

Ils sont en surnombre, prolifèrent et encombrent inutilement. S’ils étaient responsables, ils s’auto-réguleraient, ils auraient conscience de leur finalité qui est le service public.

Mais ils sont comme les trottinettes, juste utiles pour un instant, puis abandonnés sur le bord de la société où ils encombrent quand l’instant éphémère de leur utilité est passé.

Alors, irresponsables, ils ne cherchent pas à se modifier, à devenir utile à autre chose que leur spécialité initiale, inamovibles ils sont autant d’obstacles pour ceux qui participent à la course pour la vie.

Croyant être utiles, l’aveuglement de leur irresponsabilité ne leur permet pas de voir qu’ils sont l’handicap, l’inertie, le cancer.

Leur nombre enfle d’une année sur l’autre. “Un peu d’ordre là-dedans”, devra venir dire un jour un adjudant. Et ce sera probablement  et malheureusement violent.

Alors que la simple responsabilité, comme pour les trottinettes, pourrait ramener l’organisation sociale à la raison. Les fonctionnaires à l’utile.

Nous n’en prenons pas le chemin, nous prenons le chemin du ridicule.

Pour les trottinettes d’abord dont les utilisateurs vont porter casques, gants et vêtements blindés, etc.. Ce qui va en faire des obus dangereux, d’abord limités à 20, puis à 15 et probablement à 5 Km/h in fine. Que du lourd. L’avenir ? plus de trottinette…

La même route attend notre société du fait de l’irresponsabilité de nos fonctionnaires, de leur prolifération, qui vont générer d’abord une réduction drastique des libertés, puis une réduction non moins drastique de l’économie — qui ne peut pas vivre sans liberté –, puis la misère et in fine la violence.

L’irresponsabilité est le plus grand prédateur de l’organisation sociale, or elle est devenue l’aboutissement de vie pour une majorité de français qui croient dur comme fer qu’elle donne accès au bonheur.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

4 réflexions sur « Trottinette et cancer social »

  1. Pour les trottinettes d’abord dont les utilisateurs vont porter casques, gants et vêtements blindés, etc.. Ce qui va en faire des obus dangereux, d’abord limités à 20, puis à 15 et probablement à 5 Km/h in fine. Que du lourd. L’avenir ? plus de trottinette… PAS DU TOUT Entre temps on aura créé un service municipal de trottinettes pour montrer l exemple avec toute la bureaucratie autour et les emplois pour les copains qu on subventionnera à mort car les gens ne feront plus de trottinettes il y aura un autre gadget pas réglementé à la mode et cela finira comme autolib avec con – tribuables passez à la caisse c’est pour sauver la planète !

  2. Le peuple est un abruti heureusement qu’il y a les fonctionnaires et les hommes politiques pour leur montrer le droit chemin (sic)

  3. légaliser et vouloir réguler l’usage de la trottinette sur la voie publique c’est comme …
    –>donner a un fonctionnaire l’autorité de faire tout et n’importe quoi avec l ‘a Probe-a -tion des tribunaux administratif .

    alors que dire du fonctionnaire qui va venir écologiquement / sans bruit /ni pollution / avec l’approbation du dieu fiscal nous apporter la parole divine du BOFIP 🙂
    nul doute ( l’actualité d’hier nous en donne raison) qu’a force de forcer la priorité , la route est sinueuse et parfois dangereuse qu’il faut éviter certains axes comme les alpes suisses ou les iles anglo normandes.

    il est interdit , d’interdire mais la liberté existe toujours, il suffit d’en payer le prix.
    (Henry Millon de Montherlant)

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