Quand Bercy s’essuie les pieds sur les parlementaires

Merci à Richard Amenante pour cet article.

Il ne s’en cache même plus : le personnel de Bercy a usurpé le pouvoir. Il n’a plus aucune retenue, même pas une sorte d’hypocrisie. Alors que seuls les Parlementaires ont le pouvoir de décider du budget et de l’impôt, ils en sont réduits à poser des questions à l’Administration sur les finances publiques, s’ils le désirent !

Monsieur Dussopt, Ministre Délégué aux Comptes Publics, est l’archétype du brillant jeune homme qui, durant toute sa vie, n’a jamais été payé avec autre chose que l’argent de nos impôts. Peu après sa sortie de Sciences Po Grenoble, il est devenu attaché parlementaire avant d’être élu au Conseil régional de Rhône-Alpes, puis à l’Assemblée nationale de 2007 à 2017. Désormais Ministre Délégué aux Comptes Publics, on attend toujours qu’il prenne part à une activité économique produisant la moindre valeur ajoutée comptable.

Curieusement, les dix ans de vie parlementaire de M. Dussopt sont passés sous silence dans sa biographie sur le site du gouvernement, alors que son rôle ministériel apparaît dans la rubrique « mandats électifs ». Ne serait-ce pas un indice supplémentaire du mépris des bureaucrates pour les élus parlementaires ?

Dans son intervention hier mercredi 17 Mars mais aussi en Novembre 2020,  M. Dussopt a tranquillement acté le fait que l’Administration avait usurpé le pouvoir de la représentation nationale.

Les bureaucrates usurpent le pouvoir des représentants du peuple

S’il y a bien un sujet politique, au sens le plus noble du terme, qui doit être décidé par les représentants du peuple réunis en assemblée, c’est bien celui de l’impôt et du budget de la nation. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, partie intégrante de notre Constitution, est on ne peut plus claire sur le sujet : ce sont les citoyens à travers la représentation populaire qui décident de l’impôt, de la dette, du budget. C’est la loi, c’est la Constitution.

Or, il faut entendre Monsieur Dussopt faire un éloge obséquieux du Président de la Commission des Finances du Sénat, Jean Arthuis, pour comprendre le mépris dans lequel il tient nos représentants élus. Concernant le rapport sur l’avenir des finances publiques que M. Arthuis devait remettre au Premier Ministre aujourd’hui, notre ministre a affirmé avoir « toute confiance dans son indépendance de plume, mais aussi dans la qualité des propositions qui nous seront portées et que nous examinerons avec la plus grande attention. » Notre petit ministre a confiance, on croit rêver !

 

Plus grave, lors d’une récente intervention au Sénat début Novembre 2020, M. Dussopt avait annoncé au Sénat la mise en place d’un groupe de travail au sein de l’Administration pour réfléchir aux pistes de rétablissement des finances publiques. En réponse à la critique du sénateur LR Jérôme Bascher qui rappelait l’existence d’instances existantes chargées de cette tache, notamment le Parlement, notre ministre, par un incroyable renversement des valeurs, proposait d’auditionner les élus parlementaires qui le souhaitaient !

« Nous souhaitons si les parlementaires en sont d’accord, qu’ils puissent être auditionnés par des membres de ce groupe de travail (…) C’est une information que je donne au Parlement sur notre volonté de nous faire accompagner par des experts et des personnalités qualifiées dans ce domaine-là ».

Le ministre se fait accompagner dans ses décisions budgétaires par les parlementaires ! Elle est pas belle la vie de ministre !?

Ils ne s’en cachent même plus : la caste des administrateurs bureaucrates a subverti la démocratie et usurpé le pouvoir et elle l’assume tranquillement. Le mépris dans lequel elle tient nos représentants parlementaires et, à travers eux le peuple, n’a d’égal que la voracité avec laquelle elle utilise le pouvoir ainsi usurpé pour détourner à son profit le travail et le patrimoine des Français.

Quand Bercy s’essuie les pieds sur les parlementaires

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Une réflexion sur « Quand Bercy s’essuie les pieds sur les parlementaires »

  1. Comme cela les choses sont plus cristallines !
    Mais avez-vous entendu son patron, le gamin ci-devant sieur MACRON Président de la République, lui adresser la moindre remontrance ?

    Nenni, toute cette engeance est entretenue par nos impôts et la soupe est tellement bonne !

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