Faut-il désespérer ?

Le temps long

Autrefois, dans les balbutiements de la modernité au quotidien, tout prenait un peu de temps mais allait aussi souvent bien plus vite.

Quand j’étais jeune homme, Internet n’existait pas, sauf peut-être le Minitel pas franchement glamour, ressemblant plus à un terminal sous OS Unix sans bien évidemment toutes les potentialités de ce dernier par la suite.

Pour téléphoner, et bien c’était le disque troué devant chaque touche pour y glisser le doigt et actionner le ressort pour le lâcher et recomposer l’action jusqu’à former un numéro à 6 chiffres. C’est ensuite passé à huit puis à dix par enfin d’autres moyens. Il nous fallait souvent nous déplacer pour avoir accès à ce téléphone d’un autre âge. Le messager et le receveur de la communication devaient être patients, souvent, à moins d’une cabine téléphonique qui n’existe plus …

Sur les routes, il y avait beaucoup moins de bagnoles et plus de morts. Les causes ? L’ivresse de la vitesse, l’ivresse tout court et des routes paramétrées pour ne pas ralentir du genre bosses de bitume ou chicanes artificielles ou encore nos ronds-points pour lesquels nous sommes devenus champions du monde aussi. Finalement, il y a moins de morts parmi les animaux qui se risquent à traverser nos parchemins routiers en tous sens …

Dans le registre de la santé, et bien c’était là également beaucoup plus simple avec beaucoup moins de percolateurs de taxes sur tout ce qui existe actuellement en termes de revenus. Le médecin de famille puis l’hôpital du coin. La carte vitale n’existait bien évidemment pas alors. Simple …

Pour les funérailles dans mon bled, mes alleux reposaient sur leur lit de mort à domicile quand j’étais enfant avec un panache autour de la porte pour dire qu’il y avait un décès et un corbillard vêtu de noir à la sortie. La veillée du mort avec un souper à côté d’elle puis lui, entre famille et parfois avec des invités proches, bref tellement plus dans la vie à trépas de nos générations qui se suivent, plutôt que le commercial de délestage du mort qui ne ressemble à rien sur un lit d’artifice. Comment j’ai trouvé beaux mes arrière-grand-mères et pères sur leur dernier reposoir quand j’ai acquiescé pour mon père parfaitement sain sur le lit de ces mécréants.

L’électricité, pas cher, car à l’époque une facture dans le registre comme celle d’une fiche de paie ne prenait que quelques lignes essentielles.

Le train, c’était le Corail que je préférais de beaucoup au TGV tassé, sauf en 1ère classe, plus long de départ à destination, mais après tout, nous avions le temps et nous nous occupions toujours …

Par mes études à l’école puis bien ensuite, ce n’était au départ que des cahiers et des livres puis dans les études supérieures, un balbutiement de l’ère informatique en station de travail non communicante.

Le football entre nous ? Tous les samedis après-midi nous avions accès au stade de Handball extérieur du collège. Plus compliqué maintenant car sous verrou.

Idem, quand je préparais mes compétitions de course à pieds sur une piste d’athlétisme qui s’est depuis fermée avec clé d’accès.

Etions-nous si ralentis ?

L’arlésienne du « c’était mieux avant » me répondrez-vous. Pas du tout ! Il faut vous imaginer une route ouverte en toute liberté et une autoroute en toutes contraintes.

L’affectio societatis fonctionnait parfaitement sans les recuiseurs d’une relation pour se donner de l’importance. Il y avait en fait beaucoup moins de Fake Jobs qui prospèrent forcément quand la vie devient moins linéaire.

Nous étions cash dans toutes nos relations et cela fonctionnait bien plus vite dans l’entre-gens, mais aussi avec la police, c’est-à-dire la décision directe. On se cassait la gueule entre nous pour prendre le dessus et c’est tout. Pas de couteau et d’envie de trucider qui que ce soit.  

Nous étions proches du sablier du temps qui s’égrène et qui s’arrête parfois pour nous laisser le « Momentum » de nous poser et réfléchir.

Etions-nous des vieilles citernes à minima des meilleurs qui surfent actuellement sur la technologie effervescente ? Ils sont devenus par ce que nous étions car nous les avons créés.

Mais il est vrai qu’il faut gérer une démographie. En effet à mon époque du lycée, nous étions 54 millions d’habitants sise France recensés quand nous sommes à 65 millions près de quarante ans plus tard avec le Baby Boom devenu Papy Boom qui n’en finit de ne plus finir, espérance de vie qui coûte de plus en plus aux actifs en scène sur le Charter du vol par répartition, c’est-à-dire le moins disant pour les voyageurs qui comptent sur les contribuables, car c’est bien de cela qu’il s’agit, car la caisse est vide. On parle de ralentissement ?

Le temps reste relatif à celui qui ne le considère ou pas ou se défausse sur qui va le créer pour lui. Car des allocs et des subventions viennent bien de quelque part pour lui donner l’illusion d’exister, car c’est un luxe qui n’aurait jamais pu exister auparavant.

Quoi faire de son temps ? Où ? Avec qui ? Nos premières questions modales pour survivre parmi la concurrence de la vie. Mais si la concurrence se transforme en Matrice communiste comme chez nous en France, cela n’a plus beaucoup d’importance …

Bien à vous !

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