Laurent Toubianaa,b, Laurent Mucchiellic
, Pierre Chaillotd,*
, Jacques Bouauda,e*
a Inserm, Sorbonne Université, Université Sorbonne Paris Nord, UMR S_1142, LIMICS, Paris, France, b IRSAN, Institut pour la valorisation des Données de Santé, Paris, France,
CNRS, Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire, UMR 7305, LAMES, Aix-Marseille Universités,
France, d INSEE, Institut national de la statistique et des études économiques, Paris, France, e AP-HP, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, DRCI, Paris, France
All authors contributed equally to the work Correspondence to:
Laurent TOUBIANA
INSERM UMRS 1142 LIMICS
Campus des Cordeliers
15, rue de l’école de médecine
75006 Paris
France
laurent.toubiana@inserm.fr
* Les jugements et opinions exprimés par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes, et non les institutions auxquelles ils appartiennent
Résumé :
Contexte : L’arrivée de l’épidémie de Covid-19 en France a provoqué la mise en place dans l’urgence, d’un confinement
généralisé de la population. Cette contrainte (et d’autres par la suite) a été acceptées étant donné l’anxiété induite par le spectre
d’une catastrophe sanitaire. Après une année d’une crise sans précédent, quel a été l’impact réel de l’épidémie ? Pour évaluer la
gravité d’un fléau, la référence absolue est la mortalité. Cet article analyse la surmortalité liée à la Covid-19, en France, en 2020.
Matériels et méthodes : Cet article se fonde essentiellement sur les longues séries temporelles démographiques i) de la
population par âge et ii) du nombre de décès quotidiens depuis 1962. En effet, nous ne pouvons utiliser les décès attribués à la
maladie Covid-19 parmi lesquels une part importante se serait inéluctablement produites même en l’absence de cette épidémie.
Nous comparons, la surmortalité de cette épidémie aux autres épisodes habituels de surmortalité saisonnière (maladies
infectieuses et canicules) et à leurs effets de moisson (« harvesting »). Ces estimations obligent à tenir compte de l’évolution de
la structure de la population française marquée par un vieillissement et donc une augmentation tendancielle de la mortalité.
Résultats : L’année 2020 n’a connu aucune surmortalité chez les personnes âgées de moins de 65 ans (qui représentent environ
80% de la population totale). Seuls les âges les plus avancés ont connu une surmortalité, cette dernière étant la plus forte après
80 ans. Au passage de l’épidémie de Covid-19, pour la population française dans son ensemble, les auteurs estiment à 3,66 %,
l’excès par rapport à la mortalité attendue en 2020.
Discussion : 3,66 % de surmortalité représente 23 mille morts en excès sur les 629 mille attendus normalement en 2020. Ces
chiffres doivent être mis en perspective avec les 400 mille morts annoncés par le Président de la République Française en octobre
2020 pour justifier la mise en place du deuxième confinement. L’année 2019 avait montré en revanche, un défaut de mortalité de
2,92 % directement lié à l’effet de moisson des épisodes grippaux de 2015 et 2017. La surmortalité observée en 2020 au passage
de l’épidémie de Covid-19 ne serait qu’un rattrapage du défaut de mortalité de 2019. Utiliser la mortalité de 2019 en tant
qu’élément de comparaison pour estimer l’impact de l’épidémie en 2020 comme cela est pratiqué couramment, est donc une
simplification doublement biaisée.
Conclusion : L’épidémie qui touché la France en 2020, montre une surmortalité nulle pour les moins de 65 ans (soit 80 % de la
population) et très faible pour les plus de 65 ans (3,34% d’excès pour cette classe d’âge). Ce résultat est très loin des hécatombes
annoncées et pour laquelle des mesures sanitaires disproportionnées ont été mises en œuvre
La suite:
Nous y sommes.
La vérité est à portée de main.
Quel est son avenir ?
C’est tout le problème.