Quelle que soit la presse qu’on lit, qu’on regarde ou qu’on écoute, il est toujours question de groupes qui considèrent que leur survie ou leur épanouissement passe d’abord par la suppression d’un autre groupe, voire de tous les autres.
Il est rarement écrit noir sur blanc qu’il s’agit de les tuer, mais la pratique nous apprend que le groupe visé par la vindicte d’un autre en paie le prix de la vie le jour ou cet autre en a les moyens.
Aujourd’hui les proportions prises par ce travers humain sont, à minima, très inquiétantes.
Les occidentaux verraient bien le reste de la planète diminuer en nombre pour limiter la pression sur les matières premières. Le reste de la planète verrait bien les occidentaux disparaître complètement pour compenser l’époque où ceux-ci sont venus les exploiter et prélever leurs richesses.
Les entrepreneurs rêvent de la disparition des fonctionnaires et des quémandeurs de toutes sortes, pendant que ceux-ci ne cachent pas leur volonté de déposséder les entrepreneurs de leurs richesses, et même de les pendre haut et court.
Les femmes prétendent détester les hommes, qui se méfient d’elles et cherchent des solutions pour limiter leurs contacts au strict minimum.
Le bouquet se sont les écolos qui haïssent tout le monde y compris eux-mêmes et n’ont de respect que pour les animaux sauvages, puces et moustiques compris. Une terre sans humain leur paraissant le comble de la beauté. Ils nous refont le coup des cathares dont le seul but était de quitter la terre qui était pour eux entre les mains du démon.
Je pourrais multiplier les exemples, l’affrontement ayant remplacé partout la séduction, le désir de convaincre, de prouver, d’aimer… de vivre.
Les rappeurs terrifient, les films inquiètent, les romans nous laissent désespérés. Mêmes les vacances tétanisent. Elles ne sont que bouchons, trop de chaud ou trop de froid, trop de monde, trop chères, trop de bruit, pas assez d’assistance, une angoisse profonde qui commence dès le printemps, qui annonce après elles le retour au travail qui n’est plus supportable en présentiel, mais frustrant de solitude à la maison, etc…
Le rire n’explose que pour se moquer, jamais pour souligner une joie gratuite, inutile. Vous serez cassé si vous ne cassez pas le premier.
Poutine est le héros du jour, Robocop de pacotille il ment et tue sans problème, il est dans l’air du temps et va faire des émules en tant qu’idole pour ceux qui rêvent d’en faire autant.
Enfin, la naïveté est en cours d’éradication.
Aimer sa situation, son travail, vivre d’espoir, de rêve, de futur, c’est être soi-disant naïf et ne pas percevoir que pendant ce temps les salauds s’enrichiraient, alimenteraient nos rêves pour encore mieux s’enrichir. Notre bonheur ne pourrait exister qu’au détriment de celui d’un autre ou falsifié par plus malin que nous qui sait transformer en apparence de bonheur le pire de l’humanité.
Heureusement les « hommes consciences » sont là.
C’est une variété de bipède qui ne rigole jamais, qui sanctionne pour le bien de tous. Qui se sacrifie dans la douleur, pour qui aimer vivre est un crime. Pas question pour eux d’aimer les voitures, les avions, le progrès en général, le chauffage, la climatisation, la beauté des hommes, des femmes, des choses. Tout ce qui est beau et bon est mal, la seule présence de ces conditions est une insulte à la vie, telle qu’ils la définissent.
Le néant
Aujourd’hui, c’est le statut que chacun imagine pour ceux qui ne pensent pas comme lui. Il n’y a pas une grande différence — ou du moins il n’y a pas de différence connue — entre le néant et la mort.
Ceux qui rêvent encore en sont réduits à tenter de conquérir l’espace, nulle place sur terre pour les « rêveurs bâtisseurs ». Et j’ai bien peur que dans l’espace ils ne trouvent rien…
Est-ce l’âge qui me turlupine ? Est-ce l’époque que j’ai connue qui était exceptionnelle ?
Je ne sais pas. Mais, rire de bon cœur, au dépend de personne, simplement par plaisir de vivre, être optimiste, penser que tout est possible, partager cet état avec ses amis sans se défoncer à coup d’internet, d’alcool ou de hachich, ne me parait plus être d’actualité.
Rêver et accéder à ses rêves sans avoir de compte à rendre aux espions sociaux, juste en travaillant à ce que l’on désire, sans que « Parcoursup » se mêle de choisir à votre place, est-ce irresponsable ?
Je ne sais pas non plus, et finalement je m’en fous.
Même si pour justifier leur connerie tous ces « hommes consciences » m’ont volé jusqu’au dernier sou, ont cassé mes projets professionnels, tant qu’ils ne viennent pas me tirer dessus à la kalachnikov je les emmerde… et même…
Bien à vous. H. Dumas
Notre chemin a été semé de pierre et nous avons connu la période ou nous en faisions des ponts, maintenant ceux qui nous ont remplacé en font des murs.