Plus particulièrement un mot, très employé de nos jours : « Tricheur ».
Aucun sport, aucune activité d’échanges ou de groupe ne peuvent se pratiquer en présence de tricheurs. L’économie n’échappe pas à cette règle. Immanquablement, le tricheur échoue aussi dans sa propre vie. C’est dire que, même seul, il est illusoire de tricher, l’échec est au bout.
Tout le monde est d’accord avec ce constat, on peut même dire que cette évidence est telle qu’en parler vous classe dans les amuseurs de comptoir.
Cependant, il reste un problème de taille : comment repérer le tricheur ? Nous sommes tous d’accord, il faut l’éradiquer. Où les choses se corsent c’est lorsqu’il faut le confondre. Qui est-il ?
Des constats simples :
– Techniquement, une économie ne peut pas se trouver dans la situation où se trouve la notre sans l’intervention de tricheurs.
– Rappelons que cette situation est extrêmement simple, les Etats et les particuliers dépensent plus qu’ils ne gagnent. C’est ici que se situe la tricherie.
Mais alors, qui triche ? Celui qui dépense trop, ou celui qui ne donne pas assez ? L’Etat ou les contribuables, les patrons ou les salariés ? C’est ici que la discussion s’envenime. A-t-elle une chance d’aboutir ? L’expérience tend à prouver que non.
La même expérience montre que, lorsque la discussion ne peut pas trouver d’issue, c’est la force qui règle le problème. Elle nous apprend aussi, qu’in fine, le plus fort (en principe les plus nombreux) gagne toujours, mais il n’est pas pour autant « sorti de l’auberge ». Il peut gagner mais avoir tort, il s’effondre alors plus tard, mais plus fort.
Pour ma part, j’ai tendance à penser que c’est plutôt celui qui dépense ce qu’il n’a pas gagné qui triche et non celui qui cherche à garder ce qu’il a gagné. La majorité s’accorde à penser l’inverse.
Pour plus de précision, les politiques et leurs obligés qui dépensent un argent qu’ils ne gagnent pas, en quantité supérieure à ce qu’ils peuvent raisonnablement exiger de ceux qui en gagnent, sont pour moi les tricheurs.
Or, vous conviendrez que le terme de « tricheur » n’est employé, dans notre société, que pour qualifier ceux qui refusent de donner ce que, finalement, ils ont gagné. Le plus souvent, le désaccord se situe sur la part qui leur est exigée, supplémentaire à celle qu’ils ont déjà donnée spontanément.
Vous l’avez compris, je pense que les tricheurs sont au pouvoir, qu’aussi ils sont les plus nombreux, que donc « ça va merder »…..
Ce qui me conforte dans cette idée, c’est de voir un Président de La République se lamenter publiquement et avec emphase sur la tragédie du Vel d’Hiv, alors que cette tragédie n’est que l’aboutissement inévitable des tricheurs économiques qui pillent leurs victimes et sont, au bout, tenus de les supprimer pour masquer leur pillage.
Les hommes, les femmes et les enfants du Vel d’Hiv avaient pour seul défaut d’appartenir à un groupe que la majorité d’alors qualifiait de tricheurs gagnant beaucoup et donnant peu.
Ce Président de La République, qui tient aujourd’hui exactement le même discours, dont la cible n’est plus un groupe caractérisé par une appartenance raciale ou religieuse mais par des fichiers tenus à Bercy, est-il machiavélique en s’émouvant au Vel d’Hiv, ou tout simplement suffisamment stupide pour ne même pas voir les conséquences à venir de sa désignation des « tricheurs ». Sans cette fausse désignation, les tricheurs seraient ceux auxquels je pense, c’est-à-dire lui et ses obligés.
Que leur ferions-nous, nous les créateurs de richesses, s’ils étaient déclarés légitimement responsables de la tricherie qui fout notre économie en l’air ? Rien. Nous continuerions à travailler, à créer des richesses, ils n’auraient juste qu’à se vautrer un peu moins.
Tandis qu’eux, qui sont les tricheurs, ils vont être obligés, pour cacher leur pillage, de nous éradiquer, de nous supprimer après nous avoir pillé. Evidemment, plus tard, tel le scorpion entouré par le feu, ils mourront de leur venin. Mais quelle responsabilité pour eux ! Quelles souffrances, quels dégâts à venir pour nous !
Une seule consolation, voilà à terme du travail pour les sculpteurs de monuments aux sacrifiés, que nous aurons été.
Cordialement. H. Dumas