L’autorité, cochonnerie invasive.

Les élus, la presse, l’opinion publique, la plupart des intervenants, quel que soit leur bord politique, demandent un peu plus d’autorité, voire une ferme autorité.

J’avoue que cela me sidère. Ne voient-ils pas que la guerre n’est qu’un affrontement d’autorités ? Que c’est toujours ainsi que finissent les crises d’autorité : par la guerre.

Evidemment, il s’agit pour eux d’avoir davantage d’autorité dans le sens de leur opinion, pas dans un autre. Chacun arguant du fait que son opinion est probablement majoritaire, ou pour le moins le serait si ce n’était une, ou des, manipulations éhontées qui sabordent cette opinion. L’imbécilité des autres, victimes consentantes de ces manipulations, serait la grande fautive.

Au fait c’est quoi l’autorité ?

Ce qu’en dit Chat GTP : « L’autorité peut être comprise de différentes manières selon le contexte. Fondamentalement, elle se réfère à la capacité ou au droit de contrôler, de commander ou d’influencer les actions des autres. Cette capacité peut être fondée sur divers facteurs tels que la légitimité, la compétence, le pouvoir institutionnel ou social, etc. Dans le contexte social, l’autorité peut provenir de positions de pouvoir officielles telles que celles occupées par des dirigeants politiques, des chefs d’entreprise ou des leaders religieux. Elle peut également découler de l’expertise ou de la compétence dans un domaine particulier, donnant à une personne une certaine influence sur les autres en raison de son savoir-faire. L’autorité peut également être perçue comme une norme de comportement acceptée dans une communauté ou une société donnée. Par exemple, les lois et les règlements sont souvent considérés comme des autorités régissant le comportement des individus. En psychologie, le concept d’autorité est souvent associé à l’influence sociale et à l’obéissance, comme illustré par les expériences célèbres de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. En résumé, l’autorité représente la capacité d’exercer une influence, de donner des directives ou de prendre des décisions qui sont acceptées ou suivies par d’autres, que ce soit en raison du pouvoir formel, de la compétence, de l’expertise ou des normes sociales. »

En résumé, l’autorité est l’expression du pouvoir, la plupart du temps accompagnée de l’emploi de la force. Elle commence par un froncement de sourcil, elle finit au peloton d’exécution.

Elle est celle du cerf dominant qui s’impose aux biches et aux mâles dominés, celle du prélat qui brulait les sorcières, celle du mollah qui condamne à mort un rappeur, celle du dictateur qui embastille ses opposants, celle du fonctionnaire guichetier qui tourmente les administrés, celle de Bercy qui vole en toute autorité pour crédibiliser les 3 000 Md€ de dettes.

Elle est inacceptable. Si inacceptable que la révolution a instauré la seule protection possible, le lieu où l’autorité ne peut aller : la propriété privée.

Oui mais, l’autorité d’un pouvoir éclairé ne serait-elle pas elle-même éclairée, donc parfaitement supportable ?

De mon point de vue, il n’est de pouvoir éclairé que ponctuellement, pour une action qui ne peut se résoudre qu’en groupe, le pouvoir ainsi instauré cessant dès l’action terminée. C’est rare.

Le reste du temps les hommes n’ont pas besoin de tutelle pour vivre leur vie, au contraire.

Bien plus, l’autorité ne peut être que consentie jamais imposée, tant les risques de dérapage, d’excès sont incontournables et graves.

Chacun a le droit de se mettre sous l’autorité de qui il veut, mais nul ne devrait être obligé de subir une autorité qu’il n’a pas choisi.

Alors, tarte à la crème : oui mais, la délinquance, l’incivilité, les crimes ?

D’abord ces débordements sont généralement le fruit de conflits d’autorités, mêmes si elles sont marginales ou illégales. Leur paroxysme naissant de l’usage qu’en font les Etats, dans la guerre, les manœuvres politiques, le pillage fiscal, etc…

Quant à l’autorité morale : elle est acceptable si elle reste morale, si elle ne devient pas contrainte physique ou matérielle.

Vous allez me rétorquer : « Qui définit la morale et, en admettant qu’elle puisse être définie, que fait-on pour ceux qui ne la respecte pas ? »

C’est un gros problème, effectivement.

Je dirais que chacun sait la morale universelle, la ressent. Mais elle suppose pour être suivie une maîtrise que nous n’avons pas tous ou pas toujours.

Je dirais que là l’arbitrage s’impose, et non la solution clef en mains qui a toutes les chances d’être partisane, voire crapuleuse.

Donc le cheminement est une définition large des contraintes de la vie sur terre, il me semble qu’à ce sujet la déclaration des droits de l’homme et du citoyen est une ébauche presque parfaite.

Elle permet d’imaginer une société sans pouvoir, sans élu, avec uniquement des arbitres.

C’est-à-dire une justice libre, intense, disponible, au-dessus des intérêts matériels ou immatériels, transparente, qui traquerait le mensonge, qui ne serait pas une autorité puisqu’elle serait une justice universelle, la même pour tous les hommes.

Ne sommes-nous pas capables, toutes nations et civilisations réunies, de définir pas à pas une justice juste, qui s’impose sans autorité, par séduction et raison ?

Je suis convaincu que oui.

Et les délinquants ? On en fait quoi sans autorité ?

Ils devront affronter la honte, un poids mortel si elle fait face à la sagesse.

Bien à vous. H. Dumas

1 étoile2 étoiles3 étoiles4 étoiles5 étoiles 4,86 sur 5 (7 avis)
Loading...

A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « L’autorité, cochonnerie invasive. »

  1. Je vais vous relire car votre dernière ligne me laisse songeur à moins que vous ayez l’intention de vous exprimer plus abondamment
    À vous lire

    1. L’autorité ne peut être que morale. Face à la violence elle ne peut opposer qu’un sentiment. Plus exactement deux sentiments : la miséricorde pour celui qui est violenté, la honte pour celui qui violente.
      Ce n’est pas une nouveauté, c’est le contraire de la vengeance qui ne peut finir que dans la mort pour tous.
      C’est ce que je m’efforce d’appliquer ici sur ce blog face à Bercy et aux abus d’autorité des fonctionnaires au pouvoir qui mettent le pays au bord de la haine, de la révolution.
      Bien à vous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *