POURQUOI LES FRANÇAIS NE VEULENT PAS CROIRE AUX ABUS FISCAUX.

 

Mon entreprise ayant subi un contrôle fiscal (le 2eme d’une série de 3) avec un redressement faramineux (17 millions € tout cumulé) à la clef.
Trois ans de CA. Ben voyons !
Une fraude « estimée » par l’inspecteur assermenté à 50% de mon CA annuel, le tout multiplié par 3, pour trois années.
Au moins il ne sera pas déplacé pour des queues de cerises.
Mieux que pour les entreprises du CAC40 !
Son avancement est assuré.

Ce redressement étant basé sur des affirmations sans preuves et des hypothèses découlant de raisonnements farfelus, je l’ai contesté.
18 ans plus tard, mon entreprise ruinée, j’ai tout perdu (ma famille aussi).
Je ne vais pas vous raconter ici ces 18 ans de combat (qui n’est pas encore terminé), mais les réflexions que j’ai tiré de ces 18 ans de solitude.
Car si vous contestez un redressement, vous allez vous retrouver seul. Vraiment seul.
Si vous avez une entreprise florissante au moment du redressement (ce qui était mon cas) vous croyez que vous allez pouvoir faire annuler ce redressement, les preuves l’infirmant étant tellement  flagrantes et nombreuses.
Vous allez, malgré tout, pour plus de sureté, vous entourer d’expert-comptable, de conseillers fiscaux et pour finir d’avocats fiscalistes.
Tout cela vous coutera une vraie fortune, mais vous êtes persuadé  que cela en vaut la peine, que vous arriverez à démontrer votre bonne foi au vu des preuves qui la prouvent.
Paf, très très mauvais choix.
Vous êtes parti pour un sacré voyage direction l’enfer.

Le combat n’étant pas terminé, vous êtes déjà ruiné, mais votre détermination n’en n’est que plus forte.
C’est cette détermination, cette croyance malgré tout en une certaine justice, qui vous empêche de vous tirer une balle dans la tête, car le rouleau compresseur fiscal une fois lancé ne s’arrêtera pas.
Le fisc (qui détient seul la vérité) ne peut concevoir qu’un contribuable se rebiffe.
Il va vous noyer sous des dizaines de saisies diverses (qui petit à petit vont étrangler financièrement votre entreprise et vous par la même occasion) distillées avec une précision chirurgicale.
Le tout sur plusieurs années, si vous avez toujours l’outrecuidance de contester.
La machine fiscale a le temps.
Celui-ci ne compte pas pour elle.
Pour vous si !

Le propos de ce papier est d’essayer de comprendre pourquoi vous êtes seul.
N’ayant plus d’argent les avocats fiscalistes ne répondent plus, mais à cela je m’y attendais.
J’avais  perdu mes illusions à leur sujet durant ces longues années.
Ce qui m’a surpris c’est les réactions de mes connaissances amicales, de mes amis et de mes amis proches.
Elles sont fondamentalement similaires dans le résultat même si elles diffèrent dans  l’approche.
Mes connaissances amicales écoutaient d’une oreille distraite mes explications, si bien que m’en apercevant, j’arrêtais mon récit, ne voulant pas passer pour un raseur.
Mes amis et mes amis proches, eux, paraissaient plus attentifs, posaient quelques questions, semblaient s’offusquer des fausses preuves de l’administration fiscale, de leur persécution etc…
Lorsque je les revoyais après, je m’apercevais aux questions qu’ils me posaient qu’ils n’avaient rien compris.
Je me suis demandé : pourquoi ne comprenaient-ils pas ?
Mon récit des évènements étaient-il trop compliqué ?
Ce qui, à moi, me paraissait d’une évidence lumineuse, cette évidence n’était-elle lumineuse qu’à mes yeux ?
Je décidais donc d’écrire un résumé de cette succession d’événements et de présenter de façon claire, objective et froide les accusations du fisc et mes preuves irréfutables que ce redressement était concussionnaire.
10 feuilles, je ne pouvais faire moins (j’avais condensé au maximum).
18 ans en 10 feuilles…
Lors de rencontre, Je les leur faisais lire, hors de ma présence et en leur laissant le temps d’assimiler ma prose.

Je constatais, malheureusement, en discutant avec eux, qu’ils l’avaient lue, mais avaient du mal à croire à mes preuves même en les  « touchant du doigt ».

Pourquoi ce scepticisme ?
Cette question m’a turlupiné pendant plusieurs semaines.
Je n’arrivais pas à comprendre.

