Partir !

Les Français sont parfois d’étranges phénomènes. La menace d’un échec électoral les conduit à des déclarations définitives. « S’il passe, je quitte la France » ! On en a tellement entendu de la sorte… Et, à l’approche de la prochaine présidentielle, ça recommence.

Mais lorsque la situation financière du pays est telle qu’elle devrait conduire chacun à une interrogation sur notre avenir collectif, les citoyens, droits dans leurs bottes, dénoncent et invectivent mais, à l’abri du danger, rejoignent calmement leur nid douillet ! Pas question d’exil !

On sait ce qu’il advient des communes qui, au détriment de leur indépendance, refusent d’investir en s’en remettant, faute d’efforts, à d’autres collectivités ou à la nation. Elles périclitent doucement, perdent leur autonomie et deviennent les vassales de collectivités mieux armées qu’elles.

L’emploi se fait rare. Et l’idée de départ renaît alors dans les chaumières.

Ce n’est plus sur un coup de tête que l’on s’en va. C’est après mûre réflexion. On décide d’aller ailleurs pour survivre ou pour vivre mieux.

Ne peuplent alors les communes désertées par leurs habitants les plus lucides et les plus volontaires que des inactifs qui entretiennent le règne de l’inaction.

Il en est de même de la France.

Les mauvaises conditions économiques de la nation entraînent les plus volontaires à trouver ailleurs les débouchés que leur pays acculé par la dette ne pourra plus leur donner.

La migration est plus souvent économique que politique. La migration politique est le stade ultime d’une souffrance, un réflexe de désespoir, loin des déclarations fracassantes de quelques militants gavés en mal de reconnaissance.

La migration économique est de tous temps et de toutes origines. Elle est silencieuse. Elle est le résultat d’une volonté de survie ou d’un projet de vie, d’une espérance fondée sur l’analyse objective d’une situation donnée comparée à une situation désirée.

La France endettée est désormais classée au rang des faibles, de ceux auxquels on ne fait pas confiance.

Ce n’est pas la faute des gouvernants. Il ne sont au fond que le résultat d’un libre choix de la nation. Car lorsqu’on bouscule la nation pour lui imposer le courage au lieu de la facilité, elle récuse ce choix et renvoie le gouvernement.

Elle préfère les démagogues aux réalistes. C’est son choix. Un déni de réalité.

Partir deviendrait-il une option ?

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