La retraite par répartition est morte !

La retraite par répartition est morte !

La notion de retraite est née au 19e siècle quand les paysans sont partis en masse vers la ville pour être employés par l’industrie naissante. Jusqu’alors, on arrêtait de travailler aux champs quand on n’en était plus physiquement capable et on restait à la ferme, en famille, rendant les services qu’on pouvait. En ville la vieillesse était synonyme d’abandon. De ce fait le besoin d’une assistance, sous la forme d’une pension, devenait une revendication évidente pour les syndicats et ils sont parvenus à l’obtenir des employeurs.

Mais aujourd’hui ? Certes, il n’y a plus beaucoup d’agriculteurs et ceux qui restent ne sont plus le vivier des travailleurs de la ville. Ces derniers ne sont plus exclusivement des travailleurs des usines, mais des employés de bureau. Ils ne doivent pas compter plus qu’avant pour leur vieillesse sur l’assistance familiale, mais leur vie est plus longue et moins dure et ils ont le temps de prévoir ce que seront leurs moyens d’existence à la retraite.

Le monde moderne bénéficie d’une des plus grandes conquêtes de l’humanité : les intérêts composés. Placer de l’argent rapporte d’autant plus que les intérêts, s’ajoutant chaque année aux sommes précédemment épargnées, produisent un cycle vertueux qui culmine au terme des quarante années habituelles d’activité en un capital conséquent qui produit lui-même des intérêts annuels pouvant constituer une pension appréciable.

Bien entendu, ce n’est pas le seul moyen pour un actif de se constituer une retraite. Il peut, s’il a créé une entreprise, la vendre le moment venu, ou avoir placé de l’argent dans divers investissements immobiliers ou commerciaux. Bref, la retraite est restée un problème, mais il existe d’excellents moyens de le résoudre.

Or on continue, en France, d’imposer aux travailleurs une retraite du 19e siècle qu’on a l’incroyable impudence de présenter comme une immense « conquête sociale » qu’il faut préserver à toue force et au mépris des évidences.

Il n’est pas étonnant que la France soit en pointe dans cette religion des retraites. Le type de retraite en vigueur dans notre pays explique tout. La retraite, dans notre pays, doit être collective et par répartition, ce  qui veut dire que toute initiative individuelle dans ce domaine est interdite, tout comme la constitution et le placement d’une épargne personnelle. Bien entendu, vous pouvez toujours le faire, mais après avoir alimenté la retraite collectiviste, donc quand il ne vous reste plus rien à placer. Autrement dit, le travailleur est captif de la collectivité, ce qui est la caractéristique du communisme et n’a rien d’étonnant puisque le régime français de retraite s’est constitué et fonctionne encore sous l’égide du parti communiste et de ses substituts et pseudopodes.

A l’imbécillité doctrinale, s’ajoute l’imprévoyance. Quand vous instituez une retraite par répartition, c’est-à-dire où les actifs paient pour les retraités, votre principal souci doit être le nombre des actifs. Or celui-ci, en France, n’a cessé de se réduire en raison des charges imposées aux entreprises, sous la pression de ceux qui ont institué la répartition. Et que nous en sommes arrivés au point où il n’y a plus que 1,4 cotisant pour un retraité, et que nous allons vers l’égalité complète, ce qui signifie la mort inévitable du régime.

Alors quand on apprend que le président de la République va réformer les retraites, alors qu’on sait que sa seule idée est de retarder à 65 ans la cessation d’activité, on se dit qu’il y a urgence à avoir enfin un vrai débat sur ce sujet. Est-ce que nous allons devoir subir encore longtemps la mort lente de nos retraites ? Est-ce que l’épargne continuera d’être asphyxiée au détriment de l’investissement dans l’économie ? Est- ce que la France continuera d’être aux ordres d’un cadavre, le communisme ?

Autant de questions qu’il n’est pas prévu de poser dans la pseudo-réforme qui vient. Il ne reste plus qu’à espérer qu’un vrai débat s’ouvrira au moins dans les médias. Et finira par convaincre les politiciens qu’il est temps d’être lucide.

Le général Franco agonisait depuis des semaines. Au conseil des ministres, l’un d’eux annonça : « Messieurs, Franco est mort. » Un long silence s’ensuivit. Puis l’un des ministres posa une question : « Oui, Franco est mort. Mais qui va aller le lui annoncer ? ».

Il est vraiment temps d’annoncer aux politiciens  français que la retraite par répartition est morte.

Claude Reichman

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2 réflexions sur « La retraite par répartition est morte ! »

  1. On oublie beaucoup tout ce que le maréchal Pétain a fait pour le communisme en France. Il n’imaginait pas que toute la gauche vouerait un culte à sa réforme la plus emblématique : la retraite des vieux travailleurs.

  2. La France est un pays en déclin total dans tous les secteurs dont le tourisme est la bouée de sauvetage et les évènements tous les jours nous le démontrent. Seul l’industrie pouvait financer un système de retraite par répartition.
    Depuis que je suis en âge d’écouter les médias et de lire les infos donc depuis 1970, j’entends les mêmes revendications des fonctionnaires et administrations, des syndicats, des Enseignants (pourtant ils ont beaucoup de députés et ont eu des ministres de l’enseignements), des agents la SNCF, des agents d’EDF, Les Boueux, Les agents hospitaliers……etc. Pourtant ils ont des représentants à l’Assemblée nationale et des ministres issus de ces administrations. Alors je pense que le niveau culturel a baissé et depuis 1970 La France est en déclin, maintenant au fond du gouffre, la mort de ce pays de minables est proche.
    – La culture en France c’est ce qui manque donc le plus et Jean Rostand se posait la question – Qu’est-ce que la culture ?= La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison ; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût.( J.Rostand 1968)

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