LA DÉMOCRATIE N’EXISTE PAS

Je viens de terminer, avec beaucoup de retard, un roman que je me permets de vous inciter à lire. Paru en 2007, chez Eloïse d’Ormesson, écrit par Tatiana de Rosnay, son titre : « Elle s’appelait Sarah ».

Avec beaucoup de délicatesse, l’auteur nous entraine dans le conflit perpétuel qui  existe entre le groupe et l’individu. C’est très fort, l’époque choisie s’y prête. Le roman est articulé autour de l’horreur indicible de la rafle du Vél d’Hiv, qui vit, ce jour là, la police française envoyer dans les camps de la mort 4.000 enfants, entre autres.

Pouvait-on échapper à cette indignité ? En épigraphe de son livre l’auteur cite Irène Némirovsky : « Mon Dieu !  Que me fait ce pays ! Puisqu’il me rejette, considérons-le froidement, regardons-le perdre son honneur et sa vie. »  Irène Némirovsky a disparu dans un camp de la mort, alors que précédemment elle avait écrit de nombreux ouvrages où elle dénigrait les Juifs, les siens, et alors que son époux tenta toutes les interventions possibles auprès de Laval pour la faire libérer. Lui aussi fut finalement déporté et assassiné.

Tout cela me conforte dans l’idée que le groupe possède une pensée propre, totalement indépendante des individus, qu’elle n’est pas la résultante ou la somme des pensées individuelles.

Les hommes vivent dans une ruche, ils ne peuvent que se plier à la pensée de la ruche, à ses décisions, ils en dépendent totalement. Y compris, et c’est là où je voulais en venir, ceux qui croient ou prétendent gouverner le groupe.

La pensée du groupe suit un rythme cyclique que je crois pouvoir définir dans le tableau suivant :

Cycle-de-la-pensee-001

Aucun individu ne peut entraver le  déroulement inexorable de la pensée du groupe. C’est la seule explication à l’éternel recommencement de l’histoire, alors qu’après chaque catastrophe tous croient que c’est la dernière.

Si je ne me trompe pas, la démocratie n’est, comme le sont les sondages, qu’une photographie de la pensée du groupe à l’instant « T ». Elle ne représente rien, ses élus ne sont qu’une bande assoiffée qui court pour profiter d’une éphémère proximité avec cette pensée, qu’ils ne maîtrisent pas, dont ils pensent simplement pouvoir profiter.

L’élu, pas plus que le dictateur, ne peut être autre chose que le porteur momentané de la pensée du groupe, peut-être une reine de la ruche, rien de plus. Le patron c’est la ruche.

Ramené à aujourd’hui, ma théorie nous situerait, dans mon tableau, au point de désignation. Le « rêve » est passé, le plus grand nombre n’y a plus accès, la « jalousie » a engendré « l’indignation », nous allons passer à la « désignation ».

Le bouc émissaire, c’est le riche. Par le passé, il était difficile à appréhender individuellement, alors le groupe réputé riche, les Juifs, était systématiquement désigné. Aujourd’hui, grâce à l’informatique, les riches sont individuellement fichés, répertoriés, sans risque d’erreur. C’est probablement un progrès…. enfin relativement et pas pour eux. Ils sont en cours de désignation

Soyons clair, est riche celui qui paie l’impôt. Il est aussi fiché. Madame Lagarde l’a explicitement nommé. Pour payer la gabegie de leurs élus encouragée par l’union européenne, les grecs n’ont qu’à payer leurs impôts, dit-elle. Le contribuable grec est bien, pour Madame Lagarde, le fautif, le bouc émissaire.

Ensuite, la case « haine » n’est pas bien loin. Je fais confiance à la pensé du groupe, à son vice, pour trouver une solution lui permettant de passer de la haine à la « spoliation », puis au« meurtre massif ».

J’ai  longtemps cru à la force de l’individu, à la résistance, à la justice, à la vérité, tout  cela n’existe pas. La pensée du groupe s’impose, elle seule commande, tour à tour chacun peut s’y trouver bien ou mal en fonction de son caractère et de l’endroit où en est le cycle de cette pensée. Alors, dans ces moments de synergie liés au hasard,  le mirage de la liberté individuelle apparait. Mais ce n’est qu’un mirage.

Bien cordialement. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

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