En rencontrant, grâce à internet, des gens victimes d’autres abus fiscaux, j’ai enfin compris.

Les français ne veulent pas croire en l’abus fiscal.
Ils ne peuvent concevoir (tant qu’ils n’ont pas été eux-mêmes touché) que des agents du fisc trichent et qu’ils sont systématiquement couverts par leur hiérarchie.
Ils ne peuvent concevoir que certains agents assermentés utilisent des moyens malhonnêtes et frauduleux pour vous redresser (vous tondre serait un terme plus exact).

Ils veulent encore et toujours croire à la démocratie, à la justice, et surtout à l’égalité devant l’impôt.
Ils ne croient déjà plus dans leurs hommes politiques et dans leurs médias.
La corruption étant à tous les étages !
S’ils devaient, en plus, ne plus croire dans l’honnêteté du fisc cela remettrai en cause un des fondements même de notre démocratie.
Cette fameuse égalité devant l’impôt dont se gargarisent, à longueur de temps, nos élus qui, eux, ne sont jamais contrôlés. Allez savoir pourquoi.
Encore une chimère qui tombera comme les autres.

La confiance des français dans Bercy, cet état dans l’état, imperceptiblement commence à se lézarder malgré une propagande digne d’un régime communiste.
De par ses dirigeants dont l’exemplarité laisse, pour le moins, à désirer
De parts leurs cadeaux fiscaux à leurs amis et clients…

La forteresse Bercy n’est pas encore prête à s’écrouler, mais ses murs commencent à se fissurer.
Elle finira par s’écrouler car elle est incapable de se réformer, murée dans sa morgue de caste et son mépris pour les contribuables.
Contribuables qui ne sont que pour elle des fraudeurs à démasquer et donc à tondre.
Pour la cagnotte commune, paraît-il.

Elle n’a pas compris (comme « l’élite »  d’avant 1789) que les temps étaient en train de changer, que les « vérités » d’hier ne sont plus acceptées aujourd’hui.
Elles n’a pas compris que la révolution d’internet permet à ses victimes, qui étaient, hier, rackettées et broyées dans le silence le plus complet (car isolées), sont en train de se regrouper.
Que ce regroupement, à plus ou moins long terme fera leur force.
Que ce regroupement obligera les médias à enfin les découvrir, malgré leur bienveillance intéressée et complice envers le fisc, ils se verront dans l’obligation d’en parler.

Nous attendons ce jour !

Emmanuel Bolling

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2 réflexions sur « POURQUOI LES FRANÇAIS NE VEULENT PAS CROIRE AUX ABUS FISCAUX. »

  1. Bjr,

    Les simples contribuables prient pour ne pas être visés ex:”lui mais pas moi” en fermant les yeux.

    Le Fisc renferme que des amoureux de l’Inquisition au service de gros politocards (parasites).

    La preuve chaque année il leur en faut de + en + de ressources.

    Matraquons…matraquons…les Thevenoud ont encore de beaux jours devant eux avec leurs immenses privilèges au détriment du peuple.

    @+

  2. Le seul moyen d’en finir est de détruire la forteresse de BERCY par une réforme fiscale révolutionnaire , l’impôt sur la capital fixe, pas sur le capital circulant. La France devient d’un coup un paradis fiscal au lieu d’un enfer.

    Baisser les impôts ne peut se réaliser qu’en baissant les dépenses de l’Etat ou alors en refaisant les assiettes des prélèvements. Cela s’est déjà vu en 1871 et en 1789 !

    Déjà en 1789, les cahiers de doléances notaient que les impôts sur la consommation, la production, la circulation étaient tous les trois responsables de la crise de l’ANCIEN RÉGIME et de la dette ROYALE et surtout de la paralysie de l’économie. Plus les impôts augmentaient et moins la cagnotte se remplissait. C’est la loi de LAFFER.

    Ces cahiers préconisaient que tous (TIERS-ETAT, NOBLESSE, CLERGÉ) paient un impôt de 5 % sur les biens inscrits au cadastre, le vingtième, en échange d’importantes diminutions VOIRE DE SUPPRESSIONS sur les péages, sur les dîmes, sur les corvées, etc…

    Quel choix ? Cesser de faire payer ceux qui tentent de s’enrichir en travaillant; mais faire payer ceux qui sont riches sans travailler, les zéritiers.

    Passer de l’imposition sur l’économie qui est paralysée et garrottée à une seule imposition : sur la propriété dont la valeur augmente sans cesse grâce aux décisions des collectivités pour des travaux payés par tous aux alentours des biens.

    Nous sommes en situation analogue.

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