LE « POUTOU » DE LA MORT

« La richesse c’est le vol ».

La pensée de M. Poutou est émouvante. Il serait bon toutefois qu’il soit plus précis. De quelle richesse veut-il parler ?

Larousse en répertorie sept.

Les richesses scientifiques, intellectuelles, humanistes sont-elles des vols ?

La richesse de l’Amazonie est-elle volée au désert de Gobi ?

En ce qui concerne le vol, là aussi il faudrait que M. Poutou soit plus clair. Quoique, même si lorsqu’il parle de vol Larousse pense en premier aux déplacements aériens, on peut supposer que M. Poutou, lui, désigne les manœuvres consistant à subtiliser des objets à quelqu’un à son insu.

En réalité M. Poutou veut probablement parler du capital, mais gardons son mot qu’il croit plus populaire, plus vendeur de ses salades : la richesse.

Prenons donc un exemple.

Poutou a un salaire de 1 800€ par moi. D’une nature heureuse, il ne se fait pas trop de bile, il préfère les séries télé à la gestion de sa paperasse, la pétanque au jardinage, couvrir ses proches de petits cadeaux que de conseils, un bon verre de rosé à un quart Vittel, etc…

Bref, à la fin du mois il est plutôt en léger découvert à sa banque.

Son voisin M. Pinaud serait plutôt son inverse et avec le même salaire, son jardin et sa vie bien réglée, il met 1 000€ de côté par mois. A qui aura-t-il volé le capital de 12 000€ qui sera en sa possession à la fin de l’année ?

L’histoire peut se répéter à toutes les échelles, elle sera toujours la même, y compris pour ce qu’il appelle les « hyper-riches ».

La richesse, qu’elle soit économique ou culturelle, est d’abord une accumulation, puis une transmission, elle est la base de tout progrès.

La richesse issue du vol, car elle existe évidement, est existentiellement éphémère. Nul ne peut s’enrichir sans fournir à ses clients une prestation, ou alors il est un Etat et il pille des assujettis c’est autre chose. M. Poutou mélange un peu les genres, ses connaissances et son expérience sont limitées.

Sans la richesse — l’accumulation et la transmission — pas de culture, pas de science, pas de civilisation, pas de progrès, et pas d’économie évidemment.

Poutou n’est pas un précurseur, avant lui Lénine, Pol Pot, Mao, Hitler ont tenu ce discours et sont passés à l’acte. On suppose qu’il les préfère à Musk, Arnaud, Gate et Bezos. Chacun ses goûts et ses affinités.

Mais quand même, M. Poutou appelle au vol des biens du riche, ou disons à leur restitution anonyme, c’est à dire pas à ceux à qui ils auraient été volés mais à lui et à ses supporters, donc il appelle en réalité au pillage qu’il dénonce. Ensuite il réclamera la révolution culturelle, la lutte contre les richesses de la pensée…

On connaît, et on sait comment cela se termine. Balzac l’a dit : « Après le vol suit le meurtre ».

La liberté d’expression c’est bien, mais l’appel au meurtre c’est quand même limite.

Poutou croit-il sincèrement ce qu’il raconte ? Ceux qui l’écoutent le croient-ils ?

Hélas je pense que oui.

Je pense qu’une large majorité partage la vision de Poutou, seul le seuil de qualification du riche les différencie. La définition du riche, pour tous, étant celui qui gagne ou possède plus que soi.

Selon où l’on est placé les riches sont donc plus ou moins nombreux. On est toujours le riche de quelqu’un.

Le droit de voler — donc de tuer — les riches que réclame impunément Poutou est indéfini et illimité. Il est partagé par le plus grand nombre. Il s’affiche publiquement par l’intermédiaire de Poutou. Il se concrétise par la délation qui explose. Demain on pille, après-demain on tue.

C’est le début de la fin.

Les sourires niais des personnes présentes à l’émission où s’est exprimé Poutou, l’absence de contradiction structurée, d’indignation, valent complicité.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

3 réflexions sur « LE « POUTOU » DE LA MORT »

  1. il faudrait offrir à ce guignol le livre de Götz Ali, Comment Hitler a acheté les Allemands. Depuis 1940, tous les présidents français s’inspirent de Hitler pour assurer leur (ré)élection. Vous pouvez remplacer Hitler par Poutou, Hollande, Sarkozy, Ségolène : c’est la même philosophie qui est à l’oeuvre, celle de l’envie et de la jalousie.

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