RSA : querelle d’étatistes

La passe d’armes entre Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et Éric Straumann, Président du conseil général du Haut-Rhin relève de la querelle de socialistes. Socialiste entendu ici non pas au sens actuel, qui est subjectif : théorie visant à transformer l’organisation sociale dans un but de justice entre les hommes au plan du travail, de la rétribution, de l’éducation, du logement, etc. mais au sens que donne à ce mot Frédéric Bastiat : spoliation légale définition qui, elle, est objective.
Leur différend porte en fait sur la manière dont doit être distribué le produit de cette spoliation légale. Dans le cas qui nous concerne cette distribution s’appelle Revenu de Solidarité Active (RSA). Décidé en conseil des ministres en Juin 2007, le RSA est applicable en France métropolitaine depuis le 1er Juin 2009.Il est mis en place par les départements qui sont chargés du « social ».
Comme toute mesure « sociale » le RSA a été décidé au nom de la « justice sociale » c’est « ce qu’on voit ».
Au début tout va bien. Les politiciens vendent très bien leur politique de « solidarité » de « générosité » et de simplification. Toute la classe politico médiatique « se félicite ». Personne ne peut être contre ce genre de mesure au risque de se faire lyncher, médiatiquement, car accusé d’être contre la « justice sociale » et pour les « riches ». L’intérêt de subventionner les pauvres est multiple : acheter des voix avec l’argent des autres : l’État avec celui du département, et tous avec celui des contribuables ; rendre une population dépendante pour son niveau de vie de l’État, national ou départemental ; déresponsabiliser l’individu, le « collectiviser ».
Au bout d’un certain temps la réalité reprend ses droits et les dépenses « de solidarité » comme toujours sous estimées, c’est ce qu’on n’a pas vu, explosent. Il n’y a rien d’étonnant à cela. Le grand problème du socialisme est qu’il est délétère et induit toujours la misère et la pauvreté, la division sociale et l’affrontement. Il n’y a aucune exception. Ainsi dans un pays comme la France, veux pays développé mais aussi vieux pays socialiste, cette gestion a créé les nouveaux pauvres, les SDF, le chômage de masse. (Le socialisme est logique : il crée des pauvres puis des subventions pour ces pauvres.) L’afflux de personnes en difficulté a mis à mal, pour le cas qui nous concerne, les finances des départements
Par conséquent le département du Haut-Rhin a décidé de conditionner le versement du RSA à l’exercice du bénévolat. « C’est une prestation qui est versée en regard duquel des devoirs sont attendus » rétorque Marisol Touraine Certes mais les devoirs liés à l’attribution du RAS sont très faibles C’est difficile à vivre quand tout le monde souffre et surtout les faibles. En cette période de difficultés, bien des personnes peuvent travailler pour un revenu à peine supérieur à celui que procurent les revenus de redistribution.
Les collectivistes ont donc besoin de justifier et défendre leurs largesses mais aussi montrer qu’ils veulent faire des économies. Ils posent donc des conditions et réglementent. C’est, avec taxer, la seule chose qu’ils savent faire.
« Si le département du Haut-Rhin pense être capable de trouver sept heures de bénévolat par semaine pour les 20.000 personnes bénéficiaires, peut-être peut-il leur trouver une activité rémunérée. » En disant cela Marisol Touraine met le doigt sur une des tares du socialisme : l’inadéquation de l’offre et de la demande par la disparition des informations fiables que sont la liberté des prix et la liberté du marché du travail. Il n’y a pas cinquante possibilités. Soit les emplois existent et alors pourquoi ne sont-ils pas pourvus ? Soit les emplois (Je parle de vrais emplois pas d’emplois fictifs subventionnés qui sont des emplois dont l’offre ne rencontrerait aucune demande dans une économie libre.) n’existent pas et alors le vote du conseil général du Haut-Rhin n’est que de la poudre aux yeux, de la gesticulation politicienne.
La liberté économique est la solution à cette querelle d’étatistes. D’abord plus le pays est économiquement libre, plus il est prospère, donc moins il y a de pauvres. Donc moins il y a de nécessité d’assistance. Ensuite toute rémunération dépend d’un service sans qu’il y ait besoin de réglementation. Si le service est important la rémunération est importante. Si le service est faible la rémunération peut être basse mais cela encourage la personne à progresser pour améliorer son niveau de vie, par ses qualités et son travail. Cette faible rémunération est très critiquée par les socialistes parce qu’elle dépend d’un « emploi précaire » ou parce qu’elle fournit de la main d’œuvre à bas coût « exploitée par le patronat ou les capitaliste » et créant « dumping social et concurrence déloyale ». A cela les socialistes préfèrent, pour se maintenir au pouvoir, des électeurs misérables et captifs, prisonniers des minimas sociaux et d’un chômage de masse.
Cela démontre la justesse de la théorie des choix publics : les hommes de l’État prennent des décisions en fonction de leur propre intérêt et non de celui des gens.

