La démocratie n’est pas outillée pour la guerre

Clausewitz nous dit que la guerre consiste en « un acte de violence dont l’objectif est de contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté », qu’ainsi elle est donc « la continuation de la politique selon d’autres moyens ».

C’est en effet ainsi que se comporte la majorité des hommes politiques dont le but est d’imposer au groupe leur vision sociétale.

En réalité la politique n’est pas ou ne devrait pas être cela.

La politique c’est l’art de faire en sorte que tous puissent vivre ensemble en paix, quand bien même leurs idées seraient opposées. C’est Voltaire qui donne la clef « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire ».

Cette politique Voltairienne a existé avant Voltaire, c’est la base de la démocratie dans laquelle le conflit se tempère par la discussion.

La discussion permet de tout envisager, sans limite, elle ne suppose pas fatalement de trouver des solutions. La démocratie non plus.

Donc, être démocrate c’est permettre que tout puisse être dit, et contredit. Ce n’est pas trouver des solutions à tout.

La raison est d’admettre que pour leur plus grande partie les problèmes humains sont d’abord personnels, leurs solutions aussi. La collectivité est impuissante à les régler.

En conséquence, pour que chacun puisse évoquer ses problèmes avec tous, encore faut-il qu’il les assume.

Donc la démocratie ne peut réellement exister que si elle réunit des êtres responsables, dont chacun pourra soutenir ses opinons et écouter celles des autres.

Convenons que, pour diverses raisons, nous en sommes loin.

Nos pseudos démocrates collent à la définition de Clausewitz, ils cherchent à nous imposer leur volonté. La démocratie pour eux consiste à prendre le pouvoir pour imposer aux autres leurs visions, leurs manières de voir la vie. C’est là le contraire de la démocratie.

Oui mais, disent-ils : « si nous ne décidons jamais rien, c’est l’anarchie ».

Où ont-ils vu jouer ce film ? Ne pas décider pour les autres ne les empêche pas de décider eux-mêmes pour eux. La nation pourrait parfaitement se contenter du rôle d’arbitre, qui n’est pas obligatoirement intervenant, qui peut laisser jouer si les joueurs ne trichent pas. On peut même dire que pour l’arbitre s’emparer du ballon n’est pas la règle…

Oui mais les fauteurs de guerre sont abondants.

On entend par là ceux qui ne se contentent pas d’exposer et de défendre leurs opinions, mais qui entendent en faire la règle qui s’imposera à tous.

Ceux là sont pris en premier lieu par un vertige législatif qui exige une armée de bureaucrates pour le mettre en application.

Ils enclenchent ainsi le processus de la guerre puisque leurs lois surabondantes vont « contraindre leurs adversaires à exécuter leur volonté », ceux-ci résisteront fatalement, et tout aussi fatalement les législateurs fous devront « continuer cette politique selon d’autres moyens ». 

C’est ainsi depuis toujours.

Ce sont les « y-a-qu’à » qui enfantent la guerre, ceux qui veulent des solutions à leur problèmes personnels applicables à tous. Ceux à qui la démocratie, la simple discussion pourtant si porteuse de réflexions et de profondes motivations, ne suffit pas à combler leur soif de gain sur le dos des autres, qu’ils soient moraux ou matériels.

De tout cela il ressort,

que le premier signe de la proche survenance de la guerre c’est quand le groupe aspire à entendre le discours de ceux qui proposent « La solution », qui s’imposera à tous. Quand il n’est plus capable d’écouter et de respecter les opinons des autres, quand ses membres se sont déresponsabilisés au point d’attendre tout d’une recette collective qui ne peut pas exister.

Aujourd’hui, partout dans le monde ce sont des déchainements de ce type.

Pouvez-vous me citer une seule nation où l’on peut discuter de tout, sans retenue, et sans mettre en avant une solution bidon prétendant faire le bonheur de tous, mais au détriment de la liberté de chacun ? Non.

Si l’on y rajoute l’attrait fantasmagorique du pillage, qui sous-tend toutes ces postures, objectivement la prochaine guerre mondiale est pour tout à l’heure.

Bien à vous. H. Dumas

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A propos Henri Dumas

Je suis né le 2 Août 1944. Autant dire que je ne suis pas un gamin, je ne suis porteur d'aucun conseil, d'aucune directive, votre vie vous appartient je ne me risquerai pas à en franchir le seuil. Par contre, à ceux qui pensent que l'expérience des ainés, donc leur vision de la vie et de son déroulement, peut être un apport, je garantis que ce qu'ils peuvent lire de ma plume est sincère, désintéressé, et porté par une expérience multiple à tous les niveaux de notre société. Amicalement à vous. H. Dumas

2 réflexions sur « La démocratie n’est pas outillée pour la guerre »

  1. Bien d’accord avec vous Henri, Mais rappel de Socrate qui a bin dit et ce n’est pas d’hier=
    – 1) Les gens intelligents apprennent de tout et de tout le monde.
    – 2) Les gens moyens apprennent de leurs expériences.
    – 3) Les Gens Stupides ont déjà toutes les réponses.
    Beaucoup sont en 3 en particulier des journalistes et des politiques et votent pour ceux qui ont ruiné la France, Les Français, Les retraités dont les revenus n’ont pas ou peu évolué malgré les promesses, les travailleurs ..etc.
    Les peuples forts sont ceux qu’anime, dans la vie publique, l’esprit d’Union, de Respect, de discipline, et d’un comportement exemplaire des dirigeants politiques. Le comportement est plus important que les objectifs et d’ailleurs Le Général Charles De Gaulle l’avait non seulement compris mais imposé à toute son équipe ministérielle. Car sans un comportement exemplaire une nation ne pourra pas réaliser les objectifs. Un pays est cultivé non en raison de sa fertilité ou de son économie, mais en raison de sa liberté !
    Tout cela permet à la nation de présenter un corps solide, les peuples forts sont ceux qui possèdent, dans la vie privée, l’esprit d’audace et d’initiative de sorte que l’individu s’y développe et entreprend sans cesse. Les peuples qui possèdent ces qualités s’élèvent, les autres déclinent et le plus ou moins d’instruction n’a rien à y voir.

    En France, mais pas seulement, il n’y a pas le pouvoir mais l’abus de pouvoir et donc la faiblesse des contre-pouvoirs citoyens.
    La France est en + le pays qui a proclamé les droits de l’Homme, mais pas celui qui les applique !

    On peut facilement éliminer ou d’identifier une vraie dictature, mais il est très difficile d’éliminer une fausse démocratie.= ” La dictature parfaite aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où grâce à la consommation et au divertissement les esclaves auraient l’amour de leur servitude.” Aldous Huxley (1864-1963), écrivain britannique, auteur du livre “Le Meilleur des Mondes”

    La dictature et la Démocratie par COLUCHE en France mais pas seulement qui résume le mensonge démocratique= http://injustice.blog.free.fr/public/La_Dictature_la_democratie.jpg

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