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A propos Patrick De Casanove

Né en 1959, marié, père de 4 enfants, le docteur Patrick de Casanove, diplômé en 1985, exerce comme généraliste dans la ville d'Ondres. Il en a été le Maire de 1995 à 2001 Il écrit des articles pour le journal suisse "Le Temps" et pour diverses organisations libérales. Il est président du Cercle Frédéric Bastiat. Il est l’auteur de Sécu comment faire mieux. Livre facile à lire qui va bien au-delà de la Sécu. Après un bref rappel historique sur la création de la Sécu et ses problèmes récurrents il rappelle qu’elle est la clé de voûte et l’alibi du système de spoliation légale que constitue l’État providence. Il démontre que c’est l’État providence qui en détruisant la responsabilité individuelle est responsable de la situation dramatique de notre pays. Il prouve que dans la vie en société le libre choix est supérieur à la contrainte. C’est vrai dans le domaine économique comme dans celui de la protection sociale, en particulier de la santé et de l’assistance à autrui. Pour sortir la France de la crise économique et de confiance qu’elle traverse il propose des solutions nouvelles inspirées de la pensée de Frédéric Bastiat. Solutions qui tiennent en peu de mots : mettre fin à la spoliation légale. "Sécu comment faire mieux" Éditions Tatamis http://www.tatamis.fr/virtuelle.php/id/111213 ou http://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=s%C3%A9cu%20comment%20faire%20mieux

3 réflexions sur « RSA : querelle d’étatistes »

  1. The days are long, but the years are short. I doân™€t want to miss them! For more short and sweet ideas on how to stop and smell the roses, to enjoy the little things in life, check out my 31 Days to Smell the Roses series.

    1. 1 Cet article n’est en rien contradictoire avec « plus le pays est économiquement libre, plus il est prospère, donc moins il y a de pauvres »

      2 Le seuil de pauvreté n’est pas pertinent pour définir la pauvreté réelle. Le seuil n’est qu’une statistique. Il est surtout représentatif du différentiel de niveau de revenu. Ainsi si les revenus les plus élevés augmentent, le revenu médian, donc le seuil, augmentera mécaniquement, plus de gens passeront en dessous sans être plus pauvres. Inversement si les revenus les plus élevés baissent, le revenu médian, donc le seuil baissera, il y aura plus de gens au dessus sans que ceux-ci soient plus riches.
      C’est probablement pour cela que les habitants de Honk Kong ont découvert avec étonnement que certains d’entre eux faisaient statistiquement partie de pauvres…sans forcément l’être.

      Pour info les Français sous le seuil de pauvreté sont 14,2% en 2014
      http://www.capital.fr/a-la-une/actualites/plus-de-14-des-francais-vivent-sous-le-seuil-de-pauvrete-1093299

      3 Les solutions évoquées n’en sont pas. Ce n’est que de la « spoliation légale » qui ne ferait qu’aggraver les problèmes pour le plus grand profit des politiciens. Le salaire minimum est un exemple de plus de l’intervention intempestive de l’État dans la vie économique. Il n’est pas un remède à la pauvreté mais une pompe à chômage et une trappe à pauvreté. Il suffit de regarder la situation en France. Le but de ces statistiques est de trouver un prétexte à l’intervention accrue de l’État dans un pays où il intervient peu et de justifier son intervention dans ceux où il intervient beaucoup. Or l’État est le problème, pas la solution.

      Bonne journée.

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